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Projet de Plan Régional de Développement Durable Plan Régional de Développement Durable 1 Plan Régional de Développement Durable 2 Editeur responsable : Yves Goldstein • Directeur de Cabinet du Ministre-Président • Rue Ducale 7-9 • 1000 Bruxelles TABLE DES MATIÈRES 11 11 12 13 17 Partie 1 Le projet de Ville 21 A. Les objectifs prioritaires 23 Priorité 1 Une production ambitieuse de logements Stratégie 1 mobiliser le potentiel de production de logements Stratégie 2 Développer un parc suffisant de logements à finalité sociale Stratégie 3 Maîtriser la densité Outil 1La densification du tissu existant Outil 2Le renforcement de la structure urbaine Priorité 2Le développement d’équipements et d’un cadre de vie agréable et attractif Stratégie 1 les équipements comme support de la vie quotidienne 23 23 25 26 26 34 37 37 Outil 1Identifier les besoins en matière d’accueil de la petite enfance Outil 2Identifier les besoins en matière d’écoles Outil 3Identifier les besoins en matière d’équipements sportifs et récréatifs Outil 4Identifier les besoins en matière d’équipements culturels Outil 5 Identifier les besoins en matière de commerce de proximité 37 38 39 40 41 Stratégie 2 les espaces publics et les espaces verts comme supports de la qualité du cadre de vie 41 Outil 1L’amélioration de la qualité de l’espace public dans tous les quartiers 41 Outil 2L’augmentation de l’emprise de l’espace public et d’espaces verts dans les quartiers denses 42 Outil 3Le renforcement du rôle structurant des espaces publics régionaux 43 Stratégie 3 Poursuite et amplification des politiques de rénovation Priorité 3 Le développement de l’économie urbaine Stratégie 1 Conforter et requalifier au sein du territoire la place des secteurs économiques porteurs d’emploi 43 44 45 45 Outil 1Le secteur tertiaire Outil 2Les activités productives et logistiques Outil 3Le commerce 46 48 49 Stratégie 2 Investir les secteurs d’emploi porteurs pour l’économie régionale 49 Outil 1 Outil 2 Outil 3 Outil 4 50 50 50 51 Pôle de compétence dans le secteur des métiers industriels Pôle de compétence dans le secteur des métiers des TIC Alliance emploi-environnement Les Fonds structurels européens Stratégie 3 une activité économique à rayonnement international 51 Outil 1L’économie de la connaissance – les Campus universitaires Outil 2 Un nouveau pôle international de congrès et d’événements au Heysel Outil 3Un nouvel axe tertiaire international Quartier européen / Bld Léopold III / Aéroport de Bruxelles-national Outil 4Les équipements à rayonnement international qui renforcent le tourisme de loisir et d’affaires 52 53 53 54 Plan Régional de Développement Durable Introduction Un développement socialement équitable Un développement économiquement efficace et ambitieux. Un développement environnementalement soutenable Structure du PRDD 3 4 Priorité 4 La mobilité comme facteur de développement urbain Stratégie 1 la hiérarchisation des nœuds de transport public Stratégie 2 l’intermodalité autour des nœuds de transport public Outil 1Les modes actifs, partie prenante de l’intermodalité Outil 2Vers un usage raisonné de la voiture individuelle Outil 3Rationaliser la logistique et la distribution urbaine Plan Régional de Développement Durable B. Les leviers d’actions territorialisés Levier d’action n°1 Construire une organisation multipolaire et mosaïque Stratégie 1 le développement multipolaire 56 56 58 59 59 61 63 64 64 Outil 1Les pôles de développement prioritaires Outil 2Les pôles de développement spécifiques Outil 3Les pôles de seconde couronne à densifier et/ou urbaniser 64 73 75 Stratégie 2 le renforcement de la centralité métropolitaine Stratégie 3 le rééquilibrage du territoire 75 79 Outil 1La Zone de Rénovation urbaine Outil 2Combler le déficit d’espaces verts dans les quartiers denses 79 80 Stratégie 4 la ville de proximité ou le développement mosaïque 81 Outil 1fonder l’identité locale Outil 2Le maillage piéton comme trame de la ville mosaïque 81 82 Levier d’action n°2 Construire le paysage, la nature en réseau Stratégie 1 le maillage vert 84 84 Outil 1Le maillage vert adapté aux zones de verdoiement Outil 2Les maillages stratégiques 85 86 Stratégie 2le renforcement de l’intégration environnementale des voiries régionales Stratégie 3 la protection de la biodiversité 87 87 88 Outil 1Les zones de protection et revalorisation des sites semi-naturels Outil 2Les zones de renforcement de la connectivité du réseau écologique 88 88 Levier d’action n°3 Construire l’armature du développement économique Stratégie 1 le déploiement de l’emploi local 89 89 Outil 1Les Zones d’entreprises en milieu urbain (ZEMU) Outil 2La Zone d’économie urbaine stimulée (ZEUS) 89 90 Stratégie 2 les axes de développement 92 Outil 1Les axes de développement économique Outil 2Les axes de développement touristique et culturel 92 92 Stratégie 3 la structure commerçante Stratégie 4 l’armature logistique 92 94 Levier d’action n°4 Stratégie 1 Stratégie 2 Une structure de mobilité durable comme armature du développement urbain95 un réseau de nœuds de transports publics performants, comme support du développement 95 Augmenter l’impact des modes actifs sur la mobilité 101 Outil 1se déplacer à pieds Outil 2se déplacer à vélo Levier d’action n°5 Construire le développement territorial dans sa dimension métropolitaine Stratégie 1une concertation pour un développement métropolitain du logement et du cadre de vie qualité Outil 1Répartir l’essor démographique et la production de logements Outil 2Produire ensemble un cadre de vie de qualité 101 102 103 103 103 104 Stratégie 2 pour un développement métropolitain concerté de l’attractivité économique 107 111 Outil 1Le rôle de la Communauté métropolitaine en matière de mobilité Outil 2L’offre ferroviaire Outil 3L’offre interrégionale des transports publics régionaux Outil 4La maîtrise de la mobilité routière 111 111 112 113 Stratégie 4 114 pour un réinvestissement de l’État fédéral dans sa capitale Partie 2 Des politiques sectorielles au service du développement durable Chapitre 1 Des logements de qualité pour tous 117 121 1P roduire du logement et en particulier du logement public 123 2G arantir l’accessibilité financière du logement privé 129 3A méliorer la qualité du logement 131 4A méliorer l’offre de logement à destination de la classe moyenne 133 5D iversifier l’offre de logements 135 Chapitre 2 Déployer la vocation économique de Bruxelles 137 1 Renforcer l’attractivité économique et la compétitivité de bruxelles par le soutien au déploiement d’une économie urbaine durable, fondée sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée 144 1.1.Compétitivité des entreprises 144 1.2.Recherche, développement innovation et création 146 2 Les secteurs porteurs pour la ville-région 2.1.Le secteur « international » 2.2.Le secteur des « TIC » 2.3.Les secteurs « verts » 2.4.Les secteurs « blancs » 2.5.Le secteur du commerce et de l’HORECA 2.6.Le secteur alimentaire et des métiers de bouche 2.7.Le secteur non-marchand 2.8.Le secteur de l’économie sociale 149 149 149 149 150 151 153 153 153 3 S outenir les fonctions économiques à bruxelles dans leurs dimensions spatiales 3.1.Renforcer les pôles d’activités économiques clés de la Ville-Région : les entreprises en milieu urbain 3.2.Renforcer les coopérations à l’échelle métropolitaine 3.3.L’économie de proximité et l’économie résidentielle 155 4 L es autres axes prioritaires à l’échelle de la ville 162 4.1.Lutter contre le départ des employeurs privés vers l’extérieur de la ville 4.2.Lutter contre l’économie informelle et le travail au noir 155 159 160 162 162 5 Plan Régional de Développement Durable Stratégie 3 pour une concertation métropolitaine en matière de mobilité Plan Régional de Développement Durable 6 5 C apitaliser sur les atouts de métropole et de capitale fédérale et internationale dotée d’un patrimoine historique reconnu et d’un rayonnement culturel important 5.1.La fonction internationale de Bruxelles 5.2.Le secteur des « MICE » et du tourisme de loisir 5.3.Les secteurs publics fédéral, régional, communautaire et local 5.4.Le secteur financier 5.5.Le secteur des métiers « créatifs » 5.6.Le secteur de la culture 5.7.Les secteurs connexes 163 163 164 165 166 166 167 168 6A méliorer la gouvernance et l’efficacité des leviers publics 169 Chapitre 3 Augmenter l’emploi des Bruxellois 171 1 S timuler et développer l’emploi dans les secteurs forts et porteurs pour les bruxellois 1.1.Développer davantage les secteurs clés porteurs d’emplois 1.2.Stimuler la mise à l’emploi et répondre aux besoins des entreprises 1.3.Promouvoir l’emploi des Bruxellois au sein de la fonction publique 1.4.Promouvoir l’emploi des Bruxellois par le levier de la commande publique 1.5.Renforcer la mobilité des travailleurs bruxellois 174 174 176 177 178 179 2 Investir massivement dans l’offre de formation 2.1.Investir dans l’offre de formation 2.2.Améliorer les synergies emploi - formation 2.3.Améliorer les synergies emploi – formation - enseignement 181 181 183 184 3 Favoriser la mise a l’emploi des jeunes et intensifier les mesures favorisant leur insertion socio-professionnelle 185 4 Poursuivre le développement du service public de l’emploi afin d’offrir le service le plus efficace et performant possible a l’egard des demandeurs d’emploi et des employeurs 187 4.1.Améliorer la correspondance entre l’offre et la demande d’emploi 187 4.2.Accompagner les demandeurs d’emploi en amont, de manière efficace et personnalisée 188 5 Veiller à la qualité de l’emploi et renforcer l’égalite des chances 5.1.Lutter contre les discriminations à l’embauche 5.2.Stimuler et favoriser l’emploi des femmes 5.3.Améliorer la qualité de l’emploi et lutter contre le travail au noir 191 191 192 192 6 Mettre en place une zone de renforcement de l’emploi (périmètre d’incitation à l’emploi ) 194 Chapitre 4 Pour un développement environnemental de la région bruxelloise 197 1 Améliorer la qualité de vie 1.1.Développer la nature et les espaces verts, favoriser la biodiversité 1.2.Améliorer la qualité de l’air par la réduction des émissions polluantes 1.3.Lutter contre les nuisances sonores 1.4.Améliorer l’efficacité énergétique de la Région par une politique de durabilité des bâtiments et des quartiers 1.5.Limiter les nuisances dues aux ondes électromagnétiques 1.6.Gestion environnementale des nuisances 1.7.Gouvernance environnementaleConstats et problématique 199 199 200 202 204 207 208 209 Chapitre 5 Une mobilité durable au service des bruxellois 1 Planifier la mobilité de manière cohérente en lien avec l’aménagement du territoire, à l’échelon métropolitain 1.1.Repenser l’aménagement du territoire de manière à limiter les besoins de mobilité motorisée de tous les acteurs 1.2.Une mobilité au service de la ville dans un espace public de qualité 1.3.Améliorer la coordination des politiques et renforcer les liens entre Bruxelles et sa zone métropolitaine 2 F avoriser les modes de déplacement les moins polluants pour les transports des personnes 2.1.Garantir une offre de transports publics bruxellois durable et de qualité 2.2.Encourager les modes de déplacement actifs 211 211 216 217 220 223 226 226 227 229 233 233 240 3R ationnaliser l’utilisation de la voiture 245 3.1.Prendre les mesures fiscales nécessaires pour favoriser un usage rationnel de la voiture 245 3.2.Rationaliser les capacités routières et organiser le stationnement 246 3.3.Développer des alternatives réalistes 249 4 Optimiser la logistique et la distribution des marchandises, avec un soutien fort au développement du canal 4.1.Réorganiser le transport et la distribution des marchandises 4.2.Renforcer la fonction portuaire 251 251 253 5 C onforter le rôle international de bruxelles en preservant son accessibilite et sa qualite de vie 255 5.1.Améliorer la desserte internationale de Bruxelles 255 Chapitre 6 Une politique de rénovation urbaine orientée vers la création de quartiers durables intégrant le socioéconomique et l’environnemental 257 1U ne stratégie de réorganisation des outils de rénovation urbaine : l’étude « plan guide rénovation urbaine » 258 2R enforcer la transversalité des interventions de rénovation urbaine 260 Chapitre 7 Bruxelles, métropole internationale et capitale de l’europe 1A méliorer l’intégration des institutions européennes et internationales 1.1.Faire du quartier européen un quartier vivant, mixte et de qualité 1.2.Faire en sorte que la présence des institutions européennes soit vécue positivement par tous les Bruxellois 2D évelopper et renforcer l’attractivité internationale de Bruxelles en tant que centre de tourisme et de loisirs 2.1.Faire de Bruxelles un lieu d’accueil important pour les congrès et les événements internationaux 2.2.Renforcer l’offre de tourisme et de loisirs 3 V aloriser les atouts culturels et sociaux du caractère international de bruxelles 7 263 265 265 266 268 268 270 272 Plan Régional de Développement Durable 2 Vers une gestion environnementale des ressources 2.1.Promouvoir une gestion durable de l’eau 2.2.Traiter les sols pollués 2.3.Mettre en œuvre une politique de prévention et de gestion durable des déchets 2.4.Promouvoir une « alimentation durable » 8 Chapitre 8 Une ville sûre pour tous 1A gir de manière globale sur le sentiment d’insécurité et les nuisances quotidiennes 273 275 Plan Régional de Développement Durable 2 Développer une approche transversale et coordonnée des politiques de sécurité et de prévention 278 3A ugmenter la capacité opérationnelle de la police locale 281 4 T raiter le problème de la délinquance juvénile dans le cadre de l’aide à la jeunesse 283 5R enforcer la sécurité dans les transports publics et les gares 285 Chapitre 9 Une région créatrice de lien social 287 1R enforcer la collaboration entre les différentes autorités intervenant sur le territoire régional en matière d’actions sociales et de lutte contre la pauvreté 290 2M ettre en œuvre le « plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » 292 3U ne région sociale inclusive 3.1 Personnes handicapées 3.2 Personnes âgées 3.3 Justiciables 3.4 Sans-abris 3.5 Jeunes 294 294 294 297 297 298 4 Une région qui se préoccupe des publics particulièrement fragilisés 299 Chapitre 10 Réaffirmer le rôle de l’école comme base du développement urbain 303 1 C ontribuer a améliorer la coordination entre les différents acteurs de l’éducation et les parties concernées par l’enseignement 305 2 F aire Face à la pénurie d’enseignants 307 3P articiper a assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande scolaire à l’echelle des quartiers 309 4 F aire en sorte que tous les bruxellois sortent du système scolaire avec un diplôme qui facilite leur insertion socioprofessionnelle 311 4.1.Traiter le problème de maîtrise des langues 311 4.2.Lutter contre le décrochage scolaire et diminuer le nombre de jeunes infra-qualifiés 312 4.3.Mieux exploiter/valoriser les filières qualifiantes et renforcer le lien « enseignement/emploi/formation » 313 5 C ombattre la dualisation sociale et territoriale du système scolaire Chapitre 11 Le patrimoine, le rayonnement d’une identité urbaine 315 317 1 S outenir et mettre en lien les différents métiers du patrimoine, de la connaissance à la mise en œuvre 319 2 A dapter les outils de gestion du patrimoine à une conception étendue du patrimoine 321 3 V aloriser le patrimoine bruxellois dans son environnement urbain pour en faire un vecteur d’identité et d’attractivité 324 4 C oncilier respect du patrimoine et densification du bâti existant 327 329 1 A méliorer la coordination entre les acteurs de la culture afin de renforcer le rayonnement culturel de bruxelles 332 2 A méliorer la coordination entre les politiques de la culture et les politiques régionales (développement urbain, mobilité, tourisme, économie et emploi) 335 3 A ssurer une meilleure offre d’équipements culturels sur base des besoins de la population et des pratiques culturelles 338 4 C ombattre la dualisation socio-spatiale de la ville : la culture urbaine en tant qu’élément fédérateur de la population bruxelloise 339 Chapitre 13 Gouvernance et citoyenneté urbaine 341 1 Transversalité des politiques publiques et décloisonnement des acteurs 1.1.Coordination stratégique entre les politiques, et entre les structures publiques bruxelloises 1.2.Collaborations et partenariats avec les acteurs extra-régionaux 341 2A ssocier les citoyens au développement régional 2.1.La participation citoyenne 2 .2.Accueil des Primo-arrivants 2.3.Développer un sentiment d’appartenance commune 356 356 356 358 341 350 3R enforcement des outils de planification, d’aide à la décision et d’évaluation à l’échelle régionale 359 3.1.Une planification cohérente 359 3.2.Des outils performants d’observation et de veille 368 3.3.Culture de résultats et suivi de performances 370 4G estion optimale des moyens budgetaires régionaux 4.1.Optimisation des recettes existantes 4.2.Nouvelles sources de financement 374 374 375 9 Plan Régional de Développement Durable Chapitre 12 Promouvoir l’identité culturelle de Bruxelles Plan Régional de Développement Durable 10 . INTRODUCTION 11 Le premier PRD (1995) a, dans ce cadre, consacré le principe de la reconstruction de la ville sur ellemême. Avec l’appui de nouvelles législations urbanistiques, il s’agissait de réparer le tissu urbain grâce aux contrats de quartier, de protéger le logement contre l’envahissement par les bureaux et d’engager le renouveau du centre qui avait été délaissé. Le second PRD (2002) a poursuivi la politique de discrimination positive des quartiers en difficulté à rénover, et a ouvert la réflexion sur les zones levier à développer ou requalifier grâce au principe des schémas directeurs encadrant les grands projets urbains. Si un certain nombre d’enjeux identifiés en 2002 restent d’actualité, les nouveaux défis auxquels notre Région est confrontée, exigent d’évaluer les politiques menées et de déterminer les priorités de l’action publique. Capitale belge et européenne, Bruxelles est l’une des Régions les plus riches économiquement et financièrement d’Europe et constitue un pôle économique et politique majeur en Europe. En effet, la présence des institutions de l’Union européenne (UE), ainsi que celle de nombreuses organisations internationales (OTAN, Organisation Internationale pour les Migrations - OIM,…), en font un centre de décision international drainant une activité économique importante liée aux activités connexes à l’UE, telles que les lobbys, les bureaux nationaux de représentation, les ONG, les cabinets d’avocats,… En outre, en tant que capitale fédérale, Bruxelles est aussi le pôle central du développement de la Belgique. Le plan s’appuie sur la fonction internationale de Bruxelles pour répondre à ses défis et cherche à optimiser le rôle de capitale multiple de Bruxelles y compris dans sa dimension multiculturelle. Le développement urbain se fonde aujourd’hui sur les trois piliers du développement durable : social, économique et environnemental, qui s’avère des préoccupations fondamentales de ce Plan. Les changements économiques, sociaux et environnementaux créent à la fois des pressions et des opportunités en matière de politiques publiques et développement que la Région entend saisir. Retisser le lien social, combattre la dualisation, promouvoir le développement économique équilibré et engager la Région vers une diminution de 30% des émissions de Co2 sont les paramètres qui ont guidé notre démarche. Le développement durable est le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins : il faut donc l’entendre comme un développement socialement équitable, économiquement efficace et environnementalement soutenable. En ville, le développement durable se traduit notamment à travers les politiques d’emploi, de logement, de rénovation urbaine, d’espaces publics et de lieux de rencontre, de gestion des ressources - les énergies renouvelables, l’eau et les déchets - et de transports urbains faisant une plus grande place aux transports collectifs et aux mobilités actives. Il est essentiel que ces trois piliers ne soient pas perçus comme concurrentiels mais bien comme faisant partie d’une même politique efficace. La situation d’urgence créée par l’essor démographique, les besoins considérables d’investissements dans les transports publics, le logement, les équipements,... et la limite des moyens financiers publics imposent également que tous les investissements génèrent des plus-values urbaines dans bon nombre de domaines. Plan Régional de Développement Durable Depuis sa création, la Région a entrepris d’importants exercices de planification destinés à orienter ses actions. 12 Les investissements en mobilité doivent non seulement régler des problèmes de gestion de flux, mais également être des leviers de redéploiement urbain. De la même manière, les nouvelles écoles à créer doivent être l’occasion d’en faire de véritables équipements de quartier, intégrant d’autres fonctions nécessaires à la vie locale et à la cohésion sociale. Enfin, en matière économique, il ne s’agit pas uniquement de développer un secteur économique dans les filières environnementales, mais aussi de créer le cadre pour la transformation durable de l’ensemble de l’économie et d’en faire le fer de lance de la relance économique. Plan Régional de Développement Durable L’objectif est que Bruxelles devienne, dans les prochaines années, un modèle en matière de développement durable. Le PRDD a pour ambition de faire de Bruxelles, une ville plus attrayante, plus inclusive sur le plan social, plus compétitive sur plan économique, plus créative en matière de recherche, plus verte et efficace dans l’utilisation de l’énergie et des ressources. Ces éléments constituent le socle d’un vivre ensemble harmonieux et solidaire au sein de la région. Un développement socialement équitable A Bruxelles, le contraste entre le PIB élevé et le faible revenu moyen de la population est frappant. Les revenus générés sur le territoire de la Région ne profitent que partiellement à ses habitants notamment en raison, d’une part, de l’inadéquation entre les revenus générés dans la Région et les charges qu’elle assume pour l’ensemble du pays et, d’autre part, du phénomène de périurbanisation (migration vers la périphérie des résidents à revenus moyens et élevés). Le défi démographique auquel Bruxelles fait face (170.000 habitants en plus de 2010 à 2020) risque d’augmenter la dualisation de la population et requiert la prise en charge des besoins d’une population en forte croissance, très diversifiée socialement et culturellement. Parmi cette population, les jeunes sont particulièrement vulnérables : le chômage des jeunes est particulièrement préoccupant (27,6 % en juin 2013). Le développement n’est durable que s’il participe au progrès social. Les finalités sociales du développement ne doivent donc pas être perdues de vue. Un développement équitable implique que la Région soit avant tout un lieu du «vivre ensemble» où la solidarité doit être un objectif permanent : accessibilité aux services publics pour tous, accessibilité à un logement de qualité, refus des lieux de relégation, réponses aux situations de pauvreté, volonté de mixité sociale des populations, notamment à travers le développement de politiques favorables au vieillissement actif, à l’innovation sociale ou encore à la solidarité intergénérationnelle et interculturelle. Ces actions doivent être accompagnées de mesures favorisant l’éducation et la formation. Le vivre ensemble ne peut réussir que s’il se fait dans un cadre basé sur certaines valeurs et normes de base qui sont claires pour chaque Bruxellois, tel que le respect pour les convictions, les antécédents personnels, les choix et la propriété, mais également le respect pour l’espace public et les prestataires publics. Ces valeurs requièrent d’être activement soutenues et promues. Le PRDD vise également à améliorer l’équité et la cohésion entre les différents territoires de la région. Le concept de ville multipolaire développé dans le projet de ville, incite à porter une attention à tout le territoire, tandis que la détermination de zones prioritaires permet de concentrer une action publique particulière sur les territoires et quartiers plus défavorisés afin de permettre un développement urbain équilibré. De plus, le PRDD prend en compte les différentes échelles de territoire, du quartier à l’espace métropolitain, dans lesquelles la ville de proximité et la métropolisation constituent des principes de développement conjugués plutôt qu’opposés. Un développement économiquement efficace et ambitieux. Dans un contexte d’économie ouverte sur le monde et face à un tissu économique de plus en plus axé sur les services, Bruxelles entend se positionner sur des secteurs clés et porteurs d’emplois. La Région a également pour ambition de saisir l’opportunité, au travers du pilier économique du développement durable, de renforcer la mise en réseau des acteurs et de développer sa politique économique sur base de clusters. La Région doit résolument s’engager vers une économie urbaine économe en ressources. Les indicateurs de croissance économique ne reflètent en effet pas la durabilité d’un territoire donné ou le bien-être d’une population. Il s’agit de promouvoir une croissance soutenable pour notre environnement et inclusive socialement. Cela nécessite : d’orienter et d’accompagner les modes de production des services ou des biens, en tenant compte de l’importance de préserver et de développer l’activité économique, d’une part et dans un souci de réduction des inégalités et de renforcement de la cohésion sociale d’autre part ; d’aborder la question de l’emploi à Bruxelles au travers d’une approche globale et intégrée, permettant de résoudre les problématiques que ne manquent pas de poser la multiplicité des acteurs concernés et l’enchevêtrement des compétences ressortant aux facteurs à prendre en considération (autorité compétentes éparses, multiplication des guichets et des services, nécessité d’un continuum de l’enseignement à l’emploi et la formation au long de la vie). Pour parvenir à atteindre ces objectifs, la Région doit être davantage innovante et compétitive et investir en priorité dans le capital humain, son capital principal, l’éducation et la santé et les nouvelles technologies. L’innovation, la recherche et la créativité sont en effet primordiales pour la création d’emplois de qualité pour les Bruxellois. L’Union européenne recommande ainsi que 3 % du PIB soit investi dans la Recherche & Développement, tant par les initiatives publiques qu’à l’intervention des secteurs et des entreprises, encouragées à y procéder, non seulement à travers divers incitants, mais également par le développement et la mise à disposition de compétences et de recherches vouées à l’application économique et commerciale enrichissant le tissus d’entreprises bruxelloises. Il s’agit enfin de soutenir des structures économiques locales pour une économie résiliente et capable de fournir les emplois et services nécessaires au fonctionnement de la ville. Certains secteurs sont à développer en particulier, notamment sur base des compétences spécifiques des habitants et de leurs besoins : les services aux personnes (enseignement, santé, culture…) et aux entreprises, l’économie sociale. Le développement d’initiatives soutenues par un financement participatif direct et de proximité nécessite un encadrement et un encouragement. 13 Plan Régional de Développement Durable La forte croissance démographique de la Région a accentué les enjeux sociaux. La dualisation de la société bruxelloise requiert une prise en charge des besoins d’une population très diversifiée. Le développement durable englobe, à ce titre, au travers du pilier social, la lutte contre l’exclusion sociale, l’accès au logement, l’accompagnement, l’encadrement, la participation citoyenne ou encore la cohésion sociale et générationnelle. En outre, en termes de politiques sociales, il y a lieu de renforcer le travail de collaboration avec les Communautés, la politique d’éducation et d’enseignement étant un vecteur essentiel en matière de prévention de l’inégalité sociale et culturelle et permettant, dès lors, de combler les écarts entre la société et le marché du travail. Plan Régional de Développement Durable 14 Un développement environnementalement soutenable Les enjeux environnementaux, troisième pilier du développement durable, ont émergé de façon spectaculaire ces dernières années et ont produit des politiques spécifiques en matière de gestion des ressources et d’amélioration de la qualité de vie en ville, lesquelles doivent être poursuivies. L’efficience énergétique des bâtiments, le transport et la mobilité, les cycles de l’eau et de gestion des déchets, la préservation de la nature en ville … sont des problématiques essentielles. La morphologie urbaine est importante particulièrement en ce qui concerne la promotion d’une ville plus compacte et polycentrique, avec une bonne allocation et une mixité des services et activités, permettant également l’optimisation des transports publics. Une ville environnementalement responsable est une ville compacte, une ville qui préserve et gère durablement les ressources de la planète (eau, air, énergie, climat, biodiversité) et réduit les nuisances sur son environnement. Le PRDD promeut une gestion de l’environnement régulée de manière globale, afin de développer un métabolisme urbain moins consommateur de ressources et d’énergie et moins producteur de déchets. Enfin, la stratégie européenne « pour une croissance intelligente, durable et inclusive » a également croisé ces trois vecteurs et le Plan Régional de Développement Durable s’inscrit dans ce cadre, dont les objectifs principaux sont, à l’échéance 2020 : d’atteindre un taux d’emploi de 75 % de la population active âgée de 20 à 65 ans ; d’investir 3% du PIB dans la recherche et le développement ; d’obtenir, en matière d’énergie et de climat, une réduction de 20% d’émissions de CO2 par rapport aux taux de 1991, une augmentation de 20% des énergies renouvelables et une diminution de 20% de la consommation énergétique. A cet égard, la Région a décidé, dans le cadre de l’Accord de Gouvernement 2009-2014 de mener une politique plus volontariste : elle s’est fixé pour objectif de diminuer de 30% les émissions de CO2 d’ici 2025 ; de réduire le taux d’abandon scolaire à moins de 10 % et d’atteindre un taux de 40 % de diplômés de l’enseignement supérieur ; de réduire de 25 % le nombre de personnes menacées de pauvreté. Le PRDD s’inscrit également dans le cadre de : la Charte de Leipzig (2007) sur la ville européenne durable, qui met l’accent sur les quartiers urbains défavorisés et la nécessité d’une meilleure qualité des infrastructures et des espaces publics ; la déclaration de Tolède (2010) qui vise à renforcer la dimension urbaine de la politique européenne de cohésion ; le cadre de référence des villes européennes durables (RFSC) pour lequel Bruxelles a été pilote. Dans ce contexte, le Gouvernement a, dans l’arrêté d’ouverture de l’élaboration de son nouveau plan de développement, identifié six défis auxquels la Région doit simultanément faire face : 15 le défi de l’essor démographique le défi de l’emploi, de la formation et de l’enseignement le défi de la lutte contre la dualisation de la ville et la pauvreté le défi de la mobilité le défi de l’internationalisation. Ces défis ont permis de définir, dans la première partie du présent PRDD, le projet de Ville reprenant d’une part l’identification des objectifs prioritaires et d’autre part les lignes du développement territorial permettant d’y répondre. Ces objectifs prioritaires sont : une production ambitieuse de logements adaptés le développement d’équipements et d’un cadre de vie agréable et attractif le développement de secteurs et de services porteurs d’emplois, d’économie et de formation l’amélioration de la mobilité comme facteur de développement durable. Ces objectifs prioritaires une fois définis ont permis de proposer un développement territorial à 5 niveaux : l’organisation multipolaire et mosaïque ; le paysage, la nature en réseau ; l’armature du développement économique ; l’armature des déplacements ; le développement territorial dans sa dimension métropolitaine En effet, la Région et ses 19 communes sont caractérisées par une mosaïque de quartiers et la présence de zones et pôles de développement aux vocations différenciées. Le PRDD s’appuie sur cette spécificité et la renforce. Bruxelles doit être conçue comme un territoire multipolaire où s’organisent des pôles d’activités différenciés autour d’une structure hiérarchisée de nœuds de transports en commun. A la multipolarité développée à l’échelle régionale s’ajoute la dimension de la « ville de proximité » qui s’appuie sur les particularités de chaque commune et de chaque quartier. La « ville de proximité » est un des leviers essentiels pour consolider la diversité du territoire bruxellois, et pour répondre aux attentes des Bruxellois en matière de qualité de vie : disposition en nombre et qualité suffisants de logements, d’infrastructures et d’équipements de proximité comme les crèches, les écoles, les espaces verts et récréatifs, mais aussi d’activités économiques porteuses d’emplois locaux et d’offres de formation. Plan Régional de Développement Durable le défi environnemental 16 En termes d’aménagement du territoire et de dynamisme urbain, l’ambition est de concevoir l’aménagement du territoire comme facteur de stabilisation des activités économiques dans la ville et comme vecteur permettant d’offrir la qualité de services nécessaire aux activités urbaines. Plan Régional de Développement Durable La Région a pour ambition de développer une ville compacte au travers d’une densification maîtrisée permettant de développer de grands projets urbains visant à la mixité des quartiers en développant à la fois des logements, pôles économiques et infrastructures de mobilité. La métropole bruxelloise est une réalité. Vivier socio-économique du pays, elle est appelée à se développer davantage tant d’un point de vue économique que social, environnemental ou institutionnel. L’inscription, dans les récents accords institutionnels, d’une Communauté urbaine impliquant des territoires des deux autres Régions est la reconnaissance de cette réalité. Les défis propres à Bruxelles sont également des défis métropolitains qui doivent trouver leur réponse à l’échelle métropolitaine. Il est fondamental pour Bruxelles de tenir compte des évolutions et projets dans son hinterland et tenter de dégager des perspectives de coopération avec les 2 autres Régions dans tous les domaines possibles, tout en sachant que la compétition et la concurrence resteront vives dans des secteurs importants. La « coopétition », collaboration entre acteurs compétiteurs, permettra de générer un bénéfice commun. En effet, pour des raisons de coûts, de niveau de concurrence du marché et/ou de compétences, se regrouper devient une alternative raisonnable pour atteindre un seuil critique. Il est tout aussi indispensable d’effectuer un saut d’échelle temporelle en déterminant les grandes priorités et les actions à mettre en œuvre à l’horizon 2020 mais dans une perspective évolutive d’un développement régional et métropolitain souhaitable en 2040. Le PRDD est donc un plan à court, moyen et long termes. En termes de mobilité, la Région a toujours eu pour ambition de promouvoir le transport public et les modes actifs, avec pour objectif constant de réduire l’importance des déplacements en voiture individuelle. Il s’agit cette fois de revoir la mobilité en ville en structurant le développement régional autour de nœuds de transport public auxquels des objectifs de qualité de service sont assignés. Ces objectifs organisent la mise à niveau des infrastructures de mobilité et la structuration des réseaux. Les modes actifs, piétons et cyclistes, reçoivent un traitement privilégié sur l’ensemble du territoire régional, pour constituer, avec les transports publics, une alternative efficace et modulée à l’usage de la voiture individuelle. La Région entend également développer de nouveaux modes d’approvisionnement de la ville, notamment par voie fluviale. En termes de qualité de vie, la Région entend développer les équipements et les infrastructures permettant de développer une ville à la fois lieu de vie, lieu de travail et lieu de loisirs. Pour ce faire, le Gouvernement entend créer les conditions nécessaires de coexistence des fonctions et de développer les services collectifs (crèche, petite enfance, école…) au sein des noyaux de vie. Quant à la société de loisirs, elle est en croissance et représente une réelle importance pour le développement de la ville mais également en tant qu’élément constitutif de la qualité de vie à Bruxelles, afin que les ménages s’y établissent et de ramener la classe moyenne à Bruxelles. En termes d’économie et d’emploi, même si Bruxelles constitue le plus grand bassin d’emploi du pays, que notre Région compte pour 20% du PIB national, qu’elle figure à la 4° place des villes européennes les plus attractives après Londres, Paris, Francfort, et qu’elle se situe au troisième rang des régions les plus riches de l’Union européenne, le revenu moyen des Bruxellois continue de baisser. L’ambition de la Région est de faire face à ce paradoxe et d’investir dans les secteurs d’avenir, porteurs d’emplois pour les Bruxellois. L’un des principaux enjeux, dans un contexte de concurrence croissante, est le maintien de l’attrait de la ville pour les entreprises et la confortation de la place donnée aux entreprises dans la ville, tout en veillant à la mixité avec la fonction résidentielle. En ce qui concerne plus spécifiquement l’emploi, la priorité pour Bruxelles est de diminuer son taux de chômage et de relever le taux d’emploi. La Région entend améliorer les synergies entre l’emploi, la formation et l’enseignement afin de répondre au mieux aux besoins des individus et des entreprises. Le Gouvernement entend aussi soutenir spécifiquement les jeunes. En termes de développement international, la Région met en œuvre les actions nécessaires au renforcement de son attractivité par une mise à niveau de ses équipements et de son accessibilité, notamment en ce qui concerne le tourisme d’affaires et le tourisme de loisirs, et le renforcement de sa position comme Capitale européenne. Enfin, les conditions de réussite de la mise en œuvre du Plan Régional de Développement Durable sont fonction de la gouvernance mise en place, de la hiérarchisation de ses actions et des moyens de financement. L’un des axes forts et enjeux de ce Plan est d’organiser les transversalités nécessaires entre acteurs, d’organiser les modes de collaboration et synergies, d’optimiser les infrastructures et outils existants ainsi que de simplifier le paysage régional. Une meilleure gouvernance et une plus grande efficience des outils publics doit ainsi permettre de dégager les moyens additionnels nécessaires pour la mise en œuvre des projets régionaux. Structure du PRDD Le Plan Régional de Développement Durable développe chacun de ces axes et priorités dans les sections qui suivent. Il se présente en deux parties : première partie développe le projet de ville en reprenant les priorités d’action et leurs transcriptions dans leurs aspects territorialisés, sous forme de cartes. La deuxième partie est, quant à elle, consacrée aux politiques sectorielles. Pour chaque domaine, les enjeux sont déterminés et les actions pour les rencontrer sont développées. Ces préoccupations ont été réparties en 12 thèmes : La ZZdes logements de qualité pour tous ZZdéployer la vocation économique de Bruxelles ZZaugmenter ZZpour ZZune ZZla l’emploi des Bruxellois un développement environnemental de la région bruxelloise mobilité durable au service des Bruxellois rénovation urbaine 17 Plan Régional de Développement Durable En termes d’enseignement, la Région entend participer et collaborer avec les Communautés au redéploiement de l’offre d’enseignement à Bruxelles pour faire face à la croissance démographique importante mais également faire de l’école un vecteur d’intégration. Dans ce cadre, il y a lieu de promouvoir le bilinguisme à Bruxelles pour répondre au défi de la jeunesse et du chômage. 18 ZZBruxelles, métropole internationale et capitale de l’Europe ZZune ville sûre pour tous ZZune région créatrice de lien social ZZaffirmer ZZle le rôle de l’école comme fondement du développement urbain patrimoine, le rayonnement d’une identité urbaine Plan Régional de Développement Durable ZZpromouvoir l’identité culturelle de Bruxelles ZZgouvernance et citoyenneté urbaine Il faut également signaler qu’en amont de l’élaboration du plan, une évaluation des politiques menées par la Région, à laquelle l’ensemble des acteurs publics a collaboré, a été réalisée par la Direction Planification de l’Administration de l’Aménagement du Territoire et l’Agence de Développement Territorial. L’état des lieux qui en a résulté a fait l’objet d’une publication et est accessible sur le site du PRDD. L’élaboration du PRDD s’est poursuivie par la réflexion prospective des acteurs bruxellois. Le gouvernement a voulu que, dès l’élaboration, les acteurs régionaux soient associés. L’objectif était de construire un plan stratégique qui est, dans son élaboration et la définition de ses propositions, rassembleur et donc mobilisateur, et ce afin de répondre de manière coordonnée aux enjeux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Trois bureaux internationaux d’urbanisme ont proposé leur vision de Bruxelles métropole en 2040. Ces propositions ont fait l’objet d’un ouvrage, d’un colloque et d’une exposition. Diverses études sont venues compléter ce travail, sur la zone métropolitaine, sur la densité, sur la construction en hauteur,... Le PRDD a également intégré les plans et programmes qui ont été dressés pendant sa période d’élaboration et ont fait l’objet d’une approbation par le Gouvernement. Ces plans et programmes ont été dressés parallèlement au PRDD ; ils en partagent les objectifs ; les études auxquelles ils ont donné lieu ont nourri le PRDD et ces outils doivent être considérées comme complémentaires au PRDD. Il s’agit : New Deal, programme conclu avec les Partenaires sociaux afin de favoriser l’emploi des Bruxellois, qui comprend des engagements de mobilisation des acteurs publics et privés, et une volonté de concentrer les actions dans 6 domaines d’activités (commerce et horeca, environnement, développement international et tourisme, secteur non-marchand et fonction publique, secteurs innovants, industrie urbaine) ; du la Zone d’Économie Urbaine Stimulée (ZEUS), dispositif visant à favoriser l’emploi local dans les zones les plus économiquement fragilisées du territoire bruxellois ; de PRAS « démographique », outil réglementaire d’affectation des sols modifié pour répondre rapidement aux besoins de l’essor démographique ; du des plans de mobilité, qu’il s’agisse du Plan IRIS II, qui est l’outil régional transversal en matière de gestion de la mobilité ou des plans sectoriels comme le Plan marchandises, le Plan de stationnement et le Plan Piéton ; de l’étude « Plan Guide Rénovation urbaine » qui propose de nouveaux outils opérationnels de mise en œuvre de la politique de rénovation urbaine ; des plans environnementaux sectoriels comme le Plan bruit, le Plan déchets, le Plan pluie, le 19 maillage vert, le Plan Air-Climat-Energie, le Plan Nature et le Plan de gestion de l’eau 2010-2015 ; des Schémas directeurs des zones stratégiques (Reyers, Tour et Taxis, Botanique, Européen, Schaerbeek-Formation) pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels ; Plan régional du logement qui fixe des objectifs de construction de logements publics à finalité sociale ou encore de l’Alliance- Habitat qui vise à disposer d’un cadre pluriannuel amplifiant et diversifiant la réponse publique en matière de logement ; du du PACT Propreté visant à définir les priorités régionales en matière de propreté et assurer une meilleure cohérence entre les acteurs régionaux et communaux. Enfin, à la différence des PRD précédents, ce projet de Plan a été soumis à une évaluation des incidences environnementales. Cette évaluation est réalisée sous la forme d’un processus itératif qui a pour but d’identifier à un stade précoce les incidences environnementales du projet de Plan et de suggérer les mesures correctrices à engager au cours de l’élaboration du Plan. Cette évaluation des incidences environnementales permet également de vérifier que les mesures de développement préconisées par le PRDD permettent d’atteindre les objectifs environnementaux que la Région s’est fixé et, prioritairement la réduction de 30% de gaz à effet de serre d’ici à 2025. Le Rapport d’incidences environnementales accompagne le PRDD tout au long de son parcours procédural, jusqu’à l’adoption définitive. Plan Régional de Développement Durable le Quartier Plan Régional de Développement Durable 20 Partie 1 Le projet de Ville Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 21 22 Notre Région a pour ambition de transformer les défis auxquels elle doit faire face en opportunité d’actions. Pour ce faire, elle doit se donner des objectifs prioritaires et identifier là où ils peuvent être rencontrés sur son territoire, et là où ils peuvent faire l’objet de coopération transrégionale. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 4 objectifs prioritaires et une structuration du territoire à 5 niveaux Les objectifs prioritaires sont orientés à la fois sur la nécessaire attractivité de Bruxelles, sur l’amélioration du cadre de vie et des conditions de vie de ses habitants étant donné la croissance démographique et les besoins qui en résultent, mais aussi sur le renouveau économique de Bruxelles qui passe notamment par les fonctions internationales qui en sont le moteur, mais aussi par les nouvelles filières de l’économie résidentielle ou de l’adaptation aux nouvelles exigences environnementales. La Région a donc déterminé quatre objectifs prioritaires fondateurs du projet de Ville: une production ambitieuse de logements adaptés le développement d’équipements et d’un cadre de vie agréable et attractif le développement de secteurs et de services porteurs d’emplois, d’économie et de formation l’amélioration de la mobilité comme facteur de développement durable. Ces objectifs doivent être pensés comme complémentaires et s’inscrivent dans l’objectif de durabilité, en vue d’établir un projet de Ville visant un développement territorial soucieux de ses ressources particulièrement via une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2025, profitable à toutes les catégories de population et indispensable tant au plan socio-économique que démographique. Enfin, ils seront déclinés en stratégies d’interventions regroupant les différents outils à développer par les différents acteurs de l’action publique pour garantir l’efficacité du dispositif. Parallèlement, une structuration du territoire est proposée qui répond à la mise en œuvre des objectifs prioritaires dans leur dimension territoriale. Il s’agit de : construire l’organisation multipolaire et mosaïque ; construire le paysage, la nature en réseau ; construire l’armature du développement économique ; construire l’armature des déplacements ; construire le développement territorial dans sa dimension métropolitaine Cette structuration doit se lire comme la superposition de calques qui couvrent l’ensemble du territoire régional et le structurent en fonction des différentes stratégies d’intervention qui privilégient chacune des parties de territoires. Certaines parties de territoire concentrent les stratégies de développement. Ils constituent ainsi des pôles d’intensité urbaine à l’échelle de la métropole bruxelloise. A. LES OBJECTIFS PRIORITAIRES Une production ambitieuse de logements L’objectif du PRDD consiste à accueillir la population nouvelle, liée à l’essor démographique que connaît notre Région. Il est, en effet, essentiel de proposer un logement décent à tous et de répondre à ce besoin social au risque d’assister à un accroissement de la dualisation sociale et d’accentuer les tensions déjà présentes sur le marché immobilier. Les projections démographiques des dernières années montrent l’importance du phénomène, même si elles présentent d’importantes variations d’appréciation quant à l’augmentation de population à accueillir d’ici à 2030. Les dernières projections démographiques1 évaluent une croissance de 14.000 habitants par an d’ici 2020.Cette croissance entraîne un besoin de production de minimum 6.000 logements/an publics et privés. En effet, le taux de croissance des ménages est inférieur à celui de la population, car la moitié de la croissance se fait dans des ménages existants. La production actuelle est d’environ 4.000 logements/ an. Augmenter de plus de 50% la production annuelle de logement est un objectif ambitieux qui nécessite d’identifier et de mobiliser tous les moyens d’augmenter le nombre de logements. Entre 2020 et 2030, une croissance de 55.000 habitants est encore attendue. Il est dans ce cadre essentiel de déterminer le potentiel de production de logements en termes de foncier et de densification du bâti et de définir les modalités de cette importante production de nouveau logements, afin de maintenir des conditions de vie agréables sur tout le territoire de la Région en tenant compte d’une mixité des fonctions. Il y a donc lieu d’une part d’identifier les stratégies d’action afin de répondre à cette production ambitieuse et d’autre part de localiser des pôles de développement reprenant des objectifs précis de production, ces derniers sont exposés dans le chapitre relatif à la structuration du territoire. STRATÉGIE 1MOBILISER LE POTENTIEL DE PRODUCTION DE LOGEMENTS Le potentiel de développement des logements a été estimé dans le cadre de 2 études2, l’une portant sur la densification, l’autre sur le potentiel foncier. Il ressort de cet examen que le potentiel de production de logements est estimé à plus de 90.000 logements, ce qui permet de loger environ 190.000 habitants en tenant compte d’une surface moyenne de 90 m2/ logement et un nombre d’habitants moyen de 2,1 habitants/logement. De ce potentiel théorique, une partie a été estimée comme pouvant constituer une réponse réaliste à l’essor démographique à l’horizon 2020. L’objectif retenu a été fixé à l’accueil de 124.000 habitants d’ici 2020. Cet objectif permettra : d’une part de produire un parc de logements suffisants au vu des besoins liés à l’essor démographique à l’horizon 2020 et dès lors de se donner les moyens de réduire les tensions sur le marché ; d’autre part de tenir compte d’une possible révision des projections démographiques à la hausse, rappelons en effet que les premières estimations étaient de 140.000 habitants à l’horizon 2020 1 Bureau fédéral du Plan, « Perspectives de population 2012-2060 », 24 mai 2013 2 Inventaire des lieux de densification en RBC, Cooparch, mars 2012 et Etat des lieux du foncier résidentiel disponible//Révision partielle du PRAS, MSA & IGEAT-ULB, octobre 2011. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Priorité 1 23 24 (projections de 2010) pour atteindre 180.000 habitants (projections de 2012) et pour être finalement revu à la baisse en mai dernier, avec un total de 112.000 habitants. Dans un principe de précaution, la Région se donne donc comme objectif de parer à d’éventuelles nouvelles projections revues à la hausse. Le PRDD a identifié et quantifié les ressources régionales en matière de production de logements. Il s’agit : Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 des grands projets urbains sur des friches ferroviaires ou industrielles ; des nouvelles urbanisations dans le cadre d’extensions urbaines en seconde couronne ; de la restructuration du tissu ancien avec densification et remplissage des vides existants ; de la reconversion de sites industriels inoccupés et de bureaux désaffectés, de l’occupation des étages au-dessus des commerces ; la construction de bâtiments élevés. La synthèse des résultats figure dans le tableau ci-dessous. A noter donc que l’ensemble des ZEMU (y compris les zones de forte mixité) pourraient accueillir +/- 21.000 habitants. STRATÉGIE 2 DÉVELOPPER UN PARC SUFFISANT DE LOGEMENTS À FINALITÉ SOCIALE 25 À Bruxelles, le prix à l’acquisition a doublé en dix ans avec pour effet de faire stagner le taux de propriétaires à 41% alors que celui-ci était en progression de 31% à 40% de 1981 à 1991. Ce taux de propriétaires est particulièrement bas, lorsque l’on sait que la moyenne à l’échelle du pays est de 75%. Certes, on trouve toujours moins de propriétaires dans les grandes villes qu’en milieu rural, mais avec ses 41,4%, Bruxelles reste en recul par rapport aux autres centres urbains belges. Cette augmentation des prix à l’acquisition a également entraîné une hausse des prix des loyers; le propriétaire cherchant à amortir son investissement. Ces évolutions accentuent les difficultés d’accès à un logement pour davantage de Bruxellois. Cet accroissement des prix entraîne donc l’éviction de certaines populations de l’accès au logement sur le marché libre et augmente leur précarisation, phénomène que la Région a décidé d’enrayer. Quant au parc de logement social ou assimilé, il n’est pas suffisant pour garantir à lui seul l’accessibilité à des logements abordables pour tous les Bruxellois. En effet, malgré les efforts mis en place pour augmenter la production de logement à finalité sociale tels que le Plan régional du logement, moins de 10% des logements produits ces 10 dernières années relèvent du logement social ou assimilé sur une production globale de logements d’environ 4.000 logements par an alors que la demande de logements sociaux et assimilés est en forte progression. L’accroissement démographique déjà en cours et l’évolution des caractéristiques socio-économiques de la population bruxelloise viennent encore renforcer la demande de logement tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif. Il importe donc que la Région se dote des moyens et des objectifs permettant de répondre à cette obligation sociale. Pour ce faire, il est essentiel de produire du logement répondant à des conditions d’accès pour les populations à faible revenu, tant au travers d’opérateurs immobiliers publics que privés, et ce en définissant des règles de conventionnement publiques. En termes d’objectifs, la Région ambitionne d’augmenter le parc de logements tant publics que privés de 42.000 logements à l’horizon 2020 (soit 6.000 logements par an) dont un peu plus de 20 % devront être construits et produits par le public. Sur ces près de 9.500 logements, 60 % devront être accessibles aux revenus sociaux et 40 % aux revenus moyens. En termes de moyens, la Région devra d’une part encadrer les prix sur le marché privé et d’autre part se doter de cadre financier pluriannuel afin d’amplifier et de diversifier la réponse publique en matière de logement intégrant le développement du logement acquisitif et locatif, social et moyen et portant tant sur la rénovation du parc social que sur la construction de logements moyens et sociaux. Le premier cadre pluriannuel portera sur 2014-2017. La Région doit également trouver les moyens de mettre en œuvre une politique foncière permettant d’augmenter sa maîtrise foncière publique et d’offrir un potentiel de densification plus important. Dans cette optique, la Région a décidé de créer une plate-forme territoriale visant à restructurer les différents acteurs de l’aménagement du territoire pour plus de synergie et visant à la mise en place d’un opérateur foncier et d’un opérateur de développement. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Les coûts du logement sur le marché locatif ou acquisitif privé ont connu une évolution considérable depuis plus de 10 ans, évolution non compensée par une augmentation comparable des revenus des ménages. 26 STRATÉGIE 3MAÎTRISER LA DENSITÉ Une fois les objectifs quantitatifs de construction de logements fixés (de 6 à 7.000 logements par an d’ici 2020) il convient de déterminer comment localiser ces nouveaux logements sur le territoire urbain en utilisant les atouts dont dispose le territoire régional, en d’autres termes comment densifier intelligemment le territoire. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La densification des quartiers connaît deux approches complémentaires de réalisation. 1. la première approche prioritaire concerne la densification du tissu existant : comblement des dents creuses, construction des terrains non bâtis, restructuration des grands îlots, aménagement des logements vides au-dessus des étages des commerces, diversification des espaces monofonctionnels (zones industrielles, administratives, ...), l’urbanisation des friches ...; 2. la seconde approche de la densification touche au renforcement de la structure urbaine : cela comprend la densification le long des espaces ouverts, qu’il s’agisse de parcs ou d’espaces publics linéaires comme des avenues plantées ou des boulevards. Le projet de ville offre un double cadre à la mise en œuvre de ces principes de densification : d’une part, il dégage les objectifs prioritaires et fixe les conditions spécifiques et transversales de leur mise en œuvre, d’autre part, il fixe les objectifs de transformation urbaine à long terme, permettant de fournir un cadre sûr aux développements futurs. En tout état de cause, la densification doit se faire en relation directe avec l’amélioration du transport public. Au fur et à mesure de l’optimalisation des infrastructures de transport en commun apparaîtront de nouvelles opportunités de densification qui pourront être activées en fonction des nécessités. Outil 1La densification du tissu existant La densification doit s’appuyer sur la morphologie urbaine, comme garantie d’opérabilité. En d’autres termes, le PRDD entend opérer une densification qui ne met pas brutalement en cause la spécificité des différentes formes urbaines, afin de préserver la variété des formes de vie dans la ville et l’attractivité résidentielle qui en résulte. Pour ce faire, la situation existante de la région a été cartographiée, en distinguant : l’ordre fermé : l’implantation du bâti se fait en bordure de parcelle et le tissu urbain est dense et continu ; l’ordre semi-ouvert : le développement est caractérisé par une distribution des volumes marquant une alternance entre un groupe limité de bâtisses continues et d’autres bâtisses n’occupant que partiellement la largeur de la propriété ; l’ordre ouvert : le développement est caractérisé par une distribution des volumes sans articulation, ni entre eux, ni avec les limites de propriétés. Ces typologies d’habitat présentent des rapports P/S3 différents. On constate par exemple que le bâti en ordre fermé correspond à un P/S moyen supérieur à 1, tandis que le bâti en ordre ouvert correspond à un P/S moyen inférieur à 0,4. Les possibilités de densification ont ensuite été étudiées4 en fonction des situations spécifiques du bâti : proximité du transport public, largeur existante entre fronts bâtis, présence de patrimoine, degré de verdurisation, proximité des espaces verts publics et dimension des parcelles et taille des îlots. 5 principes ont été appliqués pour opérer la densification : a. une densification liée à une bonne accessibilité en transport public b. une densification proportionnelle à la distance entre les fronts bâtis c. une densification respectueuse du patrimoine architectural d. une densification liée à une présence suffisante d’espaces verts e. une densification proportionnelle à la taille des parcelles et des îlots 3 Le rapport P/S est le rapport qui permet de mesurer la densité du bâti dans un territoire. Il ne s’agit plus ici de densité de population. Le P/S est le rapport entre la superficie des planchers bâtis et la surface du terrain. 4 COOPARCH-RU, « Inventaire des lieux de densification potentielle de la RBC, 2013. La méthode utilisée ici a consisté en la localisation de toutes les zones délimitées par un rayon de 600 m autour des gares et des stations de métro qui existeront à l’horizon 2020 (y compris RER et métro nord), considérant qu’un logement situé dans ces zones bénéficie d’une bonne accessibilité en transport public, qui permet aux habitants un usage minimum de la voiture. La succession de ces circonférences de 600 m de rayon forme des couloirs continus que l’on appelle les corridors d’accessibilité. 27 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 a) une densification liée à une bonne accessibilité en transport public Le premier principe est de permettre une plus grande densité dans les zones caractérisées par une bonne accessibilité en transport public. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 28 b) une densification proportionnelle à la distance entre les fronts bâtis Le second principe consiste à permettre une densification en fonction de la distance entre les fronts bâtis et donc en fonction de la largeur des ouvertures de voiries. Ces données permettent d’identifier les grandes ouvertures, là où le potentiel de densification est plus important, notamment lorsqu’il s’agit de gagner en hauteur. L’objectif consiste à préserver les qualités d’ensoleillement et de vue. Le principe historique retenu – même si des exceptions sont possibles en fonction de conditions spécifiques – est de limiter la hauteur des bâtiments à la largeur de la rue, avec le cas échéant des étages en recul. c) une densification respectueuse du patrimoine architectural 29 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Le troisième principe vise à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine qui nécessite un encadrement strict dans ses alentours (patrimoine Unesco ou Cités jardins par exemple). Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 30 d) une densification liée à une présence suffisante d’espaces verts Ce quatrième principe tient compte du cadre urbain environnant, et donc de la capacité des zones à supporter une densification, tout en gardant une qualité environnementale de proximité. Des rayons de 400 m ont été pris en compte autour des espaces verts de plus d’un hectare, correspondant à un trajet de 5 minutes à pied. Pour les espaces verts de moins d’un hectare, le rayon d’accessibilité appliqué est de 200 m. On constate une bonne couverture globale de la Région même s’il faut souligner une carence importante dans la partie centrale ainsi qu’à l’ouest. 31 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 e) une densification proportionnelle à la taille des parcelles et des îlots Le cinquième principe tient compte de la dimension des parcelles et des îlots. Il consiste à localiser les îlots de grande taille et de faible densité qui présentent de fortes opportunités en matière de restructuration du tissu urbain (nouvelles constructions, augmentation des gabarits…). 32 Synthèse des principes de densification Sur base de l’ensemble des conditions évaluées pour la densification et en fonction de la classification morphologique des îlots, le PRDD détermine un « P/S préconisé » pour chacune des classes morphologiques représentées sur la carte de densité, selon que l’îlot considéré est ou non compris dans un corridor d’accessibilité. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Ce P/S est systématiquement maintenu à son niveau existant dès lors que la zone est concernée par la présence d’un élément du patrimoine. La valeur du P/S préconisé permet aussi de localiser objectivement les parties du tissu urbain actuellement surdensifiées, pour lesquelles des mesures doivent être prises pour améliorer l’habitabilité locale (dégagement des intérieurs d’îlots, maîtrise de la division des logements existants, verdurisation,…). Il faut noter que cette approche de la densification du tissu existant ne constitue pas l’outil adéquat pour gérer l’implantation de bâtiments élevés, en discontinuité par rapport au tissu existant, celle-ci devant être étudiée au cas par cas (voir renforcement de la structure urbaine). DENSIFICATION DU TISSU EXISTANT – P/S P/S préconisé Infrastructuresaucun Grands projets urbains aucun Canal et eau aucun Zones vertes aucun Ordre fermé très dense Patrimoine P/S existant Hors patrimoine 2,00 Corridors d’accessibilité 1,85 Hors corridors d’accessibilité Ordre fermé Patrimoine P/S existant Hors patrimoine 1,85 Corridors d’accessibilité 1,00 Hors corridors d’accessibilité Ordre semi-ouvert Patrimoine P/S existant Hors patrimoine 1,30 Corridors d’accessibilité 0,70 Hors corridors d’accessibilité Ordre ouvert – tissu industriel Patrimoine P/S existant Hors patrimoine P/S existant Corridors d’accessibilité P/S existant Hors corridors d’accessibilité Ordre ouvert – batiments élevés Patrimoine P/S existant Hors patrimoine P/S existant Corridors d’accessibilité P/S existant Hors corridors d’accessibilité Ordre ouvert – tissu peu élevé Patrimoine P/S existant Hors patrimoine 0,80 Corridors d’accessibilité 0,50 Hors corridors d’accessibilité 33 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 En utilisant les mêmes ratios que ceux qui ont permis d’évaluer les potentialités de construction de logements, on obtient une potentialité d’accueil qui permet de respecter les objectifs que le PRDD s’est fixés et de dégager une marge des potentialités pour dé-densifier les parties du territoire régional qui présentent une densité excessive et qui sont problématiques en termes d’habitabilité. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 34 Outil 2Le renforcement de la structure urbaine La production de logements pour faire face à l’essor démographique peut également constituer une opportunité pour renforcer le caractère métropolitain de certains espaces ouverts qui structurent la ville, par la construction de bâtiments élevés. Un bâtiment élevé ne peut cependant pas être encouragé avec pour seul objectif la densification du tissu. Les études ont montré d’ailleurs que la construction de tours ne présente pas toujours une densité plus élevée que d’autres typologies. Dès lors, l’ambition est de considérer les bâtiments élevés, d’une part comme des éléments de densification et d’autre part, comme des opportunités d’optimaliser et de valoriser la ville. Les espaces ouverts permettent une évolution morphologique comprenant des immeubles de plus grande hauteur que le tissu habituel de la ville. Le PRDD propose une double approche de cette forme de densification liée à une nouvelle perception du paysage urbain : d’une part, en fixant des principes d’implantation d’immeubles de grande hauteur, pour qu’ils renforcent adéquatement la structure urbaine ; d’autre part, en fixant des priorités d’intervention qui permettent d’opérer cette évolution morphologique du tissu urbain de manière cohérente d’un point de vue paysager et d’une manière coordonnée avec les autres objectifs du PRDD pour ce qui concerne la stratégie de développement. a) Les principes de renforcement Les grands espaces publics, appelés espaces ouverts ont souvent la particularité d’être en lien avec la logique topographique de la Région, en suivant des lignes de crêtes ou des fonds de vallées, accentuant ainsi la perception que l’on a depuis toute la ville des constructions en hauteur qui y sont implantées et définissant ce que l’on appelle le skyline de la ville Cette logique paysagère est généralement couplée à des dynamiques de développement importantes, notamment en termes de mobilité et de polarisation économique. Une série de sites potentiels propices à l’implantation de constructions en hauteur sont identifiés le long des espaces publics majeurs. Parmi ces espaces ouverts, l’identification et la délimitation de structures vertes permet d’y envisager la construction sur leurs limites d’un front bâti de gabarit plus élevé que celui du contexte, en profitant des dégagements offerts. Une certaine densification des abords de ces parcs permet également d’offrir aux habitants proches les équipements nécessaires (plaines de jeux, …). Le parc ainsi créé, intensément fréquenté par les riverains, devient porteur identité et vecteur de cohésion sociale. La densification le long des espaces linéaires nécessite une approche spécifique pour la construction de bâtiments en hauteur5. Dans cette optique, il convient de déterminer les conditions de localisation et d’intégration des bâtiments en hauteur. Les conditions de localisation et d’intégration sont deux dimensions indissociables, toutes deux essentielles. Les critères de localisation fixent les règles spatiales pour l’implantation d’un bâtiment élevé en termes de lisibilité de l’organisation spatiale tandis que les critères d’intégration concernent les apports que le bâtiment élevé apporte en termes d’impact social et spatial. L’analyse du skyline bruxellois et des bâtiments élevés révèle la présence de 2 types de « tours » : celles qui déterminent le skyline métropolitain (Tour du Midi, tour Madou,…) et marquent une rupture avec les gabarits moyens à l’échelle urbaine et celles, plus basses, qui constituent une rupture d’échelle locale par rapport à leur contexte direct mais n’interfèrent pas sur le skyline (Résidence Léopold au Square de Meeus à Bruxelles, Les pavillons français, rue du Noyer à Schaerbeek,…). La terminologie du PRDD appelle les premières les « tours iconiques » et les secondes « tours génériques ». 5 Etude exploratoire de la problématique des hauteurs en RBC – définition des principes généraux de localisation et d’intégration des bâtiments élevés : BUUR, mars 2012 L’implantation d’immeubles élevés devra tenir compte de perspectives et panoramas à préserver et de perspectives métropolitaines à construire. A l’exception des perspectives à préserver visant un monument, la définition des panoramas et des perspectives a pour objectif de construire le skyline bruxellois et non pas de le figer. 35 L’implantation de bâtiments élevés demande également, compte tenu de leur impact, que l’on vise l’excellence et l’exemplarité dans la conception et la mise en œuvre du projet ainsi que l’apport d’une plusvalue de qualité de vie pour le quartier. Ces préoccupations concernent : la qualité architecturale, les performances énergétiques et environnementales élevées, une attention portée au micro-climat, la présence d’un socle opérant une interface qualitative avec l’espace public et le quartier, la limitation des nuisances sur la mobilité au niveau local, la mixité fonctionnelle et sociale et les potentialités de convertibilité des espaces, la contribution à l’équipement du quartier. b) L’approche concrète Les tours génériques seront localisées et intégrées au contexte urbain local en fonction des principes développés ci-dessus. Le PRDD détermine en outre précisément les sites potentiels pour l’implantation de futurs bâtiments élevés de type « tour iconique », dans la perspective de construire le skyline métropolitain. Il précise tant les lieux propices à l’implantation de tours iconiques isolées que les périmètres les plus indiqués pour localiser des tours iconiques groupées. Cinq axes sont identifiés pour des tours iconiques isolées, dessinant les lignes de crête et de vallées : le boulevard Mettewie, le canal, la petite ceinture Est, la moyenne ceinture Est, la vallée de la Woluwe. Sept périmètres ont été retenus pour des tours iconiques groupées : le Midi, le quartier Loi, le Nord, le Heysel, Delta, les campus universitaires d’Erasme et Woluwe. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La spécificité morphologique des immeubles élevés qui les distingue du bâti courant requiert que l’on analyse comment les intégrer à la ville, à plusieurs échelles. L’intégration s’apprécie selon l’échelle macro (la ville), l’échelle meso (le quartier et de ses habitants) et l’échelle micro (le bâtiment et ses usagers). Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 36 L e développement d’équipements et d’un cadre de vie agréable et attractif Un cadre de vie agréable et attractif nécessite le développement de quartiers répondant aux attentes quantitatives et qualitatives des habitants en termes d’équipements, de services, de commerces, d’espaces verts et publics ainsi que d’agrément du cadre de vie. Le plus grand défi du cadre de vie bruxellois est de « digérer » le boom démographique annoncé. En effet, il aura pour conséquences un besoin accru en termes de logements mais également en équipements et services. STRATÉGIE 1 LES ÉQUIPEMENTS COMME SUPPORT DE LA VIE QUOTIDIENNE Le PRDD a pour ambition de mettre en œuvre une répartition spatiale qui garantisse à chaque habitant - où qu’il vive - d’avoir un accès facile aux services et équipements qui constituent l’atout majeur de la vie en ville. Les priorités concernent : les besoins en matière d’accueil de la petite enfance, les besoins en matière d’écoles, les besoins en matière d’équipements sportifs et récréatifs, les besoins en matière d’équipements culturels, les besoins en matière de commerce de proximité. Une garantie d’accessibilité piétonne aux équipements, infrastructures et commerces qui participent à l’attractivité des quartiers et à rencontrer les besoins liés à la Ville de proximité sera mise en œuvre. Par ailleurs, une part non négligeable des attraits de la vie dans la Région réside dans l’accessibilité privilégiée aux infrastructures culturelles et sportives de rayonnement international. Les efforts que le PRDD va réaliser pour amplifier l’offre métropolitaine relative à ces équipements (stade, Musée d’art moderne et contemporain, Maison de la diversité et Musée de l’histoire européenne doivent viser également la population bruxelloise (voir Priorité 2, outil 2 : le tourisme de loisirs et d’affaires). Outil 1Identifier les besoins en matière d’accueil de la petite enfance D’ici à 2018, la population des enfants bruxellois de moins de 3 ans va croître de 18,6%, soitprès de 9.000 enfants en plus En région bruxelloise, le taux de couverture actuel d’accueil de la petite enfance est de 31,7%, soit moins d’une place pour 3 enfants, très proche du taux minimum de 33% préconisé par l’Union européenne. Compte-tenu de l’explosion démographique annoncée à l’horizon 2020, les disparités des taux de couverture selon les différents quartiers de Bruxelles risquent de s’accentuer. Pour lutter contre la pénurie de place dans les crèches et surtout de la disparité des places disponibles dans les différents quartiers, la Région a décidé de mobiliser tous les moyens disponibles, en rassemblant différents dispositifs régionaux et européens pour stimuler la construction ou la rénovation d’infrastructures de crèches. La priorité sera donnée aux quartiers qui connaissent les besoins les plus criants, et les contextes socio-économiques les plus difficiles, c’est-à-dire les communes de Anderlecht, Forest, Saint-Gilles, Molenbeek, Koekelberg, Jette, Schaerbeek et Saint-Josse. L’Observatoire des équipements mené par l’ADT en collaboration avec la COCOF et la VGC permet de relever les grandes disparités qui existent entre les quartiers de ces communes et de moduler les politiques en conséquence. 37 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Priorité 2 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 38 Sur les cinq dernières années, la Région bruxelloise a soutenu ses partenaires communautaires pour permettre l’ouverture de 2.400 places. Le programme mit en place par la Région devrait permettre de créer 375 places par an (571, lorsqu’on le cumule avec d’autres dispositifs). Grâce à cet effort considérable, le taux de couverture minimum de 33% préconisé par l’Europe sera atteint dès 2014. La poursuite de l’investissement les années suivantes visera d’une part à maintenir ce taux compte tenu de l’essor démographique et d’autre part à améliorer la couverture. Outil 2Identifier les besoins en matière d’écoles A l’échelle régionale, le nombre de places offertes par les écoles est globalement suffisant pour répondre à la demande. Toutefois, à une échelle plus locale, on constate de lourds déséquilibres entre les territoires. A l’horizon 2020 toutefois, l’essor démographique accentuera la demande de places dans les écoles à chaque niveau d’enseignement dans toute la région mais particulièrement dans les parties de territoires déjà affectées par le déficit. La création de nouvelles places devra donc répondre non seulement aux problèmes de déficit actuel, mais aussi aux demandes futures. Pour répondre à l’augmentation projetée de la demande en 2020 et en prenant en compte le nombre de places déjà programmées au 01/01/2013 dans le secteur fondamental, à savoir 14.616 places (appel à projets de la Région, Fédération Wallonie Bruxelles, Vlaamse Gemeenschap, Cegec), il restera à créer plus de 27.000 places. Fondamental Nombres de places restantes à programmer d’ici 2020 14.884 Secondaire 12.500 Total 27.384 Si toutes les Communes de la Région de Bruxelles-Capitale sont concernées par la création de places supplémentaires à l’horizon 2020, c’est vers le nord et l’ouest du territoire régional que les besoins sont les plus importants. Ceci implique la poursuite de la forte mobilisation des pouvoirs publics afin de programmer rapidement la production d’infrastructures scolaires. Se pose dès lors la question des ressources foncières disponibles sur le territoire régional pour produire des équipements scolaires. Cette production peut se réaliser soit par la création de nouvelles écoles, soit par l’extension des établissements scolaires existants. Plus de 120 sites ont ainsi été identifiés, à partir de deux sources distinctes: les projets des différents pouvoirs organisateurs et les projets des zones stratégiques régionales. Au total, en tenant compte des sites sur lesquels un projet est déjà programmé, il reste 99 sites potentiels pour la création de nouvelles places scolaires, ce qui indique que les réserves foncières et immobilières semblent suffisantes, du moins en quantité, et abstraction faite des difficultés techniques et financières qui pourraient entraver la mise en œuvre effective de tous ces projets. Notons qu’une grande partie de ces sites (environ 80) sont déjà dédiés à la fonction scolaire mais présentent des possibilités de densification. 39 Sites potentiels pour les places scolaires encore à programmer Sites potentiels renseignés par les pouvoirs organisateurs de l'enseignement officiel Sites potentiels sur zones stratégiques Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Terrains à bâtir - propriétés du secteur public ptentiellement compatibles avec un projet d'école Urbis V2011Q4 - janvier 2013 Outil 3Identifier les besoins en matière d’équipements sportifs et récréatifs Le cadastre du sport, réalisé en collaboration avec le mouvement sportif et les pouvoirs publics en 2012 a permis de dresser un état des lieux de l’activité sportive en Région bruxelloise. Il faudra veiller à le tenir à jour et à l’affiner en fonction des différentes typologies d’infrastructures de sport et d’en assurer sa diffusion. Il ressort, à ce stade des informations du cadastre, que la pratique sportive ne peut se développer sans équipement de proximité et qu’un déficit d’infrastructures existe dans les quartiers denses et économiquement défavorisés, contribuant à la dualisation sociale des habitants par rapport à la pratique sportive. Or, les activités sportives constituent un vecteur d’émancipation individuelle et collective et favorisent la cohésion sociale au sein des quartiers. 40 Les carences en équipements dans certains quartiers de la RBC, renforcent dès lors la dualisation de la Région. Il est, donc, impératif d’améliorer le niveau de pratique sportive en RBC : en développant en priorité les équipements et l’offre d’activités dans les quartiers les moins favorisés économiquement via entre autre la réhabilitation d’anciens bâtiments industriels. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 en rénovant, construisant et optimisant l’occupation des équipements sportifs au sein des écoles. en proposant des équipements multifonctionnels qui permettent la pratique d’un grand nombre de sports sur une même surface. en construisant des équipements qui répondent aux besoins de plusieurs communes limitrophes et soutenir des intercommunales de gestion, notamment pour les équipements d’intérêt supra-local qui génèrent des frais d’exploitation importants. Les carences en équipements identifient également le besoin de créer des équipements de dimension régionale à vocation récréative. 5 pôles récréatifs de niveau régional ont pu être identifiés: à la Pede (Erasme), au Heysel (Osseghem), au quai Beco (en face de Tour et Taxis), à l’hippodrome de Boisfort et au Rouge Cloître.» Outil 4Identifier les besoins en matière d’équipements culturels Bruxelles a vu se développer un nombre impressionnant d’initiatives culturelles ces dernières années, au point que la Région est reconnue internationalement comme une ville-créative, pépinière de talents. La culture joue un rôle capital dans le développement local, et cela à 2 niveaux : au niveau national et international, la culture est un des enjeux des métropoles internationales, comme le démontrent les projets menés par des villes telles que Londres, Paris, São Paulo, Barcelone, Bilbao. Outre l’attractivité touristique et résidentielle qui découle d’une offre culturelle variée et de qualité, la culture est aussi un levier de production de biens et de services nouveaux, et génère des emplois et de l’activité. au niveau local, les infrastructures socio-culturelles et les académies permettent la pratique et la découverte de disciplines artistiques, et sont indispensables pour favoriser le « vivre ensemble » de communautés aux racines culturelles diverses. Il s’agit également d’élaborer une vision spatiale des enjeux culturels de la Région, afin de faire en sorte que les « atouts culturels » régionaux (les musées, les festivals, les cinémas, les maisons des quartiers, les écoles artistiques) soient une valeur ajoutée du développement territorial de la ville (aussi bien du point de vue du rayonnement international que du développement économique). Le PRDD propose la création d’une fonction d’ « intendant culturel » régional, pour améliorer la coordination entre les acteurs de la culture et développer une collaboration avec les deux Communautés. Il est indispensable d’impliquer également le Fédéral, tant pour la réalisation de projets nouveaux (le nouveau Musée d’Art moderne, à construire dans la zone du canal) que pour la rénovation et la valorisation des équipements de rayonnement national et international (Musées, Conservatoire, Palais des BeauxArts,..) Outil 5 Identifier les besoins en matière de commerce de proximité 41 Les noyaux de commerce de proximité ont, par le même effet, continué à se dé-densifier, diminuant ainsi la qualité et la diversité de l’offre locale. Les consommateurs doivent alors davantage se déplacer pour trouver les secteurs d’activités commerciales disparus et chercher plus loin un noyau commercial plus étoffé qui réponde à leurs attentes, alimentant ainsi le déclin des noyaux commerciaux déjà fragilisés. Face à la diminution du nombre de noyaux de proximité et à leur déclin, il faut envisager une action à l’échelle régionale visant à analyser l’adéquation de l’offre de commerce de proximité à la demande, de telle sorte que les résidents puissent tous bénéficier d’un pôle de commerces de proximité et de destination dans leur environnement immédiat. La notion de pôle de proximité inclut non seulement les secteurs d’activités que l’on peut attribuer aux commerces de proximité (coiffeur, alimentation générale,…), mais également toutes les activités qui contribuent à la vitalité de l’environnement urbain (cafés, restaurants, librairies,…). Le pôle de commerce de proximité contribue à la vitalité du quartier, au partage de l’espace urbain, à l’identité du lieu et est propice au développement économique (emploi, surtout de main-d’œuvre locale). La politique de création de noyaux d’identité locale contribue également à l’épanouissement du commerce de proximité (voir Structuration du territoire, priorité 1, stratégie 4, la ville de proximité). STRATÉGIE 2 LES ESPACES PUBLICS ET LES ESPACES VERTS COMME SUPPORTS DE LA QUALITÉ DU CADRE DE VIE L’espace public conditionne le cadre de vie des habitants et usagers de la ville. L’attractivité de Bruxelles, tant pour les habitants que pour les travailleurs, les visiteurs et les entreprises qui souhaitent s’y installer, est influencée par la qualité de l’espace public. Face à l’essor démographique, l’espace public en général et les espaces vert en particulier revêtent un intérêt d’autant plus important : la densification de la ville ne doit en effet pas se faire au détriment du confort de vie et doit donc s’accompagner d’espaces publics suffisamment amples pour contrebalancer la compacité de la ville dense et suffisamment appropriés à la vie quotidienne des habitants pour relever le défi de la dualisation socio-spatiale de la ville. Par ailleurs, l’investissement dans un espace public de qualité dans les zones les plus précarisées (où les espaces publics font actuellement défaut) participe à l’équilibre du territoire. Ainsi, les quartiers centraux doivent faire l’objet d’un investissement important pour améliorer et étendre l’espace public. Plus particulièrement, le canal doit devenir une centralité et un espace public d’ampleur régionale. Le PRDD détermine 4 axes d’intervention sur l’espace public : 1. l’amélioration de la qualité de l’espace public dans tous les quartiers, 2. l’augmentation de l’emprise de l’espace public dans les quartiers denses, 3. la création d’espaces verts dans les quartiers déficitaires, 4. le renforcement du rôle structurant des espaces publics régionaux. Outil 1L’amélioration de la qualité de l’espace public dans tous les quartiers La dynamique actuelle de rénovation et de revalorisation de l’espace public doit être poursuivie avec davantage de vigueur. La logique de transformation doit être privilégiée par rapport à la rénovation à Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Le nombre de commerces de détail en Région de Bruxelles-capitale a diminué de près de moitié en 50 ans. De manière générale, le commerce diminue moins dans les pôles et noyaux commerciaux existants qu’en dehors de ceux-ci. Le commerce dit « de proximité » a été plus marqué par ce déclin que l’ensemble des commerces de détail : il a été réduit au tiers de son effectif en 50 ans. 42 l’identique afin d’apporter une réelle amélioration. Le confort accordé aux usagers des modes actifs doit faire l’objet d’une attention renforcée (voir Structuration du territoire, Priorité 1, stratégie 4, Outil 2 Le maillage piéton et Priorité 4, stratégie 3 l’évolution des réseaux des modes actifs) Ainsi, pour chaque espace public, la Région doit veiller à la qualité des aménagements urbains et naturels afin que ces espaces soient à la fois attrayants, confortables, sûrs, propres et bien entretenus. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Une attention spéciale sera accordée à : l’aménagement d’espaces récréatifs pour les enfants et les adolescents ; l’entretien et la propreté des espaces publics/verts existants ; les possibilités multiples d’utilisation de l’espace public ; la qualité esthétique et créative des espaces publics ; l’utilisation de matériaux durables ; l’éclairage et le mobilier urbain ; la qualité des fonctions implantées dans les rez-de-chaussée et du rapport entre le bâti et le non-bâti. Certains espaces publics de proximité doivent être conçus et gérés au niveau local : soit à l’échelle communale (places emblématiques, centres villageois, pôles de commerces de proximité,…) et parfois intercommunale lorsque les espaces publics chevauchent les limites des communes, soit à l’échelle des quartiers (cœurs d’îlots, squares, jardins partagés, chemins de la ville et petites voiries,…). D’une manière générale, mais particulièrement dans les quartiers denses où le minéral prédomine, l’espace public sera enrichi d’un maximum d’éléments naturels : pelouses, arbres, plantations, pièces d’eau,… Le but est d’accroître la biodiversité urbaine et le contact avec la nature mais aussi de contribuer à la santé des Bruxellois. Il s’agira, entre autres, de s’appuyer et de renforcer les maillages qui contribuent à rendre cette présence de la nature continue entre espaces publics et privés (voir Structuration du paysage, Priorité 2, Affirmer la structure du paysage). Ces éléments naturels servent aussi à compenser les effets d’un climat changeant. Ainsi, un maximum d’arbres sera planté en raison de leur action rafraîchissante en cas de vague de chaleur (ombre), de leur propriété d’assainissement de l’air et de leur capacité à retenir l’eau. Outil 2L’augmentation de l’emprise de l’espace public et d’espaces verts dans les quartiers denses Le centre et les communes les plus pauvres connaissent actuellement un manque d’espaces de détente et de jeu, pourtant indispensables au bien-être des habitants. L’espace public y est souvent confiné et limité à son rôle strictement fonctionnel de vecteur de déplacement. Les Contrats de quartier durable s’avèrent être un instrument efficace pour réduire localement le manque d’espaces publics et d’espaces verts dans les quartiers en difficulté. Mais ce dispositif n’est pas suffisant pour agir à l’échelle de la Région. Il faudra donc créer des espaces publics et des espaces verts dans tous les nouveaux grands projets urbains (avec une prise en compte des besoins des quartiers avoisinants) et des petits espaces de quartier. Dans les quartiers, l’espace public doit être reconquis par : la poursuite des Contrats de quartier durable. des mesures visant à rendre plus « poreux » le tissu urbain dense, en évidant, autant que faire se peut, la partie interne des îlots actuellement occupés, au profit d’espaces publics verts, en cohérence avec la politique de densification dans certaines zones. l’ouverture ou la création de nouveaux espaces publics/verts. La Région est globalement bien pourvue en espaces verts. Néanmoins, la répartition n’est pas équilibrée et la zone centrale densément construite souffre à certains endroits d’un manque criant d’espaces verts (voir Structuration du territoire, stratégie 3 Le rééquilibrage du territoire). 43 Bruxelles possède des espaces publics structurant le paysage (structure viaire tracée par Victor Besme, canal, boulevards du Centre, petite ceinture, moyenne ceinture…) qui ont le plus souvent perdu leurs qualités urbaines et paysagères. Le PRDD entend réaffirmer la valeur paysagère et structurante de ces espaces publics, qui relèvent souvent de la gestion régionale. Il entend également renforcer la valeur paysagère des espaces publics d’entrée de ville et requalifier l’espace public autour des grandes gares qui constituent elles aussi des entrées de ville et des nouveaux lieux d’intensité urbaine que sont les nœuds de transport public. Les lignes directrices sont de faire des pénétrantes autoroutières des boulevards urbains, de « civiliser » les grandes voiries, de reconquérir les rues et les places, et de manière générale, de redonner une lisibilité à la structure urbaine de la Région. L’objectif est de rétablir le cadre paysager des vallées bruxelloises de sorte que la croissance que connaîtra Bruxelles puisse être assortie d’une qualité paysagère. STRATÉGIE 3 POURSUITE ET AMPLIFICATION DES POLITIQUES DE RÉNOVATION Une des premières priorités de la Région bruxelloise, lors de sa création, fut la mise en place d’une véritable politique de « revitalisation urbaine ». L’objectif était clair : améliorer le cadre de vie des zones fragilisées et « réparer la ville » par des interventions fines de « couture urbaine ». L’outil « Contrat de quartier » est né dans ce contexte. Aujourd’hui, malgré les interventions d’amélioration du bâti et des espaces publics qui ont été menées, l’inégalité de revenus entre les quartiers bruxellois continue de se creuser. On constate la poursuite de la dualisation socio-spatiale entre des quartiers précarisés principalement situés autour du canal et à l’ouest de et les quartiers aisés principalement situés à l’est et au sud de la Région.. L’observation de cette situation confirme la nécessité de renforcer et d’ « actualiser » les outils de rénovation urbaine. En effet, l’évolution urbaine montre que ces interventions transversales à l’échelle locale ne suffisent plus, à elles seules, à répondre de manière structurelle et efficace aux défis régionaux. Les principes de ce renforcement des politiques de rénovation urbaines sont coordonnés dans le « Plan Guide rénovation urbaine ». L’objectif est de définir un cadre d’intervention permettant d’impliquer et de renforcer les partenariats entre les acteurs publics, mais aussi entre les acteurs publics et privés actifs sur les zones les plus fragilisées du territoire et de faire évoluer en conséquence les outils de la rénovation urbaine; de pouvoir répondre au besoin d’appréhender les problématiques urbaines en prenant compte l’échelle du quartier, les connections entre quartiers et les connections entre le bâti existant et les nouveaux quartiers urbanisés situés dans la zone d’intervention de la rénovation urbaine par ailleurs actualisée (ZRU) ; de faire évoluer les modes de pensée et d’action de la rénovation urbaine, en développant de nouveaux outils et en améliorant l’opérationnalité des projets (voir partie 2, chapitre 6). Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Outil 3Le renforcement du rôle structurant des espaces publics régionaux 44 Priorité 3 Le développement de l’économie urbaine Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’économie mondiale est une économie dont les nœuds des réseaux de commandement et de contrôle sont concentrés dans les plus grandes métropoles, qui voient une amélioration de leur position économique relative. Bruxelles, du fait de la présence des institutions européennes et de l’OTAN, est très bien placée comme « petite ville monde » par son excellente connexion avec les réseaux internationaux. Bruxelles est située au centre du quadrilatère constitué par Londres, la Randstad, la Rhur, et Paris, le territoire qui constitue la Metropolitan European Growth Area (MEGA). Cette zone est très bien connectée internationalement, tant par les réseaux physiques (au centre des Hubs aériens, et comme nœud TGV) que dans les réseaux numériques de la globalisation. Les 4 secteurs clefs de l’économie métropolitaine sont : les services financiers et commerciaux, en ce compris les services de conception tels l’architecture, l’ingénierie… ; les fonctions de commandement et de contrôle comprenant les sièges centraux d’entreprises, les autorités nationales et internationales ainsi que tout le réseau d’activités qui les entoure dans les domaines de la finance, de la comptabilité, des services juridiques, du marketing,...; les secteurs culturels et créatifs comme la mode, le design, la publicité, les arts vivants et les médias électroniques et imprimés; le tourisme, tant de loisirs que d’affaires. Ces secteurs agissent à la fois en grande interdépendance et en grande synergie. Forte de cette tendance lourde, l’économie bruxelloise restera tirée par la fonction internationale et les activités connexes générées. Il s’agit du volet exogène de la croissance économique bruxelloise : présence de l’Europe, investissements étrangers, foires et congrès, personnes amenant leurs qualifications et culture,... La fonction internationale génère 40 000 emplois directs au sein des institutions mais au moins deux fois plus d’emplois indirects (lobbyistes, presse et médias, conseils, expertise,..). Le PRDD développe des mesures visant à faire bénéficier plus de Bruxellois de ce potentiel d’emplois. Le développement économique régional repose également sur l’attractivité de la Région vis-à-vis des activités économiques. Cette attractivité repose tant sur la qualité du tissu économico-industriel (approche centrée sur la firme : firm centered) que sur la capacité d’attirer et de retenir de la main-d’œuvre qualifiée et créative (approche people centered : attraction de talents). Le volet endogène du développement économique repose sur 2 piliers : l’économie résidentielle liée à la population résidant et travaillant à Bruxelles. Cette population est croissante et génère des emplois de services très divers (écoles, soins, horeca, commerces, loisirs) tissu économique traditionnel de PME liées à l’économie urbaine : alimentation, construction et rénovation, transports,... le Le PRDD propose de ne pas opposer les volets exogènes et endogènes du développement économique mais au contraire d’en conjuguer les complémentarités (voir partie 2, chapitre 2 Développer la vocation économique de Bruxelles). Dans le cadre du New Deal et de l’Alliance Emploi-environnement conclu avec les partenaires sociaux, le Gouvernement a mis en évidence 6 secteurs prioritaires, afin de mieux combiner croissance économique et résorption du chômage (voir partie 2, chapitre 3 Augmenter l’emploi des Bruxellois): le secteur international et le tourisme, le secteur des filières environnementales (rénovation, déchets et recyclage, eau,..), 45 le commerce, la fonction publique, le secteur non-marchand et les métiers de la ville, les secteurs innovants (TIC, bio-médical,..), Le Bureau Fédéral du Plan a établi une prévision de quantification de l’emploi salarié par secteur pour la période 2010-2020. Cette prévision est importante pour les aspects territoriaux de la politique économique que la Région entend développer. 1. Agriculture 2. Énergie 3. Industrie a. Produits intermédiaires b. Équipement c. Produits de consommation 4. Construction 5. Services marchands a. Transport et communication b. Commerce et Horeca c. Crédit et Assurances d. Soins de Santé et Services à la Communauté e. Autres 6. Services non-commerciaux a. Gouvernement et Education b. Services ménagers 7. Total 2010 2020 2010-2020 Croissance totale 586 6.713 26.051 6.991 8.453 10.608 15.283 384.526 46.042 91.449 60.654 687 7.232 15.374 4.156 5.058 6.160 14.807 426.534 43.252 94.304 60.527 101 519 -10.677 -2.835 -3.395 -4.448 -476 42.008 -2.790 2.855 -127 17,2% 7,7% -41,0% -40,6% -40,2% -41,9% -3,1% 10,9% -6,1% 3,1% -0,2% Croissance annuelle 1,6% 0,7% -5,1% -5,1% -5,0% -5,3% -0,3% 1,0% -0,6% 0,3% 0,0% 56.733 69.919 13.186 23,2% 2,1% 129.648 174.638 166.429 8.209 607.796 158.532 188.642 184.514 4.128 653.276 28.884 14.004 18.085 -4.081 45.480 22,3% 8,0% 10,9% -49,7% 7,5% 2,0% 0,8% 1,0% -6,6% 0,7% On constate que l’industrie manufacturière « lourde » va continuer à se développer plutôt en dehors de la ville, vu les exigences d’espaces et d’accessibilité de la production en ligne et du « just in time ». Le PRDD veut cependant maintenir en ville un secteur productif urbain, nécessaire et utile au fonctionnement de la ville. Le secteur des services, tant marchands que non marchands est en forte croissance. STRATÉGIE 1 CONFORTER ET REQUALIFIER AU SEIN DU TERRITOIRE LA PLACE DES SECTEURS ÉCONOMIQUES PORTEURS D’EMPLOI Lors des PRD précédents, la maîtrise de la localisation des fonctions économiques fortes au sein de la Région a constitué un enjeu fondamental, avec deux grandes préoccupations : d’une part, maîtriser la pression exercée par l’activité tertiaire au détriment du logement et des autres activités économiques et d’autre part localiser les activités pourvoyeuses d’emploi à proximité des infrastructures existantes de transport public. Si la préoccupation liée aux aspects de mobilité du développement économique a pris encore plus d’ampleur aujourd’hui, la prédominance de l’immobilier de bureau et ses conséquences urbanistiques se présentent aujourd’hui de manière très différenciée sur le territoire. Il s’agit pour le PRDD à la fois de conforter mais aussi de requalifier la place des secteurs économiques porteurs d’emploi, dans la perspective d’une meilleure mixité urbaine. 3 secteurs clefs font l’objet d’une attention spécifique du PRDD : Le secteur tertiaire ; Les activités productives et logistiques ; Le commerce. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 le secteur de l’industrie urbaine (l’agro-alimentaire, la mécanique, l’électronique, l’instrumentation,...). 46 Outil 1Le secteur tertiaire Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Les 3 plus grands « consommateurs » de bureaux à Bruxelles sont : Les fonctions de gouvernement et d’administration du secteur public, à tous les niveaux de pouvoir représentés à Bruxelles, les secteurs des services, les banques et assurances. Dans le secteur bancaire, l’emploi est légèrement en baisse sur la période concernée par le PRDD. Pour le secteur des « services marchands » consommant du bureau, on note une croissance annuelle de 2%. Cette croissance peut cependant connaître de fortes variations, à cause de la sensibilité conjoncturelle de ce secteur. Pour la fonction publique, une croissance moindre est prévue, soit 1% par an. Cette croissance moindre est notamment liée à la généralisation des outils informatiques. En appliquant ces pourcentages au marché des bureaux à Bruxelles, on peut pronostiquer une augmentation de l’emploi salarié de 1,2 à 1,4% par an dans l’ensemble des secteurs concernés, soit une augmentation du parc de bureaux de 120 000 m²/an. On enregistre cependant une forte diminution de l’espace occupé par emploi (de 20 m²/emploi à 15 m²/ emploi), ce qui amène une réduction globale des besoins en termes de surfaces nécessaires estimée entre 60 000 à 100 000 m²/an, selon l’importance des déménagements (de 240 000 à 400 000 m²/an). De nombreuses opérations de reconversion du parc obsolète amènent également une réduction de l’ordre de 60 000 à 70 000 m²/an, auxquels il faut ajouter les démolitions (0,25 % du parc soit 32 000 m²/an). Au cours des 10 dernières années, les permis pour des nouvelles surfaces n’ont pas dépassé, en moyenne, les 100.000 m²/an, atteignant même un plancher historiquement bas en 2011.Les perspectives à moyen terme ne renversent pas les tendances actuelles. La réduction des superficies par emploi qui s’est déjà manifestée depuis quelques années dans le secteur privé gagne aujourd’hui le secteur public et se poursuivra encore avec l’extension du télétravail. La Régie des Bâtiments, principal occupant des derniers grands immeubles récents (Nord, Midi,...), a annoncé qu’elle comptait réduire ses superficies de bureau de 30%, en introduisant le concept du « bureau flexible et partagé ». Face à ce constat, le PRDD propose des choix clairs: poursuivre la politique actuelle qui consiste à privilégier l’implantation des grands bureaux près des gares principales, en limitant la création de nouveaux bureaux à la proximité des principaux nœuds multimodaux de transport public ; choisir un axe de redéveloppement en liaison avec l’aéroport (le Boulevard Léopold III) plutôt qu’une dispersion sur de nombreux nouveaux petits pôles ; reconvertir les bureaux vides et obsolètes en logements et en équipements, cette reconversion permettant par ailleurs de pallier la monofonctionnalité dans les zones administratives. 47 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Bien qu’étant stabilisée depuis un an, la vacance locative des bureaux est toujours importante à Bruxelles (1,2 millions de m², soit plus de 9% du stock). Le stock existant et le 1.000.000 m² de projets potentiels plus ou moins avancés, permettra de répondre aux besoins jusqu’en 2020. 48 Outil 2Les activités productives et logistiques Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’Observatoire des Activités productives (analyse de l’évolution 1997/2011) met en évidence l’importance de la zone du canal comme « couloir à vocation productive et logistique ». Il souligne cependant une perte importante des superficies de bâtiments affectées à ces activités (1.000.000 m² perdus entre 1997 et 2011). Malgré cette perte, en 2011, il subsiste encore plus de 4.700.000 m² sur l’ensemble de la zone, dont 700.000 m² sont vides. Pour permettre un développement harmonieux de toutes les fonctions de la ville et assurer l’attractivité nécessaire de la région pour les opérateurs économiques, le PRDD opère une double stratégie : d’une part, il conforte le maintien de certaines zones économiques «monofonctionnelles» au sein de la Région bruxelloise, afin d’y accueillir les activités économiques qui sont incompatibles avec l’habitat mais sont néanmoins utiles au fonctionnement de la ville d’autre part, il introduit la cohabitation entre les entreprises et les autres fonctions urbaines, en favorisant l’implantation d’entreprises compatibles avec l’habitat. Dans ce schéma, il faut donc trouver de nouvelles formes urbaines de cohabitation privilégiant la mixité et offrir les conditions favorables à l’implantation des entreprises : cela vise à la fois l’accessibilité performante en transports public, liée à la densité d’emploi, l’accessibilité logistique pour les ateliers, … Il faut également répondre à la demande de certaines entreprises qui ont tendance à quitter la Région et mettre à disposition des espaces dédiés à l’activité économique incompatible avec l’habitat, et ce particulièrement à l’avant-Port. Dans ce cadre, le développement d’une plate-forme logistique performante au Nord du site de Schaerbeek-formation a été décidée par le Gouvernement, afin d’y implanter un regroupement des activités logistiques et de permettre une synergie dans des activités et des flux sur le site. Outil 3Le commerce 49 De plus, selon une récente étude relative aux besoins en commerces, il apparaît que la Région de BruxellesCapitale est moins équipée, selon tous les critères d’analyse que la moyenne belge, alors qu’elle en assume le rôle de capitale nationale et européenne. Pour rééquilibrer l’offre commerciale, près de 200.000m² de commerces sont à créer. La Région entend donc développer une offre commerciale suffisante sur son territoire et en particulier combler le déficit d’offre dans le Nord de Bruxelles au travers du projet NEO sur le Plateau du Heysel. En effet, le plateau du Heysel bénéficie d’une série d’atouts importants: une bonne accessibilité en transport public. L’accessibilité actuelle est déjà correcte et sera améliorée moyennant des investissements limités. l’attractivité intrinsèque du site du Heysel qui renforce l’activité commerciale : présence d’activités de caractère métropolitain et international -existantes et prévues- : centre congrès international, salles d’exposition, salle de spectacle, Atomium… le caractère agréable du site du Heysel et son inscription dans un paysage urbain que le projet NEO va renforcer. STRATÉGIE 2 INVESTIR LES SECTEURS D’EMPLOI PORTEURS POUR L’ÉCONOMIE RÉGIONALE Depuis plusieurs années, l’offre de formation, et en particulier à destination des demandeurs d’emploi les moins favorisés de notre Région, s’amplifie. En 10 ans, celle-ci a plus que doublé. C’est aujourd’hui plus de 12.000 demandeurs d’emploi et 3.000 travailleurs qui bénéficient chaque année du dispositif de formation professionnelle à Bruxelles. Cette offre reste cependant encore insuffisante pour répondre aux défis et paradoxes bruxellois. Plus de synergies entre l’emploi et la formation, plus d’implications des interlocuteurs sociaux et des secteurs professionnels, une meilleure articulation des actions des différents opérateurs, un renforcement des collaborations avec l’enseignement, une plus grande mutualisation des ressources, etc. sont au cœur du projet bruxellois. L’objectif fondamental et qui doit être poursuivi vise l’accroissement quantitatif et qualitatif de l’offre de formations, de qualification et de valorisation des compétences des Bruxellois pour assurer une plus grande transition vers l’emploi. Offrir des réponses aux besoins des entreprises bruxelloises et promouvoir la formation continue des travailleurs sont naturellement les préoccupations qui doivent principalement soutenir les décisions d’une Région tournée vers son avenir et sa prospérité économique. A cet égard, l’implication accrue des entreprises dans la formation et le respect par les secteurs des obligations en la matière sont le corollaire nécessaire d’un renforcement des politiques publiques. De même, une association renforcée du monde universitaire et le soutien au développement d’activités économiques adossées à celles-ci sont le gage d’un renouvellement économique et de synergies fortes. Dans ce cadre, la Région a décidé de contribuer vers une réorganisation progressive de la formation professionnelle qualifiante dans une approche sectorielle par la création de Pôles de Compétences couvrant tout le champ de la qualification, de l’information et de l’orientation à l’emploi ainsi qu’une stimulation des secteurs économiques liés à l’environnement. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’offre commerciale est caractérisée par la situation prédominante de l’hypercentre bruxellois. Le schéma de développement commercial a cependant identifié un manque d’offre au nord de Bruxelles. Ce déficit concerne la partie nord de la Région bruxelloise et la même partie de l’aire métropolitaine. 50 Outil 1 Pôle de compétence dans le secteur des métiers industriels Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Un premier projet de pôle de compétences dans le secteur des métiers industriels est lancé. Il s’agit à la fois d’un secteur prioritaire du new deal et qui a la particularité d’offrir des emplois de qualité, non-délocalisables, à des travailleurs bruxellois qui n’auraient que peu de perspective d’emploi équivalent dans le secteur des services. Il s’agit également d’un secteur dans lequel les pénuries d’emploi sont avérées et où l’offre de formation actuelle est beaucoup trop faible. Les métiers couverts seraient tant ceux de la production (usinage, soudage, tuyautage,...) que ceux de la maintenance (mécanicien industriel, électromécanicien, ascensoriste, HVAC) et du dessin technique (dessinateur industriel,...). Outil 2 Pôle de compétence dans le secteur des métiers des TIC Un second pôle de compétences dans le secteur des métiers des TIC doit également émerger et vise à regrouper en un même lieu, les ressources d’emploi et de formation agissant dans le secteur des technologies de l’information et de la communication. Ce pôle ICT unique aurait pour objectifs principaux de renforcer Bruxelles comme centre de développement ICT mais aussi la formation et la mise à l’emploi des Bruxellois dans ce secteur porteur. L’appel à des réponses aux besoins des entreprises actives dans le secteur se font de plus en plus pressantes et nécessaires dans l’économie du XXIe siècle. L’ambition est de constituer le lieu de référence bruxellois pour les entreprises/travailleurs du secteur, les demandeurs d’emploi et les hautes écoles/universités tant sur le plan de la formation que de l’emploi et de faire le lien avec l’innovation technologique. Ici encore, les entreprises, les universités et les hautes écoles, au premier chef, à l’initiative de ces demandes et premières bénéficiaires de celles-ci, sont appelées à être les acteurs de ces projets et à en dynamiser l’essor et engager le financement. Le développement de telles synergies permettra à terme de renforcer l’économie bruxelloise. Outil 3 Alliance emploi-environnement L’Alliance Emploi-Environnement et ses différents axes sectoriels a comme objectif de stimuler les secteurs économiques liés à l’environnement les plus porteurs en termes d’emploi. Ce processus réunit les partenaires sociaux, les fédérations professionnelles, les acteurs de l’insertion socioprofessionnelle, les acteurs publics de l’environnement, de l’emploi, de l’activation économique, de la formation et de la recherche. La concertation permet, d’une part, d’identifier ensemble les freins qui empêchent les entreprises d’évoluer vers le secteur économique en question, dans le sens d’une transition économique ; d’autre part, d’élaborer avec les acteurs un programme d’actions concrètes visant à répondre à ces défis de formation, de références techniques, de recherche, de soutien aux entreprises, d’insertion. Tout au long du processus, une attention particulière est apportée: à la nécessité d’upgrader le savoir-faire local des entreprises et des travailleurs par une politique de soutien adaptée, notamment via des formations adéquates et innovantes ; à l’importance d’intéresser les entreprises locales aux actes et travaux qui ne trouvent pas de savoir-faire local ; à la rencontre entre ces emplois et les chômeurs de la Région ; à une politique de marchés publics encadrés par des clauses sociales et environnementales (avec des critères favorisant savoir-faire local pour des besoins locaux). Différentes thématiques sectorielles sont visées par ce processus : la construction durable, la gestion de l’eau, les déchets, et l’alimentation. Outil 4 Les Fonds structurels européens 51 Les fonds structurels représentent une opportunité de valoriser le développement économique au service de la population bruxelloise et des défis régionaux. L’expérience des programmes européens et les dynamiques qu’ils ont entraînées constituent également un levier important pour les secteurs d’emplois d’avenir, notamment pour renforcer la recherche et l’innovation régionales. L’attractivité de Bruxelles en tant que « plaque tournante » européenne de la connaissance est également au cœur de sa dynamique et doit se traduire notamment par son investissement accru dans la recherche et notamment en soutien à des projets porteurs de renforcements économiques et de plus-values sociétales, l’intégration des préoccupations environnementales comme ressort à la création d’emploi, l’innovation dans le domaines de technologies et de services appliqués dans le domaine de la santé, etc. STRATÉGIE 3 UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE À RAYONNEMENT INTERNATIONAL Bruxelles est une grande métropole, une capitale nationale et européenne qui doit faire face, comme toutes grandes villes, aux défis d’un monde globalisé : garantir la qualité de vie de ses habitants et renforcer son rôle sur la scène internationale. Bruxelles est tout d’abord un carrefour d’influences diverses, un lieu de stratégie où se discute l’avenir de l’Europe. En effet, Bruxelles est le siège de deux institutions européennes majeures : la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne. Bien que le siège officiel du Parlement européen ait été fixé à Strasbourg et son secrétariat général à Luxembourg, les réunions des groupes politiques et les commissions parlementaires se déroulent à Bruxelles. Ce qui fait de Bruxelles, la cinquième ville d’affaires la plus importante en Europe, après Londres, Paris, Francfort et Barcelone. Le tourisme d’affaire est d’ailleurs motivé à hauteur de 75% par la présence des institutions européennes à Bruxelles. Dans une économie aussi ouverte que celle de Bruxelles et dans un contexte macro-économique où nos espoirs de croissance reposent en très grande partie sur les exportations, il est vital de poursuivre une politique volontariste de soutien à l’internationalisation de nos entreprises. Cette dimension externe sera pleinement prise en compte dans les stratégies de développement économique de la Région, tant pour ce qui concerne les besoins liés au développement international de nos entreprises que pour les conditions nécessaires à l’attraction d’investissements étrangers. Le tourisme, les congrès internationaux, les grands événements, la recherche et l’innovation contribuent à la notoriété de Bruxelles, ces domaines assurent donc d’importantes retombées économiques et créent de nombreux emplois pour les Bruxellois. La richesse ainsi produite permet à la Région de poursuivre et de renforcer la rénovation des quartiers, la construction de logements, l’ouverture de nouvelles crèches, la création de nouvelles lignes de transports en communs... Le développement international d’une ville se construit en améliorant son attractivité et notamment son attractivité touristique. Celle-ci repose sur la qualité et l’intérêt du territoire, mais aussi sur la présence d’équipements de rayonnement international. L’étude des atouts et faiblesses de Bruxelles a identifié le besoin de créer de grands équipements nécessaires pour maintenir la position de Bruxelles dans le top 5 des villes internationales d’Europe, et ce en sus des grands équipements déjà créés tels que la rénovation de Square, l’ouverture du Musée Magritte… Il s’agit prioritairement : d’un projet culturel, incarnant l’Europe à Bruxelles et la vocation européenne de Bruxelles. Ce projet est actuellement en cours, au travers de la création de la Maison de l’Histoire Européenne qui vise à offrir un point de vue transnational sur l’histoire européenne en tenant compte de sa diversité. La Maison de l’histoire européenne sera située dans le Parc Léopold, au cœur du quartier européen à Bruxelles.; Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Ils permettent de soutenir le déploiement de secteurs d’activités porteurs en termes d’emplois pour la population bruxelloise et de répondre aux enjeux de dualisation de la région. 52 d’infrastructures de congrès dont une infrastructure de plus de 50.000 m² pour accueillir des congrès de + de 3000 personnes. La création d’une infrastructure de congrès à dimension internationale est lancée au travers du projet Néo porté conjointement par la Ville et la Région; d’une salle de spectacles à vocation internationale tant en terme de capacité (15.000 places) que de qualité de programmation. Cette salle de spectacles, installée dans le Palais 12 du Palais des Expositions sur le Plateau du Heysel, a été inaugurée le 13 septembre 2013 ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 d’infrastructures culturelles, - expositions, musées, et autres -, conçus comme fers de lance de la promotion internationale de la ville. Après la création duBrussels info Place, du Musée Magritte, et de la Maison de la Mode et du Design, la Région a décidé de voir implanter sur son territoire, et en particulier dans la zone du Canal, un Musée d’Art moderne et contemporain; d’une infrastructure sportive, - un stade -, permettant d’accueillir des événements et championnats sportifs de niveau européen et international (football et autres). L’implantation d’un stade à dimension internationale est programmé sur le Parking C, terrain appartenant à la Ville de Bruxelles et qui jouxte le Plateau du Heysel, ce qui permettra de disposer de synergies avec les autres fonctions prévues dans le cadre du projet Néo; d’infrastructures commerciales de haut niveau ou marquant le caractère spécifique de Bruxelles et de ses quartiers. L’implantation d’une infrastructure commerciale de dimension supra-régionale, voulue sous la forme d’un nouveau quartier commerçant, est également en cours de réalisation dans le cadre du projet Néo sur le Plateau du Heysel. Bruxelles dispose également d’un atout non-négligeable pour son développement international : ses universités et son enseignement supérieur. Au-delà de leur fonction d’enseignement, ces institutions génèrent une activité économique importante dont le rayonnement et le mode d’organisation sont aujourd’hui globalisés : l’économie de la connaissance que le PRDD entend développer. Investir dans la qualité de vie et la recherche est porteur à long terme et bénéficie aussi aux bruxellois. Outil 1L’économie de la connaissance – les Campus universitaires Bruxelles entend développer une stratégie pour soutenir la Recherche & Développement et les nouvelles technologies. Ce créneau de développement qui concerne les technologies de l’information et de la communication (TIC), les activités liées au secteur «vert» (technologies propres, réseaux intelligents de gestion des énergies,…) et les activités du secteur « blanc» (biomédical, pharmacie,…) fonctionne souvent en relation avec les universités et hôpitaux universitaires. Ces activités contribuent à positionner Bruxelles sur la carte mondiale de l’économie de la connaissance mais aussi comme ville universitaire internationale. Cette stratégie de développement nécessite d’être pensée dans sa dimension territoriale autant qu’économique (voir Structuration du territoire, priorité 1, stratégie1, outil 2 les pôles de développement spécifiques). Les entreprises de ces secteurs se trouvent renforcées par une politique de « clustering » qui consiste à susciter une dynamique de collaboration entre entreprises, universités/centres de recherche et pouvoirs publics pour faire émerger et exploiter des opportunités de collaboration. Dans cette optique, il convient de bien identifier les pôles et leurs spécialisations, puis de les renforcer ou de les développer en lien avec les projets de développement programmés par les Universités. Les pôles existants à renforcer se situent dans et autour des campus et hôpitaux universitaires, dont la majorité sont déjà bien desservis en transports publics, à savoir : Campus Erasme (biotechnologie, médical et paramédical, pharmacie), Campus VUB-Jette (biomédical, pharmacie…), Campus La Plaine ULB-VUB (sciences, ingénierie), Campus Solbosch (sciences humaines et sociales), Campus de Woluwe (médical et paramédical, biotechnologie, pharmacie). L’accessibilité de ces pôles ainsi que leurs interactions (via les moyens de communication) mais aussi la création de logements et d’équipements en lien avec le potentiel de densification des sites doivent également être garanties. 53 Outil 2 Un nouveau pôle international de congrès et d’événements au Heysel Bruxelles accueille nombreux congrès et réunions internationales. Bruxelles arrive, en effet, au troisième rang mondial des villes après Singapour, Paris et Vienne, en ce qui concerne l’organisation et l’accueil de congrès. Au cœur de l’Europe, la Région de Bruxelles-Capitale est évidemment une destination de choix pour les rendez-vous internationaux de tout type: conférences, congrès, salons commerciaux, événements promotionnels,... Ces rendez-vous représentent chaque année près de 55.000 réunions, 13 millions de participants et un apport considérable en matière d’économie et d’emploi avec 22.000 emplois directement ou indirectement concernés et 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 2,5% de l’activité économique de Bruxelles. Bruxelles bénéficie d’avantages comparatifs indéniables : les avantages liés à son statut de Capitale de l’Europe (les institutions européennes sont demandeuses de lieux de réunions), les nombreuses institutions internationales implantées sur le territoire régional et sa connectivité au reste de l’Europe et au monde par l’intermédiaire du réseau TGV et de ses deux aéroports. Les priorités régionales en la matière sont de doter Bruxelles des infrastructures et services susceptibles d’attirer les événements internationaux tels que les congrès, foires et autres événements d’envergure. Cette ambition régionale se traduit spatialement à travers le projet Néo (2ème centre de congrès, salle de spectacle…) sur le Plateau du Heysel. Un grand nombre de services urbains annexes et une bonne connectivité sont indispensables développement du secteur du MICE. Dans ce cadre, il importera de créer un lien clair et identifiable entre les nouveaux aménagements et infrastructures du plateau du Heysel, d’une part et le centre-ville, Square en particulier, d’autre part. Outil 3Un nouvel axe tertiaire international Quartier européen / Bld Léopold III / Aéroport de Bruxelles-national Actuellement, les terrains affectés aux activités économiques bordant le boulevard Léopold III entre la Moyenne ceinture Est et la Région Flamande sont peu valorisés et peu diversifiés. Il s’agit pourtant d’un axe stratégique majeur d’entrée de ville reliant le Quartier européen à l’aéroport. Cette localisation stratégique est recherchée par les entreprises internationales. La zone fait et fera l’objet de plusieurs projets de valorisation de son accessibilité en transport public (RER, tunnel Schuman-Josaphat, Métro Nord, Tram 62…). L’implantation de fonctions tertiaires spécifiques, menées conjointement à l’amélioration de l’accessibilité en transports publics, permettra de diversifier l’offre économique de la zone, de localiser des entreprises qui tendent à se rapprocher de l’aéroport et quittent ainsi la région et d’augmenter l’image et le standing de cet axe, comme entrée de ville. Il convient d’y encourager, en concertation avec la Région flamande, dans un environnement d’espaces ouverts verdurisés et agréables, la création d’immeubles de bureaux de petit gabarit, proposant une typologie recherchée par des firmes internationales d’importance moyenne, intéressées par la proximité de l’aéroport, en leur offrant simultanément les avantages d’une bonne connexion avec la ville, ce qui n’est pas le cas des bureaux situés plus loin en périphérie. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Le développement des technologies de l’information et de la communication nécessite également le renforcement du secteur des Médias en amplifiant le pôle existant à Reyers en vue d’en faire une véritable cité des Médias. 54 Outil 4Les équipements à rayonnement international qui renforcent le tourisme de loisir et d’affaires On abordera ici plus spécifiquement les infrastructures culturelles et sportives. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 1. Un nouveau stade d’envergure L’implantation d’un nouveau stade répondant aux normes UEFA a été étudiée. Plusieurs sites potentiels ont été examinés : le site de Schaerbeek-Formation, le site de l’emplacement actuel du stade Roi Baudouin sur le plateau du Heysel et le site du parking C situé en bordure du territoire bruxellois et appartenant à la Ville de Bruxelles. Le choix d’implantation a été fait en ayant à l’esprit le caractère non extensible du territoire bruxellois et la nécessité de gérer parcimonieusement les ressources foncières en vue de répondre aux différents défis auxquelles notre Région est confrontée en termes de logements, d’emplois, d’activités économiques et d’équipements. L’implantation du nouveau stade sur Schaerbeek-Formation aurait pu paraître intéressante en raison de sa bonne accessibilité de par la présence de la Gare Schaerbeek. Par contre, le timing de développement sur Schaerbeek-Formation dépend de plusieurs facteurs sur lesquels la Région n’a pas la maîtrise: L’utilisation par la SNCB-Holding et Infrabel des différents faisceaux (droits d’utilisation jusqu’au 31/12/2020) ; Le déplacement de la voie 26A (la voie qui longe l’Avenue de Vilvorde) ; La réalisation d’un désenclavement routier par le nord (route industrielle ou Houtweg) ; La mise en fonction de la gare RER sur Schaerbeek-Voyageurs. L’implantation du stade sur Schaerbeek-formation doit, surtout, être examinée au regard des autres fonctions voulues sur le site, à savoir une plateforme logistique et performante connectée tant à la voie d’eau qu’au rail et du logement (projeté sur le Sud de la zone – ilôt Mabru affecté en ZEMU au travers du PRAS démographique). Ces différents éléments ont été étudiés au travers du schéma directeur de Schaerbeek-formation. Il en est ressorti, d’une part qu’un stade sur ce site ne permettrait pas de dégager suffisamment d’espaces pour les activités logistiques et portuaires et d’autre part, ne pourrait pas en termes de timing être construit avant 2025. Ce timing ne permet dès lors pas de poser une candidature pour l’Euro 2020. Le site du Heysel quant à lui est appelé abriter de nombreuses fonctions : du logement, un centre de convention, une salle de spectacle, un quartier commerçant et un pôle touristique et de loisirs. Il est apparu qu’une utilisation régulière d’un stade national risquerait d’entraîner des problèmes de cohabitation avec ces fonctions. Le site du stade actuel a également été écarté en fonction des grandes possibilités qu’il comporte pour y installer du logement. Pour ces raisons, le choix de la Région s’est porté sur le Parking C : L’implantation du stade à cet endroit permet de ne pas être lié à un timing de libération de terrains non maîtrisé et donc de disposer d’un stade pour 2018 ; L’implantation du stade sur le parking C ne remet, par ailleurs, pas en question la présence de 10.000 places de parking, la superficie du terrain permettant de disposer tant d’un nouveau stade que des parkings. En termes de mobilité routière, une meilleure organisation des accès au Parking C depuis les différents échangeurs du R0 (réaménagement et allongement des bandes d’entrée et de sortie) mais également depuis l’A12, devra en outre être discutée. Pour ce qui est de la desserte en transport en public, l’amélioration de la mobilité prévue dans le cadre du projet NEO pourra être mise à profit pour le parking C. En effet, le tunnel d’accès au site du Heysel depuis le parking C, déjà prévu dans le projet NEO peut être aménagé pour gérer la sortie des supporters et constituer la zone tampon requise. 55 2. Des équipements culturels à rayonnement international a. Un musée d’Art moderne et contemporain En tant que responsable de son développement territorial, la Région a opté pour l’implantation d’un futur Musée d’Art moderne et contemporain dans la zone du canal, considérant l’intérêt de l’effet levier de son attractivité en tant qu’outil ouvert sur le quartier. Dans le cadre de sa compétence d’aménagement du territoire, et ce au vu de l’importante retombée et attractivité d’un tel équipement pour la Région, il est en effet essentiel que la Région détermine son emplacement. b. Une maison de la diversité La création d’une maison de la diversité doit permettre de valoriser l’apport social, culturel et économique de toutes les populations européennes et extra-européennes accueillies sur le territoire bruxellois. Sa localisation sera examinée en tenant compte du caractère interculturel et diversifié du quartier. c. Le musée de l’Histoire européenne Bruxelles doit mettre en valeur la construction européenne sur son territoire. Le Parlamentarium est ouvert et attire déjà un nombre important de visiteurs. Cette mise en valeur se poursuivra par la réalisation d’un autre projet-phare : la Maison de l’Histoire Européenne en cours d’implantation dans l’Institut Eastman. Le bâtiment sera inauguré en 2014, avec une ouverture aux expositions en 2015. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Cette décision de localisation du stade national nécessitera une concertation avec tous les acteurs concernés quant aux questions telles que l’implantation du stade, la sécurité, la mobilité, le financement, ... 56 Priorité 4 La mobilité comme facteur de développement urbain Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’ambition du PRDD est de proposer une vision intégrée de la mobilité, d’une part entre les différents modes de transport et d’autre part quant à son rôle structurant pour les autres politiques, en particulier l’aménagement du territoire. Il s’agit pour le PRDD de définir une vision s’appuyant sur l’atout formidable qu’est la situation privilégiée de Bruxelles au sein des réseaux de transports internationaux et métropolitains tout autant que de définir une vision prospective du développement de ces réseaux pour rencontrer les objectifs fondamentaux du projet de ville : garantir l’attractivité du territoire bruxellois et améliorer le cadre de vie de ses habitants. De manière générale, l’objectif phare du PRDD est de relever le défi de la mobilité en faisant évoluer les réseaux vers une multi-modalité maîtrisée, articulant chaque mode en complément des autres, selon son domaine de pertinence et selon les besoins de ses utilisateurs. Cette multi-modalité nécessite l’amélioration des transports publics en vue d’en faire une alternative crédible à la voiture individuelle à toutes les échelles internationale, métropolitaine et régionale. Enfin, le développement systématique des modes actifs est une préoccupation constante du PRDD dans toutes ses dimensions. Il prend de plus un sens accru dans la Ville de proximité. D’un point de vue territorial, cette perspective multimodale permet de planifier la densification des activités et fonctions urbaines autour des nœuds multimodaux de transport tout en facilitant le développement multipolaire du territoire, et ce en donnant priorité aux transports publics et aux modes actifs dans tout réaménagement de voirie. Cette ambition, au vu de l’éclatement des compétences mobilité entre les différents niveaux de pouvoirs nécessite une coordination renforcée entre parties prenantes, abordée dans la Priorité 4 Les bases d’une concertation et d’une la coordination renforcée. Cette ambition, au vu de l’éclatement des compétences mobilité entre les différents niveaux de pouvoirs nécessite une coordination renforcée entre parties prenantes, abordée dans la Priorité 4. STRATÉGIE 1 LA HIÉRARCHISATION DES NŒUDS DE TRANSPORT PUBLIC Afin de faciliter une planification de l’aménagement du territoire en fonction des nœuds actuels et futurs, une grille d’analyse a été mise au point, permettant de hiérarchiser les nœuds de transport public en fonction de la qualité de service qu’ils rendent aux usagers. Cette approche précise la hiérarchie actuelle d’accessibilité des nœuds de transport public en définissant 6 niveaux d’accessibilité (1 excellent, 2 très bonne, 3 bonne, 4 moyenne, 5 faible, 6 intermodalité inexistante) sur base du potentiel intermodal en transports publics de 79 nœuds, en privilégiant les modes les plus capacitaires. Les nœuds de transport public actuels et futurs sont classés en fonction des services qui y sont ou seront desservis : IC/IR : présence d’une ligne reliant le pôle auc ville du réseau national RER (1) : présence d’une ligne RER, avec minimum 4 RER/heure/sens en heures de pointe RER (2) : présence d’une 2ème ligne RER croisant la première, avec minimum 4 RER/heure/sens en heures de pointe METRO 1 : présence d’une ligne de métro METRO 2 : présence d’une 2ème ligne de métro croisant la première, THNS 1 (Tram à haut niveau de service) : présence d’une ligne THNS, avec minimum 10 passages/ heure/sens en heures de pointe 57 THNS 2 : présence d’une 2ème ligne THNS croisant la première, avec minimum 10 passages/heure/sens en heures de pointe OU BUS : présence d’une ligne de tram ou de bus, avec minimum 10 passages/heure/sens en heures de pointe Les différentes combinaisons d’intermodalité définissent le niveau d’accessibilité du nœud de transport public. Les performances du réseau en fonction de la mise en œuvre progressive des infrastructures et de l’amélioration du service sont évaluées à partir à deux horizons temporels : 2020 et 2040. Grille des niveaux d’accessibilité : Niveau 1.1 1 (Excellente) RER 1 X X 1.2 X 1.3 X 2.1 2 (Très bonne) IC/IR X X 2.3 X 2.4 4 (Moyenne) 5 (Faible) X THNS 2 X X 3.2 X X X X X X X X 3.3 X 3.4 X X X X X 4.3 X 4.4 X 5.1 X 5.2 Tram ou bus X X X 4.2 THNS 1 X 3.1 4.1 Metro 2 X X X 2.6 3 (Bonne) Metro 1 X 2.2 2.5 RER 2 X X X 6 (Inexistante) D’un point de vue mobilité, les objectifs du PRDD sont qu’en 2040 tous les nœuds de transport public atteignent un niveau d’accessibilité de bon à excellent, avec 40% des nœuds classés excellents ou très bons. Pour 2020, 80% des nœuds atteindront le niveau bon à excellent et 20% le niveau excellent ou très bon. D’un point de vue aménagement du territoire, l’objectif du PRDD est que, dès leur mise en œuvre, tous les pôles de développement soient localisés à proximité d’un nœud de transports publics performants (1, 2 ou 3), avec une accessibilité excellente ou très bonne pour les pôles qui génèrent un grand nombre d’emplois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 TRAM Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 58 Les performances des nœuds de transport public s’établissent comme suit : NŒUDSNIVEAU 20122020 2040 Gare Centrale 1 1 1 Gare de l’Ouest 2 1 1 Gare d’Etterbeek 3 2 1 Gare du Midi 1 1 1 Gare du Nord 2 1 1 Luxembourg 22 1 Mérode 21 1 Schaerbeek-Voyageurs 42 1 Schuman 21 1 Simonis 21 1 Albert 42 2 Arcades-Watermael 52 2 Art-Loi 32 2 Bascule ou Churchill 4 4 2 Beekkant 32 2 Bockstael 32 2 Bordet 42 2 Botanique 32 2 CERIA/COOVI 32 2 De Brouckère 2 2 2 Delta 42 2 Gare de Berchem 4 3 2 Haren-Haren-sud 32 2 Heizel 32 2 Josaphat (si halte RER et métro) 6 3 1 Moensberg-Transit 42 2 Montgomery 22 2 Osseghem 44 2 Pannenhuis 42 2 Pétillon 42 2 Porte de Halle 3 2 2 Rogier 32 2 Uccle-Calevoet 43 2 Verboeckhoven 42 2 Belgica 33 3 Boendael 43 3 Boitsfort gare 4 3 3 Bourse 43 3 Buyl 44 3 Congrès 43 3 STRATÉGIE 2 NŒUDSNIVEAU 20122020 2040 Cureghem gare 6 3 3 De Trooz 6 3 3 Diamant 44 3 Eddy Merckx 4 3 3 Erasme (si halte RER) 4 3 2 Exposition gare 5 3 3 Flagey 54 3 Gare de Jette 4 3 3 Germoir 53 3 Globe 44 3 Herrmann-Debroux 33 3 Karreveld 55 3 Léopold III 4 3 2 Lemonnier 43 3 Liedts 44 3 Louise 33 3 Madou 44 3 Maelbeek 44 3 Meiser gare 4 3 3 Meiser place 4 4 3 Mettewie (cimetière Molenbeek) 5 4 3 Parc 44 3 Parvis Saint-Gilles/Horta 4 3 3 Porte de Namur 3 3 3 Ribeaucourt 43 3 Rogier gare 5 3 3 Roodebeek 33 2 Saint-Guidon 33 3 Saint-Job 43 3 Saint-Josse gare 6 4 3 Schweitzer 55 3 Stockel 33 3 Stuyvenbergh 43 3 Trône 43 3 Vanderkindere 54 3 Veeweyde 33 3 Vivier d’Oie 4 3 3 Wiels 53 3 Yser 43 3 L’INTERMODALITÉ AUTOUR DES NŒUDS DE TRANSPORT PUBLIC Outre l’intermodalité et la complémentarité des transports publics entre eux, le PRDD vise le développement de l’intermodalité de tous les modes de transports, y compris les modes actifs. L’intermodalité doit être physiquement organisée mais aussi complétée par les dispositifs conçus pour faciliter le cheminement vers des usagers, tels que la complémentarité de l’offre entre les opérateurs (STIB, De Lijn, SNCB, TEC) en termes d’information, de billettique, d’horaire, ou encore de tarification. De même, une attention particulière devra être attachée au développement du réseau routier et à une offre de parkings de transit ainsi qu’à la promotion des modes actifs. Outil 1Les modes actifs, partie prenante de l’intermodalité 59 1. Les piétons La priorité en matière d’intermodalité entre les transports en commun et les modes actifs concerne les piétons. En effet, par principe, tous les voyageurs arrivent à pied. En ce sens, il sera nécessaire de veiller au confort des piétons dans les accès qui mènent aux haltes et gares et dans les cheminements pour se rendre à la destination finale. Cette attention concernera principalement les correspondances, et les cheminements de l’ordre de 400 à 700 mètres pour lesquels le piéton doit pouvoir se rendre vers les principales destinations par des chemins d’accès continus de qualité, lisibles et sécurisés. 2. Les cyclistes Outre le développement du réseau de pistes cyclables et afin de favoriser l’usage complémentaire et successif du vélo et des transports publics, l’accent sera mis sur le développement d’une offre de stationnement vélo aux points de départ et de destination des nœuds de transports publics et d’itinéraires vélo. Ce développement associera étroitement le Groupe SNCB. Le développement d’une offre de vélos en libreservice aux abords des nœuds multimodaux sera également favorisé. Outil 2Vers un usage raisonné de la voiture individuelle La spécialisation des voiries est globalement identique à celle reprise dans le PRD de 2002. Un niveau de collecteurs de quartier a été ajouté, pour se conformer à la classification proposée dans le cadre du plan IRIS II. Sur le territoire régional, les pénétrantes autoroutières ou à grand gabarit (E40 en provenance d’Ostende et sa prolongation par l’avenue Charles Quint, E40 en provenance de Liège jusqu’à Reyers, E411 jusqu’à Delta,…) seront réaménagées sous la forme parkways (boulevards urbains insérés dans un contexte de parc). La conception de la mobilité via le réseau routier à Bruxelles est destinée à évoluer en fonction de l’élaboration d’une stratégie complète relative aux réseaux routiers sur la zone métropolitaine de, vers et autour de Bruxelles. Cette stratégie fera l’objet d’études interrégionales intégrant la problématique du Ring (R0) sous ses aspects de mobilité (trafic de transit et de destination) et d’aménagement du territoire. Ces études permettront d’objectiver la problématique du Ring et de la placer dans son contexte global impactant les voiries bruxelloises. Cette stratégie privilégiera la liaison entre le réseau routier et les autres modes de transport, en particulier les transports publics, en vue de favoriser une intermodalité efficace, ainsi qu’une desserte adaptée des pôles de développement, en particulier le Heysel et Schaerbeek-Formation. Ces études feront par ailleurs le lien avec les projets de tarification routière et de développement de l’offre de transports publics. Ces études interrégionales, tenant compte du trafic des marchandises et des personnes, menées conjointement entre les Régions, analyseront les éventuelles options de réaménagement et d’optimalisation du Ring (RO en vue de solutionner les problématiques de sécurité routière et de congestion, et de répondre aux besoins de mobilité, notamment sur les projets d’aménagement du territoire des Régions. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Outre l’amélioration des espaces publics conçue en faveur du confort des modes actifs comme relevant de la politique d’attraction résidentielle, le PRDD, comme le plan IRIS 2, conforte la place des modes actifs comme acteurs essentiels de la mobilité. A ce titre, les aménagements autour des nœuds de transports publics doivent donner une place essentielle aux modes actifs, en vue de garantir la convivialité et la sécurité des aménagements. 60 La politique de stationnement favorisant un usage raisonné de la voiture individuelle Le stationnement participe pleinement à la politique de mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale qui s’est dotée de son premier Plan Régional de Politique de Stationnement (PRPS). Celui-ci, renouvelable tous les cinq ans, sera décliné dans chaque commune à travers un plan d’action communal afin de prendre en compte la réalité de terrain de manière optimale. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Le PRPS vise la réalisation de deux grands objectifs : Harmoniser les règles de stationnement sur l’ensemble du territoire régional : 9 catégories de zones et 13 types de cartes de dérogation sont ainsi définis à l’échelle régionale pour répondre aux différents besoins des utilisateurs ; Rééquilibrer l’utilisation de la voirie en renforçant les fonctions autres que le stationnement : le PRPS fixe le plafond du nombre de places par communes sur base d’un comptage mené en 2003-2004. Ce plafond pourra cependant être adapté en cas de création de nouvelles voiries. Par ailleurs, par rapport au comptage de 2003-2004, le nombre de places non réglementées et non réservées est réduit uniformément d’au moins 16% dans la droite ligne de ce qui est prévu par le Plan Iris II. Cette réduction prend la forme soit de réaffectations à d’autres usages avec ou sans compensation hors voirie, soit d’une réglementation. COMMUNES NON-RÉGLEMENTÉS ZONE BLEUE ZONE VERTE ZONE ROUGE SOUS-TOTAUX RÉSERVÉS TOTAUX ANDERLECHT 28270 590 0 0 28860 95329813 AUDERGHEM 5212 3774 452 0 9438 3259763 BERCHEM-S-A 5475 513 0 0 5988 1146102 BRUXELLES 31553 0113240 42877 3736 46613 ETTERBEEK 6856 0 4046 214 11116 36111477 EVERE 7263 1183 50 122 8618 4979115 FOREST 12778 0 333 259 13370 57513945 GANSHOREN 5833 142 0 0 5975 1826157 IXELLES 16404 0 2178 215 18797 80719604 JETTE 9804 0319010123 478 10601 KOEKELBERG 3744 57 457 0 4258 214279 MOLENBEEK-S-J 20021 20 0 0 20041 110921150 SAINT-GILLES 9304 0 656 533 10493 43710930 SAINT-JOSSE-T-N 2281 0 1406 247 3934 3024236 SCHAERBEEK 8743 16111 286 976 26116 99227108 UCCLE 21970 0 591 130 22691 53623227 WATERMAEL-BOITSFORT8567 79 0 0 8646 221 8867 WOLUWE-SAINT-LAMBERT8593 2671 1562 258 13084 469 13553 WOLUWE-SAINT-PIERRE14189 748 1065 92 16094 423 16517 RÉGION 226860 25888 24725 3046 280519 12538293057 Les emplacements de stationnement en voirie supprimés physiquement, seront compensés significativement par des emplacements hors voirie. Les règles urbanistiques seront adaptées pour que, lorsque les conditions locales requièrent la compensation de suppressions de stationnement en voirie, tout projet (sans avoir égard à l’affectation du projet en question) puisse accueillir des parkings supplémentaires destinés aux riverains, hors voirie Par ailleurs, le développement du stationnement hors voirie visera à favoriser le report du stationnement depuis la voirie vers les parkings hors voirie. Le transfert modal en faveur du transfert public s’opère grâce à l’implantation judicieuse de parkings de transit et de dissuasion. La réflexion de la mobilité à l’échelle métropolitaine conduit à privilégier les parkings de dissuasion à destination des navetteurs à proximité de l’origine de leur déplacement, soit les gares RER proches du domicile. Les parkings de transit, situés à l’intérieur du territoire régional, seront dans cette optique destinés au transfert modal des Bruxellois. La plupart des parkings de transit (Park and Ride) identifiés dans le PRDD étaient déjà repris dans le Plan IRIS 2 ; parfois leur localisation a été légèrement modifiée pour permettre à l’automobiliste de bénéficier d’un accès à un mode de transport public performant. 61 Les nouveaux parkings à mettre en œuvre dans le cadre du PRDD sont les suivants : Berchem : situé sur l’E40 et desservi par le RER ; Heysel : proche du Ring, desservi par le métro et des lignes de tram à haut niveau de service ; Reyers : situé au bout de l’E40, desservi par des lignes de trams à haut niveau de service ; Forest Midi : près du Ring et desservi par le RER ; Gare de l’Ouest-Beekkant ; Moensberg : à l’intersection de deux lignes SNCB. Un parking supplémentaire par rapport au Plan IRIS 2 est localisé sur la berme centrale de la A12 entre la chaussée romaine (arrêt Esplanade) et le rond-point du Gros Tilleul (arrêt De Wand). Une étude d’opportunité et de faisabilité technique examinera les localisations précises et les capacités d’accueil de ces nouvelles implantations, en affinant la politique tarifaire d’utilisation des parkings de transit. Par ailleurs, les principaux parkings intermodaux de dissuasion doivent être situés en amont des flux quotidiens vers la Région, prioritairement aux gares d’origine. A cet effet, il sera nécessaire de mener une concertation avec les 2 autres Régions et le Groupe SNCB pour implanter des parkings de dissuasion en grande capacité, accessibles et sécurisés, au sein de chaque gare RER proche du réseau routier et située audelà du ring par rapport à la position de Bruxelles. Outil 3Rationaliser la logistique et la distribution urbaine L’efficacité des livraisons dans la Région de Bruxelles-Capitale s’améliorera au fur et à mesure que le groupement des flux de marchandises s’accroîtra, entraînant une diminution progressive du nombre de mouvements de véhicules nécessaires pour effectuer les livraisons. Un approvisionnement plus efficace de la Région de Bruxelles-Capitale grâce au groupement des flux de marchandises contribuera à améliorer la qualité de l’air, accroître l’accessibilité, diminuer les coûts de livraison pour les entreprises renforcer la sécurité routière. La morphologie de la Région de Bruxelles-Capitale conduit à envisager plusieurs points de transbordement ou Centre de distributions urbaines (CDU) pour assurer la distribution urbaine. Leur nombre précis, leur taille, leur spécificité et leur emplacement optimal (sur les principales voies pénétrantes, le long de la voie d’eau,…) doivent encore être étudiés. Ces études seront menées en concertation avec les autres Régions, en intégrant les acteurs de la mobilité et de l’aménagement du territoire. D’ores et déjà, le site de SchaerbeekFormation apparaît comme un maillon essentiel de l’armature logisitique, de par son accessibilité trimodale et ses réserves foncières. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Bordet : accessible de l’A201, desservi par le RER et par diverses lignes de tram à haut niveau de service ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 62 Le territoire comme cristallisation des ambitions régionales, comme intégrateur des stratégies sectorielles relatives aux différents domaines de l’action publique, doit aussi être appréhendé comme une ressource devenue rare, un potentiel de création et d’intelligence territoriale collective. A l’échelle régionale, le projet de ville a été élaboré pour intégrer les nouvelles opportunités qui s’offrent à Bruxelles pour les prochaines décennies et qui représentent aussi des enjeux cruciaux : l’essor démographique et ses besoins en termes de logement et d’équipement, l’évolution économique et son potentiel d’emploi, notamment pour les jeunes, les nouvelles exigences environnementales, l’internationalisation de la Région et la globalisation de l’économie. Les disponibilités foncières existantes soutiendront ces opportunités. Il s’agit aussi de profiter de ces nouvelles opportunités pour atténuer les inégalités sociales qui se traduisent par une forte dualisation territoriale de la Région. Le PRDD propose une Région qui garantit dans chaque quartier une proximité des services, et notamment du commerce de proximité, des équipements (en particulier des écoles et lieux d’accueil de la petite enfance), des espaces publics et des espaces verts de qualité, permettant ainsi de diminuer l’usage de la voiture et de développer une plus grande convivialité dans les quartiers. Si une densification maîtrisée permettra de répondre aux besoins de la croissance démographique interne à la Région, l’amélioration du cadre de vie doit contribuer au maintien de toutes les catégories de population en ville, et à l’attractivité urbaine, favorisant ainsi l’équilibre social et budgétaire de la Région. 63 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 B. LES LEVIERS D’ACTIONS TERRITORIALISÉS 64 Levier d’action n°1 Construire une organisation multipolaire et mosaïque Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 STRATÉGIE 1 LE DÉVELOPPEMENT MULTIPOLAIRE Le Projet de ville a été construit en vue de développer une ville multipolaire, en s’appuyant sur les liens nécessaires entre l’aménagement du territoire et la mobilité : les nouvelles infrastructures de déplacement, et l’intensification de leur exploitation permettent d’envisager des densifications d’emplois et de logements. Tout projet d’urbanisation sur terrain vierge devra se faire dans une logique de « quartier durable » respectant des critères élevés de durabilité : haute performance énergétique, environnementale (matériaux, gestion de l’eau, biodiversité), mixité sociale et fonctionnelle, mobilité douce... Outil 1Les pôles de développement prioritaires Outre le développement des pôles existants, la Région a retenu 7 pôles d’intervention prioritaires, qui méritent un effort particulier afin de faire progresser à court et moyen terme leurs possibilités de développement. Il s’agit des pôles suivants : le pôle Reyers, le pôle Josaphat, le pôle Heysel, le pôle Tour & Taxis, le pôle Schaerbeek-Formation, le pôle du Canal, le pôle de l’Hippodrome de Boitsfort. Afin de doter la Région de structures permettant la mise en œuvre efficace, rapide et transversale de ces pôles de développement, le PRDD propose une réorganisation de l’action de tous les acteurs régionaux publics de l’aménagement du territoire. Cette réorganisation profonde a pour objectif un regroupement à terme de différents acteurs au sein d’une plate-forme territoriale. Cette plate-forme aura notamment pour mission de constituer un « aménageur public » des pôles stratégiques de développement. L’accessibilité des zones prioritaires sera améliorée et favorisée par la poursuite de la mise en œuvre du Plan Iris2 et du contrat de gestion de la STIB. Chacun de ces pôles a, de plus, fait l’objet d’un inventaire des potentialités de développement, tant en termes de capacité d’accueil d’habitants (constructions de logements, reconversion de bureaux, densifications, immeubles élevés, parcelles non bâties,...) qu’en termes d’emplois (en distinguant les emplois générés par la construction des projets et ceux qui résultent des activités économiques abritées dans les bâtiments et infrastructures réalisés). Il conduit aux résultats suivants : Emploi généré dans les pôles de développement prioritaires Emplois générés par la Emplois potentiels générés Pôles construction par l’activité économique Reyers 4.179 3.333 Josaphat 2.441 942 Heysel 1.903 2.000 Tour et Taxis 3.498 4.193 Schaerbeek-formation 1.174 720 Canal 13.958 8.539 TOTAL 27.153 19.727 Potentiel d’habitants 6.982 4.400 1.575 3.500 25.452 41.909 Les 5 Les grands projets d’aménagement et de développement du pôle a. Le Pôle Économique Reyers : Ce premier projet prévoit la mise en œuvre d’une Cité des Médias. En 2013, le projet a connu une évolution positive de son programme, par une actualisation du schéma directeur, qui permet de restructurer complètement l’implantation de la RTBF/VRT, en démolissant les bâtiments actuels obsolètes, pour reconstruire à l’arrière du site. Cette évolution permet d’envisager outre la Cité des Médias prévue dans le schéma directeur, une opération plus vaste de reconstruction d’un véritable quartier urbain au profit de logements et d’équipements, dont l’implantation d’équipements scolaires d’importance régionale (hautes écoles) de média. Cette stratégie permet également d’imaginer une densification importante du site tout en augmentant les surfaces dédiées aux espaces publics et au parc. L’étude de définition met en évidence un potentiel constructible de 425.000 à 450.000 m² au total dont 55% de logements (dont une part significative de logements publics) et 10% de commerces, le solde étant affecté aux équipements et à de l’activité économique prioritairement liés au renforcement du pôle media. A cet égard, une étude réalisée parallèlement à l’étude urbanistique démontre la pertinence d’une stratégie visant la réalisation d’une vraie Cité des médias réunissant des institutions d’enseignement, des équipements et des entreprises sur un site revalorisé et extrêmement bien situé. b. Le Parkway de Bruxelles : Transformation de la E40 en « parkway » : le Schéma directeur prévoit une restructuration majeure, de l’« entrée de ville » de la E40 avec une réduction du nombre de bandes de circulationqui permettra à la fois de réaliser un parc linéaire et de disposer de terrains en vue de construire du logement. c. La Chaussée de Louvain récupère son identité : Le schéma directeur propose le réaménagement global de la Chaussée de Louvain afin de résoudre les problèmes de congestion, de répondre aux attentes des cyclistes, de garantir un passage aisé des autobus et de prévoir plus d’espaces verts. Le projet tente non seulement de trouver une solution aux problèmes pratiques des usagers, mais a également pour objectif de donner une nouvelle identité à la Chaussée de Louvain. d. Le Parc Edith Cavell et la transformation du quartier : L’ouverture d’un nouveau parc public sur les terrains situés à l’arrière de la RTBF/VRT permettra de créer le cadre idéal pour la densification de la zone, à la fois par les ZEMU mais également en lien avec les nouveaux espaces verts. e. Marcel Thiry, pôle d’équipements, logements et loisirs: Le projet prévoit la transformation des bureaux vides en logements et équipements (séniories). Les zones administratives le long de l’avenue Colonel Bourg et Marcel Thiry, peu accessibles en transport public, et peu qualitatives présentent un fort taux de vacance locative. Le stock de bureau sera progressivement remplacé par du logement, avec amélioration des qualités urbaines du site. Des projets de logements sociaux sont également en cours dans le cadre du Plan Logement rue Colonel Bourg, près de Diamant. 65 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 1. Le pôle Reyers Cette zone a fait l’objet d’un schéma directeur adopté par le Gouvernement le 25 novembre 2010, actualisé en mai 2013, qui a déterminé 5 grands projets. Le choix d’implantation a été fait en ayant à l’esprit le caractère non extensible du territoire bruxellois et la nécessité de gérer parcimonieusement les ressources foncières en vue de répondre aux différents défis auxquels notre Région est confrontée en terme de logements, d’emplois, d’activités économiques et d’équipements. 66 Les actions prioritaires sont : XXétablir une charte de coopération entre la Région et les 2 Instituts RTBF et VRT pour la définition du projet urbain sur le site (programmation, études de faisabilité, prescriptions architecturales et urbanistiques des lots à bâtir, création d’un véhicule financier particulier) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 XXpréciser la programmation des projets de logements publics et privés ; XXdéfinir le pôle Médias avec les acteurs du secteur, en ce compris avec les Communautés en vue d’une implantation de Hautes écoles ; XXaméliorer la mobilité dans le quartier Meiser. La Région s’est prononcée en faveur d’un double tunnel trams à trois branches (Reyers-Lambermont-Avenue Rogier) et voitures (entre les boulevards Reyers et Lambermont). La réalisation de ces aménagements est confiée à Beliris. Par ailleurs, l’amélioration progressive de l’accessibilité participera et accompagnera la dynamique de reconversion du quartier. Les stations Meiser et Diamant deviendront des nœuds de transport public de catégorie 3. Au même horizon temporel, la prolongation éventuelle le long de l’E40 ou sur la chaussée de Louvain du tram 94 depuis Marcel Thiry devra également être étudiée. Les carrefours Meiser et Diamant, situés sur la moyenne ceinture Est, offrent des potentialités et des caractéristiques pour imaginer l’implantation d’un bâtiment élevé de type iconique ; XXintégrer un itinéraire RER-vélo dans le Parkway de l’E40, XXlancer un concours pour le rétrécissement de l’E40 qui, outre le parkway, proposera une nouvelle forme urbaine pour la rue Colonel Bourg, et une localisation appropriée pour le parking Reyers ; XXétablir un plan d’action pour la requalification de la chaussée de Louvain, sous forme de « contrat d’axe », avec des moyens budgétaires pour le réaliser. 2. Le pôle Josaphat A l’extrémité ouest de l’axe Léopold III, le site de l’ancienne gare de triage de Josaphat accueillera un programme de densification tourné vers un projet urbain mixte bien desservi par une nouvelle gare RER. Le développement du site s’organise autour de l’idée de vivre et travailler dans un parc. Dans ce contexte, le site comptera 1ha d’espaces verts publics. La diversité de l’offre de logements veillera à profiter de la maîtrise foncière publique pour développer un pourcentage significatif de 30% de logements accessibles aux revenus faibles et moyens. Les deux extrémités du site offrent des potentialités et des caractéristiques pour imaginer l’implantation de bâtiments élevés de type iconique. Le futur (pré)-métro Moyenne Ceinture Est passera au bord du site de Josaphat offrant une connexion avec la gare RER. Cela permettra de créer un nœud de transports publics de catégorie 2 à l’horizon 2040 qui soutiendra encore davantage les développements du site. La zone devra également posséder des liaisons cyclo-piétonnes traversantes pour l’intégrer dans le maillage piéton régional. Les deux itinéraires RER-vélo (Bd Léopold III et L26) viendront encore renforcer l’accessibilité du site. Enfin, la limite est de la zone est reprise en tant qu’espace ouvert structurant. Le site de Josaphat comprend une quarantaine d’hectares répartis de part et d’autre des voies ferrées. La partie ouest, la Zone d’Intérêt Régional -ZIR n°13, a récemment été dépolluée. Ses infrastructures ferroviaires désaffectées ont été retirées. La partie située à l’est des voies de chemin de fer correspond à une Zone d’industrie urbaine (ZIU) à revaloriser. Ces deux parties ont été acquises par la Région, via la Société d’Acquisitions Foncières (SAF) en 2006. La partie sud-est est, quant à elle, classée au Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) en zone de sports et de loisirs. Les actions prioritaires sont : 67 XXd’inscrire la gare RER dans le Plan pluriannuel d’investissement de la SNCB et de garantir rapidement l’exploitation de la ligne 26 selon les critères de l’étude RER (min 4 trains / heure). 3. Le pôle Heysel Depuis son urbanisation en vue des expositions universelles de 1935 (Grands Palais) et de 1958 (Atomium), le site du Heysel accueille de grands équipements et dispose d’un rayonnement international à valoriser. Le PRAS a été modifié pour affecter une partie du site en Zone d’intérêt régional n°15, en vue d’intégrer le programme de développement suivant : La réalisation d’un grand centre international de congrès (.5000 places), Une salle de spectacles de grande capacité (15.000 places), Un pôle récréatif et de loisirs garantissant une offre touristique et sportive, Un centre commercial (+/- 70.000 m²), Minimum 750 logements répartis sur le site, auxquels viendront s’ajouter les logements à créer de la réaffectation de la réserve foncière que constitue le stade actuel Des surfaces de bureaux de maximum 20.000 m² (accessoires aux fonctions principales), Une offre hôtelière. Le site est propice à l’implantation de bâtiments élevés de type iconique groupés et la qualité de sa desserte en transports publics permettra une densification autour du nœud de transport de catégorie 2. Au niveau des transports publics, le plateau du Heysel et le parking C bénéficieront à l’avenir d’une meilleure connexion avec la Région (ligne 7, prolongation du tram 9 depuis l’UZ-VUB de Jette, prolongation du tram 3 depuis Esplanade). Un nouveau dépôt STIB métro sera implanté de même qu’une zone de stationnement spécifique pour les autocars. De nombreuses gares RER existantes et futures seront ainsi directement en lien avec la zone, au moyen des transports publics intra-urbains. L’ensemble des aménagements imaginés sur le plateau du Heysel permettra la création d’importants espaces verts et contribuera également au renforcement du maillage bleu et au renvoi des eaux pluviales dans le réseau hydrographique de surface. La Région a décidé d’implanter le nouveau stade national de football sur le Parking C, qui suppose des concertations avec les acteurs publics concernés ainsi qu’avec l’Union belge. Par ailleurs, le projet prévoit d’aménager la future salle de spectacles dans le Palais 12, pour permettre l’accueil notamment de concerts pour 15 000 spectateurs, celle-ci a été inaugurée en septembre 2013. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 XXd’élaborer les lignes de force d’un projet urbain visant à la création d’un quartier mixte durable qui pourrait accueillir entre 2 000 et 2 500 logements dans la partie Est, avec minimum 30 % de logements publics à finalité sociale ainsi qu’un établissement scolaire pour combler le déficit de places dans les quartiers avoisinants et une zone d’activités économiques restructurée de l’autre côté des voies de chemin de fer dans la partie Ouest. L’urbanisation du site pourra commencer sans attendre l’aboutissement des PPAS, pour autant que les projets respectent les règles de la Zone de forte mixité du PRAS. 68 Les actions prioritaires sont : XXLa mise en place d’une structure publique de réalisation du projet (SPV) : La Ville de Bruxelles et la Région ont décidé de créer une structure commune pour la réalisation du projet, le SPV Neo. Ce SPV sera chargé de suivre les procédures de marché et de la gestion du futur centre de congrès. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 XXLe suivi des marchés publics : deux marchés publics sous forme de dialogue compétitif ont déjà été lancés : ZZNéo I : comprenant la réalisation d’un centre commercial, des logements, des surfaces administratives, des surfaces Horeca, des espaces de loisirs à vocation touristique «indoor » et « outdoor », ainsi qu’un cinéma. Trois consortiums sont actuellement en «dialogue». L’attribution du marché est prévue pour mai 2014. ZZNéo II sous forme de marché conjoint Ville (Région) : un centre de convention et une offre hôtelière. Ce second lot vise un contrat de type DBFM (Design - Build - Finance - Maintain). XXEn matière de mobilité, plusieurs projets importants sont à l’étude et doivent être réalisés : ZZun nouveau dépôt pour le métro ; ZZla prolongation des lignes de tram 9 (Simonis AZ VUB) et 4 (Esplanade), et de la nouvelle ligne de tram de DE LIJN venant de Boom, afin d’améliorer encore l’accessibilité du site ; ZZle désenclavement du parking C par une connexion avec la sortie 7 bis du Ring, et une amélioration de la connexion avec l’autoroute A 12, et la transformation de l’avenue Houba de Strooper en véritable boulevard urbain. 4. Le pôle de Tour et Taxis Dans la poursuite du schéma directeur Tour et Taxis approuvé et du PPAS en cours d’élaboration, le site deviendra un véritable quartier mixte avec des nouveaux logements, équipements et entreprises orientées notamment vers les nouvelles filières environnementales. La création du nouveau parc d’importance régionale sur le site permettra son intégration dans les maillages vert et bleu de la Région. Ce parc sera le cœur d’un nouveau noyau d’identité locale. Ce réseau de parcs ira de la place Sainctelette à la place Bockstael. Il abritera un pôle récréatif régional ; des éléments de continuité verte devront être étudiés en direction du site Tivoli. Il structurera également le nouveau maillage piéton à mettre en place tant à la l’intérieur du site de Tours et Taxis qu’en liaison avec les quartiers voisins. Le prolongement de la rue Claessens vers le site de Tour & Taxis et son nouveau parc, suivant l’axe de la Gare Maritime et de la rue Ribeaucourt sera réalisé dans le cadre de la rénovation/ restructuration de l’imposant bâtiment du centre TIR. Celui-ci sera transformé en CDU du centre-ville et la partie de ses activités actuelles non directement profitables au métabolisme urbain sera transférée à terme vers Schaerbeek-Formation. Cette transformation impose une meilleure intégration urbaine et une connexion réelle et efficace avec le canal. Une réflexion sera également lancée sur le regroupement à terme d’activités industrielles portuaires à l’avant-port. L’arrivée du tram Bockstael – Gare du Nord, offrira à la zone une très bonne desserte en transports publics, par ailleurs située non loin de la ligne ferroviaire 28 appelée à jouer un rôle plus important. De plus, une nouvelle liaison cyclo-piétonne devrait être implantée pour franchir le bassin Vergote, ce bassin d’un kilomètre de longueur constituant une véritable barrière urbaine. 69 Les actions prioritaires sont : XXd’adopter le PPAS en cours d’étude ; ZZla poursuite de la réalisation du grand parc en assurant la continuité avec le parc de la ligne 28 au Nord du site, ZZla poursuite de la mise en place du tram selon le tracé décidé par le Gouvernement qui devra emprunter la passerelle Picard et entrer sur le site à l’arrière de la Gare Maritime, ZZla poursuite des procédures urbanistiques en vue de ZZla définition du projet de la réalisation de la passerelle Picard, réaménagement urbain de l’avenue du Port, ZZla poursuite de la construction du bâtiment devant abriter Bruxelles Environnement. ZZla poursuite du développement du TACT entre le centre TIR et le parc. XXaux environs du site de Tour et taxis, il s’agira : ZZd’affecter le bassin Béco sur sa partie gauche à un pôle récréatif régional, avec un parc urbain quai Béco et des équipements (crèche, sport,…) conjointement à la nouvelle passerelle Picard réservée à la mobilité active et au transport public (bus et tram). Ceci s’est traduit par un changement d’affectation au PRAS d’une partie de la zone portuaire en un espace vert ; ZZde réaliser le projet TIVOLI (450 logements dont 70 % de logements moyens SDRB et 30 % de logements sociaux, et 12 500 m² de surfaces pour activités productives dans le cadre du projet GREEN BIZZ) ; ZZde réaliser les projets phares entourant le site : réhabilitation et transformation des entrepôts BYRHH ; ZZde lancer une réflexion sur le regroupement à terme d’activités industrielles et portuaires vers l’avant-port. La priorité réside dans la réorganisation de la rive droite du canal bassin Vergote au profit d’un aménagement mixte comprenant des activités économiques urbaines, du logement et des équipements l’industrie urbaine. 5. Le pôle de Schaerbeek Formation La proximité immédiate du Canal, du réseau ferroviaire national, du Ring de Bruxelles, mais aussi de l’Aéroport de Bruxelles, procurent à ce site une position stratégique en vue d’y installer un nouveau pôle multimodal efficace qui permettra une reconfiguration importante des activités et des flux via le regroupement des activités logistiques, portuaires et industrielles et le déménagement de MABRU/CEFL. Le déplacement des marchés matinaux, actuellement implantés dans le Sud de la zone, au sein de ce pôle logistique pourra dès lors libérer une zone en vue de l’émergence d’un nouveau quartier mixte, avec un minimum de 2.000 logements idéalement situés en face du Parc Royal et le long du canal (dont 50% de logements publics). C’est dans ce sens que la Région a approuvé en juin 2013 le schéma directeur de la zone levier n° 11 Schaerbeek Formation, en vue d’y implanter une plate-forme logistique performante et multimodale dans le Nord de la zone et d’y développer un projet urbain mixte logements/activités économiques dans le Sud de la zone, sur l’îlot MABRU. Ce schéma vise à la valorisation par la logistique et les industries portuaires des terrains de la gare de Schaerbeek-Formation, libérés à partir de 2020 par la SNCB. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 XXde veiller à la mise en œuvre des projets prioritaires : ZZla poursuite de la création de logements, y compris 30 % de logements publics essentiellement moyens et les équipements complémentaires nécessaires (notamment scolaires et école du cirque), Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 70 Schaerbeek-Formation fera partie avec Brucargo (aéroport) et Cargovil (Vilvoorde) d’une grande plateforme logistique de niveau international. C’est un endroit stratégique, transrégional et quadrimodal (eau, air, chemin de fer et route) qui relie Bruxelles à l’aéroport de Bruxelles-National et au port d’Anvers. Par l’intermédiaire d’une route industrielle en cul-de-sac et réservée exclusivement au trafic de la zone, Schaerbeek-Formation sera connectée au réseau autoroutier belge par une liaison directe avec la E19 vers le nœud autoroutier de l’arrivée de l’autoroute d’Anvers. La zone est reprise dans le maillage vert comme site de renforcement de la connectivité du réseau écologique, une continuité verte devra être créée le long de la rive gauche du canal et une attention sera portée au renforcement du maillage bleu (Senne). L’actuelle avenue de Vilvorde sera déplacée vers l’est, à la limite de la zone afin de libérer la plus grande profondeur de parcelles possible. Les actions prioritaires sont : XXde poursuivre les discussions avec le Fédéral en vue : ZZde la mise en service RER de la gare de Schaerbeek-Voyageurs, et ZZde la libération des terrains ferroviaires qui doivent également être dépollués, conformément à l’arrêté royal de 2004 ; XXde mettre en œuvre la plate-forme logistique, qui permettra d’accueillir les activités logées à MABRU et au CEFL. En effet, la Région a décidé de mettre en place toutes les conditions nécessaires au développement et à l’amplification des activités menées par le CEFL et MABRU; Le centre de distribution urbaine (CDU) prévu dans cette plateforme permettra de mutualiser les flux de marchandises et rationaliser les livraisons des derniers kilomètres qui sont effectués par groupage au moyen de véhicules moins polluant et adaptés au contexte urbain. XXde développer à l’avant-port un terminal Roll on-Roll off (RO_RO) spécialisé dans le secteur de la vente des véhicules de seconde main, afin de permettre le transfert d’activités du quartier Heyvaert (Molenbeek et Anderlecht) dans lequel ces activités présentent de grandes nuisances pour l’habitat, et ainsi assurer la rénovation de ce quartier ; XXd’étudier la déviation des lignes de tram, en vue d’améliorer la mobilité ; XXde rendre accessible la zone logistique aux camions depuis le ring, par une nouvelle route industrielle qui longe le chemin de fer (autoroute d’Anvers) sans toutefois en faire une voie de traversée de la ville, et ce en concertation avec la Région flamande. 6. Le pôle du Canal Berceau du passé industriel florissant bruxellois, le territoire du Bassin de la Senne fait aujourd’hui, après une longue période de désintérêt, l’objet de nombreux projets publics ou privés de réinvestissements et de développements, y compris avec des aides publiques régionales (contrats de quartier,…) et européennes (Feder). La densité est déjà importante dans ce territoire, le bâti XIXe présente une assez grande homogénéité dans un contexte de mixité fonctionnelle encore marquant même s’il a tendance à s’estomper. En parallèle, la transformation d’anciens entrepôts en logements (loft) a permis une plus grande mixité sociale du territoire. Le patrimoine architectural du territoire est en lien avec le canal lui-même et les activités économiques. Le Pont de Buda, les écluses, le BRYC (Brussel Royal Yacht Club), les bâtiments de Tour & Taxis et du familistère Godin et le canal lui-même sont des éléments patrimoniaux directement liés à la voie de transport. Les anciennes brasseries Belle-Vue et Vandenheuvel sont quant à elle représentatives du patrimoine industriel du territoire. Enfin, ce territoire bouillonnant, ancré dans la vallée la plus structurante de la Région, révèle cependant des réalités différentes en fonction des parties de la zone. 71 La zone portuaire ouvre un accès fluvial à la ville qui permet d’intégrer Bruxelles dans le réseau de voies navigables ouest-européen et, en particulier, de relier Bruxelles au port d’Anvers. L’approvisionnement par le port devrait être étendu à l’avenir, pour présenter une véritable alternative au transport routier et de ce fait désengorger la ville. Par ailleurs, dans la perspective du développement du pôle logistique de Schaerbeek-formation, cette zone accueille, dans l’intervalle, les grandes fonctions logistiques déjà présentes aujourd’hui et ceci sans préjudice du contexte urbain dans lequel doivent s’inscrire les activités portuaires et de toute mesure qui peut être prise dans le cadre du Plan Canal pour favoriser l’intégration urbaine de l’activité économique. Ainsi, même si chaque zone de territoire du Canal peut présenter une nature particulière permettant d’accueillir plus ou moins d’activités économiques, tout projet situé à proximité du Canal doit être développé en prenant compte le caractère nécessairement urbain de ce territoire. Aussi, l’aménagement des ponts devra permettre autant que possible l’exploitation des voies navigables dans le cadre du réseau européen. De manière plus précise, de nombreux grands projets urbains sont ou seront très prochainement en cours de réalisation : Bruyn, quai des Matériaux, Zemu Bistebroeck, Zemu Birmingham, Abattoirs, Clos Bizet, Porte de Ninove, Up-Site, Van Praet, Tour & Taxis, Tivoli, Willebroeck,…). Un potentiel non négligeable existe dans la densification du campus CERIA-COOVI. En effet, la révision partielle du PRAS a prévu la mutation des zones d’industries urbaines en ZEMU à Biestebroeck, à proximité du dépôt Jacques Brel, au quai Demets et sur l’îlot Mabru. L’implantation de logements est autorisée en ZEMU. Le potentiel résidentiel permettrait d’accueillir entre 30.000 et 40.000 habitants supplémentaires. De nombreux projets tant privés que publics sont en cours, vu ce disponible foncier important : le projet de la Savonnerie du CPAS Bxl, le projet Matériaux de la SDRB, et les projets privés comme Insula chaussée Anvers, ou la rue de la Briqueterie. Cette zone connaît également des perspectives de reconversion industrielle et l’implantation de nouvelles entreprises durables et créatives : Port Sud dans les anciens moulins d’Anderlecht (centre découverte innovation), Ecopole (tri, recyclage, réparation) à Birmingham près de la station Delacroix, Emovo au quai de l’industrie (centre d’énergies renouvelables), Green Bizz, à Tivoli (incubateur d’entreprises) , Byrrh (accueil d’activités semi industrielles), le projet des Abattoirs, avec une restructuration complète du site pour créer une grande place publique autour des halles, la construction d’une halle alimentaire, l’Espace lumière à l’ancienne école Vétérinaire, divers projets à Tour et Taxis. Cette zone connaît aussi une multiplication d’initiatives culturelles et interculturelles : les anciennes Brasseries Belle Vue deviennent un centre culturel et artistique, avec un espace hôtelier, de nombreuses initiatives concernent aussi des lieux de formation et d’insertion socio-professionnelle, ainsi qu’une croissance des logements. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La Région de Bruxelles-Capitale déjà entamé des démarches concernant ce territoire, qui visent à l’intégration de la fonction résidentielle dans certaines anciennes zones industrielles par l’intermédiaire des ZEMU (zone d’entreprises en milieu urbain) du PRAS démographique, mais également par l’intermédiaire du Plan Canal en cours d’élaboration, qui vise à donner une cohérence au territoire du canal dans son entièreté. Il s’agit de garantir le maintien des activités économiques urbaines dans ce territoire, tout en assurant une meilleure intégration de celles-ci avec les autres fonctions urbaines, résidentielles notamment. 72 Par ailleurs, de nombreuses possibilités de restructuration de l’espace (tissu inachevé, tissus peu cohérents,…) sont présentes, notamment dans tous les anciens quartiers industriels au bâti dense mais peu structuré. Le canal, comme espace structurant de la Région est également un lieu propice à l’implantation de tours iconiques en des endroits symboliques et adaptés. Des possibilités de densification existent encore sur les surfaces de parkings de certains centres commerciaux. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Les actions prioritaires Le plan directeur Canal, dont le maître d’œuvre est l’architecte urbaniste A Chemetoff, n’a pas pour objet une planification globale de la zone, ni une remise en question des projets déjà à l’œuvre comme Tour et taxis ou les Abattoirs. Il vise à créer du lien entre ces initiatives, et à les stimuler par une dynamisation efficace du « domaine public », soit l’ensemble des terrains appartenant aux pouvoirs publics, depuis les terrains portuaires jusqu’aux « délaissés », ces soldes de terrains acquis pour la réalisation de voiries ou d’équipements publics non utilisés. 6 zones ont été identifiées et ont fait l’objet d’un examen : Buda et la liaison avec NOH et l’hôpital Militaire, Van Praet et la zone en face du canal, avec des terrains vierges et le Centre de Fruits et légumes, de Sainctelette à la Porte de Ninove, Armateurs avec Tour et Taxis, Birmingham en face du projet des Abattoirs, Bistebroeck - Paepsem. De l’analyse de ces zones, 6 projets témoins prioritaires sont identifiés. Il s’agit des projets suivants : Pont de la Petite Ile, bassin de Biestebroeck; Rue de Birmingham – Quai Demets (ZEMU STIB); Quartier Heyvaert, îlot de la halle « Libelco »; Bassin Vergote; Centre TIR; Pont de Buda – rive droite – rive gauche (sites SDRB-Solvay, RORO, Carcoke). Plusieurs autres projets revêtent également une importance stratégique : le scénario d’urbanisation de la Porte de Ninove, et le choix de l’instrument réglementaire approprié ; la localisation précise de futurs Centres de distribution urbaine (CDU). D’autres projets méritent un accompagnement et un suivi : le déménagement de l’entreprise SEVESO du quai de Bistebroeck vers le quai d’AA, indispensable pour concevoir un développement urbain du site ; la réalisation des gares RER prévues (Ceria, Curreghem) ; le développement des ZEMU, de manière à promouvoir à la fois la construction de logements et le développement économique ; le site de CERIA/COOVI connaîtra un développement de sa fonction (et de logements étudiants) mais le PRDD fait aussi des campus des points d’appuis pour le développement d’activités de recherche et de production dans les domaines des nouvelles technologies. Des logements étudiants, mais aussi des logements accessibles aux familles permettraient d’augmenter la population résidente de plus de 800 unités. Le canal constitue également un axe de transport pour l’approvisionnement de la ville. Il faut en outre tenir compte des 2 projets de nouveaux ouvrages de franchissement du Canal : la Passerelle Picard (connexion gare du Nord-Tour et Taxis) réservé à la mobilité douce et au transport public (bus et tram), la Passerelle piéton + vélos à Comte de Flandre : pont mobile pouvant être relevé à 7 m 73 L’hippodrome de Boitsfort a été retenu pour devenir un pôle récréatif régional. Il s’agit d’un site exceptionnellement bien situé, dans la forêt de Soignes, avec des bâtiments intéressants à rénover. Desservi par le tram 94, le bus TEC 366 et proche de la gare RER de Boitsfort, le site est accessible en transports publics. La Région a confié le site par bail emphythéotique à la SAF, qui est chargée, d’une part de la restauration du gros œuvre des bâtiments et d’autre part, de l’attribution du marché d’exploitation du site. Des concertations devront être menées avec les autorités communales dans le cadre de la réaffectation du site. Outil 2Les pôles de développement spécifiques Il s’agit des Campus universitaires et des sites désaffectés à reconvertir, consacrés à des activités spécifiques. 1. Les campus universitaires EMPLOI GÉNÉRÉ DANS LES CAMPUS UNIVERSITAIRES Pôles Plaine (ULB/VUB + Delta) Erasme (ULB + ZEMU) Woluwé UCL Laerbeek VUB TOTAL Emplois générés par Emplois potentiels générés la construction par l’activité économique 9.212 1.327 2.397 1.031 13.967 10.083 2.123 2.440 1.391 16.037 Potentiel d’habitants 2.420 4.120 2.130 1.300 9.970 Comme exposé dans les objectifs prioritaires, Bruxelles entend développer une stratégie pour soutenir la Recherche & Développement et les nouvelles technologies Les entreprises de ces secteurs se trouveront renforcées par une politique de « clustering » qui consiste à susciter une dynamique de collaboration entre entreprises, universités/centres de recherche et pouvoirs publics pour faire émerger et exploiter des opportunités de collaboration. Dans cette optique, il convient de mener une politique de clusters sur base des pôles déjà existants : il s’agit dans un premier temps de bien identifier les pôles et leurs spécialisations, puis de les renforcer ou de les développer en lien avec les projets de développement programmés par les Universités. Les pôles existants à renforcer se situent dans et autour des campus et hôpitaux universitaires (dont la majorité sont déjà bien desservis en transports publics), à savoir : le Campus Erasme : (biotechnologie, médical et paramédical, pharmacie) C’est une zone stratégique de développement avec hôpital universitaire, incubateurs économiques, logements étudiants,... qui comporte également e potentiel de densification du zoning SDRB. Deux projets importants de logements sont en cours de part et d’autre de la rue du Chaudron, entre la route de Lennik, la ligne de chemin de fer et le boulevard Henri Simonet.Ils couvrent une superficie de ± 13,3 ha et portent sur 72 lots pour des maisons unifamiliales, et 1.300 logements dont 110 logements sociaux du côté Érasme. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 7. Le pôle de l’hippodrome de Boitsfort Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 74 Le Campus VUB-Laerbeek : (biomédical, pharmacie…) Outre le développement de la fonction universitaire et d’un cluster d’entreprises de haute technologie, le site est propice au développement d’un parking de transit. Campus La Plaine ULB-VUB + Delta : (sciences, ingénierie) : Ce campus fera l’objet de projets urbains mixtes de densification liés à leur excellente accessibilité métro combinée à la proximité directe de futures gares RER (Arcade, Watermael, Ettterbeek). Des clusters d’activités économiques axées sur les complémentarités avec les activités universitaires (spin offs, nouvelles technologies, recherche croisées...) y seront encouragés. Sur le site Delta proche, outre l’hôpital CHIREC, un nouveau quartier pourra se développer sur les anciens terrains ferroviaires. L’amélioration significative de la mobilité prévue dans cette zone et la transformation en boulevard urbain de l’E411 à son arrivée à Auderghem ouvrent des perspectives de développement du site. Campus UCL de Woluwe : (médical et paramédical, biotechnologie, pharmacie) : relié à 2 statons de métro, le site permet à la fois l’accueil de nouvelles institutions d’enseignement supérieur (Ecam,...) ; des logements pour étudiants, la densification résidentielle et l’accueil de spin-off spécialisées. L’accessibilité de ces pôles ainsi que leurs interactions (via les moyens de communication) et les interactions qu’ils peuvent entretenir avec d’autres pôles universitaires ou d’enseignement supérieur bruxellois (Campus du Solbosch, Campus du Centre HUB et Saint-Louis, Campus du Ceria-Coovi, Reyers,…) mais aussi la création de logements et d’équipements en lien avec le potentiel de densification des sites doivent également être garanties. Des liens avec les pôles universitaires situés à proximité de Bruxelles (Leuven et Louvain-la-Neuve) seront développés dans une optique commune de renforcement de l’attractivité internationale. 2. Les sites désaffectés à reconvertir Le site des prisons de St Gilles et Forest Suite à la décision de construire une nouvelle prison à Haren, les anciennes prisons de St Gilles (60 800 m² au sol), de Forest (26 190 m² au sol) et le site Berkendael (8 000 m²) devront être reconverties en un quartier urbain mixte. Très bien situé près du centre de St Gilles, à proximité du métro (Albert), desservi par le bus et le tram 92, le site permettra un développement de logements, commerces, équipements et activités diverses. Une étude de définition a été lancée, afin d’étudier les bâtiments à éventuellement conserver, la densité acceptable, le programme des fonctions et la faisabilité financière. Une reconversion de ce site permettrait d’accueillir entre 70 000 et 100 000 m² de fonctions résidentielles et assimilées (séniories etc..) en plus des commerces et équipements, soit une capacité d’accueil entre 1.500 et 2.000 habitants. Le site se trouve en zone d’équipements au PRAS, ce qui permet des affectations de logements et donc l’implantation de logements publics, et toutes les affectations autorisées en zone de forte mixité, moyennant l’élaboration d’un PPAS. La reconversion du site ex-OTAN Suite au déménagement de l’OTAN dans son nouveau siège en construction de l’autre côté du Boulevard Léopold III, la reconversion de l’ancien site permet d’envisager un nouveau quartier urbain. Bien desservi par les trams 62 et 55, le site sera encore plus accessible avec la réalisation du Métro Nord qui aura une station à Bordet. Le PRAS démographique a modifié une partie du site, à front du Boulevard Léopold III, de zone d’équipement en zone d’entreprise en milieu urbain (174 000 m²), le reste du site étant conservé par l’armée pour son quartier général (au Sud). Le nouveau quartier pourrait accueillir de 3 à 4 000 habitants. Outil 3Les pôles de seconde couronne à densifier et/ou urbaniser 75 Principalement situés en seconde couronne, certains sites vont connaître une amélioration significative de leur accessibilité par les transports publics (RER, métro, tram) qui permet d’y envisager le développement de projets urbains mixtes avec une certaine densité : Moensberg et Calvoet à Uccle, la Porte d’Ostende à Berchem-Ste Agathe, la gare de Boitsfort à Watermael-Boitsfort, le site de Hermann Debroux à Auderghem, le site de Roodebeek à Woluwé St Lambert. Ces sites, appelés à devenir des lieux de plus grande intensité urbaine grâce à la construction de bâtiments élévés de type générique, seront développés par les Communes. STRATÉGIE 2 LE RENFORCEMENT DE LA CENTRALITÉ MÉTROPOLITAINE EMPLOI GÉNÉRÉ DANS LE CENTRE MÉTROPOLITAIN Pôles Quartier européen Quartier du Midi Haut de la Ville Boulevards du Centre Quartier Nord Cité administrative TOTAL Emplois générés par Emplois potentiels générés la construction par l’activité économique 3.896 2.460 2.902 6.122 1.128 1.324 9.250 3.618 1.200 4.000 17.400 Potentiel d’habitants 4.500 3.470 650 500 650 1.150 10.920 Cœur historique et touristique de la Région, le Centre comprend la localisation des pouvoirs décisionnels à toutes les échelles territoriales (locale, régionale, fédérale et internationale)et concentre les éléments de rayonnement : politique : Parlements et Gouvernements fédéral et fédérés, Union européenne,… judiciaire : Palais de justice administratifs : principales administrations fédérales, des Régions Bruxelloise et flamande, de la Communauté française culturel et muséal : BOZAR (et le Concours Reine Élisabeth), Square, Monnaie, Mont des Arts, Cinquantenaire, Art Nouveau, … commercial : pôle commercial métropolitain du bas et du haut de la ville déplacements nationaux et internationaux : gares Centrale, Midi et Nord, terminal TGV. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 le Westland à Anderlecht, 76 Le Centre apporte la majorité des réponses au défi international du PRDD et cela, tant d’un point de vue institutionnel qu’à destination des Bruxellois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Les institutions européennes sont concentrées dans des pôles très accessibles : Quartier-Européen et Nord mais les développements futurs de ces Institutions devront rechercher la création de mixité urbaine à la fois sur les plans fonctionnel et social. Dans ce cadre, le schéma directeur du Quartier Européen a particulièrement insisté sur les objectifs conjoints de développement du pôle international européen et de renforcement du pôle de logement émergeant. Ceci implique également l’amélioration des qualités urbaines du quartier, principalement en termes d’espaces publics. La présence des trois principales gares bruxelloises participe également à la réponse au défi international, en particulier la gare du Midi et son terminal TGV. 1. Le Quartier européen L’enjeu global d’éco-quartier européen tel que proposé par le schéma directeur approuvé par le Gouvernement en 2009 repose avant tout sur la réussite de la transformation du quartier en un quartier urbain, dense et mixte, alliant le premier pôle d’emplois européen et international de la Région à un pôle de logements diversifiés, de commerces et d’équipements de proximité et de rayonnement international. Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, le schéma directeur a établi un certain nombre de programmes urbanistiques et architecturaux qui constituent la base opérationnelle du schéma directeur et qui sont en cours d’exécution. En ce qui concerne le Projet Urbain Loi (PUL), l’encadrement réglementaire (d’initiative régionale) de ce vaste projet de restructuration de la rue de la loi sera poursuivi par l’adoption en premier lieu d’un règlement régional d’urbanisme zoné et dans un second temps par l’élaboration de PPAS. Les premiers projets seront exécutés à l’horizon 2016-2017, afin de pouvoir répondre au programme de restructuration de la Commission Européenne. Au niveau de la préservation de l’environnement, il s’agit de tendre vers un quartier européen dit “zéro carbone”. L’augmentation de la densité bâtie y est autorisée à condition de garantir la création d’espaces publics et semi-publics. Cette densification sera soutenue par l’excellente accessibilité en transports publics du quartier. En ce qui concerne le Plan global de Mobilité du Quartier Européen, la Région de Bruxelles-Capitale veillera à son application concrète via le plan d’action qui y est défini et qui prévoit les mesures structurelles suivantes qui auront un impact progressif sur la réduction de la circulation automobile et l’habitabilité du quartier: l’aménagement d’un tunnel routier en entrée de ville sous l’avenue de Cortenbergh ; la suppression progressive du trafic automobile sur le rond-point Schuman afin d’en faire un espace public piétonnier; la réduction du nombre de voies sur la rue de la Loi (4->3) ; la réduction du nombre de voies sur la rue Belliard (5->4). En matière d’augmentation de la fréquence du métro, la Région de Bruxelles-Capitale veillera à une mise en service de l’automatisation des lignes 1 et 5 à l’horizon 2018-2020. Cette amélioration significative des transports en commun dans le Quartier Européen sera complétée par la mise en service accélérée du tunnel Schuman/Josaphat pour 2015 qui permettra une meilleure desserte ferroviaire et la mise en place progressive d’un système de tarification routière au niveau de la Région. A l’horizon 2020 et avec la mise en place du réseau RER et de l’automatisation des lignes de métro, le Quartier européen sera desservi par deux nœuds de transports de catégorie 1 (Schuman et Mérode) et deux nœuds de catégorie 2 (Arts-Loi et Gare du Luxembourg). En parallèle, le maillage piéton régional y sera développé. La mise en semi-piétonnier ou en espace partagé de l’ensemble de la rue du Luxembourg sera étudiée dans le cadre de son intégration au réseau des continuités vertes régionales. Dans un souhait de développement du maillage vert, la rue de la Loi deviendra un axe régional à intégration environnementale renforcée et les voiries localisées en fond de la vallée du Maelbeek seront réaménagées et reprofilées comme des espaces verts linéaires. Il faudra également être particulièrement attentif au développement de nouveaux équipements publics indispensables (écoles, crèches…) à l’augmentation de la population dans le Quartier européen. 2. Le quartier de la Gare du Midi Le quartier du Midi est à développer comme « entrée de ville » avec le nœud TGV majeur et avec son accessibilité en transport public remarquable, tant au niveau international que Bruxellois. Le quartier dispose encore d’un certain potentiel de construction de bureaux, un cluster de bâtiments élevés de type iconique pourrait y être développé. Ceux-ci doivent cependant impérativement être accompagnés d’un développement suffisant de logements à étudier, de nouveaux équipements de proximité afin d’y renforcer la mixité, notamment par l’animation commerciale des rez-de-chaussée. Il s’agit de renforcer l’attractivité de ce pôle entre autres grâce à une qualité architecturale et une meilleure communication avec les quartiers historiques environnants (centreville, St-Gilles et Anderlecht) y compris des liens piétons et cyclistes, indispensables au bon fonctionnement des pôles de transports public. Une attention particulière devra être portée à la qualité de l’espace public qui devra accueillir les voyageurs internationaux comme nationaux à leur sortie de la gare. Ces espaces devront bénéficier également aux habitants du quartier de la gare du Midi. La poursuite du Plan directeur devra clarifier les potentialités constructibles et le Plan d’investissements de la SNCB devra garantir un budget suffisant pour une rénovation en profondeur de la gare, en envisageant également de l’ouvrir davantage sur la ville. 3. Le Haut de la Ville Centre commercial dynamique et de standing, le haut de la ville souffre actuellement de la coupure engendrée par la trémie de la Petite Ceinture. La couverture des trémies et l’amélioration de la liaison automobile Midi-sortie de ville par Louise sont étudiées par Beliris entre la Porte de Namur et la Porte Louise (Toison d’Or). Cette étude doit être poursuivie par une étude urbanistique et paysagère prévoyant également le réaménagement global de l’espace public et commercial de surface. L’objectif de liaison entre les 2 rives de la Petite Ceinture sera poursuivi sur l’avenue Louise. Celle-ci doit être réaménagée, en plusieurs phases, en un espace progressivement libéré des voitures, afin que l’usager puisse se réapproprier son rôle de liaison monumentale et récréative entre le centre de la Région et la Forêt de Soignes. Le Bois de la Cambre deviendra lui aussi un espace davantage protégé des voitures. L’intégralité de l’axe sera restauré d’ici 2030. 77 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Au niveau de la mobilité active, le quartier européen sera sillonné par des itinéraires intégrés dans le réseau RER-Vélo : sur l’avenue des Nerviens, l’axe Avenue d’Auderghem/rue Archimède, la rue de la Loi, les voiries de fond de vallée du Maelbeek, la rue Froissard. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 78 4. Les Boulevards du Centre Le réaménagement des boulevards centraux comme espace public central dans la Région est un enjeu majeur afin de valoriser tout leur potentiel comme axe commercial et touristique. Le PRDD propose d’en faire une zone de confort piéton, au minimum entre la Bourse et De Brouckère : une interdiction de transit sera progressivement mise en place par la création de boucles de circulation qui renvoient le trafic vers la petite ceinture et le projet prévoira un élargissement des trottoirs et des pistes cyclables. Ces améliorations seront concomitantes avec la mise en place de zone de livraisons dans les artères commerciales. 5. Le quartier de la Gare du Nord Les PPAS Gaucheret, Willebroeck et Héliport ont défini précisément les affectations de la ZIR du PRAS. Des projets sont en chantier, tant en matière de bureaux (North Star, North Pole) que de logements (tour Up Site). Il reste encore un potentiel planologique élevé (70 000m²). Outre l’achèvement des programmes immobiliers, la requalification des espaces publics est un enjeu fondamental, de même que les connexions avec le quartier en développement de Tour et Taxis (grâce à la nouvelle passerelle PICARD pour les transports publics, les vélos et les piétons). La rénovation de la gare du Nord et de ses abords, tant du côté Bolivar que rue d’Aarschot, est une nécessité tant pour l’accueil des voyageurs que pour la convivialité du quartier. Le quartier de la rue de Brabant présente de nombreuses potentialités ; il s’agit d’un noyau commercial de rayonnement national voire international. Le quartier doit être rénové en tenant compte de la cohabitation aujourd’hui difficile entre les différentes fonctions. L’instauration de liens forts entre le quartier de la chaussée d’Anvers et le canal est programmé, et le réaménagement du boulevard Simon Bolivar concerné par les deux PPAS, un des axes structurants majeurs de cette logique de lien doit être étudié. Par ailleurs, le renforcement du maillage vert autour de l’Allée verte (Willebroeck) et le Parc de la Senne (Masui) est prévu. D’autre part, il serait utile d’étudier les possibilités de rendre plus mixtes les fonctions du quartier. Le réaménagement du boulevard Saint-Lazare a été lancé et les travaux sont en cours. Ce réaménagement du boulevard s’inscrit dans une volonté de réunifier le Jardin Botanique, ainsi que les espaces publics au bénéfice des modes actifs. Une étude de faisabilité sera lancée concernant la création d’un semi-piétonnier dans le rue de Brabant. 6. La Cité administrative Le schéma-directeur Botanique a été approuvé par le Gouvernement en novembre 2006 et traduit dans un arrêté en vue de l’élaboration d’un PPAS : il vise la reconversion du site de la Cité administrative en maintenant l’affectation de bureaux pour une partie des immeubles (70 000 m²) et la construction de logements avec un minimum de 35 % de surfaces plancher. Le schéma prévoit également la requalification des Boulevards Pachéco et de l’avenue Victoria Régina (à couvrir), de même qu’une meilleure connexion avec le jardin Botanique. Le PPAS adopté par le Gouvernement le 18 avril 2013 répond aux objectifs du schéma directeur en matière de mixité sociale et fonctionnelle ( 143 000 m² dans la ZIR du PRAS, répartis en 50 000m² de logements dont 30 % de type social ou conventionné, 68 600 m² de bureaux, 16 200 m² d’équipements et 8 000 m² de commerces), de meilleure connexion entre le haut et le bas de la Cité, de restauration du jardin Péchère, et de requalification du boulevard Pachéco (constructions notamment de commerces à front du boulevard). Différents permis d’urbanisme ont été délivrés et les travaux sont en cours (rénovation des bâtiments D et F en bureau, rénovation et transformation du bâtiment C en bureaux et logements ; rénovation du Jardin Pechère), d’autres ne sont pas encore en chantier (transformation et changement d’affectation de l’îlot Montagne de l’Oratoire/de Ligne/Banque en bureau et logements ; rénovation du parking B.) 79 Une attention particulière devra être apportée à la qualité des cheminements piétons (à travers le site et pour développer les liens avec les quartiers, de même qu’à la réalisation effective des équipements (crèche, école et poste SIAMU) et des commerces, notamment pour animer le boulevard Pachéco. STRATÉGIE 3 LE RÉÉQUILIBRAGE DU TERRITOIRE Malgré les efforts développés depuis la création de la Région, le territoire est encore profondément marqué par une dualisation sociale, spatiale et environnementale qu’il importe de combattre. Il s’agit d’une part, de réévaluer la détermination de l’Espace de Développement Renforcé du Logement et de la Rénovation (EDRLR) mis en place par les PRD précédents, afin de garantir l’effet des investissements publics dans les zones les plus défavorisées : le PRDD propose la définition d’une nouvelle Zone de Rénovation urbaine (ZRU). Il s’agit, d’autre part, de pallier le manque d’espaces verts. Outil 1La Zone de Rénovation urbaine La zone prioritaire de rénovation a été définie dans le premier PRD sur base d’une analyse de l’état de dégradation du patrimoine immobilier. Cette zone a fait l’objet de légères adaptations lors du PRD de 2002 suite à une analyse de terrain des quartiers qui avaient connu une mutation grâce à la présence d’une population ayant des revenus plus élevés qui y avait réalisé des travaux de rénovation conséquents. La Région a décidé d’actualiser cette zone, en prenant en compte des critères socio-économiques en plus des critères relatifs à l’état du bâti et des logements. Des critères statistiques simples et actualisables ont été retenus pour la définition de la nouvelle zone, sur base des données par secteur statistique : les revenus (statistiques fiscales), inférieurs au revenu médian par déclaration (actuellement de 17.296 Euros) le taux de chômage (Actiris) supérieur à la moyenne régionale (actuellement de 20,34 %), la densité de population supérieure à la moyenne régionale (actuellement de 6.617 habitants/ km²). Il s’agit donc d’une différence radicale par rapport aux critères anciens, qui se basaient uniquement sur la qualité et l’âge du bâti. Une enquête de terrain complémentaire, comprenant le relevé de l’état extérieur de 17 000 bâtiments, et des caractéristiques des quartiers, a permis de corriger certaines anomalies : par exemple, les quartiers des Squares Marie-Louise et Ambiorix cumulaient les 3 critères de précarité, alors que cette situation est due au fait que de nombreux résidents européens ne sont pas soumis à l’IPP en Belgique. Il a également été tenu compte de la nécessité de faire une zone homogène dans la partie centrale : ainsi, des secteurs de faible densité de population ont été retenus parce qu’ils cumulaient les 2 autres critères de précarité (chômage et revenus), comme le secteur des Abattoirs à Anderlecht ou des Industries à Molenbeek. La situation des quartiers « ascendants » comme celle des quartiers « en déclin » a ainsi été prise en compte, puisqu’on peut observer des évolutions : certains quartiers sont sortis de la zone, alors que d’autres y ont été intégrés. Il parait toutefois difficile de moduler les subsides selon le degré et la typologie de dégradation dans l’espace et dans le temps : le principe de concentration des aides et des programmes doit permettre aux zones en difficulté de bénéficier d’une politique de discrimination positive. Les programmes de contrats de quartier durable sont d’ailleurs appelés à s’élargir et se diversifier. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Du côté Nord, l’immeuble G sera démoli pour être remplacé par un bâtiment de logements s’ouvrant vers la rue Montagne de l’Oratoire, et un immeuble de gabarit élevé sera construit en face, de l’autre côté de l’esplanade. 80 La superficie de la zone prioritaire éligible aux politiques de rénovation urbaine passe de 1.429 à 1.886 ha, notamment suite à l’ajout de secteurs peu peuplés actuellement mais destinés à voir leur population augmenter (comme le secteur des Abattoirs ou Tour et Taxis). Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La ZRU intègre un certain nombre d’îlots situés à la proximité immédiate de la zone délimitée par l’analyse qui offrent plus de potentialités en matière de développement urbain, notamment par la présence de foncier maîtrisable, et dont la requalification peut avoir des impacts positifs sur les quartiers environnants qu’elle permet notamment de dédensifier. Sur la carte, on peut voir les différences entre l’EDRLR (en bleu) et la nouvelle ZRU (en jaune). La zone de rénovation urbaine - ZRU ZRU : Secteurs statistiques présentant des difficultées au niveau du chômage et/ou du revenu et/ou de la densité + Zones stratégiques : Tour et Taxis, Gare de l'ouest, Gare du Midi + ZEMU Bassin de Biestebroeck EDRLR zones d'industrie urbaine principaux espaces verts chemin de fer eau limites communales Urbis V2010.Q2 - sept.2013 Outil 2Combler le déficit d’espaces verts dans les quartiers denses Le PRDD divise le territoire régional en 3 zones : partie centrale de la région considérée comme zone de verdoiement prioritaire, dans laquelle la création de nouveaux parcs publics sera réalisée lors de la réurbanisation des grandes zones stratégiques (Tour et Taxis, porte de Ninove, Tivoli,…), ceux-ci se faisant aussi au bénéfice des quartiers avoisinants. La deuxième couronne considérée comme zone de renforcement du caractère vert des intérieurs d’îlots. Cette zone va également faire l’objet de grands projets d’urbanisation liés à l’essor démographique. Des grands espaces verts publics y seront systématiquement prévus (Reyers, Josaphat, Heysel,…). Une 81 La zone de protection de la ville verte de seconde couronne dans laquelle on veillera à la préservation STRATÉGIE 4LA VILLE DE PROXIMITÉ OU LE DÉVELOPPEMENT MOSAÏQUE Outil 1fonder l’identité locale La ville de proximité est structurée autour des noyaux d’identité locale et d’un réseau dense de transports publics, offrant une mixité fonctionnelle et une qualité de vie (équipements, logements, espaces publics et espaces verts) à l’échelle des quartiers. Les noyaux d’identité locale sont l’élément structurant de la ville de proximité. Ce sont des lieux identifiés par les habitants comme une centralité locale représentative du quartier. Ils ne doivent pas être considérés Noyaux d’identité locale Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 du caractère vert, celui-ci n’étant par ailleurs pas incompatible avec la densification de l’habitat. 82 comme une limite géographique stricte mais comme un centre de focalisation de la vie locale. Ces lieux sont à renforcer d’un point de vue identitaire et à qualifier d’un point de vue physique. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La qualité de l’espace public ouvert et inclusif et sa dédicace aux plaisirs de vie urbaine à l’échelle du piétons sont posées en exigence par le PRDD. Ces centralités locales doivent permettre à la population d’avoir accès à des biens, des équipements (écoles…) et des services de proximité. En conséquence, ce sont des lieux où le confort du piéton doit être privilégié par rapport aux autres modes de déplacements. Les limites de ces noyaux ne sont pas strictes. L’objectif est d’améliorer la qualité de l’espace public, d’offrir les aménités urbaines nécessaires à la vie de quartier et de concentrer les investissements publics pour atteindre une obligation de résultat, en s’adaptant aux spécificités locales et aux besoins à satisfaire. Ces noyaux d’identité locale ont été déterminés en fonction de plusieurs logiques complémentaires : les centres anciens définis dans PRD de 1995, les cœurs des liserés de noyaux commerciaux, les lieux et places où se tiennent des marchés, la présence d’équipements importants ou d’ensemble d’équipements importants, la présence de la maison communale, un espace public ou un espace vert important en termes d’usage par les habitants. Action prioritaire : Pour mettre en œuvre la stratégie de la « ville de proximité », il conviendra d’identifier, avec les Communes concernées, les noyaux d’identité locale dont les qualités fonctionnelles, urbanistiques, architecturales ou esthétiques sont insuffisantes, et définir avec elles un programme d’action, le cas échéant, au sein de leur Plan communal de développement. Une plate-forme spécifique sera mise en place, avec les responsables de l’aménagement du territoire (AATL), de la mobilité (Bruxelles Mobilité), de l’environnement (Division service espaces verts de Bruxelles Environnement) et du dynamisme commercial (Atrium). Outil 2Le maillage piéton comme trame de la ville mosaïque L’objectif est d’améliorer le confort global des piétons par la création d’un réseau piéton continu et finement maillé. Ce maillage piéton est composé pour l’essentiel de rues « ordinaires » irrigant le tissu urbain, en sélectionnant simplement parmi les rues de Bruxelles celles qui offrent des cheminements intéressants – de par leur situation, des lieux qu’elles relient, des activités qu’elles supportent ou du bâti qui les borde – et méritent donc une attention et des moyens particuliers. Les cheminements piétons empruntent également les parcs linéaires et le maillage vert, la promenade verte notamment. Il a également été tenu compte de l’activité commerciale animant les rues bruxelloises et dessinant des parcours naturellement privilégiés par le piéton. De même, le maillage piéton s’intègre aux Itinéraires cyclistes régionaux (ICR) existants. Là où c’est possible, le maillage piéton concorde avec le maillage ICR. Enfin, le maillage piéton permettra de valoriser particulièrement le riche patrimoine disséminé à travers la ville car celui-ci n’est pas uniquement concentré sur les espaces monumentaux les plus prestigieux. Le maillage piéton pourra devenir un véritable guide de parcours touristiques pour ceux qui veulent s’écarter des sentiers battus et découvrir la beauté cachée des différents quartiers de Bruxelles. La mise en œuvre du maillage piéton et les mesures prises pour rendre la ville cyclable sont essentielles pour permettre le changement des habitudes quotidiennes et faire des modes de déplacements actifs un comportement quotidien et naturel à l’échelle du quartier. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 83 84 Levier d’action n°2 Construire le paysage, la nature en réseau Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La présence et la qualité de la nature en ville revêtent une importance fondamentale dans le PRDD. Différentes stratégies territoriales sont mises en œuvre, encadrée par une vision structurante d’organisation en réseau de la nature en ville. L’évaluation des incidences du PRDD sur l’environnement montre que l’essor démographique, s’il n’est pas maîtrisé dans ses dimensions territoriales, risque d’exercer une pression dommageable sur l’environnement naturel et sur la qualité de ville verte de la région bruxelloise. Les stratégies adoptées par le PRDD visent, d’une part, à conserver, renforcer et mieux répartir sur le territoire les ressources vertes de la Région et d’autre part à mieux les intégrer à la vie quotidienne des habitants. 3 stratégies sont développées pour répondre à ces objectifs : le maillage vert, la mise en valeur des espaces ouverts et l’intégration environnementale des espaces publics, la préservation de la bio-diversité. STRATÉGIE 1 LE MAILLAGE VERT Le maillage vert est une stratégie intégrée pour le développement qualitatif et quantitatif des espaces verts, de l’environnement et du cadre de vie urbain en général. Il participe également à la préservation de la capacité du système urbain à répondre aux phénomènes de réchauffement climatique. Les fonctions du maillage vert sont multiples : socio-récréative, écologique, environnementale, paysagère, culturelle et patrimoniale ; assurant ainsi un cadre de vie de qualité et utilisant la nature comme ressource intégrée à la vie urbaine. Pour se faire, il se développe également via des maillages stratégiques comme le maillage jeux, le maillage socio-récréatif, le maillage bleu et le maillage écologique. Les priorités régionales concernant le maillage vert sont les suivantes : renforcer et mettre en œuvre le maillage vert comme stratégie intégrée de développement des espaces verts ; développer les maillages stratégiques dans le cadre commun du maillage vert ; relier le maillage vert bruxellois aux territoires extérieurs à Bruxelles (repris dans la partie I). Au-delà des frontières administratives de la Région, le maillage vert doit se raccorder aux espaces ouverts hors Région bruxelloise pour assurer les continuités hydrographique, du réseau écologique, du réseau de promenade et de mobilité active ainsi que la cohérence des paysages. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 85 Outil 1Le maillage vert adapté aux zones de verdoiement Zone de verdoiement prioritaire - A Dans cette partie centrale et dense de Bruxelles, il existe un déficit important d’espace vert public et privé alors que la densité d’habitant est forte, ce qui rend le besoin social et environnemental d’espace vert particulièrement prégnant. Il est donc nécessaire, autant que possible, de créer de nouveaux espaces verts, notamment par la mise en valeur des espaces résidentiels, des intérieurs d’îlots, des toitures, des façades, ... Renforcement du caractère vert des intérieurs d’îlots - B La 1ère couronne de Bruxelles se caractérise par une densité du bâti relativement élevée avec des intérieurs d’îlots plantés ou offrant un potentiel de verdoiement. Cette précieuse caractéristique doit être préservée et renforcée en évitant les minéralisations des îlots encore verts et en assainissant et plantant les îlots encombrés de construction. Protection de la ville verte de seconde couronne La 2e couronne de Bruxelles présente un tissu bâti « poreux » et inscrit dans un environnement vert globalement de qualité. Il est essentiel que les processus de densification ne détruisent pas ce caractère et cette qualité du cadre de vie. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 86 Si l’objectif global concerne le maintien de la superficie d’espaces verts accessibles par nombre d’habitant nonobstant la densification de l’habitat qui va intervenir dans les prochaines années et qui est indispensable pour faire face à l’essor démographique, l’enjeu consiste à moduler les stratégies en fonction des spécificités du cadre urbain. Il s’agit de viser à la fois un maintien quantitatif et une amélioration qualitative du verdoiement. Dans les quartiers centraux et de première couronne où le déficit des espaces verts est le plus important et la création de nouveaux espaces verts reste un objectif fondamental (voir stratégie 1, outil 3 Rééquilibrer le territoire). En seconde couronne, l’offre en espaces verts est globalement satisfaisante. L’enjeu est donc de préserver cette qualité sachant qu’une densification du bâti est à prévoir qui amènera à une demande accrue pour ce type d’espace. Actions prioritaires : XXCréer de nouveaux espaces verts dans les quartiers déficitaires en s’appuyant sur les projets urbains dans les zones stratégiques, notamment de nouveaux parcs publics dont un parc de 10 ha à Tour & Taxis et sur la ligne 28 dans un réseau de parcs de 20ha, le jardin Péchère à la Cité administrative, un parc urbain sur le site de Reyers, un espace vert et récréatif sur Beco Ouest, des espaces verts sur les sites de la Porte de Ninove, Josaphat, Gare de l’Ouest, l’ex Otan, à terme Mabru,… XXOptimaliser les différentes fonctions: Le maillage vert vise à optimaliser et à intégrer au mieux les différentes fonctions dans un espace donné selon des proportions qui dépendent du contexte urbain et des nécessités locales. De par les services que rendent les espaces verts sur les plans environnemental (régulation des cycles de l’eau, du carbone et de la température, amélioration de la qualité de l’air, protection des nappes phréatiques, protection des sols), social (récréation, lien social, santé,…) culturel, esthétique et économique, il y a lieu de considérer les espaces verts comme un équipement urbain. XXAméliorer l’intégration du maillage vert dans l’espace urbain et le compléter : Les espaces verts ne sont pas des espaces indépendants du contexte urbain. Ils sont connectés à des éléments qui ne peuvent être strictement considérés comme des espaces verts mais qui viennent en complément et en support, par exemple les intérieurs d’îlots, les voies de chemins de fer, le réseau viaire, les espaces résiduels,… XXAméliorer les liens qui forment le maillage vert: Un principe fondateur du maillage vert est de rechercher et de créer des continuités entre les espaces verts pour les assembler, autant que faire se peut, en réseau. L’intérêt de réaliser ces continuités est de renforcer mutuellement les services offerts par les espaces particuliers. Ainsi, entre autre, on optimalise l’offre en promenade et de mobilité douce, on favorise la biodiversité et on donne une structure, une cohérence et une lisibilité à la ville. Il convient donc d’améliorer les connexions entre les espaces verts par la mise à profit des espaces associés aux voies de communication et aux bâtis comme éléments de liaison. Outil 2Les maillages stratégiques Dans un contexte urbain de forte interférence entre les constituants, le maillage vert implique, de par ses objectifs, une intégration de différentes stratégies qui ont chacune leur propre domaine d’intervention et leur spécificité. Il s’agit du maillage socio-récréatif intégrant le maillage jeux, du maillage écologique et du maillage bleu. Géographiquement et fonctionnellement, ces maillages se superposent largement, un même espace pouvant participer de ces différents maillages qui rentrent dès lors en synergie. Des situations de concurrence peuvent cependant exister et exiger la recherche d’équilibre adéquat. Enfin, ces maillages contribuent tous ensemble à créer un paysage urbain donnant une identité à la ville et un ancrage culturel et patrimonial à ses habitants. Ce maillage vise en particulier à satisfaire une large gamme de fonctions socio-récréatives (promenade calme ou sportive, la rencontre sociale, la détente, la quiétude,…). Il s’agit de multiplier l’offre pour que tout habitant dispose d’un espace vert de qualité près de son lieu de vie. Outre la création de nouveaux espaces, le maillage socio-récréatif s’attachera aussi à valoriser les espaces existants. La fonction ludique fait l’objet, vu son importance et ses spécificités, d’une stratégie particulière. Ce maillage jeux vise à accroître, à équilibrer et à dynamiser les fonctions ludiques dans l’espace public, particulièrement en milieu dense, en vue de répondre plus adéquatement à la demande d’un public jeune grandissant. Des équipements de dimension régionale sont également prévus. Une attention particulière est de veiller d’une part à la bonne intégration paysagère des équipements et d’autre part de stimuler des aménagements qui, sans que des équipements spécifiques n’y soient installés, permettent de jouer (par ex. une simple pelouse permet les jeux de ballon). 2. Le maillage écologique Ce maillage vise à préserver le milieu naturel, à assurer la diversité et la richesse des écosystèmes et leur fonctionnement dynamique. Il forme un ensemble cohérent et est constitué d’éléments naturels et seminaturels du territoire régional qu’il est nécessaire de conserver, de gérer et/ou de restaurer afin d’assurer le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des espèces et habitats naturels d’intérêt communautaire et régional. La lutte contre les espèces invasives visant à réduire les foyers présents dans la région contribue également à cette politique. 3. Le maillage bleu Ce maillage constitué des rivières, étangs et zones humides vise à reconstituer le réseau hydrographique de surface largement morcelé par l’urbanisation. Améliorer et rétablir les fonctions du réseau de surface (capacité d’auto-épuration, rôle d’exutoire local des eaux de pluie et de ruissellement, régulation de la température) constitue un des volets importants de la politique de la gestion de l’eau à Bruxelles. Cet objectif doit être bien sûr accompagné d’une politique efficace de gestion de la qualité de l’eau (maîtrise des rejets polluants, lutte contre l’eutrophisation,…). Le rôle des nouvelles rivières urbaines dans la gestion écologique de la ville et la lutte contre les inondations est également à valoriser. De plus, le rôle des espaces verts dans la gestion de l’eau et la lutte contre l’imperméabilisation des sols (infiltration, tampon et ralentissement des écoulements) peut être optimalisé par l’aménagement de bassins de rétention et d’infiltration ou de zones de débordement. STRATÉGIE 2LE RENFORCEMENT DE L’INTÉGRATION ENVIRONNEMENTALE DES VOIRIES RÉGIONALES Les voiries régionales sont celles qui structurent le plus fortement le paysage régional, de par leur taille et leur influence sur l’organisation urbaine. Elles doivent être repensées pour favoriser une meilleure intermodalité avec les transports en commun et afin d’offrir un espace de qualité à la mobilité active piétonne et cycliste et les réaménagements sont une opportunité pour renforcer l’élément vert, les faire mieux participer à la vie sociale des quartiers et contribuer à l’amélioration du cadre de vie en général. Le PRDD retient prioritairement la nécessité de renforcer l’intégration environnementale sur les voiries suivantes : le boulevard du Centenaire ; tous les boulevards et avenues formant la Moyenne Ceinture ouest, depuis l’avenue Houba de Strooper jusqu’au Parc des Etangs à Anderlecht ; le boulevard Léopold II ; l’ensemble des boulevards et avenues constituant la Petite Ceinture autour du Pentagone ; la rue de la Loi ; 87 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 1. Le maillage socio-récréatif et le maillage jeux 88 le boulevard Léopold III ; l’ensemble des boulevards formant la Moyenne Ceinture Est, entre le boulevard Léopold III et le Bois de la Cambre ; l’avenue de Tervuren ; l’avenue Louise. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’aménagement des boulevards du Centre (Anspach, Max et Jacqmain) répondra aux mêmes objectifs et sera mené en collaboration avec la Ville de Bruxelles. STRATÉGIE 3 LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ Il s’agit de mettre en place une politique qui préserve les espaces verts, réservoirs de biodiversité, de lutter contre leur fragmentation et de renforcer leur connectivité. Outil 1Les zones de protection et revalorisation des sites semi-naturels Les sites semi-naturels sont d’une importance stratégique majeure et d’une grande valeur patrimoniale, sociale et écologique. On assiste à une densification du logement à leurs abords, avec pour conséquence une utilisation accrue du public de cette disponibilité d’espace vert. Dès lors, il est essentiel d’assurer une gestion adéquate, respectueuse et suffisante de ces espaces de manière à préserver, voire d’améliorer leurs qualités intrinsèques tout en supportant la pression d’un public de plus en plus nombreux. Le PRDD identifie les zones au sein desquelles la protection environnementale doit être appliquée. Outil 2Les zones de renforcement de la connectivité du réseau écologique Le fonctionnement du réseau écologique et sa capacité d’accueil de la biodiversité sont actuellement limités par diverses interruptions et barrières entre les sites ainsi que par le manque de corridors et de sites relais. Des corridors écologiques devraient ainsi être instaurés ou renforcés, en particulier entre les sites Natura 2000, en s’appuyant sur les infrastructures existantes tels que les parcs publics et la Promenade Verte, la mise en œuvre du maillage bleu, les espaces verts privés dans les quartiers résidentiels et les intérieurs d’îlots, les friches ainsi que les espaces verts associés aux voiries et autres infrastructures de transport. Le PRDD identifie les zones qui doivent faire l’objet d’un renforcement de la connectivité du réseau écologique. Le PRDD détermine à la fois des zones prioritaires pour le redéploiement de l’emploi et particulièrement de l’emploi local et des pôles de développement favorisant la concentration d’acteurs économiques soit sous forme de pôles d’activités économiques caractérisés par leur rayonnement vers l’extérieur, soit sous forme de « clusters » d’entreprises complémentaires, avec les bénéfices engendrés par leur proximité. La mise en liaison de ces pôles de développement entre eux constitue l’armature territoriale qui en renforce l’importance et les potentialités de développement. Les zones d’industrie urbaine constituent les zones privilégiées de développement d’activités économiques et d’emplois. Elles devront être densifiées et urbanisées à cet effet. Outre le renforcement des zones d’industrie urbaine, le PRDD prévoit : développement de zones mixtes favorisant l’emploi compatible avec les activités urbaines et en liaison avec la satisfaction des besoins des habitants (ZEMU et ZEUS) ; le le développement de zones de stimulation de l’emploi local ; la mise en œuvre d’axes de développement économique qui encouragent la localisation préférentielle d’entreprises sur certains territoires, en fonction du type d’activités qu’elles développent ; création d’axes de développement touristique et culturel qui visent à la mise en réseau des attractions principales ; la la mise en œuvre d’une structure commerçante hiérarchisée qui favorise un développement équilibré d’une offre commerciale diversifiée et permet un accès équilibré aux commerces, pour tous les habitants de la région ; l’armature logistique qui organise l’approvisionnement durable de la ville. STRATÉGIE 1 LE DÉPLOIEMENT DE L’EMPLOI LOCAL Outil 1Les Zones d’entreprises en milieu urbain (ZEMU) Le PRAS démographique a créé un nouveau type de zone, la Zone d’entreprises en milieu urbain (ZEMU). La création de cette zone répond à la nécessité d’envisager une mixité fonctionnelle au sein de zones aujourd’hui monofonctionnelles, et en particulier au sein des Zones d’Industrie Urbaine (ZIU). Une série de zones ont été identifiées comme pouvant potentiellement accueillir une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : elles sont accessibles en transports publics ; elles sont situées au sein ou à proximité de tissus urbains habités et peuvent facilement être rattachées à ceux-ci ; elles ne sont que partiellement bâties aujourd’hui et l’introduction de logements pourrait se faire sans mettre en péril la fonction économique principale ; elles présentent des possibilités d’amélioration qualitative passant par une recomposition urbaine d’ensemble ; les activités économiques qui y sont implantées aujourd’hui ne produisent pas de nuisances rendant incompatibles la cohabitation avec la fonction logement. 89 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Levier d’action n°3 Construire l’armature du développement économique 90 Certaines zones du territoire concentrent plusieurs ZEMU groupées, ces endroits constituent bien évidemment les lieux privilégiés du redéploiement économique du PRDD, il s’agit des pôles suivants : « Quai des Usines » à Bruxelles « Haren » à Bruxelles « Reyers » à Evere et Schaerbeek Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 « Birmingham » à Anderlecht et Molenbeek « Biestebroeck » à Anderlecht « Erasme » à Anderlecht. Au sein des ZEMU, le maintien et le développement d’activités économiques est garanti, mais à la différence des ZIU, la réalisation de programme de logements sera acceptée. Outil 2La Zone d’économie urbaine stimulée (ZEUS) Afin de renforcer les outils destinés à développer l’économie locale et la création d’emplois de proximité, la Région a décidé de se doter d’un dispositif permettant l’octroi d’incitants aux entreprises qui recrutent localement. Dans ce cadre, la Région a donc déterminé un périmètre d’incitation à l’embauche afin de stimuler l’implantation et le développement d’entreprises dans cette zone et de favoriser l’engagement de chômeurs résidant dans les quartiers compris dans la zone. Il s’agit de revitaliser certains quartiers défavorisés qui présentent des caractéristiques de précarité, en encourageant des entreprises qui s’y installent ou qui y sont installées et qui engagent des travailleurs domiciliés dans ces quartiers. Ce dispositif vise : la diminution du chômage des résidents, la lutte contre le travail en noir, la stimulation de l’entrepreneuriat, l’amélioration du contexte socio-économique des quartiers. La Zone d’économie urbaine stimulée (ZEUS) est comprise dans la « zone de développement » admise par l’Union européenne dans le cadre des Fonds structurels pour la période 2007-2013. La délimitation est faite sur base des critères suivants : Un taux de chômage élevé, Un nombre élevé de chômeurs avec un profil d’ouvrier (formation), Un revenu moyen par déclaration bas (niveau de vie), Une disponibilité d’espaces pour l’activité économique. Région 1.089.538 habitants ZEUS 68.447 habitants Taux de chômage (2009) 22,05% 38,80% Part des chômeurs avec profil employé (2011) 47,87% 33,34% Revenu moyen par déclaration (2009) 24.339 € 15.455,40 € Population (1/1/2010) 91 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Cette zone reprend le périmètre suivant : La zone d'économie urbaine stimulée ZEUS Canal Zone de développement Zone de transports et d'activités portuaires Zone administrative Zone d'industries urbaines Principaux espaces verts Bâti Urbis V2010.Q4 -27/06/13 Limites communales 92 STRATÉGIE 2 LES AXES DE DÉVELOPPEMENT Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Outil 1Les axes de développement économique Ces axes relient plusieurs pôles spécialisés dans les mêmes secteurs, avec la volonté d’une mise en réseau intégrée au territoire. Par ailleurs, d’un point de vue urbain et paysager, ce développement économique linéaire s’inscrit le long d’espaces ouverts structurants d’importance dont la mise en valeur est prévue dans le cadre de la politique d’amélioration du cadre de vie (voir Priorité 2, Stratégie 2 Le renforcement de l’intégration environnementale des voiries régionales). Le PRDD vise en effet à rompre avec la logique zonée du développement économique déployé sans considération pour le cadre de vie. Il s’agit : de l’axe du canal, reliant plusieurs pôles caractérisés par la mixité fonctionnelle ; l’axe Gare de l’ouest – Simonis – Bockstael, dédiée aux équipements collectifs et située dans la zone la plus déficitaire en équipements dans le cadre de l’essor démographique ; de de la petite ceinture est, reliant les pôles tertiaires principaux ; de l’axe reliant le campus de la plaine à Reyers, voué à l’économie de la connaissance et les nouvelles technologies ; l’axe reliant Reyers à l’aéroport, consacré au redéploiement d’une fonction administrative internationale spécifique. de Outil 2Les axes de développement touristique et culturel La logique d’axe privilégié est également appliquée au développement touristique et culturel. Il s’agit conjointement : de valoriser les institutions existantes en favorisant un fonctionnement en réseau (offres conjointes, opérations de communication, amélioration de l’accessibilité en transport publics et modes actifs,…) ; de localiser les nouvelles institutions dans un champ propice à leur développement ; de mieux répartir l’offre touristique et culturelle sur l’ensemble du territoire régional, favorisant ainsi le développement des nouvelles polarités ; de mettre en lien l’offre touristique et culturelle bruxelloise avec celle de la proche périphérie. Cette logique d’axe complète le développement de pôles touristiques et culturels existants qui contribuent au développement multipolaire et mosaïque (les alentours de Flagey, le patrimoine art nouveau à SaintGilles, le Wiels,…) STRATÉGIE 3 LA STRUCTURE COMMERÇANTE Le PRDD conforte à la fois la logique de développement en pôles commerciaux hiérarchisés défendue dans le schéma de développement commercial de la Région et la logique territoriale des liserés de noyaux commerciaux du PRAS. Le renforcement de l’hypercentre est une disposition essentielle du développement commercial voulu par le PRDD. Par ailleurs, les études préparatoires au schéma de développement commercial de la région ont mis en lumière le fait que l’offre commerciale bruxelloise est inférieure à la moyenne européenne et qu’un potentiel de nouveaux développements commerciaux sous la forme de shopping center à vocation métropolitaine dans le Nord de Bruxelles existe. 93 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’implantation d’une nouvelle offre devra veiller à ce que les commerces soient complémentaires à l’offre existante dans la Région, conçus comme une offre spécialisée avec un rayonnement qui lui est propre, non concurrentiel de l’existant. La carte ci-dessous reprend : les pôles hiérarchisés du schéma de développement commercial ; les liserés de noyaux commerciaux du PRAS, avec leur hiérarchie ; les pôles de proximité qui complètent la polarité du schéma de développement commercial ; les commerces dont le développement est prévu dans les zones levier (pôles futurs) ; les shoppings centers existants et en projet ; les cheminements à promouvoir entre les pôles. 94 STRATÉGIE 4 L’ARMATURE LOGISTIQUE Les activités logistiques à l’échelle régionale sont principalement localisées sur 3 sites de développement économique : Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 1. Le pôle portuaire La zone portuaire ouvre un accès fluvial sur la ville qui permet d’intégrer Bruxelles dans le réseau de voies navigables ouest-européen et, en particulier, de relier Bruxelles au port d’Anvers. Cette vaste zone a pour vocation prioritaire d’accueillir des activités économiques d’envergure, en lien avec les fonctions fluviales. L’approvisionnement par le port devrait être étendu à l’avenir pour présenter une véritable alternative au transport routier et de ce fait désengorger la ville. Par ailleurs, dans la perspective du développement du pôle logistique de Schaerbeek-formation, cette zone accueille, dans l’intervalle, les grandes fonctions logistiques déjà présentes aujourd’hui. La zone portuaire doit être renforcée au nord du pont Van Praet en rive gauche et en rive droite, de façon à accueillir de manière optimale les activités économiques non compatibles avec l’habitat, dans une logique de valorisation des mètres de quai. La partie centrale du canal (au sud de Van Praet) doit, quant à elle, accueillir les activités économiques compatibles avec l’habitat, et qui utilisent la voie d’eau là où c’est possible. 2. La plate-forme logistique multimodale de Schaerbeek-formation Le site de Schaerbeek-formation présente l’intérêt d’être situé sur une connexion multimodale « Rail (y compris TGV) / Eau / Route ». Cette caractéristique prédestine le site à une vocation de centre logistique. Il y a lieu de comprendre centre logistique au sens large, dans la mesure où les activités qui y seront accueillies à terme intégreront en plus de la manutention de base, les premières activités en aval comme les plateformes de commerce MaBru et le Centre européen des fruits et légumes (CEFL). 3. Un Centre de Distribution Urbaine au centre TIR Le bâtiment du centre TIR sera transformé en CDU du centre-ville et la partie de ses activités actuelles non directement profitables au métabolisme urbain sera transférée à terme vers Schaerbeek-Formation. STRATÉGIE 1 UN RÉSEAU DE NŒUDS DE TRANSPORTS PUBLICS PERFORMANTS, COMME SUPPORT DU DÉVELOPPEMENT La localisation des activités et des fonctions urbaines ainsi que leur accessibilité sont des facteurs essentiels pour la demande en mobilité. Avec pour objectif une mobilité durable, les politiques d’aménagement du territoire s’appuieront sur les nœuds multimodaux de transports publics, actuels et futurs, au fur et à mesure de l’amélioration de leurs performances. Par ailleurs, la création de nouveaux nœuds multimodaux sera envisagée en fonction des besoins de développement urbain. Ces nœuds jouent un triple rôle dans la vision du développement du territoire bruxellois et de sa métropole: Ils permettent d’envisager la densification et l’intensification des polarités urbaines existantes sur un modèle durable de la ville compacte. Les infrastructures existantes structurent en ce sens très fortement le territoire, en proposant une trame pour les déplacements sur laquelle s’est basée la construction de la ville et sur laquelle la construction de la ville doit se poursuivre; La localisation des pôles de développement est largement conditionnée par l’architecture du réseau de transport public dès lors que ces pôles génèrent un flux d’une certaine importance. A leur tour, les développements du réseau définissent de nouvelles conditions de mobilité et de nouvelles opportunités pour le développement territorial; Le développement des nœuds doit contribuer à un développement équilibré socialement et économiquement. Il est donc essentiel que les nouveaux nœuds de transport soutiennent la vision territoriale multipolaire. C’est cette vision qui justifie l’intérêt des projets et les priorités de leur mise en œuvre. Afin d’assurer la réalisation de ces rôles, le réseau de transport public mis en place par le PRDD : est hiérarchisé sur le territoire en répondant à 2 objectifs : la densification du territoire et le développement multipolaire de la ville ; garantit un niveau d’accessibilité minimum et suffisant dans toutes les parties du territoire, en corrigeant les inégalités actuelles ; connecte les pôles de développement avec l’hypercentre et connecte les pôles entre eux ; s’appuie sur le réseau des gares comme lieux des échanges modaux, la complémentarité des modes de transport étant organisée au bénéfice de l’efficacité du réseau. 1. Les objectifs d’accessibilité des nœuds de transport public Les cartes qui suivent représentent l’effet de cette amélioration radicale de la desserte en transport public sur l’accessibilité urbaine, en comparant la situation actuelle aux objectifs régionaux définis aux horizons 2020 et 2040. Les nœuds de transport publics (voir Piorités d’action, Priorité 3, Outil 1 La hiérarchisation des nœuds de transport public) ont été représentés entourés d’une circonférence figurant le niveau de service qu’ils offrent et celui qu’ils offriront aux horizons 2020 et 2040. Leur niveau de service (de 1 « excellent » à 6 « intermodalité inexistante ») est représenté par une circonférence qui croit en fonction du déplacement à pieds acceptable pour s’y rendre. On voit apparaître très clairement les axes de développement du PRDD et les épines dorsales de structuration des territoires. 95 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Levier d’action n°4 Une structure de mobilité durable comme armature du développement urbain Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 96 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 97 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 98 2. L’évolution des réseaux de transports en commun 99 A. L’horizon 2020 Le réseau ferroviaire La présence d’une infrastructure ferroviaire conséquente est un atout pour le territoire bruxellois. Le ferroviaire relevant de la compétence fédérale, la Région favorisera un programme d’investissements visant à valoriser l’infrastructure existante. Ces travaux impliquent la suppression des cisaillements fort pénalisants, des branchements multiples et des derniers passages à niveaux existants, mais aussi l’augmentation du nombre de voies sur des tronçons de ligne opportuns. De manière plus détaillée, l’optimalisation des infrastructures existantes concerne : l’achèvement de tous les travaux en amont de la s gare du Midi et en aval de la gare du Nord, visant à supprimer les cisaillements ; l’amélioration de l’accès à la L28, au sud de la gare du Midi, à partir de la L96 (raccordement 28/4) et à partir de la L124 (raccordement 28/3) ; l’amélioration des accès aux pertuis 2 et 3 de la Jonction Nord-Midi, au départ de toutes les lignes venant du Nord, en direction de la gare du Nord; le raccordement de la L28 à la L50B à la Petite Île, ainsi qu’au faisceau de voies de la gare du Midi ; le doublement et quadruplement partiel des voies, y compris des ouvrages dénivelés pour limiter les cisaillements (croisements de lignes) de la section comprise entre la gare de Jette et le quadrilatère de Bruxelles Nord (Cage aux Ours) ; l’amélioration de la bifurcation de la L26 vers la L36 et la L25 N et aménagement de la courbe de retour de la L26 vers la L36, en direction de la gare du Nord (soulagement du raccord actuel L161 / Jonction Nord-Midi) ; l’introduction de sections à 3 et 4 voies (permettant le dépassement) sur les sections résiduelles à 2 voies (L124 entre Moensberg et Midi et L26 Nord après Josaphat). Ces travaux permettront une meilleure répartition des trains sur l’ensemble de l’infrastructure bruxelloise (Jonction Nord-Midi, lignes 26/28, 161). La Région favorisera la création d’une série de points d’arrêts, principalement sur les lignes 161, 26, 28 et 50A. Ces nouvelles haltes auront pour objectif de renforcer l’accessibilité des pôles de développement et de développer de nouveaux nœuds multimodaux. Des partenariats entre l’ensemble des acteurs concernés seront créés à cet effet, pour favoriser la promotion des haltes, de l’offre ferroviaire et des possibilités de correspondances. L’objectif à l’horizon 2020 sera de compléter le réseau des 39 gares reprises dans le « Schéma RER 2015 », en y intégrant les gares bruxelloises citées dans le Plan Iris 2 (Cureghem, Verboekhoven, Rogier, Lycée Français, Ganshoren-Veroost, Wielemans). D’autres haltes pourront être demandées, en fonction de la concertation avec le Gouvernement fédéral et le Groupe SNCB. Les transports en commun régionaux et métropolitains Alors que la fréquentation des transports en commun bruxellois n’a cessé d’augmenter ces dernières années, les perspectives de croissance restent élevées. Pour rencontrer cette demande et les objectifs du PRDD, le réseau de la STIB se développera sur base des actions prioritaires suivantes : Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Les objectifs d’accessibilité définis par le PRDD constituent l’élément structurant pour le développement des réseaux de transports public. En effet, plusieurs nœuds améliorent leur accessibilité et montent dans la hiérarchie, avec une nette dispersion sur le territoire, en phase avec la stratégie multipolaire du PRDD. Afin de réaliser ces objectifs, tant les réseaux de transport en commun régionaux (STIB, De Lijn, TEC) que le réseau ferroviaire SNCB seront mobilisés. 100 Le réseau de Métro accroîtra sa capacité par : de ces deux lignes ; Le prolongement vers le nord de la ligne nord-sud, de la Gare du Nord à Bordet, en empruntant le tracé dit Schaerbeek dense ; De plus, les réseaux de trams et de bus seront améliorés par l’instauration d’un réseau à haut niveau de service (THSN et BHNS). Cela comprend le renouvellement et l’augmentation du parc de matériel roulant, l’augmentation des fréquences et des programmes d’amélioration des vitesses commerciales. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Le projet d’automatisation des lignes 1 et 5, permettant de doubler les fréquences En termes de nouvelles infrastructures, le PRDD souligne la nécessité d’une amélioration des liaisons estouest de la Région et entre plusieurs pôles régionaux (Tour & Taxis, gare du Nord, Cité Administrative, gare centrale, Flagey, ULB-VUB Delta). Le PRDD retient les projets suivants : Tram 62 : prolongement Bordet - OTAN – Eurocontrol ; Tram 9 : liaison Simonis – Haut de Jette ; Tram 94 : Musée du Tram – Roodebeek ; Tram 71 : Delta-Porte de Namur ; Tram vers Tour et Taxis au départ de la Gare du Nord, via la passerelle Picard, avec entrée sur le site au- delà de la Gare maritime. la reconfiguration de l’axe nord-sud entre la Gare du Midi et Anneessens (tunnel Constitution (pré) Métro, reconfiguration de la station Albert et du réseau de trams entre Albert et Midi, reconfiguration du tracé du Tram 3 entre la Gare du Midi et la future station Constitution (tunnel Constitution Tram) ; Tram 94 : Roodebeek – Marcel Thiry ; Tram 9 : Haut de Jette – Heysel; La réalisation d’un tunnel tram à trois branches accompagnée d’une station, sous la place Meiser Concernant l’évolution de l’offre De Lijn, le PRDD souligne l’intérêt de lignes de trams interrégionales pour autant qu’elles s’intègrent dans une vision partagée de l’aménagement du territoire sur la zone métropolitaine. A cet égard, les outils de concertation développés par la Communauté Métropolitaine doivent jouer un rôle moteur. De manière plus précise, le tracé des lignes interrégionales devra faire l’objet d’une concertation accrue, en intégrant en particulier l’aménagement du territoire, l’économie, l’emploi et l’environnement. Outre la part modale de ces lignes, la desserte des pôles de développement (en particulier le Heysel) et des grands bassins d’emploi (tels que Brucargo et le secteur de l’aéroport de Bruxelles National) permet de dynamiser la navette externe des travailleurs bruxellois vers ceux-ci. Le tracé de ces lignes, leur entrée sur le territoire bruxellois, l’utilisation de l’infrastructure régionale et la localisation de leur terminus devront faire l’objet d’études de faisabilité et d’opportunité spécifiques et conjointes entre les acteurs de la mobilité et de l’aménagement du territoire. B. L’horizon 2040 Le développement de l’offre ferroviaire Dans le cas où la valorisation complète des infrastructures ferroviaires bruxelloises ne permettrait pas d’absorber une augmentation conséquente de l’offre ferroviaire, le PRDD propose d’étudier une vision à long-terme du développement de nouvelles infrastructures et de la rationalisation des haltes ferroviaires, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, en tenant compte de la desserte intra-bruxelloise et sans destruction urbaine. Cette étude partira néanmoins du principe que le développement de l’offre ferroviaire au sein du territoire bruxellois doit être au service de la desserte intra-bruxelloise tout autant qu’au bénéfice des navetteurs. En ce sens, le développement ferroviaire doit à la fois permettre un transfert modal de la voiture vers le rail pour les navetteurs, et fournir aux Bruxellois une offre complémentaire de transports publics. De plus, il sera indispensable que toute nouvelle infrastructure se réalise sans destruction urbaine et qu’elle augmente le potentiel de desserte intra régionale des pôles de développement par les chemins de fer. Un nouveau tunnelier suivant le tracé de l’actuelle Jonction Nord-Midi est dès lors exclu. Les transports en commun régionaux et métropolitains 101 L’amélioration de l’accessibilité des nœuds devra se poursuivre à l’horizon 2040. Concernant le développement du réseau Métro, le PRDD retient la nécessité d’étudier les liaisons suivantes : extension de la ligne nord vers Haren ; extension vers le Sud vers Uccle-Calevoet ou Saint-Job et Fort Jaco ; d’une liaison sur la Moyenne Ceinture Est entre Albert et Schaarbeek-Voyageurs- (Pont van Praet-Heysel) ; automatisation des lignes 2 et 6. Cette liste se complète notamment par les projets relatifs à l’étude d’un plan directeur pour le réseau ferré 2017-2025 tel que défini dans le Contrat de gestion STIB 2013-2017. De même, le PRDD retient la nécessité de l’élaboration d’un plan d’avenir pour le tram à l’horizon 2040. STRATÉGIE 2 AUGMENTER L’IMPACT DES MODES ACTIFS SUR LA MOBILITÉ Afin de rencontrer les objectifs ambitieux du PRDD en matière de réduction des gaz à effet de serre, il convient de privilégier les modes actifs et de les considérer comme un secteur de la mobilité à part entière. Le Plan IRIS 2 a permis de chiffrer un scénario optimum d’évolution des parts modales dans les déplacements. Des objectifs de transfert modal en faveur des modes actifs ont été déterminés, que les politiques de mobilité et d’aménagement du territoire doivent permettre d’atteindre (Voir Partie 2, Chapitre 5, Introduction). Concrètement, il s’agit de faire évoluer les parts de déplacement des modes actifs comme suit : Déplacements à vélo : • 2020 : 12% des déplacements intra-bruxellois et 2% des déplacements des navetteurs seront réalisés à vélo ; • 2040 : 14% des déplacements intra-bruxellois et 4% des déplacements des navetteurs seront réalisés à vélo ; Déplacements à pieds : • 2020 : 30% des déplacements intra-bruxellois et 6% des déplacements des navetteurs seront réalisés à pieds. ; • 2040 : 33% des déplacements intra-bruxellois et 6% des déplacements des navetteurs seront réalisés à pieds. Outil 1se déplacer à pieds Concernant les petites distances, les déplacements à pieds sont souvent complémentaires d’autres modes de déplacement. Il importe de veiller à une amélioration qualitative de la marche à pieds sur tout le territoire régional : via l’amélioration de l’espace public (voir Priorités d’action, Priorité 1, Stratégie 2, outil 2 Les espaces publics comme support de la qualité du cadre de vie) ; la mise en œuvre du maillage piétons (voir Priorité 1, Stratégie 2, outil 2 Le maillage piéton comme trame de la ville mosaique) ; via l’instauration de zones de confort piéton aux abords des nœuds de transport public, dans les noyaux d’identité locale, à proximité des lieux attractifs (lieux touristiques, noyaux commerciaux, via Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 création Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 102 institutions culturelles ou éléments du patrimoine,…). Les zones de confort piéton se font grâce à une maîtrise du stationnement en voirie et grâce à une réduction de l’emprise de la voiture individuelle sur certains espaces publics que le PRDD identifie. Cette piétonnisation, qu’elle soit totale ou partielle fera systématiquement l’objet d’une étude de faisabilité technique et économique et sera réalisée en concertation avec les communes concernées et les riverains, commerçants et habitants. Les compensations en matière de stationnements hors voiries, telles qu’elles sont prévues par le Plan stationnement seront réalisées simultanément à l’instauration d’une zone de confort piéton. Outil 2se déplacer à vélo Les objectifs du PRDD de report modal en faveur du vélo sont ambitieux. Si on constate une tendance lourde d’augmentation des déplacements à vélo pour les déplacements intrabruxellois (de 1,5% des déplacements en 2001 à 4% en 2010), ils sont encore très restreints en ce qui concerne l’usage du vélo par les navetteurs. Le PRDD prévoit d’accroître cette part, compte tenu notamment de l’implantation de pôles d’emploi sur des pôles de développement situés près des limites régionales (Heysel, Josaphat, Erasme,…). L’augmentation des déplacements en vélo se fera : la poursuite du développement des Itinéraires cyclables régionaux (ICR) permettant des déplacements sûrs tant pour les courtes que pour les plus longues distances (voir Priorités d’action, Priorité 3, Stratégie 2 Les modes actifs) ; via la mise en œuvre d’un réseau RER vélo permettant de rejoindre les pôles d’emploi, les nœuds de transport public et les destinations de loisir depuis l’aire métropolitaine (voir Priorités d’action, Priorité 4, Stratégie 3, Outil 4 L’infrastructure dédiée aux modes actifs) ; via via la généralisation de l’usage des vélos en libre-service sur tout le territoire régional. Dans une époque marquée par la globalisation et la mondialisation, on ne peut pas imaginer un plan qui ne tienne pas compte des synergies avec l’aire métropolitaine ni limiter les capacités d’action aux compétences institutionnelles. Il faudra tenir compte des évolutions et projets dans l’hinterland et tenter de dégager des perspectives de coopération avec les 2 autres Régions dans tous les domaines possibles. La question métropolitaine est à l’ordre du jour dans la plupart des pays du monde : aux USA, les métropoles veulent pouvoir traiter directement avec l’État fédéral ; en Europe, les tentatives pour mettre en place des structures de gouvernance et de planification stratégique métropolitaines sont nombreuses : Grand Paris, Communautés métropolitaines de Milan, Barcelone, Lyon,…L’Europe encourage la gouvernance « multiniveau », y compris par un soutien financier aux programmes de coopération. La concertation dispose à présent d’un nouveau cadre institutionnel issu de la sixième réforme de l’Etat, qui crée une « Communauté métropolitaine de Bruxelles » (CMB) en vue d’une concertation en ce qui concerne les matières qui sont d’importance transrégionale comme l’aménagement du territoire, l’environnement, le logement, l’économie et la politique énergétique, la mobilité, la sécurité routière et les travaux routiers de, vers et autour de Bruxelles. Les Régions, toutes les Communes de la Région de Bruxelles-Capitale et des Provinces du Brabant flamand et du Brabant wallon sont membres de droit de la Communauté métropolitaine, de même que l’autorité fédérale. Les communes du Brabant flamand et du Brabant wallon sont libres d’y adhérer. Les Régions concluent un accord de coopération pour fixer les modalités et l’objet de cette concertation. La mobilité requiert une concertation urgente, c’est pourquoi le PRDD détermine cet enjeu comme prioritaire pour la CMB (voir stratégie 3, outil 1 Le Rôle de la Communauté métropolitaine en matière de mobilité). STRATÉGIE 1 UNE CONCERTATION POUR UN DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN DU LOGEMENT ET DU CADRE DE VIE QUALITÉ Outil 1Répartir l’essor démographique et la production de logements Entre 2000 et 2011, la Région bruxelloise a augmenté de 150.000 habitants (15%) contre 61.000 habitants de plus pour le Brabant flamand (6%) et 33.000 habitants de plus pour les arrondissements de Wavre et Nivelles (13%). Les prévisions à 2030 confirment que la croissance sera double à Bruxelles (24%) par rapport aux Brabants (12%). Les mouvements résidentiels montrent un développement plus important du côté sud. La comparaison entre la carte des affectations autorisées par les plans d’affectation des sols des 3 Régions et celle de la situation existante du bâti, réalisées dans le cadre de l’étude « Hinterland », montre que la partie wallonne de la zone métropolitaine offre de très grandes capacités résidentielles par rapport à la partie flamande : de nouvelles urbanisations y sont possibles, sur plus de 6.000 ha.Dans la partie flamande, en revanche, l’augmentation de population se ferait par densification, en utilisant également les zones d’extension de l’habitat (3.850 ha). 103 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 Levier d’action n°5 Construire le développement territorial dans sa dimension métropolitaine 104 Outil 2Produire ensemble un cadre de vie de qualité 1. Les zones de coopération paysagère Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La carte de morphologie paysagère de l’aire métropolitaine fait apparaître le mitage des espaces ouverts dans les zones d’urbanisation autour de Bruxelles qui sont de plus en plus découpées par les développements de la ville diffuse le long des axes de transport et en périphérie des noyaux villageois. La Flandre essaye d’enrayer ce phénomène dans son plan «Vlaams Strategisch Gebied rond Brussel» (VSGB) mais a pris l’option d’une vision défensive des espaces ouverts, en protégeant des éléments fragmentés de ces espaces sans reconstituer de continuités vertes entre eux. La Région bruxelloise pratique depuis le premier PRD une politique de maillage des espaces verts dont les résultats commencent à être visibles. Pour rendre possible un développement durable ambitieux de la zone métropolitaine, la concrétisation d’un réseau continu d’espaces ouverts entre la ville et sa périphérie est indispensable. L’essor démographique engendrera inévitablement une augmentation de la pression immobilière dans toute l’aire métropolitaine. C’est dans ce cadre que l’implantation d’un réseau d’espaces ouverts trouve son sens. Au lieu de considérer les espaces ouverts au sens de la planification traditionnelle comme des « espaces non-bâtis » qui sont en fait des espaces résiduaires ou en attente, ils doivent être transformés en parcs paysagers de niveau métropolitain. Ils fournissent des espaces verts, de la nourriture, de la biodiversité, de l’air, de l’eau, du repos,… et forment un ensemble essentiel à l’équilibre du métabolisme urbain. Cette structure territoriale permet la maîtrise d’une certaine densité compatible avec un cadre de vie agréable et offre également de grandes potentialités pour le développement d’un réseau performant de mobilité active en lien avec la nature, l’agriculture et le paysage. Les espaces ouverts en situation existante de fait qui ne constituent pas des espaces verts au sens strict comme les cimetières et les terrains de sport, peuvent être intégrés dans une politique de regroupement et de renforcement de ces structures. La structure du paysage métropolitain peut être renforcée au départ d’espaces ouverts existants de types différents: la Forêt de Soignes confirme sa position de poumon vert de l’agglomération bruxelloise dont la gestion et l’entretien sont assurés par une collaboration entre les 3 Régions. Le bois constitue un espace central à valeur écologique élevée, et présente également une valeur pour la détente des habitants de toute l’aire métropolitaine. les zones agricoles sont importantes et l’activité agricole ne se limite pas aux zones agricoles des plans de secteur. Les territoires cultivés ou d’élevage peuvent être mis à profit pour la promenade, en les rendant accessibles et utiles à des fins récréatives et de loisir et d’alimentation de la ville. les différentes vallées à Bruxelles et dans l’ensemble de l’aire métropolitaine sont étroitement liées à la présence de zones inondables peu appropriées à l’implantation d’affectations entraînant des constructions. La constitution de zones de rétention de l’eau peuvent constituer un levier au renforcement de structures d’espaces ouverts. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 105 Le PRDD identifie des zones transrégionales de coopération paysagère ainsi que l’objet de la coopération entre les Régions. Il s’agit : de la préservation maximale du caractère naturel et de la liaison des réseaux écologiques, de la priorité aux fonctions publiques ou accessibles au public, de la préservation d’espaces ouverts fonctionnels pour la détente et les modes actifs de déplacement. La réalisation de plusieurs espaces ouverts structurants est également proposée sur le territoire régional. Certains d’entre eux concernent l’échelle métropolitaine, il s’agit du Canal, des parcs linéaires et des accès autoroutiers à la Région, à transformer en parkways. 2. La coopération en matière culturelle et récréative : Sur l’ensemble de la zone métropolitaine, l’offre culturelle, récréative et sportive est impressionnante. De nombreuses infrastructures culturelles, récréatives et sportives bien équipées sont déjà présentes au-delà du territoire régional : les centres historiques comme Leuven et Mechelen; les destinations culturelles : les parcs de châteaux ( Gaasbeek, La Hulpe,…), les sites historiques (Waterloo), les Musées (Tervuren, le nouveau Musée de Louvain-la-Neuve et le Musée Hergé, le Musée M de Leuven,…) ; trois importants centres récréatifs se trouvent dans un rayon de 20 km du centre de Bruxelles: Huizingen (400 000 visiteurs/an), Hofstade (600.000-800.000 visiteurs/an) et les Zoete Waters à Heverlee ; des destinations touristiques : les parcs d’attractions (ex. Walibi 1.500.000 visiteurs/an), Huis van de Toekomst (Vilvoorde), les brasseries et centres de gastronomie ; des destinations « nature » : parcs, bois ; des itinéraires de promenades piétonnes et cyclistes. Cartographie : BUUR Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 106 L’accessibilité et la mise en réseau de ces lieux est essentielle au développement de l’offre touristique au bénéfice de tous les habitants de l’aire métropolitaine. On sait aussi que l’attractivité touristique notamment internationale requiert en outre une dimension critique pour dépasser le tourisme de courte durée et ainsi en augmenter les retombées économiques. 107 STRATÉGIE 2 POUR UN DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN CONCERTÉ DE L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE Bruxelles dispose d’atouts exceptionnels en matière d’attractivité : les classements internationaux la placent en 4ème position européenne (derrière Londres, Paris et Frankfort, mais devant Barcelone, Amsterdam ou Berlin) en matière de facteurs de localisation pour des entreprises internationales, et en 4ème position dans le top 20 des villes où il fait bon s’expatrier. Vu son territoire restreint, cette attractivité rejaillit également sur toute l’aire métropolitaine. Les échanges entre Bruxelles et le reste du pays sont particulièrement importants : plus de la moitié des emplois bruxellois sont occupés par des navetteurs. On peut constater les fortes différences d’emplois bruxellois selon les secteurs: Emploi intérieur en Région bruxelloise par secteur d’activité et lieu de domicile des travailleurs (2011) Industrie RÉGION RÉGION RÉGION TOTAL BRUXELLOISE FLAMANDE WALLONNE 13.688 11.462 9.158 34.308 % BRUXELLOIS 39,9 Construction 19.657 6.115 4.250 30.022 65,5 Commerce de gros et de détail 39.969 17.604 9.068 66.641 60,0 Transports et entreposage 12.297 12.320 7.937 32.554 37,8 Hébergement et restauration 18.671 3.751 2.232 24.655 75,7 Information et communication 15.253 16.053 6.986 38.293 39,8 Activités financières et d’assurance 18.036 32.314 18.549 68.900 26,2 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 20.534 14.876 6.756 42.166 48,7 Activités de services administratifs et de soutien 24.050 10.179 4.358 38.588 62,3 Administration publique 31.135 51.583 24.338 107.055 29,1 Enseignement 26.667 18.138 9.901 54.706 48,7 Santé humaine et action sociale 44.549 18.801 9.671 73.021 61,0 Arts, spectacles et activités récréatives 9.225 3.390 2.346 14.961 61,7 Autres activités de services 10.443 4.423 3.103 17.969 58,1 Divers 37.463 13.101 8.423 58.987 63,5 Total 341.637 234.111 127.076 702.824 48,6 Sources : SPF Economie - DGSIE (EFT), calculs Observatoire bruxellois de l’Emploi Ces dernières années, la croissance a été plus forte dans les Brabant qu’à Bruxelles, vu la disponibilité de terrains pour les entreprises. Mais cette croissance doit évidemment sa source au rayonnement de Bruxelles au niveau international. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 L’accessibilité en transport public et en vélo, notamment à partir des nœuds de transport public augmenterait la fréquentation par un public provenant de toute l’aire métropolitaine, en réduisant nuisances et pollution. 108 1. Le secteur tertiaire Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La vacance locative des bureaux se maintient depuis plusieurs années autour de 10% à Bruxelles alors qu’elle se situe à 30% dans la périphérie. Parallèlement, on constate une forte diminution de l’espace occupé par emploi qui amène une réduction globale des besoins. Cette réduction s’amplifiera encore avec le développement du télétravail. Les développeurs accordent de plus en plus d’importance à l’existence d’une bonne desserte en transports public. Le RER rendra les zones d’emplois bruxelloises plus accessibles et renforcera donc l’attractivité du territoire pour l’implantation des entreprises offrant une densité d’emplois élevée. Au niveau métropolitain, les entreprises devant développer des emplois tertiaires seront de plus en plus intéressées par Bruxelles d’une part et par les lieux de l’aire métropolitaine bien connectés au réseau de chemin de fer d’autre part. Des villes comme Leuven, Mechelen, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Braine-l’Alleud, Waterloo et Aalst peuvent capter des emplois tertiaires, à leur échelle. Ce modèle suppose le monitoring et la maîtrise de la production de nouveaux bureaux à l’échelle métropolitaine et présuppose une concertation quant à l’affectation de pôles de bureaux. Il s’agit en particulier d’initier une concertation quant à l’implantation des bureaux le long du Boulevard Léopold III, tant en Région bruxelloise qu’en Région flamande, afin de concilier les besoins des entreprises en termes de localisation liée à l’aéroport, les impératifs en matière de réduction du trafic automobile et l’amélioration du cadre de vie de la zone au bénéfice de tous les habitants. En effet, pour que l’option soit durable et favorable au développement des deux Régions, il faut impérativement réduire l’offre globale des surfaces de la zone (compte tenu de la vacance importante des bureaux dans la zone de l’aéroport), la relocaliser en fonction de l’accessibilité en transports publics et la spécialiser en fonction de cette localisation, en réservant la proximité immédiate de l’aéroport aux entreprises liées à la logistique aéroportuaire. 2. La logistique et l’industrie Depuis de nombreuses années, la création d’emplois secondaires se réalise fortement en dehors de Bruxelles dans les zonings, sur l’axe du canal et dans quelques lieux spécifiques. Cette tendance est amenée à se perpétuer. En effet, l’inventaire des projets des Régions flamande et wallonne et des disponibilités foncières dans les deux Brabant, mené dans le cadre de l’étude de l’hinterland bruxellois, montre une capacité importante de développement pour les activités économiques et les commerces en périphérie. En matière économique, il y a plus de 1.500 ha disponibles dans la partie wallonne, et 1.200 ha dans la partie flamande. La Région flamande veut développer la logistique au nord et au sud de Bruxelles et veut créer de nouveaux pôles urbains et commerciaux à Vilvoorde (Waterside) et Machelen. Le Brabant wallon développe des zonings ou parcs d’affaires (Braine-l’Alleud, Wavre, Nivelles, Louvain-laNeuve) et des projets de reconversion (Tubize, Mont-St-Guibert…). Bruxelles compte près de 110.000 chômeurs, la plupart peu diplômés. La dynamique métropolitaine de développement industriel et logistique dont on a vu qu’elle se développe hors du territoire régional doit être mise à profit pour mettre les bruxellois à l’emploi, spécialement les moins qualifiés d’entre eux. La politique en matière de logistique mise d’une part sur un transfert multimodal maximal en faveur du rail et de la voie d’eau et sur le transbordement vers des véhicules adaptés au milieu urbain. Une politique de coordination logistique s’impose, au regard des besoins des 3 Régions et des intérêts économiques des secteurs concernés, puisque à brève échéance va intervenir la tarification du trafic par route préconisée par l’Union européenne. Bruxelles développe actuellement un système de transbordement avec une plate-forme régionale située dans la zone portuaire nord et, au minimum, deux plate-formes de distribution urbaine situées respectivement au centre TIR et au quai de Batelage. Pour l’avenir, le développement d’autres centres de distribution urbaine (dégroupage des marchandises) multimodaux peut également se révéler intéressant pour l’organisation de la distribution à destination des supermarchés qui ne disposent actuellement que de centres liés à la route. 109 Dès lors, le PRDD se prononce en faveur d’une concertation quant à un système logistique métropolitain où des centres de distribution urbaine seront planifiés à l’échelle de la métropole, à Bruxelles bien sûr mais aussi dans d’autres endroits (Leuven, Mechelen, Louvain-la-Neuve/Ottignies/Wavre, Waterloo, Tubize, Denderleeuw, Aalst, Willebroek). 3. Le commerce L’offre commerciale actuelle à l’échelle métropolitaine est caractérisée par la situation prédominante de l’hypercentre bruxellois. On constate aussi que plusieurs complexes relèvent de l’échelle métropolitaine du fait de leur taille et de leur pouvoir d’attraction (L’Esplanade à Louvain-la-Neuve, l’offre commerciale de Louvain, la zone autour de Décathlon à Wavre,…). Ces différents centres commerciaux sont partiellement concurrentiels les uns des autres. Une vision métropolitaine du commerce n’existe pas aujourd’hui et n’est pas aisée à mettre en œuvre. Des solutions existent cependant et sont à trouver dans la spécialisation concertée des centres, le marketing concerté et la recherche de complémentarité entre centres commerciaux. Comme pour les bureaux, l’accessibilité et les relations connectées apparaissent comme les conditions les plus importantes du développement. 4. L’économie de la connaissance Des liens avec les pôles universitaires situés à proximité de Bruxelles (Leuven et Louvain-la-Neuve) devront être développés dans une optique commune de renforcement de l’attractivité internationale, afin également d’atteindre une taille critique suffisante pour rester compétitif dans des domaines où la recherchedéveloppement nécessite des investissements lourds (bio-médical, pharmacie, nano technologies,..) 5. Les grands équipements L’implantation du stade sur le Parking C est emblématique de la réussite d’un fédéralisme de coopération. Il sera, en effet, essentiel à la bonne réalisation de ce projet d’établir un plan de mobilité qui réponde tant à l’aspiration de la Région de Bruxelles-Capitale qu’à celle de la Région flamande à desservir ce site de manière optimale. Une concertation est nécessaire tant sur cette question que sur les aspects liés à la sécurité, au cadre juridique ou encore au financement de l’infrastructure. Enfin, la présence d’un club résident nécessitera également des concertations. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 La problématique se pose en termes comparables dans la périphérie, vu la densité de population et l’importance des activités économiques avec besoins logistiques. Cartographie : BUUR Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 110 POUR UNE CONCERTATION MÉTROPOLITAINE EN MATIÈRE DE MOBILITÉ Il est essentiel pour l’amélioration de la mobilité bruxelloise de mener une politique de mobilité sur base de l’échelle métropolitaine. En effet, le phénomène de la navette (ce sont 370.000 navetteurs quotidiens qui se déplacent de et vers Bruxelles) nécessite une politique de mobilité qui dépasse les frontières institutionnelles. De plus, toute politique régionale en matière de mobilité nécessite de tenir compte de l’éclatement des compétences entre les différents niveaux de pouvoirs. Enfin, étant donné le rôle transversal de la mobilité, il est également nécessaire que cette concertation intègre l’aménagement du territoire, l’économie et l’emploi ainsi que l’environnement. Cette partie détaille les éléments principaux de mobilité devant faire l’objet d’une concertation renforcée entre les acteurs régionaux d’une part, et entre les acteurs régionaux et le niveau fédéral. Outil 1Le rôle de la Communauté métropolitaine en matière de mobilité Le PRDD part du constat qu’il n’existe pas de système de transports efficient, sans une autorité publique forte. Dans le cas de l’aire métropolitaine, ce constat souligne la nécessité de parvenir à dégager une vision ambitieuse et commune entre les Régions. Le PRDD suggère que, dans un premier temps, la Communauté Métropolitaine se dote d’un organe permanent composé de représentants des Régions chargé de faire des propositions d’objectifs stratégiques pour les réseaux de transports opérant sur la zone métropolitaine. Ces objectifs concerneront principalement les parts modales visées, la capacité des infrastructures ainsi que leurs tracés. Ces objectifs seront ensuite soumis aux Régions. En ce qui concerne les transports publics, un contrat de gestion métropolitain dédié aux lignes de bus et de trams à tracés interrégionaux pourra également être proposé. Il appartiendra ensuite aux Régions de traduire cela en moyens financiers et opérationnels. Il est cependant fondamental que ces objectifs de mobilité soient liés à une vision commune de l’aménagement de territoire métropolitain. Outil 2L’offre ferroviaire L’évolution de l’offre ferroviaire sur l’aire métropolitaine devra intégrer de manière accrue la concertation avec les Régions et le Fédéral en ce qui concerne : les infrastructures, la localisation des haltes, la définition du plan de transport la commercialisation du service de transport ferroviaire l’information auprès des voyageurs. Cette concertation pourra s’appuyer d’une part sur la Communauté Métropolitaine et d’autre part sur l’entrée de la Région dans les Conseils d’administration du groupe SNCB (Infrabel et SNCB opérateur, filiale RH), prévue par la Réforme de l’État. L’offre ferroviaire sur l’aire métropolitaine intègre aussi bien l’offre de type IC/IR que l’offre de type RER. Les objectifs de l’offre RER ont été définis dans la Convention RER du 4 avril 2003. Il sera également nécessaire de veiller à ce que l’amélioration de l’offre « IC/IR » programmée par la SNCB ne se fasse pas au détriment de l’offre RER, en termes de fréquences et dessertes. Enfin, cette concertation sera menée sans modifier les modalités de financement des chemins de fer, hormis accord spécifique sur un co-financement. 111 Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 STRATÉGIE 3 112 Par ailleurs, la mise en œuvre de l’offre ferroviaire devra faire l’objet de mesures d’accompagnement pour garantir le succès du RER et éviter l’exode de nouveaux habitants et entreprises vers la périphérie, en raison d’une plus grande facilité et performance de déplacement de la périphérie de/vers Bruxelles. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 En termes d’infrastructure, la Région bruxelloise soutiendra un programme d’investissements visant à valoriser l’infrastructure existante. Ces travaux impliquent la suppression des cisaillements forts pénalisants, des branchements multiples et des derniers passages à niveaux existants, mais aussi l’augmentation du nombre de voies sur des tronçons de ligne opportuns. De manière plus détaillée, l’optimalisation des infrastructures existantes concerne l’achèvement de tous les travaux en amont des gares du Midi et en aval de la gare du Nord visant à supprimer les cisaillements et améliorer tant les raccordements que le fonctionnement des 3 pertuis de la Jonction Nord Midi. Ces travaux permettront une meilleure répartition des trains sur l’ensemble de l’infrastructure bruxelloise (Jonction Nord-Midi, lignes 26/28, 161). La Région soutiendra la création d’une série de points d’arrêts, principalement sur les lignes 161, 26, 28 et 50A. Ces nouvelles haltes auront pour objectif de renforcer l’accessibilité des zones de développement et de développer de nouveaux nœuds multimodaux. Des partenariats entre l’ensemble des acteurs concernés seront créés à cet effet, pour favoriser la promotion des haltes, de l’offre ferroviaire et des possibilités de correspondances. L’objectif à l’horizon 2020-2025 sera de compléter le réseau des haltes existantes par la création des haltes ferroviaires suivantes : Cureghem, Verboekhoven, Josaphat, Erasme, AnderlechtCERIA, Ganshoren-Expo. D’autres haltes pourront être demandées en fonction de la concertation avec le gouvernement fédéral et le Groupe SNCB. Dans le cas où la valorisation complète des lignes ferroviaires bruxelloises ne permettrait pas d’absorber une augmentation conséquente de l’offre ferroviaire, le PRDD propose d’étudier une vision à long-terme du développement de nouvelles infrastructures et de la rationalisation des haltes ferroviaires, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, en tenant compte de la desserte intra-bruxelloise et sans destruction urbaine. Enfin, la Région soutient l’établissement d’une liaison ferroviaire entre la Gare du Midi et l’aéroport de Charleroi Brussels South. Cette liaison annoncée depuis longtemps est indispensable pour le développement du rôle international de Bruxelles, au bénéfice du public et des activités sensibles à la maîtrise du coût des déplacements aériens. Outil 3L’offre interrégionale des transports publics régionaux Le développement de lignes de transports publics interrégionales est souhaitable pour autant qu’elles s’intègrent dans une vision partagée de l’aménagement du territoire sur la zone métropolitaine. A cet égard, les outils de concertation développés par la Communauté Métropolitaine doivent jouer un rôle structurant. Afin de favoriser le report modal au bénéfice des transports en commun, toute offre interrégionale fera l’objet: d’une intégration billetique et tarifaire complète, d’une coordination des horaires pour aboutir à une offre intégrée ainsi que d’une information intermodale auprès du voyageur. Il importe de faciliter la vie des usagers, et de rationaliser les chaînes multi-modales par des synergies et complémentarités. De manière plus précise, le tracé des lignes interrégionales devra faire l’objet d’une concertation accrue, en intégrant en particulier l’aménagement du territoire, l’économie et l’emploi. Outre la part modale de ces lignes, la desserte des pôles de développement (en particulier le Heysel) et des grands bassins d’emploi (tels que Brucargo et le secteur de l’aéroport de Bruxelles National) permet de dynamiser la navette externe des travailleurs bruxellois vers ceux-ci. Le tracé de ces lignes, leur entrée sur le territoire bruxellois, l’utilisation de l’infrastructure régionale et la localisation de leur terminus devront faire l’objet d’études de faisabilité et d’opportunité spécifiques et conjointes entre les acteurs de la mobilité et de l’aménagement du territoire. Outil 4La maîtrise de la mobilité routière 113 L’évolution du réseau routier de, vers et autour de Bruxelles devra faire l’objet d’une concertation renforcée, mêlant la mobilité et l’aménagement du territoire. A ce titre, l’accord de coopération de 1991 pourra être actualisé. Le Ring autoroutier (R0) présente un caractère stratégique pour les trois Régions. Outre sa fonction de trafic de destination vers/de Bruxelles (phénomène de la navette), sa fonction de nœud de trafic de transit, est également essentielle. Des études interrégionales, tenant compte du trafic des marchandises et des personnes, menées conjointement entre les Régions, pourront être menées pour analyser les éventuelles options de réaménagement et d’optimalisation du Ring (R0) en vue de solutionner les problématiques de sécurité routière et de congestion, et de répondre aux besoins en mobilité notamment sur les projets d’aménagement du territoire des Régions. Ces études tiendront compte des mesures définies par l’accord du 21 janvier 2011 entre les trois Régions (projet pilote de tarification kilométrique intelligente pour les véhicules légers) et devront permettre d’analyser l’ensemble des scénarios possibles ainsi que les mesures d’accompagnement nécessaires pour maîtriser la croissance du trafic routier (par exemple la mise en place d’une tarification routière intelligente) et/ou en réduire les externalités économiques (congestion) ou environnementales (qualité de l’air, gaz à effet de serre, etc.) de par, par exemple, la promotion de « véhicules propres ». Ces études viendront consolider les objectifs régionaux en matière de mobilité à l’horizon de la réalisation du réaménagement et optimalisation du Ring. En ce qui concerne les principales entrées du réseau autoroutier dans Bruxelles, la priorité sera donnée à un aménagement correspondant à leur statut défini par la spécialisation des voiries et favorisant l’intermodalité. L’objectif est de favoriser leur intégration au milieu urbain ainsi que le report modal au bénéfice des transports publics. 2. La tarification routière Il sera nécessaire de poursuivre l’étude tri-régionale en cours sur le développement de la tarification à l’usage des poids lourds et l’étendre à la « tarification intelligente » à l’usage des voitures particulières. La « tarification intelligente » devrait concerner au minimum la zone RER, dans le but d’éviter des délocalisations d’entreprises et prendre en compte des correctifs sociaux. 3. Le secteur des taxis En vue de limiter les retours à vides – en particulier depuis la zone de l’aéroport- et de résoudre les tensions actuelles du secteur des taxis, des accords transfrontaliers sur le transport en taxi au-delà des frontières régionales doivent être négociés avec les communes concernées et avec la Région flamande, en vue de dégager une solution structurelle. 4. L’offre de Parkings de dissuasion En vue de favoriser une bonne intermodalité, il faudra garantir, par la concertation inter-régionale, la localisation et les modalités d’implantation, de réalisation, d’exploitation et de financement de parkings de dissuasion localisés à proximité de chaque gare RER située à proximité du réseau routier, et ce, sur l’ensemble l’aire métropolitaine.Pour la réussite du projet, il importe que ces parkings soient les plus proches possibles du domicile des navetteurs, sans pour autant créer des nuisances dans les gares situées en zones urbaines. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 1. Le Ring 114 5. L’infrastructure dédiée aux modes actifs Le projet à l’étude d’un réseau express cyclable (RER vélo) dans un rayon de 15 km autour de Bruxelles devra se concrétiser de manière concertée entre les 3 Régions. Sa réalisation sera favorisée en cas de réaménagement d’infrastructure de transport, en recherchant les synergies. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 6. Le transport de marchandises Une étude interrégionale sera menée sur le développement logistique métropolitain, visant à définir la localisation et les modalités de réalisations de centres de distribution urbaine aux abords de Bruxelles, et la spécialisation fonctionnelle des grandes plate-formes logistiques (Brucargo, Cargoville, SchaerbeekFormation, Ruisbroeck,..) STRATÉGIE 4 POUR UN RÉINVESTISSEMENT DE L’ÉTAT FÉDÉRAL DANS SA CAPITALE Bruxelles est à la fois au cœur de l’Europe et au centre du réseau urbain belge. Tant sa position stratégique que son attractivité internationale en font le moteur économique non seulement de l’aire métropolitaine, mais du pays, ce qui justifie un effort financier du fédéral envers sa capitale. En dehors de la problématique générale du financement de Bruxelles et la nécessaire réalisation du projet RER, dans 3 domaines spécifiques, le sous-investissement de l’État s’avère problématique pour la Capitale et son image ; la Région souhaite une concertation avec les instances fédérales pour y apporter des solutions : 1. l’accueil des visiteurs étrangers dans les gares principales bruxelloises : la gare TGV du Midi a bien fait l’objet de travaux pour l’arrivée du TGV (1994) mais n’a pas subi de rénovation globale comme la gare d’Anvers ou la nouvelle gare de Liège. La gare du Nord est elle aussi dans un état lamentable. Dans le cadre du Plan pluriannuel d’investissement de la SNCB (2013 - 2025) des montants ont été réservés pour la rénovation des gares, mais il importe qu’ils soient suffisants et garantis. 2. les Institutions scientifiques fédérales, dont les musées, revêtent une importance cruciale pour l’attractivité touristique de Bruxelles. Si des efforts ont été réalisés pour le Musée de Sciences naturelles, le Musée des Instruments de musique et le Musée Magritte, il reste tout à fait anormal que l’on ait fermé le musée d’art Moderne sans alternative. La Région plaide pour un projet ambitieux, localisé dans la zone du Canal et concerté avec la Région. Les MRAH au Cinquantenaire nécessitent également des travaux urgents de modernisation. 3. la politique immobilière de la Régie des Bâtiments : des bâtiments emblématiques et d’intérêt patrimonial sont en souffrance depuis des années, comme le Palais de justice dont les échafaudages vont avoir 30 ans, et dont l’avenir reste incertain, ou le Conservatoire royal dont certains locaux sont devenus inaccessibles car dangereux. Des négociations sur l’avenir de sites qui seront délaissés par l’Etat doivent s’engager rapidement (prisons de St Gilles et Forest, caserne Géruzet,...) de même que sur l’avenir de bâtiments qui seraient quittés dans le cadre de la rationalisation des surfaces occupées par l’Etat. Plan Régional de Développement Durable • Partie 1 115 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 116 Partie 2 Des politiques sectorielles au service du développement durable Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 117 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 118 En lien avec le « projet de ville » qui propose la vision transversale et territoriale de l’avenir de la Région, le PRDD donne des orientations, suivies d’une série de mesures opérationnelles, dans tous les domaines qui concernent la vie quotidienne des Bruxellois. 119 La partie 2 du PRDD comporte 13 chapitres relevant chacun d’une thématique particulière, à savoir : 1. le logement (« Des logements de qualité pour tous ») ; 3. l’emploi (« Augmenter l’emploi des Bruxellois ») ; 4. l’environnement (« Pour un développement environnemental de la Région bruxelloise ») ; 5. la mobilité (« Une mobilité durable au service des Bruxellois ») ; 6. la rénovation urbaine (« Une politique de rénovation urbaine orientée vers la création de quartiers durables intégrant le socioéconomique et l’environnemental ») ; 7. l’international ( «Bruxelles, métropole internationale et capitale de l’europe ») 8. la sécurité (« Une ville sûre pour tous ») 9. le social (« Une région créatrice de lien social ») ; 10. l’enseignement (« Réaffirmer le rôle de l’école comme base du développement urbain ») ; 11. le patrimoine (« Le patrimoine, le rayonnement d’une identité urbaine ») ; 12. la culture (« Promouvoir l’identité culturelle de Bruxelles ») ; 13. la gouvernance (« Gouvernance et citoyenneté urbaine »). Le contenu de ces différents chapitres complète la vision inscrite dans le « projet de ville ». Certains aspects, par exemple en matière de mobilité, de logement ou d’économie, se retrouvent à la fois dans le « projet de ville » et dans les chapitres thématiques. D’un côté, ils contribuent à la cohérence du « projet de ville » par leur ancrage et leur dimension territorial, ainsi que par leurs liens avec les autres aspects du développement urbain. D’un autre côté, les thématiques exigent un traitement spécifique car elles concourent à la dynamique propre au secteur abordé. Projet de ville et chapitres thématiques doivent donc être lus de manière complémentaire, l’un pour une vision transversale et spatialisée, l’autre pour une vue précise et détaillée de chacun des secteurs de l’action publique. Ces thématiques correspondent à des politiques publiques dont la plupart relève de compétences régionales mais d’autres, comme la culture, l’enseignement, la santé, le social et la sécurité, mettent en jeu d’autres niveaux de pouvoir que le régional, en particulier le Fédéral et les instances communautaires française et flamande, ainsi que bicommunautaire. De plus, toutes ces thématiques concernent également le niveau local et nécessitent donc la mobilisation des acteurs locaux, dont les principaux sont les communes. Les préoccupations des Bruxellois ne peuvent être compartimentées. Il importe, tout en respectant le cadre institutionnel, de proposer une planification globale prenant en compte les interdépendances dont est fait toute vie en société, en particulier dans un contexte urbain. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 2. l’économie (« Déployer la vocation économique de Bruxelles ») ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 120 Chapitre 1 Des logements de qualité pour tous 121 Dès la création de la Région en 1989, la question du logement a été au centre des priorités régionales. Le logement est non seulement un besoin de première nécessité et un droit garanti par l’article 23 de la Constitution belge, mais aussi un facteur d’intégration sociale et territoriale. En effet, un logement décent, adapté aux besoins de la population et financièrement accessible garantit une certaine stabilité sociale nécessaire à la scolarisation des enfants, à la santé, à l’accès au marché du travail, à l’ancrage dans un quartier,… Par ailleurs, une production de logements diversifiée (social et moyen, acquisitif et locatif), répartie de manière équilibrée sur le territoire, peut être un vecteur de mixité sociale et permettre d’amoindrir la dualisation socio-spatiale. Actuellement, Bruxelles est confrontée à une crise du logement, qui se manifeste principalement suite à 2 facteurs : 1. La forte augmentation des coûts du logement sur le marché locatif ou acquisitif privé offrant du logement de qualité, non compensée par une augmentation parallèle des revenus des ménages, entraîne l’éviction de certaines populations de ce marché et un accroissement de leur précarisation ; 2. L a demande de logement public est en forte progression contrairement à l’offre, ce qui ne permet pas de réduire les coûts du logement sur le marché privé. L’accroissement démographique et l’évolution des caractéristiques socioéconomiques de la population bruxelloise (natalité forte, modification de la composition des ménages, immigration internationale, augmentation du nombre de personnes précarisées, exode des classes moyennes et précarisation des emplois) influent sur la demande de logement tant d’un point de vue quantitatif (besoins de plus de logements de manière générale et de plus de logements financièrement accessibles) que d’un point de vue qualitatif (augmentation des besoins en petits et grands logements), ainsi que sur leurs modes d’occupation (location / acquisition). Si le taux de propriétaires a augmenté de 31 % à 40 % de 1981 à 1991, le dernier chiffre disponible (datant du recensement de 2001) indique une stagnation avec un taux de 41 %. Ces évolutions accentuent les difficultés d’accès à un logement pour davantage de Bruxellois. L’enquête relative au budget6 des ménages indique que les Bruxellois consacrent en moyenne 30 % de leurs ressources aux frais de logement, contre 23,5 % pour les Flamands et 24,7 % pour les Wallons. Ce contexte démographique, économique et social entraîne, d’une part, la nécessité de produire plus de logements financièrement accessibles dans un temps limité, et ainsi de trouver de nouveaux moyens, voire de transformer certains outils existants. Il s’agit d’autre part de faciliter l’accession au logement privé en renforçant les moyens existants ou en développant éventuellement là aussi de nouvelles actions. Une véritable politique bruxelloise du logement ne peut toutefois être mise en œuvre sans recettes suffisantes pour mener des politiques volontaristes. Une grande part de celles-ci est encore constituée de l’impôt sur les personnes physiques (IPP) prélevée sur le lieu de résidence. La Région doit dès lors agir sur l’attractivité résidentielle pour attirer et maintenir des ménages contributeurs (notamment les familles avec enfants), et ce dans un objectif sous-jacent de stabilité et de mixité sociale. Elle doit également, dans un contexte contraint budgétairement, mettre en place des politiques d ‘évaluation de son action publique afin d’effectuer les choix les plus efficients entre les différents créneaux d’action et les meilleurs arbitrages financiers en tenant compte des coûts consolidés des différents segments de la politique du logement. 6 INS 2009 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 INTRODUCTION Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 122 La problématique de l’habitat ne se cantonne plus à une dimension proprement liée au logement mais s’élargit aux questions liées à l’offre en équipements (surtout les écoles et les crèches). Si elle veut offrir un logement pour et adapté à tous et maintenir son attractivité, la Région doit mettre en œuvre une politique globale combinant une meilleure accessibilité au logement et un cadre de vie répondant aux attentes de ses habitants. 1 roduire du logement et en particulier P du logement public 123 Bien que la production globale de logements ait augmenté au cours de la dernière décennie (environ 4.000 logements produits par an7), celle-ci n’est pas suffisante pour satisfaire la demande, tant quantitativement qu’en termes d’accessibilité financière. De plus, moins de 10% des logements produits ces 10 dernières années relèvent du logement social ou assimilé alors qu’un ménage bruxellois sur deux se trouve dans les conditions d’accès au logement social, que plus de 41.000 ménages sont inscrits sur les listes d’attente du logement social et que le nombre de ménages paupérisés va continuer à croître de manière significative. La demande de nouveaux logements publics se fait sentir tant dans le secteur du logement social que dans celui du logement moyen. Ainsi on recense, rien que pour les logements SDRB, plus de 13.000 candidats locataires sur les listes d’attente, alors que la production annuelle est de 300 logements par an. La production publique a connu une forte croissance depuis l’existence de la Région et a été diversifiée par la mise en place de nouveaux outils (Contrats de quartiers, Agences immobilières sociales, Plan régional du logement, Prêts Booster,…). Là où elle s’élevait en moyenne à 1.058 unités par an durant la période précédente, elle s’élève depuis 2009 à une production annuelle moyenne de 2.251 unités. Cette hausse est due à une croissance du nombre de prêts du Fonds du logement (de 826 prêts en 2009 à 1.307 prêts en 2012) et à la montée en puissance du Plan régional du logement (en avril 2012, 1.413 logements produits et 98 logements en cours). Le Plan régional du logement concerne actuellement 82 opérations. 13 Communes ont fait appel au Plan pour le développement d’immeubles de logement sur des terrains leur appartenant. Au niveau territorial, 18 Communes ont été concernées par une ou plusieurs opérations du Plan régional du logement. 7 AATL, Observatoire des permis logement n°1, 2011. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 124 De plus, depuis une douzaine d’années, la reconversion de bureaux en logements s’est amorcée et amplifiée dans la Région bruxelloise (en moyenne, environ 350 logements sont annuellement mis sur le marché par le biais de la reconversion de bureaux). Afin de soutenir cette dynamique, un appel à projets pour la reconversion de bureaux inoccupés en logements a été lancé en 2011 par la Région. Le potentiel de reconversion est important : il reste plus d’1,2 million de m² de bureaux vacants, dont 49% sont inoccupés depuis plus de 2 ans8. Par le biais de la modification partielle du PRAS (le « PRAS démographique »), la Région renforce sa politique de production de logements en autorisant le principe de la mixité fonctionnelle au sein de certaines zones monofonctionnelles. Ainsi, des logements pourront notamment être construits dans les nouvelles « Zones d’entreprises en milieu urbain » (ZEMU), parallèlement aux activités économiques et dans les « Zones administratives » où la fonction « logement » devient une affectation principale au même titre que celle du bureau. Dans le cadre d’une adaptation des règles de charges d’urbanisme, la Région a fixé un quota de 15% de logements à finalité sociale dans les réalisations immobilières privées, modulables en fonction des besoins et du contexte communal (notamment en matière d’équipements et d’infrastructures) , en veillant à la qualité de l’architecture. Il s’agit d’encourager la production de logements neufs à des prix de vente (ou des loyers) conventionnés. Le nouveau système prévoit également l’imposition de charges d’urbanisme pour les projets privés implantés dans les zones ouvertes au logement par le PRAS démographique. Cependant, la dynamique actuelle de production publique ne permet pas de réduire le hiatus entre l’offre et la demande de logement : malgré une accélération ces dernières années, la production de logements publics suffira à peine à maintenir, à l’horizon 2020, la proportion actuelle de logement public par rapport au nombre total de logements. 8 Chiffres Observatoire des Bureaux n° 29 – Vacance 2011 à Bruxelles, p. 20. 125 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Nombre de logements autorisés par type d’opérateurs en Région de Bruxelles-Capitale (2003-2011) 126 Par ailleurs, les logements sociaux et, de manière plus large les logements existants du parc public sont souvent loin de rencontrer les besoins des ménages. Ils peuvent être trop petits, inadaptés à la composition familiale ou vétustes. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le manque de connaissance du profil des populations immigrantes pose aussi un problème quant à l’évolution des besoins en logements et à l’adéquation par rapport au marché existant. A cela s’ajoute, un taux de rotation du logement social très bas (5%). La mise en œuvre, dès janvier 2013, d’un bail à durée déterminée dans le logement social permettra d’augmenter progressivement ce taux de rotation (à noter que, selon les dernières données, les ménages dont le revenu dépasse plus de 50% le revenu d’admission ne représentent que 1,4%9). Au niveau territorial, la localisation du parc de logement public est peu équilibrée sur le territoire bruxellois. En ce qui concerne le logement social, la proportion varie d’une commune à l’autre, dans une fourchette de 5 à 18%. Les difficultés rencontrées quant à la disponibilité et l’acquisition de terrains compliquent la mise en œuvre d’une politique publique de logement. L’absence « d’aménageurs » publics du territoire permettant de mettre en œuvre la planification urbaine, les lenteurs administratives et les limites de capacités d’exécution des opérateurs (complexité des marchés publics, multitudes d’acteurs,…) sont aussi un frein à la réalisation de grands projets de logements publics. Objectifs Pour pouvoir loger décemment les habitants supplémentaires attendus d’ici 2020, il faudrait produire annuellement entre 6.000 et 7.000 logements publics et privés, dont une importante part de logements financièrement accessibles. Pour cela, la Région doit optimiser les outils de production actuels de logements sociaux et moyens afin d’augmenter le parc de logements à gestion publique et à finalité sociale. Cette production doit mettre l’accent sur le logement à vocation sociale et veiller à un rééquilibrage de la répartition sur tout le territoire bruxellois. En termes d’objectifs, la Région ambitionne d’augmenter le parc de logements tant publics que privés de 42.000 logements à l’horizon 2020 (soit 6.000 logements par an) dont un peu plus de 20 % devront être construits et produits par le public. Sur ces près de 9.500 logements, 60 % devront être accessibles aux revenus sociaux et 40 % aux revenus moyens. Pour répondre à cette énorme demande, la Région doit aussi soutenir tout autre mécanisme de production de logements tels que la reconversion de bureaux ou la réhabilitation de logements au-dessus des commerces. Pour augmenter la future capacité de transformation des bureaux en logement, la reconvertibilité des bâtiments doit être pensée dès la conception d’un projet. Pour faciliter la réalisation de projets publics de logements, la Région doit trouver les moyens de mettre en œuvre une véritable politique foncière afin d’acquérir plus facilement des terrains et d’augmenter sa maîtrise foncière publique. Il s’agit par ailleurs de cibler les territoires susceptibles d’offrir un potentiel de densification plus important (le territoire des « Hauteurs du centre » étant déjà très dense), tout en s’assurant de préserver ou d’augmenter la qualité de vie dans tous les quartiers (par l’aménagement d’espaces verts et d’équipements collectifs, ainsi que par le développement d’aménités urbaines). La carte de la densification de la Région de Bruxelles-Capitale identifie différentes zones où une augmentation de la densité est théoriquement possible, principalement autour des principaux nœuds de communication existants ou futurs (voir Partie I Projet de Ville). 9 Rapport annuel de la SLRB 2011, p. 17 Néanmoins, la production publique stricto sensu de logements ne pourra répondre seule à toutes les demandes. De nouveaux partenariats avec le secteur privé doivent être développés pour accroître la production de logements et notamment de logements à finalité sociale. 127 Enfin, les réponses à la croissance démographique doivent aussi être envisagées à l’échelle métropolitaine. La périphérie bruxelloise doit aussi contribuer à la production de logements, et plus particulièrement du logement social. XXaugmenter le parc de logements en gestion publique, à finalité sociale : ZZplanifier de nouvelles constructions de logements publics dans le cadre du prolongement du Plan régional du logement et accentuer, dans ce cadre, la reconversion de bureaux en logements ; ZZaugmenter la production de logements publics encadrée : rénovation du logement social et construction de nouveaux logements sociaux, créations de logements à finalité sociale par les Contrats de quartiers durables, poursuite du soutien à la rénovation d’immeubles isolés, poursuite et diversification du Plan logement, développement du parc immobilier du Fonds du logement et de la SDRB, AIS,… ; ZZdans ce cadre, mettre en place un cadre financier pluriannuel afin d’amplifier et de diversifier la réponse publique en matière de logement. Le premier cadre pluriannuel portera sur 2014-2017. Cette « Alliance Habitat » portera sur la production de logements sociaux, et moyens, en reconduction des dispositifs actuels du Plan Logement, la rénovation du parc de logement public existant et la construction de logements acquisitifs accessibles aux revenus sociaux via le Fonds du logement. Elle proposera également une un projet pilote d’allocation-loyer aux ménages qui sont depuis longtemps sur une liste d’attente. Les formules de production actuellement en vigueur au travers de la SDRB et des Contrats de Quartier durables seront poursuivies et de nouvelles formules telles le Community Land Trust et la construction de logements publics sur des terrains privés seront développées ; ZZen vue de concrétiser l’objectif de construction de logements publics sur le territoire régional, mettre en place une contractualisation entre la Région et chacune des communes visant à déterminer et à programmer les actions pour atteindre l’objectif régional pour la commune concernée. Dans ce cadre, on examinera notamment les mesures prises et envisagées, la programmation géographique, la programmation dans la durée, le plan financier, la répartition des responsabilités et des apports de chacune des parties prenantes, les critères d’évaluation et les mesures en cas de manquement],… ; ZZencourager les partenariats publics-privés ; ZZencourager les reconversions en logements à finalité sociale, de bâtiments vides obsolètes, actuellement non affectés ou non utilisés en logement, en sanctionnant les inoccupations prolongées ; ZZréaliser le logement social et moyen prévu pour réaliser les objectifs du PRDD en veillant à renforcer la mixité sociale à l’échelle des quartiers ZZrenforcer la production de logements en gestion publique dans les zones où la densification est envisageable, au moyen de différentes stratégies (reconversion, démolition, « remplissage » de dents creuses, subdivision,…) selon le tissu urbain existant ; XXrenforcer le secteur du logement social : ZZmettre en œuvre l’ordonnance concernant la rationalisation des SISP telle que prévue dans l’accord institutionnel visant notamment à réduire leur nombre à maximum 16 sociétés et augmenter l’opérationnalité des SISP en activant et évaluant régulièrement les mesures prévues dans les Contrats de gestion Région-SLRB et SLRB-SISP ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les actions prioritaires sont : 128 ZZse concerter, dans le cadre de la mise en place d’une coopération métropolitaine et/ou dans le cadre de la Communauté métropolitaine, avec les 19 Communes bruxelloises, mais aussi, plus largement, avec les communes de la zone RER pour répartir de manière équilibrée les logements publics et les logements spécifiquement sociaux ; ZZdans la foulée du Plan Régional du Logement maintenir une politique de relance de la construction de nouveaux logements s’appuyant sur une stratégie foncière régionale et concertée du secteur; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZDéfinir et mettre en place une réforme du calcul du loyer répondant aux principes généraux suivants: • poursuivre une politique locative sociale tout en étant attentif à l’équité entre locataires et en veillant à une entrée en vigueur progressive des effets de la réforme pour les locataires actuels ; • pérenniser le secteur (SISP et SLRB) à savoir garantir son équilibre financier et au maintien d’un mécanisme de solidarité au travers de l’apport budgétaire régional ; • aller vers une simplification du calcul du loyer permettant une plus grande lisibilité et une plus grande transparence vis-à-vis des locataires sociaux; • tenir compte des charges dans le montant du coût locatif des logements sociaux et analyser l’élargissement de la notion de coût d’occupation aux investissements économiseurs d’énergie. XXamplifier la maîtrise foncière régionale à moyen et à long termes : ZZmobiliser le foncier des zones stratégiques et des périmètres faisant l’objet de schémas directeurs dans le but de répondre à l’objectif de construction de logements publics ; ZZéquilibrer l’offre sociale de logements dans toute la Région : introduire de la mixité sociale dans les grands ensembles au sein desquels se côtoient des ménages de différentes catégories de revenus, introduire des obligations de construction de logements à finalité sociale dans les grands projets immobiliers privés,… ; ZZrationaliser les outils de la maîtrise foncière dans le cadre de la Plateforme territoriale et analyser la possibilité et la pertinence de créer un fonds de réserve régional pour l’achat de parcelles stratégiques en faveur des objectifs de l’Alliance Habitat 2014-2017 ; ZZutiliser davantage les outils existants, tels que le droit de préemption et le droit d’expropriation ; ZZobtenir des opérateurs fédéraux (SNCB et Régie des bâtiments) une priorité d’achat ; ZZmaintenir le moratoire sur la vente des logements sociaux ; ZZdévelopper les dispositifs anti-spéculatifs dans le cas d’aide publique à l’acquisition ; 2Garantir l’accessibilité financière du logement privé 129 Les loyers et les prix à l’acquisition connaissent à Bruxelles une évolution vers le haut depuis plus de 10 ans. Le loyer moyen des logements bruxellois a augmenté de 5% entre 2010 et 2011, ce qui a pour conséquence un accroissement constant de la part du revenu des ménages consacré au logement. Or, les revenus ne connaissent pas la même hausse. Ce sont, par ailleurs, les loyers les plus bas qui ont principalement augmenté (+ 10% entre 2008 et 201010), accroissant les problèmes sociaux que Bruxelles connaît. Les loyers des grands logements11 ont aussi fortement augmenté (+ 10% entre 2010 et 201112), augmentant les problèmes de logement des grandes familles. Si la Région a mis en place différents systèmes visant à soutenir une plus grande accessibilité au logement (les aides directes aux personnes, le soutien aux Agences Immobilières Sociales, la production de logement acquisitif de la SDRB et les prêts hypothécaires du Fonds du logement), les pouvoirs publics ont très peu de prises directes sur les facteurs déterminants du marché immobilier : la détermination du loyer est libre et aucun outil ne permet actuellement de maîtriser le niveau des loyers sur le marché privé. Quant au parc de logement social ou assimilé, il n’est pas suffisant pour garantir à lui seul l’accessibilité à des logements abordables à tous les Bruxellois. Malgré cette croissance, les prix à Bruxelles, tant à la location qu’acquisitifs, sont toutefois restés inférieurs à la plupart de ceux pratiqués dans les grandes villes européennes. Il est d’ailleurs parfois plus intéressant d’acheter un bien que de louer son logement. La présence des institutions européennes, qui amène une population plus aisée pouvant plus facilement accéder à un logement, tend notamment à accroître les prix de l’immobilier. En l’attente du transfert à la Région de la compétence des baux de résidence principale, la Région a initié en 2013 une expérience pilote en matière d’allocation loyer. Ce projet cible un public spécifique tout en veillant à éviter les effets d’aubaine. L’expérience prendra cours début 2014 et sera évaluée 6 mois après son lancement. Par ailleurs, il existe un gisement de logements inoccupés, principalement concentrés aux étages des immeubles commerciaux. Un nombre important de logements privés sont actuellement vacants (la vacance des logements privés est estimée entre 15.00013 et 30.00014 unités). La Région a amélioré le mécanisme de soutien financier offert aux opérateurs régionaux et locaux pour prendre des biens inoccupés en gestion publique et les rénover (prêts à taux zéro jusqu’à 90% du coût des travaux). Dans le cadre du nouveau Code du Logement, la Région a instauré une obligation pour la Région et les communes de tenir un inventaire des logements inoccupés au moyen notamment des données de consommations d’eau, de gaz et d’électricité. Objectifs La Région doit trouver de nouveaux moyens visant à assurer l’accès pour tous au marché locatif du logement et exercer davantage un effet régulateur ou déflationniste sur le marché locatif privé. L’accession à la propriété doit aussi être facilitée. En effet, être propriétaire reste un objectif dans le parcours d’un grand nombre de Bruxellois. Toutefois, les prix du marché ne permettent plus d’accéder à la propriété pour de nombreux ménages. Il s’agit alors de créer et de promouvoir des logements abordables à l’acquisition. 10 Observatoire des loyers, 2011. 11 On entend par grands logements, les logements de 3 chambres et plus. 12 Observatoire des loyers, 2011. 13 Rapport d’activités IBDE, 2003. 14 Sitex, PRDD 2002. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 130 La maîtrise du marché privé doit aussi passer par une meilleure vision de la situation réelle du logement à Bruxelles, aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif, en termes d’évolution des besoins, des flux des personnes, des changements de baux, des subdivisions,… Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les actions prioritaires sont : XXaider financièrement les locataires à accéder à un logement décent en renforçant les aides existantes et en créant de nouveaux outils : ZZprévoir un encadrement des loyers, au travers de la régionalisation de la compétence relative au bail. Des grilles indicatives de référence de loyers par quartiers seront établies, après consultation des représentants des locataires, des propriétaires et des partenaires sociaux. Ces loyers de référence tiendront notamment et progressivement compte de la qualité énergétique des biens proposés. Dès à présent, le Gouvernement préparera le cadre législatif et réglementaire permettant de valider ces grilles. Le Gouvernement sera attentif aux loyers démesurés demandés par certains propriétaires. ; ZZrenforcer les aides existantes et mieux les articuler (allocation de relogement, aides du Fonds de solidarité du Code du Logement, AIS,…) ; ZZtenant compte des résultats de l’évaluation du projet pilote en cours en matière d’allocation loyer, envisager son extension, en lien avec un encadrement des loyers lorsque celui-ci sera mis en place ; ZZmettre en place un fonds régional mutualiste des garanties locatives ; ZZbaisser les coûts d’occupation d’un logement en lançant une réflexion dans le cadre de la régionalisation de la loi sur les baux suite aux derniers accords institutionnels (adaptation des loyers en cours de bail permettant l’amortissement des investissements PEB, à condition que le coût d’occupation global (loyer + charges soit maintenu) ; XXmettre en place une fiscalité immobilière régionale qui soit plus équitable. Cette harmonisation fiscale sera abordée dans le cadre de la Task force fiscalité et rencontrera l’objectif d’un effet globalement neutre ou positif en termes de recettes. Elle visera tant les droits d’enregistrement que le revenu cadastral qui sert de base à la détermination du précompte immobilier, ce dernier étant déconnecté de la réalité ; XXaider les ménages à revenus faibles et moyens à acquérir leur logement, en renforçant les moyens des acteurs publics : revoir les modalités d’octroi des prêts du Fonds du logement, en visant un objectif annuel d’octroi de 1.500 prêts, soutenir les aides de la SDRB,… ; moduler, dans la foulée de la régionalisation de la compétence, les possibilités de réductions et de crédits d’impôts afférents à la maison d’habitation en fonction d’un critère de sélectivité sociale; XXlutter contre la vacance des logements privés et publics en utilisant davantage les outils existants que sont l’amende ainsi que la possibilité de recourir à une action en cessation, suivant la législation en vigueur, le droit d’expropriation, de réquisition, de préemption et en développant des incitants fiscaux en faveur des propriétaires pour qu’ils rénovent leur bien inoccupé ; XXencourager la réhabilitation des logements vides au-dessus des commerces par un accompagnement personnalisé des propriétaires et locataires et l‘offre de solutions adaptées (prime pour la création d’un accès séparé aux étages …) ; XXrenforcer et étendre les missions de l’Observatoire régional de l’habitat, et en collaboration avec les administrations dépositaires des données telles la Cellule Logements inoccupés, afin de pallier l’absence de recensement et d’avoir une connaissance approfondie de la situation réelle du logement en Région bruxelloise, non seulement en terme de loyers, mais également en termes de stocks de logement, d’identification des logements vides, de qualité environnementale, d’évolution du coût global des loyers, d’évolution des besoins (composition des ménages,…) et de la part du loyer consacré au logement,… et ce par quartiers (tel qu’ils sont définis dans le Monitoring des quartiers) ; XXrecueillir le même type de données à l’échelle de la Communauté métropolitaine. 3 Améliorer la qualité du logement 131 Malgré l’existence de primes à la rénovation et à l’équipement (chaudières, châssis,…) des logements, et malgré d’importantes opérations de mise aux normes et de rénovation du bâti, près 10% des logements bruxellois ne disposaient pas encore en 2001 (dernière enquête socioéconomique nationale) du petit confort de base (salle de bains, toilettes, chauffage,…). Par ailleurs, l’immobilier résidentiel bruxellois est caractérisé par un problème d’inadéquation entre la composition des ménages et le type de logement occupés par ces ménages. Ce phénomène se caractérise aussi bien par une importante sur-occupation (particulièrement présente dans les territoires centraux de la Région) que par une importante sous-occupation des logements. La subdivision des logements, bien qu’elle puisse constituer une réponse aux nécessités de densifier certaines zones du territoire régional, peut s’avérer problématique en cas de divisions excessives en plusieurs petits logements (de nombreuses subdivisions de logement sont encore effectuées de manière illicite du fait d’un suivi et d’un contrôle très variables selon les communes) et au regard des besoins d’une part importante des grandes familles présentes à Bruxelles. Enfin, le parc ancien, qui constitue la majeure partie du parc régional de logements, est peu performant du point de vue énergétique. Or, le chauffage des bâtiments (dont ceux affectés au logement) contribue à quelque 70% des émissions de gaz à effet de serre en Région bruxelloise. La Région s’est emparée de cette question énergétique, en la couplant à celle de la qualité architecturale et à l’enjeu de l’attractivité des quartiers, via son soutien à des projets innovants dans le cadre des Contrats de quartiers durables, des programmes de la SDRB, de la SLRB et du Fonds du logement, ainsi qu’à travers l’appel à projets « bâtiments exemplaires » de Bruxelles-Environnement. Par ailleurs, l’augmentation continue du coût de l’énergie induit une hausse de la part des revenus consacré aux charges énergétiques du logement et une précarisation accrue des populations déjà paupérisées. La hausse du prix des énergies non renouvelables étant certaine à moyen terme15 et non maîtrisable au niveau régional, l’augmentation des charges énergétiques deviendra insoutenable pour les ménages les plus démunis. De plus, les problèmes d’isolation et de salubrité d’un logement peuvent entraîner des conséquences néfastes sur la santé de ses habitants. Objectifs L’amélioration de la qualité de l’habitat a toujours été une priorité de la politique régionale aussi bien pour le logement public (notamment social) que pour le logement privé. La Région, qui a déjà engagé dans ce sens des moyens financiers importants, a pour ambition de remettre à niveau plus de la moitié du parc de logement public, notamment par la rénovation des 1.800 logements sociaux vides et inhabitables en l’état. La désignation d’un Maître Architecte (bMa) et la mise en place d’une cellule d’assistance à la maitrise d’ouvrage confirment la volonté de la Région d’assurer de la qualité architecturale et paysagère des projets publics menés dans la Région. En vue d’atteindre un équilibre entre les 3 piliers de la durabilité que sont le social, l’environnement et l’emploi, la Région doit développer sa politique du logement dans un objectif de réduction de la précarité énergétique. En effet, une réduction ou une stabilisation des charges énergétiques (isolation, chauffage performant d’un point de vue environnemental,…) peut permettre de réduire la charge financière des logements et de libérer des ressources pour les besoins sociaux de base des ménages. Il s’agit alors d’assurer un véritable saut qualitatif en garantissant un niveau de confort, d’isolation et de performance énergétique pour tous les logements, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte écologique et la dépendance énergétique de la Région bruxelloise. 15 En raison des pics de production de pétrole conventionnel (2006), de gaz et d’uranium. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 132 La volonté régionale qui vise à ne pas évincer les populations défavorisées des quartiers rénovés doit être poursuivie. Les politiques de rénovation urbaine doivent s’accompagner de mécanismes permettant notamment d’éviter l’augmentation du prix des loyers après la rénovation des logements. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Pour assurer son développement de manière équilibré sur l’ensemble du territoire, la Région doit aussi trouver les moyens de concilier densification de la ville et maintien de l’attractivité (espaces verts, places publiques,…). Les actions prioritaires sont : XXaméliorer la qualité du logement public et privé : ZZpoursuivre et développer les actions visant à améliorer la salubrité et la sécurité des logements ; ZZrenforcer les instruments de soutien aux opérateurs : bMa, pôle d’expertise à la SLRB … ; ZZdévelopper des statistiques de qualité, notamment énergétique, à travers le cadastre ; ZZveiller au contrôle de l’enregistrement des baux afin d’avoir une meilleure connaissance du marché privé ; ZZintégrer des clauses sociales et environnementales dans les cahiers des charges de production de logement ; XXréduire la facture énergétique des locataires et des propriétaires occupants en poursuivant le soutien aux investissements « économiseurs » d’énergie : ZZviser la stabilisation du coût du logement (loyer + charges) ; ZZdévelopper les structures d’aide technique pour l’amélioration de la PEB des logements existants (Maisons de l’énergie) ; ZZdévelopper les mécanismes de prêt à taux zéro ou réduit (Bruxelles Environnement/Crédal, Fonds du logement) à l‘attention des ménages ; XXaméliorer l’efficacité énergétique dans le logement : ZZmettre en œuvre un plan d’analyse des PEB des logements ; ZZréduire drastiquement la dépendance des logements aux énergies fossiles ; ZZréaliser des études ciblées sur la performance énergétique du bâti ancien afin d’adapter le modèle de calcul de manière appropriée aux différentes catégories de déperdition potentielles de ce bâti disparate. Il s’agit d’étudier la performance de l’enveloppe des différents type de bâtiments pour en distinguer les catégories (ex: logements à valeur patrimoniale, immeubles tour,…) afin d’adapter les recommandations en termes d’économies d’énergie à chacune d’entre-elles ; XXdéterminer une politique cohérente de division des logements à l’échelle régionale qui puisse répondre à la densification de la ville et aux besoins de tous les Bruxellois. 4 méliorer l’offre de logement à destination A de la classe moyenne 133 Dans l’étude réalisée par l’IBSA en 201216, la définition de la classe moyenne se rapporte au niveau de revenus des ménages. En vertu de cette étude, la classe moyenne concerne les ménages qui disposent de revenus compris entre 15.107 et 30.213 euros. Cette définition s’avère en de cà de l’acception courante de la « classe moyenne » Dans le contexte bruxellois, en effet, en se situant dans cette classe de revenus et même dans la tranche immédiatement supérieure, il reste difficile d’accéder au marché acquisitif et même locatif du logement. Depuis une dizaine d’années, la part de la classe moyenne est en baisse (passant de 40% en 1998 à 34% actuellement), par rapport aux catégories de plus faibles revenus, ce qui a pour conséquence d’accélérer l’appauvrissement général de la Région bruxelloise. Cette diminution est due en partie à la modification du contexte socioéconomique de la Région, à la diminution des emplois à qualification moyenne, à l’accroissement des ménages monoparentaux, à la crise économique,… Tous ces facteurs se traduisent par une baisse du revenu moyen bruxellois Il semblerait toutefois que la « mobilité résidentielle », à savoir le départ des populations résidant en Région bruxelloise vers la périphérie (exode urbain), et plus particulièrement des jeunes familles avec enfants, en soit la raison principale. On estime à plus de 10.000 le nombre de personnes qui quittent la Région chaque année depuis 2003. Ce nombre regroupe principalement des ménages à revenus moyens ou supérieurs, mais également plus récemment des personnes à faibles revenus qui ne peuvent plus se loger à Bruxelles. Les motivations sont souvent liées au cycle de vie des populations : alors que beaucoup de jeunes viennent étudier à Bruxelles, nombreux sont ceux qui, après le début de leur vie active, à partir de 35 ans quittent la Région (d’où un solde positif des migrations pour la tranche d’âges des 18-25 ans correspondant à la durée des études puis négatif à partir de 35 ans au moment de l’agrandissement de la famille). Ces départs dépendent aussi fortement des revenus et des possibilités d’accéder à un logement de qualité. En effet, en dessous d’un seuil de revenu déterminé (en dessous de 15.000 euros par an), les ménages n’ayant pas les moyens ni de trouver un logement adapté à leurs besoins du moment (construction de la famille et ses conséquences) dans la Région, ni de déménager en périphérie (car les coûts des transports sont plus élevés) restent dans les quartiers centraux, mais sont contraints de résider dans des logements plus petits et/ou de moindre qualité. Au-dessus du seuil de revenus, les logements urbains restent parfois inaccessibles pour une partie des ménages. Mais certains logements de la périphérie le deviennent à une distance d’autant plus grande que les moyens disponibles sont modestes. A Bruxelles, les loyers augmentant plus vite que les revenus, la périphérie peut devenir plus attractive pour des ménages en recherche d’un certain type de logements à moindre coûts. Les classes moyennes s’installent dès lors hors des frontières bruxelloises à des endroits où les loyers sont moins élevés et où l’accession à la propriété, notamment l’achat de maison avec jardin, est plus aisée. De plus, le prix des maisons individuelles diminuent en fonction de la distance : plus on s’éloigne du centre de la ville, plus les prix sont attractifs. Alors que de nombreux dispositifs régionaux tendent à améliorer la fonction résidentielle, et par conséquent à maintenir les classes moyennes à Bruxelles (production de la SDRB, crédits hypothécaires du Fonds du Logement, primes à la rénovation, primes à l’embellissement des façades, aide à la location et la politique de rénovation urbaine dans sa logique de mixité sociale), d’autres mesures (notamment les aides à la location), 16 Evolution, caractéristiques et attentes de la classe moyenne bruxelloise, Cahier de l’IBSA, décembre 2012. Dans cette étude, l’approche de la classe moyenne est purement économique : elle se base sur une analyse des déclarations fiscales (ménages fiscaux) et prend en compte le revenu total net imposable (soit avant impôts et prestations sociales non imposables comme les allocations familiales). Il ne s’agit donc pas du revenu disponible. Cette source de données comporte d’autres inconvénients: les contribuables non-assujettis ne sont pas pris en compte, de même que les personnes exonérées d’impôts comme les fonctionnaires internationaux. Certains revenus comme les revenus mobiliers n’entrent pas en ligne de compte. Toutefois, c’est la source la plus complète et la plus homogène dans le temps. La «classe moyenne «est celle dont le revenu net imposable se situe entre 75 % et 150 % du revenu médian belge». Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématiques 134 tout aussi nécessaires pour d’autres types de population, ne répondent pas directement aux attentes de la classe moyenne, davantage attirée par l’accès à la propriété. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Objectifs En consommant une grande partie de ses revenus en offre de biens et de services, la classe moyenne est un moteur de dynamisme et de croissance. La classe moyenne représente une part importante des contributions fiscales permettant d’augmenter les ressources financières de la Région et de maintenir une politique sociale et solidaire, encourageant la mixité sociale sur le territoire. Maintenir et attirer la classe moyenne à Bruxelles, et en particulier les jeunes ménages, est par conséquent un enjeu primordial pour la survie sociale et financière de la Région. L’attraction et le maintien de la classe moyenne à Bruxelles passe avant tout par l’accès à un logement de qualité et qui reste financièrement accessible. Il s’agit de veiller à l’adéquation des politiques du logement aux demandes de la classe moyenne. Les actions prioritaires sont : renforcer les outils d’aide à l’acquisition pour sédentariser la classe moyenne à Bruxelles, entre XX autres via les projets SDRB et les outils du Fonds du Logement ; adapter les dispositifs d’aide au logement aux caractéristiques de la classe moyenne : XX ZZétendre jusqu’à 40 ans l’âge requis pour bénéficier des aides au logement destinées aux « jeunes » (actuellement limité à 35 ans), en veillant à un équilibre de l’intervention régionale entre les offres de logements moyen, modéré et social ; ZZveiller, compte tenu des problèmes de définition statistique de la classe moyenne, à l’adéquation entre les plafonds de revenus tels qu’ils sont fixés et la situation économique de la classe moyenne à qui les aides sont destinées dans le cadre des politiques d’aide à l’acquisition d’un logement, en évitant que ces politiques ne bénéficient aux populations disposant de revenus élevés. 5Diversifier l’offre de logements 135 Les évolutions démographiques, les nouveaux modes de vie des populations (immigration, augmentation des divorces et garde alternée des enfants, allongement de la durée des études, vieillissement de la population, colocation,…), et la précarisation de l’emploi entraînent de nouveaux besoins en termes d’habitat et induisent un accroissement de la demande en logements diversifiés et adaptables. Le cadre législatif n’est pas toujours adapté à ce type de besoins (qui sont souvent basés sur des questions liées à l’individualisation des droits sociaux dans un logement collectif). En Région bruxelloise, l’offre locative ne correspond pas toujours à ce type de besoins et les logements non « standards » sont fort demandés entraînant de facto une augmentation des prix du loyer. Le marché du logement public ne répond pas non plus suffisamment aux demandes plus spécifiques, telles que les logements de transit ou l’accueil des personnes handicapées ou des personnes âgées. Concernant ces dernières catégories de population, le maintien à domicile reste un souhait prépondérant, qui implique des adaptations dans la configuration du logement (par exemple, l’accessibilité), mais aussi d’importants investissements dans l’aide à la personne. L’accroissement de la population estudiantine (70.000 étudiants fréquentent les universités bruxelloises) couplée à la pénurie d’offre en logements pour étudiants (du fait notamment de la vente des terrains dont les universités sont propriétaires), entraînent là aussi une tension sur le marché privé et un report de location sur des logements moins adaptés à ce type de population, mais qui ne bénéficient de toute façon pas à d’autres types de locataires. En effet, les étudiants occupent, parfois de manière précaire ou illégale, des maisons unifamiliales subdivisées, ce qui entraîne également et indirectement une montée à la hausse des prix du logement, sans pour autant que la population estudiantine ne soit confortablement logée. De nombreuses formules d’habitat alternatif se développent pour tenter de répondre aux évolutions de la société et aux demandes diversifiées en logements : habitat groupé, habitat intergénérationnel ou « kangourou », occupation collective et temporaire,... Elles résultent surtout d’initiatives privées et restent encore des cas isolés (appel à projets pour la création d’habitats groupés, projets communaux pour personnes âgées ou familles avec enfants à faibles revenus, création d’un « Community land trust », lancement d’une réflexion sur le logement étudiant et affectation de subsides pour la réalisation de 300 logements mixtes par la SDRB, ADIL pour les personnes âgées et personnes à mobilité réduite ou présentant un handicap). Objectifs Développer de nouvelles formes d’habitat, d’accès au logement et de nouvelles formules d’accompagnement des personnes qui visent à adapter le logement aux contraintes économiques que subissent les ménages, ainsi qu’aux évolutions sociologiques de notre société. Diversifier les typologies des logements produits, pour assurer une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins, en fonction de la taille des ménages et du profil de la population, notamment pour les personnes handicapées et les personnes âgées, mais aussi pour les étudiants. Favoriser la mixité typologique des logements en mettant la priorité sur l’aspect intergénérationnel qui a pour objectif de maintenir une certaine forme de socialisation des personnes âgées. Les actions prioritaires sont : soutenir et favoriser le développement de formes alternatives de production, d’accès au logement XX et de type de logement : formules coopératives, mutualisation de l’acquisition, « Community land trust », logements de transit, ,… en mettant en place de véritables dispositifs juridiques, fiscaux et financiers facilitant la mise en œuvre de ce type de projets ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique 136 augmenter l’offre de logements adaptés aux personnes à mobilité réduite et handicapées, ainsi XX qu’une offre de logements à l’attention des personnes âgées : ZZdévelopper les projets d’habitats communautaires et intergénérationnels, via notamment la reconversion des maisons de repos qui ne correspondent plus aux seuils de rentabilité définis pour ce type d’infrastructure ; les partenariats entre les opérateurs publics du logement et les associations actives dans l’aide aux personnes ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZrenforcer ZZfavoriser les partenariats publics-privés pour la réalisation de ce type de logements ; produire du logement étudiant en gestion publique : XX ZZtrouver les moyens de développer des logements adaptés aux étudiants, qui sont abordables en fonction de leur pouvoir d’achat (logements de type « kots »), notamment en résidence universitaire ; ZZmettre en place une agence publique spécialisées dans ce secteur. ZZrenforcer les partenariats avec les universités et les bailleurs privés ; ZZaccroître les dispositifs permettant de mieux renseigner les étudiants sur la recherche d’un logement (par exemple, plateforme « Brik ») ; étudier une amélioration de la fiscalité immobilière afin de mieux favoriser l’accès à la propriété en XX réfléchissant à des avantages fiscaux différentiés suivant les territoires concernés, les catégories de revenus les prix pratiqués et les précompte immobilier en usage ; Poursuivre la concertation permanente entre entités dans le cadre de la Conférence InterministéXX rielle Social-Santé sur la question du Droit au logement pour les publics fragilisés et concrétiser les recommandations du groupe droit au logement approuvées par la CIM, qui visent notamment à mieux articuler vis-à-vis de certains publics fragilisés les actions des opérateurs de la politique régionale du logement et la mise à disposition de services d’accompagnement par les entités communautaires. INTRODUCTION Moteurs de l’économie, centres de services pour les citoyens et les entreprises, lieux de connectivité, les villes attirent, à l’échelle planétaire, une part toujours plus grande de la population et des activités économiques et culturelles. Bruxelles n’échappe pas à cette tendance et c’est sans doute sa chance. Bruxelles est une des Régions les plus riches économiquement et financièrement d’Europe. Son statut international de Capitale de l’Europe en fait un centre d’affaires et de l’économie européenne. Dans ce contexte, Bruxelles a résisté assez bien à la crise financière. Les investisseurs internationaux se pressent tant aux portes de Bruxelles qu’aux marges de la Région. Toutefois, les fractures sociales se sont accentuées par un découplage accru entre la croissance économique d’un côté et l’emploi de l’autre. Les villes sont aussi affectées au premier plan par les grandes mutations socio-économiques, environnementales et financières en cours, avec des conséquences importantes sur les schémas de production et de consommation et sur le marché de l’emploi. Les villes qui résistent le mieux s’avèrent être celles qui combinent différents facteurs tels que : une économie locale forte, basée sur des petites et moyennes entreprises (PME) qui opèrent localement avec des financements propres ; une économie orientée « services » ; une demande intérieure forte ; des investissements importants dans la recherche, la technologie et l’économie de la connaissance, avec une population hautement qualifiée17. Une capacité à maintenir un niveau élevé d’exportations de biens et services Les grandes villes prennent aujourd’hui conscience, chacune à leur façon, de la nécessité de se redéployer pour pouvoir faire face à ces défis, mais aussi pour pouvoir capter les multiples opportunités offertes de redynamiser leurs économies et de renforcer la compétitivité de leurs entreprises en vue d’une relance durable, autour d’un objectif : devenir des « Smart Cities », c’est-à-dire des villes « intelligentes », où le développement économique assure une haute qualité de vie à ses habitants, où la création de richesses s’appuie sur un environnement préservé grâce à une gestion efficace des ressources, et où les infrastructures (transport, énergie, eau, déchets) reposent sur des systèmes qui utilisent les technologies de l’information et des communications (TIC). La durabilité économique ne se résume pas à des aspects technologiques, mais comprend également de nouvelles formes de production et de consommation : services de proximité, circuits courts, cradle to cradle, réparation et récupération,... Cette ambition intervient dans un contexte qui prend en compte le caractère « fini » de notre planète. La course à la consommation alourdit notre empreinte écologique, rendant difficile la perspective même de pouvoir subvenir à l’ensemble de nos besoins (énergétiques, fonciers, agricoles,…) pour les générations futures. 17 Ces constats et certaines des recommandations qui en découlent sont notamment repris dans l’étude du programme européen URBACT sur « l’impact de la crise économique et les réponses développées par les villes pour lutter contre la récession ». Cette étude a débuté en septembre 2009 et fut publiée en novembre 2010. Elle est basée sur une enquête auprès de 131 villes participantes aux projets URBACT, ainsi que de 9 études de cas approfondis. 137 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 2 Déployer la vocation économique de Bruxelles 138 C’est en s’inscrivant résolument dans des choix d’avenir que l’économie bruxelloise pourra fournir les emplois de demain. L’activité économique est au cœur des enjeux de durabilité, en particulier dans les villes. Bruxelles doit être à la pointe de la transition de son économie vers une économie bas carbone. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Il s’agira de relocaliser l’économie au profit des citoyens dont les travailleurs, notamment, en favorisant les activités répondant aux besoins des citoyens, les circuits courts, l’économie de fonctionnalité, l’écologie industrielle (en ayant une connaissance approfondie du métabolisme urbain bruxellois : le principe Cradle to cradle consiste à réaliser des boucles où notamment les déchets d’une entreprise sont les matières premières pour une autre). En outre, une attention particulière sera apportée à investir l’argent de l’épargne dans l’économie réelle afin de participer au financement des PME bruxelloises. Pour développer la capacité de notre Région de résister aux chocs futurs, il sera nécessaire d’investir massivement dans l’efficacité énergétique, ou la production locale d’énergie renouvelable, la production locale de nourriture saine, la gestion des ressources comme l’eau, les ressources primaires et secondaires,…. Pour consolider la performance globale des entreprises de la Région (avec comme objectif le triple bénéfice économique, social et environnemental), la coopération et la synergie entre acteurs publics et privés de la Région seront facilitées, notamment par leur mise en réseau et par des actions communes et concertées. Ainsi, à l’image des autres grandes métropoles internationales, notre Ville-Région doit également se montrer capable de s’adapter, de se redéployer et de jouer sur les atouts dont elle dispose afin de mettre en œuvre une stratégie de développement économique qui s’appuie sur le concept de « Smart City », par le biais de 6 piliers liés aux « formes d’intelligence » territoriale, environnementale, éducative et de gestion : une économie de la connaissance, une mobilité intelligente, un environnement performant et agréable, des habitants formés et créatifs, un mode de vie intelligent et une administration efficace. Bruxelles, économie de la connaissance et spécialisation intelligente » 139 Bruxelles est donc idéalement placée pour développer un modèle économique de plus en plus basé sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée. Le développement de la science, de la recherche et des technologies, ainsi que d’une solide infrastructure de la connaissance, est un atout économique majeur pouvant contribuer à la création d’emplois, à la prospérité et à la qualité de vie, et renforçant la position de Bruxelles à la fois face à la récession économique et face à la concurrence économique croissante. Le renforcement des moyens affectés au secteur de la recherche et du développement (R&D) devra donc se poursuivre et s’amplifier au cours des prochaines années en vue d’atteindre l’objectif européen d’y consacrer 3% du PIB d’ici 2020. En même temps, il faudra veiller à un usage plus efficient de ces ressources, au moyen de stratégies de « spécialisation intelligente ». Il sera donc essentiel d’orienter les mécanismes d’appui à la R&D vers les « niches » dans lesquelles la Région possède un potentiel de valorisation économique (les secteurs verts », mais aussi les secteurs blancs », tels que la santé, les soins, les biotechnologies, la pharmacie et les sciences de la vie), tout en investissant dans le développement de compétences humaines de haut niveau propres à ce type d’activités. Le développement de l’économie de la connaissance sera également porté par une politique de « clustering », qui consiste à susciter une dynamique de collaboration entre entreprises, universités/centres de recherche et pouvoirs publics pour faire émerger et exploiter des opportunités de collaboration. Ce « clustering » peut se faire tant au niveau sectoriel, via un réseautage virtuel (ce qui nécessitera néanmoins des investissements au niveau des technologies de l’information et de la communication) qu’au niveau géographique. Un nombre croissant de villes investissent d’ailleurs aujourd’hui dans des « quartiers de la connaissance » (ou « districts créatifs ») en tant que zones intégrées au tissu urbain. Cette évolution de l’ancien modèle de « campus isolé » vers des approches intégrées permet de mettre la connaissance au centre du développement économique de la ville. Bruxelles, ville connectée La transition vers la « Smart City » nécessite de disposer d’un écosystème dans lequel les multiples acteurs privés et publics peuvent interagir et collaborer autour de projets structurants et innovants. Dans cette perspective, les TIC sont identifiées comme un levier indispensable pour le développement de ces « villes intelligentes ». Les télécommunications permettent de lever la contrainte territoriale et géographique et de faciliter l’accès de nombreuses entreprises aux marchés financiers, constituant ainsi un fort levier d’attraction pour les investisseurs privés et un outil essentiel dans le cadre du développement économique international. Bruxelles ne peut pas rater le train de la 4G et il est nécessaire de revoir le mode de calcul de l’exposition aux rayonnements électromagnétiques afin de permettre le développement de la nouvelle génération d’appareils. En outre, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)18 – domotique, capteurs et compteurs intelligents, supports numériques, dispositifs d’information, etc. seront au cœur de la « ville intelligente » de demain, permettant une meilleure gestion urbaine (optimisation du fonctionnement des infrastructures, installations de production d’électricité, réseaux de distribution public, trafic routier, etc.) et le développement de nouveaux services à la collectivité (éclairage public « intelligent », stationnement « intelligent », alertes civiles, gestion « intelligente » des déchets, etc.). L’objectif est d’aboutir à une meilleure gestion des informations et à une prise de décision plus efficace. 18 Domotique, capteurs et compteurs intelligents, supports numériques, dispositifs d’information, etc. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La diversité de la ville en fait une terre fertile pour les idées nouvelles et les innovations. En outre, la diffusion des nouvelles connaissances et des technologies se fait plus rapidement dans les environnements urbains, grâce à la densité et la concentration physique des entreprises, des travailleurs et des services, ainsi que par la présence des universités et des hautes écoles. 140 Bruxelles doit par conséquent définir une stratégie numérique claire, partagée par les acteurs de l’écosystème numérique (investisseurs, pouvoirs publics, entreprises privées, universitaires,...). La connectivité de la ville doit se mettre en œuvre en veillant à n’exclure aucune catégorie d’habitants et à résorber la fracture numérique. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Bruxelles, ville attractive Pour pouvoir attirer de nouvelles entreprises, des travailleurs créatifs et talentueux et des investisseurs étrangers, mais aussi pour le maintien de la classe moyenne en ville, en partie séduite par les attraits de la périphérie, il devient de plus en plus important d’investir dans la qualité de vie et l’attractivité à long terme de la ville. Ce type d’investissements fait partie intégrante du développement de l’économie dite endogène (ou résidentielle), générant de nombreux emplois locaux directs et non-délocalisables. Il s’agit notamment de développer l’offre culturelle bruxelloise (musées, expositions et spectacles) et de soutenir l’industrie culturelle, mais aussi de renforcer le secteur récréatif, avec la mise à disposition d’espaces verts, d’infrastructures sportives, culturelles et de loisirs. Il s’agit, parallèlement, de veiller à la qualité de l’environnement urbain (espaces publics propres, qualité architecturale), à la qualité élevée et à l’accessibilité de services de base, tels que l’éducation, le logement ou les soins de santé. Un autre enjeu vital est celui de la mobilité, devenue un facteur clé dans les décisions d’implantation ou de délocalisation des entreprises et des familles. Il sera donc nécessaire d’évoluer vers une nouvelle gestion de la mobilité, selon le concept de « mobilité intelligente19 ». Outre le développement de solutions de remplacement à l’utilisation de la voiture particulière (qui doivent être plus sûres, plus propres et plus efficaces), ce concept prône une meilleure planification urbaine et le déploiement de systèmes de « transports intelligents » (ITS) pour améliorer la gestion du trafic urbain et l’information des voyageurs. Bruxelles, ville durable Il est aujourd’hui unanimement reconnu que nos schémas de production et de consommation basés sur l’énergie fossile ne sont pas soutenables. Une transformation en profondeur sera nécessaire afin de prévenir une future crise énergétique et climatique, mais aussi pour redynamiser notre économie face à la crise. En effet, la transition vers une société plus durable est source de créativité et d’innovations, et donc, à terme, source d’avantages dans un contexte de concurrence croissante aux niveaux national et international. Bruxelles doit se saisir de cette prise de conscience pour être à la pointe de la transition de son économie vers une économie durable. Il existe 3 missions prioritaires à remplir par les acteurs publics pour soutenir et accompagner les entreprises : Il s’agit tout d’abord de favoriser l’innovation. C’est autant une nécessité qu’une formidable opportunité : aujourd’hui, les patrons d’entreprises doivent sans arrêt repenser leurs produits ou services pour innover, s’adapter aux avancées technologiques et ne pas rater le train du futur. Ensuite, il faut soutenir la compétitivité de nos entreprises, notamment en aidant les entreprises bruxelloises qui décident de moderniser leurs lignes de production ou leur process pour moins dépendre de l’augmentation des coûts énergétiques et des matières premières. Les aides seront également apportées aux entrepreneurs qui souhaitent se baser sur la durabilité comme stratégie pour leur entreprise. Et finalement, il faut accompagner la transition et la reconversion de notre patrimoine économique et industriel. Il y a un avenir pour une capacité de production semi-industrielle dans notre Région. Pour cela, il faut accompagner les responsables d’entreprises dans la mutation nécessaire de leur savoir-faire. Transformer les contraintes environnementales et technologiques en opportunités de modernisation: 19 La mobilité intelligente concerne tous les dispositifs qui, en recourant aux technologies de l’information et de la communication, permettent de réduire la demande de déplacements. Voir Partie II, chapitre 5 intégration de nouveaux matériaux, investissement dans de la mise en fabrication de résultats ambitieux de R&D, concentration et valorisation des filières d’excellence, exploration de nouveaux marchés, autant d’exemples qui réclament un accompagnement stratégique et des moyens importants. 141 Dans la pratique, les villes investissent encore trop peu dans cette transformation. En guise d’exemple, l’Europe 20estime le marché des technologies vertes à environ 1 milliard d’euros par an, un chiffre qui pourrait doubler, voire tripler, d’ici 2020. Ce changement de modèle concerne toutes les dimensions de la ville : le modèle de croissance durable : économie inclusive, densification de la ville, soutien aux entreprises innovantes, développement de politiques de « clustering » et « spécialisation intelligente »,… ; la qualité de vie : régénération urbaine, « mobilité intelligente », innovations sociales, accessibilité des services et du confort de base, tels que l’enseignement et la formation, les soins de santé et le logement ; l’environnement : consommation responsable, bâtiments durables, performance environnementale des entreprises, récupération, recyclage, promotion des énergies renouvelables, valorisation des ressources locales et renouvelables. Il faut être ambitieux et prendre en compte le principe Cradle to cradle. Bruxelles, réservoir de savoir et de compétences Il faut souligner que Bruxelles accueille le taux le plus élevé de Belgique de travailleurs hautement qualifiés, ainsi que la plus grande concentration de postes hautement qualifiés au niveau belge, présentant une résistance forte aux effets de la crise économique. Mais Bruxelles connaît aussi un taux de chômage élevé, se caractérisant par la présence d’un nombre important de travailleurs faiblement qualifiés sur son territoire. En outre, les périodes de ralentissement économique sont souvent marquées par une augmentation du nombre de personnes inscrites dans les programmes éducatifs et les différentes formations proposées, avec la volonté de trouver un emploi. Il apparaît donc nécessaire à la fois de capitaliser sur cette situation favorable de postes hautement qualifiés et de continuer à privilégier la création d’emplois, entre autres pour les moins qualifiés, en ciblant les jeunes qui sont les plus touchés par le chômage. En mettant l’accent sur l’innovation et la créativité, les villes peuvent aussi s’appuyer sur le potentiel des universités et des centres de savoir et de recherche, afin de stimuler la compétitivité et l’innovation au niveau local. Pour ce faire, il faut une vision plus large des rôles et des capacités des universités. Parallèlement aux systèmes d’éducation, de recherche et de développement, les universités peuvent offrir une assistance aux autorités locales pour évaluer et rencontrer les besoins de l’économie locale, en termes de modernisation, de transformation, de création de nouvelles industries, de développement des compétences, de transfert de connaissance, de soutien aux entreprises et d’accès au financement. À ce titre, mener à une coopération renforcée entre le secteur public et privé dans le domaine de la R&D serait bénéfique pour Bruxelles, ce qui à long terme permettrait d’accroître les synergies, d’améliorer la capacité de commercialisation des produits innovants et d’apporter une contribution plus efficace à la croissance économique. 20 http://ec.europa.eu/enterprise/newsroom/cf/itemdetail.cfm?item_id=5968&lang=en&title=Mission%2DGrowth%3A%2DEurope%2Dat%2Dthe%2 DLead%2Dof%2Dthe%2DNew%2DIndustrial%2DRevolution. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Ces interventions en faveur d’une économie durable participent en outre à la création d’emplois non délocalisables notamment dans des processus semi-industriels et à l’amélioration du bien-être, et dès lors du pouvoir d’achat des citoyens. 142 Bruxelles, « ville efficace » Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les différentes mesures décrites ci-dessus pourront non seulement soutenir la ville face à la crise économique et lui permettre d’être plus résiliente par rapport à d’autres bassins qui ne bénéficient pas des mêmes atouts (densité, dimension internationale, services financiers, compétences humaines dont la connaissance des langues, qualité de vie), mais aussi donner une nouvelle impulsion à son économie. Néanmoins, la transformation en profondeur de l’économie bruxelloise vers un modèle durable, de plus en plus basé sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée, nécessitera des investissements importants, qui peuvent s’avérer difficile dans un contexte de rigueur budgétaire et de maîtrise des finances publiques. Cette situation a pour conséquence de rendre prioritaires les projets publics qui seront les plus porteurs en termes de création de richesses et d’emplois, ainsi que d’identifier ou de créer de nouvelles pistes de financement. En outre, les villes doivent explorer de nouvelles pistes de collaboration, au travers de synergies dans le cadre d’autres programmes aux niveaux régional, fédéral et européen. Les financements européens représentent une opportunité souvent trop méconnue des entreprises (particulièrement les TPE et PME). Il s’agit de mettre en place des mesures d’information sur ces opportunités financières, mais aussi d’offrir un soutien administratif et technique pour pouvoir en faire usage. Bruxelles, ville spatialement planifiée et de développement économique Les défis sociaux, économiques et environnementaux doivent être abordés aussi bien au niveau des quartiers que dans des contextes territoriaux plus larges. Les frontières administratives des villes ne reflètent plus la réalité physique, sociale, économique, culturelle ou environnementale du développement urbain. Les politiques urbaines doivent tenir compte à la fois de la réalité territoriale locale, en assurant une cohérence entre les initiatives sectorielles (qui ont des impacts spatiaux) et les initiatives territoriales, et la réalité périurbaine, au vu du contexte géographique et institutionnel particulier de Bruxelles, dont le rayonnement socio-économique dépasse largement ses frontières régionales. Des espaces de synergies et de complémentarité existent et doivent être exploités, au profit de tous. La situation particulière de Bruxelles justifie un mode d’intervention sur le plan du développement économique qui repose sur 3 dimensions : dimension urbaine et régionale : pour demeurer attractive, Bruxelles doit préserver une fonction économique forte, tout en veillant à un développement harmonieux des autres fonctions de la ville, notamment grâce au développement de pôles d’activités économiques. Mais ces pôles territoriaux devront également nouer des liens forts avec l’extérieur pour pouvoir développer, sur une plus grande échelle territoriale, les investissements et les services nécessaires au fonctionnement de la Ville-Région. Ils vont de ce fait bénéficier des potentialités offertes par le rapprochement de Bruxelles et de son hinterland au travers de la future communauté métropolitaine. Les secteurs concernés à ce niveau sont notamment le transport, la construction et la rénovation, les soins de santé, le commerce, l’Horeca, l’alimentation, la gestion des déchets, l’industrie créative, les services aux entreprises, les TIC,… Ces liens entre Bruxelles et sa périphérie permettront également l’élaboration d’une vision partagée, de garantir le dialogue et la coopération entre les différents secteurs concernés par le développement urbain. Cette approche est également associée au métabolisme urbain et aux spécificités des besoins de la ville et de ses habitants en termes de consommation et en termes d’emploi. une une dimension liée aux fonctions de métropole et de capitale fédérale et internationale de Bruxelles : Bruxelles doit collaborer avec d’autres niveaux de gouvernance et d’autres métropoles européennes afin de stimuler ses activités économiques et de soutenir un ensemble de secteurs créateurs de richesses qui se renforcent mutuellement (tels que les MICE et le tourisme de loisir, les secteurs créatifs et la culture, la fonction publique internationale, les ONG et les services à haute valeur ajoutée qui y sont liés). La fonction publique à l’échelle nationale et le secteur financier constituent également des secteurs moteurs de l’économie bruxelloise. 143 dimension locale (au niveau des quartiers et de l’économie de proximité) dont le rôle social est primordial pour les quartiers en question, et dont l’enjeu principal consiste à trouver un équilibre entre la fonction économique créatrice d’emplois et la fonction résidentielle. L’économie de proximité permet en outre de créer des emplois de proximité adaptés à la population bruxelloise. Les principaux axes de développement de l’économie de la ville sont les suivants : renforcer l’attractivité économique et la compétitivité de Bruxelles par le soutien au déploiement d’une économie urbaine durable, fondée sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée et sur tous les secteurs (activités) qui ont besoin de la ville et dont la ville et ses habitants ont besoin ; et cela dans un climat favorable à l’entrepreneuriat capitaliser sur les atouts de métropole et de capitale fédérale, européenne et internationale dotée d’un patrimoine historique reconnu et d’un rayonnement culturel important ; les secteurs porteurs pour la ville-région soutenir les fonctions économiques à Bruxelles dans leurs dimensions spatiales les autres axes prioritaires à l’échelle régionale améliorer la gouvernance et l’efficacité des leviers publics ; renforcer les capacités, compétences et qualifications de la population active (voir les chapitres 10 enseignement, 3 formation et emploi). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 une Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 144 1Renforcer l’attractivité économique et la compétitivité de bruxelles par le soutien au déploiement d’une économie urbaine durable, fondée sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée La Région de Bruxelles-Capitale doit appuyer, via ses compétences économiques, les « secteurs porteurs » pour Bruxelles, c’est-à-dire ceux où la Région possède un potentiel de valorisation économique ou un avantage compétitif par rapport aux autres villes et régions du pays et européennes, du fait de son statut de région urbaine et de « ville-capitale » internationale de premier plan au niveau européen et mondial. Le développement de ces secteurs sera porté par une politique de soutien à la recherche et au développement, à l’innovation et la créativité, et à l’entreprenariat, ainsi que par une simulation de la demande, par la sensibilisation du public (via la création d’un label « Made in Brussels notamment). Ce développement se réalisera par une politique de « clustering » et de « spécialisation intelligente » et par une approche transversale des enjeux qui doit améliorer la cohérence des actions menées. À l’image de ce qui se fait en Wallonie, en Flandre et en Europe, le « clustering » consiste à susciter une dynamique de collaboration entre entreprises, universités / centres de recherche et pouvoirs publics pour faire émerger et exploiter des opportunités de collaboration. Quant à la « spécialisation intelligente », elle vise à orienter les différents mécanismes d’appui à la R&D vers des « niches » dans lesquelles la Région possède à la fois des compétences de haut niveau et un potentiel de valorisation économique. Une attention particulière sera portée sur la transversalité de cette approche économique, particulièrement dans la mise en œuvre des politiques. Cela suppose de dépasser la seule dimension économique afin d’y intégrer les dimensions « emploi », « formation » et « R&D », ainsi que celle de l’enseignement. Tous les opérateurs publics seront accordés sur cette approche de manière à renforcer la cohérence des politiques, ainsi que leur impact. L’activation du concept de résilience des entreprises, qui a pour objectif de rendre les entreprises plus compétitives face aux changements et aux contraintes externes, nécessitent qu’elles soient notamment éco-innovantes mais surtout qu’elles développent une vision durable de leurs activités. Outre le soutien sectoriel, le soutien à l’économie urbaine passe aussi par une lutte pour le maintien des employeurs de la ville, ainsi que contre l’économie informelle. 1.1.COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES Constat et problématique Les entreprises, et en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), contribuent largement à la croissance et à la création d’emplois à Bruxelles. Toutefois, elles doivent demeurer compétitives sur la scène internationale pour pérenniser leurs activités. En vue d’atteindre son objectif de croissance économique durable et inclusive et de disposer d’entreprises fortes et diversifiées et de PME capables de rivaliser sur les marchés mondiaux, la Région doit donc placer la compétitivité de ses entreprises au centre des préoccupations. Comme souligné dans le programme 2014-2020 de l’Union européenne pour la compétitivité des entreprises, les principaux défis auxquels sont confrontées les entreprises, notamment les PME, sont les suivants21 : 21 Proposition de Règlement du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2011 établissant un programme pour la compétitivité des entreprises et les petites et moyennes entreprises (2014 – 2020) ; COM(2011) 834 final. difficultés d’accès au financement : surtout pour les PME, qui accèdent beaucoup plus difficilement aux sources de financement privé traditionnelles et au capital-risque ; 145 esprit d’entreprise peu développé : seulement 45% des citoyens européens aimeraient avoir un emploi indépendant contre 55% aux États-Unis par exemple ; environnement économique peu propice aux « start ups » et à la croissance, caractérisé par une fragmentation réglementaire et parfois trop de lourdeur administrative ; leurs moyens financiers limités et une expertise limitée en la matière ; capacité limitée des PME de s’étendre sur des marchés extérieurs à leur pays d’origine. Objectifs Il est donc essentiel de créer un cadre favorable au développement des entreprises, notamment au moyen d’une simplification administrative et d’une amélioration de l’accès au financement, mais aussi en développant des politiques de soutien appropriées et en investissant dans la formation de leurs employés. Les mesures doivent être orientées vers les entreprises existantes (en particulier les PME), pour qu’elles puissent démarrer, consolider ou étendre leurs activités, mais aussi vers les futurs entrepreneurs (y compris les jeunes), afin qu’ils puissent créer leur entreprise ou implanter leurs activités à Bruxelles. Les actions prioritaires sont : créer un environnement favorable à la création et à la croissance des entreprises de ma XX nière à renforcer la compétitivité durable des entreprises bruxelloises et à favoriser leur accès aux marchés étrangers, notamment au travers du développement des leviers actuels de soutien aux secteurs d’activités économiques. La Région dispose de multiples outils pour soutenir le déploiement des secteurs en fonction de leurs besoins spécifiques. Les principaux outils sont les suivants : ZZles politiques d’affectation du sol aux opérateurs économiques : • révision des définitions des activités économiques dans les outils réglementaires d’affectation du sol dont le PRAS, en commençant par une évaluation de la mise en pratique des définitions actuelles (biens immatériels, services matériels,…), • soutien personnalisé aux entreprises par l’action de la Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB), pour trouver une localisation sur le territoire bruxellois adaptée à leurs besoins ; ZZles aides financières aux opérateurs économiques (Administration de l’Économie et de l’Emploi, SRIB (BRUSOC), Fonds Bruxellois de Garantie), notamment : • les aides en capital, • les garanties, • les prêts subordonnés, • les subsides et aides à l’expansion économique. • Il s’agit de faciliter l’accès au financement des PME (qui accèdent beaucoup plus difficilement aux sources de financement privés traditionnelles) et de stimuler la disponibilité de capital à risque (le secteur innovant comportant plus de risques). Cela se fera en promouvant de nouvelles sources de financement, notamment avec le développement de réseaux d’investisseurs privés de type « business angels » ou « corporate » ; ZZles structures locales d’appui économique (les centres et guichets d’entreprise, Atrium,…) ; ZZle soutien à l’accompagnement des travailleurs dans le cadre de l’économie sociale d’insertion ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 capacité limitée des PME de s’adapter à une économie à faible émission de carbone, notamment dû à 146 ZZl’adaptation du cadre réglementaire et la simplification administrative pour garantir la pérennité de certaines activités en ville ; ZZles politiques de « clustering » et d’animation économique qui encouragent le regroupement d’opérateurs de 3 types autour de projets communs : entreprises, universités / centres de recherches et pouvoirs publics ; ZZla mise sur le marché de main-d’œuvre qualifiée en lien avec les services publics d’emploi et Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 de formation (Actiris et Bruxelles Formation VDAB RBD) et l’enseignement ; ZZla stimulation de la demande par le développement de l’image de Bruxelles (« city marketing ») ; ZZl’élaboration d’une stratégie de marchés publics durables ou innovants (qui sera soumise à l’ensemble des opérateurs publics bruxellois) dans le but de soutenir les entreprises bruxelloises et/ou la transition écologique de l’économie. XXsoutien à la R&D (Innoviris, incubateurs, ABE,..) pour atteindre l’objectif des 3 % de PIB XXsoutien à l’exportation et à l’attraction d’investissements étrangers (Brussels Invest and Export) XXsimplification administrative, en vue de conserver les activités existantes en ville XXpoursuite des initiatives visant à stimuler l’entrepreneuriat dans les écoles Il s’agit par ailleurs d’inciter les principaux acteurs économiques publics bruxellois à adopter une stratégie de transition économique dans la lignée du PRDD et de revoir leurs critères de sélection, afin de promouvoir les entreprises à caractère urbain. 1.2.RECHERCHE, DÉVELOPPEMENT INNOVATION ET CRÉATION Constat et problématique Facteur d’attractivité et de déploiement économique, la R&D doit être au centre des préoccupations des politiques régionales en vue de transformer l’économie bruxelloise vers un modèle basé sur la connaissance, l’innovation et les services à haute valeur ajoutée. Ce secteur constitue un pan d’activités économiques à part entière qui demande une stratégie spécifique. À Bruxelles, le secteur de la recherche et de l’innovation compte 13.000 employés22, 3 universités, plus de 9.000 chercheurs et de nombreuses entreprises actives dans la recherche et centres de recherche sectoriels. Objectifs De manière générale, il faudra développer une conception large de l’innovation, axée sur la résolution des défis sociétaux et englobant la recherche et l’innovation, tant technologique que non-technologique (l’innovation sociale, l’éducation et la formation, le design, la créativité culturelle,…). L’enjeu pour Bruxelles est d’axer le soutien à l’innovation sur un meilleur transfert vers les entreprises du grand potentiel qui existe dans les universités et hautes écoles de la Région. Le concept de « spécialisation intelligente » peut y contribuer par un rapprochement universités/entreprises. Il s’agit de proposer une stratégie d’innovation réaliste focalisée sur des technologies qui présentent un intérêt au niveau urbain et qui tienne compte des spécificités d’une économie de services. Une étude menée à ce sujet confirme la validité d’une politique de « spécialisation intelligente » dans les secteurs actuels (TIC, santé, développement durable), mais aussi dans de nouveaux domaines à explorer comme les industries créatives ou la sécurité civile. Une réflexion plus approfondie sur ces nouvelles niches porteuses d’innovation, qui permettent de développer des activités durables à haute valeur ajoutée, a été entreprise dans le cadre de la mise à jour du Plan régional pour l’Innovation. 22 Conseil de la Politique scientifique de la Région de Bruxelles-Capitale : Avis n° 37 concernant la promotion de la recherche et de l’innovation en Région de Bruxelles-Capitale, Réf : CPSRBC/ Avis n° 37(07/12/2011). Conformément à la Déclaration de politique régionale 2009-2014, il faudra poursuivre les efforts d’investissement dans l’innovation, en vue de doubler le budget régional de la recherche et de l’innovation d’ici 2020 (plus 10% par an) pour atteindre l’objectif européen des 3% du PIB (dont 2% d’investissements publics et 1% d’investissements privés). 147 Dans les années à venir, le soutien public devra suivre 2 axes structurants : part, un accompagnement des projets innovants qui englobe l’entièreté de la chaîne de valeur, depuis la phase d’étude de faisabilité technique et économique jusqu’à la valorisation économique, en passant par la recherche fondamentale et le développement ; d’autre part, l’encouragement des collaborations entre pouvoirs publics, les mondes académique (universités / centres de recherches) et de l’entreprise, au travers de politiques de « clustering » et d’animation économique dans le but de les mobiliser autour de projets communs et de créer une communauté de la connaissance de manière à positionner Bruxelles parmi les leaders du monde de la connaissance. Les actions prioritaires sont : renforcer le niveau des aides à la recherche à l’innovation dans les secteurs prioritaires XX de R&D ; approfondir la cohérence entre les politiques de recherche et d’innovation et les politiques éconoXX miques, de l’emploi, de l’environnement,…, de manière à concilier les objectifs de ces politiques ; privilégier une approche sectorielle, avec l’identification de thématiques prioritaires dans XX les domaines où Bruxelles dispose déjà d’atouts et d’avantages compétitifs et ce, en lien avec les défis sociétaux régionaux ; fournir une meilleure information envers les entreprises, les universités et les centres de XX recherche relative aux possibilités de soutien des pouvoirs publics (concernant notamment les aides européennes), en renforçant le rôle des « National Contact Points » (NCP) pour les Programmes Cadres et leurs collaborations avec les acteurs locaux (fédérations sectorielles, centres de recherche collective, pôles de compétence,…) dans le but de les informer sur les opportunités et les procédures à suivre au niveau européen ; favoriser l’innovation au moyen des « clusters » qui favorisent l’ancrage des entreprises dans XX le tissu productif local, qui facilitent leur internationalisation et qui contribuent à améliorer l’image d’une région en tant que « terre d’investissement et d’innovation » ; orienter les aides prioritairement vers les TPE et les PME, dont le potentiel d’innovation est XX élevé mais qui ne disposent pas toujours des ressources humaines et financières pour faire avancer leurs projets ; promouvoir le développement de nos secteurs prioritaires de R&D à l’international : XX ZZchercher à devenir une des principales destinations en Europe pour l’organisation de manifestations scientifiques internationales, ZZpoursuivre les actions de l’ABE et de ses interfaces, notamment via les « clusters » et les réseaux internationaux auxquels elle participe, pour mieux faire connaître les possibilités d’échange entre acteurs bruxellois, ainsi qu’entre ces acteurs et des partenaires à l’étranger, ZZs’assurer que Bruxelles Export, l’ABE, le Ministère, les entreprises, universités et centres de recherche disposent bien des supports nécessaires à la promotion de l’image de la R&D bruxelloise à l’étranger ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 d’une 148 stimuler les investissements privés, notamment en communiquant sur les nouveaux instruXX ments de cofinancement européens, tels que le « Risk-Sharing Instrument for SMEs and Smaller Mid-caps » (RSI)23 ; soutenir le cycle entier de recherche et d’innovation, avec un accent sur la valorisation XX économique de la recherche : travers d’une meilleure sensibilisation des centres de recherche et des entreprises aux possibilités d’aides à la valorisation économique, Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZau ZZen privilégiant les circuits les plus courts entre les résultats de la recherche et leurs retombées en termes de valorisation économique et de création d’emplois. Il s’agit de veiller, dans la mesure du possible, à assurer une valorisation économique au niveau local ; promouvoir la R&D dans l’enseignement, à la fois l’enseignement universitaire et la formation XX professionnelle afin de ne pas sous-estimer le nombre important de métiers techniques et manuels que produit la recherche). Il s’agit d’amplifier les actions de sensibilisation aux carrières scientifiques et techniques auprès des jeunes. 23 Il s’agit d’un instrument de garantie pour faciliter l’accès des PME au financement bancaire. 2 Les secteurs porteurs pour la ville-région 149 2.1.LE SECTEUR « INTERNATIONAL » Les fonctions de métropole, de capitale fédérale européenne et internationale de Bruxelles ont pour effet de stimuler un certain nombre de secteurs qui contribuent à la richesse de l’économie bruxelloise et à son attractivité internationale, tels que le secteur financier, les MICE et le tourisme de loisir, les secteurs créatifs et la culture, la fonction publique nationale et internationale, les ONG et les services (à haute valeur ajoutée) qui y sont liés. Ces secteurs sont repris dans la partie « Capitaliser sur les atouts de métropole et de capitale fédérale, européenne et internationale dotée d’un patrimoine historique reconnu et d’un rayonnement culturel important ». 2.2.LE SECTEUR DES « TIC » Le secteur des TIC est un secteur important à Bruxelles avec quelques 2.000 sociétés et près de 30.000 emplois. C’est de loin le premier secteur de la Région en matière d’activité de R&D. C’est aussi un secteur transversal dans le sens où il vient en soutien au développement des autres secteurs (secteurs « verts », secteurs « blancs » avec les bio-banques,…). Les actions prioritaires pour soutenir ce secteur sont : XXrenforcer le niveau des aides à la recherche et à l’innovation dans le secteur des TIC ; XXprivilégier les circuits les plus courts entre les résultats de la recherche et leur retombée en termes de valorisation économique et de création d’emplois ; XXpromouvoir le développement du secteur à l’international ; XXsoutenir les développements des TIC liés aux besoins urbains, axés notamment sur la « spécialisation intelligente » ; XXmettre en place une approche concertée à l’échelle métropolitaine avec la Wallonie et la Flandre au travers notamment du projet de la vallée numérique de la Senne ; XXveiller à disposer d’un système de télécommunications performant et à rendre le WI FI accessible dans tous les lieux publics. (et Fibre to the home) 2.3.LES SECTEURS « VERTS » Les secteurs « verts » regroupent une large gamme d’activités qui sont associées à une meilleure intégration de l’économie dans l’environnement : les filières vertes (technologies propres, économies d’énergie), les énergies renouvelables et la gestion énergétique, l’alimentation durable, l’éco-construction et l’écorénovation, les modes d’organisation intégrant les technologies web (e-technologies, e-health, e-commerce), les modes de gestion efficaces intégrant les « smart grid » (réseaux intelligents de gestion des énergies), la gestion des eaux, des ressources et des déchets, le recyclage, le transport et la logistique dans une approche de « gestion intelligente ». Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le paysage économique de la ville est composé d’entreprises présentes dans une variété de secteurs. Cette diversité constitue la richesse de l’économie urbaine à Bruxelles. Pour stimuler le développement de son économie, l’action de la Région doit prendre cette réalité en compte. Toutefois, cette approche ne doit pas empêcher la politique de soutien à des secteurs qui seront porteurs pour Bruxelles dans les années à venir. Les principaux secteurs qui feront l’objet d’un soutien particulier sont présentés dans cette partie. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 150 Ces secteurs sont directement liés au milieu urbain et à ses développements actuels. Ils représentent un potentiel d’activités économiques important pour la Région. En plein essor dans nos économies, ils offrent de nombreuses opportunités de création d’entreprises et génèrent de nombreux emplois qui, pour une partie importante, requièrent un faible niveau de qualification. Les dynamiques nées de l’alliance emploi-environnement et de ses différents axes sectoriels seront prolongées. Il s’agit de définir les enjeux et d’identifier avec les partenaires sociaux et avec les acteurs de terrain publics, associatifs et privés les freins qui empêchent les entreprises d’évoluer vers la durabilité. A partir de ce constat, des propositions concrètes visant à répondre à ces défis de formation, de références techniques, de recherche et d’innovation, de soutien aux entreprises, d’insertion... sont identifiées et mise en œuvre. Enfin, les développements dans ces secteurs contribuent également au renforcement de l’image et de l’attractivité internationale de Bruxelles en tant que « ville verte » dans le concert des métropoles européennes. En conséquence, ces secteurs nécessitent un soutien de la Région, dont les actions prioritaires sont : XXanalyser précisément les besoins de la ville dans le secteur vert et déterminer les sous-secteurs prioritaires qui justifient d’un soutien public ; XXréaliser des investissements dans les sous-secteurs jugés prioritaires (éco-construction, écorénovation,…) de manière à stimuler à la fois l’offre et la demande sur ces secteurs ; XXsoutenir la création d’entreprises dans ces secteurs, notamment au travers d’incubateurs ; XXRenforcer le niveau des aides à la recherche et à l’expansion économique ; XXorienter les aides prioritairement vers les TPE et PME ; XXpromouvoir le développement du secteur à l’international. 2.4.LES SECTEURS « BLANCS » Ces secteurs regroupent les activités de la santé et des soins, des biotechnologies, de la pharmacie et des sciences de la vie. Bruxelles y occupe une position de niche. Les atouts de la Région sont la présence d’institutions importantes de soins (universités, hôpitaux universitaires, grands brûlés, instituts spécialisés) et de recherche clinique (les Clinical Research Organisation - CRO). Par ailleurs, Bruxelles compte une large part de la population qui vieillit et qui est grande consommatrice de services de santé. Ce secteur évolue fortement avec les progrès en matière de nouvelles technologies. Afin de pérenniser et de développer la présence de ce secteur dans la ville, les actions prioritaires de soutien à ce secteur sont : XXencourager la recherche et le développement de secteurs technologiques, notamment les essais cliniques, la télémédecine, les interactions entre les TIC et la santé ; XXpromouvoir le développement des « secteurs blancs » à l’international, en assurant la promotion des spécialisations médicales présentes dans la Capitale au moyen d’accueil de délégations étrangères, de conclusion d’accords de collaboration et d’échange et de spécialisation vis-à-vis de certaines pathologies ; XXaccompagner, voire anticiper, les développements de ces secteurs et mettre à disposition des terrains/infrastructures pour accompagner les développements de ces secteurs ; XXConstruire des hôtels de soins dans les environs des hôpitaux de la capitale, dans lesquels les patients peuvent séjourner avec leur famille après une opération et où sont proposés également des traitements post-opératoires, comme des tests complémentaires, des dépistages, un suivi et de la rééducation. Ils pourraient également proposer une résidence aux chercheurs et stagiaires étrangers présents dans les hôpitaux bruxellois. 151 Le commerce est un secteur vital à la fois pour assurer la qualité de vie dans une ville de 1,2 millions d’habitants et pour garantir l’attractivité de Bruxelles. La valeur sociétale de l’activité commerçante est également importante. Elle permet la création d’emplois de proximité requérant un faible niveau de qualification et présente ainsi un moteur économique important, ainsi qu’une fonction sociale essentielle à l’échelle des quartiers, notamment les plus fragilisés. En 2009, l’appareil commercial bruxellois comptait 20.022 commerces, dont 53,6% sont groupés dans les 105 liserés des rues et quartiers commerçants. Les études montrent que les commerces situés hors liserés commerciaux résistent moins bien aux aléas et au temps que les commerces groupés dans les liserés : la rotation y est en effet plus importante et l’on y constate un abandon plus fréquent des cellules commerciales. Le secteur Horeca, quant à lui, représente également un secteur très important en Région de BruxellesCapitale, en comptabilisant environ 25.000 emplois. À l’instar du secteur des commerces, la valeur sociétale de l’activité Horeca est importante : ce secteur participe à la création d’emplois requérant un faible niveau de qualification et favorise également la renommée de Bruxelles au niveau national et international. Les actions prioritaires à ces deux secteurs sont : XXrenforcer l’armature commerciale de la Région et l’identité des lieux L’armature commerciale de la Région est un ensemble de quartiers fragiles, aux identités multiples et complémentaires. Chaque quartier commerçant constitue un élément de centralité essentiel à la ville de proximité. Dès lors, tout en accompagnant les nouveaux projets de centres commerciaux au nord de la Région, il s’agit de continuer à renforcer toutes les composantes de l’armature commerciale de la Région bruxelloise. ZZRenforcer la spécialisation de tous les noyaux commerciaux et veiller à leur complémentarité ZZVeiller à ce que l’offre commerciale réponde aux attentes des habitants mais aussi à celle des autres clients potentiels (qui fréquentent le quartier (travailleurs, navetteurs, touristes et congressistes) ZZVeiller à ce que l’offre commerciale soit originale et identitaire (hors grandes marques internationales) L’Agence Régionale du Commerce Atrium accompagne ce développement, en misant sur l’innovation et la mise en valeur des identités multiples des quartiers bruxellois, ce qui garantit la durabilité du secteur. Son action s’étendra à tous les noyaux commerciaux de la Région. XXaider le commerce à s’adapter aux défis de demain Ces dernières années, le commerce en Région bruxelloise a répondu aux nombreux changements sociétaux (la montée en puissance des nouvelles technologies, la réduction de la taille de ménages, la nouvelle valeur donnée au temps libre,...) en adaptant autant ses services, son rapport à la clientèle que ses espaces de vente et de consommation. Afin de faire face aux défis de demain et de rester compétitif, le secteur du commerce devra continuer à innover, à répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, au travers de la mise en place des nouvelles formules commerciales : ZZclick & collect ZZbrique & click (commerces physiques qui offrent également au consommateur des services d’e-commerce en amont de l’achat) Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 2.5.LE SECTEUR DU COMMERCE ET DE L’HORECA 152 ZZe-commerce de proximité Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZpromotion des services de livraisons à domicile. Pour faire face aux défis de demain, deux aspects complémentaires sont à prendre en compte : d’une part la diminution des coûts que supportent les commerçants via une meilleure gestion des déchets, de l’eau, de l’énergie et d’autre part la mise en place d’une stratégie de long terme pour leur « core business », à savoir, vendre des produits et services qui sont amenés à durer (car ils correspondent notamment à des besoins de base des citoyens) et qui respectent l’environnement (à court terme, il s’agit de l’attente bio, verte, durable et équitable de clients de plus en plus respectueux de leur environnement). XXrenforcer le centre-ville Le centre-ville est morcelé en sous-quartiers qui forment le haut et le bas de la ville. Cet ensemble doit faire l’objet d’une attention soutenue et d’une stratégie commerciale ciblée qui s’appuient autant sur les enseignes internationales que sur les secteurs porteurs et les ressources internes. Cette revalorisation du centre-ville doit passer par l’actualisation du « schéma de développement commercial » intégrant les problématiques de l’attractivité commerciale que sont la mixité des fonctions, la qualité des espaces publics, l’accessibilité, la propreté, etc. Le tout dans une logique de liaison entre les pôles du centre-ville que sont la rue Neuve et la rue Dansaert dans le bas de la ville, et le haut de la ville (avec la couverture de la trémie Toison d’Or). L’objectif final étant de renforcer l’attractivité du centre de Bruxelles comme premier pôle commercial du pays, en tablant sur ce qui le distingue des centres commerciaux de périphérie. XXatteindre un équilibre entre les différents pôles commerciaux Le schéma de développement commercial indique un potentiel de développement commercial au nord de Bruxelles, le centre et le sud étant déjà bien équipés, tant à l’intérieur de la Région que dans le Brabant. L’objectif est d’atteindre un équilibre entre les différents pôles commerciaux de la Région et de renforcer son attractivité commerciale globale Les projets NEO et Just Under The Sky développeront dès lors une offre complémentaire par rapport aux commerces du centre-ville en évitant toute concurrence avec les noyaux commerçants proches. Pour les nouveaux quartiers qui vont se développer dans des zones stratégiques du PRAS (ZIR, ZEMU,…), il s’agit de promouvoir les noyaux commerciaux existants, afin de respecter la logique de concentration du commerce dans les pôles et de créer les équipements commerciaux de proximité nécessaires aux besoins de la nouvelle population qui s’installe dans ces zones. Ainsi, la création de nouveaux projets commerciaux dans les nouvelles ZEMU ou dans les ZIR ne pourrait s’envisager qu’en appui à d’autres fonctions urbaines. Parallèlement, les nouvelles implantations commerciales devraient idéalement renforcer les pôles de commerces existants. XXaccompagner la mutation du secteur HORECA. Ce secteur constitue une opportunité de premier plan en matière d’emplois pour les Bruxellois mais est confronté à une importante mutation, due notamment aux changements d’habitude et de consommation de la clientèle (interdiction de fumer,...). De plus, il est particulièrement touché par les faillites. En ce domaine, l’action de la Région devra : ZZpermettre aux cafés de redevenir des lieux de socialisation grâce aux nouvelles technologies (accès au WIFI,…) ; ZZrenforcer l’accompagnement des entrepreneurs dans leur recherche de personnel.; ZZrenforcer les actions en termes d’attraction de touristes et de congressistes, notamment via les événements ponctuels (années thématiques,...) et ce, en vue de favoriser le développement du secteur hôtelier ; ZZAméliorer la formation linguistique du personnel, afin de faire face au caractère multiculturel de la clientèle ; ZZAugmenter l’attractivité de tous les noyaux commerciaux par une politique systématique de propreté et de sécurité urbaines. 2.6.LE SECTEUR ALIMENTAIRE ET DES MÉTIERS DE BOUCHE 153 Ce secteur regroupe à la fois les métiers de bouche, la production et la transformation de produits alimentaires (artisanale comme industrielle) et les activités de logistique d’approvisionnement et de distribution. Par ailleurs, le secteur présente aussi un pouvoir d’attraction lié à la problématique de la mobilité : certains fournisseurs choisissent en effet de se rapprocher de leurs clients par un retour en ville. Enfin, des outils comme le MaBru ou le CEFL contribuent à l’approvisionnement de la conurbation bruxelloise en termes de produits alimentaires frais. L’enjeu pour Bruxelles sur ce secteur est de maintenir et développer l’activité au cœur de la ville, notamment en attirant les opérateurs de manière à garantir la filière en amont et en veillant à maintenir l’ancrage bruxellois de certains opérateurs importants. Ces derniers contribuent à la création d’emplois mais aussi à l’image nationale et internationale positive de Bruxelles. Une stratégie spécifique pourra être adoptée en vue de valoriser l’agriculture urbaine à Bruxelles, ainsi que tous les segments de l’alimentation durable de manière générale. Par ailleurs, pour raccourcir les circuits de production, une réflexion devra être menée à l’échelle métropolitaine afin d’établir une relation « win-win » entre la Région (consommateurs) et la périphérie (producteurs). Les opérations de mise en valeur du secteur, notamment grâce au tourisme seront poursuivies. 2.7.LE SECTEUR NON-MARCHAND Le secteur non-marchand et le secteur marchand à finalité sociale sont des secteurs qui présentent des opportunités importantes de croissance en termes de main-d’œuvre et d’emploi pour les Bruxellois, notamment à faible niveau de qualification. Les activités sont principalement orientées vers les services (santé, aide aux personnes, culture,…), mais aussi vers des activités productives comme la construction, l’alimentation, la réutilisation et le recyclage,… Le secteur non marchand est défini comme l’ensemble des organisations qui : poursuivent une finalité non lucrative, c’est-à-dire une finalité de service à leurs membres ou à la collectivité plutôt que la rémunération d’un capital investi ; recourent au moins partiellement à d’autres types de ressources que celles de la vente (subventions publiques, dons, cotisations, bénévolat,…) pour couvrir leurs coûts de fonctionnement rassemblent des organisations surtout actives dans les branches de l’éducation, de l’action sociale, de la santé, de la culture et des loisirs. En pratique, les organisations du secteur non marchand sont des entités du secteur public ou des organisations privées ayant la forme d’association, de mutualité ou de fondation. Le secteur du nonmarchand couvre environ 20% de l’emploi salarié en RBC. Le secteur du non-marchand permet la mise en œuvre de politiques publiques. Il s’agit d’un secteur primordial sujet à l’innovation sociale. Il devra être renforcé, notamment dans le cadre de la politique de maintien à domicile des personnes âgées et en ce qui concerne l’encadrement socio-éducatif qui va de la petite enfance à l’adolescence. 2.8.LE SECTEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE Le secteur de l’économie sociale se distingue par un entreprenariat différent de celui des entreprises de capitaux. Privées et indépendantes des autorités publiques, les entreprises de l’économie sociale visent Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La majorité des opérateurs de ce secteur sont présents à Bruxelles pour les besoins propres à la ville. Bruxelles compte aussi des opérateurs historiques dont le rayonnement dépasse les frontières de la Région et du pays (biscuits, chocolats, pralines,…). Dans les 2 cas, l’ancrage bruxellois de ces activités est marqué. 154 l’efficacité économique, l’effectivité sociale et l’utilité sociétale. Ainsi elles sont appelées à répondre aux besoins et aux demandes de leurs membres dans l’intérêt général. Par économie sociale, on entend les activités économiques exercées par des sociétés notamment coopératives ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations, visant l’intérêt de la collectivité, le renforcement de la cohésion sociale ou le développement durable, et qui s’efforcent de respecter les modes opérationnels suivants : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Finalité de service à la collectivité ou aux membres, plutôt que finalité de profit Autonomie de gestion Processus de décision démocratique Primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus. En adoptant en mars 2012 sa nouvelle ordonnance sur le sujet, la Région confirme l’importance des initiatives innovantes du secteur de l’économie sociale pour faire face à l’exclusion des moins qualifiés dans le contexte économique bruxellois très concurrentiel. Des arrêtés d’exécution doivent la faire entrer pleinement en vigueur. Les défis de l’essor démographique et de l’environnement entraînent également des besoins nouveaux qui nécessitent des processus de production collaboratifs. L’économie sociale peut offrir à cet effet une potentialité économique majeure, en valorisant l’émergence de nouveaux procédés techniques et en intervenant dans la mise à l’emploi des Bruxellois, notamment les moins qualifiés. 3 S outenir les fonctions économiques à bruxelles dans leurs dimensions spatiales 155 Pour assurer un équilibre entre les différentes fonctions de la ville, tant au niveau des quartiers qu’au niveau régional, un des enjeux principaux consiste à créer les conditions pour attirer et maintenir des opérateurs économiques dans la ville, tout en respectant la forte concentration de l’habitat. Dans un contexte d’essor démographique et de densification de la ville, il est d’autant plus important d’optimaliser l’utilisation du territoire, et de localiser le plus précisément possible chaque fonction (activités industrielles et économiques, logement, activités récréatives,…) et chaque secteur d’activités. Bruxelles, comme les autres pays de l’OCDE, voit son économie évoluer vers un renforcement continu du secteur tertiaire (c’est-à-dire les transports et les communications, le commerce et l’Horeca, les crédits et les assurances, la santé et l’action sociale, les autres services marchands et les services non marchands). La part de la valeur ajoutée régionale (valeur ajoutée brute en volume) relevant du secteur tertiaire devrait dépasser les 73% en 201624 de l’économie bruxelloise. Les futurs grands pôles d’activités de la ville reposent désormais sur ce secteur de l’économie. En effet, la frontière entre les activités relevant du secteur tertiaire et les activités relevant de l’industrie urbaine est en voie de s’effacer. 3.1.RENFORCER LES PÔLES D’ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES CLÉS DE LA VILLE-RÉGION : LES ENTREPRISES EN MILIEU URBAIN Constats et problématique Certaines activités économiques sont difficilement compatibles avec la forte concentration d’habitat en ville, mais ne peuvent, pour différentes raisons, faire l’objet d’une délocalisation vers l’extérieur de la ville. Ainsi, les activités de logistique urbaine, les secteurs productifs comme les cimenteries, la construction ou le retraitement de métaux contribuent à l’équilibre et l’approvisionnement de la ville. Bien qu’elles soient plus difficilement compatibles avec l’habitat, elles doivent pouvoir être maintenues dans la Région. Il en va de même pour toute une série d’activités de transformation et de fabrication de plus petite taille actives dans des domaines tels que le secteur alimentaire, la gestion des déchets et des invendus, et le secteur de la construction. Objectifs Dans un contexte d’essor démographique et de densification de la ville, il est important d’optimaliser l’utilisation du territoire, et de localiser au mieux chaque activité. Pour permettre un développement harmonieux de toutes les fonctions de la ville et assurer l’attractivité nécessaire au développement urbain vis-à-vis des opérateurs économiques, la ville axera ce développement sur le principe d’industrie urbaine. Cette approche vise à combiner les besoins des opérateurs économiques tout en veillant au respect de contraintes propres aux zones d’habitat : volet industrie : des espaces sont dédiés aux activités économiques qui sont difficilement compatibles avec des zones d’habitat ; 24 Dossier IBSA: Perspectives économiques régionales 2010-2016 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le renforcement de l’attractivité de Bruxelles se fonde notamment sur une réflexion qui allie développement économique et spatialité. 156 volet urbain : des espaces mixtes (activités économiques et habitat) sont prévus pour accueillir des activités économiques compatibles avec l’habitat, notamment des espaces de bureaux, des activités de services et des activités productives comme de l’artisanat. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Dans ce schéma, la fonction économique est à protéger car elle subit de plein fouet l’augmentation des valeurs foncières liées à l’amélioration des conditions d’habitabilité. Il faut donc trouver de nouvelles formes urbaines de cohabitation et offrir les conditions favorables à l’implantation des entreprises : accessibilité performante pour les bureaux par les transports en commun, accessibilité logistique pour les ateliers, plateforme, centre ou secrétariat d’entreprise, mutualisation des parkings entre fonctions,… Un équilibre devra être systématiquement recherché entre un développement économique qui ne peut se faire au détriment de la qualité de vie en ville et la nécessité d’implantation d’activités économiques pourvoyeuses d’emplois, de biens et de services pour la ville et ses habitants. À cette fin, une attention particulière devra être accordée au dialogue et à la concertation avec les différentes parties prenantes et ce, en amont des projets afin de garantir une compréhension mutuelle des besoins et enjeux. Dans la mise en œuvre de cette approche de l’industrie urbaine, le soutien au développement économique de la ville devra se faire par la mise à disposition d’espaces dédiés à l’activité économique. L’enjeu consiste à favoriser la concentration d’acteurs économiques soit sous forme de pôles d’activités économiques caractérisés par leur rayonnement vers l’extérieur, soit sous forme de « clusters » d’entreprises cohérentes ou complémentaires entre les différentes activités (principe d’« écologie circulaire » ou d’« écologie industrielle »). La définition géographique de ces pôles d’activités économiques clés est établie en suivant éventuellement une identité sectorielle de manière à assurer la cohérence de l’affectation à l’échelle de la ville et de son aire métropolitaine. La proximité de ces pôles avec des nœuds de transport sera recherchée et, réciproquement, l’accessibilité de ces pôles sera renforcée. Les spécificités économiques de ces pôles ne doivent pas faire oublier qu’il s’agit également d’en faire des zones urbaines, intégrant de nouveaux développements de logements et d’équipements. Car la ville, mais aussi son développement économique, a souffert du caractère monofonctionnel et parfois peu attractif de certaines zones. ll convient par ailleurs d’assurer une meilleure utilisation (optimalisation) du territoire régional pour l’accueil des activités économiques. Les opérateurs économiques doivent jouer un rôle proactif dans la mise en œuvre de cet objectif, ainsi que dans la mise en œuvre du concept d’industrie urbaine qui couvre une vaste gamme d’activités. Les principaux pôles d’activités économiques à soutenir sont : XXLe pôle Bruxelles-Midi ZZLe pôle Bruxelles-Midi est situé sur un nœud TGV majeur entre Paris, Amsterdam, Londres et Cologne et se trouve à 500 mètres du cœur historique de Bruxelles. En conséquence, cette zone sera affectée prioritairement au quartier d’affaires international. XXLe pôle Bruxelles-Nord ZZLe pôle Bruxelles-Nord est située sur un nœud ferroviaire national entre Anvers, Liège, Namur-Luxembourg et la jonction Nord-Midi. En conséquence, cette zone sera prioritairement dédiée aux espaces de bureaux destinés aux grandes entreprises nationales et aux grandes administrations. ZZCe quartier est également destiné à accueillir les extensions potentiellement nécessaires aux activités tertiaires européennes. ZZUne mixité plus grande est toutefois compatible avec le développement du quartier et souhaitable pour son équilibre. XXLe quartier européen ZZLe quartier européen concentre les principales fonctions des institutions européennes. Cette zone est entièrement dédiée à de l’espace bureaux et souffre d’une absence de diversification des fonctions. 157 ce contexte, la fonction « bureaux » est orientée vers des activités en lien avec la fonction internationale de Bruxelles. Toutefois, une ouverture aux fonctions de commerce (spécialement en lien avec le thème de l’« Europe des Gens ») et de logement est nécessaire, de manière à créer plus de diversité dans ce quartier. XXLe centre historique de Bruxelles et le Pentagone ZZLes caractéristiques du centre historique et du Pentagone sont liées à la fois au cœur historique et culturel de Bruxelles et aux sièges de grandes entreprises et administrations qui y sont établies. L’affectation prioritaire de cette zone est orientée vers les activités touristiques, le commerce, les secteurs créatifs et culturels, mais vise également à conserver un équilibre « diurne / nocturne » des activités. XXTour & Taxis ZZTour & Taxis présente une infrastructure de base offrant de larges espaces pour des activités diverses mais accueille encore aujourd’hui des activités à caractère industriel difficilement compatibles avec les autres activités urbaines. La vocation prioritaire de cet espace est centrée sur les MICE25, la culture, les secteurs créatifs et innovants, et les secteurs verts. ZZDes activités logistiques légères seront envisagées dans le cadre du développement d’une distribution urbaine efficace (projet Lamilo voir chapitre 5), tandis qu’une réflexion sera entreprise pour conduire le déplacement à terme des activités industrielles et portuaires à l’avant-port. Les activités logistiques lourdes seront progressivement déplacées au nord et au sud de la zone du canal dans des pôles économiques et logistiques spécialisés, tout en préservant les fonctions économiques et industrielles actuellement présentes à Bruxelles. XXLes pôles portuaires ZZLa zone portuaire ouvre un accès fluvial sur la ville qui permet d’intégrer Bruxelles dans le réseau de voies navigables ouest-européen et, en particulier, de relier Bruxelles au port d’Anvers. Cette vaste zone a pour vocation prioritaire d’accueillir des activités économiques d’envergure, en lien avec les fonctions fluviales. L’approvisionnement par le port devrait être étendu à l’avenir pour présenter une véritable alternative au transport routier et de ce fait désengorger la ville. Par ailleurs, dans la perspective du développement du pôle logistique de Schaerbeek-formation, cette zone accueille, dans l’intervalle, les grandes fonctions logistiques déjà présentes aujourd’hui. ZZLa zone portuaire doit être renforcée au nord du pont Van Praet en rive gauche et en rive droite, de façon à accueillir de manière optimale les activités économiques non compatibles avec l’habitat, dans une logique de valorisation des mètres de quai. ZZUne valorisation économique du nombre de mètres de quai doit être envisagée en rive droite comme en rive gauche, de façon à valoriser la zone comme grand pôle économique. ZZLa partie centrale du canal (sud de Van Praet) doit quant à elle accueillir les activités économiques compatibles avec l’habitat, et qui utilisent la voie d’eau là où c’est possible. XXCureghem et abattoirs ZZLe commerce de voitures de seconde main à Cureghem n’est pas compatible avec le développement des fonctions urbaines propres au centre-ville. Il n’apporte aucune plus-value à la ville et est plutôt source de nuisances. Il convient donc d’envisager son déplacement vers d’autres zones du canal, en dehors du centre urbain. ZZLe redéveloppement du site « Abattoirs/Birmingham » peut être un exemple de synergie entre des activités économiques et l’enseignement recherche, notamment autour de la filière alimentaire (CERIA). 25 Meetings, Incentives, Conferences, Events. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZDans Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 158 XXSchaerbeek-formation ZZLe site de Schaerbeek-formation présente l’intérêt d’être situé sur une connexion multimodale « Rail (y compris TGV) / Eau / Route ». Cette caractéristique prédestine le site à une vocation de centre logistique. Il y a lieu de comprendre centre logistique au sens large dans la mesure où les activités qui y seront accueillies à terme intégreront en plus de la manutention de base, les premières activités en aval comme les plateformes de commerce MaBru et le Centre européen des fruits et légumes (CEFL). XXLes pôles universitaires et d’enseignement supérieur ZZCes pôles sont situés à proximité des campus universitaires et d’enseignement supérieur de premier plan présents dans la ville, dont notamment les campus ULB/VUB, Erasme, UZ-Brussel, le centre et St Louis, Louvain-en-Woluwe, CERIA-COOVI et HUB. ZZCes pôles seront affectés prioritairement à des activités économiques axées sur les complémentarités avec les activités universitaires comme l’accueil de spin-offs, les recherches croisées. ZZOn veillera à garantir une bonne accessibilité en transport public à l’ensemble des campus. XXLe plateau du Heysel ZZLe plateau du Heysel accueille aujourd’hui déjà une infrastructure MICE de base avec Brussels Expo, l’Atomium comme attraction touristique phare, un complexe cinéma, le stade actuel et à moyen terme le nouveau stade international localisé au parking C et une excellente connexion rail et route. Les particularités de cette zone seront renforcées par l’accueil d’activités économiques, commerciales, de loisirs et de logement regroupées dans le projet NEO. XXLe pôle MEDIAS à Reyers ZZLe pôle comprend déjà de nombreuses entreprises publiques et privées actives dans le secteur des médias et de la communication. Il importe de conforter sa place, en y assurant le développement des institutions publiques de radio et télévision, en renforçant également la présence d’entreprises à même de faire de ce pôle une référence incontournable. ZZLe schéma directeur Reyers prévoit également d’en faire un campus spécialisé dans la formation des étudiants dans les filières des arts, du spectacle et de la communication : le déménagement d’instituts comme l’INSAS, l’INRACI ou d’autres ajouterait encore une attractivité supplémentaire au pôle, développant des synergies entre l’éducation et la formation et l’activité professionnelle. Les actions prioritaires sont : XXActiver les sites d’activités économiques de la SDRB : La SDRB dispose de surfaces d’accueil d’entreprises dans de nombreux sites d’activités économiques situés sur plusieurs zones du territoire régional. Ces espaces sont destinés à accueillir des activités économiques de différentes natures. Ceux-ci seront organisés de manière structurée, de façon à localiser au mieux les différents secteurs économiques sur la base d’une stratégie globale, et assurer une optimalisation de l’espace disponible. Par ailleurs, et en fonction des enseignements du projet pilote IRISPHERE (projet C2C-BIZZ) en cours sur quelques sites SDRB, le développement d’échanges entre entreprises autour du principe C2C (Cradle to Cradle, c’est-à-dire réutilisation maximale des déchets d’une entreprise qui peuvent être considérés comme matières premières pour une autre), sera envisagé pour tous les sites SDRB. XXmettre en œuvre le principe d’industrie urbaine dans les stratégies d’affectation du sol pour les activités économiques, par la délimitation d’une part de zones réservées aux activités à caractère industriel et d’autre part de zones mixtes où l’habitat et les activités économiques sont compatibles. XXRevoir les définitions du glossaire du PRAS afin de coller avec le concept d’industrie urbaine (activités économiques compatibles avec la ville ou non compatibles avec la ville) XXEtablir avec l’ensemble des acteurs économiques publics et les partenaires sociaux, des critères objectifs afin de soutenir en priorité les secteurs définis comme adéquats pour le milieu urbain et analyser l’opportunité et les modalités de densification des zones économiques; Etablir une véritable politique foncière coordonnée entre les différents acteurs économiques XX afin de rechercher, dans la mise en œuvre des espaces mixtes, une véritable mixité, sachant que la fonction résidentielle est plus attrayante car elle présente souvent une meilleure rentabilité économique pour les opérateurs, qu’ils soient propriétaires, promoteurs ou même pouvoirs locaux ; XXMener un dialogue systématique avec les différentes parties prenantes, dont les riverains ; XXrenforcer l’accessibilité des pôles d’activités économiques identifiés en matière de mobilité par le transport en commun, tout en garantissant des accès routiers (voir Chapitre 5 Mobilité) ; XXconserver et renforcer les pôles universitaires dans la ville et développer des zones d’activités économiques autour de ces pôles. Définir des critères objectifs afin de soutenir en priorité les secteurs définis comme adéquats pour le milieu urbain et au service des citoyens. Ces critères devront être pris en compte par l’ensemble des acteurs économiques publics ; XXau niveau du Port de Bruxelles : ZZredonner une nouvelle vocation économique forte au pôle portuaire, sans préjudice des autres développements économiques situés sur le reste du territoire régional, ZZdévelopper l’infrastructure portuaire dans l’objectif d’en faire un des modes de transport prioritaire pour le futur centre logistique régional. Il s’agit de poursuivre et de développer l’approvisionnement logistique de la ville en étoile, à partir de Centres d’approvisionnement locaux urbains (CALU), ZZmettre en adéquation des opérateurs présents le long des quais avec : • l’activité portuaire, • les besoins actuels et futurs des secteurs porteurs, ZZorienter l’activité du port vers des activités à plus haute valeur ajoutée en termes d’emplois et sur le plan environnemental. 3.2.RENFORCER LES COOPÉRATIONS À L’ÉCHELLE MÉTROPOLITAINE Constat et problématique Bruxelles bénéficie d’une situation géographique particulière en étant confinée dans un territoire nettement plus réduit par rapport à l’étendue de son rayonnement socio-économique. La Région entretient toutefois des relations étroites avec les Régions voisines, la Flandre et la Wallonie. De nombreuses complémentarités existent et doivent être exploitées dans l’intérêt commun. 159 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Il convient d’évaluer les superficies actuelles des Zones d’Industrie Urbaine (ZIU) existantes, même en cas de déplacement de certaines activités et de définir une stratégie de localisation des types d’activités économiques sur le territoire bruxellois, sur la base de critères permettant d’identifier les meilleures localisations en fonction du contexte urbain, des besoins en superficie, de la présence de la voie d’eau, de l’impact en matière d’emploi,...Il est indispensable également de densifier les zones économiques (valorisation des étages), de manière à optimaliser l’utilisation du territoire régional (notamment par la mise en œuvre des Zones Économiques en Milieu Urbain - ZEMU ou la densification des ZIU). Sur la base d’une étude actuellement en cours, une stratégie de densification des zones d’activités économiques doit être implémentée ; 160 Objectifs Les accords institutionnels introduisent le principe de la Communauté métropolitaine. Cette actualité institutionnelle sera mise à profit pour entamer une réflexion interrégionale sur le mode de coopération métropolitaine et sur les actions communes à entreprendre au profit de toutes les parties. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Dans la perspective de ces développements, Bruxelles doit définir ses objectifs et identifier des projets concrets qui guideront sa position dans les négociations avec les autres Régions. Les actions prioritaires sont : XXmettre en route un nouveau mode de collaboration interrégionale : la Communauté métropolitaine ; XXdéfinir des projets concrets de collaboration et des politiques cohérentes et concertées entre Bruxelles et sa périphérie, notamment dans les domaines suivants : la gestion de la mobilité, les politiques environnementales, la recherche,... ; XXassurer la cohérence du développement économique à l’échelle de la Communauté métropolitaine en s’accordant sur les spécialisations territorialisées, notamment : ZZen matière de transport multimodal et logistique, via les zones logistiques le long du canal Anvers-Bruxelles-Charleroi et autour de Brussels Airport ZZen matière d’économie de la connaissance, via le triangle des pôles ULB-VUB, KULeuven et UCLouvain-La-Neuve, ZZen matière de santé, via le « diabolo de la santé et de l’industrie pharmaceutique » (Erasme, UZ Brussel, Louvain en Woluwe, UZ-Leuven et les environs de Louvain-La-Neuve) ; ZZen matière d’activités créatives et de TIC, via le pôle Cité des Médias à Reyers ZZen matière de répartition stratégique des types d’activités économiques dans la zone métropolitaine, en facilitant la mobilité des travailleurs dans les deux sens, dans une logique win win, et en évitant la concurrence entre régions. XXdévelopper des pôles de recherche, en capitalisant sur les atouts des territoires membres de la Communauté métropolitaine et en catalysant les collaborations, notamment dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, du biomédical, du pharmaceutique et des nouvelles filières vertes ; XXsoutenir le secteur des TIC de manière coordonnée entre les 3 Régions, notamment via le projet de vallée numérique de la Senne ; XXcoordonner les efforts de transition vers l’économie verte au niveau de l’aire métropolitaine pour éviter les effets d’aubaine dans la périphérie en cas de mesure prise par la Région de BruxellesCapitale ; XXdévelopper des synergies entre universités, hautes écoles et monde de l’entreprise au sein de l’aire métropolitaine. 3.3.L’ÉCONOMIE DE PROXIMITÉ ET L’ÉCONOMIE RÉSIDENTIELLE Constat et problématique Le troisième niveau structurant l’économie urbaine est l’activité économique locale, c’est-à-dire l’activité économique des quartiers. L’économie de proximité permet de créer des emplois de proximité adaptés Le concept d’économie de proximité est très large. Il inclut autant les petites entreprises indépendantes (dont les activités participent de la vie locale et contribuent à l’habitabilité des quartiers, au bien-être des citoyens et au développement socio-économique des noyaux d’identité locaux) que les grandes entreprises, dès lors qu’elles ont un ancrage fort au territoire. Le premier groupe rassemble des entreprises des secteurs liés à l’économie marchande de biens et services résidentiels, aux activités non-marchandes de services centrés sur la satisfaction des besoins vitaux des populations (services à la personne, services de santé, entretien de l’habitat,…). Le deuxième groupe concerne les activités tournées vers les activités de services et de conseil aux entreprises, l’économie sociale et solidaire, l’artisanat de pointe et l’industrie. Il est également important, dans le cadre de la « ville de proximité », de garantir une diversité suffisante des commerces. Dans certains quartiers, cette diversité a tendance à diminuer. L’encouragement à la diversité de l’offre commerciale de proximité relève de la mission d’Atrium. Il faut également veiller à limiter la concurrence déloyale (magasins illégaux, travail au noir). Objectifs Développer l’économie locale, créer de l’emploi non délocalisable adapté aux personnes moins qualifiées. Les actions prioritaires sont : XXLe soutien des entreprises à plusieurs niveaux : ZZpar un soutien en termes de mise à disposition d’espace (affectation du sol en amont) et un soutien à la création et au développement des commerces (actions d’Atrium, des Guichets d’Économie Locale ou des Centres d’Entreprise) ; ZZpar un soutien en termes de pérennisation et de redéploiement de l’artisanat de haut niveau, notamment par le compagnonnage et l’apprentissage par le travail ; ZZpar un tutorat, notamment pour la transmission des entreprises ZZpar un soutien en termes d’incitants, d’aides et d’accompagnement à l’autonomisation d’initiatives économiques nouvelles, en s’appuyant notamment sur la diversité de la population bruxelloise (entre autres par la mise à profit des réseaux d’échange propres aux quartiers concernés et de la présence d’ONG) ; XXAssurer, à cet effet, une activité de veille, d’intelligence territoriale, pour déceler l’émergence d’activités économiques nouvelles et soutenir les opportunités qui en découlent ; XXVeiller à relancer la concertation sociale relative à l’encadrement des emplois locaux (conditions de travail) ; XXRespecter et renforcer les procédures de concertation (instance unique de concertation au niveau local). 161 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 à la population bruxelloise. Cette économie est, par essence, non délocalisable et elle est en plein essor, notamment sur le volet des services aux personnes dont les besoins sont grandissants (accueil et accompagnement de la petite enfance, accompagnement des personnes âgées,…). 162 4 Les autres axes prioritaires à l’échelle de la ville À côté du soutien sectoriel, d’autres axes prioritaires seront suivis par la Région de Bruxelles-Capitale pour soutenir et renforcer sa position économique. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 4.1.LUTTER CONTRE LE DÉPART DES EMPLOYEURS PRIVÉS VERS L’EXTÉRIEUR DE LA VILLE Bruxelles subit depuis plus de 10 ans le départ d’entreprises attirées par une localisation financièrement moins coûteuse en périphérie. La périphérie développe des capacités d’accueil de ces entreprises via des investissements considérables et une réserve foncière importante. Tous les moyens sont mis en place pour endiguer ces délocalisations et ramener les entreprises en ville quand c’est possible. Ils doivent encore être amplifiés. Bruxelles peut compter sur d’autres vecteurs d’attraction pour accueillir les entreprises. Bruxelles possède par exemple un atout important et distinctif en se situant au centre du réseau européen et belge SNCB/TGV et RER. C’est d’autant plus un atout par rapport à la périphérie que celle-ci n’est souvent accessible qu’en voiture et moins fournie en offre de services économiques et culturels. En outre, Bruxelles peut compter sur sa renommée internationale, sur un marché cible important et international et un grand réservoir d’employés doués, tous facteurs décisifs pour attirer des entreprises vers la Région. On veillera également à ce que les mesures prises en matière de mobilité soient favorables au maintien des entreprises à Bruxelles (voir chapitre 5). Les actions prioritaires sont : XXdévelopper des pôles d’entreprises proches des gares et des nœuds de communication, et réciproquement ; XXélargir la réflexion concernant les plans de mobilité des entreprises et des services publics à l’échelle de zones ou de « clusters » afin de multiplier les effets positifs pour l’espace urbain. XXGérer l’impact des politiques de stationnement en concertation avec les entreprises 4.2.LUTTER CONTRE L’ÉCONOMIE INFORMELLE ET LE TRAVAIL AU NOIR Comme dans d’autres grandes villes belges, Bruxelles reste une ville où l’économie non déclarée est importante. Les conséquences de cette économie souterraine sur les équilibres économiques sont néfastes : outre le manque à gagner sur le plan fiscal et social, l’économie informelle concurrence de façon déloyale les secteurs de l’économie déclarée. En conséquence, tous les moyens disponibles à l’échelle de la Région doivent être déployés pour la combattre. Les actions prioritaires sont : XXconcevoir un plan pluriannuel structuré et progressif de lutte contre l’économie informelle ; XXpromouvoir l’utilisation des moyens fédéraux en cours de régionalisation pour soutenir la sortie de l’économie informelle (mesures de type « titres services ») ; XXrenforcer les contrôles et les adapter aux spécificités bruxelloises, dans les secteurs où la Région est compétente, et renforcer le service régional d’inspection. Parallèlement aux mesures coercitives, mettre en place des stratégies visant à formaliser l’économie informelle en élargissant les mesures d’aide à la création et à la pérennisation de micro entreprises. L’expérience montre que la régularisation d’activités existantes, qui correspondent à un besoin réel, présente de meilleurs résultats que la création d’activités ex nihilo ; renforcer les collaborations avec les organismes fédéraux (Service d’informations et de recherches XX sociales - SIRS,...) pour garantir une meilleure effectivité de la lutte contre l’économie informelle ; XXveiller à ce que l’attribution de marchés publics tienne compte d’offres de prix compatibles avec les coûts du travail déclarés selon les conventions collectives. C apitaliser sur les atouts de métropole et de capitale fédérale et internationale dotée d’un patrimoine historique reconnu et d’un rayonnement culturel important Au-delà de la dimension urbaine, Bruxelles bénéficie d’une position privilégiée en tant que capitale fédérale et internationale qui lui assure une reconnaissance au niveau européen et mondial. Elle draine depuis l’étranger un public qualifié au pouvoir d’achat élevé. Bruxelles compte également parmi ses atouts un patrimoine historique reconnu et un rayonnement culturel important : musées, expositions, spectacles, concours et autres productions culturelles de renommée internationale. Intégrés dans une politique cohérente, ces atouts se renforcent mutuellement et constituent un axe majeur sur lequel Bruxelles doit investir pour en faire le véritable moteur de son économie. 5.1.LA FONCTION INTERNATIONALE DE BRUXELLES Constat et problématique Bruxelles est le siège d’organisations internationales et notamment de l’Union européenne (institutions européennes, OTAN, Eurocontrol, organisation mondiale des douanes), mais accueille également les bureaux opérationnels de nombreuses institutions internationales (Banque Mondiale, Banque européenne d’investissements - BEI,…). La forte présence de ces institutions à Bruxelles constitue un atout majeur de différenciation de la ville par rapport aux capitales voisines. La présence des institutions internationales et des activités périphériques décrites ci-dessus attire vers Bruxelles un nombre croissant d’entreprises désireuses de s’implanter (ou d’implanter une antenne) près de ces centres de décision politiques, ainsi qu’une population importante d’expatriés au pouvoir d’achat élevé. Les retombées économiques sont donc indéniables pour la Région. En effet, les fonctions de métropole et de capitale fédérale et internationale de Bruxelles ont pour effet de stimuler un certain nombre de secteurs qui contribuent à la richesse de l’économie bruxelloise, tels que le secteur financier, les MICE et le tourisme de loisir, les secteurs créatifs et la culture, la fonction publique nationale et internationale, les ONG et les services qui y sont liés. Ainsi, la présence des institutions internationales constitue un pôle d’attraction pour d’autres activités économiques, qui se traduisent par de nombreux emplois indirects. Ceux-ci bénéficient surtout à la population bruxelloise dans les secteurs des loisirs, du commerce (notamment haut de gamme), de l’hôtellerie, de la restauration, des bars et des services de proximité. Le fait d’être capitale européenne et fédérale est un facteur-clé de la « résistance » de Bruxelles pour faire face à la crise, grâce aux activités et aux emplois cycliques qu’elle génère de manière directe et indirecte. Objectifs Bruxelles doit capitaliser sur ses atouts de capitale fédérale et internationale pour en faire un véritable moteur de son économie. Bruxelles doit aussi viser le plus haut niveau de reconnaissance nationale, européenne et internationale en matière d’excellence scientifique et technologique. Pour cela, la Région doit contribuer à renforcer l’insertion de ses opérateurs dans les réseaux de coopération nationaux, européens et internationaux, et chercher à devenir une des principales destinations en Europe pour l’organisation de manifestations scientifiques internationales. 163 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 5 164 Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXasseoir et renforcer la présence des institutions à Bruxelles en mettant sur pied des structures de concertation entre la Région et les institutions européennes, mais aussi avec les autres institutions présentes à Bruxelles ; la Région doit assurer le leaderschip en matière de politique de siège, pour tout ce qui concerne l’aménagement du territoire et les stratégies de localisation ( bureaux, équipements, écoles européennes, etc..). XXélargir le champ sectoriel des institutions présentes à Bruxelles (par exemple dans les champs médiatiques comme la presse ou les médias, le cinéma, diplomatiques, culturels, linguistiques,…), grâce au potentiel de Bruxelles comme lieu de pouvoir ; XXpoursuivre une activité de lobby et de partenariat constante avec les autorités fédérales en vue de renforcer la position de Bruxelles comme siège de ces institutions ; XXsoutenir l’importante présence de services à valeur ajoutée tels que des fédérations internationales, représentations diplomatiques, bureaux d’avocats, lobby, ONG, presse,… (conséquence de la présence des institutions internationales à Bruxelles) au travers d’une politique facilitant le démarrage de ce type d’activités ; XXrenforcer la présence internationale en offrant des services et des outils de promotion et de rayonnement (par exemple, par la création d’un centre de rencontre mondial pour les ONG) et en formant des « clusters » de promotion et d’excellence en matière de savoir-faire ; XXrenforcer l’attractivité de la métropole bruxelloise à l’égard des hommes d’affaires internationaux et des expatriés en s’appuyant sur une politique d’accueil efficace, qui stimule notamment l’usage de l’anglais ; XXsoutenant le développement de commerces et d’activités de loisirs haut de gamme (tourisme, culture, sports, salons,…), notamment par une planification et un aménagement de l’espace public ciblés à cet effet ; soutenant le développement de l’économie résidentielle (commerce de proximité, santé, loisirs,…). XX 5.2.LE SECTEUR DES « MICE » ET DU TOURISME DE LOISIR Constat et problématique Le secteur MICE (tourisme d’affaire - « Meetings, Incentives, Conventions, Events ») représente une activité économique importante pour Bruxelles. Le Plan de Développement International de Bruxelles (PDI) a rappelé l’importance de ce secteur qui génère quelque 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 2,5% de l’activité économique régionale) et 25.000 emplois directs et indirects, dont les ¾ sont occupés par des Bruxellois. Parallèlement au tourisme d’affaires, le secteur du tourisme de loisirs est également porteur à Bruxelles et présente un fort potentiel de croissance : au travers de l’augmentation de la demande touristique dans la ville d’une part, et par l’extension de l’offre touristique, notamment dans la zone du Pentagone et du Heysel, d’autre part. Objectif Le développement de ces secteurs touristiques contribuera au renforcement de l’image de Bruxelles à l’étranger et attirera par conséquent davantage d’activités MICE et de touristes de loisirs. Les actions prioritaires sont : XXdoter Bruxelles de grandes infrastructures : centre de congrès, et grand stade d’envergure internationale (dans le cadre du projet NEO) et promouvoir l’organisation de grands événements : congrès (privés, foires et salons,…), conférences de presse, événements médiatiques aux rayonnements nationaux et internationaux ; renforcer la professionnalisation du secteur et l’innovation par l’organisation de formations permanentes, le développement d’offres de services innovantes basées sur les besoins actuels et à venir (city trips, éco-tourisme, tourisme jeune, tourisme d’affaires, supports touristiques virtuels,…) ; 165 XXpromouvoir le développement d’une plateforme d’échange et d’impulsion pour le secteur MICE visant à stimuler le développement du secteur du tourisme ; XXmettre en place une cellule « Grands Evènements » au sein d’Actiris qui viserait à favoriser l’emploi des Bruxellois dans des projets phares menés à l’initiative des pouvoirs publics, en lien avec le développement international de la Région ; XXrenforcer le City Marketing de Bruxelles, par exemple en développant des nouveaux concepts bruxellois globalisant les atouts de la Région (culture et patrimoine, siège des institutions européennes,…) ; XXfaire de Bruxelles une des principales destinations en Europe pour l’organisation de manifestations scientifiques internationales ; XXInvestir dans l’extension de l’offre touristique et d’hébergement de qualité encadré ; XXValoriser les atouts patrimoniaux (voir Chapitre 11 Patrimoine). 5.3.LES SECTEURS PUBLICS FÉDÉRAL, RÉGIONAL, COMMUNAUTAIRE ET LOCAL Constat Bruxelles est le siège des Gouvernements et services publics fédéraux, régionaux et communautaires, ainsi que de nombreux organismes parapublics qui en dépendent. Bruxelles compte aussi 19 administrations communales. La présence de ces nombreuses institutions à Bruxelles représente à la fois un important gisement d’emplois directs aux retombées indirectes importantes et un marché de fournitures et de services conséquent. Objectifs La concentration de marchés publics à Bruxelles ouvre des possibilités d’actions. Elles passent par des clauses spécifiques dans les cahiers des charges destinés notamment à encourager des pratiques respectueuses de l’environnement, à lutter contre l’économie informelle, à favoriser l’emploi des Bruxellois ou par un encouragement à l’émergence d’opérateurs bruxellois dans ces secteurs. La concentration de donneurs d’ordre sur le territoire de la Région met celle-ci en bonne position pour prendre l’initiative dans ce domaine. Les actions prioritaires sont : XXsensibiliser les pouvoirs publics présents à Bruxelles au rôle des marchés publics comme levier de l’emploi des Bruxellois ; XXprendre l’initiative, dans le cadre des marchés publics, de mener une action concertée avec les autres niveaux de pouvoir en matière de clauses spécifiques à la mise à l’emploi qui bénéficieraient aux Bruxellois ; XXdans le cadre réglementaire européen, renforcer les clauses sociales et environnementales dans les marchés publics ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXanalyser l’opportunité de développer un pôle économique de l’événementiel au sein de la Région ; 166 XXveiller dans les critères d’attribution des marchés à rejeter les offres dont les prix trop bas ne permettent pas de garantir la qualité des emplois et le respect des lois sociales (par des soustraitances) ; XXJustifier l’opportunité d’externaliser des services au moyen de marchés publics plutôt que de les exécuter par régie interne Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 5.4.LE SECTEUR FINANCIER Constat et problématique Bruxelles a une vocation historique comme plateforme financière. La Région héberge les sièges des grandes banques, mais également les institutions liées aux activités d’assurance, de bourse et de « settlement »26 qui génèrent un nombre important d’emplois. Même si le secteur financier subit aujourd’hui de profonds changements structurels et technologiques qui vont modifier sa configuration, la présence et la proximité d’institutions de financement sont par ailleurs des éléments essentiels pour le développement et le succès de PME innovantes et de l’ensemble des activités économiques. Objectifs Dans cet environnement en mutation, Bruxelles doit veiller à conserver et à consolider la place historique qu’elle occupait en s’adaptant à l’évolution du marché. Les actions prioritaires sont : XXattirer à Bruxelles de nouvelles institutions propre au secteur financier, particulièrement issus des pays émergents (notamment les BRIC), ainsi que les acteurs financiers cherchant à se délocaliser et ce, au moyen d’une stratégie proactive de promotion des atouts de Bruxelles par rapport à d’autres places financières : coûts d’implantation moins élevés, qualité de la performance en matière de services financiers (notamment au niveau back-office, c’est-à-dire le traitement et l’exécution des transactions financières, les TIC) et de « middle office » (analyses de marchés, analyses de risque, services juridiques, services comptables),... ; XXveiller à maintenir la bonne performance de Bruxelles en matière de services financiers, adopter une approche proactive et flexible à l’égard des principaux opérateurs pour répondre à l’évolution des besoins du secteur (qualité et accessibilité des réseaux de l’information et de la télécommunication, efficacité des transferts bancaires,…) et développer de nouveaux produits et services innovants ; XXfavoriser l’organisation d’événements susceptibles de renforcer l’image de Bruxelles comme plate-forme financière ; développer de nouvelles formations académiques orientées vers les affaires internationales dans le domaine des services financiers. 5.5.LE SECTEUR DES MÉTIERS « CRÉATIFS » Constat et problématique Le secteur des métiers dits « créatifs » regroupe une large gamme d’activités de production à caractère culturel : l’industrie culturelle et multimédia, c’est-à-dire les studios d’enregistrement et de tournage, (voir cité des Médias à Reyers) les métiers de la mode et du design, les métiers de l’architecture et de l’urbanisme, 26 Activités liées au règlement et/ou à la livraison pour les obligations, les actions et les fonds d’investissement. les métiers de l’art, 167 les métiers de la restauration du patrimoine. Objectif Il est important de soutenir le secteur des métiers « créatifs » dans la mesure où il apporte une réponse pertinente à la réalité socio-économique bruxelloise par la combinaison de 3 dimensions : ZZdes débouchés pour les élèves sortant des nombreuses écoles d’art et de création à Bruxelles, ZZdes débouchés importants en termes de métiers de supports à la création. Il s’agit d’activités dans l’Horeca, la logistique, les fournitures,… qui offrent des possibilités d’emploi pour des personnes à plus faible niveau de qualification, ZZdes débouchés en termes de développement de nouvelles technologies spécifiques à ces secteurs. Le développement de ce secteur contribue également au rayonnement international de Bruxelles et constitue ainsi un des piliers dans le développement de l’image internationale de la Région. Les actions prioritaires sont : XXsoutenir l’attractivité de ces secteurs à Bruxelles en renforçant les pôles existants (Reyers, Josaphat, Dansaert…) et par le déploiement d’une politique de « clustering » concernant également les entreprises du secteur disséminées dans le territoire régional ; XXdévelopper une politique d’accueil de nouveaux opérateurs liés aux métiers « créatifs » ; XXassurer le financement d’infrastructures (studio de tournage, lieux de répétition,…) et de productions ; XXassurer une politique cohérente vis-à-vis du secteur en coordonnant l’action des pouvoirs publics aux niveaux régional et communal, entre autres dans le but de la promouvoir à l’étranger ; XXsoutenir les métiers créatifs diffus dans la ville, notamment par le biais de réseautage 5.6.LE SECTEUR DE LA CULTURE Constat et problématique Dans le domaine culturel, Bruxelles rayonne par la qualité et la diversité de l’offre. Outre les nombreux musées présents dans la ville, se concentrant sur 2 pôles muséaux existants (Place royale et Cinquantenaire), l’offre culturelle couvre des expositions et des spectacles (théâtre, danse, opéras et concerts). Parmi les plus prestigieuses offres culturelles, on peut citer le musée Magritte, les musées royaux des BeauxArts, le Concours Musical International Reine Elisabeth, Europalia, le Théâtre Royal de la Monnaie,… L’offre culturelle vient compléter l’offre touristique à destination du public « international » présent à Bruxelles. Objectif L’offre culturelle fait partie intégrante de la stratégie qui vise à soutenir Bruxelles comme métropole internationale. La Région de Bruxelles-Capitale accueille de très nombreux événements culturels, mais aussi sportifs, séminaires et conférences. Il s’agit à la fois de sa spécificité et d’un facteur essentiel de son développement. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les métiers créatifs sont bien représentés à Bruxelles. La Région compte sur son territoire une présence importante d’opérateurs économiques actifs dans ce secteur. Le caractère multiculturel de la ville contribue au foisonnement d’initiatives en ce domaine et contribue à un ancrage fort de ce secteur dans la réalité bruxelloise, ce qui le rend plus difficilement délocalisable. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 168 Néanmoins, chacun d’eux représente un impact environnemental important, du fait de la consommation de voyages, de la nourriture et des boissons consommées et de la production de déchets qui est générée. L’éco-management des événements permet de réduire cet impact et peut également créer de nouvelles activités et opportunités d’emploi dans la Région (location de matériel réutilisable, traiteurs et fournisseurs d’alimentation durable,…) Les organisateurs d’événements y trouvent une source d’économie des avantages comparatifs et une valorisation en termes d’image. Les actions prioritaires sont : XXsoutenir l’organisation d’événements majeurs et intégrer l’organisation de ces événements dans les politiques de la ville (collaboration STIB,…) ; XXrenforcer les développements et le rayonnement des pôles muséaux dans la ville ; XXsoutenir le développement d’activités culturelles d’envergure par une planification et un aménagement de l’espace public ; XXpostuler au titre de capitale culturelle de l’Europe en 2020 ; XXsoutenir l’éco-consommation dans le cadre des grands événements et manifestations culturelles. 5.7.LES SECTEURS CONNEXES Constat et problématique Le positionnement de Bruxelles en tant que centre de décision régional, national et international donne lieu à une prolifération de services (à haute valeur ajoutée) connexes, tels que les services de traduction, d’édition, de consultance, d’aides juridiques,... Objectif Il y a lieu d’encourager le maintien de ces activités et le développement de nouvelles activités en vue de stimuler l’emploi à Bruxelles et d’assurer un niveau de service optimal aux institutions et aux entreprises implantées dans la capitale. Les actions prioritaires sont : XXDévelopper des « centres d’expertise » dans les domaines « niches » suivants : XXla traduction / l’interprétation : tirer profit de la position bruxelloise comme leader mondial liée à la présence massive de traducteurs et d’interprètes, ainsi que de l’expertise en ce domaine existant au sein des institutions européennes. Un tel « centre d’expertise » viserait à former des professionnels, mais aussi à développer de nouveaux services et technologies qui seraient proposés aux entreprises ; XXla gestion interculturelle : les entreprises ont besoin pour fonctionner de mieux connaître et comprendre les autres cultures. L’environnement professionnel multiculturel de Bruxelles est le lieu idéal pour un tel « centre d’expertise » ; XXles matières européennes : proposer des programmes de formation et des conférences spécifiques au domaine lié aux affaires européennes, comme le droit européen, la politique européenne, la défense et la sécurité internationale. Ces programmes seraient destinés aux hommes d’affaires, aux hauts fonctionnaires, aux avocats et magistrats, aux étudiants,… méliorer la gouvernance et A l’efficacité des leviers publics Devant les changements en profondeur du paysage socio-économique de la Région, la question de l’adaptation des structures de gouvernance doit être posée. Un travail de mise à niveau de ces outils est indispensable. Pour répondre aux enjeux actuels et futurs, la ville devra adapter ses structures pour agir à l’échelle à laquelle se posent les défis. Ainsi, la multiplication des enjeux économiques et sociaux concernant Bruxelles et sa périphérie mène à l’établissement d’une forme de gouvernance ad hoc, la Communauté métropolitaine. Dans ce contexte, les structures existantes devront organiser leurs collaborations en fonction de l’échelle à laquelle se posent les défis. Les actions prioritaires sont : XXse doter de structures et d’indicateurs susceptibles d’appréhender la réalité régionale dans sa complexité afin de mesurer et d’orienter le développement régional. Il est impératif de se doter d’indicateurs complémentaires au PIB. À cet effet, une étude sera menée avec l’aide des autres Régions ; XXrationaliser les outils économiques en termes de gouvernance et de positionnement stratégique et renforcer les coordinations de manière à offrir un service plus cohérent et efficace aux entreprises de la Région : ZZpromouvoir l’utilisation d’un outil commun de soutien aux organismes publics pour la gestion des relations avec leurs usagers (« Customer Relationship Management » - CRM) ; ZZgénéraliser la pratique des contrats de gestion avec les entreprises publiques régionales en introduisant des objectifs transversaux régionaux et autres, ainsi qu’un focus qui prend en compte l’ensemble des acteurs du secteur concerné, dont la transition vers une économie durable ; ZZrenforcer les collaborations entre entreprises publiques régionales, notamment par la mise en place d’un réseau bruxellois de création d’entreprises qui lie et fédère les différents acteurs présents au niveau régional ; ZZrenforcer la culture d’évaluation, notamment par l’organisation d’évaluations régulières et globales concernant la mise en œuvre des politiques sectorielles, des actions menées dans ce cadre, de leurs résultats et de leurs impacts ; ZZpérenniser le Conseil de Coordination Économique (CCE), en renforçant son rôle d’impulsion et de coordination stratégique des différents outils et structures en inscrivant cette logique dans les différents contrats de gestion ; XXRenforcer les outils financiers comme l’octroi de crédits (Brusoc) et la prise de participation (Brustart), tout en poursuivant les initiatives en cours (comme les Centres d’Entreprises et les Guichet d’Économie Locale, les coopératives d’activités) dans un objectif de soutien à la création d’entreprises ; XXpoursuivre les efforts en matière de simplification administrative, notamment au travers de l’e-Government, dans les contacts avec les entreprises ; XXcombiner les structures de gouvernance formelles (Gouvernement) avec des formes informelles plus flexibles (réseaux d’acteurs publics économiques) pour agir à l’échelle réelle où les défis se posent ; 169 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 6 170 XXdéployer le concept de gouvernance multi-niveaux recommandé par l’Europe (stratégie EU 2020) : ZZsigner des accords de coopération « horizontaux » entre régions et « verticaux » avec les niveaux fédéral et local dans le but de coordonner les politiques économiques de manière harmonieuse ; ZZcoordonner les plans stratégiques des 3 Régions ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZcoordonner les plans de mobilité des opérateurs et des autorités organisatrices des transports, tant à Bruxelles qu’en périphérie ; ZZcoordonner les politiques à l’égard des entreprises et des secteurs forts (voir point 2.3.) avec les communes ; ZZoptimaliser l’utilisation des Fonds européens dans le but de soutenir le développement économique de la Région. INTRODUCTION Bruxelles constitue aujourd’hui le premier bassin d’emplois du pays mais présente paradoxalement un taux de chômage très élevé, notamment chez les jeunes. La priorité pour Bruxelles est de relever le défi de l’emploi et de diminuer son taux de chômage. La Belgique, et par conséquent la Région de Bruxelles-Capitale, souscrit aux objectifs de la Stratégie Europe 2020 « pour une croissance intelligente, durable et inclusive », adoptée par le Conseil de l’Union européenne en juin 2010, qui vise à augmenter à 73,2% le taux d’emploi. La Région bruxelloise fait cependant face à des difficultés plus importantes à cet égard que les autres régions. Dans un contexte d’accroissement démographique, Bruxelles est la région qui enregistrera le taux de croissance annuel le plus élevé tant de la population active occupée (1,8%) que de la population d’âge actif (1%). Par ailleurs, on estime que la population des « 20-64 ans » augmentera de 10,7% d’ici 2020. Face à ces constats, Bruxelles risque de connaître un effet négatif sur le taux d’emploi si le nombre d’emplois créés et si le nombre de Bruxellois dans l’emploi proprement bruxellois ne poursuivaient pas leur croissance de ces 6 dernières années. Dans ce contexte, le Gouvernement sera attentif à augmenter le taux d’emploi actuel de 59,1% (2011) bien au-delà de sa trajectoire naturelle de 59,4 % en 2020. Le paradoxe entre le niveau élevé d’emploi et le niveau de chômage s’explique en partie par les qualifications exigées sur le marché de l’emploi bruxellois, notamment les qualifications linguistiques, mais aussi par la proportion importante de navetteurs, l’inadéquation de l’offre d’emploi au profil des demandeurs d’emplois bruxellois, tout en n’oubliant pas des facteurs comme la discrimination à l’embauche envers laquelle la Région se doit de continuer à lutter. Un autre phénomène est l’exode urbain : quand les personnes sans emploi obtiennent un travail et un revenu fixe grâce à la politique d’activation du gouvernement, elles ont tendance à chercher un logement hors de Bruxelles, correspondant à leurs souhaits en matière de coût et de conditions de vie. Il est donc indispensable de prendre en compte cette question à l’échelle de la zone métropolitaine. Pour augmenter le taux d’emploi des Bruxellois, la Région doit : favoriser les créations d’emplois dans certaines branches d’activités économiques (voir chapitre 3 Économie) au bénéfice de ses habitants ; maintenir sur son territoire, ou à proximité, des activités économiques dont les emplois sont en adéquation avec le profil de la main-d’œuvre bruxelloise ; agir en amont en augmentant le niveau de formation et de qualification et en améliorant le fonctionnement du système éducatif (un des plus inégalitaires d’Europe), afin de rendre les emplois disponibles sur le marché du travail bruxellois accessibles au plus grand nombre ; accompagner les demandeurs d’emploi bruxellois à s’orienter vers des postes de travail dans la zone métropolitaine bruxelloise (voire même au-delà), en améliorant entre autre la mobilité Bruxellespériphérie. Soutenir par des incitants économiques et des aides à l’embauche les entreprises qui engagent des chômeurs résidant dans le « Périmètre d’incitation à l’emploi » : la mise en place d’une politique de discrimination positive est compatible avec les règles européennes en matière d’aides d’État car ces mesures répondent à un objectif communautaire de cohésion sociale, sont proportionnées pour 171 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 3 Augmenter l’emploi des Bruxellois 172 atteindre cet objectif et n’altèrent pas les conditions des échanges dans une mesure contraire à l’intérêt commun. (La Commission a admis ce type d’aides pour les Zones franches urbaines dans divers pays membres.) Cette stratégie est également développée dans le chapitre 2 « Économie ». Cela implique 4 objectifs : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 soutenir et accompagner les secteurs économiques les plus porteurs d’emplois et valoriser les filières contribuant à une optique de durabilité en étant à l’avant-garde par le soutien à la création des entreprises bruxelloises actives en ce domaine. Cet objectif s’inscrit dans le cadre du « New Deal » et de l’Alliance Emploi-Environnement ; former les chercheurs d’emploi via une offre de formation renforcée ; veiller à ce que tous les Bruxellois aient les moyens de décrocher un emploi sur le marché de l’emploi. Cela signifie que toute personne vivant à Bruxelles doit suivre un enseignement ou une formation menant à la pratique d’un métier; accompagner et mettre à l’emploi les chercheurs d’emploi. La Région de Bruxelles-Capitale accordera une attention toute particulière aux secteurs qui présentent des perspectives en termes de retombées sur l’emploi bruxellois, tant pour les emplois faiblement qualifiés que pour les plus qualifiés qui représentent le dynamisme économique de la Région et qu’il convient de continuer à soutenir. Ces secteurs feront l’objet d’une priorité dans la politique économique. La Région bruxelloise doit également accompagner les mutations économiques en conservant des capacités d’accueil en termes d’activités économiques sectorielles, en ce compris le secteur secondaire et les activités industrielles compatibles avec l’espace urbain. Il s’agit également de développer des pôles de compétence regroupant en priorité les acteurs de l’emploi et de la formation, en y assurant la présence d’universités, de hautes écoles, de centres de recherche et l’existence de filières de taille critique. Dans un contexte budgétaire difficile, la promotion d’une croissance urbaine durable exige du Gouvernement et des interlocuteurs sociaux de s’atteler à lever une série de freins et à renforcer des leviers de partenariat susceptibles, dans le cadre institutionnel actuel, de démultiplier les synergies en faveur de l’emploi des Bruxellois. C’est pourquoi, le Gouvernement régional et les interlocuteurs sociaux bruxellois ont signé, le 29 avril 2011, un Pacte de croissance urbaine durable, appelé « New Deal » bruxellois, qui est « un instrument de coordination, de collaboration et de mobilisation générale au bénéfice de l’emploi des Bruxellois organisé autour d’engagements communs préalables forts, d’une part, et d’une méthodologie de référence pour sa mise en œuvre d’autre part ». Il est en effet apparu nécessaire de renforcer les politiques croisées entre régions, communautés et commissions communautaires, mais aussi entre acteurs publics et privés. Ces politiques croisées favoriseront les synergies nécessaires entre différents domaines que sont l’enseignement, la formation et l’emploi, afin de mieux prendre en compte les besoins spécifiques des Bruxellois. Dans ce contexte, le développement de secteurs porteurs dans le cadre du New Deal, qui comprend l’Alliance Emploi-Environnement, est la traduction concrète de cette coopération vertueuse entre acteurs aux bénéfices de l’emploi, de l’économie et de l’environnement. Le secteur de l’économie sociale constitue une alternative innovante qui a fait ses preuves en termes de création d’emplois. Il offre des possibilités d’insertion socio-professionnelle pour un public défavorisé dans la Région. Enfin, dans le cadre de la sixième réforme de l’État, le Gouvernement entend définir ses priorités en matière d’appropriation et de mise en œuvre de ses nouvelles compétences ainsi qu’en ce qui concerne l’allocation des moyens financiers qui lui seront transférés. En conséquence, les priorités du Gouvernement en vue d’augmenter l’emploi des Bruxellois sont les suivantes : stimuler et développer l’emploi dans les secteurs forts (secteurs qui s’appuient sur les atouts de la ville) et porteurs d’emplois pour les Bruxellois ; redéployer et investir massivement dans l’offre de formations ; favoriser la mise à l’emploi des jeunes et intensifier les mesures favorisant leur insertion professionnelle ; 173 poursuivre le développement du service public de l’emploi afin d’offrir un service efficace, sur mesure et performant à l’égard des demandeurs d’emploi et des employeurs ; veiller à la qualité de l’emploi et renforcer l’égalité des chances. en place un Périmètre d’incitation à l’emploi avec des aides spécifiques pour les entreprises qui engagent localement dans cette zone Pour que Bruxelles puisse agir réellement sur la politique de l’emploi, il est primordial d’améliorer la politique de l’enseignement. Car les programmes de formation les plus élaborés ne remplacent pas un cursus scolaire performant, permettant à tout enfant, quelle que soit son origine socioéconomique, d’accéder à un savoir lui permettant de s’émanciper socialement. Le PRDD s’inscrit dans la lignée des plans précédents dans sa volonté de promouvoir l’emploi des Bruxellois et de veiller à l’égalité des chances. Il introduit ensuite des ruptures importantes par rapport aux PRD précédents car il prend pleinement en compte les enjeux sociaux, économiques et environnementaux, propres au développement durable, dans les stratégies d’emploi. De plus, le PRDD met en place une approche nouvelle ne se limitant pas aux contraintes institutionnelles et territoriales. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 mettre Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 174 1 S timuler et développer l’emploi dans les secteurs forts et porteurs pour les bruxellois La Région mettra en œuvre les actions nécessaires au dynamisme économique et à la création d’emplois par le biais de 5 objectifs : le développement de secteurs clés porteurs d’emplois, la stimulation de la création d’emploi et la réponse aux besoins des entreprises en matière de qualifications, la promotion de l’emploi au sein de la fonction publique, l’utilisation du levier de la commande publique et enfin, le renforcement de la mobilité des travailleurs bruxellois. 1.1.DÉVELOPPER DAVANTAGE LES SECTEURS CLÉS PORTEURS D’EMPLOIS Constat et problématique Une économie forte est indispensable pour générer le dynamisme nécessaire aux créations d’emplois. Le Gouvernement soutient en priorité le développement des secteurs porteurs d’emplois pour les Bruxellois. Pour ce faire, les actions de soutien à l’activité économique sont complémentaires aux actions liées aux politiques de l’emploi, et vice-versa. Six secteurs prioritaires, inscrits dans le cadre du « New Deal », bénéficient d’une attention privilégiée et d’un plan d’actions visant à soutenir les entreprises, à stimuler la création d’emplois et à former les demandeurs d’emploi à ces métiers : les métiers de l’environnement, et plus particulièrement les métiers de la construction et de la rénovation durable, de l’eau, des déchets et du recyclage, ainsi que de l’alimentation durable ; les métiers liés au développement international de Bruxelles et du tourisme (en ce compris les métiers liés à l’artisanat, ainsi que les métiers du patrimoine) ; les métiers du commerce et en particulier du haut de gamme lié au tourisme, et de l’horeca ; les métiers de la fonction publique, du secteur non marchand, des services de proximité et les métiers de la ville ; les métiers liés à l’innovation l’emploi industriel et assimilé. Les secteurs créatifs (culture, audiovisuel, événementiel, arts,…), ainsi que les métiers liés aux services urbains sont aussi des pistes de développement de l’emploi bruxellois. La Région de Bruxelles-Capitale se doit également de saisir toutes les opportunités pour accentuer la transition de son économie vers des secteurs adaptés au milieu urbain, qui répondent aux besoins des citoyens et qui créent de l’emploi pour les bruxellois. Le maintien de l’activité industrielle dans les zones appropriées et la transition du secteur industriel vers l’industrie urbaine, en liaison avec la ville et compatible avec les autres fonctions doivent également être accompagnés. Pour chacun de ces secteurs, des actions doivent être entreprises à 3 niveaux : soutenir le développement des secteurs par le biais des aides à la création, à la croissance et à l’expansion des entreprises ; anticiper et stimuler l’offre d’emploi pour les Bruxellois, notamment en conditionnant les aides à l’engagement de travailleurs bruxellois ; anticiper et augmenter l’offre de formation des chercheurs d’emploi, et plus particulièrement des populations jeunes. La Région bruxelloise doit continuer à développer une politique prospective dynamique au recrutement des demandeurs d’emploi bruxellois et aux services offerts par les opérateurs publics de l’emploi et de la formation. Cette politique prospective est destinée à sensibiliser les employeurs présents sur son territoire ou ceux qui projettent de s’y installer. En particulier, les entreprises faisant l’objet d’aides économiques régionales seront les premières bénéficiaires de cette sensibilisation. Les conventions tripartites entre les différents outils économiques bruxellois (SDRB, SRIB, ABE, IRSIB, INNOVIRIS, administration régionale,…), les entreprises bénéficiant d’un soutien financier de la part de la Région et les opérateurs d’emploi et de formation pour le recrutement de demandeurs d’emploi bruxellois seront généralisées. Le secteur de l’économie sociale constitue une alternative qui a activement participé à la création d’emplois destinés aux Bruxellois. Il offre en effet des possibilités d’insertion socioprofessionnelle pour les demandeurs d’emploi bruxellois les moins qualifiés mais constitue aussi un secteur à part entière. La Région doit anticiper les créations d’emplois liés à la commande publique et aux futurs travaux de grandes infrastructures par une action volontariste permettant la création d’entreprises et par l’organisation de formations répondant aux futurs besoins des chantiers. Dans ce cadre, les charges administratives doivent être diminuées. Le domaine du patrimoine constitue également un gisement d’emplois. Ces emplois relèvent tant de la restauration, de la réaffectation du patrimoine classé que de l’entretien du patrimoine non classé. Ces interventions nécessitent le recours à des corps de métier spécialisés. Un travail respectueux des matériaux anciens et des mises en œuvre passées, leur connaissance, la maîtrise de gestes oubliés, la vision durable et un autre rapport à la rentabilité sont autant de défis à relever pour développer une activité entrepreneuriale dans le domaine du patrimoine. Les actions prioritaires sont : XXrenforcer la mobilisation de des acteurs économiques (publics et privés), des acteurs des secteurs professionnels, des organismes de formation et d’emploi autour d’une dynamique visant à développer l’emploi des Bruxellois dans les secteurs identifiés, dans une logique visant à accroître les synergies et les complémentarités entre les différents acteurs. Il s’agit également d’en évaluer les résultats en fonction d’indicateurs de suivis (voir chapitre gouvernance) ; XXrendre obligatoire auprès de chaque acteur public économique, d’emploi, de recherche,… la présentation au Gouvernement d’un plan stratégique, afin de s’assurer la compatibilité de ces plans avec la vision gouvernementale. Des indicateurs permettant d’objectiver l’avancement de la mise en œuvre de ce plan stratégique doivent être élaborés par les acteurs publics de l’économie et de l’emploi ; XXaméliorer de manière continue les plans d’actions en prenant des mesures ciblées qui visent à stimuler les entreprises et la création d’emplois bruxellois, à augmenter l’offre de formation pour les demandeurs d’emploi bruxellois dans les 5 secteurs prioritaires porteurs d’emplois, tout en étant adaptées au profil des Bruxellois ; XXencourager et développer la formation aux métiers du patrimoine par le biais de stages en entreprises, des formations individuelles en entreprises ou des formations qualifiantes ; XXpoursuivre la clarification du cadre de l’économie sociale (particulièrement de l’économie sociale d’insertion), afin d’assurer son développement dans la Région en vue d’y insérer les chercheurs d’emploi les moins qualifiés ; XXsystématiser les démarches auprès des employeurs présents à Bruxelles ou auprès de ceux qui projettent de s’implanter dans la Région pour qu’ils soient sensibilisés au recrutement des Bruxellois, via les organismes de l’emploi et de la formation actifs à Bruxelles ; 175 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Objectifs 176 XXgénéraliser les conventions tripartites entre les différents acteurs économiques bruxellois (SDRB, SRIB, ABE, IRSIB, INNOVIRIS, MRBC,…), les entreprises bénéficiant d’un soutien financier de la part de la Région et les opérateurs d’emploi et de formation pour le recrutement de demandeurs d’emploi bruxellois ; XXencourager les entreprises à signer des chartes d’engagement des Bruxellois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 1.2.STIMULER LA MISE À L’EMPLOI ET RÉPONDRE AUX BESOINS DES ENTREPRISES Constat et problématique La qualité et le niveau de productivité des travailleurs belges sont généralement reconnus dans le cadre des analyses comparatives internationales. Néanmoins, les entreprises bruxelloises, tout comme l’ensemble des entreprises belges, font face à des difficultés d’embauche liées, d’une part, aux qualifications des personnes disponibles sur le marché du travail et, d’autre part, aux coûts de la main-d’œuvre. La sixième réforme de l’État apporte des leviers pour répondre à ces 2 difficultés. Objectifs La réforme de l’État prévoit en effet, d’une part, la possibilité légale pour la Région de Bruxelles-Capitale de mettre sur pied des programmes de formation professionnelle dans le cadre de sa politique d’emploi en tenant compte du caractère spécifique de Bruxelles. En associant ces programmes à un système de veille des métiers permettant d’anticiper les futures pénuries en termes de travailleurs et de prendre les mesures adéquates pour y remédier (développement de formations, valorisations des métiers, orientation professionnelle,…), la Région sera en mesure de pallier le manque de formation relatif aux métiers dits « en pénurie ». La Région répondra de ce fait aux difficultés des entreprises à recruter des travailleurs dans les métiers qui les concernent. La Région disposera, d’autre part, de nouvelles compétences en matière de politique d’emploi et notamment celles relatives aux mesures d’activation des allocations de chômage et aux réductions de cotisations pour les groupes cibles ONSS. Dans ce cadre, la Région allouera prioritairement une partie des ressources financières transférées à l’activation des chômeurs afin de les mobiliser rapidement et de leur permettre de développer leurs compétences. En outre, la Région entamera une réflexion approfondie sur l’opportunité d’augmenter les réductions de cotisations (principalement sur les bas salaires) en vue de diminuer le coût du travail et de permettre aux employeurs d’embaucher davantage de travailleurs. Elle analysera l’opportunité de prendre également des mesures permettant de réduire le coût du travail de groupes-cibles, tels que les jeunes peu qualifiés, les chômeurs de longue durée et les travailleurs très peu qualifiés en vue de rendre leur coût du travail plus en phase avec leur productivité. Ces 2 volets (programmes de formation et groupes cibles) porteront d’autant plus leurs effets que les employeurs collaboreront avec les opérateurs publics d’emploi et de formation. Les actions prioritaires sont : lancer un programme récurrent d’information, de sensibilisation et de promotion des méXX tiers d’avenir et des métiers en pénurie, en particulier les métiers scientifiques et techniques, en partenariat avec les secteurs, les opérateurs et les écoles concernés, en ciblant notamment les jeunes ; XXrenforcer et affiner le système de veille, en partenariat avec les partenaires sociaux, les acteurs des secteurs professionnels et économiques, l’observatoire de l’emploi et les Centres de référence professionnelle, permettant d’anticiper l’évolution des métiers, les besoins des travailleurs et de compétences dans les différents secteurs professionnels ; XXaméliorer, réorganiser et renforcer les services aux employeurs d’Actiris ; 177 XXdévelopper des formations « pilotes » sur mesure pour répondre aux carences de qualifications ; XXaugmenter l’offre de formation, notamment dans les métiers en pénurie à Bruxelles ; dans le cadre des nouvelles compétences issues de la sixième réforme de l’État, viser à réduire le coût XX du travail notamment des travailleurs issus des groupes-cibles, tels que les jeunes peu qualifiés, les chômeurs de longue durée et les travailleurs très peu qualifiés en vue de faciliter leur engagement ; XXoffrir des espaces de travail multifonctionnels aux entrepreneurs où ils peuvent trouver tous les services dont ils ont besoin. 1.3.PROMOUVOIR L’EMPLOI DES BRUXELLOIS AU SEIN DE LA FONCTION PUBLIQUE Constat et problématique Bruxelles héberge de nombreux services publics, tous niveaux de pouvoir confondus, au sein desquels les Bruxellois sont proportionnellement sous-représentés. Il en va de même pour les entreprises publiques fédérales installées à Bruxelles. Par ailleurs, les entreprises publiques installées à Bruxelles sont pourvoyeuses d’emplois de qualification moyenne ou supérieure. Elles feront prochainement face à de nombreux départs à la retraite, en particulier les entreprises telles que la Poste, la SNCB, l’administration régionale, la STIB,… Ces départs représentent un potentiel d’emplois important pour les Bruxellois. Objectifs Le Gouvernement entend répondre à la sous-représentation des Bruxellois dans la fonction publique en mettant l’accent sur la sensibilisation de l’ensemble des employeurs publics fédéraux, régionaux et communaux. Étant donné que les mécanismes de sélection et de recrutement au sein de la fonction publique sont spécifiques au secteur et ne prennent pas nécessairement en compte les spécificités socio-économiques propres aux travailleurs bruxellois, il est nécessaire de mettre en place des partenariats avec les autorités, les organisations et les entreprises publiques concernées. La Région organisera des campagnes d’information ciblées envers ces entreprises publiques et envers les demandeurs d’emploi. La promotion de l’emploi des Bruxellois au sein de la fonction publique passe également par le développement de formations spécifiques et de coaching permettant d’assister les Bruxellois dans leur préparation des examens de recrutement, notamment dans le cadre du Centre de référence consacré à la fonction publique et aux métiers de la ville. Enfin, le Gouvernement encouragera les entreprises et les services publics régionaux et communaux à passer de manière préférentielle par Actiris pour publier leurs offres d’emploi vacantes. Les actions prioritaires sont : XXsensibiliser l’ensemble des acteurs publics présents à Bruxelles (institutions internationales, entreprises publiques, administrations fédérales,…) sur la problématique de l’embauche des Bruxellois et l’accès à l’emploi public des travailleurs d’origine étrangère ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXdans le cadre des nouvelles compétences issues de la sixième réforme de l’État, orienter une partie des moyens disponibles vers les politiques d’activation des chômeurs, notamment en vue d’améliorer leurs qualifications et de les mobiliser le plus rapidement possible ; 178 XXau travers du Centre de référence orienté vers les métiers de la ville et la fonction publique, veiller à : ZZaméliorer l’accès à l’information pour les Bruxellois sur les recrutements dans les services et entreprises publics par l’amélioration du système de circulation des offres d’emploi et par des campagnes de sensibilisation et de promotion des services publics auprès du grand public et des demandeurs d’emploi bruxellois ; de manière continue la présence réelle des Bruxellois dans la fonction publique ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZévaluer ZZconclure des conventions pour l’emploi des Bruxellois obligeant les acteurs publics régionaux et communaux à passer préférentiellement par Actiris pour le recrutement et la communication de leurs offres d’emploi ; ZZmettre en place un système de coaching permettant d’assister les Bruxellois dans la préparation de leurs examens de recrutement, et organiser des formations spécifiques en lien avec les acteurs sectoriels, les organismes d’emploi, de formation et le SELOR ; ZZorganiser des examens types pour préparer au mieux les Bruxellois au volet pratique des examens de recrutement du SELOR, notamment linguistiques. L’organisation de ces examens passe par une meilleure formation linguistique, condition de base pour accéder à des emplois publics bilingues ; ZZvalider des compétences acquises hors diplôme ou hors diplômes reconnus ; ZZdévelopper avec les organismes publics situés à Bruxelles (administrations communales, régionales et fédérales, organismes régionaux et para-régionaux,…) des plans d’embauche pluriannuels permettant d’anticiper leurs besoins en personnel. 1.4.PROMOUVOIR L’EMPLOI DES BRUXELLOIS PAR LE LEVIER DE LA COMMANDE PUBLIQUE Constat et problématique Les marchés publics passés par les organismes communaux et régionaux sont un levier permettant de favoriser l’innovation, la qualité et l’emploi local. Objectifs Il est crucial pour la Région d’anticiper les créations d’emplois liées à la commande publique et aux futurs travaux de grandes infrastructures à Bruxelles par une action politique permettant d’une part, la création d’entreprises et l’organisation de formations répondant aux besoins futurs des chantiers en matière de compétences, d’autre part. Par ailleurs, les marchés publics ne peuvent en aucun cas fausser la concurrence ou mener des entreprises à proposer des prix anormalement bas. Le Gouvernement sera attentif aux conditions de travail au sein des entreprises soumissionnaires et au respect des réglementations sur le travail. Les autorités régionales veilleront à l’inclusion de clauses sociales et environnementales dans les marchés publics régionaux, ainsi que dans les marchés publics lancés par les pouvoirs locaux bruxellois. Il est également crucial que le choix des procédures de marché public et la taille des marchés permettent l’accès des petites et moyennes entreprises bruxelloises aux marchés. Le Gouvernement veillera à ce que le mode décisionnel d’attribution des marchés permette de rencontrer ces objectifs et sensibilisera l’ensemble des administrations et organismes publics concernés à cette problématique. Il s’agit notamment de favoriser l’accès des indépendants et des « Très Petites Entreprises » (TPE) aux marchés publics liés aux chantiers de restauration27. 179 Cette stratégie d’orientation des marchés publics doit également être appliquée aux secteurs de l’environnement, de façon à stimuler la création d’entreprises dans les secteurs verts (construction, gestion de l’eau, alimentation durable, gestion des déchets,…) et corollairement la création d’emplois bruxellois. XXpoursuivre la sensibilisation et la formation des personnes chargées de l’organisation des marchés publics au sein des administrations régionale et communale, via la circulaire relative aux clauses sociales dans les marchés publics de la Région de Bruxelles-Capitale (mesure inscrite dans le « New Deal) ; XXinclure des clauses sociales et environnementales favorables à l’économie et à l’emploi locaux dans les marchés publics, en veillant à les rendre praticables pour les entreprises, principalement dans le cadre des travaux publics de proximité ; XXadapter les clauses des marchés publics de Beliris, ainsi que des organismes régionaux et communaux, afin de favoriser et de stimuler l’innovation et l’emploi local ; XXmettre en place, au sein de l’administration régionale, un observatoire des prix de référence des marchés de service et de travaux permettant aux adjudicateurs d’identifier, le cas échéant, les soumissionnaires proposant des prix anormalement bas (dumping social) et de vérifier le respect de la réglementation du travail au sein des entreprises soumissionnaires ; XXaccorder une attention particulière aux Très Petites Entreprises (TPE) et aux artisans afin de les aider à répondre aux marchés publics bruxellois ; XXorganiser des formations destinées aux demandeurs d’emploi, et plus spécifiquement pour les jeunes, dans les secteurs d’activités concernés par les futurs marchés publics liés aux grands chantiers régionaux ; XXdévelopper la formation aux métiers du patrimoine et inclure des clauses spécifiques dans les marchés publics de restauration afin de rendre obligatoire la formation des jeunes sur les chantiers liés à la restauration ; XXdévelopper les « secteurs verts », au moyen notamment de projets publics exemplaires. 1.5.RENFORCER LA MOBILITÉ DES TRAVAILLEURS BRUXELLOIS Constat et problématique Il existe un bassin d’emplois important en périphérie bruxelloise, notamment d’emplois ouverts à des personnes faiblement qualifiées. Les flux de travailleurs bruxellois vers la périphérie flamande sont d’ailleurs en constante évolution positive depuis plusieurs années. Objectifs Étant donné la pénurie attendue de main-d’œuvre en Flandre, il convient de renforcer la mobilité des travailleurs et de créer les conditions permettant de l’améliorer et de l’étendre. 27 En effet, les indépendants et TPE actifs dans le domaine des métiers du patrimoine se plaignent de difficultés d’accès aux marchés publics. Ils imputent ces difficultés à des raisons administratives (procédures lourdes et complexes), et au mode de passation des marchés qui induit une logique de pression sur les prix des sous-traitants de la part des entreprises générales. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les actions prioritaires sont : 180 La mobilité des Bruxellois doit être négociée au niveau de la Communauté métropolitaine, et aller de pair avec une répartition équilibrée des activités économiques sur le territoire métropolitain, dans une logique « win-win », et en évitant les phénomènes de concurrence entre régions. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Des leviers institutionnels devront être utilisés à cette fin. Les collaborations entre les services publics régionaux de l’emploi sont à poursuivre et à amplifier, notamment en matière d’échanges d’offres d’emploi. Il s’agira également de prévoir, en association avec les entreprises de transport en commun, une stratégie de mobilité qui desservira les bassins d’emploi insuffisamment pourvus en transports en commun (avec une attention particulière pour les zonings industriels et la zone autour de Zaventem) et qui veillera à ce que les lignes de transports en commun relient de manière optimale les bassins d’emploi et les villes se situant des deux côtés des frontières régionales. La Région analysera l’opportunité de faire usage de la régionalisation des primes à la mobilité afin d’encourager la mobilité interrégionale des travailleurs bruxellois et d’assurer une meilleure répartition des coûts de mobilité. Les actions prioritaires sont : XXassurer la mobilité interrégionale des travailleurs par le biais d’accords de collaboration entre les régions et leurs services publics de l’emploi respectifs. Cette collaboration interrégionale porte principalement sur les échanges d’offres d’emploi entre ces services publics ; XXrenforcer la dynamique prospective dans la zone métropolitaine, plus particulièrement dans les zones particulièrement dynamiques en termes de création d’emplois (telles que Zaventem). Il s’agit également de sensibiliser les collaborateurs d’Actiris et du VBAB à la problématique de la mobilité afin que ceux-ci prennent en considération les offres d’emploi sur l’ensemble de la zone métropolitaine bruxelloise ; XXélaborer, dans le cadre de la Communauté urbaine, une stratégie de localisation des activités économiques dans la zone métropolitaine, en facilitant la mobilité des travailleurs des 3 Régions, dans une logique « win win », et en évitant la concurrence entre ces dernières ; XXafin de créer les conditions d’accès à ces emplois en dehors du territoire régional, développer l’offre de transports publics depuis Bruxelles vers les différents bassins d’emploi de la zone métropolitaine, notamment via des accords de coopération entre la STIB, De Lijn et les TEC; XXanalyser l’opportunité d’utiliser la régionalisation des primes à la mobilité basées sur la distance entre le lieu de travail et le domicile du travailleur afin de promouvoir la mobilité des travailleurs bruxellois, d’une part, et d’assurer une meilleure participation des navetteurs aux coûts de la mobilité, d’autre part ; XXnégocier un « package » fiscal équivalent à la « voiture de société » avec le Gouvernement fédéral, sous forme d’une prime de logement si celui-ci se trouve à proximité de l’emploi du travailleur ; XXrenforcer la connaissance des langues des Bruxellois, en poursuivant les initiatives développées dans le cadre du Plan Langues et en veillant à offrir des cours néerlandais aux demandeurs d’emploi bruxellois. 2Investir massivement dans l’offre de formation 181 Il s’agit aussi d’assurer les synergies et les collaborations nécessaires entre les acteurs de l’emploi, de la formation et de l’enseignement. 2.1.INVESTIR DANS L’OFFRE DE FORMATION Constat et problématique L’offre de formation à destination des demandeurs d’emploi (12 000 par an) ne répond pas suffisamment à la demande (estimée à 25 000 par an). Il faut poursuivre l’investissement massif dans l’apprentissage des langues (N/E/F). Les langues sont en effet indispensables dans une économie de service. Objectifs La Région doit, d’une part, soutenir les filières à fort potentiel de croissance durable qui sont à même de créer de nombreux emplois susceptibles d’être occupés par des Bruxellois. D’autre part, elle doit soutenir les Bruxellois, en particulier les demandeurs d’emploi, dans leurs efforts d’accès à l’emploi par le renforcement du lien entre les formations qui leur sont proposées et les filières d’activités prioritaires. Les autorités bruxelloises, notamment dans le cadre du « New Deal », instaureront un dialogue permanent avec les acteurs de l’enseignement, de la formation, de l’emploi, les représentants sectoriels et professionnels ainsi que les partenaires sociaux. L’objectif est d’identifier les besoins des entreprises, des individus et de la collectivité et de définir les programmes de formation adéquats, et ce, dans le respect des prérogatives de chacune des parties. Le développement et l’optimisation de l’offre de formation à Bruxelles se feront prioritairement par le biais de Bruxelles Formation, du VDAB et de leurs partenaires. Par ailleurs, les collaborations avec les Communautés et les organismes publics de la formation en Wallonie et en Flandre seront encouragées. De nouveaux modèles d’intervention dans les parcours de formation seront mis en œuvre afin de les rendre plus « flexibles » pour mieux répondre aux profils des demandeurs d’emploi et aux besoins de qualifications, ainsi que pour permettre un contact plus rapide entre les demandeurs d’emploi et le monde du travail. De même, le secteur de la formation professionnelle s’organisera autour de la création de pôles de compétences regroupant en priorité les acteurs de l’emploi et de la formation, mais également des secteurs professionnels et de l’enseignement. De manière générale, la possibilité qu’offre la sixième réforme de l’État à la Région de Bruxelles-Capitale de mettre sur pied des programmes de formation professionnelle dans le cadre de sa politique d’emploi permettra d’investir dans l’offre de formation de façon plus efficace. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La formation et l’amélioration des qualifications des demandeurs d’emploi est une priorité afin de résoudre la problématique du chômage en Région bruxelloise. Il convient d’investir massivement dans l’offre de formation, particulièrement dans l’enseignement pour adultes hors cursus scolaire, de manière à permettre aux Bruxellois, et en particulier aux demandeurs d’emploi, la possibilité d’acquérir les compétences professionnelles indispensables à leur insertion sur le marché du travail et à leur épanouissement. 182 Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXpoursuivre l’investissement dans les formations en langue et soutenir en priorité l’apprentissage des langues orienté métier ; XXrenforcer la veille sectorielle pour renforcer l’offre de formation qualifiante en lien avec les secteurs professionnels pourvoyeurs d’emplois, et ce, en partenariat avec les partenaires sociaux, les secteurs professionnels et économiques, l’Observatoire bruxellois de l’emploi d’Actiris et le service études de Bruxelles Formation et du VDAB, ainsi qu’avec les Centres de référence professionnelle ; XXinstaurer un dialogue permanent entre les autorités publiques, les fédérations sectorielles et les partenaires sociaux, dans le cadre du « New Deal », en vue de favoriser la formation professionnelle dans les secteurs définis comme prioritaires à Bruxelles et en vue d’encourager les collaborations entre les acteurs de l’enseignement, de l’emploi et de la formation professionnelle ; XXdévelopper massivement l’offre de formation et optimiser l’offre de formation existante en veillant à leur qualité par la réalisation d’une véritable cartographie de l’offre de formation en Région de Bruxelles-Capitale, tout en assurant la pérennité de ce travail et en mettant en place un monitoring de l’offre de formation. Ces outils de suivis doivent permettre une adaptation régulière de l’offre de formation sur la base des domaines et des métiers définis comme prioritaires ou en pénurie, ainsi que distinguer les programmations des différents opérateurs selon que les offres sont qualifiantes (orientation métier) ou transversales (compétences clés visées par l’Union européenne) ; XXporter une attention particulière au public des jeunes demandeurs d’emploi et mettre en œuvre des réponses en termes de stage et de formations professionnelles dans le cadre du dispositif « Garantie pour la jeunesse » ; XXprivilégier les formations courtes et modularisées afin de permettre une meilleure adéquation du contenu et de la pédagogie au potentiel des demandeurs d’emploi et de permettre par conséquent une plus grande flexibilité dans les parcours d’insertion ; XXveiller à proposer une offre de formation diversifiée pouvant répondre à l’ensemble des caractéristiques du public bruxellois et qui sont adaptée à chacun d’eux ; XXdévelopper davantage les pré-formations et les formations de base au regard des phénomènes de décrochages scolaire et sociaux ; XXétudier la possibilité de développer d’autres modèles d’intervention indépendants d’un parcours de formation classique, tels que le modèle de formations collectives en entreprises (notamment dans le cadre de l’installation ou du développement de grandes entreprises sur le territoire de la Région), la formation en alternance ou encore la mise en œuvre de stages d’immersion formative en entreprise ; XXrevoir l’organisation de l’offre de formation, notamment par la mise en œuvre de pôles de compétences emploi-formation sectoriels, chargés, sous la responsabilités des opérateurs publics de formation et d’emploi et en collaboration avec les secteurs professionnels, de développer, coordonner et mettre en œuvre l’offre de formation dans un secteur professionnel donné. Cette réorganisation devra permettre des économies d’échelles par la mutualisation des moyens, une meilleure coordination de l’offre, une fluidité accrue du parcours de formation et une visibilité plus grande vers les employeurs ; XXpoursuivre le développement de la validation des compétences et d’autres modes de certification permettant une identification plus claire des compétences des demandeurs d’emploi ; XXdévelopper l’offre de formation dans les filières vertes ainsi que, d’une manière générale, dans les filières d’avenir, pour lesquelles on peut anticiper des pénuries ou une augmentation de la demande. 183 2.2.AMÉLIORER LES SYNERGIES EMPLOI - FORMATION Bien que la spécificité institutionnelle bruxelloise fasse que l’emploi et la formation ne relèvent pas du même pouvoir, ces 2 compétences forment bien évidemment un tout pour le chercheur d’emploi. De nombreuses collaborations et synergies sont donc mises en œuvre par des accords de collaboration, des initiatives communes ou des cofinancements. Objectifs En vue de renforcer la cohérence des différentes politiques menées à Bruxelles, tant au sein de la Région que de la Commission communautaire française et de la Vlaamse Gemeenschap, et de mettre en œuvre une approche intégrée et fluidifiée des parcours des demandeurs d’emploi, il convient de renforcer encore les synergies entre les acteurs publics de l’emploi et de la formation. Il est essentiel que le service de l’emploi et de la formation rendu aux demandeurs d’emploi et aux employeurs soit efficace, fluide et performant, sans que cela ne passe nécessairement par une fusion des outils publics. Pour ce faire, les collaborations et les synergies doivent être multipliées, prioritairement entre Actiris, Bruxelles Formation, le VDAB Brussel et leurs partenaires respectifs. La Région veillera à la qualité de l’information sur le marché du travail, en ce compris les aspects de formation (particulièrement celle ayant trait aux compétences linguistiques), ainsi que sur le développement de services répondant aux besoins du marché. Dans un même objectif de mise en cohérence, les autorités bruxelloises mettront en place un véritable dossier unique du demandeur d’emploi qui permettra, d’une part, un gain d’efficacité pour chacun des organismes concernés et, d’autre part, un gain en termes de qualité de services pour les personnes en recherche d’emploi. La mise en œuvre de ce dossier unique requiert par ailleurs des investissements en matière d’outil informatique. En raison des contraintes budgétaires auxquelles doivent faire face l’ensemble des organismes publics et dans un contexte de raréfaction des moyens, des collaborations avec les services publics de l’emploi et de la formation des autres Régions doivent également être encouragées, notamment dans le cadre d’investissements ou de développements conjoints d’outils visant le service aux demandeurs d’emploi. Les actions prioritaires sont : XXfavoriser les synergies et les complémentarités entre l’ensemble des dispositifs locaux et régionaux d’emploi et de formation, en favorisant la création de partenariats structurés, de faciliter les démarches des demandeurs d’emploi et celles des employeurs, ainsi que de renforcer la cohérence des outils au niveau local et régional (antennes Actiris, Missions Locales, Lokale Werkwinkels, Maisons de l’Emploi,…). Une simplification des dispositifs à destination des citoyens est souhaitable ; XXmultiplier les collaborations renforcées entre Actiris, Bruxelles Formation et le VDABRDB, et capitaliser sur l’accord de coopération inter-instituts de formation afin d’assurer un parcours plus fluide des demandeurs d’emploi et de mettre en œuvre une politique cohérente envers leurs partenaires communs ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique 184 XXrevaloriser les filières de qualification, notamment par le biais d’une meilleure information sur les métiers en créant un guichet unique, lieu d’informations sur l’ensemble des aspects pratiques touchant les domaines de la formation et de l’emploi ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmettre en œuvre le dossier unique du demandeur d’emploi, par le biais d’investissements informatiques, permettant ainsi un gain d’efficacité et de qualité de services, ainsi qu’un meilleur suivi des personnes en recherche d’emploi entre les différents intervenants ; XXcréer des pôles de compétences (mise en commun des infrastructures de formation et d’emploi au bénéfice des demandeurs d’emploi) dans les secteurs porteurs pour Bruxelles afin d’améliorer la reconnaissance des formations professionnelles au sein du monde du travail ; XXsystématiser l’organisation de stages dans le cadre des formations en vue de mieux faire connaître le monde du travail aux personnes en recherche d’emploi. 2.3.AMÉLIORER LES SYNERGIES EMPLOI – FORMATION - ENSEIGNEMENT Les collaborations avec les Communautés française et flamande en matière d’enseignement représentent un réel enjeu pour la Région de Bruxelles-Capitale dans sa lutte contre le chômage des jeunes et l’amélioration de leurs qualifications. En collaborant avec les Communautés, la Région veillera à s’assurer que l’enseignement soit la base permettant l’obtention de compétences adaptées aux réalités du marché du travail, notamment au niveau linguistique. Les autorités bruxelloises soutiendront les programmes qui ont pour objectif de réaliser une synergie entre l’enseignement, la formation et l’emploi, dont les actions visant à une meilleure coordination entre le monde de l’enseignement et du travail. Les actions prioritaires sont : XXrenforcer la veille sectorielle, notamment au sein des centres de référence professionnelle, en collaboration avec l’Observatoire bruxellois de l’emploi, les secteurs, Bruxelles Formation et le VDAB ; poursuivre la mise en œuvre des Centres de Technologie Avancés (CTA) au sein des établissements scolaires, en assurant le partage des infrastructures avec le secteur privé et le renforcement des liens avec le secteur de la formation professionnelle ; XXœuvrer à la reconnaissance des compétences, ce qui permettra une plus grande flexibilité dans les parcours d’enseignement et de formation ; XXcoordonner efficacement l’offre de formation : labellisation des formations et centralisation de l’offre de formation et d’enseignement sur une même plate-forme internet ; XXrevaloriser les filières de qualification, notamment par le biais d’une meilleure information sur les métiers, en créant un lieu unique reprenant les informations relatives aux aspects enseignement, emploi et formation ; XXgérer les transitions entre les filières et les réseaux de l’enseignement et des opérateurs de formation, par le biais notamment de la reconnaissance des compétences acquises ; XXoptimiser le partage des infrastructures existantes entre les acteurs de l’enseignement, de la formation et de l’emploi. 3Favoriser la mise a l’emploi des jeunes et intensifier les mesures favorisant leur insertion socio-professionnelle 185 Les populations les plus jeunes, en augmentation constante au regard du boom démographique, représentent une forme du dynamisme régional. Toutefois, cette catégorie de population est la plus touchée par le chômage, en particulier les plus faiblement qualifiés. La crise économique accentue encore cette situation. Certaines études confirment l’aspect néfaste d’être au chômage lorsqu’on débute sa vie d’adulte et professionnelle. Si les jeunes restent trop longtemps en dehors du marché professionnel, c’est d’ailleurs toute une génération qui est affaiblie. Objectifs Le Gouvernement entend s’attaquer de manière prioritaire à la problématique spécifique du chômage des jeunes Bruxellois. Pour y répondre, la Région mettra en œuvre l’encouragement aux premières expériences professionnelles (offres de stages en entreprise) des jeunes ayant terminé leur scolarité. Dans la même perspective, la Région renforcera, dans le cadre des compétences qui sont les siennes, les interactions entre les étudiants et le monde de l’entreprise par le biais des conventions de stage, des emplois étudiants, ainsi qu’en stimulant l’engagement des partenaires à ces objectifs. Les autorités régionales renforceront l’accompagnement individualisé des jeunes demandeurs d’emploi, tant au niveau de la formation que dans la recherche d’un emploi. Dans ce cadre, les formations en alternance et les stages en entreprises seront encouragés. La Région encouragera également les jeunes à créer leur propre emploi par le biais d’aides spécifiques à la création d’entreprises pour les jeunes. Enfin, les autorités poursuivront la mise en œuvre des mesures visant à faciliter le recrutement des jeunes par les employeurs et sensibiliseront les entreprises à cet objectif. Enfin, dans le cadre de la sixième Réforme de l’État, la Région entamera une réflexion relative à l’adaptation des politiques ciblées sur les jeunes. Les actions prioritaires sont : XXrenforcer l’accompagnement personnalisé des jeunes demandeurs d’emplois ; XXfaciliter les premières expériences professionnelles des jeunes en renforçant les liens entre les écoles et les entreprises, en favorisant le recours à des stages, en promouvant le « premier emploi jeunes » et en renforçant les formations en langue ; XXpoursuivre le programme JEEP28 (avec l’ensemble des Missions locales) et son équivalent néerlandophone JUMP, par la mise en œuvre de programmes de formation et de sensibilisation à la vie active pour les jeunes Bruxellois en fin de cycle de l’enseignement secondaire, ainsi que par la mise en œuvre d’un service relatif aux jobs étudiants ; 28 Le dispositif « Jeunes, Ecoles, Emploi, tout un Programme » (JEEP) est financé par la Région de Bruxelles-Capitale (Actiris) et la Communauté française et vise à préparer les jeunes à la transition entre l’école et la vie active. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique 186 XXdévelopper des actions proactives vis-à-vis des entreprises, afin de les informer sur les différents dispositifs existants qui visent à engager des jeunes Bruxellois et à les sensibiliser aux possibilités de formations professionnelles individuelles en entreprises (FPI-E) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXencourager les jeunes à créer leur propre entreprise par le biais d’aides spécifiques à la création d’entreprises ; XXdévelopper de nouvelles modalités d’intervention dans le parcours d’insertion des jeunes demandeurs d’emploi, notamment par le biais d’un système permettant de coupler un emploi à mi-temps avec un autre mi-temps consacré à la formation. À ce titre, le compagnonnage est à promouvoir dans le domaine du bâtiment, de la rénovation et de la restauration ; XXaméliorer la formation en alternance ; XXencourager les demandeurs d’emploi ou les apprentis à se lancer dans les métiers en pénurie et les métiers d’avenir, dans le cadre des « essais métiers ». Il s’agit de permettre à des jeunes de pratiquer, pendant 1 à 3 semaines, jusqu’à 3 métiers différents, afin de permettre aux jeunes de mieux définir leur projet professionnel et de mieux s’orienter dans la vie professionnelle ; XXconclure un accord tripartite entre le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, les représentants patronaux et syndicaux afin de mettre en œuvre des actions spécifiques en matière d’insertion des jeunes issus de l’immigration ; XXaccorder une attention particulière aux mesures ciblées sur les jeunes dans le cadre des nouvelles compétences attribuées à Bruxelles par la sixième réforme de l’Etat et envisager les différentes opportunités liées aux mesures d’activation des chômeurs et aux réductions de cotisations sociales. Le rôle du service public régional d’emploi est clé en termes d’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi. Afin d’assurer une amélioration du taux d’emploi des Bruxellois, la qualité de l’offre de services d’Actiris doit être améliorée et les services fournis doivent être plus efficace envers l’ensemble des demandeurs d’emploi. Pour réaliser cet objectif, la Région doit avant tout améliorer la correspondance entre l’offre et la demande d’emplois. Cela nécessite notamment d’accompagner, en amont et de manière personnalisée, les demandeurs d’emploi. Il est également nécessaire d’intégrer les impacts de la sixième réforme de l’État dans le mode de fonctionnement d’Actiris et dans ses relations envers les demandeurs d’emploi et les employeurs. 4.1.AMÉLIORER LA CORRESPONDANCE ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE D’EMPLOI Objectifs Afin de répondre à l’objectif d’une meilleure coordination entre l’offre et la demande d’emplois, il est nécessaire de renforcer le rôle d’Actiris en tant qu’intermédiaire entre les demandeurs d’emploi et le marché du travail, en améliorant ses services, en modernisant ses outils, en réévaluant continuellement l’adéquation de son approche avec la réalité de terrain, en renforçant ses liens avec les employeurs et sa connaissance sectorielle. En outre, il est essentiel qu’Actiris, dans sa relation avec les employeurs, joue un rôle de conseiller et de modérateur afin de définir le niveau de bilinguisme réellement nécessaire à l’exercice d’un métier. Il importe aussi de sensibiliser davantage les employeurs et les secteurs professionnels aux services offerts par les organismes publics bruxellois en matière d’emploi et de formation, en particulier Actiris et BruxellesFormation et le VDAB. Par ailleurs, il est crucial de s’assurer que les demandeurs d’emploi, et particulièrement les jeunes, disposent des compétences nécessaires aux exigences professionnelles. Outre l’ambition d’améliorer la qualification des Bruxellois plus faiblement qualifiés et de susciter la création d’emplois dans les secteurs susmentionnés, le Gouvernement entend maintenir les emplois et les fonctions hautement qualifiés présents à Bruxelles. Enfin, l’amélioration de la correspondance entre l’offre et la demande d’emploi passe également par la mise en œuvre d’un véritable dossier unique du demandeur d’emploi permettant ainsi d’identifier clairement ses domaines de compétences et les offres d’emploi vacantes dans les domaines concernés. Les actions prioritaires sont : XXanticiper, coordonner et centraliser les besoins des entreprises en développant et en améliorant le mécanisme de « veille des métiers » en vue d’anticiper au mieux les évolutions sur le marché de l’emploi ; XXencourager la concertation entre les acteurs de l’enseignement, de la formation, de l’emploi, et les représentants sectoriels et professionnels afin d’identifier au mieux les besoins des entreprises et de définir les programmes de formation adéquats ; 187 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 4Poursuivre le développement du service public de l’emploi afin d’offrir le service le plus efficace et performant possible a l’egard des demandeurs d’emploi et des employeurs Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 188 XXréévaluer les notions de fonctions critiques et de métiers en pénurie analysées au sein de l’Observatoire pour l’emploi (en tenant compte d’éventuelles mauvaises conditions de travail et des problèmes de surqualification). Ces notions devront, par ailleurs, être élargies aux métiers d’avenir ; XXpoursuivre la modernisation et rendre plus performants les services offerts par Actiris dans l’esprit des mesures prises dans le cadre du « New Deal », notamment en favorisant et développant la transmission des offres d’emplois, en actualisant la base de données informatique afin qu’elle soit en phase avec les métiers et les secteurs professionnels et en développant au sein de la structure une expertise sectorielle en partenariat avec les secteurs professionnels ; XXrenforcer la gestion proactive du marché de l’emploi par le biais d’une hiérarchisation et d’une simplification des outils de programmation, la mise en place d’indicateurs de suivi des politiques, d’observation et d’analyse des dynamiques du marché du travail ; XXmettre en place les collaborations entre les services publics régionaux de l’emploi portant notamment sur des parcours mixtes des demandeurs d’emploi, des échanges de stagiaires dans le cadre de formations (notamment en langues), ainsi que des collaborations dans le cadre d’appels à projets vers des partenaires. Les collaborations peuvent également porter sur le partage d’infrastructures (notamment dans le cas d’infrastructures de pointe nécessitant des investissements lourds) ou encore sur l’échange de bonnes pratiques, de méthodes utilisées et d’outils pédagogiques et ce, dans une optique de co-investissement ; XXmettre en place le dossier unique du demandeur d’emploi ; XXréaliser au sein d’Actiris un examen approfondi (« screening ») des offres d’emploi par rapport à la notion d’« emploi convenable » d’une part, et veiller à contrôler les qualifications demandées dans les offres (éviter les demandes de qualifications supérieures ou trop restrictives par rapport aux besoins de la fonction), d’autre part. 4.2.ACCOMPAGNER LES DEMANDEURS D’EMPLOI EN AMONT, DE MANIÈRE EFFICACE ET PERSONNALISÉE Constat et problématique Lorsqu’un jeune quitte l’école ou qu’une personne perd son emploi, il doit être pris en charge par Actiris et bénéficier d’un encadrement individualisé adapté à son profil. Le dispositif d’accompagnement individualisé obligatoire29 pour les jeunes de moins de 25 ans débute par la clarification du profil du demandeur d’emploi. Il vise à prévenir au maximum l’enlisement des jeunes demandeurs d’emploi dans le chômage en agissant dès la première inscription chez Actiris, par le biais d’un accompagnement qualitatif, formalisé, personnalisé et différencié selon le niveau d’étude et le plan d’action élaboré avec le demandeur d’emploi. Des études ont clairement démontré que ce dispositif augmentait fortement les chances de mise ou de remise à l’emploi (+20%). Par ailleurs, la panoplie des organismes et les services existants en matière d’emploi et de formation est relativement large à Bruxelles, notamment en raison du découpage de ces compétences entre les différents niveaux de pouvoir. Ces facteurs entraînent parfois une certaine inertie dans le processus général de recherche et de mise à l’emploi. En conséquence, la décentralisation des services envers les demandeurs d’emploi d’Actiris a été entreprise au cours des 5 dernières années, notamment afin que les demandeurs d’emploi ait un « point d’entrée » proche de leur domicile, ce qui permet d’optimaliser le processus d’accompagnement. 29 Anciennement « « Construction de Projet Professionnel » » ou « « CPP ». Objectifs 189 La consolidation du dispositif visera l’amélioration de la qualité de l’accompagnement (profils, nombre de conseillers emploi et spécialisation sectorielle), le caractère réellement personnalisé de l’accompagnement (limitation des procédures standard et des catégorisations de demandeurs d’emploi) et la distinction entre les rôles d’accompagnateurs et de contrôleurs. Dans le même esprit, comme l’ont montré différentes études européennes, il importe aussi de pouvoir proposer une action concrète aux demandeurs d’emploi, au plus tard dans les 3 à 4 mois après leur inscription auprès d’Actiris. Cette action devra être adaptée à leur profil et pourra prendre des formes variées : stage, formation, aide à la réorientation professionnelle, entraînement aux entretiens d’embauche,... Afin de rapprocher au maximum les services publics de l’emploi auprès des demandeurs d’emploi, la décentralisation d’Actiris dans chaque commune doit être poursuivie et finalisée, en concertation avec les pouvoirs locaux. Les acteurs locaux jouent également un rôle important dans l’accompagnement de proximité des demandeurs d’emploi et dans leurs parcours de formation. Il est essentiel de poursuivre la collaboration entre ces différents acteurs et les organismes publics d’emploi et de formation. La Région renforcera les Maisons de l’Emploi en mettant en place une véritable coordination de l’ensemble des partenaires locaux. Une autre démarche d’accompagnement personnalisé vise à mettre en œuvre le dossier unique, déjà mentionné dans les précédents objectifs. Dans le cadre des compétences transférées à la Région par la sixième réforme de l’État, la responsabilisation de la Région en matière de suivi et de sanction des demandeurs d’emploi représente un enjeu important. La volonté des autorités bruxelloises est d’assurer le suivi et le contrôle des demandeurs d’emploi dans le respect de la personne humaine et des règles démocratiques. Pour cela, Actiris doit stimuler le dynamisme et la responsabilité des demandeurs d’emploi dans leur recherche active d’emploi en les aidant et en les soutenant afin qu’ils possèdent à un moment donné les qualifications nécessaires pour répondre à leurs démarches. Un contrôle devra cependant être organisé de manière indépendante pour sanctionner les personnes qui ne remplissent pas leurs obligations, sans toutefois chercher à les exclure. Les actions prioritaires sont : XXélaborer une politique globale d’orientation professionnelle mobilisant les différents acteurs concernés et les différents secteurs professionnels ; XXpoursuivre les synergies et les collaborations entre les acteurs locaux de l’emploi, d’insertion et de la formation autour des Antennes d’Actiris, pour former de véritables Maisons de l’Emploi : chaque demandeur d’emploi doit pouvoir bénéficier d’un maximum de services complémentaires dans un même endroit, afin de faciliter son orientation vers les opérateurs les plus adéquats ; XXaugmenter la qualité de l’accompagnement individualisé en offrant des moyens suffisants (profils et nombre de conseillers emplois) et en limitant la standardisation des procédures (accompagnement personnalisé pour chaque demandeur d’emploi) ; XXélargir le dispositif d’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi à d’autres catégories de demandeurs d’emploi, et ce dès l’inscription comme demandeur d’emploi ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 En fonction des résultats positifs de l’accompagnement individualisé, il importe de renforcer ce dispositif et de l’élargir à d’autres catégories de demandeurs d’emploi, quel que soit leur âge, avec un focus privilégié pour les moins qualifiés. Un tel accompagnement individualisé et rapide s’inscrit, par ailleurs, dans la lignée des recommandations européennes. 190 XXparallèlement, renforcer les plans d’actions personnalisés en incluant des actions concrètes pour trouver un emploi et des recours à des formations dans des délais courts, tout en encourageant l’autonomie de certains demandeurs d’emploi ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXcréer le dossier unique ; XXdévelopper une politique de contrôle qui soit complémentaire aux actions d’accompagnement personnalisé (dans le cadre des compétences transférées via la sixième réforme de l’État), ce qui suppose de bien distinguer les rôles d’accompagnateur et de contrôleur (nécessaire indépendance de l’accompagnateur pour établir un climat de confiance) au sein d’Actiris. Le système des ACS a été évalué et doit maintenant faire l’objet d’une présentation au Gouvernement. 5Veiller à la qualité de l’emploi et renforcer l’égalite des chances 191 5.1.LUTTER CONTRE LES DISCRIMINATIONS À L’EMBAUCHE Constat et problématique Les Bruxellois d’origine étrangère ont, de manière générale, plus de difficultés à trouver un emploi. Compte tenu de l’évolution démographique de Bruxelles (qui se caractérise par un nombre important de personnes étrangères ou d’origine étrangère), la discrimination à l’embauche, qui constitue une véritable injustice, est susceptible de toucher un nombre important d’actifs et représente, par conséquent, un obstacle à la diminution du taux de chômage des Bruxellois. Il s’agit, par ailleurs, d’un frein à l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi qu’un frein à l’émancipation sociale. Objectifs Pour éviter toute forme de discrimination et enlever tout prétexte à ceux qui sont réticents à embaucher une partie de la population bruxelloise, il s’agit de sensibiliser les employeurs à embaucher sur les compétences et, lorsque les demandeurs d’emploi ne possèdent pas de diplôme ou de qualifications reconnues, il s’agit d’y répondre par l’organisation de formations. Le Gouvernement renforcera, en partenariat avec les entreprises publiques et privées bruxelloises, une politique volontariste visant l’accès à l’emploi des Bruxellois d’origine étrangère et mettra en place une série de mesures, entre autres inscrites dans le « Pacte territorial pour l’emploi » (qui énonce une série de mesures de lutte contre la discrimination et la promotion de la diversité), afin de lutter contre les différents types de discrimination existants sur le marché du travail bruxellois. Les actions prioritaires sont : XXmener des actions de sensibilisation auprès des entreprises sur la diversité de la société et, à qualification égale, la valeur professionnelle identique des hommes et femmes issus de l’immigration, en particulier chez les jeunes ; XXmettre en place des actions d’information envers les Bruxellois d’origine étrangère sur les formations, et en particulier linguistiques (français, néerlandais ou anglais) qui leurs sont offertes afin d’améliorer leur chances d’accéder à un emploi. A ce titre, le Gouvernement poursuivra le développement de cours de langues pratiques axés sur des situations réelles ; XXpoursuivre les actions pilotes et de sensibilisation en faveur de la lutte contre les discriminations à l’embauche à travers un partenariat avec les forces vives bruxelloises ; XXdévelopper des actions ciblées dirigées vers les départements ressources humaines des entreprises publiques et privées ; XXmettre en œuvre des mesures concrètes dans le but de créer, avec l’ensemble des acteurs de terrain actifs sur ce sujet et en collaboration avec les partenaires sociaux, une dynamique nouvelle et positive vis-à-vis de la diversité dans la Région de Bruxelles-Capitale ; XXpromouvoir la création d’entreprises par les personnes d’origine étrangère. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le Gouvernement poursuivra la promotion d’un emploi de qualité ainsi que le principe de l’égalité des chances d’accéder au marché du travail. Les 3 priorités en la matière sont la lutte contre les discriminations à l’embauche, l’encouragement de l’emploi des femmes et la lutte contre le travail au noir. 192 5.2.STIMULER ET FAVORISER L’EMPLOI DES FEMMES Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique Même si la situation s’améliore dans l’ensemble, le taux d’emploi des femmes (52,5% en 2010) demeure inférieur à celui des hommes (66,1% en 2010). Par ailleurs, le marché du travail est marqué par une ségrégation horizontale (concentration des femmes dans certains secteurs d’activités), et verticale (sousreprésentation des femmes aux postes à responsabilités). L’écart salarial est de l’ordre de 12% en Belgique. Même en tenant compte de facteurs objectifs (temps partiels, postes moins élevés, secteurs d’activités), une partie significative de l’écart salarial subsiste et reste « inexpliquée » : à travail égal, les femmes gagnent toujours moins. Objectif Il s’agit d’améliorer la situation des femmes sur le marché de l’emploi. À cette fin, la Région bruxelloise fera tout ce qu’elle peut pour s’assurer du développement d’une offre d’infrastructures d’accueil pour les enfants (voir Chapitre Projet de Ville), pour faciliter l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, pour lutter contre les discriminations dans les entreprises et soutenir l’entreprenariat féminin. Les autorités bruxelloises encourageront également l’accès des femmes aux fonctions à responsabilité. Les actions prioritaires sont : XXS’assurer du développement d’une offre d’infrastructures d’accueil pour les enfants en quantité suffisante, tant pour la petite enfance (0-3 ans) que pour les gardes d’enfants extrascolaires (3-12 ans) ; XXaugmenter la qualité de vie en ville, facteur stabilisant des ménages, car les femmes subissent davantage les pressions de la vie quotidienne ; XXfavoriser l’aménagement des carrières par le biais d’une plus grande flexibilité en facilitant notamment le télétravail, les temps partiels volontaires et en identifiant les besoins spécifiques en collaboration avec les partenaires sociaux ; XXaméliorer les services aux personnes pour faciliter la conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle (titre-service, systèmes de garde pour les personnes âgées,…) ; XXagir contre la sous-représentation des femmes aux postes à responsabilité, en instaurant des quotas hommes-femmes au niveau de l’administration publique (à l’instar de ce qui se fait au niveau des Conseils d’administration des sociétés cotées en bourse et des organismes parapublics dans le cadre de la nouvelle législation en la matière) et en sensibilisant les entreprises à la diversité (notamment par le biais de politiques de sensibilisation et de charte de la diversité) ; XXlutter contre la ségrégation horizontale et verticale des emplois, notamment en promouvant l’orientation et la formation des femmes dans des secteurs porteurs, comme les filières scientifiques où les femmes restent largement minoritaires. 5.3.AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’EMPLOI ET LUTTER CONTRE LE TRAVAIL AU NOIR Objectifs Si le Gouvernement doit prendre les mesures nécessaires à l’augmentation de l’emploi des Bruxellois, il doit également à veiller à la qualité de l’emploi offert. Dans le cadre des compétences qui sont les siennes en la matière, et en collaboration avec l’État fédéral, le Gouvernement veillera à assurer la reconnaissance des différents statuts de travail tels que le bénévolat ou le travail à temps partiel, et de ce fait à réduire les inégalités entre travailleurs. 193 Afin de lutter contre le travail au noir et de réintégrer le circuit économique traditionnel, le Gouvernement poursuivra le recours aux mesures incitatives à l’engagement des travailleurs, ainsi que l’utilisation du système des titres-services (outil régionalisé dans le cadre de la sixième réforme de l’État). Les titres-services constituent, en effet, un des moyens de contrer le travail au noir en garantissant des conditions d’emploi reconnues et un statut social. En outre, le dispositif réglementaire des titres services a été créé en vue de favoriser la mise à l’emploi de personnes exerçant généralement des prestations requérant peu de qualifications. Il en résulte que les demandeurs d’emploi bruxellois sont en principe susceptibles de bénéficier largement de ce dispositif. Le Gouvernement intensifiera donc la promotion de ce dispositif, tout en étudiant attentivement l’impact de l’élargissement de l’utilisation des titres-services pour chacun des secteurs concernés afin d’éviter tout effet de substitution de l’emploi existant. Le Gouvernement veillera à la sensibilisation des travailleurs, des demandeurs d’emploi et des entreprises sur le rôle qu’ils peuvent jouer pour cette forme de remise au travail. Enfin, le Gouvernement renforcera, en collaboration avec l’État fédéral et dans le cadre des compétences qui sont les siennes, le contrôle contre le travail non déclaré, et plus spécifiquement dans les secteurs de l’horeca et de la construction. Les actions prioritaires sont : XXassurer la reconnaissance des différents statuts du travail (tels que le bénévolat ou le travail à temps partiel) et réduire les inégalités entre travailleurs ; XXétablir des plans sectoriels pour régulariser le travail non déclaré en tenant compte des spécificités des secteurs (les types de fraude pouvant varier de manière sectorielle) ; XXaugmenter l’efficacité des contrôles (notamment en matière de fraude sociale), afin de régulariser les secteurs informels qui peuvent l’être dans une perspective « win-win » ; XXrenforcer les contrôles contre le travail non déclaré dans les secteurs de la construction et de l’horeca ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le Gouvernement veillera également à limiter la flexibilité subie par les travailleurs, en collaboration avec les partenaires sociaux. 194 6Mettre en place une zone de renforcement de l’emploi (périmètre d’incitation à l’emploi ) Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique Le chômage est très inégalement réparti sur la Région : les quartiers du centre- Ouest montrent un taux de chômage nettement plus élevé que la moyenne régionale. Divers facteurs contribuent à cette situation : faible niveau scolaire et de qualification des demandeurs d’emploi, discrimination à l’embauche etc.. Objectifs Le Gouvernement entend mettre en place un dispositif de discrimination positive sur un Périmètre d’incitation à l’emploi (PIE-JIP Job Incentive Perimeter) afin de stimuler l’implantation et le développement d’entreprises dans cette zone et de favoriser l’engagement de chômeurs résidant dans les quartiers compris dans la zone. Il s’agit de revitaliser certains quartiers défavorisés qui présentent des caractéristiques de précarité en encourageant financièrement des entreprises qui s’y installent ou qui y sont installées et qui engagent des travailleurs domiciliés dans ces quartiers afin d’y : ZZdiminuer le chômage des résidents ZZlutter contre le travail en noir ZZstimuler l’entrepreneuriat ZZaméliorer le contexte socio-économique. Il s’agit donc de soutenir des initiatives permettant de stimuler certaines entreprises qui créent de l’emploi de proximité garanti pendant une certaine durée et de concentrer les aides sur les zones en difficultés socioéconomiques. Les actions prioritaires sont : XXla définition d’une zone d’intervention prioritaire (CoBAT contenu du PRDD article 17), sur base de critères répondant aux exigences de l’Europe quant aux aides d’Etat (cibler les quartiers en difficulté sur base du taux de chômage et du revenu des ménages) : le Périmètre d’incitation à l’emploi. Cette zone ne peut correspondre à l’entièreté de la zone de développement, une zone plus réduite est donc fixée. Tant la délimitation de cette zone que les dispositifs d’aide proposés devront être notifiés à la Commission européenne qui se prononcera sur d’éventuelles infractions contre la législation européenne relative à la libre circulation des personnes et aux aides d’Etat. Les critères de délimitation de la zone seront d’ordre socio-économique : taux de chômage, revenu et densité d’habitants. Outre les quartiers caractérisés par une population en difficulté, la zone comprendra également des quartiers non ou peu habités susceptibles d’accueillir des activités économiques. Cet outil sera réservé à des activités économiques compatibles avec la vie urbaine, en fonction de la zone d’affectation considérée. XXles dispositifs d’aides seront de 3 ordres : ZZl’augmentation des aides pour les investissements généraux : il s’agit d’un complément à une aide existante pour les micro, petites et moyennes entreprises dont 30% des salariés ont leur domicile dans le PIE. Elles bénéficient du taux maximum d’intervention pour chaque nouvel investissement. ZZla création d’aides liées a l’embauche pour les micro, petites, moyennes et grandes entreprises qui embauchent des nouveaux travailleurs résidant dans le PIE (à condition que cette embauche ne soit précédée ou suivie d’un licenciement). Elles bénéficient d’une intervention sur la rémunération brute du travailleur et sont soumises à la réglementation de minimis (200.000€/3ans) 195 entreprises (de plus de 3 personnes) dont 30% des salariés ont leur domicile dans le PIE. Elles bénéficient d’une intervention correspondant au taux moyen de la taxe bureau locale et sont soumises à la réglementation des minimis (200.000€/3 ans). ZZpour mieux appréhender la nature des demandes, les profils des entrepreneurs et les retombées socio-économiques des projets proposés, les dossiers seront validés par un comité d’avis qui se prononce après l’instruction du dossier par l’administration et avant la demande d’accord au Ministre. Ce comité sera composé de représentants du Cabinet du Ministre de l’économie, de l’administration de l’économie et de l’emploi, du CES, de la SDRB, d’Actiris, de l’Administration de l’aménagement du territoire et du logement, de Bruxelles-Environnement et de l’ABE. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZla création d’aides liées a l’implantation pour les micro, petites, moyennes et grandes Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 196 INTRODUCTION Depuis de nombreuses années, Bruxelles s’est engagée dans un grand nombre d’actions visant à relever les défis environnementaux spécifiques à une ville-région moderne. Grâce aux efforts déjà accomplis, les Bruxellois bénéficient de réglementations environnementales et d’investissements publics majeurs qui permettent une meilleure protection de l’environnement, une qualité de vie plus importante, ainsi qu’une meilleure gestion des ressources. Les comparaisons entre villes montrent d’ailleurs que Bruxelles obtient de très bons scores (au « green capital award 2011 », Bruxelles se positionne à la cinquième place sur les 18 villes candidates). En souscrivant à l’objectif de réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 (par rapport à 1990) , la Région marque son ambition de faire partie du peloton de tête des métropoles mondiales en matière de politique environnementale, et plus largement de développement durable. Cela passe obligatoirement par une prise en compte plus forte qu’aujourd’hui des thématiques environnementales dans l’ensemble des politiques publiques de la Région, afin d’obtenir un bon équilibre entre les 3 piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnemental. En gardant à l’esprit que la société et les modes de vie vont évoluer à l’horizon 2020, et a fortiori 2040, la Région doit pouvoir anticiper et se préparer aux évolutions économiques, sociales et environnementales de demain : raréfaction des ressources, logements trop chers et énergivores, étalement urbain, quartiers en manque d’espaces publics et de verdure, gestion des déchets, congestion automobile, saturation des transports publics,... Parmi les défis qui attendent Bruxelles, le changement climatique est l’un des plus importants auquel la Région devra faire face. Depuis le quatrième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est incontestable que les changements climatiques sont susceptibles d’affecter, outre les écosystèmes, tous les secteurs d’activité. Aujourd’hui, la Région doit donc en anticiper les conséquences et intégrer ces données dans tous les domaines de compétences. Notre capacité à répondre efficacement à ces enjeux déterminera les forces et les faiblesses de la Région en 2040. L’état des lieux du PRDD pointait ainsi les constats principaux suivants : Bruxelles n’oriente pas assez ses politiques publiques vers un objectif de durabilité ; Bruxelles obtient des résultats significatifs en matière de construction durable, ce qui lui permet d’être considérée comme une ville à la pointe sur cette thématique ; Bruxelles connaît de grandes disparités territoriales en matière environnementale : accès aux espaces verts, nuisances sonores, pollution des sols, activités à risques, pression automobile… Cette disparité marque une dualisation environnementale de la région, avec le maintien d’une situation plus difficile dans les zones centrales et denses de la ville ; Bruxelles améliore la qualité de l’air, mais certains polluants restent préoccupants pour la santé des bruxellois (microparticules, ozone). Ces résultats contrastés doivent être associés à une réduction insuffisante des effets négatifs pour l’environnement du trafic automobile, malgré les politiques mises en œuvre en la matière. Il convient également de vérifier les effets de la réduction du caractère polluant des véhicules et de l’utilisation rationnelle de l’énergie en ce qui concerne les émissions des bâtiments. Les particules fines émises par le secteur du transport ont été réduites de 57 % de 1990 à 2011 ; 197 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 4 Pour un développement environnemental de la région bruxelloise 198 Bruxelles ne lie pas assez la santé et l’environnement dans ses politiques publiques ; Bruxelles améliore la qualité des eaux, mais la vétusté du réseau d’égouttage reste préoccupante ; Bruxelles réduit sa production de déchets municipaux, et augmente la collecte sélective de ceux-ci et le tri/recyclage, mais des marges de progression existent encore dans ce domaine. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La ville, comme tout écosystème, génère des flux (flux d’approvisionnement, alimentation, énergie, flux de personnes, de matières), les métabolise (consommation), et ensuite les rejette (eaux usées, air pollué, déchets, marchandises usagées). Les priorités de la Région en matière d’environnement s’inscrivent, entre autres, dans le cadre des objectifs européens 2020, relatifs à la réduction des gaz à effet de serre (-20%), à la production d’énergies renouvelables (20%) et à l’ augmentation de l’efficacité énergétique (+20%). De manière générale, les objectifs environnementaux de la Région s’articulent autour de 3 principes : « renouveler au lieu d’épuiser » : il s’agit de maîtriser la demande en ressources naturelles et en énergie, dans l’idée d’un métabolisme urbain adapté à une ville éco-responsable et d’amplifier la place du renouvelable, de la nature spontanée, des surfaces perméables, de la consommation en circuit court, de la réutilisation et du recyclage ; « diversifier au lieu d’appauvrir » : il s’agit de préserver la biodiversité. Face à une nature dont la diversité est en régression constante et au développement d’une alimentation de plus en plus homogénéisée, la bio-diversité est non seulement une richesse culturelle et paysagère, un facteur d’amélioration de la santé publique et du bien-être des citoyens, mais également une source d’emplois et de développement économique ; « renforcer l’égalité d’accès aux biens de première nécessité » : il s’agit d’assurer une équité en matière d’accès à l’eau en tant que bien commun géré par les autorités publiques, à l’énergie, aux espaces verts, à une alimentation de qualité,… La politique environnementale doit activement contribuer à faire de Bruxelles une « ville durable ». Pour les aspects environnementaux, une « ville durable » est une ville qui, dans le contexte d’accroissement démographique, permet d’accueillir la population supplémentaire dans un cadre urbain amélioré, avec une densité maîtrisée. Globalement, elle rationalise les flux (en termes de mobilité, et particulièrement sur l’usage rationnel de l’automobile, en termes d’alimentation et en termes énergétique), maintient ses espaces naturels et diminue ses rejets. C’est aussi une ville résiliente qui donne à Bruxelles la capacité de répondre aux enjeux climatiques (pollution de l’air, augmentation des températures), énergétiques (raréfaction du pétrole,...) et de gestion durable des ressources. La prise en compte de la thématique environnementale dans l’ensemble des politiques publiques tournées vers un objectif de construction d’une « ville durable » permet de postuler un nouveau modèle de développement pour Bruxelles, fort et ambitieux. La « ville durable » est un cadre, un projet positif, appropriable par tous, dans lequel Bruxelles se dirige pour répondre à ses enjeux, qui lui permettra de renforcer sa place dans le monde en jouant un rôle de modèle et de leader. Les instruments (fiscaux et autres) incitant à des comportements bénéfiques à l’environnement ne doivent néanmoins pas être source d’inégalités sociales et devront, si possible, prévoir des correctifs sociaux. Ceuxci ne doivent pas pour autant être équivalents à une exonération, afin de ne pas mettre à mal le caractère incitatif de ces instruments. 1Améliorer la qualité de vie 199 La qualité de vie en ville est inhérente à la présence d’espaces verts. Ils remplissent différentes fonctions essentielles pour assurer le bien-être des habitants : sociale, paysagère, urbanistique, historique et patrimoniale, mais également climatique (régulation du climat, rafraîchissement de l’air,...) et écologique (support à la biodiversité, infiltration des eaux,…) Le lien entre ces thématiques est essentiel, et est repris dans le chapitre « cadre de vie ». Ici est abordé uniquement l’angle « nature et biodiversité ». Aujourd’hui, la protection de la nature est une réalité à Bruxelles, par le biais de la planification urbanistique (via le Plan Régional d’Affectation du Sol - PRAS) par le classement de sites pour leur valeur écologique, naturelle ou paysagère et par la mise en zone « Natura 2000 » de plus de 14% du territoire bruxellois. Objectifs Pour garantir un environnement sain et préserver la biodiversité, il est important de développer la fonction écologique des espaces à caractère naturel. La diversité biologique constitue en effet l’assurance du bon fonctionnement des écosystèmes, à la base d’une série de services essentiels au bien-être des citadins (régulation du climat ; ventilation ; qualité de l’air, de l’eau et des sols ;…). L’objectif de conserver des espaces à caractère naturel et de développer leur potentiel d’accueil pour la biodiversité passe par une gestion de ces espaces favorisant la spontanéité du développement de la végétation, la diversité des structures, la variété des essences tout en veillant à leur indigénat. L’application de ces principes de gestion conduira non seulement à un embellissement de la ville, mais aussi à l’enrichissement du patrimoine naturel commun, bénéficiant à tous. Une stratégie spécifique doit également être envisagée en milieu urbain en général, en dehors de ces espaces « protégés ». Les espaces verts et la présence de la nature en ville ne sont ni un luxe ni une perte d’espace. Ils constituent un atout aussi bien économique et social qu’environnemental pour une ville. Les espaces verts permettent en effet : d’augmenter l’attractivité de la ville (en développant son patrimoine naturel et esthétique) et de limiter l’exode de la population vers la périphérie et donc de limiter les pertes de recettes fiscales et de réduire le phénomène des navettes ; d’améliorer la qualité de vie (santé, détente, lien social et bien-être) pour tous les Bruxellois ; de réduire la dualisation de la ville ; de garantir le bon fonctionnement des écosystèmes, à la base d’une série de services écosystémiques sur la régulation du climat, les cycles et la qualité de l’air, de l’eau et des sols. De plus, des espaces publics de qualité, attractifs aussi par la présence de nature, sont des lieux d’apprentissage essentiels à la vie en société qui participent donc à la transition vers la ville durable. Les actions prioritaires sont : XXinterdire progressivement l’usage des pesticides par l’ensemble des Bruxellois pour, à terme, faire de Bruxelles une ville sans pesticides ; XXidentifier via un cadastre centralisé les sites faisant l’objet de plusieurs statuts de protection (urbanistique, patrimonial et « Nature »), ainsi que les sites d’intérêt naturel protégés par d’autres polices (réglementations) que celle relative à la protection de la nature. Sur cette base, la Région étudiera la Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 1.1.DÉVELOPPER LA NATURE ET LES ESPACES VERTS, FAVORISER LA BIODIVERSITÉCONSTATS Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 200 possibilité de rationaliser les différents classements, en assurant un niveau de protection identique pour ces sites. Il s’agit d’évaluer la possibilité de créer de nouveaux régimes de protection pour les sites naturels déjà protégés; XXassurer au sein du maillage vert le bon fonctionnement du maillage écologique, notamment en garantissant la présence de couloirs écologiques qui devraient être intégrés dans le PRAS, y compris au niveau de parcelles bâtissables. Les modalités de mise en œuvre concrète de réalisation de ces objectifs devraient être étudiées dans le cadre de l’élaboration du Plan régional nature ; XXmettre sur pied un « facilitateur nature » au sein de Bruxelles Environnement, pour définir une vision régionale et métropolitaine du développement de la nature, et favoriser la diffusion des bonnes pratiques et la dispensation de conseils de gestion auprès des opérateurs publics et privés responsables de la gestion d’espaces à caractère naturel ; XXdévelopper la gestion écologique et différenciée des espaces à caractère naturel, y compris pour les plus urbains d’entre eux, en encourageant la conclusion de partenariats de gestion entre Bruxelles Environnement et les partenaires pertinents ; XXétudier un nouveau volet du « New Deal » et de l’« Alliance Emploi-Environnement » relatif au développement de la nature en ville, s'il s'avère que le développement de la nature en ville constitue une opportunité pour développer l’emploi, y compris non qualifié ; XXmettre en œuvre les objectifs de conservation et de gestion biologique des réserves et des sites « Natura 2000 », ainsi que de mener cette réflexion à l’échelle métropolitaine (dans le cadre de la future Communauté métropolitaine). 1.2.AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’AIR PAR LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS POLLUANTES Constats et problématique La qualité de l’air est un enjeu environnemental fondamental. Cette problématique est d’autant plus préoccupante que l’air est pollué à un niveau qui peut occasionner des conséquences graves pour la santé des habitants et des visiteurs de la Région. Une étude européenne a démontré, que l’espérance de vie des Bruxellois pourrait être prolongée de 7 mois en moyenne si les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les PM2.530 étaient respectées. Au-delà de la santé publique, l’air pollué a également des conséquences économiques. D’après les dernières études de l’Union Européenne, les coûts de la pollution par les particules et l’ozone, en Belgique, se situent dans une fourchette allant de 10 à 30 milliards euros par an (les coûts étant dus aux problèmes de santé, aux absences au travail, à l’invalidité,…). Deux types de polluants sont particulièrement préoccupants en raison de leur caractère néfaste pour la santé et en raison des niveaux importants de leurs concentrations dans la Région. Il s’agit des particules fines (PM) et des oxydes d’azote (NOx). Les réductions d’émissions nécessaires afin d’assurer le respect des normes européennes pour ces 2 catégories de polluants doivent constituer un objectif prioritaire de la Région bruxelloise, en agissant dans ce sens dans tous les domaines de compétence concernés. Les transports sont à eux seuls responsables de près de 70% des émissions domestiques de particules fines (dont 90% sont imputables aux véhicules diesel) et de près de 50% pour les NOx. Le secteur du bâtiment (chauffage, principalement) est responsable à hauteur de 27% des émissions de particules fines. De nombreuses mesures ont toutefois déjà été mises en place pour réduire la consommation énergétique et les émissions de polluants générées par les immeubles et le trafic motorisé. 30 Il s’agit des particules d’un diamètre inférieur à 2.5 micromètres, soit les plus fines et les plus nocives. Objectifs 201 Outre les mesures identifiées pour agir sur le bâti bruxellois (cf. point 4), il s’agit de prendre des mesures pour améliorer la situation de la qualité de l’air mise à mal par les transports. La réduction des émissions dues aux transports nécessite de s’attaquer à une série de problématiques dont la mobilité de manière générale, la fiscalité routière, l’aménagement du territoire, la politique énergétique, l’organisation du travail, la performance des véhicules, l’offre de transports,… Pour des raisons environnementales, mais également dans le but d’améliorer la qualité de vie en ville, il convient de réduire progressivement et structurellement les besoins en déplacements automobiles et de promouvoir une utilisation rationnelle de la voiture. À cette fin, il faut promouvoir et faciliter la mobilité la moins émettrice de polluants : il s’agit de privilégier les modes actifs (marche, vélo) et les transports publics (si possible en privilégiant les trams et les métros puisqu’ils fonctionnent sans énergie embarquée) par rapport à la mobilité individuelle motorisée. De plus, il s’agit également de repenser les besoins en déplacement en favorisant la mixité des fonctions en ville et en favorisant un aménagement du territoire qui densifie certaines parties de la ville (« ville polycentrique » et « ville de proximité » - voir Partie 1 Projet de Ville). Il faudra veiller à utiliser à l’avenir les sources d’énergie les moins émettrices de polluants, en privilégiant les sources d’énergie renouvelables et en évitant le plus possible les énergies fossiles. Les actions prioritaires sont : Les mesures en matière de qualité de l’air relatives aux bâtiments sont abordées dans le chapitre sur la durabilité des bâtiments et des quartiers (point 4) et les actions principales concernant la mobilité et les transports sont à trouver dans le Chapitre 5 Mobilité. XXfaire passer, progressivement l’ensemble du réseau de tram et de métro à de l’électricité produite à partir de sources renouvelables, lors du renouvellement du contrat de fourniture en énergie ; XXsoutenir l’amélioration des performances environnementales des véhicules des « flottes » publiques, tout en garantissant la continuité des services de transport public et de l’ARP. Il s’agit de fixer des performances environnementales minimales en s’adaptant progressivement aux évolutions technologiques du parc de véhicules ; XXrationaliser l’usage des véhicules de service (et en particulier des plus émetteurs de particules fines comme ceux fonctionnant au diesel) de 3% par an sur l’ensemble de la flotte jusqu’en 2015, puis de 2% par an jusqu’en 2030. Il faut également supprimer le recours aux carburants les plus polluants (diesel) pour les nouveaux achats de véhicules dès 2015 et mettre en place, dès à présent, des projets pilotes de véhicules munis de motorisations alternatives (motorisation au gaz naturel, hybride ou électrique) qui devront représenter au moins 10% des achats en 2015 et 25% des achats en 2020 ; XXvéhicules privés : soutenir, promouvoir et diffuser les améliorations technologiques des véhicules ; XXréformer la taxe de circulation et de mise en circulation pour que celles-ci tiennent compte des performances environnementales des véhicules. On prendra en compte les émissions de particules réelles plutôt que de la puissance (CV) et cette réforme intégrera des correctifs sociaux ; XXaméliorer la gestion de la circulation (vitesse et débit) en mettant en œuvre la notion de capacité environnementale des voiries (selon la dimension, les caractéristiques des revêtements et matériaux des immeubles,...), dans une optique de réduction des émissions atmosphériques, et en fixant des seuils de capacité et de vitesse par type de voirie ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 L’objectif de maîtriser et rationaliser la demande de mobilité individuelle motorisée, tel que défini par le Plan IRIS 2, consistant à réduire la charge de trafic automobile de 20% en 2018 par rapport à 2001, devra être poursuivi à plus long terme. 202 XXmaintenir les mesures d’urgence à mettre en œuvre en cas de pic de pollution, parallèlement aux mesures structurelles destinées à réduire les émissions de polluants atmosphériques. Ces mesures ont pour but de réduire à très court terme les émissions issues de la circulation routière et des bâtiments. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 1.3.LUTTER CONTRE LES NUISANCES SONORESCONSTATS ET PROBLÉMATIQUE Le bruit reste une des nuisances environnementales perturbant le plus la qualité de vie des Bruxellois, principalement dans les quartiers les plus denses du centre. Mais les territoires de l’ouest et de l’est sont également touchés, notamment par le bruit des avions et du ring. Globalement, sur toute une journée, 63% de la population bruxelloise est soumise à un niveau de bruit extérieur supérieur à 55 dB(A), qui est pourtant la valeur de référence préconisée par l’OMS pour garantir un impact minimal sur la santé. Par ailleurs, plus de 73% de la population vit dans un bâtiment soumis à des niveaux de bruits nocturnes trop élevés (supérieurs à 45 dB). Les nuisances sont principalement causées d’une part, par le bruit dit « structurel » (provenant majoritairement des transports), et d’autre part, par le bruit « conjoncturel » (provenant des installations techniques, du voisinage ou des activités menées sur la voie publique). La quiétude est un élément central de la qualité de vie et de l’attractivité résidentielle en ville. La possibilité de pouvoir bénéficier de moments de quiétude est un besoin humain (pour le bien-être physique et psychique) et un besoin pour le lieu où l’on vit (le quartier doit être le lieu du ressourcement et de la socialisation). En outre, une zone calme peut aussi avoir des effets positifs sur la protection et la préservation de la faune, notamment sur les espèces les plus sensibles aux phénomènes sonores. Dans le contexte bruxellois, l’enjeu est encore plus fondamental car, aujourd’hui déjà, la densification du tissu urbain entraîne une diminution des possibilités d’être au calme, tant dans la sphère privée que publique (le taux de motorisation et des déplacements est en augmentation, les terrains et les intérieurs d’îlots sont progressivement urbanisés, la taille des logements diminue,…) Ainsi, l’apport de « zones calmes » ne s’inscrit plus uniquement comme un outil de lutte contre le bruit, mais également comme une des composantes de la qualité de vie en ville. Enfin, dans un contexte d’accroissement démographique (besoins accrus en termes de logements, d’équipements, d’espaces publics, d’espaces verts, en termes de mobilité,…) et au regard de l’exiguïté du territoire bruxellois, il faudra trouver un juste équilibre entre densification du bâti sur certaines parties de la ville et préservation de zones de respiration, tout en se donnant les moyens d’une coexistence harmonieuse entre les différentes fonctions. Objectifs La Région de Bruxelles-Capitale ambitionne de réduire de 15% le nombre de sa population exposée à un niveau de bruit nocturne supérieur à 55 dB(A) d’ici à 2025 et de 30% le nombre de sa population exposée à un niveau de bruit nocturne supérieur à 65 dB(A). Pour y arriver, la lutte contre le bruit issu des transports reste prioritaire. Il est à cet effet primordial de mettre en œuvre les objectifs de réduction du trafic automobile et les mesures de gestion globale de la mobilité prévus par le Plan Iris 2, ainsi que de réduire le survol des avions au-dessus de la Région. Par ailleurs, la Région doit assurer l’existence et la protection de « zones calmes », de manière équilibrée sur tout le territoire, et garantir une cohabitation harmonieuse des différentes fonctions urbaines, notamment en établissant des normes de confort acoustique qui préservent les habitations des éventuelles nuisances sonores en provenance d’autres activités urbaines. Les actions prioritaires sont : 203 Mesures relatives aux nuisances sonores du transport : XXfavoriser l’utilisation de matériel roulant propre et silencieux en particulier pour les véhicules des pouvoirs publics, les taxis et les transports en commun. Cette mesure doit s’accompagner d’infrastructures générant un minimum de vibrations, Pour répondre à cet objectif, les coordinations sont à renforcer entre Bruxelles-Environnement, l’Agence Bruxelles-Propreté (ABP), Bruxelles-Mobilité et l’AATL ; Mesures relatives aux nuisances sonores du transport aérien : XXréduire les nuisances sonores générées par le transport aérien, notamment en défendant : ZZle maintien de l’application des normes de bruit bruxelloises et le paiement effectif des amendes administratives infligées aux compagnies aériennes ; ZZla conclusion d’un accord de coopération entre l’Autorité fédérale et les Régions bruxelloise et flamande, en vue d’une résolution durable de la problématique des nuisances sonores liées au trafic aérien de l’aéroport de Bruxelles-National ;une définition plus précise du tracé de certaines routes, pour limiter les nuisances et tenir compte du critère de densité de population en évitant des concentrations excessives ; ZZl’extension des limites d’exploitation et des procédures de vol en vigueur la nuit jusqu’à 7h du matin ; ZZmettre en place, sur la base d’un accord de coopération avec l’Autorité Fédérale, des mesures corollaires de protection des habitations survolées, par exemple à travers un renforcement des primes à l’isolation ; Mesures générales : XXprotéger les quartiers et les espaces verts calmes identifiés comme « zones de confort acoustique » existantes, améliorer les zones de confort potentielles et créer de nouvelles « zones de quiétude » dans les quartiers en carence, dans l’esprit du principe de la « ville de proximité » ; XXinstaurer des règles en matière d’aménagement du territoire (construction ou rénovation de logements) de façon à assurer la cohabitation des diverses fonctions urbaines entre elles ; XXdiminuer les sources de bruit et les vibrations les plus nuisibles, telles que celles générées par les chantiers ; XXprévoir des dispositions compatibles avec le maintien de l’activité culturelle et d’une métropole pour mieux gérer le bruit de la musique amplifiée dans les établissements ouverts au public, ainsi que pour les événements en plein air ; XXlimiter au strict nécessaire l'usage des sirènes des véhicules ; 31 Notamment, ceux mis en évidence par où la procédure de l’article 10 de l’Ordonnance « Bruit » qui a validé le statut de « points noirs », y compris pour ceux liés aux transports en commun, et ceux identifiés par le « Plan bruit 2008-2013 » et les outils d’évaluation de l’exposition des populations (cadastres). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXrenforcer les moyens pour assainir les sites les plus touchés par les transports appelés les « points noirs »31, en mettant en place une évaluation préalable et systématique des projets de réaménagement dans le cadre d’une évaluation de la capacité environnementale des voiries et des infrastructures en général ; 204 1.4.AMÉLIORER L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DE LA RÉGION PAR UNE POLITIQUE DE DURABILITÉ DES BÂTIMENTS ET DES QUARTIERS Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 L’évolution des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre a connu des tendances contrastées entre 1990 et 2011. Entre 1990 et 2004, la consommation d’énergie normalisée climat (pour tenir compte des variations de températures hivernales d’une année à l’autre) et par habitant, a augmenté de 11%. Entre 2004 et 2011, cette même consommation à diminué de 22%. En 2011, la consommation totale de la Région a atteint 21 400 GWh. À Bruxelles, le secteur prédominant en matière de consommation d’énergie est le secteur du logement (environ 38% de la consommation totale d’énergie de la Région), suivi des secteurs tertiaire et du transport (respectivement 33% et 26% de la consommation totale d’énergie de la Région). Le secteur de l’industrie représente moins de 3% de l’énergie totale consommée. La Région a donc donné la priorité à l’amélioration des performances énergétique des bâtiments et dans le domaine des transports. Bien que la Région de Bruxelles-Capitale a une consommation énergétique et une émission de CO2 relativement faible comparativement à d’autres régions d’Europe, entre autres en raison d’une faible présence de l’industrie, elle reste globalement dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement énergétique. De plus, le potentiel de développement des sources d’énergies renouvelables est très limité. En effet, la part des énergies renouvelables (essentiellement de la biomasse issue de l’incinération des déchets et de la combustion de bois de chauffage, mais aussi de l’énergie solaire et des pompes à chaleur) s’élève à 1,6% de la consommation de la Région en 2011. L’essentiel des besoins en énergie de la Région est donc importé sous différentes formes : produits pétroliers, gaz, électricité,… La Région montre donc une forte dépendance énergétique, assez logique pour une entité urbaine, vis-à-vis des autres régions belges et étrangères. Même si la population a augmenté de 16% entre 1990 et 2011, et l’emploi de 19% depuis 1995, l’évolution globale des émissions de gaz à effet de serre, « à climat constant », connaît à Bruxelles une baisse continue depuis le début des années 2000 (baisse de 7% en 2010). Cette évolution encourageante est positive tant sur le plan environnemental que sur le plan économique. En 2010, la facture totale d’énergie était de 2,2 milliards euros. Elle aurait été plus élevée de22% (soit +620 millions euros) si aucune politique énergétique n’avait été mise en place. Dès 2004, une politique ambitieuse a visé tant la consommation de combustible (qui a chuté de 21% depuis 2004) que la consommation d’électricité (qui a baissé de 9% depuis 2004). La réduction de la consommation observée ces dernières années a permis d’atténuer la vulnérabilité des Bruxellois et du monde économique présent à Bruxelles face à la hausse des prix énergétiques (ce qui a eu en général un impact positif sur la facture énergétique globale). Il s’agit là d’un enjeu fondamental dans un contexte de hausse attendue des prix énergétiques, auxquels les ménages à plus faibles revenus ou certaines catégories d’entreprises sont d’autant plus vulnérables. Les politiques européennes invitent à développer des actions fortes qui limitent la dépendance énergétique, améliorent l’efficacité énergétique et limitent les émissions de gaz à effet de serre. Les politiques mises en place depuis 2004, ont démontré, d’une part, qu’il existe un potentiel de réaliser des économies d’énergie accessibles à tous, que nous soyons locataires ou propriétaires, et d’autre part, qu’il était tout à fait possible tant en construction neuve qu’en rénovation d’atteindre des niveaux de performance énergétique très importants et ce, à des coûts raisonnables. Ces actions ont par ailleurs permis d’entreprendre une modification progressive des pratiques de construction, permettant à la Région d’instaurer des normes de performance énergétique particulièrement ambitieuses puisque toute nouvelle construction devra respecter le standard passif dès 2015. Un tel objectif a pu se concrétiser grâce à plusieurs actions démonstratives créant un effet levier (Opérations bâtiments exemplaires, PLAGE, défi énergie...), un accompagnement (facilitateurs), un cadre d’aides au financement (les primes énergie atteignent 18 millions euros en 2012, les certificats verts ), de nouvelles normes depuis 2010 pour les investissements publics dans une logique d’exemplarité, un cadre réglementaire (COBRACE - le Code bruxellois de l’air, du climat et de la maîtrise d’énergie) avec une approche intégrée au-delà du bâtiment. 205 Par ailleurs, il est nécessaire d’approfondir la question de l’optimum des travaux et investissements à réaliser sur le bâti ancien. D’autre part, la conservation du patrimoine implique de réaliser les travaux économiseur d’énergie d’une manière adéquate. De nombreux Bâtiments Exemplaires ont démontré qu’il était possible de rénover un bâtiment à grande valeur patrimoniale tout en atteignant des performances énergétiques élevées. De la sorte, le bâti ancien retrouve une seconde vie qui ne sera pas affectée par la raréfaction des ressources énergétiques et évitera ainsi la situation d’un chauffage non suffisant du bâtiment pouvant conduire à sa dégradation. Les relevés de consommation d’énergie de ces bâtiments rénovés ont par ailleurs permis de confirmer les calculs d’optimisation. Objectifs Bruxelles a des ressources naturelles et énergétiques endogènes extrêmement limitées. Le défi sera, dans une logique de résilience, de poursuivre sa politique en matière énergétique et climatique de manière plus ambitieuse, en répondant à 2 questions centrales : comment réduire la consommation énergétique du transport ? (voir chapitre 5) comment accélérer la rénovation du bâti existant ? Pour répondre à ces 2 questions, Bruxelles doit s’inscrire dans les engagements et les objectifs définis pour les pays industrialisés et en particulier dans le cadre de l’Union européenne. En ce qui concerne la Région de Bruxelles-Capitale, il s’agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30% en 2025 par rapport à 1990, et de 80 à 95% en 2050. Au regard de la large part d’énergie importée à Bruxelles et du faible potentiel de la Région pour développer des unités de production d’énergie à grande échelle, la stratégie poursuivie consistera à réduire la consommation d’énergie. Le secteur du logement et le secteur tertiaire comptant pour la majeure partie de la consommation (respectivement 38% et 33%, le transport pour 26%), la Région mettra l’accent sur la performance énergétique des bâtiments (PEB) et sur l’utilisation rationnelle de l’énergie, à côté des objectifs de réduction du trafic prévus dans le plan de mobilité Iris 2 (-20%) et de développement de son potentiel endogène d’énergies renouvelables (solaire et géothermie principalement). En matière de construction durable, vu la lenteur de la transformation du bâti, il y a lieu de s’inscrire dans des perspectives à long terme (2050) qui anticipent les actions à mener pour l’ensemble des bâtiments face à la question des pics de chaleur en été et celles des pluies intenses, évènements appelés à s’intensifier et se multiplier en raison du réchauffement climatique. La question de la durabilité des bâtiments ne pourra donc se résumer à la seule question de l’énergie,même si celle-ci est prioritaire: la politique régionale est invitée à aborder l’ensemble des éléments qui touchent aux bâtiments (matériaux, déchets, gestion de l’eau, biodiversité, santé et confort, …), et ce dans un contexte d’accroissement démographique. L’objectif final est d’atteindre un taux de rénovation énergétique des bâtiments existants de 3% par an. Outre une politique ambitieuse d’efficacité et de sobriété énergétique, tout en garantissant le confort des occupants, Bruxelles doit dès à présent se poser la question de son approvisionnement énergétique à moyen et long termes. Ainsi, la Région bruxelloise doit résolument s’engager vers une économie urbaine à moindre carbone, en associant de manière plus efficace croissance économique et impact environnemental. Il s’agit ainsi Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les résultats encourageants dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments n’auraient été possibles sans la capacité du secteur de la construction à adapter ses pratiques d’une part, ni sans l’accompagnement de ce secteur proposé notamment dans le cadre du New Deal et de l’Alliance Emploi-Environnement mis en place par la Région d’autre part. Ces démarches méritent d’être poursuivies. 206 d’exploiter au maximum les potentiels de production d’énergie à partir de sources renouvelables ainsi que la cogénération de qualité. Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXrenforcer toutes les mesures (sensibilisation, accompagnement, exemplarité,…) visant à inciter les consommateurs (y compris les locataires) à faire des économies d’énergie, tout en prenant en compte les aspects sociaux liés à certaines dépenses visant la performance énergétique. Dans le cadre de la « Maison de l’Énergie », le dispositif de conseil aux ménages deviendra un élément central et devra connaître un développement continu. Un mécanisme visant à inciter les propriétaires bailleurs à investir dans l’amélioration énergétique du bâtiment sera mis en place. De même, il faudra favoriser les investissements par le biais du tiers investisseur et de prêts à taux zéro, en particulier en faveur des locataires. XXsoutenir une politique d’« exemplarité » vis-à-vis de tous les pouvoirs publics présents sur le territoire de Bruxelles, en agissant sur toutes les nouvelles constructions occupées ou financées par les pouvoirs publics, par une gestion exemplaire des bâtiments existants et par une accélération du taux de rénovation (au moins 3%) visant à atteindre une très haute performance énergétique et environnementale. Dorénavant, tout bâtiment public nouvellement construit ou lourdement rénové devra viser une part de 30% d’énergie verte pour assurer son fonctionnement ; XXsoutenir le secteur de la construction bruxelloise, notamment à travers le « New Deal » et l’Alliance Emploi-Environnement (Axe construction durable), en « répondant » également à la question de la mise à l’emploi de chômeurs peu qualifiés ; XXmettre en place un encadrement réglementaire progressif, afin d’améliorer la durabilité des bâtiments, notamment à travers le Code Bruxellois de l’Air, de l’Énergie et du Climat (COBRACE). En particulier, il s’agira : ZZd’évaluer la possibilité que la norme de « bâtiment à énergie positive » pour les constructions neuves succède au standard passif (permettant à ces dernières de produire davantage d’énergie qu’elles n’en consomment) notamment en exploitant au maximum les potentiels de production d’énergie renouvelable ; ZZde définir des normes de performance énergétique, de manière à ce qu’elles dissuadent le recours au chauffage électrique et favorisent les alternatives au conditionnement d’air ; XXréformer la fiscalité environnementale et énergétique, via un système de type « pollueurpayeur », ce qui permettrait de dissuader l’utilisation non-rationnelle de l’énergie et de générer des sources de financement permettant de mettre en œuvre les actions du présent chapitre tout en veillant à la justice sociale ; XXmettre sur pied des mécanismes de financement qui permettent d’accélérer les rénovations du bâti bruxellois en termes de performance énergétique, en tenant compte des biens loués, du pouvoir économique des locataires et de la durée de vie des amortissements, avec une priorité en fonction de la capacité économique des locataires et des propriétaires. Les mécanismes de préfinancement des investissements ou de prêts à taux nul seront mis à disposition de l’ensemble des ménages et des particuliers. Un fonds sera créé (ou intégré à des mécanismes financiers existants comme Interfin32 ou la SRIB) afin de stimuler les investissements structurels en matière d’efficacité énergétique et de sources d’énergies renouvelables (ces investissements doivent se réaliser en masse afin de rénover des quartiers entiers, le plus grand nombre de bâtiments publics,…) ; XXassurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique en participant à la réalisation de projets de production d’énergies renouvelables tant sur le territoire bruxellois, qu’à l’extérieur (vu la limitation du potentiel de production au sein de la Région). Une stratégie devra être définie permettant de tendre vers un approvisionnement reposant à 100% sur les sources d’énergie renou32 Intercommunale de financement des 19 communes bruxelloises auprès de Sibelga. XXpoursuivre l'élargissement de la stratégie d'« exemplarité » énergétique à tous les autres aspects de la construction durable d’un bâtiment (concernant l’eau, les matériaux, la biodiversité, la reconversion,…). Ces aspects seront évalués à l’aide du système de certification « Bâtiment Durable » qui sera mis en œuvre au niveau belge. Il s’agit de veiller également à une intégration plus poussée des thématiques environnementales au cœur de tous les projets et les plans urbains (PPAS, RRU, PRAS,…). Une attention particulière sera portée à ce que l’exemplarité énergétique aille de pair avec l’exemplarité architecturale. L’accompagnement des opérateurs dans la conception technique de leurs projets de quartiers exemplaires sera poursuivi (voir Chapitre 6 Rénovation urbaine) ; XXfavoriser l’installation progressive des compteurs dits « intelligents » de la consommation d’énergie (information directe vers le distributeur) dans les niches présentant le meilleur potentiel de réduction de consommation (les gros consommateurs comme les entreprises, les autoproducteurs,…) et étudier l’application de cette mesure aux autres segments de la consommation ; XXrevoir le Règlement Régional d’Urbanisme pour permettre l’isolation du bâti par l’extérieur et l’intégration de concepts environnementaux ; XXIntégrer l’amélioration des performances énergétiques et la protection du patrimoine. Ces mesures viseront à accélérer le taux de rénovation énergétique des bâtiments existants, pour atteindre un objectif de 3% par an. 1.5.LIMITER LES NUISANCES DUES AUX ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUESCONSTATS ET PROBLÉMATIQUE Constats et problématique La recherche scientifique n’est pas unanime quant aux effets des rayonnements électromagnétiques pour la santé. Certaines études scientifiques mettent en évidence un lien entre une exposition longue durée aux ondes électromagnétiques et un risque d’impact nocif sur la santé, que ce soit pour les hautes fréquences utilisées notamment par la téléphonie mobile, mais également pour les basses fréquences émises par les transformateurs statiques ou les câbles à haute tension. Alors que ces effets sont encore peu connus, il importe donc d’agir en tenant compte du principe de précaution. Objectifs La Région de Bruxelles-Capitale a fait le choix en 2007 d’adopter une norme volontariste limitant à 3 volts par mètre (V/m) l’exposition aux rayonnements électromagnétiques en tout lieu accessible au public. Cette norme, basée sur le principe de précaution, est 50 fois plus stricte que la précédente norme fédérale. Bruxelles-Environnement assure le respect de cette norme par l’imposition d’un permis d’environnement pour toutes les antennes installées en Région de Bruxelles-Capitale et par des contrôles in situ. La mise en œuvre de cette norme implique que des nouvelles antennes doivent être implantées afin de maintenir la qualité des réseaux existants et le développement de nouvelles technologies. La Région maintiendra le niveau élevé de protection de la santé, tenant compte des principes de précaution, de standstill et de proportionnalité. La Région ne peut toutefois se passer de la 4G et doit permettre, comme dans toutes les autres villes européennes, que ce système de communication soit également développé à Bruxelles, ce qui suppose une adaptation des règles. Cette incertitude scientifique étant anxiogène pour la population, il y a lieu d’établir une communication forte vis-à-vis de la population bruxelloise pour l’informer correctement et dédramatiser la situation. 207 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 velables en 2050. Une politique proactive sera menée pour inciter les grandes institutions (écoles, centres commerciaux, administrations,...) à s’équiper de panneaux solaires ; 208 Les actions prioritaires sont : XXrevoir la réglementation relative à l’exposition aux rayonnements électromagnétiques, afin de permettre entre autres le développement de la nouvelle génération d’appareils (4G), en tenant compte des principes de précaution, de standstill et de proportionnalité ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXinformer et sensibiliser le public et les pouvoirs locaux sur la mise en œuvre de la norme de limitation de l’exposition aux rayonnements électromagnétiques de façon transparente et précise ; XXévaluer et proposer une norme régionale basée sur le principe de précaution pour les ondes basses fréquence (principalement 50 Hz) ; XXimpliquer les différents acteurs publics (l’AATL, les communes, les CPAS, les sociétés de logements sociaux, les régies foncières,…) afin de faciliter l’installation d’antennes émettrices supplémentaires suite à l’abaissement de la norme, de façon à maintenir des réseaux mobiles de qualité sur l’ensemble du territoire ; XXmaintenir la nécessité d’un régime d’autorisation pour toutes les installations émettrices d’ondes électromagnétiques et favoriser une adéquation entre les règles urbanistiques et les normes environnementales pour permettre l’application aisée des normes. 1.6.GESTION ENVIRONNEMENTALE DES NUISANCESCONSTATS ET PROBLÉMATIQUE Constats et problématique Divers outils régionaux existent pour réduire au maximum l’impact des activités économiques qui entraînent des pollutions dans l’environnement. Le permis d’environnement est l’un des principaux outils (inscrit dans l’ordonnance du 5 juin 1997 relative aux permis d’environnement et la liste des installations classées). Les infractions en matière environnementale sont, quant à elles, poursuivies et sanctionnées par l’ordonnance du 25 mars 1999 relative à la recherche, la constatation, la poursuite et la répression des infractions en matière d’environnement. Deux autres textes législatifs transposant des directives européennes ont entre temps été adoptés : l’ordonnance du 13 novembre 2008 relative à la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux, et l’ordonnance du 10 mai 2012 relative à la mise en conformité de la législation environnementale avec la Directive 2008/99/CE relative à la protection de l’environnement par le droit pénal. Enfin, de nombreuses dispositions pénales dans les différents textes légaux en matière d’environnement ont rendu le système bruxellois de répression des infractions environnementales peu lisible et pas toujours cohérent. Objectifs L’objectif final est de permettre une amélioration du cadre de vie urbain, en maintenant un équilibre entre les activités économiques, la sécurité et la santé des habitants, ainsi que le respect de l’environnement au sein de la Région. Après une dizaine d’années d’application des normes environnementales en vigueur et leur évaluation, il apparaît nécessaire soit de les améliorer, soit de les revoir en profondeur. Les actions prioritaires sont : XXrevoir la liste des installations classées, et compléter la réglementation relative aux conditions d’exploiter, dans une perspective de maintien d’un niveau élevé de protection de l’environ- nement des installations classées ou à classer, de diminution des charges administratives pour les Bruxellois et pour les entreprises bruxelloises, ainsi que d’amélioration générale du dispositif légal ; 209 XXadopter un Code bruxellois de l’inspection, de la prévention, de la répression des infractions et de la responsabilité environnementale, qui fusionne les différents textes en vigueur et en assure une cohérence, une efficacité de mise en œuvre et une meilleure lisibilité. 1.7.GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALECONSTATS ET PROBLÉMATIQUE Constats et problématique La gouvernance liée à la thématique environnementale implique la mise en place de nouveaux modes de pilotage ou de régulation plus souples, fondés sur des partenariats entre les différentes parties prenantes. Depuis 2007, la Région soutient l’élaboration et la mise en œuvre d’« agendas 21 » par les communes et les CPAS bruxellois. L’accord de Gouvernement 2009-2014 a confirmé la volonté des autorités politiques régionales de poursuivre cette dynamique. Le Gouvernement a déjà lancé 4 appels à candidatures (2007, 2008, 2009, 2010), permettant ainsi à 22 communes et CPAS de réaliser des « agendas 21 » locaux. Une évaluation réalisée en 2011 indique que les « agendas 21 » déjà réalisés intègrent des éléments liés tant à la gouvernance qu’à la réalisation des projets concrets. En effet, les « agendas 21 » intègrent la transversalité de l’action publique, une participation large et la plus en amont possible des décisions, ainsi que la mise en place du principe de subsidiarité. Dans de nombreuses communes et CPAS qui ont réalisé leur « agenda 21 », les marchés publics qu’ils ont lancés dans différents domaines contiennent à présent des critères tant environnementaux que sociaux. Par ailleurs, une circulaire régionale (à destination des administrations régionales et communales) de 2009 relative à la passation des marchés publics de fournitures et de services vise à l’insertion de critères écologiques et plus largement de critères liés au développement durable dans les cahiers de charges de ces marchés. Pour soutenir la mise en œuvre des prescriptions de cette circulaire, Bruxelles-Environnement a mis en place un « help desk » (où l’on retrouve des documents de références, des outils en ligne sur le site de Bruxelles-Environnement, des aides « personnalisées » pour tous les responsables d’achats), des formations pour les responsables d’achats et une centrale d’achats pour les fournitures de bureau. Objectifs La « durabilité » dans les politiques publiques régionales et locales doit être accentuée et généralisée. Dans cette perspective, tous les marchés publics financés et cofinancés par la Région doivent être orientés vers un objectif de durabilité, qui mobilise l’administration régionale, tous les OIP, les communes et les CPAS dans des plans d’achats durables. Dans cet objectif, et afin de rationaliser et moderniser les dispositifs existants, une ordonnance sur les clauses environnementales, sociales et éthiques doit être. Des formations doivent permettre aux responsables d’achats publics d’intégrer des critères environnementaux et sociaux dans les cahiers de charges. Pour favoriser les achats groupés de biens et de services, il sera créé une centrale d’achats régionale pour les fournitures régionales, à laquelle auront également accès les communes. Par ailleurs, la Région bruxelloise s’est engagée à poursuivre l’accompagnement régional pour permettre à toutes les communes et tous les CPAS de participer à la dynamique des « agenda21 ». Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXfournir aux entreprises, via la plateforme d’information des entreprises AUTONET, un instrument leur permettant d’obtenir toutes les informations nécessaires à propos des permis d’environnement et des règles à appliquer, qui soit effectif dans la pratique. 210 Les actions prioritaires sont : XXaprès l’évaluation du cadre réglementaire actuel, adopter une ordonnance imposant des clauses environnementales, sociales et éthiques dans les marchés publics passés par toutes les administrations publiques de la Région, tout en veillant à ce que les clauses soient praticables et n’excluent pas les PME locales de ces marchés ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXpermettre, par la modification des ordonnances pertinentes, à la Commission régionale de Développement d’étendre son action au domaine du développement durable ; XXpoursuivre le soutien à l’ensemble des communes et des CPAS pour la réalisation et la mise en œuvre d’un « agenda 21 » (plan d’action pour le 21° siècle préconisé par le Sommet de Rio en 1992, pour que les collectivités territoriales s’engagent dans la voie du développement durable) et mettre en place une coordination régionale, ainsi que des outils de soutien aux projets locaux de développement durable, notamment par l’organisation d’appels à projets ; XXmettre sur pied des instruments de soutien aux acheteurs publics, tels que des formations, un « help desk », un observatoire des marchés publics, un réseau des acheteurs publics ou une centrale d’achats régionale. 2 Vers une gestion environnementale des ressources 211 2.1.PROMOUVOIR UNE GESTION DURABLE DE L’EAU Pourtant, l’eau est partout menacée malgré l’intérêt écologique et récréatif qu’elle représente à Bruxelles. La Région développe des actions visant à préserver cette ressource et garantir la disponibilité d’une eau de qualité sur notre territoire, telle que la mise en valeur du maillage bleu, la construction de 2 stations d’épuration pour traiter les eaux usées régionales,… Il convient de poursuivre ces actions, de façon coordonnée avec l’ensemble des acteurs concernés. C’est la raison pour laquelle la Région s’est dotée d’un « Plan de Gestion de l’eau » qui a pour objectif de minimiser davantage l’impact des pressions humaines sur l’eau. L’eau est également une source d’inondations à Bruxelles. La Région a déjà consacré des moyens considérables dans la réalisation d’ouvrages publics, tels que des bassins d’orage et des collecteurs. Ces ouvrages ne peuvent répondre à eux seuls à la problématique des inondations. Afin d’identifier des solutions structurelles, préventives et complémentaires, la Région a adopté en 2008 un « Plan pluie », lequel a été intégré dans le « Plan de gestion de l’eau. » La Région de Bruxelles-Capitale entend aussi réaffirmer le caractère public de la gestion de l’eau : l’eau est un bien commun, au service de l’intérêt général. 2.1.1.Protéger les ressources en eau et promouvoir une gestion durable de l’eau Constats et problématique L’eau potable distribuée à Bruxelles provient de 26 grands sites, situés majoritairement hors de la Région bruxelloise. Moins de 3% de l’eau nécessaire pour couvrir les besoins de la Région sont produits localement. Environ 70% de l’eau est d’origine souterraine, le reste correspondant à l’exploitation d’eau de surface. La qualité du contrôle de l’eau, la politique de protection des captages et la politique menée pour éradiquer les conduites en plomb font que la qualité de l’eau consommée à Bruxelles est l’une des meilleures de toute l’Europe, et l’une des seules gérées entièrement par les pouvoirs publics. En 2009, la consommation totale d’eau dans la Région bruxelloise a dépassé les 68 millions de m3. La mise en place d’une tarification progressive et solidaire de l’eau a permis une diminution de la consommation d’eau par habitant de 18% depuis 2002 (2% par an), tout en garantissant l’accès à l’eau pour tous. À ce jour, 99 litres d’eau de distribution sont consommés par habitant et par jour pour les besoins domestiques (soit moins que la moyenne européenne de 105 litres par habitant). Objectifs Gérer les ressources en eau La gestion durable des ressources en eau implique notamment la transparence et la récupération des coûts des services liés à l’utilisation de l’eau, y compris les coûts pour l’environnement et les ressources, conformément au principe du « pollueur-payeur », en tenant compte de différences de pouvoir d’achat entre les consommateurs (principe de la « tarification solidaire »). Protéger les nappes souterraines Pour améliorer globalement la qualité des masses d’eau souterraines, on ne peut agir que préventivement en empêchant la pollution à la source, en limitant ou supprimant les infiltrations de polluants (récurrentes ou accidentelles) et les risques de contamination par transfert depuis des sols pollués. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 L’eau est l’une des ressources les plus essentielles de notre planète et de notre Région, dont l’accès équitable doit être garanti. Elle est source de vie et de santé, mais aussi un élément essentiel de notre patrimoine régional (rivières et étangs). 212 Promouvoir une utilisation durable de l’eau Afin de favoriser l’utilisation rationnelle de l’eau, il importe de travailler d’une part à la promotion d’un usage économe de l’eau de distribution, d’autre part de favoriser l’utilisation d’eaux locales et/ou d’eaux pluviales pour les besoins domestiques ne nécessitant pas d’eau potable. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les actions prioritaires sont : XXpoursuivre la réduction annuelle de consommation d’eau de 2% par habitant. Cela passera notamment par la promotion des technologies moins consommatrices d’eau dans les segments (consommation privée et entreprises) présentant un gisement de réduction de consommation, ainsi qu’un grand travail de sensibilisation et prévention ; XXmaintenir une structure tarifaire favorisant la réduction de la consommation d’eau (qui soit également une tarification solidaire) ; XXrenforcer les possibilités de recyclage de l’eau usagée et encourager la réutilisation de cette eau à des fins non potables ; XXélaborer un programme de mise en place de fontaines publiques d’eau potable sur l'ensemble de la Région ; XXpoursuivre les actions visant la promotion des travaux de réparation, de remplacement ou de placement de citernes d’eau de pluie. 2.1.2.Assurer la qualité environnementale du réseau hydrographique Constats et problématique À l’origine, Bruxelles est une ville d’eau, disposant d’un réseau hydrographique relativement dense de petits cours d’eau, d’étangs et de marécages. Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, de multiples cours d’eau qui au cours des siècles s’étaient transformés en véritable égout à ciel ouvert, ont été voûtés pour des questions de santé publique. Petit à petit, le réseau de collecte des eaux usées s’est développé en s’appuyant sur le réseau hydrographique. Actuellement, 100% des eaux usées en Région bruxelloise sont collectées et traitées. Au début des années 2000, Bruxelles a effectué d’importants travaux d’infrastructure, en complétant le réseau de collecteurs et en construisant 2 stations d’épuration (STEP) : la STEP Sud, d’une capacité de 360.000 « équivalents-habitants »33 (traitements primaire et secondaire34) ; la STEP Nord, d’une capacité de 1.100.000 « équivalents-habitants » (traitements primaire, secondaire et tertiaire). Dans l’attente de la mise à niveau de la STEP Sud, un traitement tertiaire provisoire pour le phosphore a été mis en place. Par ailleurs, les eaux de surface, lorsqu’elles coulent à ciel ouvert contribuent, d’une part, à l’enrichissement des écosystèmes par leur diversification et d’autre part, profitent au paysage ainsi qu’à la détente des citadins. 33 Il s’agit d’un coefficient permettant de calculer les capacités des STEP. 34 Les traitements correspondent aux différentes étapes du traitement des eaux usées, permettant à chaque fois d’améliorer la qualité de l’eau. Le traitement « primaire » correspond à l’enlèvement des matières (petits morceaux de bois,…) qui n’ont pas été enlevées dans le prétraitement (gros débris), le traitement secondaire correspond au traitement biologique et le traitement tertiaire correspond au traitement des bactéries. 213 Objectifs Pour améliorer globalement la qualité du réseau hydrographique, il est nécessaire de traiter la pollution à la source en limitant les rejets polluants : d’une part, il est nécessaire de maintenir une cadence de rénovation élevée du réseau existant ; d’autre part, il s’agit d’optimaliser ce réseau, notamment via une meilleure gestion des déversoirs d’orage et une limitation des surverses35 du réseau d’égouttage vers le milieu naturel lors des fortes pluies. L’eau est un support de la biodiversité et du paysage : le maillage bleu L’objectif poursuivi par la Région est la réintégration de l’« eau » en tant qu’élément constituant une part de l’identité et de la culture bruxelloise, via le soutien à des projets d’envergure en matière de valorisation de l’eau sur l’espace public (voir Partie 1 Projet de ville). Au regard de leurs multiples fonctions (auto-épuration des pollutions diffuses, support à la biodiversité, atténuation de l’impact des îlots de chaleur, contribution aux loisirs et à la détente des citadins), ces espaces bleus doivent être maintenus et valorisés. Par temps sec, un débit minimum doit être assuré afin que les cours d’eau puissent garantir ces différentes fonctions. Dans cette perspective, la mise en œuvre du programme du maillage bleu vise à optimaliser et à reconstituer le réseau hydrographique de surface par des réaménagements qui permettent une « plus-value » écologique. En effet, ce réseau, constitué de rivières, d’étangs et de zones humides, a été largement morcelé par l’urbanisation, la plupart des eaux claires aboutissant dans le réseau d’égouts et les stations d’épuration. Les actions prioritaires sont : XXfaciliter le renouvellement et la réhabilitation du réseau d’égouttage ; XXdiminuer la dilution des eaux à traiter en séparant, lorsque c’est possible, les eaux claires des eaux usées ; XXs’assurer que 100% des eaux usées de la Région bruxelloise soient traitées par une station d’épuration collective ou, à défaut, par un système d’épuration décentralisé et/ou individuel ; XXsuivre l’impact de l’évolution démographique sur la charge polluante des eaux résiduaires urbaines, afin d’anticiper les besoins en épuration ; XXafin d’améliorer la qualité des eaux, optimaliser le réseau d‘égouttage, notamment, via une meilleure gestion des déversoirs d’orage et la limitation des surverses du réseau d’égouttage vers le milieu naturel lors des fortes pluies (l’objectif est d’avoir 7 surverses par an maximum). Il s’agit également de contrôler et améliorer la qualité des eaux de ruissellement (les pluies) qui ne vont pas directement dans les STEP, avant leur rejet dans les eaux de surface (ruisseaux, rivières,…) ; XXpoursuivre l’amélioration de la qualité écologique du réseau hydrographique et du paysage urbain au travers du programme prévu dans le cadre du maillage bleu ; XXvaloriser la présence de l’eau dans la ville, en particulier la Senne : ZZmettre en valeur le rôle du canal dans la ville. Le canal est un repère aquatique majeur dans la ville. Il traverse la Région de part en part, ce qui en fait un élément structurant de son paysage. Au-delà des avantages écologiques et économiques, l’amélioration de la qualité des eaux et des berges du canal aurait un impact visuel et esthétique indéniable ; ZZaméliorer la visibilité des équipements et des infrastructures liés à l’eau, dans le cadre d’une « balade bleue ». 35 Évacuation par débordement à la partie supérieure d’une cuve, d’un bassin. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Optimaliser la collecte et l’épuration des eaux. 214 2.1.3.Lutter contre les inondations Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique La disparition du réseau hydrographique naturel, le choix technique du « tout-à-l’égout », de même que l’imperméabilisation qu’a connue la Région durant la seconde moitié du XXème siècle, entraînent de fréquentes inondations lors des orages estivaux. En cas de fortes et intenses précipitations, le réseau d’assainissement sature et déborde, principalement dans les fonds de vallées. Face à cette situation, le Gouvernement a adopté en 2008 le « Plan Pluie » (5ème pilier du projet de « Plan de gestion de l’eau »). Face aux nombreuses inondations que connaît notre Région, il s’agit ici de réaffirmer qu’une des causes principales de ces calamités réside dans l’urbanisation rapide et donc l’imperméabilisation généralisée des sols de la Région de Bruxelles-Capitale. Cette imperméabilisation accrue trouve sa source notamment dans l’octroi de permis d’urbanisme ne prévoyant pas de dispositifs rendant les sols plus perméables. Pour rappel, l’imperméabilisation des sols a presque doublé en 50 ans, passant d’une moyenne de 27% à 47%36 de la superficie totale de la Région. Objectifs La réflexion sur l’eau dans la ville va de pair avec une réflexion plus globale sur l’aménagement et la gestion urbaine. Si les inondations sont plus nombreuses, c’est aussi en raison de choix urbanistiques, de la régression des surfaces perméables dans la ville, etc. Si l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments et le développement soutenu d’espaces verts constituent des lignes d’action efficaces pour adapter la ville au changement climatique, une gestion novatrice des eaux de surface, des eaux souterraines et des eaux pluviales en milieu urbain doit également y contribuer. Dans cette optique, il convient d’inverser la tendance et de viser une diminution du taux d’imperméabilisation de la Région. La sensibilisation et la collaboration des autorités communales et régionales qui octroient les permis d’urbanisme apparaissent comme essentiels dans la lutte contre l’imperméabilisation des sols. Les actions prioritaires sont : XXdans le cadre de la révision du plan de gestion de l’eau, le plan pluie de 2008 sera évalué et, le cas échéant, adapté ; XXfinaliser les cartes des zones inondables, ainsi que des zones perméables, et les intégrer dans la définition des stratégies d’aménagement du territoire, d’urbanisme, et d’espaces publics ; XXviser une diminution du taux d’imperméabilisation de la Région pour atteindre 45% du sol régional d’ici 2020, (par rapport à 47 % aujourd’hui) en édictant des mesures de techniques compensatoires (il s’agit d’adopter des coefficients de biotope par surface – soit un indice cumulant les surfaces de pleine terre et les surfaces végétalisées en toiture, terrasses ou murs verticaux , des taux d’imperméabilisation maximum autorisé - par parcelle et des débits de fuite maximum autorisé - DEMAX). L’architecture et le développement de projets devraient être adaptés dans les zones potentiellement soumises à risques d’inondation. Les mesures de lutte contre les inondations doivent être prises sur tout le territoire régional (à l’échelle de toutes les vallées) en prenant des mesures de retenues des eaux dans chaque bassin versant au sein des vallées, par application du principe de solidarité au sein de chaque bassin versant ; XXtrouver des solutions alternatives aux rejets dans les égouts des eaux pluviales : rejets en eaux de surface (rivières), restauration des milieux humides et aquatiques (marais), infiltration dans les nappes aquifères ou réutilisation au moyen de citernes,…). Il s’agit aussi de poursuivre la séparation des eaux claires (eaux de pluie) du réseau de collecte dans les égouts et donc de diminuer la part des eaux de pluies parasites traitées dans les stations d’épuration ; 36 Etude UlB-IGEAT. XXpoursuivre la construction des grandes infrastructures de lutte contre les inondations (égouts et bassins d’orage) ; 215 2.1.4.Améliorer la gestion du secteur de l’eau Constats et problématique L’accès à l’eau potable est un droit fondamental car elle est une ressource rare et vitale pour tous les citoyens. Dans cette perspective, la tarification solidaire doit impérativement perdurer car elle permet de corriger les inégalités sociales et d’assurer un accès universel. La mise en œuvre de l’« ordonnance-cadre eau », en vigueur depuis 2006, doit faire l’objet d’une évaluation. Il apparaît déjà aujourd’hui que la politique de l’eau est gérée par différents acteurs publics dont l’action mériterait d’être mieux coordonnée. Par ailleurs, l’élaboration du « coût-vérité » de l’eau est requise par l’Europe. Ceci nécessite préalablement de connaître l’ensemble des données relatives aux coûts des opérateurs de production et de distribution de l’eau. Objectifs Afin d’assurer une coordination optimale de l’ensemble des actions et des programmes menés par les différents acteurs actifs dans le secteur de l’eau, il convient de mettre en place une instance de coordination régionale, au sein de Bruxelles-Environnement. Par ailleurs, afin d’atteindre un plus grand niveau de transparence, les modalités d’établissement du « coûtvérité » de l’eau seront complétées. Parallèlement, un Comité d’avis concernant le prix de l’eau sera instauré. Le secteur de l’eau représente une opportunité économique en termes d’emplois publics et privés, ainsi qu’une opportunité en termes d’insertion socioprofessionnelle, objectif repris dans le cadre de l’Alliance Emploi-Environnement. Les actions prioritaires sont : XXmaintenir la tarification progressive et solidaire de l’eau ; XXpoursuivre la coordination des acteurs de l’eau par Bruxelles-Environnement, en intégrant une vision cohérente de gestion à différentes échelles (au niveau des vallées, à l’échelle régionale et à l’échelle métropolitaine). Il conviendra également de collaborer avec les 2 autres Régions en vue d’améliorer la qualité des eaux de la Senne pour atteindre les objectifs définis pour 2027 dans le cadre de la « Directive-Cadre eau » de l’Union européenne ; XXétablir le « coût-vérité » de l’eau et compléter la liste des informations que les opérateurs du secteur doivent communiquer, afin d’atteindre cet objectif. Il s’agit également d’instaurer un Comité d’avis destiné à analyser ces informations et à donner un avis sur le prix de l’eau ; XXpoursuivre les objectifs et les mesures prévus dans le cadre de l'Alliance Emploi-Environnement pour le secteur de l'eau afin de développer les filières économiques liées au secteur de l’eau et la création d’emplois de qualité dans le secteur (y compris pour des travailleurs faiblement qualifiés). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXprévoir des Schémas paysagers par vallée qui intègrent la question des grands ouvrages de lutte contre les inondations, sur la base d’une modélisation minutieuse par vallée des réseaux d’égouttage de surface et de ruissellement qui tienne compte des interactions entre les collecteurs, les cours d’eau et les eaux de ruissellement ; ainsi que de l’ensemble des facteurs ayant une influence sur le système hydraulique de la zone concernée. 216 2.2.TRAITER LES SOLS POLLUÉS Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le développement industriel a certes contribué à l’essor et à la prospérité de la Région mais il a laissé derrière lui, dans certains quartiers bruxellois, de nombreux terrains pollués ou potentiellement pollués. À ceux-ci s’ajoutent les terrains qui ont été « victimes » d’une élimination inadéquate de déchets ou de déversements de substances polluantes. Aujourd’hui, la gestion et le traitement des sols pollués sont devenus nécessaires et indispensables pour la Région car certains d’entre eux comportent des risques pour la santé, dégradent le cadre de vie et menacent la sécurité des quartiers concernés, dévaluent les biens immobiliers, nuisent à l’environnement (nature, eau souterraine ou de surface, air). L’état des sols pollués freine également le redéploiement économique (par un manque d’attrait pour les investisseurs ou par les coûts induits de traitement éventuel) et le développement urbain en général. En effet, faire face aux besoins de terrains assainis ou exempts de risques devient de plus en plus urgent, particulièrement pour répondre aux enjeux démographiques et économiques (afin de produire des logements, des équipements, d’attirer des entreprises,…), alors que dans le même temps les réserves foncières diminuent. La Région pourrait donc théoriquement utiliser les 18.000 parcelles polluées ou potentiellement polluées (soit 18,5% de la superficie régionale) pour assurer ses objectifs immobiliers. Il est donc primordial de mettre en place une stratégie d’information claire sur l’état des sols, pour libérer les moyens financiers nécessaires dans le but de gérer les risques et d’assainir les terrains concernés et ce, en faveur des Bruxellois et des acteurs économiques. La Région s’est dotée d’une ordonnance, le 5 mars 2009, relative à la gestion et à l’assainissement des sols pollués. Cette ordonnance a abrogé l’ordonnance du 13 mai 2004 et a été complétée d’une série d’arrêtés d’exécution. Objectifs Informer sur la qualité des sols pollués : la base de toute mesure en matière de gestion des sols pollués étant l’information, il est dès lors nécessaire de mettre en place les outils d’informations permettant aux particuliers, aux entreprises et aux pouvoirs publics de connaître l’état du sol avant de planifier un projet ; Prévenir et traiter les sols pollués : la gestion des sols pollués doit combiner les aspects préventifs et curatifs. D’une part, il convient d’identifier les sols pollués et de les traiter durablement afin d’en éliminer les risques pour la santé et les rendre aptes à accueillir de nouvelles activités économiques, résidentielles ou récréatives. D’autre part, il faut veiller à prévenir les nouvelles pollutions du sol et faire en sorte que tout terrain traité ne soit plus à nouveau pollué ; Financer la gestion des sols pollués : la gestion des sols pollués ne peut rencontrer ces objectifs qu’à la condition de renforcer les mécanismes de financement en place et d’en développer d’autres pour aider à l’identification et surtout au traitement des sols pollués, dans le respect du principe « pollueur-payeur ». Les actions prioritaires sont : XXrenforcer les mécanismes de financement destiné à la dépollution des sols et en développer de nouveaux : ZZréévaluer et renforcer les mécanismes d’octroi de primes pour la réalisation des études de l’état des sols dans le cadre de la gestion et de l’assainissement des sols pollués ; ZZétudier la création un fonds d’assainissement régional afin d’aider les titulaires d’obligations37 à traiter les pollutions orphelines38, sur la base entre autres, de l’expérience acquise au travers du projet Greenfields et de son évaluation 37 C’est-à-dire les propriétaires de sols pollués repris à l’inventaire sur l’état du sol. 38 C’est-à-dire les pollutions dont on ne peut imputer l’origine du pollueur. ZZpoursuivre l’action du fonds « Bofas » avec, comme objectif, à son terme(2019), d’assainir les pollutions du sol des dernières stations-service concernées et favoriser la constitution d’autres fonds sectoriels de prévention et de traitement des pollutions du sol par les secteurs d’activités les plus polluants (nettoyage à sec, citernes à mazout, ateliers d’entretien de véhicules,...) ; 217 XXlancer des études, voire le traitement, de certains terrains anciennement exploités par les pouvoirs publics et touchés par des pollutions orphelines, dont notamment les anciennes décharges ; XXévaluer la mise en œuvre de l’ordonnance du 5 mars 2009 en vue d’une réduction des délais et des charges administratives pour les particuliers et les entreprises, tout en assurant le maintien des objectifs environnementaux poursuivis ; XXaméliorer l’information à disposition des acteurs concernés en mettant en place un facilitateur « sols » qui aurait pour tâche de renseigner et d’accompagner les titulaires d’obligations, tant en matière de dispositions légales qu’au niveau des techniques d’identification et de traitement des sols pollués. Il s’agit de développer des actions d’informations à l’attention des titulaires d’obligations et des personnes intéressées par l’acquisition ou par le développement de projets sur des terrains repris à l’inventaire de l’état du sol ; XXévaluer, affiner et poursuivre l’élaboration de l’inventaire de l'état du sol, en vue de mieux objectiver les critères de présomption de pollution. Il s’agit également de publier la carte de l’état du sol. 2.3.METTRE EN ŒUVRE UNE POLITIQUE DE PRÉVENTION ET DE GESTION DURABLE DES DÉCHETSCONSTATS ET PROBLÉMATIQUE Constats et problématique Bruxelles possède des caractéristiques propres (telles qu’une densité forte dans certains quartiers, la majorité des ménages vit en appartement ou n’a pas accès à un jardin, des activités économiques dominées par des PME du secteur tertiaire souvent imbriquées dans les quartiers au milieu d’autres fonctions urbaines, des flux importants de navetteurs, la raréfaction et les prix élevés du foncier) influençant sa politique de déchets. La Région produit quelque 2 millions de tonnes de déchets chaque année. Ces 2 millions de tonnes comprennent les « déchets municipaux » (déchets ménagers et déchets assimilés) et les « déchets nonmunicipaux » (déchets produits par les entreprises, les industries, les commerces,…). Les déchets dont le volume est le plus important sont ceux du secteur de la construction et de la démolition (environ 650.000 tonnes par an), ainsi que les déchets municipaux (environ 470.000 tonnes par an). La quantité de « déchets municipaux » produits par habitant (432 kilos par habitant en 2010) est en diminution constante depuis une dizaine d’années. Les « déchets municipaux » sont en grande partie collectés par l’Agence Régionale pour la Propreté (Bruxelles-Propreté - ARP), mais également par les communes et des acteurs de l’économie sociale (recyclage de vêtements,…). Sur les 470.000 tonnes de « déchets municipaux », et compte tenu de la forte mixité des fonctions (résidentielles, commerciales,...), une fraction importante des déchets provenant des activités économiques sont collectés avec les déchets ménagers. Cette fraction est estimée à un minimum de 40% des déchets totaux et explique en partie les résultats inférieurs aux autres Régions belges en matière de collecte sélective. Par ailleurs si les pourcentages tournent autour des 70%, tant pour la Flandre que pour la Wallonie, force est de constater que ces pourcentages s’appuient sur des réalités socio-démographiques fort différentes Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXrenforcer les contrôles pour prévenir les nouvelles pollutions, notamment en veillant à la bonne conformité des installations à risque ou de tous types d’activités économiques, en évitant de réutiliser des terres polluées sur des terrains propres ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 218 de celles qui existent en Région Bruxelloise. Ainsi, 1/4 des collectes sélectives en Flandre sont issues des déchets verts. Cela représente de l’ordre de 80 à 120 kg par habitants. A Bruxelles, ce taux est de l’ordre de 10 kg par habitant. Cette situation s‘explique du fait que seul 1/3 des habitants disposent d’un jardin, que celui-ci en général de plus petite taille que ceux existants en Flandre et en Wallonie. De même, en Flandre, une proportion équivalente de déchets issus de la construction est collectée dans les parcs à conteneur et est considérée comme fraction collectée sélectivement. Or, à Bruxelles, cette fraction est collectée majoritairement par des opérateurs privés et n’est pas reprise comme fraction collectée sélectivement. L’obligation de tri introduite en 2010 semble toutefois avoir eu un effet immédiat sur les performances de la collecte sélective mais cet effet doit encore se confirmer. Aussi, aujourd‘hui, une part importante des « déchets municipaux » (environ 65%) est encore incinérée. La Région a depuis mis en place une obligation de contrat commercial afin d’inciter, d’une part, tous les acteurs économiques/institutionnels produisant des déchets à s’acquitter du juste prix de ce service via une application partielle du principe du pollueur-payeur. Cette obligation visera à encourager la collecte sélective et le recyclage des déchets. Objectifs La Région poursuivra sa politique de gestion des déchets, qui vise tout d’abord à agir sur leur réduction en agissant préventivement sur l’apparition de déchets, ensuite à préparer au réemploi, à recycler, à valoriser et enfin, en dernier recours, à éliminer les déchets. Une politique d’utilisation efficace des ressources centrée sur la réduction des déchets à la source, leur réutilisation et leur recyclage doit se substituer progressivement à l’ancienne politique des déchets basée sur leur traitement ou leur élimination. Il s’agira ici d’intégrer toute la filière de gestion, et notamment celle en amont du traitement, à savoir les modes de collectes. La Région étudiera, comme elle vient de le faire pour la collecte des déchets sélectifs, le mode et le rythme le plus appropriés pour la collecte des déchets tant ménagers que commerciaux. L’objectif sera de respecter pleinement le principe du pollueur-payeur pour les déchets non ménagers. Pour les déchets ménagers, une adaptation du rythme de collecte sera étudiée. Il s’agira pour cela de jouer sur les habitudes de consommation et de production et de favoriser la préparation au réemploi par l’accès direct aux nouvelles ressources pour les acteurs du réemploi sans passer par la case « déchets ». Il s’agit également de favoriser le recyclage par une meilleure accessibilité aux infrastructures qui le permettent et d’en améliorer les techniques. Par ce biais, il s’agit d’éviter au maximum l’élimination ou l’incinération des déchets. La politique de la Région doit en outre s’inscrire dans une perspective à long terme, visant à la fois à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’incinération, à augmenter ses capacités de recyclage et à augmenter son autonomie vis-à-vis des ressources extérieures. L’objectif pour la Région doit être d’éviter de devoir investir dans un nouveau four d’incinération lorsqu’il faudra remplacer un des trois fours de Neder-Over-Hembeek. La Région mettra en place des systèmes incitatifs visant à limiter les quantités de déchets incinérées (sans autre valorisation qu’une valorisation énergétique). La Région encouragera également les partenariats avec les acteurs sectoriels pour assurer la promotion d’une bonne gestion des déchets au sein des entreprises. Au regard de ces politiques, le secteur des déchets représente en outre une opportunité économique en termes d’emplois publics et privés, ainsi qu’une opportunité en termes d’insertion socioprofessionnelle objectif repris dans le cadre de l’Alliance Emploi-Environnement (axe déchets/ressources). Les objectifs à atteindre sont, d’une part, une réduction globale de 10% des déchets ménagers pour 2020 et, d’autre part, un taux de 50% de « déchets municipaux » recyclés pour 2020 (et ce, conformément à l’objectif européen). Les actions prioritaires sont : 219 XXstimuler le réemploi des biens et des produits jetés par les consommateurs, afin de prévenir l’apparition des déchets et d’économiser les ressources en favorisant la prolongation de la durée de vie des produits par la mise en place de nouveaux modes de transaction (comme les ventes en « seconde main » ; la création de centrales d’échanges ; la mise en place de systèmes de prêts, de location ou de leasing,...) et de récupération de produits non utilisés. Les acteurs de l’économie sociale ont, dans ce cadre, un rôle primordial à jouer de par leur expérience en la matière et au regard des bons résultats obtenus par ce secteur en matière de réemploi ; XXdévelopper des infrastructures de collecte des déchets accessibles à tous dans les quartiers (dans la logique de la « ville de proximité » (voir Partie 1 Projet de Ville), de manière à mettre à la disposition des Bruxellois un parc à conteneurs à moins de 3 km de leur domicile. Il s’agit aussi de renforcer les systèmes de collecte des déchets dangereux qui sont produits en petite quantité, en ce compris l’amiante. Il faut également accélérer le placement des bulles à verre dans le sol afin de réduire les nuisances sonores. Enfin, il s’agit de stimuler l’action des opérateurs privés dans la collecte et le tri, pour favoriser l’innovation en matière de gestion des déchets et des ressources ; XXfavoriser la gestion des déchets organiques (dus par exemple aux produits d’alimentation) et améliorer leur gestion, notamment : ZZen mettant en place une collecte des déchets organiques produits sur les marchés, dans le secteur de l’Horeca et de la restauration collective, par l’alimentation des ménages ; ZZen ouvrant une unité de traitement des déchets organiques selon la technologie et la technique la plus adaptée au niveau environnemental, économique et budgétaire ; ZZen encourageant le compostage à domicile ou décentralisé des matières organiques pour éviter le transport et la charge vers l’incinérateur ; ZZafin de valoriser ces déchets collectés, développer un réseau de «ressourceries» accessibles à tous, sur le modèle d'un pôle de réemploi des encombrants39 permettant le traitement des déchets, de leur redonner vie et de les remettre sur le marché. Dans la même optique, il convient d’encourager les filières existantes de réutilisation auprès des consommateurs et d’en améliorer l’image de marque ; XXmettre en place une stratégie de partenariat avec le monde des entreprises, dans l’esprit de l’Alliance Emploi-Environnement afin de développer de nouvelles filières et la création d’emplois de qualité dans ce secteur. Il s’agit également de poursuivre les partenariats avec le monde des entreprises et les fédérations sectorielles pour assurer la réduction et une meilleure valorisation des déchets dans les entreprises, notamment par la mise à disposition de conseillers « déchets » ; XXmettre en place un système de tarification de la collecte des déchets qui soit à la fois progressif et solidaire pour les ménages et qui soit responsabilisant pour les entreprises. Celui-ci visera à encourager les consommateurs finaux à avoir des comportements écologiques, à l’instar de ce qui se fait pour l’eau; XXsanctionner au niveau communal les dépôts clandestins et les dépôts de déchets importés, entre autres via des sanctions administratives au niveau communal et régional ; XXmieux intégrer l’incinérateur dans le paysage urbain, tant au niveau du bâtiment que, notamment, en investissant dans un réseau chaleur afin d’accroître encore son rendement énergétique et ses performances environnementales, ainsi que de le faire bénéficier du mécanisme des certificats verts afin de pouvoir financer des projets nouveaux en matière de prévention, de tri et de réemploi ; 39 Ce projet, financé par les Fonds européens FEDER, vise à la création d’un centre d’économie sociale dans le domaine de la récupération de déchets. Le Centre s’installera dans un ancien bâtiment industriel à l’abandon de 3.000 m², et qui va être totalement aménagé et réhabilité, et racheté par la Région en juillet 2011. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXrenforcer la prévention par des campagnes de sensibilisation et de communication auprès du grand public et des entreprises : Le meilleur déchet restant celui qui n’existe pas avec pour objectif de réduire fortement la production de déchets ; 220 XXadapter les capacités de l’incinérateur de Neder-Over-Hembeek au regard du volume des déchets à traiter pour la Région de Bruxelles-Capitale et des besoins de sa Communauté Métropolitaine. XXÉtudier la faisabilité d’un système souterrain de collecte des déchets (container en soussol), dans le cadre d’un projet pilote dans les quartiers centraux de logements sociaux. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 2.4.PROMOUVOIR UNE « ALIMENTATION DURABLE » Constats et problématique L’alimentation se trouve à la croisée des enjeux environnementaux (1/3 des impacts environnementaux d’un ménage sont liés à sa consommation de nourriture et de boissons, et en Belgique, le système alimentaire est à l’origine de 17% des émissions de gaz à effet de serre), de santé (tel que le surpoids et les maladies dites « de civilisation »), sociaux (les problèmes de santé liés à l’alimentation sont plus prégnants dans les groupes défavorisés), économiques (les entreprises du secteur alimentaire doivent faire face à un contexte économique difficile quand, du côté de la demande, de plus en plus de familles éprouvent de grandes difficultés financières pour satisfaire leurs besoins alimentaires), patrimoniaux et culturels, ainsi qu’à des enjeux liés à l’équilibre Nord-Sud (sur-consommation versus sous-consommation). En matière alimentaire, de nouvelles exigences et propositions « durables » émergent tant du côté de la demande que du côté de l’offre. Par exemple, l’agriculture biologique et la production de denrées alimentaires de qualité biologique augmentent en réponse à une demande croissante. De nombreuses cantines ont commencé à intégrer des critères environnementaux et sociaux dans leurs achats et leurs pratiques. Les restaurateurs des cantines qui n’ont pas encore fait évoluer leur offre ont perdu des parts de marché importantes. Des opportunités s’offrent également au commerce de détail et aux entreprises Horeca. Selon une enquête menée par Atrium, 30% des personnes interrogées sont prêtes à acheter de l’alimentation « bio » et « locale » (belge). De nouvelles formes de solidarités entre producteurs et consommateurs voient le jour sous la forme de « Groupement d’Achat Solidaire de l’Agriculture Paysanne » (GASAP). L’« alimentation durable » se caractérise par : l’accès à une alimentation de qualité pour tous, c’est-à-dire à une alimentation diversifiée, saine et équilibrée qui répond aux besoins vitaux et contribue au bien-être et à la santé ; le droit à la souveraineté alimentaire ; des impacts environnementaux réduits tout au long du cycle de vie des produits (mode de production et de transformation, transport, emballage, stockage, préparation,...) : réduction de l’empreinte écologique des modes alimentaires, méthodes de production permettant une conservation optimale de la fertilité des sols et de la biodiversité, respect et bien-être des animaux d’élevage, non-recours aux organismes génétiquement modifiés ; le respect des droits sociaux et humains tout au long des chaînes de production et de distribution ; le commerce équitable et un juste prix pour le producteur, au nord comme au sud ; la transparence des pratiques, la traçabilité et l’information des consommateurs ; le maintien et le développement d’entreprises paysannes et artisanales locales, de circuits courts, ainsi que le développement de relations de confiance entre les producteurs et les consommateurs ; la diffusion et l’échange des cultures culinaires, la transmission des savoirs traditionnels et la promotion de la créativité, la découverte des goûts et des saveurs, la création de liens sociaux et conviviaux par la nourriture. Objectifs 221 Au regard de ces avantages, la Région doit évoluer vers un système alimentaire plus durable, en favorisant les conditions de son développement : soutien au secteur alimentaire et à la production agricole, notamment les circuits courts et la production locale, les filières bio, l’alimentation exemplaire dans les cantines publiques, la sensibilisation aux enjeux alimentaires,... Les actions prioritaires sont : XXdévelopper et mettre en œuvre, dans le cadre « New Deal » et de l’Alliance Emploi–Environnement, des mesures qui concernent l’ensemble du système alimentaire et qui visent à développer l’alimentation durable et l’agriculture urbaine durable à Bruxelles, afin de développer de nouvelles activités économiques et de créer de nouveaux emplois de qualité. Cet objectif concernera tant la production alimentaire que la transformation, la distribution, la restauration et la formation. Elle sera élaborée en impliquant l’ensemble des acteurs des secteurs concernés et reposera sur un inventaire des forces vives et des projets existants ; XXgarantir une alimentation saine et durable dans toutes les cantines publiques (via des produits bio, locaux, de saison, issus du commerce équitable,...) des écoles primaires et secondaires, mais aussi au sein de l’administration et des organismes publics régionaux. Ces exigences seront intégrées dans les cahiers des charges relatifs aux fournitures pour les cantines des écoles communales et toutes les cantines des institutions sur lesquelles la Région exerce une tutelle ; XXfinaliser une convention avec le secteur de la distribution et de l’agroalimentaire pour une valorisation sociale des surplus de production, des invendus,… ; XXsensibiliser l’ensemble de la population à l’alimentation saine, équilibrée et respectueuse de l’environnement. Cela permettra de faire rencontrer les besoins des consommateurs avec les offres des producteurs ; XXprotéger les terres agricoles existantes en Région bruxelloise et assurer leur mise en valeur par des projets d’agriculture durable (agro-écologie) ; XXdévelopper, complémentairement aux marchés existants, un grand marché bio, ce qui suppose également de développer les conditions propices au développement de la production bio et de la transformation alimentaire (soutien aux techniques et projets innovants de production locale) ; XXsoutenir le développement et la structuration de circuits courts et de filières durables ; XXélargir progressivement l’implantation d’infrastructures alimentaires dans les quartiers, en lien avec la ville de proximité (potagers collectifs de quartier, points de vente,…). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le développement d’une alimentation plus « durable» comporte de nombreuses promesses de santé publique, de justice sociale, de développement économique et d’économie solidaire, de qualité environnementale, de repères culturels et identitaires,… Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 222 INTRODUCTION Capitale de l’Europe, Bruxelles bénéficie d’une situation privilégiée, au cœur des réseaux transeuropéens de transport. À proximité immédiate d’aéroports internationaux, la ville est également dotée d’un réseau de transports publics bien développé : trains, trams, bus ou métro. Depuis quelques années, des initiatives nouvelles se développent pour compléter cette offre, que ce soit au moyen du système de location de vélos « Villo! », du réseau de bus nuit « Noctis » et des taxis partagés « Collecto », ou des services de voitures partagées. Néanmoins, comme beaucoup d’autres métropoles européennes, Bruxelles souffre d’une congestion accrue, largement causée par le trafic automobile, en raison d’une offre encore insuffisante des transports publics, malgré les développements récents de l’offre de la STIB, de la SNCB et des sociétés de transport des deux autres Régions. Cette congestion a toutefois des conséquences négatives importantes, aux niveaux économique, social, environnemental, sanitaire et résidentiel, telles que la baisse de la productivité, l’augmentation des factures énergétiques, la diminution de l’efficacité des transports publics, la pollution de l’air, le changement climatique, l’étalement urbain, la raréfaction de l’espace public et la dégradation du cadre de vie, les nuisances sonores, les accidents de la route,… L’enjeu de la mobilité est donc essentiel en vue de faire de Bruxelles une ville durable plus attrayante pour mieux vivre, travailler et investir. En effet, la mobilité est devenue un facteur clé dans les décisions d’implantation ou de délocalisation des entreprises mais aussi pour le maintien en ville de la classe moyenne (souvent séduite par les attraits de la périphérie). La politique de mobilité doit ainsi être considérée comme un facteur déterminant du développement de la Région, dont il convient de tenir compte lors de toute initiative en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, d’environnement, de développement économique, d’emploi, de logement, de politique sociale,… La Région entend développer la ville des courtes distances et garantir l’accessibilité de tous aux fonctions urbaines en priorité via le transport public et les modes actifs par rapport à l’accessibilité en voiture. À cet égard, la planification du développement territorial de la ville doit privilégier la concentration et la densification des fonctions, tout en améliorant leur mixité, spécifiquement aux abords des nœuds d’accessibilité en transport public et aux abords des lieux bien équipés pour l’utilisation des modes actifs. Cet objectif sera poursuivi en permettant à la ville de se développer de manière polycentrique, c’est-àdire avec le développement plusieurs pôles sur le territoire régional. En outre, il convient de garantir dans l’aménagement de l’espace public la qualité de la « fonction de séjour » (le fait d’utiliser l’espace public comme lieu de vie et pas seulement de circulation) et un cadre de vie attractif.40 En vue de garantir la vitalité de la Région et d’améliorer la qualité de vie de ses habitants, il conviendra d’abord d’induire une réduction des besoins en mobilité mécanisée (par un meilleur aménagement du territoire et par la promotion du principe de « ville de proximité », par la fiscalité, par l’e-mobility) et ensuite d’assurer un transfert vers des modes de transport plus durables. L’objectif est d’évoluer vers une multi-modalité maitrisée, c’est-à-dire où chaque mode de transport est utilisé en complément des autres, en fonction des besoins, des types de trajet, des moments de la journée ou de la semaine, et du profil des personnes concernées. C’est notamment grâce à la mise en œuvre d’une mobilité durable que l’on atteindra l’objectif de l’accord de Gouvernement de réduire les émissions de CO2 de 30% en 2025 (par rapport à 1990). De plus, le Plan Iris 40 Voir Partie 1, chapitre 2, 3 Les espaces publics et les maillages stratégiques comme supports de la qualité de la vie 223 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 5 Une mobilité durable au service des bruxellois Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 224 2 a pour objectif de réduire de 20% les distances parcourues en véhicules particuliers d’ici 2018 (par rapport à 2001). L’ambition régionale, à l’horizon 2040, est de viser une réduction de 50%, tant en diminution des kilomètres parcourus en véhicules particuliers qu’en diminution des gaz à effet de serre. Le transport est responsable de 70% des émissions de particules fines (PM 10) et de 50% des émissions d’oxyde d’azote (NOx)41. Les normes européennes, en évolution constante, ne sont pas respectées (plafond d’émission, valeurs limites journalières et annuelles) à Bruxelles. Des nouvelles normes encadrant les particules plus fines (PM 2,5), plus nocives pour la santé, doivent également motiver la Région à agir sur la diminution des kilomètres parcourus par les véhicules (veh.km), sur la limitation des véhicules diesel (en étant attentif aux conséquences sociales et économiques, ces véhicules constituant 70% du parc automobile), et sur l’encouragement à utiliser des véhicules les plus propres. Concernant le transport de personnes, il s’agit donc de faire évoluer les parts modales (pointes du matin 6h-10h) comme suit : Parts modales en heure de pointe du matin (6h00 à 10h00) 2001 20101 2020² 2040 25% 1,5 28,5% 45% 100% 32% 4% 34% 30% 100% 30%3 12%4 34%5 24%6 100% 33% 14%7 34% 19% 100% 3% 1% 34% 62% 100% 6,5% 1% 46,5% 46% 100% 6% 2% 55% 37% 100% 6% 4% 57% 33% 100% Déplacements intra-bruxellois Marche Vélos Transport public Voitures Déplacements navetteurs vers BXL Marche Vélos et rationalisation Transport public Voiture Sources 2001 : Mobel, 2010 : Beldam, avec corrections de Bruxelles-Mobilité. Source : scénario 2A du plan Iris 2 dit « volontariste, avec tarification routière ». 3 Lorsque la part du vélo augmente fort, celle de la marche diminue parce que le vélo est utilisé aussi pour des déplacements faits précédemment à pieds. 4 Part modale du vélo de 12% des 69% que représentent les déplacements mécanisés, soit 17,4%. Valeur comprise entre les 15% du Scénario 2A d’Iris 2 et les 20% constituant l’objectif du plan Iris 2. 5 Ratio Transport public/voitures = 245.000/153.000 x 1,2 déduit du Scénario 2A d’Iris 2 (Iris 2 p. 29 et 30) 6 Objectif de réduction du plan IRIS 2, soit -20%. 7 Part modale du vélo de 21% des déplacements mécanisés. 1 2 Evolution du nombre de déplacements intra-bruxellois, 6h-10h, en milliers Marche Vélo Transport public Voiture Total 2001 144 9 169 264 589 2010 231 30 244 222 727 2020/25 246 771 279 190 792 2040 276 1072 305 161 849 Le nombre de milliers de déplacements en vélo suivant l’objectif 2020-2025 devrait être de 12% de 792, soit 95. Il a été réduit à 77 pour assurer un dimensionnement des transports publics avec un coefficient de sécurité suffisant pour tenir compte des périodes climatiques défavorables au vélo (voir Plan IRIS 2, note de bas de page, p. 29). 2 Le nombre de milliers de déplacements en vélo du Scénario 2040 moyen devrait être de 14% de 849, soit 119. Il a été réduit à 107 pour les mêmes raisons que sous (1) 1 41 Etat de l’environnement, IBGE-Bruxelles-environnement. Les scénarios présentés ci-dessus supposent une amélioration considérable de l’offre et de la qualité des transports publics, grâce à l’augmentation et l’extension du service métro, trams et bus et en permettant également aux trams et aux bus d’être libérés de la congestion routière, en assurant une meilleure coordination entre les différents opérateurs actifs sur le territoire bruxellois, ainsi qu’en assurant une amélioration des conditions de circulation des modes piétons et cyclistes. 225 Au niveau du transport de marchandises, tenant compte d’une croissance significative de la demande, l’objectif se décline selon trois principes : la rationalisation du nombre de kilomètres camions ou camionnettes parcourus sur le territoire régional le transfert modal vers l’eau et le rail l’amélioration des conditions de livraisons. Pour atteindre ces objectifs, la Région entend favoriser le groupage ou la mutualisation des transports de marchandise, en organisant une structure de distribution urbaine. Le transfert modal en faveur de la voie d’eau requiert que dans certaines zones du canal, le Port de Bruxelles développe des quais en suffisance pour permettre une desserte efficace d’activités portuaires et logistiques durables. Les objectifs sont une réduction de 20% des kilomètres parcourus pour les livraisons à l’horizon 2020 et une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2040, tant en ce qui concerne la logistique de base que la distribution urbaine.. Ces réflexions ne peuvent être menées de manière isolée. Il s’agira de mener une réflexion globale sur tout le territoire régional (en intégrant les nouveaux développements urbains, en particulier ceux des grandes zones stratégiques) et sur l’ensemble des matières concernées (en particulier la politique d’aménagement du territoire), ainsi que de réaménager les espaces publics en accord avec les besoins de mobilité qui mettent en avant les modes de déplacement alternatifs à la voiture, et en garantissant leur équilibre avec les objectifs de cadre de vie et de fonction « de séjour ». En outre, les initiatives en matière de mobilité ne peuvent se limiter à l’échelle du territoire régional. En effet, certaines problématiques comme le redéploiement de l’offre ferroviaire, les « Park and Ride » et la tarification kilométrique intelligente dépassent les frontières bruxelloises et ne pourront être traitées qu’en concertation avec les autres Régions et le Fédéral. Comme le Plan Iris 2 l’indique, le « bourrelet de congestion » dans lequel est enserrée Bruxelles au niveau du Ring est causé largement par l’affluence du trafic domicile-travail transrégional et l’augmentation des déplacements de périphérie à périphérie. L’étude en cours de la Région flamande devra permettre d’améliorer la fonction de distribution du Ring, ceci sans accroître les capacités globales des autoroutes qui convergent vers le Ring, sur la base d’un modèle multi-modal intégrant toutes les évolutions attendues décrites cidessus en termes d’alternatives de transports tant pour les voyageurs que pour les marchandises. D’autres améliorations telles que la création de nouvelles lignes de transport public interrégionales (bus et tram à haut niveau de service, en complément au RER) doivent être concertées entre les 3 Régions. La Région sera particulièrement attentive à ce que le développement du RER favorise également la mobilité intra-bruxelloise. La loi spéciale du 19 juillet 2012 a créé une « communauté métropolitaine ». Elle vise à promouvoir la concertation entre les 3 Régions et l’Etat fédéral relative à la mobilité, à la sécurité routière et aux travaux routiers, de, vers et autour de Bruxelles. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le développement des transports publics demeure la première priorité de la Région. Il faut également mettre tout en œuvre pour opérer un transfert volontariste vers les modes actifs. En facilitant la marche et l’usage du vélo, on rend en effet les modes actifs complémentaires du transport public. 226 1 Planifier la mobilité de manière cohérente en lien avec l’aménagement du territoire, à l’échelon métropolitain Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 1.1.REPENSER L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DE MANIÈRE À LIMITER LES BESOINS DE MOBILITÉ MOTORISÉE DE TOUS LES ACTEURS Constats et problématique La localisation des activités et des différentes fonctions urbaines (nouveaux quartiers habités, zones d’emploi, activités économiques, commerces, écoles, culture, loisirs,…) et leur accessibilité déterminent directement le niveau de demande en mobilité motorisée et les modes de déplacement. L’étalement territorial des activités et des fonctions ne plaide pas pour la réduction de la demande de mobilité et encourage plutôt le recours à la voiture individuelle. Objectifs Pour s’inscrire résolument dans la perspective d’une mobilité durable, les politiques d’aménagement du territoire doivent intégrer le critère de l’accessibilité dans les choix d’implantation des activités et des différentes fonctions urbaines. Tant le réseau de la STIB que le maillage ferroviaire de la SNCB sont appelés à jouer un rôle croissant dans la structuration de la ville. Il s’agit d’augmenter la densité urbaine près des axes de transports publics qui démontrent déjà une certaine efficacité et qui possèdent des réserves foncières à proximité. Les bureaux doivent se concentrer près des grandes gares et des nœuds intermodaux. Les grandes zones (en termes de densité) de logements sont à prévoir à proximité des zones à forte concentration d’emplois. Les nœuds de premier ordre, qui garantissent à la fois une offre IC/IR/RER et métro/pré-métro attractive (voir Partie 1, chapitre 2, 2.1), constitueront les pôles privilégiés pour accueillir les principales zones de densification. Il convient par ailleurs de développer le principe de « ville de proximité » (voir Partie 1, chapitre 1,4), via notamment la mixité fonctionnelle des quartiers (c’est-à-dire que les habitants doivent retrouver à proximité de leur habitation un certain nombre de services et de réseaux de transport). Bruxelles est une « ville-mosaïque » composée de dizaines de noyaux d’identité locale (centres). L’objectif vise à rencontrer les besoins journaliers des habitants et des visiteurs (dans le cadre du travail, des courses et des loisirs) à distance de marche. Ce concept doit notamment s’appliquer aux grands pôles socio-économiques de la ville, tels que les quartiers de la gare du Midi et de la gare du Nord, le quartier européen, le Pentagone ou le territoire du « bassin de la Senne » (zone du canal), de manière à évoluer vers un territoire qui intègre de manière concomitante les principes de « métropolitisation » et de « polycentrisme », dans lequel les connexions entre les différents pôles sont nettement améliorées. Les zones dont le développement est à l’étude, telles que Tour et Taxis, Delta, Reyers, Schaerbeek-Formation, Schaerbeek - Josaphat et le Heysel intègrent d’ailleurs déjà ces principes. Les actions prioritaires sont : XXpromouvoir la ville des courtes distances, via la mixité fonctionnelle et le développement polycentrique de la ville. Pour encourager le report vers les modes durables, il s’agit d’implanter les fonctions de commerces, de services de proximité, d’établissements scolaires, dans toutes les zones bien desservies en transports publics et en modes actifs (particulièrement au sein du territoire du centre-ville) ; XXaméliorer, au travers de la mise en œuvre de l’Observatoire de la mobilité (rattaché à Bruxelles Mobilité), la connaissance à l’échelle métropolitaine des besoins en mobilité depuis, vers et dans la Région bruxelloise, de manière à avoir une vue sur l’ensemble des temporalités et des pratiques de mobilité ; 227 XXmieux organiser la concertation avec les 2 autres Régions pour juguler l’étalement urbain en zones rurales et rendre cohérent les localisations des nouveaux pôles socio-économiques dans et autour de la Région bruxelloise ; XXpromouvoir la densification des fonctions (emploi, logement, école, récréation,…) et localiser les bureaux près des nœuds de transports publics efficaces (gares et nœuds intermodaux), et particulièrement dans les quartiers des gares du Midi et du Nord, le quartier européen , tout en prescrivant un niveau minimum de mixité fonctionnelle. La hiérarchisation des nœuds devra être basée sur le niveau de desserte en chemin de fer (IC/IR et RER), en métro et pré-métro (dont les sites sont indépendants et conjuguent capacité et vitesse attractives), et enfin en « tram à haut niveau de service » (THNS) ; XXprévoir la densification de certaines zones de logements, d’une part via une plus grande mixité dans et aux abords des pôles majeurs d’emploi, et d’autre part, en densifiant autour des futurs pôles secondaires comme Ceria, Moensberg, Arcades-Watermael, Delta-Beaulieu, Verboeckhoven, Haren, Bockstael, gare de l’Ouest, Casernes, Mérode, Albert, Bordet, gare de Schaerbeek, Josaphat, gare de Berchem, Calevoet, Pétillon, mais aussi le long de corridors de développement des transports publics tels que les Boulevards Mettewie, du Souverain et de Woluwe, ainsi que l’avenue des Expositions ; XXrelier efficacement les différents pôles urbains et périurbains, au moyen de la mise en œuvre du RER et d’une amélioration de l’offre en transports publics des 3 opérateurs régionaux, tout en mettant en œuvre les mesures d’accompagnement pour éviter l’exode des Bruxellois42 ; 1.2.UNE MOBILITÉ AU SERVICE DE LA VILLE DANS UN ESPACE PUBLIC DE QUALITÉ Constats et problématique L’enjeu de la mobilité est essentiel pour que Bruxelles soit une ville attractive tant pour y vivre et travailler, que pour y investir. Les précédents PRD avaient pour objectif de progressivement transformer tout le réseau de voiries de quartier en « zone 30 »43, en vue de limiter les vitesses, de favoriser les modes actifs et la sécurité et de limiter le trafic de transit. Entre 2003 et 2008, le volume de trafic mesuré sur 24 heures a diminué d’environ 5% sur le réseau principal (autoroutes, voies métropolitaines et principales). Il est resté stationnaire sur les voiries « inter-quartiers ». Entre 2006 et 2011, le trafic total a diminué d’environ 10% à aux heures de pointe le matin dans les quartiers résidentiels (rues locales), et d’environ 5% aux heures de pointe le soir44. Objectifs La politique de la mobilité doit viser à la fois à désengorger la ville de la circulation automobile, tout en renforçant son attractivité et son accessibilité en favorisant des alternatives crédibles privilégiant les transports publics et les modes actifs. L’accent doit être mis sur le développement de « chaînes 42 Les mesures d’accompagnement qui ont le plus d’impact pour enrayer la tendance à l’exode sont : l’amélioration du cadre de vie des Bruxellois (les principales mesures inscrites dans le PRDD) ; la réduction de l’offre de stationnement longue durée dans les quartiers de bureaux; la réduction des capacités des pénétrantes autoroutières en phase avec le développement du RER ; la mise en œuvre de la tarification kilométrique intelligente ; la mise en œuvre de la densification des centres urbains périphériques et le découragement de l’étalement urbain, notamment par la fiscalité. 43 En 2003, 7% du réseau de quartier était aménagé en « zone 30 », contre 38% en 2010. 44 Sources : comptages quinquennaux de trafic réalisés par Bruxelles-Mobilité en 2003 et 2008 et étude du trafic de transit dans les quartiers résidentiels réalisée par Bruxelles Mobilité en 2006 et 2011. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXassurer une plus grande synergie entre les projets d’aménagement du territoire et le Plan régional de mobilité Iris 2, notamment en veillant à une meilleure intégration des enjeux de mobilité au sein des Commissions de concertation en matière urbanistique ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 228 multimodales », permettant l’utilisation (successive) des modes les plus efficaces et les plus durables lors de chaque déplacement, tout en garantissant la qualité du cadre de vie des différents quartiers qui composent Bruxelles. En outre, les aspects liés à la sécurité routière doivent être pris en compte dans tous les futurs aménagements ou réaménagements. L’espace public doit pouvoir accueillir les fonctions et les flux de mobilité, en tenant compte toutefois de la contrainte prioritaire de préservation de la fonction « de séjour » et de la qualité du cadre de vie, dont le degré de priorité est fonction du niveau de hiérarchie de la voirie. En effet, les aménagements publics doivent promouvoir un juste équilibre en fonction des particularités locales, entre les flux de déplacement effectués selon les différents modes et la convivialité urbaine. Toutefois, concernant le réseau de quartier, les modélisations effectuées dans le cadre d’Iris 2 ont montré qu’une fermeture du réseau de quartier rapide, totale des voiries au trafic de transit aurait des conséquences en termes d’accessibilité dans toute la région et sur la vitesse commerciale des transports publics qui seraient alors « englués » sur les plus grands axes qui subiraient des reports importants. Ainsi, un certain nombre de collecteurs de quartier identifiés dans Iris 2 devront, tout au moins dans un premier temps, permettre une certaine perméabilité du transit de courte distance (au sein des voiries inter-quartiers). Par ailleurs, il convient de compléter l’aménagement des « zones 30 », par des dispositifs tels que des sections de voiries à contresens et des boucles dissuadant plus efficacement le transit au sein du réseau de quartier. Les actions prioritaires sont : Concernant l’espace public : XXorganiser l’espace public et la voirie de manière à assurer l’accessibilité et la sécurité de tous les usagers, notamment en développant des projets d’aménagement basés sur le principe du « Shared Space »45 qui vise à revaloriser l’espace urbain sur les routes et les places sensibles du réseau de quartier (notamment sur les artères commerciales) ; XXrééquilibrer l’espace public entre les différents modes en insérant plus d’objectifs multimodaux dans les permis d’urbanisme, en proposant des mesures sur la base d’une carte actualisée de l’accessibilité régionale en transports publics ; XXrepenser les grandes gares et leurs abords en tant que zones de concentration et multifonctionnelles, qui doivent être modernisées et rendues plus attractives (tant pour les Bruxellois que pour les navetteurs). Concernant l’accessibilité des pôles : XXrenforcer l’accessibilité par les modes durables des pôles d’activités socio-économiques clés de la ville (notamment le quartier des gares du Midi et du Nord, le quartier européen, le Pentagone, le territoire du « bassin de la Senne ») et de tous les grands sites à aménager (lorsque c’est possible, établir un accès par modes actifs sur le périmètre du site tous les 100 m, et aménager des traversées au sein des îlots de grande taille) ; XXrenforcer l’accessibilité en transports en commun des pôles d’activités économiques bruxellois et en périphérie (c’est-à-dire les grands bassins d’emploi, tels que Brucargo et le secteur de l’aéroport de Bruxelles National pour lesquels il s’agit de dynamiser la navette externe des Bruxellois vers ceux-ci), via le RER et les nouvelles lignes de tram transrégionales. Concernant le réseau de quartier : XXpoursuivre la « spécialisation » du réseau routier (atteindre l’objectif de mettre l’ensemble du réseau de quartier en zone 3046, hiérarchiser les voiries, rationaliser les capacités des voiries, aména45 Shared space : il s’agit d’un principe de partage de l’espace, sans ségrégation entre les modes, exigeant des comportements plus courtois, et une plus grande responsabilisation de chaque usager, qui devient un acteur de sa propre sécurité. Un des avantages est de réaliser une économie en panneaux de signalisation, qui restent des entraves aux piétons. Une attention particulière doit néanmoins être apportée au traitement adéquat des PMR et aux conflits piétons- cyclistes. 46 Soit 1.220 km de voiries. ger des boucles, gérer les feux et les aménagements aux carrefours,…, en visant progressivement la dissuasion du trafic de transit) pour mettre les quartiers résidentiels à l’abri des pollutions atmosphériques et acoustiques, ainsi que des accidents liés au trafic de transit ; 229 XXvaloriser la traversabilité de la ville par les piétons. Constats et problématique Les enjeux et la répartition des compétences impliquent de rechercher des mécanismes de collaboration entre les acteurs de la mobilité, permettant des prises de décisions plus cohérentes, sur la base de priorités communes, plus rapides et plus efficaces dans leur mise en œuvre. Objectifs En matière de coordination, des efforts particuliers devront être fournis à divers niveaux de pouvoir pour intégrer les objectifs de mobilité aux autres politiques régionales : coordination entre entités régionales : entre Bruxelles-Mobilité, l’AATL, Bruxelles-Environnement et la STIB ; coordination avec les communes concernant les Plans Communaux de Mobilité, les Conventions de mobilité et avenants, les Contrats de mobilité, les Contrats d’axes, la gestion des points noirs et des axes AVANTI et les Plans communaux de stationnement ; coordination avec les zones de police et le Parquet concernant la sécurité routière, le contrôle et l’enlèvement des véhicules gênants : établir des procédures systématiques de contrôle et d’enlèvement des véhicules gênant, à l’arrêt ou en stationnement ; renforcer le contrôle des règles de sécurité routière et du Code de la route (en référence au Plan d’actions 2011-2020 de la Sécurité routière régionale, approuvée en avril 2011, qui reprend 4 cibles principales : la vitesse, la ceinture, la conduite sous influence de drogues et d’alcools, ainsi que les autres comportements inadaptés tels que le GSM au volant , le non-respect des feux,…) ; coordination avec le Fédéral concernant la fiscalité de la mobilité, les véhicules propres, le tiers-payant sur les abonnements en transports en commun, le RER ainsi que, plus généralement, les relations avec le Groupe SNCB et Beliris ; coordination avec les Régions concernant l’aménagement du territoire, les transports interrégionaux (transports publics, taxis), le ring de Bruxelles, la tarification kilométrique, la lutte contre la pollution (particulièrement en matière de particules fines PPM), les transports publics à partir de Bruxelles vers les principaux pôles d’emploi de la périphérie, les parkings de dissuasion. La coordination doit également être de mise avec le secteur privé en matière de plans de déplacements d’entreprises et d’événements, d’actions de sensibilisation et de valorisations de bonnes pratiques. La coordination de la mobilité sur la zone métropolitaine bruxelloise sera l’un des enjeux-clés de la mise en place la Communauté métropolitaine Il s’agira notamment pour la Région de Bruxelles-Capitale de saisir les opportunités de l’exercice de nouvelles compétences comme la participation à la structure de gestion du RER, la compétence partagée en matière de maintien de l’ordre dans les gares et le métro. Les actions prioritaires sont : XXconsolider la concertation interrégionale (via la plateforme interrégionale des Ministres de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité), pour rendre cohérente la politique d’aménagement du territoire entre les 3 Régions, organiser la réflexion stratégique sur la desserte de la zone métropolitaine, harmoniser les actions de l’urbanisme et de la mobilité dans la zone RER et adopter des positions communes relatives aux questions telles que le ring de Bruxelles (dans le cadre de l’élargissement du ring, mener des étude qui mettent en avant des alternatives en transports publics), Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 1.3.AMÉLIORER LA COORDINATION DES POLITIQUES ET RENFORCER LES LIENS ENTRE BRUXELLES ET SA ZONE MÉTROPOLITAINE Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 230 la « tarification kilométrique intelligente », la politique des taxis, le développement de nouvelles liaisons et infrastructures à créer,… ; XXmettre en place une collaboration efficiente intégrant tous les opérateurs de transports publics dans le but de gérer de manière cohérente l’ensemble des réseaux de transports publics actifs dans le périmètre de la Communauté urbaine. Les opérateurs appliquent les choix stratégiques effectués par les autorités régionales au niveau métropolitain et continuent à assurer le service au client, sur la base d’une intégration billettique et tarifaire complète au moyen de la carte MOBIB, d’une coordination des horaires pour aboutir à une offre intégrée, d’une information intermodale aux voyageurs,… ; XXimpliquer les pouvoirs locaux aux réflexions sur la mobilité et l’urbanisme en zone métropolitaine par leur association aux structures de réflexion mises sur pied ou au travers des outils de collaboration existants (Plans communaux de mobilité, avenants aux Conventions de mobilité, Plan AVANTI d’amélioration des vitesses commerciales des transports publics) ; XXgarantir le développement de liaisons cyclistes majeures entre les régions pouvant être qualifiées d’« autoroutes vélos » ; XXaméliorer l’intégration du réseau des transports publics et optimiser l’offre existante au niveau métropolitain (voir Partie 1 Projet de Ville et carte de synthèse ci-dessous pour les détails sur les nouvelles liaisons proposées). La structure périurbaine du réseau s’appuie sur les radiales de chemin de fer existantes, augmentées des 3 nouvelles pénétrantes tram actuellement en réflexion au sein de « De Lijn » et des RER bus prévus dans la convention RER, ainsi que d’éventuelles lignes sortantes étudiées par la STIB (notamment pour assurer le maillage vers la gare RER de Ruisbroeck). A l’intérieur de la Région de Bruxelles-Capitale, cette structure s’appuie sur les investissements et les nouvelles infrastructures prévues dans le plan régional de mobilité IRIS 2 (horizon 2020) et dans le Contrat de gestion STIB 2013-2017. Au niveau concentrique, 3 anneaux prennent forme autour de Bruxelles : 1. un premier anneau au voisinage de la frontière régionale qui est actuellement à l’étude dans le cadre du plan «Mobiliteitsvisie 2020» de la Région flamande; 2. un deuxième anneau situé à ± 10 km de la frontière régionale et formé par une nouvelle liaison tram ou RER bus reliant Tervueren, Overijse, La Hulpe, Braine-l’Alleud, Tubize, Halle, Asse, Merchtem. Cette nouvelle liaison nécessite la reprise de certaines lignes SNCB désaffectées déjà partiellement revendues ; 3. un troisième anneau, plus large, à environ 20 km autour de la Capitale et combinant des tronçons RER-des nouvelles liaisons tram ou RER bus, des réouvertures ou récupérations d’assiette d’anciennes lignes SNCB ou SNCV. Les pôles ainsi connectés sont : Ninove, Aalst, Dendermonde, Londerzeel, Mechelen, Haacht, Leuven, Wavre, Ottignies, Nivelles, Brainele-Comte et Enghien. Cartographie : BUUR Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 231 232 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXconclure des accords transfrontaliers sur le transport en taxi au-delà des frontières régionales avec les communes concernées, voire avec la Région flamande. Il s’agit de mettre en place une solution structurelle, en intégrant la problématique de l’octroi des licences en vue de limiter les trajets retour à vide, les pratiques illégales et autres tensions ; XXdans le cadre de la communauté métropolitaine, faire réaliser une étude tri-régionale visant à déterminer les modalités d’implantation, de réalisation, d’exploitation et de financement des parkings de dissuasion localisés à proximité de chaque gare RER en périphérie bruxelloise ; XXpoursuivre l’étude tri-régionale en cours sur le développement de la tarification à l’usage des poids lourds et l’étendre à la « tarification intelligente » à l’usage des voitures particulières. La « tarification intelligente » devrait concerner au minimum la zone RER dans le but d’éviter les délocalisations d’entreprises et prendre en compte des correctifs sociaux ; XXréaliser une étude tri-régionale sur le développement logistique métropolitain, visant à définir le rôle de la plateforme logistique d’échelle métropolitaine à implanter à Schaerbeek-Formation, et à évaluer l’opportunité d’avoir un terminal TGV-fret à Brucargo. 2Favoriser les modes de déplacement les moins polluants pour les transports des personnes 233 2.1.GARANTIR UNE OFFRE DE TRANSPORTS PUBLICS BRUXELLOIS DURABLE ET DE QUALITÉ Tant le réseau de la STIB que le maillage ferroviaire de la SNCB sont appelés à jouer un rôle croissant dans la structuration des déplacements à Bruxelles. La fréquentation des transports publics bruxellois (STIB) n’a cessé d’augmenter au cours de la dernière décennie (+80% en 10 ans, pour atteindre les 329 millions de voyageurs en 2011). Les perspectives de croissance de la demande restent très élevées en raison de la croissance démographique et de la situation économique de la Région, mais aussi suite à la mise en œuvre des mesures dissuasives à l’utilisation de la voiture prévues par le Plan Iris 2 (tarification routière, hiérarchisation des voiries, limitation du nombre de places de stationnement en voirie,…). Le réseau de transports publics bruxellois devra donc être à même de transporter 400 millions de voyageurs d’ici à 2016, 550 millions de voyageurs en 2025 et 620 millions de voyageurs en 2040. En ce qui concerne le chemin de fer, l’objectif est d’augmenter le maillage et la fréquentation intra- urbaine, tout en veillant à ce que la demande de navette externe des bruxellois en périphérie soit rencontrée. Il convient de valoriser l’offre existante et potentielle aux habitants et visiteurs de la région, sans attendre la finalisation des grands chantiers ferroviaires en cours (fréquences, nouvelles gares, correspondances STIB, promotion de l’offre,...). Actions Dans ce contexte de saturation des capacités des transports publics, la Région bruxelloise devra effectuer, dans les 10 prochaines années, un saut important en termes de capacité de son réseau de transports publics urbains. Les projets de métro nécessiteront des moyens financiers exceptionnellement importants dans les prochaines années. Les projets prioritaires sont : le prolongement vers Evere de la branche nord de l’axe nord-sud le projet PULSAR d’automatisation des lignes 1 et 5. Les délais de réalisation prévus pour la mise en service de ces projets ne permettront pas de répondre, à court terme, à l’importante croissance de la demande attendue pour 2016. Il convient dès lors d’investir également dans la valorisation des trams et des bus à haut niveau de service CHRONO (THNS et BHNS), sur les lignes où le seuil de capacité du métro ne sera pas atteint en 2040. Cette valorisation d’un réseau de surface à haut niveau de service sur les lignes existantes et sur des nouvelles lignes à créer offre une solution plus rapide quant à sa mise en œuvre, et constituera une stratégie de report modal particulièrement efficiente pour desservir certaines zones denses en déficit, telles que les quartiers « Flagey », « Collignon-Lehon », « Châtelain-Ma Campagne », « cœur de Jette »,… Afin d’objectiver le débat sur les capacités modales des véhicules de transports en commun et pour illustrer les possibilités d’amélioration du réseau par la mise en service d’un autre type de véhicule, le tableau cidessous reprend les capacités des différents véhicules circulant actuellement sur le réseau bruxellois de la STIB47. 47 Source : STIB. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats, problématique et objectifs 234 Capacité unitaire des véhicules en parc à partir du 01/01/2012 (norme : 4 voyageurs/m²) MODE Métro TYPE DE MATÉRIEL M.5 U5 704 M.6 BOA 7700 7900 2000 3000 4000 Moyenne pondérée Bus articulé 716 113 140 112 180 253 66 104 PCC Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Tram PLACES T2 T3 T4 Bus Il importe de combiner ces capacités aux fréquences de circulation des véhicules sur les lignes. Les lignes de surface en site propre permettent une fréquence maximale théorique d’un tram T4 toutes les 2,5 minutes, soit 24 trams par heure ce qui correspond à un potentiel maximal de 6.000 voyageurs transportés par heure et par sens. Grâce à l’automatisation, il sera possible d’obtenir une fréquence d’un métro toutes les 90 secondes, soit 40 métros par heure ce qui correspond à un potentiel maximal de plus de 28.000 voyageurs transportés par heure et par sens. Tenant compte des capacités des véhicules et de la fréquence maximale possible, la différence en termes de passagers transportés entre les convois de tram et de métro se situe donc dans un rapport de 1 à 4,7. l’optimisation de l’offre existante via l’augmentation des fréquences et de l’offre de transport ; la mise en œuvre d’un programme d’amélioration de la vitesse commerciale afin d’extraire les véhicules de transports publics de la congestion (sites réservés et priorisation à la traversée des carrefours) ; des mesures de rationalisation du réseau ; l’amélioration du maillage et de la desserte au moyen de petits aménagements pour les bus et les trams (en aménageant des tronçons de trajet linéaires et en assurant les aménagements des liaisons manquantes) ; le renouvellement et l’accroissement du parc des véhicules, ce qui nécessitera également des moyens financiers importants tant en investissements (achats de véhicules propres, construction de nouveaux dépôts et d’ateliers) qu’en frais d’exploitation. Des partenariats de type Contrats d’axes, permettront de conscientiser tous les acteurs sur ces enjeux et de développer des projets urbains intégrés (prenant en compte différents types d’aménagement et de fonctions : espaces publics, commerces, projets immobiliers,…). l’amélioration de l’intermodalité : en favorisant les complémentarités entre les différentes offres de transports/modes de déplacement, en développant et en rendant plus attractifs les pôles intermodaux, en développant les parkings de transit,… Face à ces enjeux, il conviendra d’accroître les moyens du secteur (notamment via des moyens extérieurs au financement régional) pour assurer son développement, tout en réalisant une série de leviers sur l’ensemble des éléments qui constituent son équilibre financier : accroissement et optimisation des recettes issues de la vente des titres de transport et des recettes commerciales (dont celles issues de la publicité), en respectant la politique tarifaire sociale prévue dans le Contrat de Gestion de la STIB ; rationalisation des coûts d’exploitation, conformément à ce qui est prévu dans le Contrat fe Gestion de la STIB ; recours à de nouvelles sources de financement (recours à des partenariats publics-privés pour certains investissements ou à des cofinancements) ; 235 augmentation des moyens accordés par les pouvoirs publics (financement régional, Beliris, recettes En outre, pour augmenter la satisfaction des usagers par rapport à l’offre de transports publics, la STIB devra porter une attention particulière aux critères que les voyageurs jugent les plus nécessaires, à savoir la ponctualité et la régularité, les fréquences et l’amplitude de l’offre (en soirée, la nuit et les week-ends), le confort, la vitesse commerciale, les correspondances, l’offre les temps de parcours et la sécurité des personnes. Les actions prioritaires sont : En matière de transports publics urbains : XXsur la base d’un nouveau Plan Directeur d’évolution du réseau ferré, investir dans des projets de développement d’infrastructures pour le réseau « métro » (qui permet d’assurer la plus grande capacité en termes de nombre de voyageurs). Ces investissements permettront d’augmenter l’offre de manière structurelle, à moyen et long terme, sur les lignes présentant déjà des besoins en termes de nombre de voyageurs (surcapacité actuelle) et dans les quartiers de la Région où la demande va le plus augmenter en raison de l’essor démographique, de la densification du bâti et du report modal. À l’horizon 2020, il s’agit de mettre en œuvre : A. le projet d’extension vers le nord de la ligne nord-sud, de la gare du Nord à Bordet, en empruntant le tracé Schaerbeek dense, qui présente le plus grand potentiel de fréquentation et de report modal dans son ensemble. Ce projet permettra une rationalisation des transports publics en surface. La mise en œuvre du projet de métro sera accompagnée d’un plan de mobilité général et d’aménagements de surface (au niveau des stations et du tracé actuel du tram 55) afin de maîtriser le trafic de transit dans les voies libérées du tram 55 et d’améliorer significativement les aménagements en faveur des modes actifs. B. le projet d’automatisation des lignes 1 et 5 du métro (PULSAR), devant permettre, à partir de 2020, d’augmenter progressivement de 50% l’offre en places- kilomètres parcourues par les véhicules sur l’ensemble du réseau de métro (doublement des fréquences sur les 2 lignes de métro), C. le projet de développement du réseau de métro sur l’axe Nord-Sud (actuellement en prémétro entre Albert et la Gare du Nord), ce qui permettra, à partir de 2020, une croissance de 20% de l’offre en places-kilomètres parcourues par les véhicules. Il s’agit également d’améliorer la mobilité du rond-point Meiser par la mise en œuvre du double tunnel tram/voitures et le réaménagement de surface et d’étudier l’opportunité de créer un tunnel pour les transports publics dans la zone fortement congestionnée de la Gare d’Etterbeek. Pour le plus long terme (au-delà de 2020), il s’agira : a. d’étudier l’extension de la ligne nord jusqu’à Haren, avec construction d’un pôle d’échange avec les lignes SNCB 26 et 36, ce qui permettrait en outre de projeter un éventuel dépôt métro sur le site STIB à cet endroit. b. d’étudier l’opportunité et la faisabilité de prolonger le métro Nord-Sud vers le sud de la Région (Uccle-Calevoet, ou Saint-Job et Fort Jaco) c. d’étudier l’opportunité et la faisabilité d’automatiser les lignes 2 et 6 du métro. d. d’étudier l’opportunité et la faisabilité d’un pré-métro « Moyenne Ceinture Est », Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 générées par la mise en œuvre d’une tarification à l’usage de la route,…). 236 e. étudier une solution pour la saturation du métro E-O, au-delà de l’amélioration offerte par l’automatisation du métro ; f. d’étudier l’opportunité et la faisabilité de la prolongation du métro de Beekkant vers BerchemSainte-Agathe. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Pour tous ces projets, le principe de base est de choisir les priorités en fonction de la demande potentielle et de réserver les modes qui présentent la plus grande capacité d’accueil des voyageurs aux lignes pour lesquelles la demande est la plus forte. XXpoursuivre la mise en service des extensions de lignes de tram prévues dans le Contrat de Gestion de la STIB et le plan IRIS 2, en garantissant sur ces lignes, et ce, de manière prioritaire, une circulation libérée du trafic automobile. Il s’agit des investissements suivants, avec un objectif de mise en service à partir de 2015 : • • • • • • • • • • • • • Tram 62 : prolongement Bordet - OTAN – Eurocontrol ; Tram 9 : liaison Simonis – Haut de Jette ; Tram 94 : Musée du Tram – Roodebeek ; Liaison rue Royale - Gare Centrale: aménagements AVANTI bus (exécution conformément au projet soumis à demande de permis à l’exception des voies de tram et des lignes aériennes) ; Tram 71 : Delta-Porte de Namur ; Tram de Tour et Taxis au départ de Rogier. Il s’agit des investissements suivants, avec un objectif de mise en service à partir de 2018 : La reconfiguration de l’axe nord-sud entre la Gare du Midi et Anneessens (tunnel Constitution (pré) -Métro) ; La reconfiguration de la station Albert et reconfiguration du réseau tram entre Albert et Midi ; La reconfiguration du réseau tram3 entre la Gare du Midi et la future station Constitution (tunnel Constitution Tram) ; Tram 94 : Roodebeek – Marcel Thiry ; Tram 9 : Haut de Jette – Heysel Réalisation d’un tunnel tram à trois branches accompagnée d’une station sous la place Meiser Il s’agit des projets à étudier en vue d’une concrétisation après 2020 : • L’opportunité de la création de tunnels pour les transports publics à Plaine (Gare d’Etterbeek) et sous le Bois de la Cambre ; • La desserte en tram de Tour et Taxis au départ de la Gare Centrale ; • L’opportunité et la pertinence de la création d’un tunnel sous la gare du Nord pour rejoindre l’avenue Rogier ; • La création d’un nouveau terminus à proximité de la gare du Nord, notamment pour prolonger la ligne 62 de Bienfaiteurs et/ou permettre la desserte en tram de Tour et Taxis ; • La tramification de certaines lignes de bus, dont la ligne 95 ; • La reconfiguration du réseau de tram autour de la station Albert ; • La desserte de la zone aéroportuaire depuis Bordet et/ou Roodebeek ; • Le prolongement de certaines lignes de tram en Région Flamande, notamment : Heysel – Parking C, Stalle – Ruisbroek (B) et Chaussée de Ninove – Dilbeek ; • L’étude d’une desserte en tram du Boulevard Mettewie • L’étude d’une desserte en tram E-O entre la Gare centrale et la Gare de l’Ouest Il s’agit également de prendre en considération les projets du développement de l’offre des trams de la société De Lijn sur les axes interrégionaux vers Bruxelles (reprise dans la « Mobiliteitsvisie 2020 » de la Province du Brabant flamand). La STIB et de De Lijnmêneront des études conjointes de leur opportunité et et leur faisabilité technique. Il s’agit aussi de planifier, pour ces lignes transrégionales, des terminus au sein de la Région (en principe jusqu’aux premières connexions avec le métro, mais éventuellement jusqu’au centre-ville en fonction des besoins des usagers) qui assurent la multimodalité avec le RER et/ou le métro. 237 XXsur la base d’un nouveau Plan Directeur bus, rationaliser l’offre existante et veiller à son adéquation avec la demande, tout en augmentant le nombre de lignes BHNS (bus à haut niveau de service), intégrant des temps de parcours et des fréquences améliorées, mais aussi de lignes transrégionales, tout en garantissant sur ces lignes, et ce, de manière prioritaire, une circulation libérée du trafic automobile. Le réseau de bus doit aussi jouer un rôle de connexion fine dans les quartiers, afin de garantir une bonne couverture du territoire. Lorsque la demande en termes de capacité du nombre de voyageurs sur une ligne de bus devient trop importante, sa « tramification » doit être envisagée ; XXoptimiser le réseau de surface de manière à ajuster les moyens sur les lignes à forte demande, tout en garantissant une couverture régionale équitable. Les différents projets repris sur la carte n°3 du PRDD feront l’objet d’études socio-économiques qui analyseront notamment la demande actuelle et future sur la base des choix du développement territorial (grandes zones, grands projets de logements ou d’activités économiques,…), les coûts d’investissements et les frais d’exploitation, ainsi que les impacts positifs et négatifs sur l’environnement. Ces études donneront les informations nécessaires pour affiner la localisation précise des tracés et prioriser les investissements ; XXassurer l’utilisation du matériel roulant à plus forte capacité d’accueil de voyageurs (BOA, T4000, bus articulés,…) lors des heures de pointe et de plus petites unités en heures creuses (pour la desserte locale) ; XXmettre en œuvre un programme ambitieux, à l’horizon 2018, d’amélioration de la performance du réseau de surface (vitesse commerciale, ponctualité et régularité), de manière à renforcer l’offre existante de bus et de tram dans le respect des objectifs d’Iris 2 : tout en étant attentif à la ponctualité des véhicules, il s’agit d’atteindre des vitesses moyennes de 15 km/h en moyenne hebdomadaire pour les lignes avec un déficit d’aménagements AVANTI et de 20 km/h, avec une ponctualité de 85%, pour les lignes avec site propre ou bénéficiant de mesures équivalentes. Ces objectifs doivent être complétés par des mesures visant à augmenter la part des sites propres (passer de 70% à 90% pour le réseau du tram et de 18% à 50% pour le réseau du bus), en supprimant les arrêts qui sont trop proches l’un de l’autre, sans pour autant mettre en péril les objectifs de connexion à un transport public de bonne qualité comme condition à la mise en œuvre de « la ville de proximité », en poursuivant le programme de télécommande des feux, et en organisant de meilleurs partenariats avec les communes et les zones de police. L’objectif est de tendre vers des trams et des bus qui ne s’arrêtent qu’à leurs arrêts ; XXfaire en sorte que le réseau de tram participe au développement du projet urbain au sens large du terme, en permettant à ces investissements de jouer un rôle de catalyseur de la rénovation des quartiers traversés (ce qui aura des conséquences sur l’attractivité des logements, des commerces, des activités économiques et la convivialité de ces quartiers). Cela suppose de développer une vision cohérente et intégrée de l’aménagement du territoire (via des Contrats d’axes, un phasage des interventions, une définition commune des priorités,…), et de porter une attention particulière à la qualité des matériaux utilisés et à la qualité architecturale des interventions réalisées ; XXassurer une desserte de qualité des sites d’activités économiques, notamment des zonings de la SDRB, de la zone de Neder-Over-Heembeek, du grand bassin d’emplois qu’est la zone de l’aéroport de Bruxelles National ou des zones d’activités économiques situées dans l’hinterland de la Région bruxelloise. La Région accueillera en outre favorablement les partenariats avec le secteur privé, pour les entreprises qui souhaitent améliorer ou augmenter l’offre à destination de leurs établissements. Ces partenariats bénéficieront également à la collectivité; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 À l’horizon 2040, il s’agira d’étudier l’opportunité de mettre en œuvre une série de nouvelles liaisons, sur la base d’un nouveau Plan Directeur « tram ». Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 238 XXdévelopper davantage des partenariats entre sociétés de transport pour gérer les grands événements (culturels, sportifs, touristiques,…), de manière à y assurer une bonne desserte en transports publics (notamment, en intégrant dans cette logique le tarif aller-retour en transports publics dans le prix de l’évènement, conformément aux dispositions prévues dans le Contrat de Gestion de la STIB ; XXréserver des espaces au sein du territoire régional, ou le cas échéant dans la zone métropolitaine, pour construire des dépôts et des ateliers, afin de pouvoir accueillir un nombre plus important de véhicules de la STIB (bus, trams et métro) de catégories différentes, et ce, à court et à long terme. Ces constructions permettront d’absorber la mise en service de nouvelles lignes à l’horizon 2040 (sites Marconi, Delta, Erasme, Brel, Demets, Heysel, Schaerbeek-Formation, Neder-Over-Hembeek, ainsi que pour les lignes situées dans le sud-ouest de la Région) ; XXgarantir l’accessibilité des haltes en tenant compte du cheminement naturel des usagers (notamment en assurant la démultiplication des traversées de voiries) ; XXaméliorer l’accessibilité des personnes à mobilité réduite (PMR) et des personnes avec poussettes dans les transports publics, en améliorant l’accès à l’information, aux infrastructures et au matériel roulant, ainsi qu’en améliorant la sécurité des usagers. Il s’agit d’assurer la prise en compte d’un « Standard Mobilité Réduite » pour tout aménagement, en ce compris au niveau des procédures de sécurisation ; XXaméliorer les fréquences aux heures de pointe et en dehors des heures de pointe, durant les vacances, les weekends, les soirs, la nuit. Pour toutes ces périodes, il s’agira de prévoir une augmentation de l’offre au vu des prévisions de croissance de la demande (avec un élargissement des plages horaires aux heures de pointe) et en tenant compte notamment des demandes en déplacements « domicile - travail » et « domicile - école ». Il s’agit donc de tendre vers un nouvel objectif de fréquences toutes les « 5’/10’/15’ » minutes, selon les heures de pointe / creuses / en soirée, pour les principales lignes du réseau représentant à ce jour plus de 80% des déplacements en transports publics ; XXlimiter le nombre de correspondances, en améliorer la qualité et les conditions de transfert, à la fois sur le réseau de la STIB (notamment en heures creuses) et sur les parcours multimodaux (notamment en renforçant la qualité des « pôles d’échange », en particulier avec la SNCB et le RER) ; XXaméliorer l’information aux voyageurs en toutes circonstances (tableaux électroniques, temps d’attente aux arrêts, places prioritaires dans les véhicules, intensité de la fréquentation dans les véhicules aux arrêts et en station), y compris lorsque le réseau est perturbé. Une information intégrée avec les autres opérateurs de transports publics doit être l’objectif final ; XXaméliorer la sécurité sur le réseau de la STIB en poursuivant les efforts en cours (voir Chapitre 8 Sécurité) pour renforcer la présence humaine sur le terrain, dans les stations ainsi que sur le réseau, mais aussi au moyen d’actions de formation, d’éducation citoyenne et de communication, visant à renforcer le contrôle social ; XXmaintenir des avantages tarifaires pour les catégories scolaires, socio-économiquement défavorisées et les demandeurs d’emplois, conformément aux dispositions arrêtées dans le Contrat de gestion de la STIB. en matière de desserte ferroviaire : XXviser, dans le cadre des projets d’extension des infrastructures de la SNCB, l’offre ferroviaire la plus répartie sur le territoire bruxellois (L26, L28 et L161/1), ainsi que l’ouverture de nouvelles gares, garantissant la desserte polycentrique et la démultiplication des déplacements ferroviaires intra-bruxellois. Pour réaliser cet objectif, il faut lever les points noirs (cisaillement des voies qui se croisent, goulets d’étranglements,...) et régler les dossiers d’infrastructure actuellement en questionnement au niveau de la SNCB, et ce, afin d’améliorer drastiquement les liaisons de/vers les L26, L28, L161/1, à partir des « faisceaux » que constituent les gares du Midi et du Nord, ainsi que d’augmenter les capacités du maillon Cage aux Ours et gare de Jette ; XXfaire évoluer le RER vers un réseau intra-bruxellois performant, complémentaire au réseau du métro, aux fréquences et à l’amplitude de l’offre suffisante. Cet objectif passe par une large information du public. À cet égard, la Région participera à la structure de gestion de l’exploitation du RER (à créer au sein de la SNCB), dont la création est prévue par la sixième réforme de l’Etat. L’objectif à l’horizon 2020 sera de compléter le réseau des 39 gares reprises dans le « Schéma RER 2015 » en y intégrant les gares bruxelloises citées dans le Plan Iris 2 (Cureghem, Verboekhoven, Rogier, Lycée Français, GanshorenVeroost, Wielemans), en vue de permettre une fréquentation intra-bruxelloise, en 2020, de plus de 15.000 voyageurs aux heures de pointe du matin (à comparer avec les 3.000 voyageurs en 2001).Pour atteindre cet objectif, l’offre ferroviaire doit dès lors concerner tout le territoire régional et dépasser la seule « Jonction Nord-Midi ». Cette mise en œuvre devra faire l’objet de mesures d’accompagnement (voir point 1.1) pour garantir le succès du RER et afin d’éviter l’exode de nouveaux habitants et entreprises vers la périphérie en raison d’une plus grande facilité et performance de déplacement de la périphérie vers Bruxelles et vice-versa. La fréquence sur chaque ligne RER doit atteindre le quart d’heure « cadencé », y compris en dehors des heures de pointe. Les amplitudes de l’offre en transports publics doivent s’étendre de 5h du matin à 1h du matin (20 heures de desserte par jour) et les trains doivent s’arrêter à toutes les gares bruxelloises. La qualité de l’accueil dans et autour des gares doit également être améliorée : visibilité, lisibilité, sécurité, convivialité, inter-modalité,… ; XXveiller à une desserte efficace des gares RER par des lignes du réseau de transports publics bruxellois et par l’aménagement de « chemins de la gare » directs et sécurisés pour l’utilisation des modes actifs ; XXveiller que l’amélioration de l’offre « IC/IR » programmée par la SNCB ne se fasse pas au détriment de l’offre RER en termes de fréquences et dessertes, telle qu’elle est définie dans la Convention RER du 4 avril 2003 ; XXdonner la priorité à la réalisation des ouvrages complémentaires tels qu’ils ont été définis par l’étude du Comité de pilotage RER en vue de respecter les fréquences et de la finesse de la desserte prévue par la Convention RER mentionnée ci-dessus. Il s’agit également d’assurer la « bonne irrigation » des lignes 26, 28, 161/1 de la Région : • amélioration de l’accès à la L28, au sud de la gare du Midi, à partir de la L96 (raccordement 28/4) et à partir de la L124 (raccordement 28/3) ; • amélioration des accès aux pertuis (tunnel) 2 et 3 de la Jonction Nord-Midi, au départ de toutes les lignes en direction de la gare du Nord, par le nord ; • raccordement de la L28 à la L50B à la Petite Île, ainsi qu’au faisceau de voies de la gare du Midi ; • doublement et quadruplement partiel des voies, y compris des ouvrages dénivelés pour limiter les cisaillements (croisements de lignes) de la section entre la gare de Jette et le quadrilatère de Bruxelles Nord (Cage aux Ours) ; • amélioration de la bifurcation de la L26 vers la L36 et L25 N et aménagement de la courbe de retour L26 vers L36 en direction de la gare du Nord (soulagement du raccord actuel L161 / Jonction Nord-Midi) ; • introduction de sections à 3 et 4 voies (permettant le dépassement) sur les sections résiduelles à 2 voies (L124 entre Moensberg et Midi et L26 Nord après Josaphat). 239 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXparticiper activement à la réflexion de la SNCB concernant l’extension de l’axe Nord-Sud ferroviaire en orientant les choix sur les différentes alternatives envisagées. Il s’agit de mettre en avant, certes les critères d’augmentation de la capacité, du coût d’infrastructure et d’exploitation, de délais d’exécution, mais aussi ceux qui contribuent à une vision multipolaire du réseau bruxellois, qui intègrent le réseau de la STIB et qui limitent au strict minimum les désagréments liés aux chantiers pour les Bruxellois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 240 en matière d’intermodalité : XXpromouvoir la complémentarité de l’offre de la STIB avec celle des autres opérateurs (De Lijn, SNCB/RER, TEC) actifs sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale et au sein de la zone métropolitaine, de manière à renforcer le maillage du réseau de transports publics bruxellois (tout en évitant les « doublons » et en privilégiant une cadence régulière des horaires, ainsi qu’en veillant à une bonne intégration de l’information sur l’ensemble du réseau « intégré »). En particulier, il sera nécessaire de mettre en œuvre l’intégration billettique et tarifaire : carte à puce MOBIB pour les 4 opérateurs et réduction de l’impact financier des trajets « mixtes » effectués par les usagers (via une intervention coordonnée des 4 autorités publiques) ; XXrenforcer l’offre intermodale par une meilleure intégration des services de transport collectifs (Villo, Cambio, taxi et Collecto) au réseau de transports publics et par une plus grande complémentarité avec les modes de transports actifs (marche et vélo). Ce renforcement devra notamment être réalisé en améliorant les possibilités de parking de voitures et de vélos à proximité des arrêts et des stations de transports publics ; XXadapter l’offre en voitures et vélos partagés en vue de les rendre plus accessibles aux familles avec enfants et les intégrer dans les chaînes multimodales. Les Bruxellois doivent pouvoir avoir accès, à une distance raisonnable de leurs domiciles à l’offre régionale en voitures et vélos partagés, et ce en cohérence avec l’ensemble des services offerts dans la ville de proximité ; XXpoursuivre les campagnes de sensibilisation à l’usage de toutes les formes de mobilité durable, notamment au travers des transports scolaires, ainsi que du développement et de la promotion de brevets « transport public », « cyclistes »,« piétons » ou autres ; XXse concerter avec les 2 autres Régions et le Groupe SNCB pour implanter des parkings de de dissuasion en grande capacité, accessibles et sécurisés, au sein de chaque gare RER proche du réseau routier et située au-delà du ring par rapport à la position de Bruxelles. Les principaux parkings intermodaux doivent être situés en amont des flux quotidiens vers la Région, prioritairement aux gares d’origine. La tarification et le mode de financement de ces infrastructures feront l’objet de négociations au niveau interrégional. XXcréer, pour la zone intérieure du ring de Bruxelles, une opportunité de report modal de la voiture aux transports publics et modes alternatifs pour les résidents proches de la limite régionale en des lieux intermodaux bénéficiant de disponibilités foncières. Le plan IRIS 2 et le Plan Communal de Mobilité de la Ville de Bruxelles formulent une série de propositions de plus petite ampleur que les parkings de dissuasion des 2 autres Régions. Cela concerne des extensions de capacité à Delta, à Ceria, à Roodebeek et à Kraainem, ainsi que des nouvelles localisations à Bordet, à Berchem, au Heysel, à Reyers, à Forest-Midi, à la Gare de l’OuestBeekkant, à Moensberg, aux alentours de l’Hôpital Militaire, sur le terre-plein de l’A12, aux abords des haltes ferroviaires de Haren et de Boondael. Une étude d’opportunité et de faisabilité technique examinera les localisations précises et les capacités d’accueil de ces nouvelles implantations, en affinant la politique tarifaire d’utilisation des parkings de transit. 2.2.ENCOURAGER LES MODES DE DÉPLACEMENT ACTIFS Constats et problématique Le flux du trafic routier était, jusqu’il y a peu, prioritaire dans l’aménagement de l’espace public. L’espace pour les piétons et les cyclistes n’étant envisagé qu’en second plan : il s’agissait davantage de les tolérer, de les protéger, et de leur garantir une qualité minimale. Pourtant, la marche et le vélo présentent de nombreux avantages : ils sont peu coûteux à la fois pour l’usager et pour les pouvoirs publics (faible coût d’investissement et d’entretien par rapport à la voiture et aux transports publics, congestion diminuée), ils sont silencieux, non polluants et bénéfiques en termes de santé publique. 241 Objectifs La ville de demain envisage un espace public qui place l’humain au centre des préoccupations. Dans cette perspective, l’aménagement de l’espace public doit garantir la convivialité, la sécurité de chacun et donner la priorité aux piétons et aux cyclistes dans le réseau de quartier. Ce n’est qu’au travers d’une prise en compte systématique des piétons et des cyclistes dans les infrastructures urbaines que l’on pourra encourager l’utilisation de ces modes de déplacement. Si la sécurité des usagers piétons et cyclistes et des personnes à mobilité réduite reste un objectif prioritaire (objectif « zéro victime » pour les nouveaux aménagements), il s’agit de réorganiser les priorités et d’adopter une approche visant à inviter à se déplacer à pied ou à vélo, à valoriser ces modes et à leur offrir une qualité optimale. Les actions prioritaires sont : en matière d’amélioration du cadre de vie des quartiers : XXmaîtriser la quantité et la vitesse du trafic automobile en faveur des modes durables, en ce compris les piétons et les cyclistes. Un trafic trop dense et trop rapide, qui engendre insécurité, inconfort, bruit et pollution, constitue un obstacle important empêchant de rendre la marche et le vélo plus attrayants. Il s’agit notamment de dissuader le trafic de transit par l’accélération de l’aménagement des « zones 30 » (l’objectif est d’atteindre 66% des voiries de quartier en « zone 30 » à l’horizon 2016 et 100% en 2020) et par la création de « zones de séjour », zones piétonnes ou semi-piétonnes (zones résidentielles, zones piétonnes et rues réservées au jeu,...) où seul le trafic local est autorisé et où le piéton et/ou le cycliste a/ont priorité. L’objectif est, en cohérence avec la spécialisation des voiries, de créer 20 km de zones piétonnes ou semi-piétonnes d’ici à 2018 et 60 km de zones piétonnes ou semi-piétonnes en 2040; en matière de promotion de la marche, mettre en œuvre les principes poursuivis par le Plan piétons, notamment en privilégiant un plus grand espace réservé aux piétons : XXadapter les règles de circulation pour donner au piéton un avantage « compétitif » (réduction du temps d’attente aux traversées avec feux, courtes traversées, limitation du volume et de la vitesse du trafic de voitures) ; XXaugmenter la part modale des piétons et mettre en œuvre les principes du « GO10 » pour encourager et faciliter la marche (voir ci-dessous les 10 principes du Plan piétons ou « GO10 »), notamment les principes relatifs à la réalisation (de la conception à l’exécution) des aménagements ; XXPrincipes du « GO 10 » garantissant l’amélioration des conditions de circulation des piétons 48 Les déplacements mécanisés concernent tous les déplacements moins la marche (vélo, transports publics, deux-roues motorisés, voiture), alors que les déplacements motorisés ne reprennent que les transports publics et la voiture. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 En outre, les distances parcourues dans la Région sont souvent très courtes : entre 30% (aux heures de pointe) et 35% (en moyenne la journée) des déplacements des Bruxellois se font à pied et 25% des déplacements mécanisés48 concernent des distances de moins d’un kilomètre. C’est pour cette raison que le Plan Iris 2 vise à favoriser les modes actifs, au moyen d’aménagements spécifiques et d’une promotion renforcée pour ce type de modes de déplacement. CRITÈRES CARACTÉRISTIQUES POURSUIVIES DE LA MARCHE EXIGENCES DE QUALITÉ RÉSEAU DENSE La marche est un mode de déplacement rapide grâce à un réseau dense Chaque (ré)aménagement doit favoriser une liberté de choix dans un réseau continu et dense, avec des traversées et sans barrières. Avec comme règle de base une traversée possible tous les 100 m pour les nouveaux développements urbains. ITINÉRAIRES DIRECTS ET CONTINUS La marche est un mode de déplacement rapide, grâce aux itinéraires directs et continus Chaque (ré)aménagement et chaque intervention dans la gestion de la mobilité doit viser à créer des itinéraires courts, directs et continus selon les trajectoires idéales à n’importe quelle échelle ; peu de feux de signalisation et feux verts fréquents. Les trajets sont de préférence au niveau du sol et selon le cheminement naturel, au travers des îlots et immeubles. INTERMODALITÉ FLUIDE La marche se combine parfaitement avec les transports en commun. Donner d’abord la priorité au piéton sur les voies d’accès vers les transports publics dans un rayon de 500 m, créer des conditions excellentes pour attendre, monter et descendre en toute sécurité et confortablement; Réduire au minimum le trafic sur les voies d’accès, limiter et concentrer l’espace pour le stationnement. EXPÉRIENCE Le piéton est flexible et peut facilement interagir avec l’environnement. « Il y a quelque chose à observer et quelque chose sur lequel s’asseoir ». Outre l’espace pour la marche, l’espace public doit donner la possibilité de marcher et de s’arrêter, de s’asseoir et de flâner dans un environnement riche, qui invite à l’interaction. A cet effet, il convient de se concentrer sur les éléments intéressants à observer et laisser au maximum la lumière naturelle (du soleil) éclairer l’espace du piéton. On peut marcher partout, sans véhicule ou infrastructure L’espace actuel réservé aux piétons ne peut en aucun cas être réduit. Chaque (ré)aménagement devrait donner lieu à plus d’espace et à une plus grande liberté de mouvement pour les piétons. Plus d’espace peut être obtenu via : moins d’obstacles sur les trottoirs actuels, des trottoirs plus larges – et si possible – un accès dans tout l’espace (piéton ou assimilé, traversée libre). EXCELLENT CONFORT PHYSIQUE Le piéton est très sensible aux sols accidentés et instables, aux obstacles, aux coins sombres, au vent et au bruit Si possible, lors de chaque (ré)aménagement de l’espace public, seuls des matériaux plats, robustes et en bon état doivent être utilisés pour le revêtement des zones où se rendent les piétons. Un espace continu sans obstacle doit garantir une traversée naturelle. En outre, il convient de veiller à une protection contre les intempéries et le bruit, à un éclairage adapté et à un sentiment de sécurité. La construction de nouveaux bâtiments devrait également veiller à créer des conditions optimales en termes d’espace pour les piétons (lumière du soleil, microclimat, vent,…). UNIVERSEL Tout le monde peut marcher, quel que soit l’âge, le sexe, l’origine, ou les limites en mobilité (1 sur 3) Lors de chaque (ré)aménagement, l’espace public est aménagé en fonction des besoins spécifiques des différents groupes, tels que les personnes à mobilité réduite, les enfants, les femmes, les personnes âgées,… L’espace public doit être accessible à tous. AIMANTS Les centres et les nœuds de transports publics drainent des multitudes de piétons Les flux de piétons et leur comportement sont déterminants pour la structure de l’espace dans les lieux exerçant un effet d’aimant. Un maximum d’espace est libéré pour les piétons autour des aimants afin de renforcer l’avantage compétitif de la marche. SÉCURITÉ GARANTIE Le piéton n’est pas dangereux pour les autres, mais sans protection La vitesse et le volume du trafic doivent être adaptés au piéton. La vitesse du trafic est la plus faible possible afin de garantir la sécurité des piétons (ex : enfants qui jouent), des trottoirs continus sont construits si possible, une traversée sûre des carrefours et des routes fort empruntées grâce à un temps d’attente court et de longues phases de feu vert. Les traversées de plus de 7m sont divisées en 2 via un ilot et peuvent être parcourues en une seule fois. CIRCULATION CALME Marcher est bon pour la santé mais on s’expose au bruit, à la pollution et au stress Afin de garantir des quartiers à faible densité de trafic et un environnement calme et agréable, chaque (ré)aménagement sur le réseau local doit permettre de réduire au maximum la densité du trafic (trafic limité, faible, mixte) ou empêcher toute circulation. RÉSEAU CONCEPT PLUS D’ESPACE TRAFIC Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 242 XXveiller au confort des piétons et en particulier des P.M.R. dans les transports publics et sur les accès qui y mènent ; 243 XXen matière de sécurité des piétons, veiller à atteindre un bilan de zéro victime pour les nouveaux aménagements ; XXprofiter de la dynamique des plans de déplacements d’entreprises, des écoles et des événements, pour augmenter l’usage des modes actifs, en y intégrant des cibles identifiées en report modal, au moyen d’incitants vis-à-vis des employeurs et des pouvoirs publics ; XXaménager des espaces « piétons » de haute qualité : l’espace dédié aux piétons doit être adapté, en assurant un réseau de trottoirs cohérent et sécurisé, des itinéraires directs et continus, un maillage fin (avec, si possible, la possibilité de traverser les volumes bâtis des grands îlots, voire des grands immeubles), un revêtement confortable et non contraignant pour les personnes à mobilité réduite, ainsi qu’un bon éclairage. Des piétonniers seront progressivement aménagés, en veillant à assurer la qualité de la desserte pour les autres modes durables, la connexion avec les parkings publics environnants, les dispositions pour les livraisons et l’accès nocturne des riverains ; XXen vue de poursuivre les objectifs chiffrés de piétonnisation repris dans Iris 2, en concertation avec les communes concernées, les commerçants et les habitants, la Région étudiera la faisabilité technique et économique de la piétonnisation, totale ou partielle, de certains espaces publics. Il s’agit d’espaces publics de la ville historique, des noyaux commerçants, des abords des grandes gares et des noyaux d’identité locale. Il s’agira d’atteindre cet objectif en s’appuyant notamment sur la dynamique des « journées sans voiture ». Il faudra toutefois être attentif au risque d’effet cumulatif pouvant apparaître lors de la piétonisation de plusieurs voiries aboutissant sur le même axe et de la congestion de cet axe qui pourrait en résulter. Le principe de spécialisation des voiries devra être respecté afin d’assurer la fluidité du trafic sur les niveaux les plus élevés de la hiérarchie et ainsi, combattre la percolation de trafic parasite à l’intérieur des quartiers résidentiels. Des quartiers non commerçants (comme les quartiers où se trouvent des établissements scolaires) devraient également avoir la possibilité d’être piétonnisés, afin de permettre aux usagers de bénéficier d’une rue sécurisée sans trafic ;] XXdévelopper des cheminements accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR) sur les voiries régionales et communales avec une attention particulière aux maillons faibles. XXMettre en place un appel à projet du type « Paris Respire » ou « NY plaza program » permettant une appropriation collective de l’espace public, temporaire ou non, sur base volontaire, dans les quartiers où les habitants se mobilisent autour des enjeux liés à la mobilité. En matière de développement du vélo : XXatteindre l’objectif de 100% de voiries cyclables à l’horizon 2018, achever (comme le prévoit le Plan Iris 2) le réseau cyclable bruxellois (itinéraires cyclables régionaux - ICR fléchés) et développer le réseau cyclable au sein de la zone métropolitaine, notamment au travers le projet de réseau régional cyclable express « FietsGEN » et au travers d’une meilleure signalétique du réseau européen cycliste (REVER) ; XXafin de favoriser l’intermodalité, développer le stationnement vélo sécurisé intermodal aux points de départ et de destination (notamment aux stations de métro, pré-métro et gares RER ainsi qu’à proximité des grands équipements publics) et améliorer les conditions de transport des usagers accompagnés de leurs vélos dans les véhicules de transports publics. L’objectif à moyen terme vise à installer un stationnement pour vélos à moins d’un km de tout quartier habité, et ce, sur 90% du territoire habité de la Région bruxelloise ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXporter une attention particulière, en faveur des piétons, au sujet des aménagements des abords des grandes gares, des futurs arrêts du RER, des stations de métro et des arrêts de correspondance stratégiquement positionnés en surface, mais aussi aux abords des écoles et de tout autre équipement collectif ; 244 XXdévelopper le RER-Vélo dans un rayon de 15 km autour de Bruxelles, afin d’offrir une alternative à l’usage de la voiture. L’étude menée actuellement visera à déterminer les tracés prioritaires à mettre en œuvre de manière concertée entre les 3 Régions ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmettre à disposition, sur l’ensemble du territoire régional, un réseau de vélos en libreservice ou vélos partagés afin de compléter l’offre de voitures partagées, de taxis collectifs, de taxis-motos,… ; XXaméliorer le franchissement des obstacles physiques à la pratique du vélo (espaces verts, reliefs importants, canal, grandes voiries automobiles,…), et étudier la faisabilité technique, patrimoniale et économique de l’implantation de dispositifs de franchissement assisté des déclivités; XXencourager l’accès aux vélos partagés « Villo » au moyen de communications ciblées et de primes incitatives, et encourager l’usage du vélo; XXaméliorer l’information des cyclistes et le balisage des itinéraires. 3 Rationnaliser l’utilisation de la voiture 245 3.1.PRENDRE LES MESURES FISCALES NÉCESSAIRES POUR FAVORISER UN USAGE RATIONNEL DE LA VOITURE Avec un véhicule pour moins de 2 habitants49, le taux de motorisation à Bruxelles est un des plus élevés d’Europe, le taux élevé de navetteurs ne faisant qu’exacerber ce phénomène. La présence excessive de voitures à Bruxelles réduit l’espace public disponible pour les autres modes de déplacement, handicape leur circulation, détériore le cadre de vie et contribue à une dégradation de l’environnement (réchauffement climatique, pollutions,…). Objectifs Il s’agit de mettre en œuvre des mesures fiscales visant à encourager une utilisation plus rationnelle de la voiture. Le nouveau régime fiscal des voitures de société, approuvé dans le cadre du budget fédéral 2012, représente un pas dans cette direction. D’une manière générale, il faut mieux responsabiliser les usagers et négocier avec les autorités compétentes afin qu’elles fassent évoluer la fiscalité de la mobilité (avec des correctifs sociaux). Les actions prioritaires sont : XXdécourager les navettes entrantes et rationaliser l’usage de la voiture à l’intérieur de la Région, via l’introduction progressive, en collaboration avec les autres régions, d’une « tarification intelligente » à l’usage de la route dans la zone métropolitaine, reprenant un tarif flexible déterminé en fonction de l’objectif de report modal, de manière transparente pour la population, en tenant compte de la localisation, de l’heure à laquelle on circule et du type de véhicule. Les recettes serviront notamment à investir dans des infrastructures en faveur des modes de transports durables; XXencourager les sociétés à mettre à la disposition de leurs employés un « package mobilité » à la place des voitures de société (vélos, prime vélo électrique, transports publics nationaux et internationaux, petites voitures peu polluantes ou deux-roues, sans intervention dans les frais de carburant), afin de promouvoir l’utilisation des modes de déplacement durables. De même, il s’agit d’encourager, via des primes octroyées par les employeurs et des mesures fiscales, les « interventions-loyers » visant au rapprochement domicile-travail en Région bruxelloise (notamment, en compensation des loyers plus élevés à Bruxelles) ; XXstimuler certaines pratiques et certaines règles allant dans le sens d’une diminution ou d’un étalement des besoins de mobilité des particuliers, notamment en renforçant l’e-governement (afin de réduire la nécessité des déplacements vers les administrations et autres institutions administratives), en encourageant le téléshopping, la livraison à domicile par la poste ou par le fournisseur lui-même, et en promouvant le télétravail auprès des employeurs et des employés. Il faut également être attentif aux conséquences sur l’environnement de certains transports de biens et privilégier le recours aux produits générant le moins de transport ; XXpoursuivre une concertation interrégionale pour une réforme de la fiscalité routière cohérente et coordonnée au sein des 3 Régions. 49 Ce chiffre se base sur les immatriculations (501.000 véhicules particuliers et mixtes en 2011), soit 65% de véhicules privés et 35% de voitures de société (mais certaines sociétés ayant leur sièges à Bruxelles attribuent ces véhicules à des employés de la périphérie) (Source : FEBIAC). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique 246 3.2.RATIONALISER LES CAPACITÉS ROUTIÈRES ET ORGANISER LE STATIONNEMENT Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le plan IRIS démontre qu’il n’y a pas de réduction du volume de trafic sans mesures de rationalisation de la circulation routière et du stationnement : les modélisations et l’expérience internationale montrent que la politique du stationnement constitue le levier le plus efficace pour encourager le report modal et réduire le trafic automobile. Sur la base de comptages opérés en 2004 et en 2006, le total des emplacements de stationnement en voirie se chiffre à 293.000, dont 156.000 sont non réglementés (c’est-à-dire ne font pas l’objet d’un règlement communal et sont libres de paiement), 2.700 sont des emplacements de livraisons, 54.000 se situent en zones bleues, 9.500 sont des emplacements réservés et 71.000 sont des emplacements payants. Les emplacements réglementés sont en forte augmentation, suite à l’adoption par de nombreuses communes, de plans communaux de stationnement. Un comptage est en cours sur l’ensemble du territoire régional, qui permettra d’actualiser les données et d’objectiver la situation. Les emplacements hors voiries sont estimés à un total de 321.000 emplacements, dont 24.800 dans les parkings publics, 1.900 dans les parkings de dissuasion, 87.500 dans les parkings de bureaux, 9.400 dans les zones commerciales et 197.400 dans les parkings de logements. Par ailleurs, la non-gestion du stationnement augmente le trafic uniquement lié à la recherche d’une place (aux heures de pointe, presque 1/3 du trafic est dû à cette recherche), La gestion actuelle, principalement confiée aux communes, génère des situations qui peuvent sembler parfois absurdes sur des voiries situées sur le territoire de 2 ou plusieurs communes, sur lesquelles les règles en matière de stationnement sont souvent différentes selon que l’on se gare du côté pair ou impair de la rue. Objectifs Au-delà de mesures axées sur les changements de comportement, la Région entend rationaliser l’usage de la voiture par des aménagements publics et de voiries favorisant la convivialité et une meilleure circulation des transports publics et des modes actifs par rapport aux déplacements en voiture. Autrement dit, les capacités routières et de stationnement seront rationalisées : mise en œuvre de la hiérarchisation des voiries, conversion des « autoroutes urbaines » en boulevards plus conviviaux, maîtrise de l’offre de stationnement,… Pour viser la réduction du nombre de km parcourus en voiture de 20% à l’horizon 2018, le réseau routier doit donc être réaménagé au bénéfice de la circulation fluide et garantie des transports publics, des piétons et des cyclistes. En outre, il faudra prévoir, d’ici à 2018, une réduction de 16% des places de stationnement en voirie sur l’ensemble du territoire de la Région bruxelloise, moyennant la mise en place de mesures compensatoires hors voiries. Certaines de ces compensations pourront être obtenues via le renouvellement des permis d’environnement des bureaux qui prévoiront la possibilité de reconvertir des parkings excédentaires en stationnement pour habitants/riverains. La politique de stationnement concerne tant les Bruxellois que les navetteurs et est un des leviers essentiels pour : susciter le basculement de la voiture vers les transports publics et les modes actifs ; libérer de l’espace en voirie pour les autres modes de déplacement (sites propres de transports publics, aménagements piétons, pistes cyclables,…) ; organiser pour les riverains la possibilité de disposer d’une place de stationnement dans un périmètre acceptable à proximité de leur domicile ; assurer plus d’équité dans la répartition des coûts et des avantages liés aux services de stationnement : il s’agit de faire participer les recettes générées par le stationnement aux coûts de l’aménagement et de l’entretien de l’espace public. Les actions prioritaires sont : 247 en matière de rationalisation de l’espace public et de parking de transit : XXen concertation avec les communes, mettre en place des zones à basse émission (périmètres où le trafic est réduit partiellement ou totalement), en mettant en place une communication claire et adaptée. Il y a lieu de prendre les mesures d’accompagnement pour contrecarrer les inconvénients de ces réductions pour une partie des habitants, ainsi que pour les activités économiques de ces zones ; XXmettre en place des « entrées de ville » pour maîtriser les flux entrants et faire chuter la vitesse. Il s’agit notamment de limiter les capacités d’entrée autoroutières et de les transformer en boulevards urbains, parallèlement à la mise en place de la tarification routière ; XXgarantir la mise en œuvre de la spécialisation des voiries et la protection des quartiers des nuisances du trafic de transit ; XXaugmenter le nombre de parkings de dissuasion aux gares d’origine (coordination avec les autres Régions qui en assurent l’exécution) pour assurer le report modal en amont ; XXréduire l’attractivité des déplacements en voiture pour les trajets domicile-travail en réduisant le nombre des places de stationnement de longue durée à destination, en encourageant une politique de « parcs relais » régionaux (dernière opportunité de report modal après les parkings de dissuasion de la périphérie). en matière de politique de stationnement des véhicules particuliers : XXharmoniser la gestion du stationnement au niveau régional, tout en prenant en compte les particularités locales. La création de l’Agence régionale de stationnement (janvier 2011) doit contribuer à cette harmonisation lorsque le plan régional de politique de stationnement (PRPS) sera approuvé par le Gouvernement. En effet, l’objectif principal du PRPS est l’harmonisation des politiques communales actuelles afin d’en réduire les effets secondaires ; XXharmoniser la réglementation en matière de stationnement en voirie, conformément au Plan régional de stationnement ; XXpar rapport aux comptages de 2003-2004, réduire d’au moins 16% le nombre de places se stationnement en voirie, non réglementées et non réservées, dans la droite ligne de ce qui est prévu par le Plan Iris 2 ; XXd’une manière générale, réduire le stationnement en voirie en compensant cette réduction par des solutions alternatives hors voirie. Le développement du stationnement hors voirie a pour objectif de : ZZfavoriser le report du stationnement longue durée hors voirie ; ZZfavoriser le report du stationnement résidentiel hors voirie ; ZZencourager l’utilisation du vélo en offrant des possibilités de parking sécurisé ; ZZmaximiser la distance parcourue en transport public par rapport à la voiture personnelle, via les parkings de transit hors voirie, à destination des habitants qui ne dispose pas d’un transport public à proximité de leur domicile. Le stationnement hors voirie permet en outre d’utiliser l’espace libéré en voirie au profit de sites propres pour la STIB, de création de pistes cyclables, d’élargissement des trottoirs,… ; XXinciter à la reconversion (totale ou partielle) de parkings défaut d’une volonté de reconversion/mise à disposition des parkings existants de bureaux, ces emplacements, considérés comme excédentaires dans le cadre de la procédure de renouvellement des permis d’environnement, pourraient être taxés ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXréaménager le réseau routier en faveur des modes durables et de la convivialité de l’espace public ; 248 XXgarantir l’application des règlements et des normes relatifs aux aménagements de trottoirs et de stationnement en voirie ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXgarantir les moyens tant au niveau régional que communal pour assurer le respect des dispositions en matière de stationnement en voirie : contrôle et sanction du stationnement illicite par l’autorité publique compétente, (en double file, sur une aire de livraison, des infractions au stationnement payant,…) ; XXrenforcer le principe d’accessibilité en transports publics comme levier de la politique de stationnement dans le cadre du Règlement régional d’Urbanisme (RRU, Titre VIII), en appliquant notamment ce principe au nombre d’emplacements de parkings autorisés hors voirie lors de la délivrance des permis d’urbanisme pour des bâtiments dédiés au logement, ainsi que dans le cadre de la délivrance et du renouvellement des permis d’environnement pour les parkings hors voiries des immeubles non destinés au logement. en matière de stationnement des autres véhicules : XXdévelopper une politique intégrée du stationnement en prenant en compte l’ensemble des véhicules utilisateurs de l’espace public (outre la voiture personnelle, les deux-roues motorisés, le vélo, les voitures partagées, les taxis, les voitures électriques, les véhicules pour les personnes à mobilité réduite, les poids lourds, et les autocars). A ce titre, il s’agit : ZZd’imposer des emplacements de stationnement vélo protégés dans les immeubles de logement neufs et évaluer l’extension de ces règles dans le cadre des rénovations lourdes ; ZZd’imposer des normes en matière d’emplacement de parking vélo dans et en dehors des voiries (au moins 2 emplacements vélo pour 20 places de voiture) en zone urbaine continue (zone essentiellement constituée d’immeubles formant un front continu en façade). Il s’agira d’aménager avant tout des dispositifs classiques à arceau, exceptés aux endroits stratégiques où l’on retrouvera des dispositifs couverts et sécurisés, aux accès contrôlés; XXimplanter de nouveaux équipements de stationnement pour les 2 roues motorisés, en voirie ; XXmultiplier en voirie (afin d’assurer leur visibilité) les stations de vélos partagés et les stations de voitures partagées au sein de tous les quartiers où l’on retrouve un potentiel d’utilisateurs; XXcréer des zones de stationnement de courte durée pour les autocars, à proximité des centres touristiques comme la Grand Place, le plateau du Heysel, le quartier européen ou le Cinquantenaire. Ces zones seront complétées par des zones de stationnement de moyenne et de longue durées qui pourront être relativement éloignées des zones de courtes durées, et choisies en fonction de l’environnement urbain et de la disponibilité foncière ; XXcréer des parkings de longue durée pour les poids lourds, correctement raccordés au réseau de la STIB, afin de protéger les quartiers résidentiels en matière de stationnement. Le site de Schaerbeek-Formation et les abords des grandes zones d’industrie urbaine offrent des possibilités pour atteindre cet objectif. Ils devront faire l’objet d’études complémentaires. En outre il s’agit de prévoir, en fonction de critères à préciser, dans les plans d’actions communaux de stationnement (PACS) un nombre d’emplacements de stationnements poids lourds ; XXassurer la gratuité à l’arrêt dans les zones de livraison pendant toute la période des opérations de chargement et déchargement, en dissuadant le stationnement privé sur ces emplacements par un tarif élevé. Il s’agit toutefois d’examiner, partout où le tissu urbain le permet, la possibilité de livraisons nocturnes, ou à tout le moins aux heures creuses ; XXréserver des places spécifiques en suffisance en voirie pour les personnes dont les activités professionnelles demandent une certaine mobilité (médecins, infirmiers, services d’aide XXidentifier et étudier l’opportunité d’aménager des lieux « no parking », en vue d’améliorer la qualité de la vie urbaine. A ce titre, il sera nécessaire de réaliser des études visant à identifier et à vérifier la faisabilité technique et économique de la libération totale ou partielle du stationnement de lieux emblématiques, tels que la Place de Brouckère, la Place de la Bourse, les rampes du Palais de Justice, la Place du Sablon, la Place Jourdan, le Parvis Saint-Pierre, la Place du Châtelain, la Place Collignon,…certaines de ces initiatives étant déjà en cours de mise en œuvre. Ces études tiendront compte des spécificités locales, prévoiront la consultation des Communes concernées, des commerçants et des habitants et intègreront des mesures compensatoires en termes de stationnement dans les environs. Une priorité de réalisation des chantiers sera réalisée. 3.3.DÉVELOPPER DES ALTERNATIVES RÉALISTES Constats et problématique Pour de nombreux habitants, travailleurs et navetteurs, la voiture reste l’option privilégiée, mais parfois aussi la seule option possible pour se rendre au travail, pour accéder à d’autres fonctions de la ville ou se rendre en périphérie. Objectifs Il s’agit de poursuivre les évolutions favorables dans le report modal voiture - transports publics enregistrées tant au niveau de la STIB que de la SNCB), puisque les parts modales de la voiture sont passées de plus de 6o% en 2001 à 45% en 2010. En vue de préserver l’attractivité et l’accessibilité de Bruxelles, la transition doit se faire de manière progressive en proposant des alternatives réalistes. À ce titre, les services de taxis et de voitures partagées (« Cambio ») ou de vélos partagés (« Villo ») doivent être considérés comme des modes de déplacement complémentaires aux transports publics dans la mesure où ils font directement concurrence à la voiture privée et présentent une potentielle solution de remplacement aux trajets occasionnels en voiture. La « mobilité intelligente » représente des solutions innovantes et alternatives. Des technologies et des stratégies innovantes peuvent permettre à la fois de réduire la dépendance aux transports motorisés, de mieux gérer nos systèmes de transport et d’utiliser plus efficacement nos infrastructures de déplacement. Les actions prioritaires sont : XXattribuer un agrément et étudier la possibilité d’attribuer une concession de service public au système des voitures partagées, garantissant une forme de service universel, qui assure la répartition nécessaire du service sur l’ensemble du territoire, quel que soit la rentabilité de la zone où se trouvent les voitures partagées ; XXdévelopper les services de vélos en libre-service, ainsi que de taxis partagés : faire en sorte que les habitants disposent, à distance de marche de leur logement, d’une offre de voitures et de vélos partagés, ainsi que de parkings sécurisés. Il s’agit d’un préalable pour réduire la possession de véhicules privés ; XXencourager l’utilisation des véhicules électriques; XXanalyser le développement d’une offre supplémentaire de desserte adaptée à la demande scolaire, en collaboration avec les entités fédérées compétentes en matière de transport scolaire. 249 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 à domicile professionnels sur chantiers, les enseignants qui partagent leur horaire entre plusieurs écoles …) ou étudier la mise en place d’une tarification avantageuse moyennant une carte spécifique à ce type d’activités ; 250 Dans ce cadre, le projet pilote pour le transport d’élèves de l’enseignement fondamental sera mis en œuvre par la STIB dans le cadre de son Contrat de Gestion 2013 - 2017 ; XXveiller à une meilleure intégration entre les services de taxis et les transports publics (notamment via une intégration billettique au travers de MOBIB) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmettre en place un cadre légal pour les taxis motos ; XXdévelopper une stratégie « Intelligent Transport Systems » (ITS) ou « systèmes de transport intelligent » de manière à profiter des possibilités offertes par les nouvelles technologies qui assurent des informations en temps réel (comme les GPS nouvelle génération et les « Personal Digital Assistant » ou assistant numérique personnel, dénommé PDA) ; XXdévelopper le centre multimodal de gestion de la mobilité (informations en temps réel, gestion de crise, propositions de parcours multimodaux) en concertation avec les autres Régions et les opérateurs de transports publics ; XXpermettre l’instauration de vagues vertes aux feux de signalisation en faveur des voitures, en dehors des heures de circulation du transport public -qui bénéficie d’une priorité-, celles-ci étant interrompues par la présence d’autres usagers (piétons, cyclistes). 4Optimiser la logistique et la distribution des marchandises, avec un soutien fort au développement du canal 251 Constats et problématique La distribution urbaine des marchandises englobe les activités logistiques et le transport de marchandises destinés à approvisionner la ville (habitants, commerces, entreprises, chantiers, …) et à acheminer ses productions. En Région de Bruxelles-Capitale, plus de 90 % de la distribution urbaine est effectuée par la route. Certains transports sont organisés très efficacement, par des transporteurs professionnels ou par des groupes disposant de leurs propres centres de distribution. Il subsiste néanmoins une trop grande part de transports occasionnels, qui pourraient être rationalisés : 45% des livraisons urbaines génèrent de l’ordre 80% des trajets. Des solutions structurelles doivent être mises en place pour optimiser ces livraisons. De plus, la croissance attendue de la population et les changements de pratiques commerciales et de distribution indiquent une augmentation des flux de marchandises au départ et à destination de Bruxelles. Bien que cette augmentation soit profitable au fonctionnement économique de la Région et soit aussi source d’emplois, cela génère des impacts négatifs sur l’accessibilité, l’environnement et sur le climat d’habitat, de travail et de vie. En particulier du point de vue de la mobilité, l’augmentation du trafic de marchandises pourrait annihiler les efforts entrepris pour limiter le trafic des personnes en voitures particulières et pénaliser les autres politiques de mobilité (développement de la marche et du vélo, amélioration de la circulation des transports publics). Objectifs L’objectif concrétisé par le Plan Marchandises est de tendre vers un approvisionnement plus efficace, plus intelligent et plus propre de la Région de Bruxelles-Capitale en travaillant en partenariats avec les différents acteurs. Il se décline en 3 axes : rationaliser les mouvements des véhicules transportant des marchandises en ville par la route ; encourager le report modal de la route vers la voie d’eau, le rail, l’électrique et aussi pour les derniers kilomètres, vers le vélo ; faciliter la vie des livreurs en améliorant leurs conditions de circulation et en leur réservant des espaces de livraisons adaptés et disponibles. Cela implique la mise en place progressive d’une structure de distribution efficiente et une planification territoriale adaptée permettant un développement intégré des activités de distribution et de stockage. Le groupage des marchandises et la mutualisation des flux de livraison sont au cœur des actions à développer. A l’horizon 2020, vu la répartition modale actuelle et la structure des coûts de distribution, les leviers d’action prioritaires sont l’amélioration de l’efficacité du transport routier et un dernier kilomètre plus propre. Il est indispensable de soutenir dès à présent l’usage de la voie d’eau et du rail pour les marchandises. à l’échelle métropolitaine, il s’agira de mettre en place une politique coordonnée entre les différentes zones logistiques transrégionales, qui optimise le regroupement des marchandises et le potentiel intermodal. La Région de Bruxelles-Capitale s’inscrit dans la stratégie de la Commission européenne pour une logistique urbaine à émissions quasi nulles à l’horizon 203050. 50 Commission européenne, Livre blanc 28-03-2011 « Feuille de route pour un espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en ressources. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 4.1.RÉORGANISER LE TRANSPORT ET LA DISTRIBUTION DES MARCHANDISES 252 Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmettre en place une structure de distribution urbaine permettant de grouper, autant que possible, les marchandises et de les transporter de manière plus durable : une étude des flux est en cours, il conviendra ensuite d’élaborer un business case et de mettre en place progressivement la structure. Il s’agit d’activités logistiques à vocation essentiellement urbaine ; XXAu travers du Plan Marchandises et pour la zone du Canal, en lien avec le Plan Canal, et en concertation avec le Port de Bruxelles, , en vue d’une desserte équilibrée du territoire. Ces centres appelés centres de distribution urbaine (CDU), constituent les relais garantissant par zone, la mutualisation de la distribution plus fine et ainsi optimisent les déplacements liés à cette distribution. Dès à présent, le centre TIR est confirmé comme Centre de Distribution urbaine ; XXSchaerbeek Formation comprendra également un CDU et regroupera les activités logistiques plus traditionnelles qui ne sont pas spécialement orientées vers la ville. Le Schéma directeur de Schaerbeek Formation prévoit l’implantation de CDU et de la plateforme logistique performante et multimodale (air-route-train-eau) dans le Nord de la zone et le développement d’un projet urbain mixte logements/activités économiques sur l’îlot MABRU (ZEMU); XXdonner au Port de Bruxelles un rôle plus actif en matière de distribution urbaine : : poursuivre le développement de l’usage de la voie d’eau et être acteur de la mutualisation des flux routiers (évolution du centre TIR en centre de distribution du centre-ville) ; XXaméliorer la disponibilité et le contrôle des aires de livraisons en coopération avec les communes et les zones de police ; XXencourager les entreprises à repenser leurs systèmes de livraison et à rationaliser les commandes en commençant par des projets pilotes de type « Delivery Servicing Plan » (DSP) ; XXStimuler les initiatives pour développer le transport par voie d’eau au niveau urbain (initiative Ro-Ro, voitures d’occasion, bateaux trans-palettes,…). Par ailleurs, la tarification de l’utilisation de la route par les camions sera appliquée en 2016, en coordination au niveau des 3 Régions. Une tarification intelligente (modulations horaires et spatiales) doit contribuer à une utilisation plus rationnelle de la route. Autres actions XXfaciliter les actions novatrices privées de mutualisation et last mile plus propre, en particulier la distribution des colis à vélos ou par des triporteurs électriques ; XXintégrer la distribution urbaine et les besoins logistiques dans les outils planologiques et réglementaires (RRU, études d’incidences) ; XXintégrer la distribution urbaine et les besoins logistiques dans la stratégie de développement de la zone du canal ; XXsensibiliser les différents acteurs (publics, privés, particuliers) aux enjeux et besoins de la distribution urbaine ; XXétudier de la possibilité d’un cargo tram en lien avec le centre TIR ; XXfaciliter et encadrer les livraisons silencieuses à horaires décalés (soirée et début de journée); XXGarder des espaces de mutualisation à proximité des grands axes routiers comme au niveau du pôle logistique Zellik - Grand Bigard - Berchem Sainte-Agathe. XXGarantir ders espaces de livraison en suffisance et assurer leur réservation effective. 4.2.RENFORCER LA FONCTION PORTUAIRE 253 Le canal est à la fois un élément majeur de structuration de l’espace public, de la transition entre l’est et l’ouest de la ville. Grâce à sa localisation centrale et à ses infrastructures multimodales, il permet d’accommoder les 4 modes de transport (fluvial, maritime, rail et route). Il joue un rôle prépondérant pour l’approvisionnement de la ville. Par le biais de la promotion du transfert modal vers la voie d’eau, le Port de Bruxelles permet d’importantes économies en coûts externes par rapport à ceux qu’offre le transport routier51. Dans la logique de réduction du trafic routier préconisée par le Gouvernement bruxellois dans le Plan Iris 2, l’acheminement des marchandises par voie d’eau est un objectif primordial pour les années à venir. Dans ce contexte de l’utilisation de la voie d’eau, les modèles étudiés ont montré que le trafic de transit à plus grande distance serait multiplié par 3 à l’horizon 2040, malgré la création de la liaison Seine-Escaut52. Des flux de trafics supplémentaires sont envisagés et proviendraient des pôles subrégionaux, tels que Halle, Vilvorde, Willebroek, et même régionaux (Avant-Port, Schaerbeek-Formation, Aa,...). Mais le canal devrait aussi être utilisé comme vecteur de distribution urbaine vers le Pentagone, au départ des CDU. Objectifs Une des priorités de la Région consiste à faire du canal un axe majeur du développement de Bruxelles. Le Plan Canal doit permettre d’apporter des réponses opérationnelles pour répondre à un triple objectif : Celui du renforcement de la fonction résidentielle au bénéfice de tous ; Celui du renforcement de l’emploi et de l’économie, en travaillant à une meilleure intégration urbaine de l’activité économique et à la mise à l’emploi des bruxellois, notamment ceux qui vivent sur ce territoire ; Celui de la qualité des espaces publics, en faisant en sorte de relier les quartiers que le canal continue aujourd’hui de diviser, afin que le canal fasse lien et non barrière. Il s’attache à dépasser la concurrence entre activités économiques et logement et mobilisera un domaine régional de foncier public de 313 ha à la réalisation de ces objectifs. Le PRAS démographique a localisé le long du canal 3 ZEMU (zones d’entreprises en milieu urbain) auxquelles des objectifs de mixité fonctionnelle entre activités économiques et logement ont été assignés. En complément de ces objectifs généraux qui s’appliquent à l’ensemble du territoire du canal, le regroupement des fonctions logistiques et portuaires non compatibles avec l’habitation ou d’autres fonctions urbaines s’effectuera progressivement vers les territoires localisés au nord du Pont Van Praet et au Sud du Pont Paepsem 3ème CDU). Dans ces zones, on veillera, par les outils d’aménagement du territoire adéquats, à réserver une réelle priorité à l’accès à la voie d’eau aux activités logistiques et portuaires. Par ailleurs, les activités économiques à y développer doivent se centrer sur les services utiles et nécessaires au déploiement urbain (implantation d’activités liées à la construction et aux déchets de construction et de rénovation, recourant à la voie d’eau et au rail,…). Afin d’organiser de façon optimale le territoire bruxellois, le fonctionnement des acteurs économiques publics (ABE, Port, SDRB, SRIB,…) sera rationalisé dans le cadre d’une réflexion globale sur la gouvernance économique régionale (voir Chapitre 13 Gouvernance). Le Port se voit confier un nouveau rôle dans l’approvisionnement plus durable de la ville : favoriser la mutualisation des flux de marchandises par route. 51 62ha sur les 95ha de zones d’activités portuaires et de transport, actuellement utilisées par le Port, sont accessibles à des navires de 4.500 tonnes, jusqu’au pont Van Praet. 52 Le bureau Stratec a modélisé le nouveau réseau fluvial en tenant compte de la Seine-Nord Europe et la Seine-Escaut aux horizons 2020 et 2050. Les trafics 2050 seraient de 21 millions de tonnes à l’avant-Port et de 12,4 millions de tonnes au Port Sud. Avec une charge moyenne transportée de 600 tonnes et 300 jours moyens ouvrés, cela représente un trafic de 69 barges par jours au Port Sud. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 254 Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXoptimiser les terrains et les fonctions économiques et logistiques en bordure de la voie d’eau, dans le respect de la vocation urbaine du canal : notamment, extension sur le site de Schaerbeek-Formation (trimodalité, proximité des cargos aériens, faibles nuisances pour les riverains), renforcement du terminal à conteneurs (40.000 tonnes par an), extension du centre TIR pour clôturer l’espace actuel, rendre plus opérationnels les quais existants aux activités portuaires et accroissement du linéaire de 5,6 km de quais pour mieux rentabiliser les rives en connexion avec le canal ; XXlancement d’une réflexion sur le regroupement à terme d’activités industrielles et portuaires à l’avant-port. La priorité réside dans la réorganisation de la rive droite du bassin Vergote au profit d’un aménagement mixte comprenant des activités économiques urbaines, du logement et des équipements; XXdévelopper de nouveaux services et de nouveaux types de transport par voie d’eau : renforcement du transport de conteneurs (conteneurs réfrigérés,…), transport de palettes, transport de véhicules, « trams-cargos », au moyen d’actions pilotes. Il s’agit également de diversifier les usages de la voie d’eau (activités sportives et ludiques le long de la voie d’eau : plaisance, écoles de voile et d’aviron, bateaux de promenades touristiques ou de croisière), en s’appuyant notamment sur la mise en œuvre du projet de terminal à passagers ; XXfavoriser le transport par voie d’eau des déchets ménagers et de construction, des résidus de l’incinérateur ; XXrenforcer les raccordements ferroviaires entre le Port et les entreprises lourdes (au gros charroi) ; XXassurer le fonctionnement du canal Anvers-Charleroi-Bruxelles au gabarit minimum des péniches de 1.350tonnes, en effectuant les travaux nécessaires d’adaptation dans les 3 Régions (rénovation et surélévation des ponts, en se concentrant prioritairement sur les ponts qui présentent une certaine vétusté et qui ont moins de 5,25 m de haut, tout en tenant compte de leur inscription dans le tissu urbain) ; XXlutter contre l’envasement du canal et assurer le maintien du tirant d’eau ; XXdévelopper un pôle d’excellence logistique (avec des investissements en Recherche et Développement, en formation,...) afin de maintenir une avance en savoir-faire dans certains secteurs de la logistique ; XXrevaloriser le bassin Béco dans une optique d’intégration urbaine, en intégrant dans son aménagement un parc récréatif ; XXétudier dans le cadre du Plan Directeur Canal, pour les différentes parties du canal, l’optimisation de la stratégie de localisation des différentes catégories d’activités économiques, sur la base d’une série de critères à définir préalablement (comme le contexte local, les besoins en superficie, la présence de la voie d’eau, l’impact en matière d’emploi, le potentiel de densification dans le cadre des ZEMU) ; XXProjet pilote de centre de distribution urbaine au centre TIR ; XXles concessions du centre TIR seront orientées vers la satisfaction des besoins d’approvisionnement et de logistique urbaine, de et vers la ville. 5Conforter le rôle international de bruxelles en preservant son accessibilite et sa qualite de vie 255 5.1.AMÉLIORER LA DESSERTE INTERNATIONALE DE BRUXELLES Bruxelles bénéficie d’une situation privilégiée en tant que point central du réseau TGV européen, permettant des liens rapides et directs avec Paris, Londres, Amsterdam ou Cologne. C’est ainsi que les gares internationales de Bruxelles sont souvent les premiers points d’entrée dans la Région et jouent un rôle prépondérant en termes d’image. Objectifs En tant que Capitale de l’Europe, Bruxelles doit être facilement accessible à partir des capitales et des villes principales des pays voisins et proches. La part du train pour ces dessertes doit progresser par rapport à celles de l’avion. Les actions prioritaires sont : XXaméliorer l’accueil, le confort, la propreté publique et les services dans les grandes gares et les espaces publics qui leur sont proches, notamment celles du Midi, Centrale, du Nord, du Luxembourg et Schuman ; XXconfirmer les gares intermodales comme pôles d’échanges multimodaux, et obtenir une certification de leur fonctionnement, de manière à en faire de vastes plateformes d’échanges efficaces entre les trains, le réseau de transports publics, la voiture et le vélo, et d’en faciliter l’accessibilité piétonne ; XXrenforcer les liaisons ferrées reliant Bruxelles aux capitales et villes principales des pays voisins et proches, et notamment, améliorer les infrastructures ferroviaires en direction de Luxembourg et de Strasbourg pour renforcer la liaison entre la Capitale de l’Europe et les 2 autres sièges ; XXpromouvoir l’usage de la mobilité active auprès des travailleurs internationaux et des touristes ; favoriser une meilleure intégration des accès internationaux (aéroports de Bruxelles-National XX et Charleroi / Bruxelles-Sud, gares internationales TGV) avec les réseaux intra-métropolitains : ZZmettre en service la liaison directe (en 15 minutes) entre la Gare du Luxembourg et l’aéroport, via le tunnel Schuman-Josaphat, ainsi que la gare intermodale de Schuman ; ZZétablir une connexion ferrée entre le centre-ville et l’aéroport de Charleroi / Bruxelles-Sud ; ZZcréer des centres d’informations et de liaisons pour faciliter les transferts « trains - avions » dans les grandes gares, notamment celles du Midi, Centrale, du Nord, du Luxembourg, et à terme, de Schaerbeek-Voyageurs ; ZZfaire de la gare du Midi un point d’arrêt pour toutes les lignes européennes des trains à grande vitesse (ainsi que pour les lignes « normales » vers le Sud telles que Londres via Lille, vers la France, vers l’Espagne). La gare du Midi doit être bien connectée au réseau de transports urbains (y compris « Villo » et « Cambio »), mais aussi aux lignes IC/IR et au futur RER, ce qui permettra de rabattre toute la clientèle des provinces sud et ouest du pays vers les réseaux des trains à grande vitesse ; ZZdévelopper le terminal de la gare de Schaerbeek-Voyageurs, en connexion directe avec les différents terminaux de l’aéroport via une navette spécifique (« people mover »), ce qui permettra de capter les plus-values liées aux formalités d’enregistrement en Région bruxelloise. Cet arrêt des trains à grande vitesse sera orienté sur des connexions avec l’aéroport, l’OTAN, les développements du projet « Start » et les futurs développements de Schaerbeek formation, du marché matinal et du Heysel. Il constitue aussi un terminal pour certaines relations vers l’Europe du nord et de l’est (Pays-Bas, Allemagne, Pays de l’Est) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 256 XXaméliorer la desserte interrégionale des taxis, notamment via l’aéroport de BruxellesNational, de manière à éviter les retours de taxis « vides » de passagers (gaspillage de ressources, préjudice environnemental,…) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXdévelopper les capacités des lieux de Congrès déjà existants accessibles en transport public (Square, Heysel) (voir Chapitres 3 Economie et 7 International) ; XXassurer un guidage clair (affichages dynamiques, pictogrammes,...) vers les parkings publics et de transit, pour orienter les touristes d’affaires et de loisirs vers les modes de déplacement durables ; XXaméliorer la desserte des zones touristiques (mesures de stationnement pour autocars, accessibilité en transports publics,…) ; XXassurer une bonne desserte en transports publics des grands événements culturels ou touristiques à dimension internationale ; XXsystématiser l’usage de l’anglais dans la signalétique et la communication liée à la mobilité dans la zone métropolitaine ; XXdans les gares et les stations de métro, signalisation des institutions culturelles et landmarks au moyen de pictogrammes facilement compréhensibles. INTRODUCTION Après des décennies de projets urbains déstructurants et peu concertés, face à une dualisation importante de la société et à une dégradation évidente des conditions de vie dans la partie centrale de la Ville, une des premières priorités de la Région bruxelloise, lors de sa création, fut la mise en place d’une véritable politique de « revitalisation urbaine ». L’objectif était clair : améliorer le cadre de vie des zones fragilisées et « réparer la ville » par des interventions fines de « couture urbaine ». L’outil « Contrat de quartier » est né dans ce contexte. Tirant sa force d’une action intégrée à l’échelle locale et d’un processus participatif dont l’ampleur et la qualité ne feront que grandir par la suite, le « Contrat de quartier » a permis de restaurer progressivement une véritable qualité de vie dans les quartiers les plus précarisés du territoire bruxellois. En quelque 20 ans, la politique urbaine de la Région a permis de revitaliser plus de 50 quartiers, produire 1.500 logements, 90 équipements, et rénover les espaces publics de nombreux quartiers bruxellois. Outre les acquis en terme de « briques », elle a également permis de générer des dynamiques de quartier au niveau social et participatif, permettant de rétablir la confiance et le partenariat entre les habitants et les autorités publiques. Aujourd’hui, indépendamment des efforts consentis, l’inégalité de revenus entre les quartiers bruxellois continue cependant de se creuser et on assiste à la poursuite de la dualisation socio-spatiale entre des quartiers précarisés situés principalement dans la zone du canal, mais aussi l’ouest de Bruxelles et des quartiers aisés situés sur les territoires de l’est. L’observation de cette situation confirme non seulement la nécessité de continuer à intervenir de manière prioritaire dans les zones centrales de la ville, mais aussi celle d’« actualiser » les outils de rénovation urbaine. En effet, l’évolution urbaine montre que ces interventions limitées à l’échelle locale ne suffisent pas ou plus, à elles seules, à répondre de manière structurelle et efficace aux défis auxquels est confrontée la Région et aux objectifs de la politique de revitalisation urbaine. La prise en compte, au sein d’un plan opérationnel d’une échelle plus large que celle des quartiers permettra non seulement la poursuite de la rénovation urbaine à l’échelle des quartiers mais également de lancer une dynamique de couture entre ceux-ci. 257 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 6 Une politique de rénovation urbaine orientée vers la création de quartiers durables intégrant le socioéconomique et l’environnemental 258 1Une stratégie de réorganisation des outils de rénovation urbaine : l’étude « plan guide rénovation urbaine » Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Les outils actuels de la rénovation urbaine (les « Contrats de quartier durable », la SDRB, le FEDER, le dispositif des « immeubles isolés »,…) ont marqué positivement le paysage urbain bruxellois. Mais ils nécessitent aujourd’hui un renforcement et une réorganisation, en vue de participer d’avantage aux réponses à apporter aux défis régionaux et, en particulier, à la lutte contre la dualisation sociale, économique et environnementale. Objectifs Les principes qui régissent la réorganisation des outils de la rénovation urbaine ont été coordonnés dans l’étude « Plan Guide Rénovation urbaine ». Cette étude, conçue comme un outil opérationnel évolutif, sera actualisée régulièrement par le Gouvernement pour tenir compte de l’évolution des enjeux de la rénovation urbaine. L’étude « Plan Guide Rénovation urbaine » devra s’inscrire pleinement dans les axes de développement stratégique approuvés par le Gouvernement via les outils d’aménagement du territoire que sont les Plans et Schémas directeurs. Ce cadre régional d’intervention en matière de rénovation urbaine permettra dès lors d’articuler les interventions de rénovation urbaine entre les quartiers, de renforcer les partenariats entre les acteurs publics, mais aussi entre les acteurs publics et privés actifs sur les zones les plus fragilisées du territoire. Cette étude s’inscrit dans la perspective d’une vision d’ensemble des territoires concernés par la politique de rénovation urbaine, en y intégrant : le bâti industriel ancien situé en intérieur d’îlot à restructurer, le réseau vert à intégrer au tissu urbain, la percolation des ruptures urbaines dures/persistantes, la contribution des outils de la rénovation urbaine à la rénovation des grands ensembles de logements sociaux menée par l’opérateur sectoriel de référence, à savoir la SLRB et SISP; La contribution de l’opérateur sectoriel de la rénovation urbaine (SDRB) aux projets d’aménagement du territoire menés par la Plateforme territoriale opérationnelle et concernant les zones stratégiques, les quartiers en réurbanisation et les grandes fiches urbaines Les Contrats de quartiers durables seront poursuivis et renforcés et réalisés exclusivement sur le territoire de la ZRU. L’action opérationnelle en matière de rénovation urbaine, à mener par les acteurs déterminés par l’étude « Plan Guide Rénovation urbaine » est complémentaire de l’action à mener par l’Opérateur de Développement tel qu’il est défini au chapitre 13, 1.1.2. L’action opérationnelle en matière de rénovation urbaine de la SDRB sera menée prioritairement sur le tissu urbain existant de la ZRU. Dans les zones stratégiques, les grandes friches urbaines et quartiers dont la réurbanisation implique des modifications profondes, l’action opérationnelle sera menée par l’Opérateur de Développement, la SDRB y intervenant de manière complémentaire comme opérateur sectoriel. La rénovation urbaine devra définir de nouvelles formes d’articulation entre ces nouveaux territoires et les quartiers existants, en intégrant des enjeux de connectivité entre quartiers et de désenclavement. Les projets de la SDRB, des Contrats de Quartiers durables, du FEDER contribueront entre autres aux objectifs du Plan Guide de rénovation, sur les parties de territoire où celui-ci s’applique. 259 La nouvelle stratégie d’intervention en matière de rénovation urbaine doit aussi être l’occasion de mettre en avant l’exigence de la qualité architecturale et urbanistique que les pouvoirs publics doivent se donner lorsqu’ils interviennent sur le territoire. XXmettre en œuvre les principes de réorganisation des outils de la rénovation urbaine issus de l’étude « Plan Guide Rénovation urbaine » tels qu’ils ont été approuvés par le Gouvernement, prioritairement dans les territoires concernés par la Zone de Rénovation urbaine (ZRU) et procéder à l’actualisation régulière de l’étude, en s’inscrivant dans les objectifs stratégiques prédéfinis d’aménagement du territoire (plans et schémas directeurs) ; XXcoordonner les actions dans l’étude « Plan Guide Rénovation urbaine », notamment en mettant en place de nouveaux outils opérationnels : 1. faire évoluer les « Contrats de quartiers durables » réalisés dans la ZRU vers plus de flexibilité et une meilleure pré-définition régionale des enjeux et des sites prioritaires d’intervention ; 2. concentrer les actions au sein des 4 zones prioritaires définies par l’étude, à savoir : • • • • Cureghem Canal_ bassin Vergote Abords de la Ligne 28 Abords de l’entrée Nord de la jonction Nord-Midi ; 3. créer de nouveaux outils : • « le schéma opérationnel » qui indique les actions et les interventions à entreprendre dans les zones prioritaires de la ZRU ; • « le contrat de Quartier Durable multi-communal » pour intervenir sur des zones stratégiques à l’articulation de plusieurs communes ; • « le contrat d’Ilot Durable » pour mener une action intégrée à l’échelle d’un îlot en intervenant à la fois sur le logement, les équipements, l’espace public et la dimension socio-économique ; • « le contrat d’Axe Durable» pour répondre de manière transversale aux enjeux liés à des axes dégradés et ce, dans une logique de « soudure » et d’articulation entre les quartiers. • « l’Equipement inter-quartier » visant, en partenariat avec les communautés, à développer de nouveaux équipements ayant pour objectif d’offrir un niveau d’équipement diversifié restant à destination immédiate des habitants des quartiers mais qui s’ouvre également à une aire d’influence plus importante. Les projets mis en œuvre via les nouveaux outils feront l’objet d’une approbation par le Gouvernement, du même type que celle prévue actuellement pour les Contrats de Quartiers durables ; mettre en place des processus de désignation d’auteurs de projets, sous la houlette du bMa : XX ZZrenforcer la mission du bMa dans sa capacité à suivre les procédures d’élaboration de projets de rénovation urbaine ; ZZcontinuer la politique de valorisation des réalisations de rénovation urbaine (publications, expositions,…) ; XXRenforcer et faciliter les processus participatifs développés via le pôle d’expertise en matière de participation citoyenne de l’ADT qui sera localisé ensuite dans la plateforme territoriale (voir chapitre 13, 2.1). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les actions prioritaires sont : 260 2Renforcer la transversalité des interventions de rénovation urbaine Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Les nouveaux enjeux qui se posent à la Région bruxelloise ont une ampleur particulièrement marquée au sein de la ZRU : projections démographiques qui annoncent une croissance particulièrement forte dans les quartiers inscrits dans la ZRU mettent en avant la responsabilité des pouvoirs publics d’intervenir de manière forte, afin de pourvoir aux besoins urgents qui se posent en termes de création de logements financièrement accessibles et d’équipements publics. Les interventions actuelles à petite échelle sont indispensables mais ne suffisent plus à répondre aux besoins pressants en la matière ; les dernières années, la dimension sociale et économique a pris davantage d’importance dans les programmes de rénovation urbaine, avec pour objectif de réduire la dualité socio-spatiale et de tendre vers plus de mixité sociale. Des moyens, encore trop faibles par rapport aux besoins, sont mobilisés pour développer des initiatives dans le domaine de la formation, de l’insertion socioprofessionnelle, du développement économique local, de l’alphabétisation, de l’accueil extrascolaire, de la sensibilisation à l’environnement, de la culture,… ; ces environnemental est particulièrement sensible dans les quartiers défavorisés, qui cumulent souvent les « handicaps » en ce domaine (pression automobile, qualité de l’air, exposition au bruit, bâti dégradé et énergivore, impact sur la santé, déficit d’espaces publics et d’espaces verts,…). Plus spécifiquement en matière de cadre de vie, les zones centrales de la ville, densément bâties et habitées, se caractérisent par un déficit d’espaces verts et d’espaces publics permettant la détente, Ces déficits pèsent lourdement sur la qualité et le cadre de vie des habitants. Ces constats contribuent au manque d’attractivité des quartiers centraux et anciennement industriels. A la dualisation socio-économique déjà évoquée s’ajoute une dualisation environnementale. l’enjeu Depuis 2010, le souci de concilier les 3 piliers de la durabilité que sont le social, l’économique et l’environnement a permis de transformer les « Contrats de quartier », l’outil phare de la rénovation urbaine, en « Contrats de quartiers durables ». Ce sont ces mêmes préoccupations qui guident la construction par la SDRB de nouveaux quartiers durables, de zones d’expansion économique ou de zones qui accueillent des projets mixtes, permettant l’émergence de projets globaux innovants en matière d’énergie, de réponse à la dualisation sociale, de gestion de l’environnement et de mobilité. Par le biais de la programmation FEDER 2007-2013, la Région a réussi à orienter une partie des fonds structurels européens dans une optique de développement économique durable, en tentant de modifier la perception et d’accélérer la rénovation des quartiers inscrits dans la « Zone d’Intervention Prioritaire » (ZIP) définie comme zone d’interventions des Fonds FEDER. Les Fonds ont permis de stimuler l’activité économique (par le biais de bourse d’aide aux entreprises, de programmes de formation, de création d’espaces d’accueil pour entreprises), de valoriser des filières économiques de l’environnement (« ressourcerie », incubateur d’entreprises actives en éco construction, dépollution des sols pour l’accueil d’activités économiques, programmes de recherche), ainsi que d’investir dans la cohésion sociale et d’agir concrètement sur les freins à l’accès au marché de l’emploi (crèches, valorisation des filières d’enseignement technique). Objectifs L’évolution de la question urbaine et le défi de la ville durable impliquent que la rénovation urbaine contribue à apporter des réponses aux défis de la lutte contre la dualisation socio-économique, l’essor démographique et l’environnement. Ces enjeux confirment la nécessité de renforcer la transversalité des opérations de rénovation urbaine, en agissant simultanément sur les dimensions du logement, de l’activité économique et commerciale locale, de l’espace public, des équipements, par le biais du développement socio-économique et de l’environnement. 261 Cette vision permet d’envisager la mise en place d’une véritable politique de quartiers durables, sur les quartiers bâtis, que ce soient des projets publics ou privés, des actions agissant sur les « briques » ou des interventions de sensibilisation, le tout dans une vision cohérente et planifiée de l’action urbaine. La rénovation urbaine interviendra sur les quartiers bâtis, via les Contrats de quartiers durables et les projets mixtes de la SDRB, tandis que l’Opérateur de développement interviendra sur les grandes friches, les zones stratégiques et les quartiers dont la réurbanisation implique des modifications profondes. Les actions prioritaires sont : en matière de logements (voir Chapitre 1 Logement) : XXpoursuivre les efforts entrepris par la rénovation urbaine en matière de production de logements sociaux et moyens destinés en priorité aux bas et moyens revenus, que ce soit via les Contrats de quartiers durables ou les projets de la SDRB : ZZassurer la production d’un nombre conséquent de logements sociaux et moyens pour augmenter l’offre de logements publics à finalité sociale, dans l’objectif de rénover et de restructurer le cadre bâti des quartiers inscrits dans la ZRU ; ZZrenforcer le principe de mixité sociale et fonctionnelle lors de la conception des différents projets de logement dans le cadre de la politique de la rénovation urbaine, qui participent de facto au caractère transversal des opérations ; ZZrespecter les critères d’éco construction : « standard passif » pour les constructions neuves et « standard basse énergie » pour les rénovations ; ZZlutter contre l’insalubrité des logements et les marchands de sommeil dans les zones d’interventions ; XXdévelopper de nouvelles formes d’habitat solidaire : habitat groupé, habitat intergénérationnel, Community Land Trust,... en matière d’espaces publics (voir Partie 1 Projet de Ville) : Les nouveaux défis qui se posent à la Région nécessitent d’opérer un changement de paradigme en donnant aux outils de la rénovation urbaine un rôle moteur plus ambitieux de transformation et de reconquête de l’espace public, dans une optique de convivialité. XXaugmenter l’offre d’espaces publics de qualité, mettant en œuvre la ville de proximité : ZZen valorisant les espaces publics existants au profit des fonctions qui permettent d’assurer la convivialité des quartiers et leur verdurisation ; ZZen améliorant la qualité des intérieurs d’îlots, en proposant une amélioration de la « porosité » du tissu urbain et des projets d’« appropriation collective » (type WIMBY, « Welcome in my backyard » qui visent à favoriser la mixité sociale et culturelle dans un quartier) ou de jardins collectifs ; ZZen trouvant des solutions originales dans les quartiers denses (utiliser le potentiel des toitures plates, prévoir un aménagement ou une réflexion sur les usages temporaires de friches ou autres espaces sous-utilisés,…) ; ZZen développant des aires de jeux, de zones récréatives et de repos. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Dans cette même optique de transversalité, il s’agit de donner aux outils de la rénovation urbaine un rôle moteur plus ambitieux de transformation et de reconquête de l’espace public, dans une optique de convivialité. 262 en matière environnementale (voir Chapitre 4 Environnement) : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXles préoccupations environnementales doivent constituer le fil conducteur de tout projet urbain durable, de la même façon que sont considérées les préoccupations socio-économiques. La prise en compte de la thématique environnementale dans les projets de rénovation urbaine, quel que soit l’échelle, permet de répondre à la dualisation environnementale, et permet à tous les quartiers de la ville de bénéficier du même degré de qualité de vie et de la même attractivité ; XXpour les opérations de rénovation urbaine sur le bâti (construction neuve ou rénovation), répondre aux critères de performance énergétique et environnementale définis au Chapitre 4 pour améliorer la qualité du bâti dégradé et ancien ; XXpour les espaces publics à réhabiliter, envisager les projets selon les principes d’une écoconception, avec des matériaux durables, en assurant la gestion des eaux pluviales pour éviter les inondations et en favorisant les modes de déplacement durables ; XXveiller dans les projets à systématiser la prévention et la gestion des déchets, la préservation voire l’augmentation de la biodiversité, la création de jardins et de potagers partagés, la verdurisation des intérieurs d’îlots et la dépollution des sols. en matière de développement socio-économique (Voir Chapitre 2 Economie et 3 Emploi): XXL’axe socio-économique combiné à la revalorisation du cadre physique contribue à créer les conditions de la cohabitation urbaine et sociale dans les quartiers en difficulté. Il importe de confirmer et de poursuivre les efforts entrepris par la rénovation urbaine dans ce domaine ; XXla rationalisation des outils régionaux de gestion économique devra viser également une action plus efficace en matière de développement économique et commercial dans la ZRU ; XXstimuler l’emploi et la formation en soutenant notamment le développement de filières et de métiers axés sur le développement durable : développer les nouveaux métiers de l’environnement dans la construction, l’agriculture urbaine, l’entretien des espaces verts, ainsi que les métiers du patrimoine, eux aussi de nature à améliorer l’approche environnementale de la rénovation ; XXorienter la future programmation FEDER dans une logique de rénovation urbaine, en assurant entre autres que les projets retenus permettent la reconversion économique du tissu industriel de la ville dans une optique de transition vers l’économie durable ; XXfavoriser les synergies et les complémentarités entre les dispositifs régionaux de rénovation urbaine et l’ensemble des dispositifs régionaux d’emploi et de formation ; XXsoutenir et renforcer le développement culturel, la cohésion sociale et la solidarité intergénérationnelle. XXVeiller à ce que les outils de la rénovation urbaine stimulent l’emploi et l’entrepreneuriat local de qualité. en matière d’équipements (voir Chapitre Partie 1 Projet de Ville) : XXface à l’accroissement démographique que connaît la Région et qui se concentre principalement dans les quartiers inscrits dans la ZRU, accorder la priorité aux équipements consacrés à l’enfance et à la jeunesse (les dimensions éducatives, récréatives, sportives et culturelles seront privilégiées au niveau des équipements créés). INTRODUCTION Capitale belge et européenne, Bruxelles est un pôle économique et politique majeur en Europe, reconnu à l’échelle mondiale. En effet, la présence des institutions de l’Union européenne (UE), ainsi que celle de nombreuses organisations internationales en font un centre de décision international drainant une activité économique importante (grâce aux activités connexes à l’UE, telles que les lobbys européens, les bureaux nationaux de représentation, les ONG, les cabinets d’avocats,…). De plus, en tant que capitale fédérale, Bruxelles est le pôle central du développement de la Belgique, renforçant la position de la Région sur la carte de l’économie mondiale. La place de Bruxelles sur l’échiquier européen s’accompagne d’une internationalisation importante de sa population : aux nombreuses personnes travaillant au sein des institutions de l’Union européenne, des organisations internationales et au sein des activités connexes s’ajoutent les flux d’immigration en provenance d’Europe (France et Italie en tête, mais aussi une forte croissance des immigrés provenant des nouveaux pays membres de l’UE) et du reste du monde (majoritairement du Maroc, de Turquie et du Congo). À bien des égards, Bruxelles suit une évolution semblable à celle des autres métropoles internationales. Elle est marquée par une économie mondialisée, caractérisée par une forte mobilité des capitaux, des marchandises, des idées et des personnes. En lien avec cette mondialisation, Bruxelles, comme les grandes métropoles, est le réceptacle de tensions importantes dues à une pression accrue sur l’environnement et sur la cohésion sociale. Alors que Bruxelles est un pôle majeur de création de richesses, elle est aussi le lieu de grandes inégalités, d’une dualisation socioterritoriale importante et d’un chômage élevé. Malgré ces difficultés d’ordre socioéconomique, les métropoles, porteuses d’innovation et de créativité, restent les territoires où se construisent l’avenir de nos sociétés. Si Bruxelles ressemble aux autres grandes villes européennes, elle se singularise par certains aspects. Sa fonction de siège de l’UE, tout comme sa position géographique au cœur du réseau Nord-Ouest européen (entre les grandes entités urbaines que sont Londres, Paris, la Randstad et le bassin de la Ruhr), lui confère un rôle central en tant que lieu de connectivité, de rencontres internationales et de symbole politique. De plus, la grande diversité sociale et culturelle de sa population, dont 30% est de nationalité étrangère, donne à Bruxelles un caractère particulièrement cosmopolite qui s’ajoute à la composition bicommunautaire de la société belge. Cette diversité, qui se retrouve dans le la vie culturelle de la capitale, est d’autant plus marquante qu’elle se déploie dans une ville de taille moyenne comparativement aux autres grandes villes européennes (1,1 million d’habitants pour la Région bruxelloise et 2,5 millions si l’on prend en compte la sphère métropolitaine). Ainsi, Bruxelles se distingue par une internationalisation importante de sa population dans un environnement urbain à taille humaine. La Région bruxelloise doit veiller à avoir les moyens d’affronter la concurrence internationale propre aux grandes villes. Pour cela, elle doit améliorer sa compétitivité et son attractivité sur la scène internationale en investissant dans certains secteurs économiques bien positionnés sur le marché mondial (voir Chapitre 3 Economie), en consolidant son accessibilité (voir Chapitre 5 Mobilité) et en renforçant sa politique touristique et de loisirs (notamment en s’affirmant comme une grande ville de congrès internationaux mais aussi en développant une offre touristique plus intégrée qui s’appuie sur les atouts patrimoniaux et culturels de la ville, et en permettant l’accueil de grands événements sportifs). Parallèlement, la Région doit renforcer la vocation européenne de Bruxelles en faisant de Bruxelles la seconde capitale de tous les Européens. 263 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 7 Bruxelles, métropole internationale et capitale de l’europe 264 D’une part, il s’agit d’améliorer l’intégration urbanistique du quartier européen, de faciliter le développement des activités connexes aux institutions européennes (diplomatie, lobbying, ONG,… - voir Chapitre Économie), mais aussi d’instaurer un dialogue, un lien social entre les personnes qui travaillent dans la « sphère européenne » et l’ensemble des Bruxellois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Bruxelles, Capitale de l’Europe et de ses institutions, doit ainsi devenir la Capitale des Européens. D’autre part, il convient de renforcer l’image de Bruxelles comme vitrine de l’UE, représentative de l’Histoire européenne, de sa diversité, de ses valeurs (démocratie, solidarité, ouverture, justice sociale, égalité des chances,…) et de mettre en avant le caractère « exemplaire » de la Ville-Région (notamment en termes de durabilité). L’identité européenne, basée sur la démocratie et la paix, doit être promue activement et partagée. Mettre en valeur la particularité de l’internationalisation bruxelloise passe aussi par la mise en évidence de son cosmopolitisme, porteur de multiculturalisme, de diversité sociale et culturelle, de multilinguisme, de tolérance dans l’universalisme, autant d’atouts dont Bruxelles peut tirer profit sur la scène internationale et belge. Ainsi, compte tenu de la nature à la fois marquée et complexe de l’internationalisation bruxelloise, la Région doit, conformément aux prescrits du Plan de Développement International (PDI), renforcer et valoriser la dimension internationale présente à Bruxelles, d’une part, et en faire bénéficier l’ensemble des Bruxellois, afin que la ville conserve sa qualité de vie et ses particularités, d’autre part. Dans ce cadre, si la maîtrise de la deuxième langue nationale et de bonnes notions d’anglais sont aujourd’hui indispensables pour satisfaire aux conditions du marché de l’emploi, il est en outre souhaitable que les étrangers puissent être servis en anglais dans les administrations et structures d’accueil, et ce, sans pour cela donner un statut de langue officielle à l’anglais. 1Améliorer l’intégration des institutions européennes et internationales 265 Les institutions européennes, les activités connexes qu’elles attirent à Bruxelles, et les populations diverses qu’elles amènent participent au dynamisme économique, à la diversité sociale et culturelle, à la visibilité et à la reconnaissance de la Région. Il est néanmoins essentiel que cette présence européenne soit davantage intégrée à la société bruxelloise pour en faire un réel levier de développement urbain et de cohésion sociale. Pour ce faire, 3 grands objectifs sont identifiés : le redéploiement urbain des pôles d’activités liés aux institutions européennes, en tenant compte de la qualité architecturale et environnementale des nouvelles constructions, afin de les intégrer dans la ville et d’en faire un levier d’attractivité pour les Bruxellois et les visiteurs étrangers ; l’activation d’une dynamique socio-culturelle liée à la présence des institutions européennes, afin de montrer clairement l’utilité de la présence européenne à Bruxelles pour tous les Bruxellois. Faire de Bruxelles la capitale des Européens. 1.1.FAIRE DU QUARTIER EUROPÉEN UN QUARTIER VIVANT, MIXTE ET DE QUALITÉ Constats et problématique La dimension de Bruxelles comme Capitale de l’UE a consacré le quartier européen comme pôle majeur de son rayonnement international. Cependant, le quartier souffre d’un manque de convivialité de certains espaces publics, se caractérise par une quasi mono-fonctionnalité (en bureaux), ce qui nuit à sa vitalité, et d’un manque de symbole et de qualité architecturale inhérent à son statut. Objectifs La Région a pour ambition de rendre le quartier européen plus attractif tant pour les Bruxellois que pour les visiteurs étrangers, notamment en le repensant sur le plan urbanistique. La Région entend poursuivre le processus de restructuration des institutions européennes autour de la rue de la Loi, en ayant pour objectif l’ouverture du quartier européen sur la ville. L’Europe ne peut plus se contenter de s’« enfermer » dans un seul lieu de la ville, mais doit s’ouvrir davantage aux autres quartiers (elle délocalise déjà une partie de son activité), davantage investir l’espace public et davantage participer à la lutte contre la dualisation socio-spatiale. Le redéploiement du quartier européen en un quartier vivant et mixte s’articule autour des objectifs suivants : le développement d’un pôle résidentiel diversifié, principalement le long de l’axe nord-sud ; la mise en œuvre d’une politique de musées et d’une offre touristique le long de l’axe est-ouest reliant le parc du Cinquantenaire, le Parc Léopold, la place et la rue du Luxembourg, ainsi que l’avenue du Trône, en lien avec le Mont des Arts ; le soutien au développement des activités de congrès et du secteur des MICE ; le renforcement du lien à l’histoire et à la culture européennes. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La fonction internationale de Bruxelles, sa position géographique et sa position de Capitale belge et européenne font de la Région le centre décisionnel de l’Europe, le centre économique de la Belgique et un pôle urbain de premier rang au niveau du continent. 266 Une attention particulière sera accordée à la qualité architecturale des nouveaux bâtiments et des rénovations effectuées dans le quartier européen, afin d’en faire un lieu d’attractivité pour les visiteurs et de participer ainsi au rayonnement de Bruxelles. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Enfin, il est essentiel de valoriser le Cinquantenaire, tant au niveau des musées que du parc, comme pôle culturel de premier rang au sein du quartier européen. Il convient également d’en assurer l’accessibilité depuis les autres pôles touristiques bruxellois. Les actions prioritaires sont : XXaméliorer la convivialité et la propreté des espaces publics ; XXvaloriser les musées et le parc du Cinquantenaire en tant que partie intégrante du quartier européen ; XXmettre en œuvre le Projet Urbain Loi (PUL) et les aménagements urbanistiques du quartier européen (la zone « hors PUL ») autour de 3 axes majeurs : ZZun axe nord-sud, le long de la chaussée d’Etterbeek, destiné à devenir un axe logement ; ZZun axe est-ouest, reliant le parc du Cinquantenaire, le Parc Léopold, la place et la rue du Luxembourg et la rue du Trône (avec une potentielle extension vers le Mont des Arts), destiné à devenir un axe culturel et touristique ; ZZun axe de liaison entre les institutions européennes ; XXmettre en place une série de mécanismes afin d’assurer une plus grande mixité fonctionnelle et de transformer une partie des immeubles de bureaux en immeubles de logements : ZZun mécanisme incitant à la création de logements et de mixité verticale, via une densification des parcelles, pour autant que l’augmentation de superficie soit consacrée à la fonction « logement » ou que l’immeuble soit converti en logements ; ZZun mécanisme incitant à l’amélioration du caractère des voiries afin de, notamment, aménager de nouveaux espaces en places publiques d’une plus grande qualité, ainsi que d’accroître l’espace dévolu aux déplacements en « modes actifs » ; ZZun mécanisme incitant à la création d’espaces commerciaux, en ayant pour objectif la reconversion des rez-de-chaussée en surfaces commerciales, tout en augmentant ces dernières. 1.2.FAIRE EN SORTE QUE LA PRÉSENCE DES INSTITUTIONS EUROPÉENNES SOIT VÉCUE POSITIVEMENT PAR TOUS LES BRUXELLOIS Constats et problématique Les destins de Bruxelles et de l’Europe sont intimement liés. L’ancrage européen est l’un des atouts majeurs de Bruxelles pour assurer son rayonnement international. Toutefois, cet avantage n’est pas toujours perçu et vécu comme tel par les Bruxellois, soit en raison de la faible lisibilité et (re)connaissance des institutions européennes (question de perception), soit en raison d’un manque réel de dialogue et d’échanges entre, d’un côté, l’UE et son personnel et de l’autre, les Bruxellois et les institutions publiques bruxelloises. Objectifs Pour renforcer le rôle européen de Bruxelles, la Région doit mettre en place une stratégie de marketing visant à soutenir Bruxelles comme place internationale (avec comme objectif d’assurer la viabilité des institutions européennes à Bruxelles), mais aussi faire adhérer les Bruxellois au projet d’une Europe proche des citoyens. Pour assurer l’ancrage des institutions européennes dans la ville et faire en sorte que cette présence entraîne une réelle adhésion des Bruxellois, la Région soutient la mise en œuvre d’une politique qui valorise la présence des musées, les animations et les événements au cœur même du quartier européen. Cette ambition sera poursuivie en lien étroit avec le développement urbanistique du quartier. Dans ce cadre, l’élaboration en cours d’une Maison de l’Histoire européenne participe à cette dynamique. 267 Il est également important que les personnes qui travaillent pour les institutions européennes ou en lien avec elles soient incitées à découvrir Bruxelles au-delà des frontières des quartiers dans lesquels elles travaillent et habitent, afin d’être plus proches de la ville et de ses habitants. Les actions prioritaires sont : XXrenforcer la politique en faveur des musées, des animations et des événements au cœur du quartier européen ; XXen complément de la valorisation du Parc du Cinquantenaire, soutenir, en partenariat avec l’Union européenne, la Maison de l’Histoire européenne (retraçant les grandes étapes de la construction européenne et du rôle de Bruxelles en la matière) et valoriser les axes muséaux et culturels définis dans le projet de ville ; XXaméliorer l’accueil et la « lisibilité » extérieure des institutions européennes auprès des Bruxellois, en développant une signalétique forte ; XXmettre en valeur les projets réalisés par l’UE pour faciliter la reconnaissance de la présence européenne auprès des Bruxellois ; XXdéfinir une série de mesures, parallèlement aux stratégies d’aménagement du quartier européen, visant à mieux faire connaître l’Europe auprès des Bruxellois, à assurer l’attractivité du quartier européen auprès des Bruxellois et des visiteurs (touristes), ainsi qu’à rapprocher les intérêts de la Région et de ses habitants de ceux des instances européennes et de leur personnel (et vice versa). XXPoursuivre et développer l’action du Bureau de Liaison Bruxelles Europe, en organisant la fusion du BLBE et de Visit Brussels ; XXFavoriser le développement d’un centre européen d’études interuniversitaire ; XXDiscuter avec les instances européennes d’une participation de l’UE aux différentes charges urbaines de la ville. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La Région bruxelloise renforcera son partenariat avec l’UE en développant son action vis-à-vis des instances européennes dans l’objectif d’assurer l’équilibre entre la qualité de vie des Bruxellois et la promotion de l’Europe pour les usagers de la ville. 268 2Développer et renforcer l’attractivité internationale de Bruxelles en tant que centre de tourisme et de loisirs Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Bruxelles est une ville créative qui attire les talents et qui se positionne comme ville de culture, de tourisme et de loisirs. Le dynamisme de la Région se retrouve aussi dans la diversité et le succès d’événements qui ponctuent son calendrier. Le domaine des loisirs (et indirectement le secteur de l’horeca) fournit par ailleurs un grand nombre d’emplois faiblement qualifiés et très souvent bruxellois. Le patrimoine bruxellois participe également à l’attractivité de Bruxelles, renforçant son « image » à l’étranger de ville à visiter (voir Chapitre 11 Patrimoine). Il se réinscrit dans toute sa diversité au cœur du développement de la Région et est un élément constitutif de l’identité régionale, à la fois vecteur de cohésion sociale et vecteur de développement économique. Afin de promouvoir Bruxelles et sa zone métropolitaine en tant que centre de tourisme et de loisirs, les leviers d’actions identifiés par la Région sont les suivants : le développement des infrastructures pour les événements internationaux et le soutien au secteur MICE (« Meeting Incentive Conference Exhibitions »), afin d’affirmer la vocation de Bruxelles en tant que ville de congrès internationaux ; le développement de l’offre de tourisme et de loisirs ; la promotion de la qualité de vie à Bruxelles, entre autres sa gastronomie et de la présence de nombreux espaces verts. Le développement d’infrastructures sportives de niveau international, notamment la réalisation d’un stade de football la poursuite du développement de l’offre d’hébergement de tout type (notamment auberges de jeunesses et chambres d’hôtes) et du travail sur la qualité de l’hébergement (labellisation des établissements) mettre un accent particulier sur la qualité des portes d’entrée dans Bruxelles. 2.1.FAIRE DE BRUXELLES UN LIEU D’ACCUEIL IMPORTANT POUR LES CONGRÈS ET LES ÉVÉNEMENTS INTERNATIONAUX Constats et problématique L’organisation de congrès et le tourisme d’affaires sont des domaines créateurs d’emplois directs et aux nombreuses retombées indirectes positives. Le secteur des MICE génère à Bruxelles quelque 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 2,5% de l’activité économique régionale) et 25.000 emplois directs et indirects, dont 75% sont occupés par des Bruxellois. Le secteur draine près de 7 millions de personnes par an à Bruxelles. Selon les critères définis par l’« Union des Associations Internationales » (UIA)53, Bruxelles est la première ville européenne et la deuxième ville mondiale de congrès. Selon les critères de l’« International Congres and Convention Association » (ICCA)54, Bruxelles se classe à la 21ème place mondiale des villes de congrès. Il s’agit donc d’un secteur porteur à Bruxelles. Par ailleurs, les synergies entre le tourisme d’affaires et le tourisme de loisirs constituent une possibilité de renforcer l’attractivité de Bruxelles en tant que lieu de visites incontournable. Bruxelles bénéficie de plusieurs avantages par rapport à d’autres villes européennes : le statut de Capitale de l’UE, la présence d’institutions internationales et une bonne connectivité notamment en TGV entre les 53 À savoir, un minimum de 50 participants de 5 nationalités différentes durant 3 jours et 40% de participants étrangers. 54 À savoir, un minimum de 50 participants de 3 nationalités différentes et organisée de façon récurrente dans au moins 3 pays différents. Le développement international d’une ville suscite des activités nécessitant des infrastructures permettant leur organisation, notamment pour le domaine des événements et du spectacle (qui nécessitent des infrastructures telles que chapiteau, installation de sonorisation, podiums, décors) en forte croissance ces dernières années à Bruxelles. De même, les services de traiteurs, souvent sollicités pour ce type d’événement, ont également besoin de mobiliers et d’appareils spécifiques (matériel de cuisine, tables, chaises, vaisselles,…) pour exercer leurs activités. Malgré la présence d’un marché important, peu d’industries spécialisées dans la location de tels équipements, mobiliers et infrastructures sont aujourd’hui localisées à Bruxelles. Le secteur de l’événementiel (que ce soit l’organisation de grands événements, de festivals, de concerts, de spectacles, de foires ou de salons) connaît une forte croissance à Bruxelles. Malgré cet essor, les professionnels du secteur constatent parfois que la Région bruxelloise souffre d’un manque de créativité et d’innovation. L’esprit d’entreprendre dans le secteur événementiel est insuffisamment développé, en comparaison avec d’autres grandes villes, telles que Montréal ou Lyon. On constate aussi qu’il n’existe pas de formation de haut niveau qui permette d’acquérir les compétences spécifiques au secteur, et donc de stimuler l’esprit d’entreprendre et la créativité. Objectifs Les priorités régionales en la matière sont de doter Bruxelles des infrastructures et des services susceptibles d’attirer les événements internationaux tels que les congrès, les foires ou d’autres événements d’envergure comme des événements sportifs. À ce titre, un second centre de congrès complémentaire à « Square » (au Mont des Arts) va voir le jour sur le plateau du Heysel. La construction de ce Centre de congrès sera réalisée dans le cadre du projet « Neo », visant à faire du Heysel un second pôle de tourisme d’affaires et de loisirs regroupant des zones de bureaux, un nouveau hall d’exposition, une offre hôtelière nouvelle, un centre commercial ainsi qu’une salle de spectacle. Bruxelles a également besoin d’infrastructures sportives de niveau international, entre autres un stade de football. Le quartier du Midi est une zone à valoriser comme futur pôle d’affaires international en raison de la présence en son sein d’un nœud ferroviaire au rayonnement international, permettant ainsi une connexion rapide avec de nombreux centres d’affaires européens. Il s’agit à la fois d’augmenter la quantité de surfaces de bureaux, mais également de renforcer l’attractivité de ce pôle par des logements, des équipements de proximité et une plus grande qualité architecturale. Un grand nombre de services urbains sont indispensables au développement du secteur MICE, notamment en termes de transfert de et vers les aéroports (tant de Zaventem que de Charleroi), et en termes de mobilité interne à la Région. La Région doit donc être particulièrement attentive à ces besoins dans le cadre de sa politique de transports, notamment dans sa coopération avec les 2 autres Régions (voir Chapitre 5 Mobilité). L’offre de « logements » pour le tourisme d’affaires doit être également pensée en lien avec l’offre du secteur hôtelier de tourisme de loisirs, afin d’optimiser les taux d’occupation des hôtels bruxellois. Par ailleurs, afin de développer le secteur de l’événementiel, y compris la location d’équipements, la Région entend stimuler l’esprit d’entreprendre dans ce secteur auprès des jeunes Bruxellois. Les actions prioritaires sont : XXréaliser la construction des infrastructures prévues dans le cadre du projet « Neo » sur le plateau du Heysel ; XXéquiper Bruxelles d’infrastructures sportives internationales, entre autres un stade de football ; XXdévelopper les services « connexes » au secteur du tourisme d’affaires, tels que les secteurs de l’horeca ou des services, en anticipant notamment les besoins en termes de formation et de recrutement ; 269 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 grandes villes européennes. Les institutions européennes sont de ce fait demandeuses d’avoir un nombre important de lieux de réunions qui se localisent à Bruxelles. 270 XXdévelopper des modules de formations sur l’événementiel dans les programmes de master et mettre en place des partenariats avec des universités/hautes écoles étrangères afin de permettre des échanges d’étudiants et de professeurs dans les programmes de cours en ce domaine ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXformer des jeunes aux métiers du tourisme et de l’horeca (voir chapitre emploi) ; XXstimuler la créativité chez les étudiants dans le secteur de l’événementiel, par exemple en promouvant les mémoires-projets dans l’organisation d’événements, en développant des « concours » pour faire émerger des idées d’événements et en offrant un accompagnement à la réalisation de projets,… XXassurer une plus grande mixité des quartiers qui accueillent les visiteurs. 2.2.RENFORCER L’OFFRE DE TOURISME ET DE LOISIRS Constats et problématique Bruxelles est dotée de nombreux atouts touristiques à valoriser. Comme de nombreuses villes qui se positionnent au niveau international au départ de leurs atouts culturels, Bruxelles peut « capitaliser » sur la richesse de son histoire, de son patrimoine et de sa vie culturelle pour renforcer son offre touristique et de loisirs. Objectifs La promotion de Bruxelles en matière de tourisme et de loisirs doit être pensée au-delà des frontières des 19 communes pour offrir un ensemble global de services aux visiteurs dans un rayon de 50 à 100 kilomètres. Parmi les différentes actions à entreprendre en matière de tourisme, à travers un large partenariat avec les acteurs publics et privés concernés, il convient de poursuivre la promotion de certains quartiers en leur donnant une identité spécifique : « quartier de la mode », « quartier de l’Art nouveau », « quartier européen », « quartier du centre-ville » ou encore « le Heysel ». En outre, les animations nocturnes sont à encourager (nuit des Musées, éclairage de bâtiments publics, ouverture tardive des commerces du centreville,…) et à développer en collaboration étroite avec la STIB. Le « quartier du Mont des Arts » accueille une densité importante de musées : le musée Magritte, les Musées royaux des Beaux-Arts, le Musée des Instruments de Musique, le BELvue, la Bibliothèque royale et son Palais de Charles de Lorraine, le site archéologique du Coudenberg, BOZAR, la Cinematek. Le complexe régional de la Place Royale, le Bruxelles Info Place (BIP), comprend également l’exposition « Experience Brussels » et est devenu un lieu emblématique de l’image de la Région. La Région entend renforcer l’attractivité de tous ses pôles muséaaux suivant les axes décrits dans le projet de ville. La Région donne priorité à la localisation du futur Musée d’Art Moderne et Contemporain au croisement entre l’axe culturel classique (Centre-Monts des Arts-Cinquantenaire) et un axe plus novateur le long du canal, à un endroit où il pourra participer pleinement à une dynamisation urbaine de son environnement. Le développement du projet « Neo » sur le site du Heysel sera mis en œuvre. Le plateau du Heysel, aisément accessible depuis une grande partie du territoire régional via le métro, est un pôle touristique majeur à l’échelle de la Région. Le projet « Neo » comprend notamment la construction d’un centre commercial, d’une grande salle de spectacle permettant d’accueillir des spectacles d’envergure internationale, d’une offre hôtelière nouvelle, de restaurants ou encore d’un centre de congrès. Afin que le tourisme de loisirs et le tourisme d’affaires puissent « se rencontrer », il est opportun de créer des liens qui valorisent le patrimoine bruxellois, les grands événements, les offres promotionnelles attractives de la part de l’hôtellerie, le quartier européen ainsi que l’offre de « shopping ». Il est nécessaire que la Région dispose d’outils statistiques plus affinés afin de développer des politiques plus efficaces vis-à-vis des clients potentiels, nationaux comme internationaux. Cela permettrait également de mieux présenter le caractère international de Bruxelles en comparaison avec les autres grandes villes La sixième réforme de l’Etat aura des répercussions sur les politiques relatives au développement international de la Région. En effet, le tourisme sera régionalisé, ainsi qu’un certain nombre d’autres compétences telles que les matières biculturelles d’intérêt régional (à l’exclusion des institutions culturelles fédérales comme les musées), les déductions ou crédits d’impôts relatifs aux dépenses faites pour l’entretien et la restauration de propriétés classées,… Par ailleurs, selon l’accord institutionnel, la « loi sur le fonds de financement du rôle international et de la fonction de capitale de Bruxelles » sera actualisée pour consolider les montants actuels affectés au fonds Beliris (un groupe de travail technique sera chargé d’analyser l’opportunité de régionaliser la maîtrise d’ouvrage et de transférer le personnel vers l’administration régionale). Il est donc crucial pour la Région de saisir ces nouvelles opportunités pour qu’elle se dote d’une véritable politique ambitieuse en matière de tourisme. Les actions prioritaires sont : XXsaisir l’opportunité de la régionalisation du tourisme pour développer une véritable politique touristique régionale : développer une vision à moyen et à long termes, une politique de marketing plus « offensive » (en renforçant la visibilité de la Région bruxelloise sur la scène internationale, mais aussi vis-à-vis des autres Régions et des autres villes nationales, ainsi qu’en favorisant les contacts et les synergies entre les acteurs privés et publics) ; XXtransformer VisitBrussels en un véritable outil régional de promotion de l’image et du tourisme bruxellois ; XXmaîtriser les stratégies de « city-marketing » de la Région, dans le cadre de la promotion à l’international ; XXappréhender le tourisme comme un secteur économique à part entière, et lui accorder l’attention requise dans les actions de soutien à l’internationalisation menées par les organes régionaux de promotion des exportations ; XXpoursuivre la stratégie des « années à thème » ; XXproposer aux touristes des « packages touristiques » globalisant les atouts de Bruxelles (patrimoine, événements, shopping, hôtels, gastronomie…). Pour ce faire, il convient de rassembler les différents acteurs clés publics et privés pour réaliser ces packages et définir le programme, les synergies et les actions à prendre dans ce cadre, ainsi que le marketing à développer pour attirer la clientèle étrangère ; XXdévelopper, en partenariat avec les secteurs professionnels, des indicateurs de suivi du tourisme. Ces indicateurs devraient notamment mettre en avant le pays et/ou la ville d’origine des visiteurs, les lieux visités, et dans le cas du tourisme d’affaires, le secteur professionnel, les lieux des réunions/salons/congrès, les organisateurs, les types de dépenses réalisées,... ; XXdévelopper des études sur les retombées économiques du développement international afin de mieux cerner les retours sur investissements des initiatives publiques dans le secteur et l’opportunité de développer des nouvelles mesures ; XXpoursuivre le développement multipolaire des lieux culturels bruxellois ; XXaccélérer la mise en place du Plan Lumière du Mont des Arts ; XXparticiper au développement du pôle de tourisme et de loisirs sur le plateau du Heysel ; XXdévelopper un musée d’art moderne et contemporain dans la zone du canal ; XXpromouvoir le tourisme dans la zone métropolitaine et développer une offre de tourisme en lien avec les sites touristiques et les parcs d’attraction présents dans les provinces du Brabant wallon et du Brabant flamand. 271 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 européennes (si pas mondiales), de mieux analyser ses spécificités, ses forces ou ses faiblesses. Un tel suivi devrait par ailleurs permettre de réaliser des études sur les retombées économiques du tourisme d’affaires et de loisirs. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 272 3 aloriser les atouts culturels et sociaux du V caractère international de bruxelles Au-delà de la dimension économique et urbanistique du positionnement international de Bruxelles, il est important d’en valoriser également la dimension sociale et culturelle. Cela doit passer par des mesures liées à la politique culturelle (voir chapitre culture), une dimension d’accueil et d’intégration à la dynamique citoyenne bruxelloise, de valorisation des quartiers ayant une connotation culturelle propre, mais aussi un travail sur les espaces publics comme vecteurs d’un vivre ensemble. INTRODUCTION La sécurité est une préoccupation majeure des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. Elle est intimement liée à l’exercice des libertés individuelles comme la garantie de pouvoir se déplacer en toute sécurité et à une forme de justice sociale. Le besoin de protection concerne tout le monde, en particuliers les plus démunis. Tout développement d’une politique urbaine nécessite la prise en compte transversale des questions de sécurité. Les demandes de sécurité sont multiples et leurs réponses sont identifiables dans toutes les politiques menées, notamment au niveau régional. Si le nombre de délits ne semble pas particulièrement plus élevé à Bruxelles (comparativement aux autres grandes villes belges), la Ville-Région souffre parfois d’une image négative en matière de sécurité. Cette situation est problématique d’une part parce qu’elle a tendance à nuire à la cohésion sociale et à affecter la qualité de vie des habitants, d’autre part parce qu’elle contribue à entraver l’attractivité de la ville et à renforcer la dualisation socio-spatiale. A ce titre, l’insécurité est un problème de liberté individuelle (par exemple, par la restriction de certains déplacements) et de justice. Face à ce phénomène, la Région doit combattre à la fois l’insécurité réelle et le sentiment d’insécurité. N’ayant jusqu’à présent pas eu de compétence directe en matière policière, la Région a agi prioritairement sur la question de la prévention en renforçant les liens de proximité entre les différents acteurs. Des « Contrats de sécurité et de prévention » en 2002 au « Plan bruxellois de proximité et de prévention » en 2009 (renouvelé en 2012), la politique de prévention bruxelloise a évolué au fil du temps vers une approche de plus en plus transversale et pérenne (les plans bruxellois de prévention et de proximité sont en effet passés à un régime de quadri-annualité). Cette politique, déclinée en 19 plans communaux, repose sur les priorités suivantes : assurer une présence visible et rassurante dans les espaces publics ; lutter contre le décrochage scolaire ; lutter contre les incivilités ; mettre en œuvre la médiation de conflits. La mise en œuvre du plan est assurée par différents métiers de la ville comme les gardiens de la paix, les gardiens de parc, les médiateurs scolaires, les éducateurs de rue,… Par ailleurs, dans une logique de transversalité, la Région compte sur ses compétences en matière d’emploi, de cadre de vie, d’aménagement du territoire, de logement, ou encore de mobilité pour renforcer le lien social, ce qui prévient toute forme d’insécurité. L’accord sur la 6ème réforme de l’Etat de décembre 2011 répond en grande partie à cette revendication dès lors qu’il prévoit d’octroyer notamment à la Région : la compétence de l’observation et de la coordination de la sécurité ; la coordination de la prévention ; la compétence d’élaboration d’un « Plan global de sécurité régional » ; un droit d’injonction positive dans le cadre de la politique de poursuite ; une partie importante des compétences en matière de sécurité routière ; 273 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 8 Une ville sûre pour tous 274 en matière de sécurité civile, une association de la Région au Centre de crise fédéral et le transfert du Fonds des calamités ; la Politique des Grandes Villes ; un rôle renforcé en matière de formation et de recrutement des policiers des zones de police bruxelloises ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 un rôle d’incitant à la mutualisation de certains services administratifs des zones de police. De plus, dès 2012, un crédit complémentaire de 30 millions d’euros a par ailleurs été octroyé à la Région dans le cadre du Fonds « Sommets européens »55. Par ailleurs, la décision d’affectation des 25 millions qui composaient ce Fonds avant l’année 2012 revient également à la Région. Compte tenu de ces nouvelles potentialités, le Gouvernement bruxellois souhaite renforcer son action en faveur d’une politique de la sécurité et de la prévention la plus intégrée possible en s’attaquant prioritairement au problème de la délinquance juvénile, au sentiment d’insécurité et aux nuisances quotidiennes. Ces objectifs supposent que la police et les agents de prévention disposent des ressources nécessaires (en temps et en moyens matériels et humains) pour remplir leur mission de base, à savoir, une action de proximité (ce qui exige une présence en rue importante, ainsi que dans les gares et les transports publics). Ces enjeux seront redéfinis dans le Plan global de sécurité régional, à partir notamment des évaluations, des constats et conclusions du diagnostic régional établi par l’Observatoire bruxellois pour la Prévention et la Sécurité. Partant des concepts d’urbanité, de ville vécue et de sécurité, ce diagnostic se base sur la définition de cinq champs d’actions qui correspondent aux différents aspects de la vie urbaine, à savoir habiter, se déplacer, travailler, s’émanciper, se divertir. De plus, la sécurité étant un droit individuel mais aussi une condition du vivre-ensemble, elle passe également par un sentiment d’appartenance à une même collectivité urbaine et par la pratique d’un certain sens civique. Tous les leviers relevant des compétences régionales, qui permettent de développer le sentiment d’appartenance régional (tout en valorisant la diversité bruxelloise) et le respect des personnes et des biens tant communs que privés, seront activés par le Gouvernement (voir chapitres 9 Action sociale, 12 Culture, 10 Enseignement, Partie I Projet de Ville,...). 55 Dont l’intitulé exact est désormais : « Fonds de financement de certaines dépenses effectuées qui sont liées à la sécurité découlant de l’organisation des sommets européens à Bruxelles, ainsi que de dépenses de sécurité et de prévention en relation avec la fonction de capitale nationale et internationale de Bruxelles ». 1Agir de manière globale sur le sentiment d’insécurité et les nuisances quotidiennes 275 Constats et problématique Mais avant tout, les Bruxellois insistent sur les nuisances liées à la circulation automobile, au bruit et à la propreté. Ces préoccupations renvoient dès lors à des questions liées à la qualité de vie et à la gestion urbaine de proximité. Concernant le nombre de délits déclarés et le sentiment d’insécurité, on constate qu’il n’y a pas de différence significative entre Bruxelles et les autres grandes villes belges (Anvers, Charleroi, Gand, Liège), exception faite des infractions à l’encontre des véhicules57. Par contre, si on compare Bruxelles aux 2 autres régions dans leur ensemble, les délits et le sentiment d’insécurité sont clairement plus marqués en Région bruxelloise (13% des Bruxellois se sentent « souvent » ou « toujours » en insécurité contre 10% des Wallons et 6% des Flamands), facteur qui peut alimenter l’exode urbain. Il faut toutefois noter que ce chiffre est en diminution partout en Belgique, et que c’est à Bruxelles que la baisse est la plus marquée (-31% depuis 2000, passant de 19% en 2000 à 13% en 2008). Malgré cette estimation du recul du sentiment d’insécurité, Bruxelles souffre encore d’une image négative de ville « insécure » qui affecte autant la qualité de la vie que l’attractivité de Bruxelles. Il importe de travailler sur une image positive de Bruxelles tant sur le plan national qu’international, afin d’augmenter son attractivité et de fidéliser ses habitants. Objectifs Le Gouvernement régional entend poursuivre ses actions pour l’amélioration du cadre de vie et des espaces publics (rénovation, propreté, éclairage,…) afin d’améliorer l’image de Bruxelles, le ressenti des habitants et des usagers de la ville, ainsi que de combattre le sentiment d’impunité et permettre à toutes les catégories de la population (femmes, homosexuels, personnes âgées, enfants,…) de fréquenter l’ensemble de l’espace public. Le problème de la propreté publique est également central. Une politique de communication, de type « city-marketing », doit également accompagner les actions concrètes dans les différents domaines mentionnés ci-dessus, ainsi qu’une action renforcée en faveur de la sécurisation des transports en commun. L’accord institutionnel (décembre 2011) confirme ces orientations. L’objectif est de lutter plus efficacement contre les incivilités et les nuisances sur les espaces publics et dans les transports en commun. Dans ce cadre, l’accord entend renforcer la présence des policiers en rue, ainsi que les compétences des communes en matière de police administrative (via les sanctions administratives communales - SAC), afin que ces dernières puissent agir plus efficacement contre les nuisances et les troubles dans les lieux publics. Par ailleurs, les agents de prévention doivent pouvoir collaborer plus activement avec la police. Les infractions routières constituant un facteur d’insécurité pour la population bruxelloise, il est nécessaire que la Région se saisisse directement de ce problème. Dans ce but, l’accord institutionnel prévoit un transfert important de compétences vers la Région en matière de sécurité routière (le code de la route restant de compétence fédérale). Cette politique doit être accompagnée d’actions visant à développer le sens civique et le sentiment d’appartenance collectif à une même ville, ainsi que d’un soutien aux projets culturels et interculturels afin de favoriser la compréhension mutuelle et le dialogue entre les différentes populations, en partenariat avec les Communautés (voir Chapitre 12 Culture). 56 Il faut toutefois rappeler que tous les délits ne font pas l’objet d’une plainte, ce qui fausse en partie les données analysées. 57 Par exemple, selon le Moniteur de sécurité 2009, 13,60% des personnes interrogées déclarent avoir subi des violences ou des menaces de violence contre 12,06% dans les autres grandes villes ; 10,36% disent avoir été victimes d’un cambriolage contre 10,23% dans les autres grandes villes ; 46,17% déclarent avoir eu une voiture dévalisée, endommagée ou volée contre 33,40% dans les autres grandes villes. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Selon le Moniteur de sécurité (rapport 2009), les délits les plus spécifiques à Bruxelles concernent les « vols et dégâts » dans et sur les voitures, ainsi que les agressions ou menaces violentes sur les personnes56. 276 Les actions prioritaires sont : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXaméliorer le cadre de vie et les espaces publics : ZZagir sur l’environnement urbain et l’image de la ville pour améliorer le sentiment de sécurité : agir sur la qualité de vie, renforcer la gestion urbaine de proximité (rénovation du bâti, éclairage, sécurité routière, aménagement des espaces publics, ambiance dans les transports,noyaux commerciaux,…) et développer des actions de promotion de la ville (city marketing) ; ZZUn accent sera mis sur la propreté publique, en responsabilisant davantage les habitants : en amont, par des campagnes de sensibilisation, en aval, par une application efficace des amendes administratives (à harmoniser au sein des 19 communes), ce qui nécessite d’assermenter plus de personnes compétentes pour sanctionner, (notamment, les personnes déjà présentes dans l’espace public comme les gardiens de la paix) ; ZZAssurer le maintien de bon état des espaces publics, en assurant un traitement diligent des dégradations et ce, quel que soit le gestionnaire de l’espace public considéré ; XXrenforcer la présence des policiers en rue et les compétences des communes en matière de police administrative : ZZredéfinir et clarifier les missions confiées à la police locale et les objectifs prioritaires pour la Région en matière de sécurité (et ce, conformément à l’accord de Gouvernement fédéral) : police de proximité, lutte contre les incivilités, sécurité routière, traitement de la délinquance juvénile, lutte contre le harcèlement à l’encontre des femmes et des « LGBTQ » 58 sur l’espace public ; ZZrenforcer l’application effective des sanctions administratives communales par une action renforcée des gardiens de la paix « constatateurs » et du personnel communal habilité (dont l’uniformisation de l’équipement et de la formation doit être recherchée), afin de permettre aux communes de traiter efficacement et rapidement les incivilités. ZZrenforcer la présence des gardiens de la paix et de la police sur les espaces publics (en particulier, aux abords des écoles), dans les espaces verts (et à leurs abords) et dans les transports en commun (conformément à l’accord de Gouvernement fédéral) ; XXrenforcer la politique urbaine en matière de sécurité routière : ZZcombattre l’insécurité routière à travers les compétences transférées prévues dans l’accord de Gouvernement fédéral (détermination des limites de vitesse, amélioration de la signalisation, fixation des sanctions administratives et pénales, gestion du fonds de sécurité routière et de l’IBSR, contrôle technique des véhicules, organisation de la formation à la conduite,…) et assurer le suivi judiciaire des peines et des amendes ; ZZréaliser le volet contrôle-sanction des plans d’actions 2011-2020 des États généraux sur la sécurité routière en Région de Bruxelles-Capitale ; XXdévelopper le sens civique et le sentiment d’appartenance collectif : ZZsoutenir toutes les initiatives qui permettent aux habitants de tous les quartiers de Bruxelles de mieux se connaître et de développer un sentiment d’appartenance commun, ce qui contribue à établir un climat de confiance mutuelle : organisation de grands événements régionaux rassembleurs, création d’espaces publics et d’équipements de portée régionale, soutien aux projets d’échanges interculturels et entre quartiers, ainsi qu’aux projets culturels de rencontres intergénérationnelles et autres,… (voir Chapitre 12 Culture) Pour cela, notamment, il s’agit de mettre en œuvre le volet interculturel du Plan culturel du RAB-BKO ; ZZdéfinir une « charte éthique urbaine », servant notamment de référence à la formation civique dans les écoles, pour encourager les comportements et les règles qui favorisent la vie commune, la valorisation de la diversité et le respect mutuel. Cette charte s’imposera au secteur associatif qui bénéficie de l’appui financier des instances régionales. Elle vient 58 LGBTQ : Lesbiennes, gays, transsexuels et queers en complément des dispositifs qui fixent les règles de comportement au travail des agents de la fonction publique ; 277 ZZconscientiser les acteurs de la justice (le Parquet notamment) quant à l’importance de combattre la petite délinquance et aux conséquences qu’elle peut avoir sur la qualité de vie des Bruxellois. L’objectif est de traiter ces délits avec rapidité et de punir plus sévèrement les récidivistes pour ne pas alimenter les sentiments d’impunité qui peuvent émerger de ce type de comportements ; sans-abri, des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et des gens du voyage, afin de gérer au mieux leur présence sur l’espace public et leur cohabitation avec la population bruxelloise dans son ensemble et de leur assurer des conditions de vie décentes. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZaborder avec les autorités compétentes la question de la prise en charge des personnes 278 2Développer une approche transversale et coordonnée des politiques de sécurité et de prévention Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La sécurité à Bruxelles dépend de différents niveaux de pouvoir : fédéral, régional et communal. La police locale en Région de Bruxelles-Capitale est organisée en 6 zones de police, chacune regroupant plusieurs communes. Des services spécifiques fédéraux ou propres aux opérateurs de transport assurent la sécurité dans les gares et les transports publics et/ou traitent de certaines thématiques spécifiques (criminalité organisée, trafics de grande ampleur, contrôle de l’immigration,…). La politique de prévention est, depuis quelques années, en grande partie coordonnée à l’échelle régionale au travers du « Plan bruxellois de proximité et de prévention ». Cette politique est mise en œuvre au niveau des communes (via les plans locaux de proximité et de prévention) et s’appuie sur différents types d’agents (gardiens de la paix, gardiens de parc, médiateurs scolaires, éducateurs de rue,…). D’autres acteurs de terrain (écoles, associations,…) participent également aux actions de prévention et de remédiation auprès des jeunes qui se trouvent dans la rue (notamment dans le cadre de l’objectif de la lutte contre l’absentéisme scolaire). L’articulation entre ces différents acteurs et les différents dispositifs gagnerait à être approfondie. Les périmètres des zones de police ne correspondant ni aux limites communales ni aux limites régionales, les politiques de sécurité menées à Bruxelles ne répondent pas à toutes les attentes des pouvoirs locaux et régional. De plus, ces politiques doivent encore être mieux coordonnées et harmonisées au niveau régional. La création d’un statut unique pour les agents de prévention (sous le nom de gardiens de la paix) va dans ce sens, même si les résultats sont encore mitigés. Enfin, les sanctions administratives communales permettent un traitement localisé et rapide de certains délits dépénalisés, mais sont appliquées très diversement d’une commune à l’autre, ce qui va à l’encontre de l’égalité de traitement des Bruxellois. Une harmonisation des sanctions administratives est donc impérative. 279 Objectifs Dans l’accord sur la 6ème réforme de l’Etat de décembre 2011, d’importantes mesures sont envisagées dans ce sens. Tout d’abord, l’accord donne au Ministre-Président la compétence d’observer les évolutions et de coordonner la sécurité sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale (voir actions ci-dessous). L’outil principal sera l’élaboration d’un « plan global de sécurité ». Par ailleurs, les compétences de l’actuel Gouverneur seront également transférées à la Région (soit dans le chef du Ministre-Président lui-même, soit attribuées à un haut fonctionnaire régional). L’accord prévoit également de faciliter la mise en commun de certains services entre zones de police (cf. actions ci-dessous) et l’harmonisation des législations (notamment des SAC) entre zones de police. Enfin, la coopération entre police locale et police fédérale sera améliorée. Les actions prioritaires sont : Mettre en place l’administration régionale des compétences en matière de sécurité intégrale : du point de vue de la coordination : XXrédiger un « plan global de sécurité régional » qui tient réellement compte des spécificités urbaines et bruxelloises. Ce plan s’articulera avec le « plan national de sécurité » et les « plans zonaux de sécurité ». Il permettra à La Région de définir des priorités transversales sur base de spécificités propres à la région ; XXcoordonner les acteurs, ainsi que les dispositifs de la prévention et ceux de la police, en mettant en place une structure de concertation permanente des acteurs de la prévention, de la sécurité et de la justice, dans le cadre des compétences transférées (approche intégrée); XXInitier une concertation sur une série de thématiques d’intérêt régional comme la sécurité dans le transport public, la prostitution, les « bandes urbaines » et la toxicomanie. XXmettre en place une autorité unique pour le maintien de l’ordre dans les gares et le métro (conformément à l’accord de Gouvernement fédéral), notamment dans le but de renforcer et d’améliorer la présence policière dans les gares et métros ; XXaméliorer le lien entre les politiques de sécurité et les politiques de la ville via une meilleure diffusion de l’information sur la thématique de la sécurité vers les autres acteurs de la ville et l’organisation régulière de concertations, notamment entre établissements scolaires, CPAS, associations socio-culturelles, services d’urbanisme et police locale ; du point de vue de l’observation : XXrenforcer l’activité de l’Observatoire pour la prévention et la sécurité afin de développer une connaissance globale des phénomènes et une évaluation partagée des politiques. Cela passe par le recueil et l’analyse de toutes les données liées à l’insécurité et au sentiment d’insécurité dans le but d’établir une photographie complète et permanente du phénomène au sein de la Région de Bruxelles-capitale ; assurer le monitoring permanent de la criminalité , ainsi que l’enregistrement uniforme de la criminalité ; XXfavoriser la standardisation des moniteurs locaux de la sécurité, ainsi que l’harmonisation des règlements généraux de police ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Dans la continuité des initiatives actuelles, la Région souhaite poursuivre l’effort d’harmonisation et de centralisation des politiques de sécurité et de prévention à Bruxelles. 280 du point de vue de la mutualisation : XXdévelopper les synergies entre les zones de police bruxelloises : en encourageant la mutualisation de certains services administratifs et d’équipement entre zones de police (services juridiques, marchés publics, informatique, recours à la centrale d’achat pour l’acquisition de matériel) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXdévelopper des synergies avec les zones de police de l’aire métropolitaine. 3Augmenter la capacité opérationnelle de la police locale 281 Il existe encore un déficit entre les effectifs et le cadre pour l’ensemble des zones de police. La cause en incombe à la difficulté de recrutement du personnel, aux exigences linguistiques et aux contraintes budgétaires. Cette problématique est d’autant plus préoccupante que Bruxelles connaît une forte poussée démographique. Aujourd’hui, 25% de l’emploi « policier » est localisé en Région bruxelloise. Moins de 10% des candidats policiers pour l’ensemble du pays proviennent de la Région de Bruxelles-Capitale. Il est donc nécessaire d’augmenter ce taux pour fidéliser le personnel policier et permettre la mise à l’emploi de jeunes bruxellois. Il convient d’inciter le jeune à s’orienter vers cette carrière et de développer des mesures visant à augmenter le taux de réussite aux épreuves de sélection. Un autre problème est celui du financement de la police (assuré en partie par le fédéral, en partie par les communes). Le fédéral détermine la hauteur de son financement sur la base de règles arrêtées en 200159. Le budget de la police locale bruxelloise (les 6 zones de police confondues) était en 2009 de 435,261 millions d’euros, dont 32% sont couverts par la subvention fédérale et 68% par les dotations communales. La part couverte par la subvention fédérale est plus faible à Bruxelles que dans les 2 autres régions (46,7% en Wallonie et 36,6% en Flandre), alors que la fonction de capitale entraîne certaines missions spécifiques de maintien de l’ordre qui devraient être compensées financièrement par l’Etat fédéral. Par ailleurs, les polices locales pallient certains manques du Fédéral, en assurant des missions comme le transfert des détenus, alors que celles-ci ne relèvent pas directement des missions de la police locale. De plus, la Région connaît de nombreuses évolutions depuis 2001, notamment du point de vue démographique. Dans ce contexte, à défaut d’une réévaluation de la dotation fédérale, les besoins et les dépenses croissantes sont largement prises en charge par les communes. Chaque Bruxellois débourse par conséquent 380 euros par an pour sa police, contre 192 euros en Flandre et 208 euros en Wallonie. Ce différentiel s’explique par le fait que le coût de la police augmente avec la taille de la population, et est donc plus élevé dans les grandes villes (cela étant dû à des phénomènes comme la densité de population, le flux important de navetteurs, l’importance du taux de criminalité et d’incivisme en milieu urbain). Ainsi, le coût par habitant est 5 fois plus élevé en milieu urbain que dans une zone fortement rurale. Cela nécessite plus d’interventions et de présence policières, avec d’autant plus de moyens logistiques et techniques. Il faut aussi tenir compte de la plus grande concentration d’événements comme des manifestations de grande ampleur ou les sommets européens. La densité de la circulation et l’étendue du réseau de transport en commun nécessitent également le recours plus massif aux services d’ordre. Objectifs Il importe prioritairement d’objectiver et d’analyser les besoins en vue d’obtenir un réajustement du financement fédéral des zones de police bruxelloises. La Région bruxelloise est prête à collaborer pour résoudre le problème du recrutement des policiers, notamment en rendant la profession plus attrayante auprès des Bruxellois et en intégrant les questions spécifiquement bruxelloises (contexte urbain, bilinguisme) dans la formation des policiers qui sont affectés à une des zones de police bruxelloises. Sur ce point, l’accord de Gouvernement fédéral prévoit que le pouvoir 59 L’Arrêté royal fixant les règles particulières de calcul et de répartition des dotations communales au sein d’une zone de police pluri-communale (du 15 janvier 2003) définit la « norme KUL » : elle constitue, par commune, un chiffre qui permet de situer la commune quantitativement au sein du pays, en ce qui concerne la police locale, vis-à-vis de chaque autre commune. Sont prises en compte les spécificités de cette commune, en tous cas les caractéristiques qui apparaissent associées à l’effectif policier, sans qu’il n’y ait pour autant un lien de causalité immédiat. Cette clef de répartition est obtenue en appliquant une technique scientifique issue de la statistique descriptive. On utilise la norme, entre autre, comme quantification de la capacité policière, le total national des effectifs policiers opérationnels locaux à un moment déterminé. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 282 fédéral prenne des mesures pour répondre au déficit de personnel (notamment en soutenant les initiatives de mutualisation entre les zones de police), mais aussi que le Ministre-président de la Région de Bruxellescapitale ait un rôle renforcé dans le recrutement des effectifs de la police locale. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 A ce propos, il est nécessaire d’augmenter le taux de Bruxellois dans l’effectif total de la police, pour « fidéliser » le personnel policier et permettre la mise à l’emploi de jeunes bruxellois. Il convient pour cela d’inciter le jeune à s’orienter vers ce type de carrière et de développer les formations visant à augmenter le taux de réussite aux épreuves de sélection. Les actions prioritaires sont : 1. exiger davantage de moyens pour la police à Bruxelles : XXdemander une révision, sinon une actualisation, du financement fédéral de la police locale qui prenne en compte les évolutions démographiques (révision/actualisation de la norme KUL de 2001) ; XXencourager les économies d’échelle grâce à la mutualisation de certaines ressources (notamment celles liées aux services administratifs) entre zones de police (voir point 1) ; XXlibérer la police locale de tâches annexes. Cela passe par un meilleur partage des tâches entre la police locale de proximité au service des Bruxellois et la police fédérale pour les missions de police spécialisées. Cela demande également de libérer la police locale de certaines tâches administratives ou opérationnelles comme la sécurisation des bâtiments et des lieux publics d’envergure nationale ou internationale, le transfert des détenus,… ; 2. contribuer à résoudre le problème du recrutement des policiers : XXrenforcer le rôle de la Région en matière de recrutement et de formation des policiers, afin de les adapter aux spécificités d’une grande ville bilingue ; XXvaloriser le métier de policier, en particulier auprès des Bruxellois, par une politique d’information/communication, notamment à destination des écoles bruxelloises afin de promouvoir tous les métiers liés à la sécurité et à la prévention. Cela doit s’accompagner d’une revalorisation du statut de ces métiers dans la ligne de l’accord de Gouvernement fédéral (qui prévoit que la formation, les compétences et les prérogatives des gardiens de la paix soient améliorées). 4Traiter le problème de la délinquance juvénile dans le cadre de l’aide à la jeunesse 283 La population bruxelloise est constituée pour une bonne part de jeunes issus de milieux, de niveau socioéconomiques et d’origines diverses. Cette tranche de la population constitue l’avenir de notre capitale et doit être au centre de nos réflexions (intégration, emploi, intergénérationnel, décrochage scolaire, petite criminalité). Si on prend en compte l’ensemble des infractions, on constate que le taux de criminalité est très important auprès des « 19-20 ans » et qu’une partie importante des faits sont commis entre l’âge de 15 et 40 ans. Pour les vols notamment, on note une forte concentration entre 15 et 18 ans. La délinquance des mineurs n’est pas un fait dominant lorsqu’on analyse les chiffres de la criminalité connue (elle ne concerne que 3,3% des mineurs domiciliés en Belgique et seulement 1 sur 100.000 pour les infractions graves). Mais elle exige un traitement particulier. On peut par ailleurs citer l’existence de phénomènes spécifiques tels que les « bandes urbaines » : le Carrefour d’information d’arrondissement (CIA) de la police fédérale a recensé 25 bandes actives à Bruxelles60 et +/500 faits criminels commis chaque année par ces bandes61. De plus en plus, on remarque des phénomènes de règlements de compte entre différentes bandes (ainsi, les principales victimes de violence sont des personnes issues d’autres bandes). Le racket aux abords des écoles est également un fait de délinquance juvénile particulièrement marquant pour les familles. Objectifs Au regard des enjeux démographiques actuels et futurs (à savoir l’augmentation de la population « jeune »), la Région bruxelloise souhaite renforcer toutes ses politiques à destination des jeunes. Ainsi, le Gouvernement s’engage à lancer un vaste « plan jeunes pour l’emploi » (voir Chapitre 2 Emploi) et à poursuivre toutes les actions de prévention de la délinquance et de lutte contre l’absentéisme scolaire en améliorant leur coordination (voir Chapitre 10 Enseignement). De même, la lutte contre les bandes urbaines ne peut pas passer uniquement par des mesures répressives mais nécessite une approche volontariste plus globale et partenariale. De plus, le pouvoir fédéral entend faciliter l’action des communes contre la délinquance juvénile en soutenant les politiques de prévention des villes et communes (plans stratégiques et de sécurité) et en rendant les sanctions administratives applicables aux mineurs à partir de 14 ans, sous certaines conditions. Les actions prioritaires sont : 1. renforcer toutes les politiques régionales à destination des jeunes XXintensifier les politiques en faveur de la formation et de l’emploi des jeunes afin d’offrir un avenir attrayant pour les jeunes Bruxellois (voir Chapitre 2 Emploi) ; XXrenforcer les dispositifs de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire, responsabiliser les parents face à ce phénomène et revaloriser le rôle de l’école auprès des jeunes et des familles (voir 10 Chapitre Enseignement); 60 Les « bandes urbaines » telle qu’elles sont comptabilisées par la banque de données du CIA concernent les faits commis à plusieurs et dont un auteur au minimum a été identifié. 61 Les infractions les plus courantes sont les vols (90% des délits répertoriés), tandis que les destructions/dégradations représentent 1,9% et les faits d’attentat à la pudeur, les viols et la vente de stupéfiants représentent chacun 1,5%. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 284 2. renforcer les politiques de prévention de la criminalité des jeunes et la prise en charge des jeunes délinquants XXsoutenir les communes dans leur travail de prévention de la délinquance et des incivilités auprès des jeunes, à travers les plans locaux de prévention et de proximité. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmieux orienter les missions des polices locales vers un objectif de prévention et de lutte contre la délinquance juvénile, notamment par le développement d’une police de proximité; XXface à l’engorgement des institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ) et à la surpopulation carcérale, soutenir les acteurs judiciaires dans leur volonté de développer des sanctions alternatives à l’enfermement, ce qui suppose d’améliorer l’encadrement et la connaissance de ce type de sanctions et le développement d’actions de sensibilisation du public au sens d’un droit réparateur et éducatif comme alternative au placement ; XXfavoriser la poursuite du travail mené par le Parquet et le tribunal de la jeunesse, entre autres pour éviter le sentiment d’impunité ; XXfaciliter l’innovation en matière de prise en charge de la délinquance juvénile compte tenu de ses conséquences directes sur le vivre ensemble des Bruxellois. On veillera à mettre en place une approche globale, intégrée et uniforme pour lutter contre le décrochage scolaire et les incivilités récurrentes commises par les mineurs. Le dispositif sera mené par les Communes et les Communautés, en collaboration avec la police, les écoles et le parquet. Via un système de contractualisation entre le mineur, ses parents et les partenaires adéquats, on assurera un suivi de la situation, avec pour objectif de prévenir la récidive et l’escalade des comportements problématiques 5Renforcer la sécurité dans les transports publics et les gares 285 On constate qu’il y a eu en Région bruxelloise 50% d’augmentation du nombre de passagers ces 10 dernières années dans les transports publics (voir Chapitre 5 Mobilité), contre seulement une augmentation de 7% de la capacité policière de la SPC (police des chemins de fer chargée de la surveillance dans les métros et les gares) pendant la même période. D’ici 2018, la cadence des métros sera multipliée par 2 et le développement du RER accentuera cette tendance. Certaines formes de criminalité se sont développées sur les réseaux de transport public, en raison de facteurs liés à l’espace : grande accessibilité, nombreux endroits difficilement accessibles au déploiement des forces de l’ordre, beaucoup de passage (et donc une proportion importante de victimes potentielles). Les formes de criminalité les plus fréquentes sur le réseau sont les vols, les agressions, le vandalisme et les faits de drogue. Ce sont les 6 zones de police qui sont chacune compétente sur leur territoire. La police des chemins de fer ( SPC BXL) est, quant à elle, compétente pour les faits se déroulant dans le métro et ses stations, ainsi que ceux qui se déroulent dans les trains et certaines gares. À cela vient s’ajouter une multitude d’acteurs publics et privés présents sur le terrain. Ainsi, les effectifs policiers locaux et fédéraux ont déjà augmenté dans le cadre de la sécurisation des transports en commun, non seulement dans les gares et les stations de métro où la police fédérale est compétente, mais également aux abords de celles-ci et pour les transports en surface, tels que les bus et les trams. Ces effectifs supplémentaires s’attèleront également à veiller à la sécurité des agents de la STIB. La Région évaluera les résultats de l’affectation d’un budget aux zones de police pour qu’elles puissent recruter les effectifs suffisants pour effectuer cette mission de façon efficace, structurelle et permanente. Objectifs La coordination et la concertation entre les différents intervenants (SNCB, police fédérale, polices locales, Gouvernement bruxellois, STIB) seront organisées et systématisées afin de mettre en place de manière efficace et cohérente cette politique de sécurisation. Les actions prioritaires sont : évaluer les mesures prises en vue de sécuriser les transports en commun : XXfaire en sorte que les entités de police qui s’occupent de la sécurisation des transports en commun de la région disposent de moyens et d’effectifs suffisants : 50 agents STIB et 400 policiers supplémentaires engagés, affectés et formés à la surveillance des transports en commun (100 de la police fédérale des chemins de fer, 50 pour le CIK FERES, 250 de la police locale), ainsi qu’un libre accès de tous les policiers aux transports en commun ; XXmettre en place des unités permanentes de la police locale, orientées vers les transports en commun sur les territoires des zones de police respectifs. Il s’agit de prévoir une formation ad hoc pour les membres de ces unités ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 286 coordonner les acteurs de la sécurité des transports en commun : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXmettre en place une autorité unique pour le maintien de l’ordre dans les gares et le métro (conformément à l’accord de Gouvernement fédéral), notamment dans le but de renforcer et d’améliorer la présence policière dans les gares et métros ; XXpoursuivre les travaux de la « Task force » policière opérationnelle « transports en commun » regroupant des membres de la police locale et de la police fédérale, afin d’assurer la coordination générale de la stratégie de sécurisation dans les transports publics à Bruxelles, l’échange d’informations, la décision d’actions communes ; XXoptimaliser le fonctionnement intégré de la police locale, de la SPC (police des chemins de fer) et des autres acteurs de la sécurité des transports publics, tant d’un point de vue stratégique que tactique et qu’opérationnel. Il s’agit de mettre en place un protocole d’accord entre ces acteurs afin de préciser la répartition des rôles, d’établir des stratégies communes et les manières d’améliorer les délais d’intervention de la police. Il faut également renforcer la communication entre les conducteurs-chauffeurs, les contrôleurs et les services de police (via le centre 101) ; XXorganiser un accès régulé pour la police aux images des caméras de la STIB et de la SNCB, afin de faciliter le travail policier (dans le cadre des missions de prévention des troubles et d’optimalisation des interventions). Celui-ci serait guidé par un système d’information (« Intelligence Led Policing ») au sein d’un centre de visionnage unique. Il s’agit de mettre en place un système qui permettra à la police locale de bénéficier des fruits de cette exploitation et des avantages du visionnage de ces caméras. INTRODUCTION L’avenir de la Région de Bruxelles-Capitale doit se construire sur des bases sociales solides, qui prennent en considération les principes de solidarité et d’égalité sans lesquels tout développement urbain serait hypothéqué. La situation socio-économique de la Région prend néanmoins place dans un contexte paradoxal : parmi les villes les plus riches d’Europe, Bruxelles abrite un nombre important de personnes vivant sous le seuil du risque de pauvreté et est marquée par une forte dualisation socio-spatiale, ce qui rend les défis liés à l’action sociale particulièrement élevés. Les origines de la vulnérabilité de la population bruxelloise sont multiples et complexes. Précarité et pauvreté sont les conséquences d’une accumulation et d’un entrelacement d’inégalités et d’exclusions dans différents domaines, d’une conjonction d’événements individuels et de circonstances structurelles, dans un contexte mondial de crise sociale. Soutenir le développement économique, lutter contre le réchauffement climatique, améliorer la mobilité en ville, réaménager les zones urbaines en voie de reconversion, produire davantage de logements sont autant d’objectifs qui ont des conséquences sur la vie sociale des individus. Les politiques régionales et leurs impacts directs sur l’environnement et l’économie n’ont de sens qu’en fonction des effets sociaux qu’ils produisent. Il s’agit bien ici de considérer les 3 piliers du développement durable (le social, l’économique et l’environnemental), sans préjuger du social comme d’un élément renvoyant uniquement à des compétences exclusivement d’action sociale mais plutôt comme traversant l’ensemble des politiques publiques régionales. C’est pourquoi ce chapitre n’aborde la question sociale que sous l’angle de sa transversalité et est à mettre en relation avec les autres chapitres thématiques (notamment enseignement, logement, mobilité, culture) qui traitent du social de manière inhérente. La lutte contre la pauvreté revêt 2 dimensions indissociables : une dimension individuelle qui suppose de donner aux habitants les moyens de leur réussite sociale, professionnelle et familiale (logement, emploi, éducation, santé, cadre de vie,…) et une dimension collective qui consiste à maintenir les conditions du « vivre-ensemble » face aux grands changements économiques, environnementaux et démographiques. La politique d’action sociale doit permettre aux personnes de retrouver une dignité et une capacité d’autodétermination. Cela suppose des droits et des devoirs. La Région connaît les aléas de la concentration propre aux grands centres urbains. Dans le contexte d’une économie globalisée, la concurrence internationale de plus en plus forte entre les grandes villes ne fait qu’accroître les disparités économiques et sociales en leur sein : si les personnes les plus qualifiées sont en mesure de mieux rivaliser dans une économie « ouverte », d’autres personnes sont plus vulnérables et résistent moins bien à ce contexte du « laisser-faire », et ont par conséquent besoin d’un Etat social actif fort pour s’insérer dans la société. Le niveau d’instruction et l’accès au marché du travail sont devenus d’importants facteurs de division de la population urbaine. A Bruxelles, la dualisation sociale est très marquée entre les territoires des « collines de l’Ouest », du « bassin de la Senne » et les territoires de l’est (voir Chapitre 6 Rénovation urbaine). Mais on distingue également des clivages au sein d’une même commune entre les différents quartiers. Par ailleurs, on estime que 36% de la population bruxelloise vivent dans les quartiers en difficulté. Le défi de l’essor démographique, dont les conséquences concernent en premier lieu les classes sociales les plus défavorisées de la population bruxelloise, nécessite des moyens pour la construction de nouveaux équipements (pour la petite enfance, les personnes âgées, les personnes handicapées, les besoins les plus 287 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 9 Une région créatrice de lien social Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 288 urgents étant d’augmenter le nombre de places dans les crèches et les écoles), de nouveaux logements, une mobilité performante, le maintien de services de qualité (notamment en matière de santé), accessibles à toute la population. En synthèse, il s’agit de mener une réflexion sur l’organisation des fonctions et des groupes sociaux dans la ville. En effet, si la ville doit pouvoir accueillir tout le monde, elle ne peut garantir uniquement sa mixité sociale par l’apport de personnes plus aisées. Il s’agit aussi de refuser la paupérisation d’habitants de certains quartiers, de plus en plus nombreux. Bruxelles est aussi une région fortement influencée par les migrations internationales, difficilement contrôlables, et en partie le fait de populations défavorisées. Cette immigration entraîne d’immenses défis, quantitatifs et qualitatifs, tant sur le plan socio-économique que sur le plan culturel. Cette internationalisation ne doit toutefois pas être vue uniquement comme une contrainte mais aussi comme une richesse à promouvoir. Bruxelles supporte une charge particulièrement élevée et plaide pour une meilleure répartition de cette charge, non seulement à l’échelle de l’aire métropolitaine bruxelloise, mais également vis à vis d’autres villes belges. Il apparaît que Bruxelles doit faire face à un phénomène de « transferts de bénéficiaires de CPAS » d’autres villes belges. Le chômage est l’un des facteurs les plus déterminants en matière de pauvreté car, au-delà d’une perte de revenus, il peut également entraîner une forte désocialisation, notamment quand il s’agit d’un chômage de longue durée (voir Chapitre Emploi). Or, à Bruxelles, le taux de chômage oscille entre 19 et 20%, jusque 35% dans certains quartiers. Si l’importance de ce taux s’explique en partie par la sous-qualification d’une grande partie des personnes en âge de travailler, il faut souligner que le marché de l’emploi ne favorise pas les Bruxellois dont certains finissent par se retrouver exclus des droits au chômage et entrent alors dans une spirale (le revenu d’intégration via les CPAS, le travail au noir ou la « débrouillardise »,…) qui ne facilite pas leur réinsertion socioprofessionnelle. Il s’agit avant tout de soutenir un enseignement de meilleure qualité, de mettre en place un processus de formation plus adapté à la réalité bruxelloise, de lutter contre les discriminations à l’embauche et de rendre le processus d’accompagnement des chômeurs plus performant (particulièrement au regard du principe acquis, après un certain temps, de réduction des allocations ou de sortie du chômage qui, sans accompagnement efficace, risque d’accroître les dépenses des CPAS et la charge du travail via les cotisations sociales des travailleurs, ce qui peut entraîner des conséquences déplorables pour l’économie bruxelloise), et de développer le secteur de l’économie sociale, favorable aux bruxellois peu qualifiés et vecteur d’insertion. Par ailleurs, les situations de pauvreté se manifestent par un accès difficile à une habitation décente, notamment dans un contexte de forte hausse des prix de l’immobilier privé et du manque de logements publics par rapport à la demande. Il est donc impératif de disposer davantage de logements socialement accessibles, prenant en compte la demande actuelle mais également la croissance démographique à venir. De plus, la précarité se traduit souvent par un besoin accru en soins de santé, alors que les inégalités sociales en la matière tendent justement à s’aggraver. De même, en matière de mobilité et d’environnement, les classes sociales les plus défavorisées sont celles qui bénéficient le moins des avantages et des services développés dans ces secteurs (PEB, espaces verts, primes environnementales,…), faute d’information, mais aussi de localisation résidentielle, tandis que les conditions structurelles les pénalisent en premier lieu (« hausse des prix de l’énergie » versus « logement et ménage énergivores »). C’est en général l’accumulation de ces différents facteurs (chômage, difficulté d’accès au logement et aux soins de santé, environnement urbain dégradé, faible mobilité,…) qui plonge un individu ou une famille dans une situation dite de précarité, de pauvreté, voire de grande pauvreté. L’insécurité qui résulte de la précarité (forte incertitude de conserver ou de récupérer une situation acceptable dans un avenir proche) peut avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives : une situation qui tend à se prolonger dans le temps compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de réassumer ses responsabilités par soi-même. Les groupes les plus vulnérables sont assurément les jeunes, les familles avec des enfants en bas âge, les personnes isolées (particulièrement, les femmes), les personnes âgées et les personnes handicapées. Autrement dit, au regard des enjeux sociétaux qu’elle soulève (cohésion sociale, « vivre-ensemble », mixité, emploi, dualisation socio-territoriale, santé, logement, immigration, démographie), il est clair que la question de la lutte contre la pauvreté est de la responsabilité de tous les pouvoirs publics. Si certains secteurs de l’action sociale dépendent directement de l’Etat fédéral (via la sécurité sociale), des Communautés (via des programmes spécifiques de de lutte contre la pauvreté) et des communes (via l’action des CPAS), la Région a quant à elle aussi des leviers d’action, notamment en matière d’emploi, d’aménagement du territoire, de mobilité ou encore de logement. Le Gouvernement bruxellois s’est donc engagé, dans le cadre de ses compétences, à employer de façon optimale les leviers et les instruments à sa disposition pour lutter contre la pauvreté. Conformément à l’accord de majorité 2009-2014, un « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté », conjoint au Gouvernement bruxellois et aux 3 Collèges des Commissions communautaires, a vu le jour. Une partie des orientations politiques présentes dans ce « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » se retrouvent dans différents chapitres du PRDD, notamment ceux consacrés à l’emploi, à l’enseignement, au logement et à la mobilité. Il n’est donc pas nécessaire de rappeler ces objectifs qui sont pleinement intégrés aux chapitres relatifs aux compétences régionales. En revanche, il est indispensable d’engager la Région sur 2 points : la poursuite et le renforcement d’une collaboration interinstitutionnelle sur les questions sociales ; la mise en œuvre effective du « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté », ainsi que son renouvellement. 289 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Etant donné l’interdépendance et la multiplicité des facteurs qui sont à l’origine des situations de pauvreté, la réponse des autorités publiques face à ces situations ne peut être que transversale. 290 1Renforcer la collaboration entre les différentes autorités intervenant sur le territoire régional en matière d’actions sociales et de lutte contre la pauvreté Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique La lutte contre la pauvreté et l’actions sociales en général relèvent de divers domaines d’intervention et de dispositifs insuffisamment articulés entre eux. Le fractionnement des compétences est un frein important à la prise en compte de l’ensemble des besoins sociaux des personnes les plus vulnérables. C’est le cas par exemple des personnes handicapées, des personnes atteintes de troubles mentaux, de demandeurs d’asile ou d’autres groupes de migrants refusés dans les structures spécifiques à l’actions sociales et pris en charge par le secteur de l’aide aux personnes sans-abri. La pression se répercute également sur les CPAS et sur les maisons d’accueil, déjà saturées. La « compétition » est nocive tant pour les usagers que pour les travailleurs sociaux. Le manque de coordination et d’échanges entre les thématiques, compétences et services se manifeste par l’absence de connaissances claires et globales, ainsi que par un manque de vision partagée de la situation en Région bruxelloise. Une étape importante a été franchie en faveur d’une meilleure coopération entre les différentes autorités concernées avec l’adoption du « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » et la mise en place d’un groupe de travail inter-cabinets permanent. Ce groupe de travail est issu de la « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé », réunissant la Région bruxelloise et les 3 Commissions communautaires. Objectifs Dans le cadre de la coopération entamée suite à l’adoption du « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté », les décideurs politiques bruxellois (au sens large du terme) souhaitent développer une politique coordonnée, transversale et intersectorielle de lutte contre la pauvreté. Cela suppose donc d’organiser des concertations qui visent à mieux articuler les différents niveaux de pouvoir en faveur des habitants les plus précarisés. Cet engagement concerne tant les politiques menées par les différents Ministres bruxellois que celles des autorités locales et fédérales. C’est pourquoi, il est indispensable de poursuivre et de développer : une coordination horizontale entre la politique du Gouvernement bruxellois et celle des Collèges des 3 Commissions communautaires bruxelloises, dans la lignée de la « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé » et du « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » ; une coordination verticale entre les niveaux local, régional, communautaire, fédéral et européen. Afin d’obtenir des résultats effectifs, il faut mettre en place des indicateurs clairs, validés par tous les niveaux de pouvoirs appropriés. La coordination doit aussi se mettre en place en amont et en aval des politiques menées. En amont, lors de la phase de collecte des données, d’analyse des connaissances et de définition des politiques. En aval, lors de l’évaluation des politiques. En effet, pour être efficaces, les politiques doivent être le résultat d’une vision commune de la problématique sociale, basée sur le recueil et l’analyse d’informations relatives à la pauvreté. Il s’agit dans un premier temps d’améliorer la qualité des informations, ce qui suppose une mise en commun des données, puis de les rendre disponibles. C’est sur cette base qu’un nouveau « Plan d’actions bruxellois de lutte contre la pauvreté », élaboré conjointement par les 4 Gouvernements, pourra être rédigé au début de chaque législature. Les actions prioritaires sont : XXpoursuivre la dynamique de coopération entre la Région et les 3 Commissions communautaires bruxelloises à travers la « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé » et le « groupe de travail lutte contre la pauvreté », et produire conjointement (en début de chaque législature) un « Plan d’actions bruxellois de lutte contre la pauvreté ; XXprévoir la participation de la Région, lorsque cela s’avère pertinent, aux instances de concertation existantes au niveau des Communautés et des pouvoirs locaux et fédéraux ; XXmettre en place une structure permanente de veille Région-Communes afin d’anticiper les effets de la crise économique et les conséquences des restrictions des interventions de l’État fédéral suite à la crise des finances publiques : diminution dans le temps des allocations de chômage, augmentation des frais des soins de santé,... Les Communes et leurs CPAS seront en effet davantage mis à contribution ; XXnégocier avec la Direction générale des statistiques et informations économiques (DGSIE) au niveau fédéral, l’élargissement de l’échantillon bruxellois dans l’enquête EU-SILC (budget des ménages) afin de pouvoir disposer d’un indicateur de pauvreté pertinent au niveau régional ; XXréaliser, via le « groupe de travail lutte contre la pauvreté » de la « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé », un inventaire des données administratives pertinentes, afin de déterminer la manière dont elles peuvent être centralisées et mises à disposition de façon optimale ; XXdévelopper, avec les Commissions communautaires concernées, des outils de connaissance pour avoir une meilleure vision de l’importance, des caractéristiques et des besoins de la population qui fait appel aux services et centres délivrant une prestation sociale, et en particulier, développer un outil de « reporting » reprenant les données sur les bénéficiaires des CPAS ; XXune autorité politique sera mandatée pour valider, sur base des indicateurs retenus, les progrès enregistrés et alerter en cas de déficit d’intégration verticale et horizontale. Cette autorité publique pourra également proposer des mesures en la matière ; XXrédiger, conjointement avec les autres autorités compétentes, le « rapport biennal sur l’état de la pauvreté à Bruxelles » ; XXmettre en place un test d’impact sur la pauvreté, commun aux 3 Gouvernements bruxellois (Région bruxelloise, COCOF, COCOM) et à la VGC. Celui-ci aura pour but de vérifier l’impact que pourrait avoir toute décision politique importante (et ce préalablement à son exécution), en contrôlant si elle aura des conséquences similaires ou non sur les différents groupes de la population ou si elles provoqueront des inégalités sur base de la nationalité, de l’origine, du sexe ou du statut socio-économique. 291 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 A terme, une actualisation régulière des données sur les actions menées, les moyens déployés et les résultats obtenus doit servir de base pour le « Rapport bruxellois biennal sur l’état de la pauvreté », considéré comme le support principal de l’évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté. Dans le futur, cette banque de données devra être perfectionnée et élargie aux actions du Gouvernement fédéral, des Communautés flamande et française, et des pouvoirs locaux (en particulier les CPAS). La participation des acteurs de terrain, directement concernés par les politiques sociales, doit être aussi encouragée, afin d’apporter une information plus qualitative. 292 2Mettre en œuvre le « plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique Le « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » conclu entre le Gouvernement de la Région bruxelloise et les 3 Collèges des Commissions communautaires bruxelloises (CCC, COCOF, VGC) a été publié dans le cadre du rapport 2010 sur l’état de la pauvreté à Bruxelles. Il définit une série d’objectifs stratégiques concrets qui doivent permettre d’élaborer une politique de lutte commune contre la pauvreté, dans tous les domaines de compétence. Cette approche transversale de la politique de lutte contre la pauvreté sera encadrée dans le cadre de la « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé » réunissant la Région de Bruxelles-Capitale et les 3 Commissions communautaires. Le Plan indique, sur base d’actions politiques budgétisées, de quelle façon les différents Gouvernements compétents à Bruxelles en ce domaine souhaitent réaliser les objectifs définis dans la « Note de politique générale relative à la lutte contre la pauvreté 2009-2014 ». Il s’agit de mener une politique globale et coordonnée en matière de pauvreté, c’est-à-dire une politique transversale concernant tous les domaines de compétences. La stratégie commune se décline en 3 volets complémentaires : une politique préventive permettant, autant que possible, d’éviter le développement de situations de pauvreté. Celle-ci devra permettre des mesures faisant en sorte que les personnes disposent de moyens et de possibilités suffisants (tant sur le plan matériel que sur celui de la santé, de l’aide sociale et des aptitudes) pour faire face aux défis de la vie (problèmes relationnels, perte d’emploi, maladie, problèmes administratifs,…) ; politique plurielle permettant de lutter contre l’inégalité de traitement et la discrimination sur la base de la nationalité ou de l’origine, du sexe, des conditions socio-économiques,… Une politique générale d’égalité des chances doit s’attaquer aux mécanismes structurels qui créent l’inégalité ; une une politique participative doit être menée pour tenir compte des connaissances et des éclairages de tous les intéressés. Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il est de première importance d’associer ceux qui, professionnellement ou personnellement, sont concernés par la pauvreté. Objectifs et actions prioritaires Le Gouvernement de la Région bruxelloise s’engage à mettre en œuvre les actions définies dans le cadre du « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté » et qui correspondent aux 32 objectifs stratégiques mentionnés dans le plan, à savoir : développer une politique en matière de pauvreté sur base d’information, de connaissance et de vision ; améliorer les informations de base ; améliorer les informations sur les services existants et les personnes qui font appel aux services et centres concernés ; favoriser la participation de tous les acteurs dans le cadre de la collecte, de l’analyse et de l’interprétation des informations de base ; analyser, interpréter et synthétiser, puis mettre autant que possible à disposition les informations collectées ; favoriser la participation des acteurs concernés ; expliciter et communiquer clairement les choix politiques qui sont faits sur base des connaissances collectées ; élaborer et appliquer un test d’impact sur la pauvreté commun aux 4 gouvernements pour chaque décision politique importante ; chercher à développer une politique transversale en matière de pauvreté ; 293 chercher à instaurer une politique intersectorielle en matière de pauvreté ; augmenter les revenus des Bruxellois ; renforcer les moyens financiers des Bruxellois en réduisant leurs dépenses (mesures qui visent à limiter les frais liés au logement et à faire baisser le prix des biens et services) ; réaliser le droit au travail (aide à l’emploi, insertion professionnelle, formation professionnelle, attention particulière aux groupes vulnérables, lutte contre les discriminations) ; développer des alternatives pour la réalisation de la fonction d’intégration sociale du travail (économie sociale,…) ; réaliser le droit à la formation (offrir un enseignement qui s’adapte aux évolutions démographiques ; promouvoir l’égalité d’accès à l’enseignement ; promouvoir l’égalité d’utilisation de l’enseignement ; promouvoir l’égalité de réussite ; promouvoir l’éducation et la formation tout au long de la vie ; susciter l’alphabétisation et la promotion de l’apprentissage des langues) ; réaliser le droit au logement (augmenter l’offre de logements accessibles ; promouvoir l’accessibilité financière ; promouvoir une sécurité de logement ; améliorer la qualité du logement et de l’environnement ; promouvoir la participation des habitants ; promouvoir la mixité dans les quartiers ; informer sur la politique du logement) ; investir dans un environnement qui favorise le bien-être ; renforcer la mobilité des Bruxellois ; garantir le bien-être social et une bonne santé pour tous les Bruxellois (une infrastructure adaptée et performante en matière de bien-être et de santé ; une action sociale spécifique pour les groupes les plus vulnérables ; la mise en avant de la prévention de la santé ; l’extension du service et des capacités d’accueil pour les enfants et les jeunes ; l’offre diversifiée et intégrée de services d’accueil et d’accompagnement pour les personnes âgées) ; garantir le bien-être social et une bonne santé pour tous les Bruxellois via l’adaptation et la collaboration des services et via le développement d’un travail en réseau ; garantir l’accessibilité de l’offre sportive et de loisirs ainsi que de possibilité de détente pour tous ; soutenir le droit de vivre en famille et favoriser les liens familiaux ; investir dans des mesures et des initiatives qui permettent de nouer et renouer des liens sociaux ; soutenir la vie associative bruxelloise ; favoriser la mixité sociale et culturelle sur l’ensemble du territoire (promouvoir le « vivre-ensemble » ; promouvoir la diversité) ; promouvoir la fonction démocratique des autorités publiques et des équipements ; réaliser le droit à une bonne administration de la Justice ; s’engager à l’exécution optimale de la loi de principe concernant l’administration pénitentiaire, ainsi que le statut juridique des détenus ; chercher à instaurer une coordination horizontale entre la politique du Gouvernement bruxellois et celle des Collèges des 3 Commissions communautaires bruxelloises en matière de pauvreté ; chercher à instaurer une coordination verticale entre les niveaux, local, régionale, fédéral et européen ; élaborer conjointement et appliquer une évaluation commune de la politique menée. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 investir dans la prévention et la lutte contre le surendettement ; 294 3Une région sociale inclusive Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le présent PRDD aborde nombre d’enjeux et de thématiques cruciaux pour l’avenir des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale, dont beaucoup sont jeunes, âgés, handicapés et/ou dans une situation précaire. Ils sont davantage exposés à différents risques qui s’entraînent mutuellement : pauvreté, isolement culturel et social, moins bon accès aux soins de santé, à l’emploi, au logement, à l’information,... L’approche développée doit donner la part belle à la prévention pour éviter autant que possible des situations problématiques avant qu’elles n’arrivent. Il doit aussi s’agir d’une approche inclusive qui permet la pleine participation de ces publics à la société qui est la leur. Leurs spécificités doivent être prises en compte dans l’ensemble des politiques menées à Bruxelles et dans l’ensemble de ce PRDD. Transversalité et inclusion sont indissociables. 3.1 PERSONNES HANDICAPÉES L’approche inclusive qui prévaut dans le secteur du handicap à Bruxelles est basée sur les principes suivants : La déficience physique, sensorielle ou mentale d’une personne ne devient un handicap que dans la mesure où l’environnement de la personne n’est pas adapté à cette déficience. Ce n’est plus seulement à la personne handicapée de s’adapter à son environnement mais aussi à ce dernier à s’adapter aux spécificités de citoyens qui ont les mêmes droits que les autres. Chaque personne handicapée a le droit de choisir entre le recours, moyennant d’éventuels aménagements, aux mêmes services et institutions que le reste de la population (les « services généraux »), ou bien le recours à des services spécialisés. En voici quelques exemples : Les employeurs doivent connaître les différentes aides à l’emploi qui permettent d’adapter le poste de travail et de compenser financièrement une éventuelle perte de rendement liée au handicap. Les aménagements des voiries et bâtiments publics doivent permettre l’accès aux mêmes services et informations que les autres citoyens. Un vrai choix doit être offert entre le maintien à domicile grâce à différentes aides, ou un nombre suffisant de places disponibles dans des logements collectifs adaptés. La société évolue et il y a davantage de personnes handicapées âgées et/ou issues de l’immigration : des collaborations efficaces entre les secteurs concernés doivent être encouragées, pour trouver des solutions pratiques innovantes. La mise en place d’un intercabinet bruxellois permanent dans le cadre du nouveau décret relatif à l’inclusion des personnes handicapées, constitue ainsi une opportunité à saisir pour rendre transversales les politiques en faveur de l’inclusion des personnes handicapées. 3.2 PERSONNES ÂGÉES Constats et problématique En 2012 les commissions communautaires française et commune, ainsi que la Vlaamse Gemeenschap ont fait mener ensemble une étude en vue de l’’établissement d’une programmation des structures de maintien à domicile et d’hébergement pour personnes âgées. En effet, s’il est vrai que le vieillissement de la population attendu à Bruxelles est moindre que dans les autres régions du pays, les prévisions démographiques montrent cependant un accroissement important de la population âgée, et particulièrement de celle des plus de 80 ans, population dont les besoins en matière d’aide ou d’hébergement spécifique sont les plus importants. Il faut également signaler que la pauvreté, qui est plus importante à Bruxelles que dans les autres régions, augmente le nombre de demandes d’hébergement de personnes âgées en maisons de repos et en maisons de repos et de soins. A ce facteur s’additionne aussi la solitude, qui est également plus importante à Bruxelles. Les prévisions démographiques en matière de vieillissement de la population doivent être analysées correctement pour éviter toute mauvaise interprétation. La proportion de personnes âgées à Bruxelles est en décroissance en nombre relatif, mais vu l’augmentation importante de la population totale, le nombre absolu de personnes âgées va en croissant et une augmentation de 43, 5 % du nombre absolu est prévue d’ici 2040. (de 200 000 en 2010 à 290 000 en 2040). En ce qui concerne les plus de 80 ans, il y a une stagnation, voire une légère baisse du nombre absolu jusqu’en 2022 puis une augmentation importante est prévue (+ 45% en 18 ans!). Nombre d’habitants % de personnes de plus de 60 ans 2010 (Belgique) 2010 (BXL) 10 839 905 (= 100%) 22.99% Nombre absolu de personnes de plus de 60 ans Nombre absolu de personnes de plus de 80 ans 533 148 2040 (BXL) Augmentation entre 2010 et 2040 (BXL) 1 089 538 (= 10.05% de la population belge) 1 374 537 + 26.1% 18.44 % 20.97 % 200 924 Env 290 000 + 43.5% Env 69 000 45,00% 49 896 2020 (BXL) Statu quo ou légère diminution On constate également qu’il y a une forte disparité dans la répartition des personnes âgées sur le territoire bruxellois, ainsi que dans le degré d’isolement de celles-ci. Les communes centrales sont en moyenne plus jeunes que celle de la seconde périphérie de la région. L’investissement en structures pour personnes âgées devra tenir compte de cette disparité et de son évolution. Ces constats, ainsi que les nouvelles compétences qui seront transférées aux institutions bruxelloises dans le cadre de la 6e réforme de l’Etat rendent indispensable l’élaboration et la mise en oeuvre d’un plan spécifique pour les personnes âgées à Bruxelles. Objectifs Un plan «personnes âgées» va être élaboré. Ce plan prendra notamment en compte les recommandations faites par les chercheurs responsables de l’étude «programmation» en matière de maintien à domicile et d’hébergement pour les personnes âgées. La politique des personnes âgées doit également être pensée au sein des politiques régionales. La conférence interministérielle relative aux personnes âgées regroupe les différents acteurs politiques bruxellois en charge de matières liées aux personnes âgées et constitue un outil important en ce sens. Le plan nécessitera une concertation entre les diverses autorités, tant communautaires que régionales. L’OMS a mis en place un réseau de «villes amies des ainés». L’inscription dans ce réseau implique la réalisation d’un audit urbain qui comprend une planification des mesures à prendre pour améliorer la 295 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 En 2010 il y avait 18.44 % de plus de 60 ans à Bruxelles pour 22.99 % en Belgique, 24.11 % en Vlaams Gewest (Région flamande) et 22.41 % en Région wallonne ce qui peut faire croire à une situation «meilleure» en matière de vieillissement à Bruxelles, mais l’intensité du vieillissement, c.à.d. la proportion de plus de 80 ans par rapport au total des plus de 65 ans est par contre la plus élevée à Bruxelles: 32.81 pour 28.66 en Belgique, 27.42 en Vlaams Gewest et 30.01 en Région wallonne. La proportion de personnes âgées susceptibles d’avoir besoin d’aide ou de soins est donc plus importante 296 qualité de vie pour les ainés dans la ville, une mise en œuvre des mesures et leur évaluation. Ce plan est basé sur les besoins concrets des ainés et nécessite une approche transversale des diverses compétences (logement, emploi, mobilité, santé, urbanisme,…). L’inscription de la Région bruxelloise dans ce réseau pourrait être envisagée, sur le modèle de son inscription dans le réseau des villes santé, afin de favoriser la transversalité dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan «personnes âgées». Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Actions prioritaires Parmi les recommandations à prendre en compte dans le futur plan «personnes âgées» on retiendra : XXau niveau politique: ZZmettre en place une concertation en matière institutionnelle pour la mise en œuvre d’une politique envers les personnes âgées cohérente sur le territoire de la Région ; ZZveiller à prendre en compte, dans cette politique, la diversité de la population, tant au niveau des âges qu’au niveau de l’origine socio-culturelle ; ZZla participation des personnes âgées à la vie politique locale est un élément important de leur intégration et un apport positif pour la démocratie locale. A Bruxelles, 8 communes sur 19 ont instauré un Conseil consultatif communal des Ainés. Une étude réalisée par la Coordination des Associations de Seniors (CAS)62 a montré que la composition et le mode de fonctionnement de ces conseils varient et qu’ils se transforment parfois en organisateurs d’activités plutôt que d’exercer leur rôle consultatif sur l’ensemble des matières qui ont un impact sur le bien être des personnes âgées (comme la mobilité, le logement, les espaces publics,…). La Région encouragera la création de ces conseils consultatifs et encadrera leur fonctionnement. XXdéveloppement et amélioration de l’offre: ZZveiller à l’adaptation des logements et la création de logements modulables ; ZZdévelopper les formes alternatives d’hébergement depuis le logement intergénérationnel, jusqu’aux structures d’hébergement spécifiques ; ZZdévelopper les structures «semi-résidentielles» (accueil de jour,…) ; ZZLes services spécifiques (aide-familiales, aide-ménagères, aménagement du logement,...) doivent être accessibles aux personnes âgées et connus d’elles et de leurs proches ; ZZaméliorer la qualité, l’accessibilité et l’offre en matière de soins et aide à domicile et de maisons de repos et autres formes d’hébergement pour personnes âgées ; ZZveiller à l’amélioration de l’environnement (accessibilité,…) XXsoutiens à la politique envers les personnes âgées ZZdévelopper l’innovation et la technologie dans les secteurs du maintien à domicile et de l’hébergement pour personnes âgées ; ZZmettre en place une politique en matière d’enseignement, de formation et d’emploi pour répondre aux besoins ; ZZreconnaître les aidants proches et les soutenir ; ZZdévelopper le volontariat ; ZZaméliorer l’information sur les services disponibles et leur coordination ; ZZparticiper à la vie de son quartier et y avoir sa place permet aussi de bénéficier du soutien d’un réseau pour faciliter le maintien à domicile, les déplacements, la cohésion et le lien social. 62 Voir le site de la CAS : www.cas-seniors.be 3.3 JUSTICIABLES63 297 La politique d’aide aux justiciables est elle aussi transversale, en termes d’autorités et de publics, et la prison doit être pensée comme une institution vivante de notre Région, dont l’objectif est la réinsertion des détenus. Le justiciable doit être envisagé comme acteur autour duquel s’active un réseau d’intervenants qui se penche à la fois sur l’avant, le pendant et l’après-détention, ce qui touche à de nombreuses sphères de la politique bruxelloise (logement, formation, emploi,...). Tant les prisons et les différents services actifs en leur sein, que le reste des politiques menées à Bruxelles, doivent par conséquent devenir des vecteurs de cette réinsertion. Mesures en faveur de la (ré)-insertion des personnes ex-détenues (en ce compris l’action de réinsertion à l’intérieur des prisons) : ZZContribuer à repenser la structure du bâtiment carcéral et veiller à ce que toutes les personnes détenues vivent leur emprisonnement dans des conditions de vie conformes aux Droits de l’Homme. ZZSensibiliser toutes les parties liées aux personnes détenues ou ex-détenues (personnel policier, judiciaire et carcéral) à la nécessité de penser la réinsertion de toute personne en situation d’incarcération ou ayant été incarcérée et continuer à prévoir des formations à leur égard, dans le respect de la Loi de principe. ZZPoursuivre l’amélioration de la coordination entre toutes les parties liées aux personnes détenues ou ex-détenues afin d’organiser au mieux tout ce qui est prévu pour leur encadrement socio-professionnel, psychologique et social. ZZPoursuivre l’amélioration des conditions dans lesquelles les services d’aide aux détenus peuvent intervenir ZZFaciliter l’intervention plus régulière dans les prisons des associations actives dans le domaine du Sport, de la Culture, des Nouvelles Technologies de la l’Information et de la Communication. ZZOrganiser la sortie de prison dès le premier jour d’entrée du détenu, afin de construire avec lui un plan de sortie et de réinsertion. ZZPrévoir également lors de sa sortie un logement, la poursuite éventuelle de sa formation professionnelle ou encore son parcours vers l’emploi. 3.4 SANS-ABRIS Le sans-abrisme combine quant à lui l’absence de logement habitable, une désaffiliation et le manque de moyens matériels pour assurer sa subsistance, suite à l’absence d’un emploi, à la perte du droit à la sécurité sociale et à la perte d’un revenu digne. La politique en matière de sans-abrisme : 1. Vise la réalisation des droits fondamentaux sociaux pour chacun. 2. Vise aussi la prévention et la lutte contre la (grande) pauvreté et l’exclusion. 3. Passe entre autres par l’agrément et le financement des centres et services d’aide aux sans-abri. Ce 1er point est de la responsabilité de toutes les autorités bruxelloises, tandis que les deux autres sont de la responsabilité de chaque Commission communautaire compétente à Bruxelles. 63 On entend par ce terme les victimes, les auteurs, l’entourage des victimes et l’entourage des acteurs. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La Région de Bruxelles-Capitale héberge actuellement trois prisons, à Forest, Berkendael et Saint-Gilles, et l’on prévoit la construction d’une nouvelle prison à Haren. 298 Cette politique doit être préventive, en renforçant l’accompagnement social après la sortie d’une institution (« aide à la jeunesse », psychiatrie, prison), en évitant l’expulsion hors du logement et en renforçant la médiation de dettes. Elle doit aussi favoriser la sortie du sans-abrisme via la mise en place de structures de logement adaptées, telles que le logement de transit, le Housing first,… Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 3.5 JEUNES La jeunesse peut être perçue sous l’angle d’un imaginaire largement négatif tel celui souvent véhiculé dans les médias. Elle peut, à l’inverse, être envisagée comme ce qui incarne les opportunités dont dispose notre société pour l’avenir. C’est pourquoi les défis de la Région de Bruxelles-Capitale, que ce soit sur un plan social, démocratique, environnemental ou économique, doivent aussi être relevés par et pour les jeunes. Cette ambition implique de répondre à deux défis majeurs, qui s’articulent de façon dynamique : XXL’amélioration des conditions de vie des jeunes. Il s’agit pour y faire face, de proposer aux jeunes générations un cadre qui leur offre à tous et avec des chances égales, les meilleures opportunités de se construire, de développer des compétences et de prendre une place de citoyen. XXLa participation des jeunes, pour leur permettre de contribuer pleinement, comme sujets, à la définition de leurs besoins et aux réponses les plus adéquates à y apporter. Cela concerne toutes les sphères dans lesquelles ils évoluent et peuvent prendre des responsabilités. Répondre à ces défis implique donc de prendre en compte les besoins spécifiques des enfants et des jeunes dans l’élaboration des politiques régionales et de disposer d’un espace où ces politiques peuvent être articulées entre elles. Cela implique également de connaître et reconnaître les initiatives participatives existantes et de s’en inspirer dans l’élaboration d’un cadre légal autour de la participation des enfants et des jeunes. 4 ne région qui se préoccupe des publics U particulièrement fragilisés 299 Une Région solidaire et plus forte, c’est une Région composée de concitoyens égaux et épanouis tant pour ce qui concerne les questions, aussi diverses soient-elles, du ressort de la cellule familiale, de l’intimité, de l’orientation sexuelle, ou encore l’insertion socio-professionnelle, notamment à la sortie de prison. Les pouvoirs publics doivent se saisir de ces inégalités, visibles ou invisibles, de ces traumatismes subis dans la sphère publique ou privée, afin de construire une société encore plus juste, d’aider chacun à se bâtir un avenir, à faire partie intégrante de la sphère publique, à être acteur d’un mieux-être commun. Pour ce faire, la Région bruxelloise doit d’une part repenser son offre de service social et sanitaire afin de garantir à tous les Bruxellois une offre de services égalitaire et en adéquation avec leurs problématiques liées à la formation, l’emploi, leur confort matériel, leur état de santé physique et mentale, leur condition sociale ou encore leur taux de natalité ou de mortalité. Ce chantier est encours via l’étude dite de programmation, mais il faudra le poursuivre et le concrétiser. D’autre part, la Région bruxelloise s’attellera à poursuivre une collaboration efficace avec tous les autres niveaux de pouvoir, qu’ils soient locaux, communautaires, régionaux ou fédéraux, afin de pouvoir faire évoluer toutes les problématiques, tant en amont qu’en aval. Par exemple, il ne s’agit pas de travailler à la médiation de dettes sans imposer des mesures légistiques aux distributeurs de droit de rétraction effectif, ou interdisant le crédit facile et les clauses abusives. Pour ce faire, les niveaux de pouvoir fédéraux, régionaux et communautaires ont construit avec la Police, la Justice et la société civile divers plans d’action dont la mise en œuvre sera poursuivie: Plan d’action national de lutte contre les violences intrafamiliales et liées à l’honneur (mariages forcés et mutilations génitales féminines), Plan d’action national de lutte contre les violences sexuelles (intra et extra familiales) Plan d’action de lutte contre l’homophobie et la transphobie, CIM (Conférence Interministérielle) de (ré)-insertion des personnes ex-détenues (en ce compris l’action de réinsertion à l’intérieur des prisons). Ces plans d’action visent des objectifs en termes : d’information (recueils de données, études, colloques, missions à l’étranger), de sensibilisation (à l’attention du grand public, des victimes et des auteurs), de formation (des professionnels de première et deuxième ligne), de législation (inscription ou renforcement des sanctions), judiciaires et policiers (application des sanctions), de soutien psycho-social des victimes, de soutien psycho-social des auteurs, d’accueil et d’hébergement des victimes. Objectifs Lutte contre les violences intra-familiales et liées à l’honneur, les violences sexuelles, l’homophobie et la transphobie: Développer un outil statistique pour ce qui concerne toutes ces violences liées à l’intime en centralisant les données des services d’accueil de première et deuxième ligne, des services policiers et judiciaires. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constat et problématique 300 Développer des outils de sensibilisation pour lutter contre ces formes de discrimination et de violences. Renforcer le pouvoir des services extérieurs spécialisés en matière d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle et encourager leurs collaborations (centres de planning familial, centres de promotion de la santé, centres psycho-médico-sociaux, centres d’accueil en milieu ouvert, services agissant contre les mariages forcés, services agissant contre les mutilations génitales féminines, …). Contrôler les outils de communication qui touchent les plus jeunes afin qu’ils ne véhiculent pas d’images Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ou d’idées préconçues contraires à l’égalité de genre ou d’orientation sexuelle. Intégrer au sein des formations de base et continuées les questions d’égalité des chances et de violences de l’intime, tant pour les professionnels de première ligne (personnel enseignant, éducateur, policier et judiciaire) que pour les professionnels de seconde ligne (services spécialisés). Travailler plus avant pour ce qui concerne les mesures légistiques, policières et judiciaires, pour une meilleure collaboration des trois parties, et un meilleur travail en aval. Développer quantitativement et qualitativement l’offre en matière d’accueil psycho-social et d’hébergement des personnes victimes et auteures de violences liées à l’intime, en pensant des services spécialisés, des services à sécurité accrue, ou encore des services multi-pôles. Prise en compte de la problématique de la prostitution La thématique de la prostitution nécessite une action commune et concertée pour développer une approche intégrale et intégrée64 en Région de Bruxelles-Capitale. La prostitution est un phénomène complexe et polymorphe qui touche à un ensemble de paradigmes et de mesures : la lutte contre la traite des êtres humains, l’industrie du sexe, la violence du système prostitutionnel, la précarité et la pauvreté, l’exercice d’une domination sur autrui résidant dans la mise en œuvre du pouvoir d’imposer un rapport sexuel contre de l’argent, l’inégalité sociétale et structurelle entre les femmes et les hommes, les agressions sexuelles, la toxicomanie, le stress traumatique, le soutien psychologique et social, la réinsertion sociale et sur le marché de l’emploi, l’éducation à la sexualité respectueuse d’autrui et à la non-marchandisation des corps, l’immigration, les primo-arrivants, la criminalité et les réseaux criminels, le blanchiment d’argent, la corruption, la clandestinité, l’accès et l’aide des victimes aux services de police et aux juridictions, le soutien socio-sanitaire et médical, le travail communautaire dans les quartiers, les prostitué(e)s mineurs d’âge, le proxénétisme,le tourisme, les règles d’urbanisme, les règlements communaux,... Une étude réalisée par la Commission communautaire commune en 2009 intitulée « Prostitution : Bruxelles en image. Outils de réflexion pour une politique intégrale de la prostitution » met en lumière les différentes facettes du phénomène de la prostitution qui toucherait quelque 5.000 prostitué(e)s à Bruxelles, dont un tiers de prostitués masculins. On y distingue les formes « publiques » – comprenant la prostitution en vitrine, dans les bars et carrés, la prostitution de rue – et les formes « privées » organisées dans des quartiers plus résidentiels via des établissements spécialisés ou via internet. On ne compte qu’un millier de prostitué(e)s dans les formes dites « publiques », la majeure partie du phénomène ayant lieu dans les formes dites « privées » en expansion dans la ville. Suivant des chiffres beaucoup plus récents d’un rapport de police exécuté au niveau fédéral, on estime à 23.000 le nombre de personnes prostituées en Belgique. Parmi celles-ci, 80 % (soit 18.500 prostituées) sont victimes de la traite et du proxénétisme ainsi que 10 % se trouveraient dans une situation d’exploitation grave. Trois aspects du système prostitutionnel se dégagent : les conditions de vie difficiles des personnes prostituées qui le plus souvent, en raison de la précarité de statut et de l’insécurité récurrente dans laquelle elles se trouvent, sont confrontées à des problématiques socio-sanitaires multiples. De ce point de vue, il est important d’améliorer le bien-être des prostitué(e) s et d’envisager leur réinsertion. 64 L’approche intégrale vise à aborder le phénomène sous tous ses aspects, dans un contexte le plus large possible. L’attention se porte tant sur la prévention que sur la répression, avec un suivi des auteurs et des victimes. L’approche intégrée est la collaboration et la coordination de tous les acteurs concernés des différents niveaux de pouvoirs en vue de parvenir à une solution commune. le plan de la criminalité, l’exploitation de la personne humaine ne peut être tolérée. La traite des êtres humains, les prostitué(e)s mineurs d’âge et le proxénétisme sont, notamment, des aspects de ce phénomène criminel polymorphe. le système prostitutionnel engendre une série de nuisances dans les quartiers sur le plan de la mobilité et du stationnement, du tapage nocturne, etc. mais également en termes d’image, et qui mobilisent notamment l’intervention des services communaux et de police et créent un sentiment d’insécurité auprès de la population. Compte tenu de ces différents aspects, et du phénomène de vases communicants entre quartiers au sein de la Région et avec l’extérieur, il est nécessaire de mener une action intégrée (Fédéral, Région, Communes, Communautés, autorités policières et judiciaires, société civile, ...) afin d’établir précisément les différents leviers utiles à une politique régionale en la matière. Actions prioritaires : XXAu sein de la Conférence interministérielle bruxelloise Santé-Social, un groupe de travail « Prostitution » présidé par le MinistrePrésident établira, avec l’aide de la cellule administrative de l’Observatoire bruxellois de la prévention et de la sécurité, un plan d’action qui définira, par une approche concertée et enrichie par tous les intervenants, les actions à mener en vue : ZZd’améliorer le bien-être et la sécurité des personnes prostituées, notamment par la réinsertion conformément à l’accord de gouvernement et en veillant à la prise en charge sociale, psychique et médicale des personnes prostituées ; ZZde lutter contre la criminalité associée au système prostitutionnel ; ZZde limiter les nuisances liées à la prostitution au sein des quartiers concernés. XXPour ce faire, quatre étapes seront envisagées : ZZL’identification des acteurs-clés en vue de leur collaboration ZZLa récolte de données et le diagnostic ZZUne mise à jour de l’étude de 2009 pour une image de Bruxelles actualisée s’impose, les données ayant été récoltées en 2007-2008. En outre, d’autres éléments sont à prendre en compte, notamment la prostitution estudiantine, le profil des clients, la relation entre absence de papier et prostitution ou encore entre précarité, inégalités structurelles et sociétales et prostitution. ZZL’identification des enjeux régionaux et des axes prioritaires En vue d’appréhender le phénomène de la prostitution par une approche intégrale et intégrée, il est nécessaire de procéder à un tour de table des différents partenaires en vue de recueillir leur vision et leur expérience des problématiques examinées et de formuler des propositions aux autorités concernées. Dans cette approche intégrale, les différents régimes juridiques mis en place en Europe à l’égard de la prostitution seront également examinés, avec une attention particulière à la Convention des Nations-Unies pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution ainsi qu’à la Convention des Nations-Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. ZZLa coordination politique au niveau régional Enfin, une réflexion sur la bonne gouvernance en matière de prostitution doit permettre la coordination des politiques autour d’objectifs précis, mesurables et évaluables. 301 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 sur Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 302 INTRODUCTION L’enseignement, bien que n’étant pas une compétence régionale, est une thématique prioritaire pour l’avenir de la Région. En effet, le rôle de l’école est essentiel à 3 titres : tout d’abord, parce que l’enseignement conditionne fortement l’émancipation personnelle des jeunes Bruxellois et leurs capacités à s’insérer professionnellement ; ensuite, parce que l’école est un des lieux privilégiés de socialisation qui contribue à l’intégration sociale des individus, et participe ainsi à la cohésion de la société urbaine ; enfin, et en relation avec ses 2 premiers points, parce que l’enseignement, dans la mesure où il est le garant de la transmission intergénérationnelle, est à la base du processus de développement économique, social et environnemental de la Région. En outre, le rôle des communes en tant que pouvoir organisateur, notamment dans l’enseignement fondamental, implique aussi la Région dans la mesure où une partie de son budget est destinée aux pouvoirs locaux. Cependant, la scolarité à Bruxelles est en grande difficulté, tant au niveau individuel (réussite scolaire des élèves, fréquentation,…) qu’au niveau des dynamiques socio-territoriales. En effet, beaucoup trop de jeunes quittent l’école sans diplôme ou avec un diplôme très peu qualifiant, soit parce qu’ils sortent prématurément du système scolaire, soit parce qu’ils acquièrent un diplôme inadapté aux exigences du marché du travail, en particulier bruxellois. L’école ne garantit donc pas à tous les jeunes Bruxellois une formation qui leur permette d’accéder à un emploi. Les facteurs qui expliquent le taux élevé de décrochage scolaire ou de jeunes infra-qualifiés ont été étudiés à plusieurs reprises : les nombreuses études réalisées sur le sujet mettent en évidence une pluralité de facteurs, à la fois socio-économiques, familiaux et socio-culturels, mais également liés au système scolaire lui-même et à la répartition spatiale (inégalitaire) des individus sur le territoire bruxellois. L’école ne remplit donc pas toujours son rôle de réduction des inégalités sociales et de promotion de l’égalité des chances. Autrement dit, le système scolaire, certes avec des situations différentes dans l’enseignement francophone et dans l’enseignement néerlandophone reproduit et renforce encore trop souvent les inégalités sociales, les disparités entre les populations d’origine étrangère et les populations autochtones, et renforce ainsi la dualisation spatiale du territoire bruxellois. L’enseignement a des conséquences directes sur de nombreux secteurs comme l’économie, l’emploi ou la vie socio-culturelle des quartiers. L’école n’est d’ailleurs pas suffisamment intégrée à son environnement socioéconomique (le monde des entreprises s’y intéresse peu et les stratégies liées à la mise à l’emploi ne font pas de liens avec la formation au sens général du terme). En matière d’emploi des jeunes, on sait que l’absence de formation linguistique est un handicap sérieux à la mise à l’emploi. La maîtrise de la deuxième langue et des notions d’anglais sont aujourd’hui les exigences de base pour la plupart des offres d’emploi. Moins de 10% des demandeurs d’emploi sont en mesure d’y répondre. Cette double exigence devrait relever les objectifs de l’enseignement obligatoire. Une approche transversale s’impose et nécessite la mobilisation d’un nombre important d’acteurs de secteurs différents qui viennent s’ajouter aux protagonistes du monde de l’éducation. De même, l’école, en tant qu’« équipement » (infrastructure), a des liens avec d’autres domaines de l’action publique, comme celui de l’aménagement des espaces publics et celui de la revitalisation urbaine. Là aussi, l’action coordonnée des acteurs apparaît nécessaire. 303 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 10 Réaffirmer le rôle de l’école comme base du développement urbain 304 Face à ce constat alarmant, la Région a mis en place une série de dispositifs complémentaires aux actions des Communautés afin de lutter contre le décrochage et l’échec scolaires, ainsi que de favoriser un accès égal à un enseignement de qualité. La Région s’engage à poursuivre son action de soutien aux filières et aux écoles en difficulté, afin d’éviter autant que possible les phénomènes de sous-qualification et de décrochage et d’atténuer les inégalités scolaires. La Région agit également pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en renforçant le lien entre l’enseignement, la mise à l’emploi et à la formation, notamment à travers les engagements pris dans le cadre du « New deal » et de l’Alliance emploi-environnement (voir Chapitre 2 Emploi). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Par ailleurs, face à la croissance actuelle de la population bruxelloise et aux prévisions démographiques des prochaines années, il est impératif de créer de nouvelles places dans les écoles. La Région s’est saisie de cette question avec force : outre la rénovation d’écoles existantes et la construction d’écoles temporaires, elle a pour ambition de mobiliser ses réserves foncières pour répondre aux besoins toujours croissants d’accueil dans les écoles. A l’horizon 2020, la Région va intensifier son action dans ce sens. La croissance démographique pose aussi le problème de la pénurie d’enseignants qui se fait de plus en plus sentir à Bruxelles. La Région peut contribuer à apporter des solutions en ce domaine via ses compétences en matière d’emploi. Dans les prochaines années, la Région doit participer à une dynamique collective autour des questions liées à l’école, et peut, à son niveau, améliorer la coordination des initiatives locales. Dans cette optique et dans le respect du cadre institutionnel, la Région entend soutenir les efforts entrepris par les Communautés et les communes pour affronter les problèmes auxquels le monde de l’éducation est aujourd’hui confronté. La Région poursuivra son engagement en vue de renforcer les écoles existantes via sa politique de planification urbaine (urbanisme, rénovation urbaine, mobilité, infrastructures, sécurité etc..) et soutiendra la création de nouvelles écoles via l’aide aux communes et les dotations aux commissions communautaires . 1Contribuer a améliorer la coordination entre les différents acteurs de l’éducation et les parties concernées par l’enseignement 305 Le secteur de l’enseignement, et plus largement celui de l’éducation, regroupe un nombre important d’acteurs. Si les Communautés et les pouvoirs organisateurs sont les acteurs centraux, les parents, les corps professionnels qui composent les écoles (les enseignants, les « centres psycho-médico-sociaux » - PMS et les « centra voor leerlingenbegeleiding » - CLB), le monde associatif et socioéconomique jouent également un rôle important. Si les Communautés et les pouvoirs organisateurs portent la responsabilité principale en matière d’enseignement, le pouvoir régional, de par ses compétences en matière d’emploi mais aussi d’organisation territoriale, a également une responsabilité importante vis-à-vis de l’enseignement offert aux Bruxellois. En outre, il existe une forte interdépendance entre les différents niveaux d’enseignement : ainsi, les problèmes qui se posent à un moment donné à un niveau de l’enseignement (maternel, primaire, secondaire, universitaire ou autres) ont des effets (immédiats ou différés) sur les autres niveaux d’enseignement. En conséquence, la coordination entre acteurs représente un enjeu crucial en vue de traiter efficacement les problématiques urgentes liées à l’organisation de l’enseignement, telles que la garantie d’une capacité d’accueil suffisante dans les écoles quel que soit le quartier, la lutte contre la dualisation sociale et territoriale du système scolaire et la qualité de l’enseignement. Objectifs Sur ces questions, les autorités bruxelloises peuvent contribuer à renforcer la concertation entre les acteurs, et en particulier, entre les Communautés, la Région et les pouvoirs organisateurs. Afin de mieux coordonner leurs actions sur le territoire bruxellois, la Région et les Communautés ont créé des « taskforces » (groupes de travail), lieux de concertation, qui ont d’ores et déjà permis de créer de nouvelles places dans les écoles. La Région souhaite poursuivre le travail au sein de ces groupes de travail. Il convient également de considérer l’ensemble du système éducatif, de la petite enfance à l’enseignement secondaire et supérieur, afin d’anticiper les impacts qui peuvent se transmettre en cascade sur les différents niveaux de l’enseignement. En effet, et à titre d’exemple, si le problème du nombre de places disponibles dans les écoles se pose aujourd’hui essentiellement dans l’enseignement maternel et primaire, il affectera dans quelques années l’enseignement secondaire. La Région peut être un acteur susceptible de stimuler les concertations intercommunautaires d’une part, inter-réseaux d’autre part, ainsi que le partage des informations disponibles relatives à l’organisation de l’enseignement sur le territoire bruxellois. Pour ce faire, la Région propose de mettre en place des « taskforces » spécifiques. Il apparaît ensuite essentiel d’assurer une articulation cohérente entre la planification scolaire et les autres politiques urbaines, telles que l’aménagement du territoire, la mobilité et le logement et les activités de temps libres. A ce titre, la Région mettra en place des « Contrats d’urbanisme scolaire ». Enfin, la Région encouragera les échanges de données statistiques et de bonnes pratiques entre les écoles de l’enseignement francophone et de l’enseignement néerlandophone bruxelloises, en vue de disposer d’une meilleure connaissance de la situation de l’offre scolaire sur le territoire bruxellois. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 306 Les actions prioritaires sont : XXimpulser et participer aux instances de concertation et de coordination entre les différents acteurs du monde éducatif et notamment, entre les Communautés, la Région et les différents pouvoirs organisateurs. Ces concertations doivent être structurelles en abordant les problèmes les plus récurrents, en particulier : ZZla production de nouvelles places dans les écoles, via la création d’un monitoring de l’offre scolaire, afin de déterminer les besoins, de cibler les lieux d’accueil possibles, de mieux coordonner et de faciliter les projets d’infrastructures scolaires ; ZZle soutien aux écoles/filières en difficulté dans les quartiers prioritaires (voir point 4) ; ZZla revalorisation du métier d’enseignant afin de faire face à la pénurie actuelle (voir Chapitre 3) ; ZZla mise à disposition des données statistiques sur la situation scolaire à Bruxelles. Dans ce cadre, la Région mettra en place une plate-forme d’échange des bonnes pratiques. XXattirer l’attention sur la nécessaire articulation entre l’action à prévoir sur les écoles et celle sur la petite enfance, afin d’anticiper en particulier les futurs problèmes au niveau de l’enseignement fondamental, de l’enseignement secondaire voire du supérieur ; XXprendre l’initiative de mettre en place des plateformes administratives (à côté des « taskforces » politiques existantes) dont serait issu un représentant régional spécialement chargé des liens avec les Communautés et les différentes fédérations des pouvoirs organisateurs (CECP, CPEONS, FELSI, SEGEC, KOCB, OVSG, scholengroep), et inciter à la mise en place de plateformes équivalentes au niveau local ; XXmettre en œuvre des « Contrats d’urbanisme scolaire », afin de considérer l’école dans son milieu urbain. Il s’agit d’une part de permettre à l’école d’être un acteur de son quartier et d’autre part que les politiques menées au niveau local prennent en compte les besoins des écoles. Cela implique de coordonner les actions sur les écoles avec celles concernant le quartier par le biais d’une coordination entre différents niveaux d’intervention, c’est-à-dire la Région, les Communautés, les autres opérateurs de la ville (communes, administrations, para-régionaux,…) et les habitants du quartier. Il s’agit d’assurer l’articulation entre la planification scolaire et les autres politiques urbaines (aménagement du territoire, mobilité, logement, rénovation urbaine…), afin que chaque aménagement d’espaces publics, chaque projet d’aménagement de nouveaux quartiers, chaque projet d’amélioration du réseau de transport public, chaque construction d’équipements sportifs ou de loisirs soient réfléchis en prenant en compte les effets induits sur les écoles, tout en se concertant avec elles. Il s’agit également de veiller à la qualité architecturale et à la cohérence des projets d’établissements scolaires construits ou rénovés avec l’aménagement du quartier dans lesquels ils sont implantés ; XXmener des études sur le domaine de l’enseignement à Bruxelles qui prennent en compte à la fois l’enseignement néerlandophone et l’enseignement francophone afin de mieux appréhender la problématique (en ce compris la nécessité de créer des bases de données communes) et organiser des échanges d’expériences dans l’objectif de mutualiser les problèmes et les solutions. L’Observatoire bruxellois de la prévention et de la sécurité pourra, par exemple, tenir ce rôle en ce qui concerne le recueil et le partage d’informations sur les questions de prévention et d’accrochage scolaire ; XXFavoriser l’ouverture en dehors des heures de classes des infrastructures scolaires de sport pour les « acteurs du temps libre » des quartiers. Pour ce faire, on veillera à encourager une collaboration structurelle entre les partenaires scolaires et les associations locales, dans le cadre de projets de type « Brede school ». 2Faire face à la pénurie d’enseignants 307 Les enseignants sont des acteurs clés du secteur éducatif et de l’enseignement. Toutefois, on note au cours des dernières années une pénurie croissante d’enseignants sur le marché du travail bruxellois qui rend de plus en plus complexe la gestion quotidienne des classes. En outre, cette pénurie d’instituteurs et de professeurs risque de s’accentuer en raison de la pyramide des âges du corps enseignant (60% ont plus de 40 ans et 29% plus de 50 ans), et du fait que le nombre de diplômés des sections pédagogiques maternelles et primaires des hautes écoles est en légère diminution ces dernières années. On doit constater en outre un déplacement en dehors du territoire régional d’enseignants qui commencent leur carrière professionnelle à Bruxelles et y acquièrent une expérience qui dès lors se perd. Objectifs Face à ce constat, le Gouvernement conjoint inter-francophone a créé, en 2011, un groupe de travail consacré à la pénurie d’enseignants. La Communauté flamande et la VGC ont également mis en place un groupe de travail. Parallèlement, la « Taskforce enseignement », rassemblant les 2 Communautés et la Région, a mis sur pied un groupe de travail spécifique à cette question. Les autorités régionales bruxelloises entendent répondre à cette problématique majeure de pénurie d’enseignants et souhaitent s’engager, en collaboration avec les Communautés, à valoriser davantage le métier d’enseignant et les métiers du secteur éducatif. Dans un premier temps, la Région souhaite faciliter la mise en commun des données issues des 2 Communautés et des 2 Commissions communautaires, afin d’améliorer la connaissance des problèmes liés à la pénurie du personnel encadrant et d’enseignants à Bruxelles. A partir de cette meilleure connaissance du contexte de pénurie d’enseignants, la Région développera des actions au niveau de l’emploi et de la formation (en collaboration avec Actiris, Bruxelles-Formation, le VDAB et le Forem) pour promouvoir le métier d’enseignant, former les demandeurs d’emploi intéressés à ce métier et préparer les futurs enseignants aux spécificités de l’enseignement en Région de Bruxelles-Capitale. La Région s’engage également à étudier les différentes modalités de revalorisation du cadre de travail des enseignants. Les actions prioritaires sont : XXfaciliter la mise en commun des données permettant d’améliorer la connaissance des problèmes liés à la pénurie du personnel encadrant et d’enseignants. Il s’agit de compléter si besoin cette connaissance en lançant une étude sur les causes de cette pénurie, afin de déterminer les mesures qui seraient susceptibles d’encourager le maintien des enseignants à Bruxelles ; créer un « groupe de travail technique » composé d’Actiris, de Bruxelles Formation, du XX VDAB, du Forem, de la COCOF et de la VGC, afin de mettre en œuvre les mesures opérationnelles à entreprendre pour concrétiser les pistes de travail tracées par le « groupe de travail politique » dédié à la question de la pénurie d’enseignants à Bruxelles (dans le cadre de la « Taskforce enseignement »). Le groupe de travail politique a déterminé les pistes d’actions suivantes : ZZen matière d’emploi : Actiris sensibilisera les chercheurs d’emploi aux possibilités de carrière dans l’enseignement, organisera un « job event » pour valoriser le métier d’enseignant, créera une cellule spécifique « enseignement » au sein d’Actiris ; ZZen matière de formation professionnelle : Bruxelles-formation, le VDAB et le Forem) permettront aux chercheurs d’emploi sans titre pédagogique de suivre une formation certificative permettant d’enseigner dans le primaire, tout en maintenant leur droits Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 308 aux allocations. Ils permettront à des demandeurs d’emploi de reprendre des études d’instituteur sous forme de formation professionnelle et organiseront des modules de formation aux filières pédagogiques ; ZZen matière de communication : il s’agit d’organiser une campagne de presse, de créer un site internet centralisé reprenant l’offre et la demande d’enseignants, d’organiser des séances d’information dans les écoles pour promouvoir les reconversions « académiques ». s’agira également de réfléchir à la manière de mieux former les enseignants aux spécificités bruxelloises. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZIl Le Groupe de travail technique travaillera en concertation avec les Communautés, pour ce qui les concernent ; XXinvestir pour améliorer l’environnement de travail (par l’aménagement d’espaces verts au sein des écoles, par la rénovation des locaux, par la mise à disposition d’espaces de convivialité pour le personnel, par une meilleure accessibilité à l’école,…) et plus largement pour améliorer l’attractivité de la ville (via les politiques de logement, les actions sur le cadre de vie, l’offre culturelle,…). Il s’agit de promouvoir non seulement le métier d’enseignant, mais aussi la qualité de vie urbaine (par l’offre culturelle, par la création de nombreux services et commerces, par l’environnement interculturel, via une meilleure mobilité des personnes,…) auprès des enseignants (voir Chapitres 12 Culture, 1 Logement, 5 Mobilité 6 Rénovation urbaine et Partie 1 Projet de ville). 3Participer a assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande scolaire a l’echelle des quartiers 309 Les Bruxellois en âge de fréquenter des établissements scolaires peuvent rencontrer des difficultés pour accéder à des écoles situées à proximité de leur domicile ou aux écoles choisies par les parents. L’offre de places disponibles dans certains quartiers de la Région ne répond en effet pas toujours à la demande. C’est principalement le cas dans les quartiers de l’ouest et du nord de la Région qui souffrent actuellement d’un manque de places important. L’enseignement primaire apparaît comme le secteur le plus déficitaire. La répartition inégale de l’offre scolaire tend à accentuer la dualisation socio-spatiale à laquelle est confrontée la Région. En outre, l’enjeu démographique auquel est confrontée la Région induit une augmentation du nombre d’enfants et renforce ainsi les besoins en matière d’équipements et de services, plus particulièrement en ce qui concerne le nombre de places dans les écoles. Selon l’augmentation projetée d’enfants en âge de fréquenter des écoles, il faudrait créer à Bruxelles plus de 28.500 places supplémentaires dans l’enseignement fondamental (de 2010 à 2020)65. Objectifs Les pouvoirs publics bruxellois entendent poursuivre et renforcer leurs politiques d’investissements dans l’offre scolaire au sein de la Région, en particulier dans les quartiers en pénurie (actuelle et future), conformément aux résultats de l’étude « écoles » menée par l’ADT et sur base des projections démographiques définies par l’IBSA. 65 Ce nombre est obtenu après soustraction des 13.500 places déjà programmées par la Région ou les Communautés. Inventaire des équipements, ADT-BRAT, 2011 (voir www.adt-ato.be). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 310 L’accessibilité aux réserves foncières doit aussi être maîtrisée afin de faciliter la mise en œuvre de projets scolaires. Le cadastre des écoles produit par l’ADT a déjà permis d’identifier une série de sites potentiels où des possibilités de création, d’extension ou de rénovation d’établissements pourraient être programmées. Cette démarche doit également être prise en compte dans le cadre des grands projets de développement immobilier. Elle doit permettre d’anticiper les besoins, de manière à ce que la Région puisse sensibiliser les Pouvoirs Organisateurs à mener une politique volontariste. La Région entend poursuivre, en collaboration avec les Communautés et les pouvoirs locaux, l’inventorisation des équipements scolaires et des terrains mobilisables en vue, d’une part, de bien cibler les besoins et les lieux à investir, d’autre part, de mieux coordonner et faciliter les projets d’infrastructures scolaires. Ce monitoring se concrétisera par un accord de Coopération entre toutes les institutions concernées. Il s’agit par ailleurs pour la Région d’assurer un accès équitable pour tous les élèves bruxellois, en privilégiant le principe de la « ville de proximité » (voir Partie 1 Projet de Ville), visant à réduire les distances parcourues par les élèves pour se rendre à l’école. L’offre de proximité passe par une stratégie globale en termes d’aménagement du territoire et de mobilité. Enfin, la Région veillera tout particulièrement à la multifonctionnalité des nouveaux bâtiments scolaires et à leur inclusion dans une dynamique de quartiers. Les actions prioritaires sont : XXdévelopper au sein de l’ADT et, lorsque celui-ci sera créé, au sein du département « Approche territoriale » du Bureau bruxellois du Plan, avec l’aide des Communautés et des Communes, un monitoring de l’offre scolaire visant à mettre à jour l’inventaire des équipements scolaires et des terrains mobilisables (mis en place d’une « veille de la situation scolaire » à Bruxelles), afin de, notamment, identifier de manière plus précise les besoins des différentes filières et des différents réseaux présents à Bruxelles ; XXinciter les Communautés à continuer à investir en Région de Bruxelles-Capitale, en particulier et si c’est possible, dans les quartiers déficitaires et dans les zones qui connaîtront un fort accroissement d’ici 2020 (cf. carte dans le point « constats et problématique »). Afin d’être plus performant et de rationaliser les dépenses, il s’agit d’également inciter les communes et les Communautés à mutualiser leurs moyens en investissant conjointement dans des ensembles scolaires complets du type des « Bredeschool », c’est-à-dire des écoles ouvertes qui intègrent leur environnement) ; XXmobiliser les terrains et les bâtiments disponibles dans les zones prioritaires, afin de créer de nouvelles écoles ou d’étendre les écoles existantes. Plus particulièrement, il faut prévoir la construction d’écoles dans les zones à urbaniser et/ou en développement (notamment, en prévoyant d’inclure la construction d’écoles lors de grands projets immobiliers), ce qui suppose d’impliquer les Communautés et l’ensemble des réseaux d’enseignement en amont des projets de développement immobilier et de les démarcher chaque fois qu’un bâtiment disponible repéré par des acteurs régionaux (dans le cadre du monitoring de l’offre scolaire) peut faire l’objet d’une ré-affection en établissement scolaire ; XXs’appuyer sur les Contrats de quartier durable pour soutenir la construction d’infrastructures annexes (salle de sport,…) en fonction des besoins du quartier concerné et veiller à une répartition optimale en tenant compte du cadastre régional du sport ( géré par l’ADT en collaboration avec la COCOF et la VGC); veiller (dans le cadre du monitoring de l’offre scolaire) à ce que les bâtiments et terrains qui préXX sentent un intérêt pour la création d’infrastructures scolaires ne soient pas réaffectés à des infrastructures dédiées à d’autres fonctions (lors de l’introduction des permis d’urbanisme) ; XXveiller à l’adaptabilité (via des espaces modulables), à la qualité urbanistique et à la multifonctionnalité des nouveaux bâtiments (qui doivent être susceptibles d’accueillir des événements parascolaires ou de quartier). 4Faire en sorte que tous les bruxellois sortent du système scolaire avec un diplôme qui facilite leur insertion socioprofessionnelle 311 Constats et problématique Bruxelles est une ville de plus en plus multiculturelle et multilingue : le français et le néerlandais ne constituent plus les seules langues usitées dans la vie de tous les jours. Ainsi, au sein de certaines écoles, de nombreux jeunes n’ont qu’une maîtrise partielle de la langue utilisée pour assurer l’enseignement, ce qui constitue souvent un obstacle à leur réussite scolaire. Même pour les jeunes qui maîtrisent une des 2 langues officielles au cours de leur cursus scolaire, leur insertion professionnelle peut parfois s’avérer compliquée du fait que les offres d’emploi requièrent souvent une exigence liée au bilinguisme (50% des offres d’emploi proposées par Actiris exigent des compétences linguistiques). Or, seulement 8,1% des demandeurs d’emploi indiquent avoir une bonne connaissance de l’autre langue nationale et un nombre de plus en plus important ne maîtrise aucune des 2 langues de manière suffisante pour prétendre à un emploi ou s’inscrire dans une formation qualifiante. Ainsi, la demande en matière d’apprentissage des langues devient un prérequis obligatoire pour (ré) insérer un nombre important des Bruxellois en recherche d’emploi (voir Chapitre 2 Emploi). Objectifs Une des priorités de la Région est que tous les Bruxellois maîtrisent au moins une des langues officielles, ce qui constitue une condition essentielle de leur insertion socioprofessionnelle et de la cohésion sociale en général. Pour ce faire, la Région entend renforcer l’apprentissage des langues nationales dans les établissements scolaires des 2 communautés linguistiques et poursuivre son soutien à la formation linguistique suivant les orientations du « Plan Langues pour les Bruxellois ». La seconde étape est la maîtrise des 2 langues officielles et de notions d’anglais pour tous les élèves, à l’issue de l’enseignement obligatoire. Cet objectif doit dès aujourd’hui être considéré comme prioritaire. Ainsi, sans remettre en cause l’organisation de l’enseignement en 2 Communautés linguistiques distinctes, la Région doit entreprendre une concertation avec les 2 Communautés, afin d’obtenir les garanties de financement et d’identité des normes d’enseignement des langues à Bruxelles. Elle encouragera par ailleurs la création des établissements scolaires qui développent des enseignements et des projets visant à promouvoir le bilinguisme. La Région entamera également une réflexion sur le rôle et le développement de la langue anglaise à Bruxelles, en relation avec la place que Bruxelles possède sur la scène internationale. En effet, dans certains secteurs et métiers (tels que l’hôtellerie ou les TIC), l’anglais s’avère être un atout très important dans la recherche d’un emploi. Les actions prioritaires sont : XXtravailler dans le cadre de la « Taskforce enseignement » sur la question de l’apprentissage des langues, afin de déterminer les actions que doivent mener les Communautés et les Commissions communautaires dans ce domaine. Il s’agira notamment de mettre en place le groupe de travail issu du « Plan Langues pour les Bruxellois » afin d’organiser les concertations inter-institutionnelles, dans le but d’assurer l’objectif du bilinguisme ; XXFaire en sorte qu’en fin d’obligation scolaire, tous les élèves soient fonctionnellement trilingues (F/N/E). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 4.1.TRAITER LE PROBLÈME DE MAÎTRISE DES LANGUES 312 4.2.LUTTER CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE ET DIMINUER LE NOMBRE DE JEUNES INFRA-QUALIFIÉS Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Le marché de l’emploi bruxellois est caractérisé par un taux de chômage élevé des jeunes de moins de 25 ans, ce qui a pour conséquence de présenter des situations de graves difficultés d’insertion socioprofessionnelle auprès de cette catégorie de la population. Une grande partie de ces jeunes, souvent en errance sociale, sortent en effet du système scolaire sans diplôme. En 2010, 16% des jeunes de 15 à 24 ans n’avaient pas terminé l’enseignement secondaire, contre 12% à l’échelle de la Belgique66. De même, le taux d’abandon scolaire prématuré (18,4%)67 est supérieur à la moyenne nationale (11,9%) et augmente par rapport à 2009 (+ 3%)68. En matière de qualification, la Région connaît une situation particulière (voir Chapitre 2 Emploi). Elle compte un nombre important de personnes qualifiées, mais compte aussi une forte proportion de personnes infraqualifiées : 32% de la population de 25 à 64 ans ne détient pas de diplôme de l’enseignement secondaire supérieur. Si l’enseignement néerlandophone n’est pas aussi affecté par ce phénomène que l’enseignement francophone, il n’échappe pas non plus complètement à cette problématique. Cette situation est d’autant plus problématique que le marché de l’emploi bruxellois est caractérisé par une forte demande de qualifications élevées. Objectifs Face à ce problème, le Gouvernement bruxellois a mis en place, dès 2000, le « Dispositif d’Accrochage Scolaire » (DAS) bruxellois qui vise à lutter contre les phénomènes de décrochage scolaire et de violence à l’école, tant dans l’enseignement fondamental que dans le secondaire, tous réseaux et rôles linguistiques confondus. Par ailleurs, à travers l’objectif « accrochage scolaire » du « Plan bruxellois pour la proximité et la prévention », la Région soutient les initiatives locales de lutte contre le décrochage scolaire (voir Chapitre 8 Sécurité). Afin de répondre à ces problématiques, il convient d’agir en amont, c’est-à-dire sur une meilleure scolarité des jeunes afin qu’ils sortent du système scolaire avec un diplôme qui leur permette de trouver un emploi à Bruxelles. D’une part, la Région doit tout mettre en œuvre pour éviter l’abandon des études et la perte de confiance dans le système scolaire, en poursuivant son engagement au travers du DAS et des « Cellules communales de prévention » (dans le cadre du « Plan de proximité et de prévention »). D’autre part, la Région doit collaborer avec les Communautés pour que le personnel des écoles soit suffisamment formé pour assurer un encadrement et un enseignement propre à valoriser le rôle de l’école aux yeux des jeunes et des familles. Dans le cadre de la poursuite du DAS et des Contrats de proximité et de prévention, il convient d’assurer l’articulation et la concertation entre la Région et les différents pouvoirs organisateurs en vue, notamment, de clarifier les rôles et de mettre en place un mode de fonctionnement prenant en compte les spécificités bruxelloises. Les actions prioritaires sont : XXrenforcer le Dispositif d’Accrochage Scolaire (DAS) bruxellois dans le strict respect des compétences régionales et améliorer son fonctionnement en simplifiant les procédures administratives, ainsi qu’en assurant une meilleure transmission de l’information vers l’ensemble des réseaux ; XXmaintenir l’objectif d’accrochage scolaire comme objectif prioritaire dans le cadre des Contrats de prévention et de proximité, dans le cadre de la politique de cohésion sociale de 66 Enquête « Forces de travail 2010 ». 67 Le « taux d’abandon scolaire prématuré » est calculé sur base de sondage : il recense les adultes entre 18 et 24 ans ayant une qualification inférieure à l’enseignement secondaire supérieur qui ne sont pas dans un programme d’enseignement ou de formation durant une période de référence de 4 semaines qui précède le sondage. 68 Enquête « Forces de travail 2010 ». XXassurer l’articulation et la coordination entre la Région et les pouvoirs organisateurs dans le cadre du DAS et des Contrats de proximité et de prévention, via une « taskforce » spécialement dédiée à la thématique du décrochage scolaire ; XXsoutenir les communes pour organiser au mieux l’offre publique d’écoles de devoirs ; XXsoutenir et contribuer au développement des dispositifs d’orientation scolaire. 4.3.MIEUX EXPLOITER/VALORISER LES FILIÈRES QUALIFIANTES ET RENFORCER LE LIEN « ENSEIGNEMENT/EMPLOI/FORMATION » Constats et problématique Bien qu’elles concentrent toujours une grande partie des effectifs scolaires bruxellois issus de l’enseignement secondaire, les filières qualifiantes rencontrent des difficultés croissantes (accès à ce type d’enseignement par « relégation », culture du redoublement, contraintes statutaires limitant les innovations en matière de gestion du personnel,…) et, de ce fait, remplissent difficilement leur mission de formation des jeunes. De plus, le lien entre l’enseignement et le monde du travail est de plus en plus complexe à établir. Objectifs Afin d‘améliorer le fonctionnement de l’enseignement qualifiant, les autorités régionales bruxelloises ont pour ambition de revaloriser ces filières qualifiantes, notamment en y attirant un public moins marqué par l’échec scolaire. Cette revalorisation doit viser à la fois les jeunes et leur famille, mais également le monde professionnel et les entreprises. En outre, il convient de préserver et de restaurer la dimension qualifiante, c’est-à-dire sa capacité à se structurer en lien avec le « monde professionnel et technologique », grâce à une plus grande implication des secteurs professionnels. Par ailleurs, la Région entend promouvoir tous les dispositifs qui renforcent les liens « enseignement/ emploi/formation », en collaboration avec les acteurs de l’emploi et de la formation (voir Chapitre 2 Emploi). Les actions prioritaires sont : XXimplanter les nouveaux établissements de l’enseignement qualifiant dans un environnement de qualité pour redonner un cadre attractif à ces filières ; XXfavoriser les liens entre les acteurs de l’enseignement technique et professionnel, les organismes en charge de la formation et de l’emploi (Actiris, Bruxelles-Formation, VDAB et Forem) et les entreprises, notamment en opérationnalisant les propositions inscrites dans le « New Deal » (voir Chapitre 2 Emploi) ; XXafin d’assurer un plus grand lien entre l’offre de l’enseignement qualifiant avec les besoins du monde de l’entreprise dans un objectif général de développement socio-économique, renforcer les missions du Conseil Economique et Social de la Région bruxelloise (CESRBC) afin qu’il puisse émettre des avis circonstanciés en matière d’enseignement. A ce titre, il s’agit de renforcer les collaborations entre le secrétariat du CESRBC, de la CCFEE69, de l’IPIEQ70 la HVOB71 et le BNCTO72 ; 69 Commission consultative Formation Emploi Enseignement. 70 Instance de Pilotage Inter-Réseaux de l’enseignement qualifiant. 71 Huis van het Onderwijs in Brussel. 72 Brussels Nederlandstalig Comité voor Tewerkstelling en Opleiding. 313 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 la COCOF, et par la poursuite de l’accompagnement des « begeleidingsteam » dans les écoles néerlandophones. Dans le cadre des Contrats de proximité et de prévention, la Région souhaite renforcer l’observation et une meilleure connaissance du phénomène de décrochage scolaire (via les médiateurs scolaires et l’Observatoire de la prévention et de la sécurité), afin de déployer des actions à la fois plus adaptées aux réalités de terrain, plus individualisées et mieux centralisées (voir Chapitre 8 Sécurité) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 314 XXpromouvoir les formations en alternance, augmenter le nombre de stages en entreprises pendant le cursus scolaire, soutenir les expériences pilotes qui permettent aux jeunes sortant de l’enseignement qualifiant d’accéder rapidement à un emploi (par exemple, en proposant des formations complémentaires et/ou intermédiaires à la sortie de l’école sur des thématiques porteuses, afin de faciliter la transition vers l’emploi) et soutenir les dispositifs d’insertion socioprofessionnelle (via les Centres de référence, les Centres de compétences, les Centres de technologies avancées,…). Il s’agit aussi d’inciter les entreprises bruxelloises et les secteurs professionnels à promouvoir les métiers techniques auprès des jeunes en âge de fréquenter l’école, et ce en collaboration avec les Communautés (voir Chapitre 2 Emploi) ; XXrenforcer le Fonds d’équipements de la Région pour l’enseignement technique et professionnel ; XXrenforcer la participation de la Région dans les différentes instances de concertation relatives à l’organisation de l’enseignement afin d’orienter le choix des filières qualifiantes à développer et à soutenir à Bruxelles ; XXveiller à une prise en charge rapide par les acteurs de la mise à l’emploi des étudiants qui sortent de l’école, qualifiés ou non. Une opération sera menée, visant prioritairement les infraqualifiés. 5Combattre la dualisation sociale et territoriale du système scolaire 315 Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur en Belgique est le troisième plus élevé en Europe après ceux de la Finlande et de la Norvège (suivant les chiffres produits par l’OCDE en 2009). Avec plus de 70.000 étudiants sur son territoire, Bruxelles est la Région la plus « diplômée » de Belgique. Par contre, la Belgique se place également en tête des systèmes scolaires les plus inégalitaires. A Bruxelles plus particulièrement, l’enseignement s’apparente moins à un moyen permettant l’ascenseur social qu’à un système de reproduction sociale, transformant les inégalités socioculturelles en inégalités scolaires. Ainsi, dans l’étude PISA de 2009, « l’écart entre les résultats scolaires des 25% d’enfants les plus «riches» et des 25% les plus «pauvres» est plus élevé en Belgique que partout ailleurs en Europe occidentale ». On retrouve le même constat lorsqu’on aborde la question des inégalités entre les jeunes d’origine belge et les jeunes étrangers ou d’origine étrangère, sans que la situation socio-économique de ces catégories de population ne puissent à elle seule expliquer ces inégalités. Enfin, la ségrégation spatiale entre les quartiers centraux et de l’ouest avec le reste de la Région se retrouve lorsqu’on analyse la question de l’enseignement au niveau spatial. En effet, le niveau d’études des populations (et leurs résultats scolaires) de ces quartiers est largement plus bas que celui du reste de la Région. Deux mécanismes apparaissent prépondérants pour expliquer la forte dualisation du système scolaire belge, et plus particulièrement bruxellois : d’une part, la sélectivité entre les différents niveaux d’éducation, qui se traduit par une hiérarchisation importante des différentes filières d’études ; d’autre part, le principe du « libre choix » de l’école laissé aux parents dès l’enseignement maternel et primaire, qui vient renforcer une certaine ségrégation par la mise en concurrence des écoles entre elles. Les règles d’inscription sont l’un des outils d’une plus grande mixité sociale. En outre, l’existence de régimes linguistiques et de réseaux distincts renforce la concurrence par un éclatement important de l’offre. Objectifs La lutte contre la dualisation sociale et territoriale de la ville est l’objectif central de toutes les politiques régionales : les politiques du logement, de l’emploi, de l’économie, de l’aménagement du territoire, de la mobilité… œuvrent en effet dans ce sens. Plus spécifiquement concernant l’enseignement, la Région, malgré ses pouvoirs limités dans ce domaine, développe, en partenariat avec les communes, un travail « palliatif » de soutien aux élèves et aux écoles en difficultés à travers plusieurs dispositifs : les Contrats de quartiers durables, les Contrats de prévention et de sécurité et le Dispositif d’accrochage scolaire (DAS). La Région souhaite poursuivre cette politique et plaide pour une réforme structurelle de l’organisation du système scolaire à Bruxelles. La Région entend favoriser la mixité sociale dans les écoles, notamment en agissant en faveur d’une plus grande mixité sociale dans les quartiers (par des actions sur l’habitat et le cadre de vie). Par ailleurs, la Région soutient la revalorisation des écoles situées dans des quartiers plus « défavorisés » et les segments dévalorisés de l’enseignement (avant tout les filières techniques et professionnelles). Cela signifie que la Région doit veiller à ce que la qualité de l’enseignement soit assurée, quels que soient les écoles, les filières et les quartiers considérés. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 316 Les actions prioritaires sont : XXfavoriser la mixité sociale dans le domaine résidentiel, via les politiques du logement et des actions sur le cadre de vie ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXpromouvoir les formations techniques et professionnelles (cf. point 4) ; XXconformément à l’urgence et aux priorités politiques, soutenir les établissements qui se situent dans les quartiers prioritaires via les politiques de rénovation urbaine (via le soutien aux activités socioculturelles impliquant les écoles, la rénovation des bâtiments, l’aménagement et la sécurisation des abords des écoles,…), de manière coordonnée et complémentaire aux initiatives communautaires déjà existantes (encadrement différencié, écoles ouvertes, enseignement inclusif, politique de « préférence », politique d’inscription, écoles des devoirs,…) et aux projets pédagogiques des établissements (voir point 1 : « Contrats d’urbanisme scolaire ») ; XXmieux intégrer les écoles dans les quartiers pour en faire des équipements structurants, notamment en mettant certains espaces scolaires à disposition de la population du quartier pour un usage inhérent aux loisirs (salle de spectacle, salle de sport, cours de récréation,…) et en soutenant les initiatives des communes comme les « Bredeschool » ; XXsoutenir les initiatives qui impliquent les parents dans le projet scolaire de leur enfant, et ce afin de réduire les inégalités liés à l’accès à l’information et aux réseaux professionnels ; XXencourager la prise en compte des dimensions régionales dans la production de données sur l’enseignement grâce à une collaboration renforcée entre l’IBSA et le Service statistique de la Communauté française (ETNIC), le Vlaams Ministerie van Onderwijs en Vorming, le Departement Onderwijs en Vorming et la VGC Onderwijsadministratie. INTRODUCTION Depuis l’adoption d’une législation patrimoniale régionale spécifique en 1993, la notion de patrimoine a largement évolué. Elle s’est diversifiée et même étendue. Il est aujourd’hui admis que la ville dans son ensemble est un patrimoine en soi qui mérite une attention particulière. La notion de patrimoine ne doit donc pas se réduire aux éléments classés (Unesco ou patrimoine monumental), mais doit considérer tout élément de la ville comme « témoin d’une époque », en ce compris le patrimoine culturel et immatériel. Il s’agit maintenant de faire évoluer les outils de gestion de notre patrimoine en fonction de cette vision globale du patrimoine afin d’atteindre une réelle politique de conservation intégrée. Accepter une vision globale du patrimoine signifie de prendre en considération le patrimoine urbain nonprotégé dans tous les quartiers et de sensibiliser la population à ces enjeux. Il s’agit également de porter la même attention en matière de protection légale, mais aussi d’entretien et d’embellissement, à tous les quartiers afin de lutter contre la dualisation de la ville. Pour cela, l’inventaire global du patrimoine bâti pourra aider à prendre connaissance des richesses de chaque quartier, comprendre leur développement, leur histoire, nourrir les réflexions et prises de décisions concernant les aménagements futurs. Parallèlement à ses fonctions culturelles intrinsèques, le patrimoine se révèle être un formidable levier socio-économique. En effet, la conservation et la restauration des bâtiments à valeur patrimoniale (classés ou non) engendrent une activité économique liée aux domaines des travaux publics, de l’artisanat, des technologies, de la formation, du tourisme,… Bien géré, le patrimoine est un facteur de croissance endogène et offre une plus-value certaine pour le développement de la Région. En termes d’image et d’attractivité de la ville, la restauration et la réaffectation de grands bâtiments (protégés ou non) a permis la revitalisation ou la création d’icônes régionales fortes telles le centre d’art contemporain Wiels, l’INR place Flagey, le complexe du Palais de Charles Quint place Royale, l’Atomium ou encore l’église Notre-Dame de Laeken. Au-delà de ces bâtiments iconiques, l’ensemble de la qualité patrimoniale de la Région, y compris ses parcs, contribue à son attractivité tant touristique que résidentielle, économique et culturelle. C’est pourquoi le patrimoine doit être davantage valorisé comme un élément central de la qualité de vie et de l’image internationale de la ville, et ce grâce une meilleure intégration dans les politiques relatives au tourisme, à l’aménagement du territoire, à l’environnement et à l’espace public. Ainsi, par ses aspects culturel, esthétique, social, économique, environnemental, le patrimoine participe de près ou de loin à relever les défis de la Région : en effet, le patrimoine représente un enjeu culturel et identitaire déterminant, un levier économique fort et un garant de la cohésion sociale. Ces particularités offrent l’occasion de mettre en œuvre à Bruxelles une réflexion avancée et dynamique en matière de conservation, d’intégration et de mise en valeur du patrimoine. Enfin, il existe une certaine tension entre la volonté de préserver le patrimoine et la volonté d’encourager la transformation et le développement de la ville pour en assurer sa durabilité. Dans ce contexte, la politique patrimoniale doit prendre en considération l’évolution permanente de la ville et sa nécessaire adaptation aux enjeux sociétaux et aux besoins de ses habitants. Ainsi, les actions de conservation et de valorisation du patrimoine doivent s’articuler avec les exigences actuelles du développement durable. Le patrimoine n’est pas seulement une question de conservation, mais est aussi une question de production. 317 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 11 Le patrimoine, le rayonnement d’une identité urbaine 318 Inversement, les politiques actuelles de développement urbain ont tout intérêt à tirer parti des richesses du patrimoine existant (notamment pour répondre aux exigences de rationalisation de l’usage des ressources ou de densification). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Le patrimoine n’est pas seulement une question de conservation, mais est aussi une question de production : cela implique que la Région doit aussi tendre à créer ce qui sera le patrimoine de demain. Cette production de patrimoine ira de pair avec le fait d’encourager la qualité architecturale et l’innovation dans une Région ou l’architecture contemporaine apparaît souvent comme le parent pauvre. Enfin, il convient d’améliorer la préservation du patrimoine culturel et immatériel. Il y aurait intérêt à ce que la Région puisse entreprendre, en concertation avec les Communautés, les actions requises par la préservation du patrimoine culturel et immatériel intimement lié à l’identité régionale. 1Soutenir et mettre en lien les différents métiers du patrimoine, de la connaissance à la mise en œuvre 319 La protection, la restauration et la valorisation du patrimoine bruxellois passent avant tout par une bonne connaissance du bâti, de son histoire, des ensembles architecturaux, des continuités et des ruptures que connaît l’espace urbain. La connaissance du patrimoine s’appuie d’une part sur le répertoire des biens classés (également appelé « registre du patrimoine protégé ») et d’autre part sur différents inventaires, dont l’« Inventaire scientifique du patrimoine architectural » qui recense le bâti ayant une valeur patrimoniale. D’autres inventaires thématiques portent sur les arbres remarquables, le patrimoine archéologique ou les orgues. La Direction des « Monuments et Sites » (DMS) effectue également un travail de centralisation des données et des études à travers le développement de son centre de documentation et la mise en place d’une base de données commune à différentes institutions (DMS/ULB/Union européenne via le programme Carrare). Afin de diffuser la connaissance rassemblée et de sensibiliser les professionnels et les citoyens aux questions patrimoniales, la DMS produit des supports d’information (expositions, publications, panneaux d’information, journées pédagogiques,…), crée des partenariats (musées royaux, Réseau Art Nouveau, programmes européens type Carrare ou Septentrion,…) et organise des événements (Journées du Patrimoine,…). Ces activités restent encore assez limitées faute de moyens humains et financiers. Au-delà de la connaissance du patrimoine, sa conservation et sa protection ne peut s’effectuer sans une requalification des métiers manuels, techniques et artisanaux nécessaires aux activités d’entretien et de restauration. Le domaine du patrimoine constitue un gisement d’emplois (restauration, réaffectation, entretien du patrimoine classé ou non classé, des sites et jardins). En effet, ces interventions nécessitent le recours à de nombreux corps de métiers spécialisés. Face au problème de la sous-qualification à Bruxelles et par conséquent à la demande importante de qualification, les formations aux métiers du patrimoine représentent une opportunité. L’aspect valorisant d’un travail spécialisé peut attirer les jeunes à condition d’investir dans la sensibilisation au patrimoine et à ses métiers. Le patrimoine améliore aussi l’image du secteur de la construction en participant à la requalification de ses métiers. A cet égard, en 2011, la Région s’est engagée dans la mise en œuvre du « New Deal » (Pacte de Croissance Urbaine Durable – voir Chapitre 2 Emploi), dont un des axes du chapitre consacré au développement international concerne les « métiers du patrimoine ». Concernant ces métiers, l’enjeu est double : il s’agit d’un côté de répondre au besoin d’une main d’œuvre spécialisée en matière d’entretien et de restauration dans un souci de conservation et d’économie des ressources, et en même temps de répondre à la nécessité de la préservation du savoir-faire lié aux techniques anciennes. L’intervention sur le bâti ancien nécessite une connaissance spécifique et un savoir-faire, d’où l’importance du lien à créer entre les activités de la connaissance (et de ses professionnels, c’est-à-dire les historiens de l’art, les archéologues, les architectes,…) et les travaux de mise en œuvre, notamment les différents corps d’artisans (voir Chapitre 2 Emploi). Par ailleurs, l’enjeu de l’équilibre entre la conservation du patrimoine et l’amélioration des performances énergétiques implique une sensibilisation particulière des acteurs des métiers de l’un et l’autre secteur. Objectifs Soutenir le travail de centralisation et de recueil de la connaissance réalisé par la Direction des Monuments et Sites. Améliorer les interactions entre administrations publiques compétentes, afin de développer les dispositifs de sensibilisation et de communication sur les enjeux du patrimoine auprès des particuliers, mais aussi auprès des professionnels. Requalifier les métiers du patrimoine dans le cadre du « New Deal » (voir Chapitre 2 Emploi). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 320 Les actions prioritaires sont : XXpoursuivre les inventaires du patrimoine (bâti, archéologique, vert, thématiques,…) et veiller à une couverture régionale complète dans un délai rapproché pour alimenter la connaissance du terrain et éclairer les choix d’aménagements territoriaux, notamment en termes de densification ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXaméliorer les interactions entre les services régionaux et communaux, afin de favoriser une utilisation homogène et optimale des inventaires ; XXencourager, valoriser et mieux diffuser les études académiques en relation avec les questions de patrimoine (histoire de l’art, histoire, architecture, gestion culturelle,…), notamment via Innoviris ou le soutien d’une cellule de recherche au sein d’une université bruxelloise ; XXdévelopper un Centre régional sur la pédagogie du patrimoine bruxellois au sein de l’administration (DMS). Ce centre, amplifiera l’action de l’actuel service « sensibilisation » de la DMS, et aurait pour mission d’assurer le volet « sensibilisation au patrimoine »: il serait en charge des publications, des grandes manifestations du type « Journées du Patrimoine », de la formation des animateurs du patrimoine (guides,…) et de l’animation d’une plateforme d’échanges et de formation pour les asbl qui développent des activités pédagogiques sur le patrimoine ; XXorganiser des formations sur les enjeux du patrimoine à destination du secteur public, notamment des personnes responsables de la gestion des bâtiments et des espaces ; XXdévelopper une section dédiée aux métiers du patrimoine (et donc de l’artisanat) au sein du Centre de référence professionnelle « Construction », en collaboration avec les institutions communautaires et les partenaires sociaux. Une attention toute particulière sera portée à la sensibilisation des candidats aux métiers tant du secteur de l’amélioration des performances énergétiques que de la restauration du patrimoine sur les enjeux de l’équilibre à trouver entre ces 2 objectifs ; XXsoutenir la formation aux métiers du patrimoine au niveau tant universitaire (historiens de l’art, historiens, architectes,…) que non universitaire (spécialisation dans la rénovation du bâti, redécouverte de certains « savoir-faire » et artisanat) ; XXpoursuivre une collaboration active avec l’IRPA. 2Adapter les outils de gestion du patrimoine à une conception étendue du patrimoine 321 Le classement est le dispositif de protection du patrimoine le plus connu et le plus institutionnalisé. A Bruxelles, le nombre de biens protégés a augmenté de manière importante : de près de 300 biens en 1993 à plus de 3.500 bâtiments aujourd’hui, ce qui représente environ 1,5% du bâti régional. L’éventail des types de biens pris en compte s’est élargi tant en matière de types de biens considérés (maison individuelle, logements sociaux, ouvrages d’art, infrastructures sportives, patrimoine funéraire petits éléments de décors urbains,…) qu’en matière de périodes couvertes (jusqu’aux années 1970). Les mesures de protection concernent à présent toutes les périodes, du néolithique aux années 1970. En matière de sites, l’essentiel est aujourd’hui protégé. La campagne d’inventaire des arbres a, quant à elle, débouché à l’inscription sur la liste de sauvegarde d’une centaine d’arbres particulièrement remarquables. Par ailleurs, la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui compte la Grand Place depuis 1998, s’est enrichie en 2000 des « Habitations majeures de l’architecte Victor Horta », et en 2009 du Palais Stoclet. Ces inscriptions ont non seulement eu un impact en matière de tourisme, mais également de gestion urbanistique, puisque l’UNESCO exige de mettre en place un suivi strict tant des biens eux-mêmes par le biais d’un plan de gestion, mais aussi des zones-tampon qui les entourent (contrôle aux abords des biens inscrits). Souvent non monumental, c’est la diversité du patrimoine bruxellois qui lui donne un intérêt particulier. Si certaines périodes et certains styles sont particulièrement valorisés (l’éclectisme, l’Art nouveau,...), d’autres méritent de l’être plus. Par exemple, Bruxelles possède un patrimoine des années 30 et des années d’aprèsguerre encore peu reconnu. La Région possède également un patrimoine vert de grande qualité, comme la Forêt de Soignes ou les grands parcs qui ont un impact tant sur la physionomie de la ville que sur sa convivialité. Ces différents types de patrimoine constituent un atout certain pour Bruxelles au niveau de son attractivité économique et touristique, mais aussi de sa qualité de vie. Grâce à l’achèvement de l’atlas archéologique régional et à l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions en matière d’organisation des fouilles, une politique d’archéologie préventive intégrée au développement urbanistique s’est mise en place, qui inclut notamment la généralisation de clauses archéologiques dans les permis d’urbanisme délivrés dans les zones à haut potentiel archéologique (transposition de la Convention de La Valette de 1992). Objectifs La Région doit soutenir une conception élargie du « patrimoine » telle que le reconnaissent à présent les instances européennes et internationales. Pour réaliser cette approche intégrale, il est nécessaire prendre également en compte le patrimoine culturel et immatériel dans la politique patrimoniale, comme le recommande la convention de Faro73. Cela signifie que la Région doit veiller à prendre en considération dans ses politiques urbaines non seulement le patrimoine classé, mais aussi les autres éléments ayant une valeur patrimoniale reconnue (notamment par les inventaires) quelle que soit la période architecturale ou urbanistique concernée. Cela signifie également que la Région doit considérer le patrimoine bâti dans son environnement direct (intérieur d’îlots, alentours,…), qui fait partie intégrante de la valeur patrimoniale du bien et du paysage urbain. En conséquence, la Région bruxelloise doit adapter ses outils de gestion du patrimoine en fonction de ces nouvelles approches ou considérations. Il convient également d’améliorer les mécanismes qui permettent une approche cohérente entre la gestion patrimoniale et urbanistique. 73 Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société. Faro 2005 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 322 Ainsi, la première priorité est de développer et d’étoffer les outils de type réglementaire, mais aussi informatif et d’assistance technique, afin de favoriser l’entretien et la restauration du patrimoine, y compris des biens non-classés. Il s’agit aussi d’encourager la restauration et la conservation des intérieurs de bâtiments lorsqu’ils présentent un intérêt particulier. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Cette attention aux biens non-classés vient en complément des outils plus classiques de conservation du patrimoine classé qu’il convient également d’améliorer. Les actions prioritaires sont : adapter les outils de type règlementaire à une approche élargie du patrimoine : XXidentifier, grâce à l’inventaire du bâti les zones à haute valeur patrimoniale : il s’agit de quartiers cohérents dont l’aspect patrimonial constitue l’identité ; XXmettre en place un mécanisme de gestion de type « secteur sauvegardé » pour les zones à haute valeur patrimoniale. Ce nouvel outil de gestion s’appuie sur des données sur le contexte historique et patrimonial des quartiers concernés, des recommandations quant au respect des éléments stylistiques, typologiques et architecturaux des immeubles faisant partie de ces zones, ainsi que des espaces urbains participant à leur cohérence. Ce mécanisme de gestion devra être plus souple et plus pertinent que les mesures de protection individuelle des bâtiments (classement ou sauvegarde) et plus spécifique que les règlements zonés qui, par essence, ne comprennent pas de prescriptions conservatoires. Des avenues et quartiers particulièrement « cohérents » (tels que l’avenue Coghen, l’avenue Molière, ou encore l’avenue Louis Bertrand) pourraient ainsi bénéficier de ces nouveaux outils de conservation intégrés ; XXaméliorer la prise en compte du patrimoine et notamment des « zones à haute valeur patrimoniale » au niveau des PPAS : meilleure connaissance de la situation existante, élargissement des prescriptions dans le sens d’une meilleure prise en compte de la valeur patrimoniale d’un site, principalement à travers les prescriptions portant sur les affectations des immeubles ; étoffer les outils de type informatif et d’assistance technique : XXencourager, par la sensibilisation, la conservation et la restauration des intérieurs des bâtiments notamment quand seules les façades sont classées ; XXapporter une assistance technique et un accompagnement aux personnes privées pour les conseiller et les aider à restaurer les bâtiments non classés (mais à valeur patrimoniale) qu’ils occupent, sans imposer de contraintes règlementaires pour autant. Pour concrétiser cette assistance et cet accompagnement, il s’agit de former une équipe de « conseillers patrimoniaux » travaillant en relation avec la DMS ; XXsensibiliser et former davantage les entrepreneurs et les syndics aux enjeux et aux techniques de restauration du patrimoine, et assurer une meilleure diffusion des répertoires indiquant les professionnels particulièrement compétents dans ce domaine ; XXassurer une cohérence entre les mesures d’aide à la rénovation (dans le cadre des dispositifs de rénovation urbaine et de primes), les mesures d’amélioration de la PEB et les exigences en matière de conservation du patrimoine, en prenant en compte le fait que les matériaux anciens et les techniques traditionnelles de restauration contribuent également à l’objectif de durabilité (voir Chapitre 4 Environnement) ; améliorer les outils de gestion pour les biens classés : stimuler d’abord l’entretien, et si besoin la restauration, des biens classés grâce à : XXla mise en place d’une cellule de maintenance du patrimoine protégé (qui établira un état des lieux de référence du bâti, qui mènera des études spécifiques pour mieux orienter les interventions, et qui engagera le propriétaire et l’administration dans une sorte de contrat de gestion) ; XXla révision de la politique de subventionnement des « travaux aux biens classés », en privilégiant l’entretien des biens ; 323 XXla rédaction d’un « vademecum de l’entretien d’un bien classé » à l’attention des propriétaires (publics ou privés) ; les zones de protection des biens classés. Comme les biens classés avant 1993 n’en bénéficient pas, il faut établir des zones de protection autour de certains d’entre eux. D’autre part, les zones délimitées autour des biens classés depuis 1993 se recouvrent régulièrement (par exemple, dans le centre ville) et ne présentent pas toutes la cohérence requise. XXencourager la réalisation de règlements zonés pour les Zones d’intérêt culturel, historique, esthétique ou d’embellissement (ZICHEE). Le RRU, par son caractère général, est en effet peu adapté aux spécificités des différents tissus urbains qui composent la ville ; XXgénéraliser la réalisation de plans de gestion patrimoniaux pour les sites et les grands ensembles protégés (comme par exemple pour les cités-jardins), afin d’y garantir une certaine cohérence. XXÉlaborer une stratégie de protection spécifique permettant la mise en valeur du patrimoine d’après-guerre (architecture, urbanisme, design des années 50 aux années 2000). Ce patrimoine, encore controversé faute du recul historique suffisant, comporte de nombreux éléments intéressants auquel il convient d’être attentif, notamment dans le cadre des remises à jour d’immeubles des années 50-60-70 fonctionnellement obsolètes. Il ne faudrait pas que l’absence de reconnaissance de cette architecture spécifique engendre des pertes patrimoniales irrémédiables. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 rationaliser 324 3Valoriser le patrimoine bruxellois dans son environnement urbain pour en faire un vecteur d’identité et d’attractivité Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique La valorisation du patrimoine constitue une opportunité pour promouvoir l’image de Bruxelles aux niveaux national et international. Posséder un environnement attrayant contribue à l’attachement des individus à leur ville, ainsi qu’à l’attractivité vis-à-vis des touristes comme de potentiels nouveaux habitants. En effet, l’intérêt du public pour le patrimoine est incontestable. Le succès rencontré par les actions de valorisation telles que les « Journées du Patrimoine » et la « Biennale Art nouveau et Art Déco » en est la preuve. Il est encourageant de voir que l’investissement des pouvoirs publics dans la conservation du patrimoine bruxellois depuis ces 20 dernières années porte ses fruits en termes d’amélioration de l’image de Bruxelles, d’attractivité touristique et de valorisation de l’action publique. Des initiatives telles que le Réseau Art nouveau ou le projet Septentrion (« de la ville forte à la ville durable ») s’inscrivent aussi dans cette logique de valoriser le patrimoine bruxellois au niveau européen. Cependant, le potentiel de valorisation du patrimoine bruxellois, et notamment celui de l’Art nouveau et de son influence, mériterait d’être développé : l’éclatement des collections et la différence de statuts des lieux limitent la lisibilité de ce mouvement de valorisation, qui a cependant fortement marqué la Région. Par ailleurs, l’entrée en vigueur de la Convention de Florence, qui reconnaît la valeur patrimoniale des paysages, marque également une nouvelle étape dans la politique patrimoniale de la Région. Elle entend en effet mettre en valeur ses espaces verts en les mettant en lien avec le patrimoine bâti, et ce pour leur qualité paysagère intrinsèque (en plus des qualités environnementales et sociales habituellement reconnues). Objectifs Il convient de poursuivre tous les efforts entrepris pour continuer à faire évoluer positivement l’image de Bruxelles et renforcer le rôle du patrimoine bruxellois en tant que facteur de développement touristique, culturel et socio-économique. S’il faut pour cela s’appuyer sur les outils existants comme la liste de l’Unesco ou la protection légale, il s’agit également d’entreprendre des actions de promotion touristique plus spécifiques (dans le cadre de la future régionalisation de la compétence « tourisme »), notamment autour de l’Art nouveau, ce qui impliquera une plus grande collaboration entre la DMS et Visit Brussels. Bruxelles doit, dans cette perspective, se doter d’un Centre d’interprétation de l’Art nouveau, permettant de centraliser la diffusion des connaissances relatives au patrimoine « Art nouveau », de manière à présenter comme un tout les réalisations de cette époque disséminées dans la ville. Il convient également de mieux valoriser le patrimoine du 20ème siècle. De manière générale, il s’agit d’anticiper la régionalisation de la compétence « tourisme » en intégrant dès le départ le patrimoine dans la réflexion touristique et inversement. De plus, la valorisation du patrimoine doit passer par celle de l’environnement qui entoure le patrimoine bâti, mais aussi par la valorisation des espaces publics en tant que tels quand il s’agit d’espaces dont la cohérence, la qualité et le rôle dans la structuration de la ville sont reconnus. Ainsi, les grands axes structurants (boulevards urbains, chaussées, grandes avenues,…) constituent des pôles d’intérêt régional auxquels il faut donner une nouvelle valeur qualitative par une attention particulière apportée aux interventions contemporaines en lien avec la topographie et l’histoire de ces lieux. Dans la même logique, l’entretien, la restauration et le bon usage des grands sites classés doit se penser dans le respect de leurs caractéristiques paysagères et historiques, participant à ce titre à l’attractivité de la Région. 325 Il est également important d’encourager la production architecturale contemporaine de qualité, y compris lorsque celle-ci côtoie le patrimoine ancien. Une production architecturale de qualitéi formera le patrimoine de demain et constitue, d’ores et déjà, un atout en matière d’attractivité. Les actions prioritaires sont : entreprendre des actions de promotion touristique spécifiques : XXdévelopper et renforcer la collaboration entre la Région (DMS) et Visit Brussels ; XXmettre en place une labellisation des guides-conférenciers régionaux ; XXaméliorer la signalisation des bâtiments classés ou à haute valeur patrimoniale ; XXdévelopper une plus grande et meilleure visibilité du patrimoine bruxellois dans les grands guides touristiques (via des collaborations avec les éditeurs) et accentuer l’information et la communication sur le patrimoine bruxellois au niveau international ; XXdévelopper la valorisation du patrimoine « Art nouveau », en réalisant notamment le Centre d’interprétation de l’Art nouveau autour de la mise en valeur de la façade Aubecq, mais aussi en renforçant le soutien financier aux événements et lieux déjà existants (Musée Horta, Biennale Art Nouveau et Art déco,…), ainsi qu’en sollicitant le Réseau Art nouveau pour améliorer la communication sur ce sujet à l’étranger ; XXencourager et aider les propriétaires de biens classés à ouvrir leurs biens au public, via les incitants fiscaux existants (exonération du précompte immobilier et déduction des investissements d’entretien pour les bâtiments classés dès lors qu’ils sont accessibles au public) et la augmentation des taux de subvention en cas de conclusion par le propriétaire d’une convention d’accessibilité ; XXEtudier la mise en œuvre de la possibilité de legs à la Région prévue par le CoBAT, via la création d’une Fondation publique ; XXvaloriser le patrimoine sous toutes ses formes (patrimoine vert, espace public, petit patrimoine, monuments classés ou non,…) et son environnement urbain proche ; XXpoursuivre la protection légale des biens emblématiques de Bruxelles en via des mesures spécifiques de protection et conservation visant la maîtrise de l’aspect de ces bâtiments iconiques qui forment l’image et l’identité de Bruxelles ; XXvaloriser la Forêt de Soignes en tant que patrimoine régional d’envergure internationale ; XXObtenir du fédéral d’être associé à une réflexion approfondie sur l’avenir du Palais de justice et sa place dans le paysage urbain bruxellois. La Région est favorable au maintien de l’affectation principale du Palais à ses fonctions judiciaires. Les affectations complémentaires localisées le cas échéant dans le socle de l’édifice seront étudiées en privilégiant les fonctions culturelles et récréatives. Une affectation commerciale ne peut entrer en concurrence avec les activités commerciales existantes et les développements déjà en cours dans le haut de la ville ; XXencourager la conservation des éléments et des matériaux existants lors des projets de réaménagement des espaces publics, sans pour autant entretenir une vision passéiste de l’aménagement urbain; XXmettre en valeur les monuments et les points d’ancrage de la vie civique (les écoles, les hôtels de ville, les équipements,…) ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Enfin, les mesures de rénovation du « petit patrimoine » doivent être poursuivies, afin d’encourager les habitants à mener ce type de travaux, et ainsi contribuer à l’attractivité touristique et résidentielle. 326 XXpoursuivre et renforcer la politique de soutien à la restauration du petit patrimoine ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXaméliorer le confort des piétons et l’accessibilité en transport public et en modes actifs des éléments majeurs du patrimoine : qualité de l’espace public, localisation des arrêts de transport public, création éventuelle de zones piétonnes,… 4Concilier respect du patrimoine et densification du bâti existant 327 Le patrimoine bruxellois offre un potentiel de réaffectation en logements ou en équipements collectifs qui apportent une réelle plus-value à des nouveaux projets. Le patrimoine industriel, par exemple, est particulièrement attractif dans sa reconversion en logements ou en équipements collectifs. La question de l’essor démographique n’a pas été prise en compte par les politiques patrimoniales développées jusqu’à ce jour. Néanmoins, la problématique actuelle de la croissance de la population, dans la mesure où elle implique une augmentation de la demande de logements, comporte un enjeu patrimonial important, notamment lorsqu’il est question de la densification du bâti existant. La question est ici d’évaluer comment le tissu urbain peut absorber cette évolution sans pour autant être dénaturé. Une bonne connaissance du bâti architectural et du tissu ancien de la ville est nécessaire pour éclairer les choix à opérer en termes de densification (voir Partie 1 Projet de ville). En ce sens, tant les études sur l’histoire du développement de la ville, l’inventaire du patrimoine ou encore les recherches archéologiques peuvent éclairer les autorités régionales sur le potentiel des interventions nécessaires pour absorber l’essor démographique. Objectifs Les nouvelles politiques de création de logements et d’équipements collectifs porteront une attention spécifique à une série de recommandations pour tendre à l’équilibre entre la densification de la ville et la conservation de son patrimoine (que ce soit à l’échelle de la maison individuelle ou de la trame urbaine) : la réaffectation du patrimoine existant doit tenir compte de la diversité et de la richesse du bâti et de ses caractéristiques d’origine, tout en répondant aux besoins actuels ; la densification du bâti dans l’objectif de créer du logement ne doit pas entraîner automatiquement un développement anarchique des gabarits qui nuira à la cohérence visuelle, à la qualité d’ensemble et au bien-être dans les quartiers ; la densification des habitations existantes devra prendre en compte les qualités intrinsèques des bâtiments. Les interventions devront être évaluées en fonction de cette connaissance préalable afin de ne pas induire de problèmes au maintien du bâtiment à long terme ; la mixité fonctionnelle des éléments de patrimoine sera développée, en particulier afin de concilier le commerce et l’habitat ; la densification allant de pair avec des besoins accrus en termes de services et d’équipements publics, une place particulière doit être faite aux nécessaires implantations d’équipements collectifs. La réutilisation du patrimoine, dont les typologies sont parfois atypiques, sera réfléchie également dans ce sens. Actions prioritaires : XXidentifier préalablement l’existence et l’intérêt d’un patrimoine à réaffecter dans le cadre de la lutte contre les chancres. La réhabilitation de ces chancres se fera avec une vision de développement durable qui consiste à penser, d’une part, à l’intégration, à long terme, de la nouvelle fonction dans le quartier et, d’autre part, à penser à la valorisation des avantages que la réhabilitation des chancres apporte au développement régional (suivant la formule : « une école en ruine est d’abord une école, pas une ruine ») ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 328 XXen fonction des projets et des nécessités de densification, privilégier, la densification de la première couronne, en veillant à maintenir un équilibre entre les densités sur ces territoires et préserver, autant que possible, les intérieurs d’îlots plantés comme une des principales caractéristiques du tissu urbain bruxellois ; XXparmi les différentes formes de densification possibles, privilégier celle sur le bâti existant par augmentation de gabarit dans les zones résidentielles et mixtes édifiées en couronnes continues pendant les années 1945-1975 Différents quartiers représentent un potentiel important : voiries larges, constructions de bonne qualité (maçonnerie avec vide ventilé, dont on peut assez aisément améliorer l’isolation) qui peuvent supporter une augmentation des gabarits dans le respect des qualités architecturales et urbanistiques des immeubles concernés ; XXrequalifier des espaces et des bâtiments oubliés dans une fonction similaire ou différente selon les usages (comme l’Aegidium à Saint-Gilles, le Résidence Palace, le Théâtre des Variétés, le Marivaux,…), c’est-à-dire tenir compte et tirer profit des spécificités du bâti ancien lors de l’implantation d’une nouvelle activité dans le but final de « faire revivre » le bâtiment ; XXveiller à développer des techniques et des mises en œuvre de performance énergétique des bâtiments compatibles avec leurs caractéristiques patrimoniales. INTRODUCTION Depuis « Bruxelles 2000 - Ville européenne de la Culture », les projets culturels se sont fortement affirmés sur le territoire régional : une dynamique importante, d’une qualité indéniable, s’est instaurée dans notre Région qui, ces 10 dernières années, a vu se multiplier les initiatives culturelles. Celles-ci ont souvent été menées par différents réseaux d’acteurs, ce qui a amorcé un processus de mutualisation des pratiques novatrices en contribuant au rayonnement régional et international de la Région. Face aux défis que la Région doit relever, la culture constitue un levier de développement important à plusieurs niveaux, elle doit cependant d’abord être envisagée dans le double rôle qu’elle joue en faveur de l’émancipation individuelle et du renforcement d’une identité collective. Au fur et à mesure de son développement, la dynamique initiée depuis Bruxelles 2000 a suscité la volonté, de la part des pouvoirs publics, de connecter davantage les politiques culturelles aux compétences gérées par la Région bruxelloise, et ce en dépit des différences de fonctionnement entre les politiques et les institutions concernées. On pense au projet de cartographie culturelle soutenu par la COCOF et la VGC ou à l’élaboration d’un « Plan Culture » par la COCOF,… D’autres projets importants sont également promus au niveau du Fédéral : la mise en avant de pôles muséaux est un élément indéniable préfigurant la naissance de nouvelles icônes du paysage culturel de la Région. De plus, la Maison de la Culture européenne, le Musée d’art moderne et contemporain et la future salle de concert au Heysel dessineront un nouvel horizon culturel. Dès lors, la Région de Bruxelles-Capitale, tout en respectant les compétences des pouvoirs organisateurs, veut être un acteur central de ces dynamiques et de ces projets, d’autant plus si l’on considère son rôle de Capitale de la Belgique et de Capitale européenne. La culture est un des enjeux des métropoles internationales, comme le démontrent les projets menés par des villes telles que Londres, Paris, São Paulo ou encore Barcelone. La Région de Bruxelles-Capitalepeut jouer davantage, en Europe et dans le monde, sa « carte culture ». La qualité de ses musées, son patrimoine, le savoir-faire de ses artistes, de ses artisans et de ses entrepreneurs est un véritable atout. Dans un monde de plus en plus globalisé, la culture permet aux grandes villes de se différencier, en misant sur des ressources locales et patrimoniales non-délocalisables. Dès lors, l’un des premiers objectifs de la Région est la mise en place d’une politique culturelle renforcée et ambitieuse : en ouvrant les compétences régionales à celles des Communautés, la Région de BruxellesCapitale veut promouvoir la culture au niveau des politiques de l’aménagement du territoire, de l’économie, de l’emploi et de la mobilité,… et cela de manière intégrée et partagée. Dans ce cadre, le développement d’une vision spatiale de la culture au sens large est essentiel. Ceci est impératif pour tout territoire qui aspire à conjuguer développement économique et social et développement culturel du territoire et de ses habitants. Une vision spatiale de la culture permettrait en effet de mieux organiser territorialement les équipements culturels et ainsi d’améliorer leur intégration au quartier où ils prennent place. Une vision spatiale de la culture implique également de dessiner les futurs axes de production et de consommation culturelle, en anticipant les besoins en termes d’équipements et de services. Si la vision spatiale se veut l’élément novateur de cette vision de la culture, grâce à la médiation d’un « Intendant » pour la Région, d’autres types d’actions dans le secteur sont envisagés. Il s’agirait notamment de soutenir les filières culturelles de tout type, dans l’objectif de les coordonner, d’en évaluer les modes de 329 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 12 Promouvoir l’identité culturelle de Bruxelles Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 330 fonctionnement, les besoins, la communication et les attentes sur le plan des équipements. Cette fonction de coordination s’accompagne d’une fonction de « guichet », qui tente de centraliser les informations sur les subsides, en premier lieu au niveau belge, mais également au niveau européen et mondial. Il fournit des informations, par exemple au sujet des potentialités de développement et des immeubles disponibles. Cette fonction est réclamée par les acteurs du secteur, qui l’ont exprimée dans le Plan culturel pour Bruxelles (BKO Brussels Kunstoverleg et RAB Réseau des Arts à Bruxelles). La floraison d’un secteur culturel fort, bien organisé, avec des institutions phares au rayonnement international, n’est pourtant pas le seul enjeu poursuivi. Les filières créatives représentent également un enjeu important pour la revitalisation urbaine. En effet, dans certaines parties de notre ville-Région, l’arrivée d’artistes et de nouveaux créateurs se veut motrice d’une transformation culturelle intéressante dans les quartiers concernés. Pourtant, cette dynamique n’est pas toujours perçue comme telle par la population locale et peut être même source de tensions. Or, la présence d’artistes et d’entrepreneurs, contribue à améliorer la zone en terme d’’image, tout en contribuant à créer des opportunités d’emploi pour ceux qui y résident. Ces quartiers, avec leurs caractéristiques propres, et leur contexte particulier, sont sources d’inspiration de beaucoup de processus créatifs et développent les pratiques transculturelles. Les artistes trouvent en effet, à côté de la présence prééminente des 2 communautés, un ensemble de formes culturelles et ethniques mélangées qui les stimulent sur divers plans. Cette grande diversité doit être valorisée dans le positionnement de Bruxelles comme lieu de travail créatif et inspirant. Dès lors, il s’agit de tirer parti de la dynamique apportée par les filières créatives dans les quartiers pour rassembler habitants d’origine et les nouveaux arrivants autour d’un projet commun pour le territoire qu’ils partagent. C’est pourquoi l’un des enjeux poursuivis par la Région est de faire de la culture un élément fédérateur de la population bruxelloise. Les projets tels que « Corsaires TV », « la Zinneke Parade », « Festival Kanal» et Park Design, en sont des exemples. Ces projets démontrent la manière dont les pratiques artistiques peuvent être au service de la population locale dans une dynamique participative en diffusant, entre autres dans la presse, une image du territoire positive, dynamique, jeune et accueillante. Enfin, la cohésion sociale est également abordée dans cette partie du PRDD, car les fêtes de quartiers, les ateliers pour jeunes, les activités créatives pour les enfants et d’autres initiatives de ce type font partie de la vie culturelle de la Région. Toutes les actions sont conçues et proposées en étroite coopération avec les Communautés. On le rappelle : un des éléments novateurs de ce PRDD est l’ouverture aux matières communautaires, comme l’introduction du Plan l’exprime clairement. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 331 332 1 méliorer la coordination entre les A acteurs de la culture afin de renforcer le rayonnement culturel de bruxelles Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Bruxelles est un lieu de rencontre international pour les arts, un carrefour international pour les différentes disciplines artistiques (danse contemporaine, opéra, jazz, arts plastiques,…). De plus, Bruxelles peut se vanter d’un réseau culturel important, d’une vie associative de plus en plus florissante et d’une filière créative qui s’impose de plus en plus comme marque bruxelloise. Toutefois, ces atouts, qui peuvent jouer un rôle important dans le rayonnement de l’image de Bruxelles, ne sont pas suffisamment mis en valeur, notamment par un déficit de coordination entre les différents acteurs culturels. Le secteur de la culture regroupe en effet un nombre important d’acteurs. Si les Communautés et les communes sont les acteurs centraux, le pouvoir régional, par ses compétences en matière de politique d’« image », de tourisme mais aussi d’organisation territoriale, a une responsabilité vis-à-vis du secteur culturel. A cette pluralité d’acteurs, correspond un nombre important de canaux de communication développés par les différents pouvoirs publics sur l’offre culturelle74, ainsi que des projets ou des initiatives visant un public particulier ou des événements thématiques75. Ces différentes initiatives et supports communicationnels offrent une image segmentée de la culture à Bruxelles. La Région manque en effet d’une stratégie cohérente de promotion de la culture en lien avec l’objectif plus général d’amélioration de l’attractivité de la ville. Cependant, elle s’est dotée d’une nouvelle image de marque et d’un plan de « city marketing » qui répondra à cet objectif. De nombreuses villes européennes ont désigné les métiers créatifs comme un des facteurs clés de leur développement économique. Les études démontrent que ce secteur connaît une croissance supérieure à la moyenne dans les différentes régions européennes, et principalement dans les grandes villes. Malgré l’existence de plusieurs initiatives comme par exemple « The EGG » à Anderlecht, le « Mode and Design Centre » (MAD), la désignation du quartier Reyers comme pôle de développement des activités liées aux médias, le projet de pôle « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » (NTIC) porté par l’ABE, le secteur créatif n’est pas constitué en tant que tel ni pourvu d’une vision de développement à long terme. Actuellement, il est difficile d’évaluer les impacts économiques et sociaux de la culture sur le territoire. Pourtant, en 2010, le secteur culturel employait 16.000 personnes, ce qui représente un pôle d’emplois non-négligeable. Objectifs Dans le respect des compétences propres à chaque institution, la Région de Bruxelles-Capitale veut favoriser la coordination entre les acteurs principaux de la culture. Il est ainsi proposé de mettre en place une « Task force », au sein de laquelle la Région de Bruxelles-Capitale, les Communautés et Commissions communautaires, ainsi que le fédéral, peuvent mieux se coordonner dans l’objectif commun de renforcer le secteur culturel sur le territoire bruxellois. La « Task force » s’appuiera sur le travail de l’Intendant, une nouvelle figure qui sera instituée et nommée par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, et qui deviendra l’interlocuteur de première ligne entre les différents acteurs publics et privés dans l’organisation et la mise en place des projets culturels aux différentes échelles de la Région. 74 Brupass, l’agenda-magazine hebdomadaire trilingue FR/NL/ENG, les sites web www.uitinbrussel.be et visitbrussels.be,... 75 Use-it, la promotion effectuée par le Conseil bruxellois des Musées, Arsène 50, Broodje Brussels, Nuit-Blanche, la Nuit des Musées,... Cette volonté de collaboration est proposée dans le Plan Culturel pour Bruxelles de la Cocof, qui, dans son axe « gouvernance », vise la création d’une plate-forme de réflexion et de concertation sur la coopération et les partenariats culturels réunissant l’ensemble des pouvoirs publics à tous les niveaux de pouvoir. 333 Par ailleurs, la candidature de Bruxelles comme Capitale européenne de la culture 2020 constitue un projet phare susceptible de lancer les bases de la coordination entre les différentes autorités. Le secteur des industries créatives et culturelles (design, mode, multimédia, architecture, cinéma,…), présenté dans l’accord de Gouvernement 2009-2014 comme un secteur clé de l’économie bruxelloise, gagnerait également à se munir d’une stratégie de communication et d’investissement ambitieuse. Une action régionale dans ce secteur créera non seulement de l’emploi basé sur la créativité locale, mais positionnera également Bruxelles dans le paysage des « villes créatives ». Le caractère particulier de ce secteur (caractère nomade, flexibilité, petite échelle), justifie une politique spécifique à la mesure de ces organisations, qui valorise les plus-values de Bruxelles comme bouillon de cultures. Par ailleurs, certains acteurs du secteur souhaitent voir la Région soutenir le développement de la culture, en facilitant l’accès à l’information et aux financements, les possibles synergies avec les domaines de la connectivité et des réseaux à haut débit (réseau internet à large bande), la Recherche et Développement, ainsi que la promotion internationale. Cet objectif sera assuré par la Région, via la mise en place d’un guichet régional prévu dans la mission de l’Intendant. La Région de Bruxelles-Capitale devra aussi travailler à l’élaboration d’un outil statistique permettant l’analyse des impacts économiques et sociaux de ces industries. Une action régionale dans ce secteur pourrait non seulement créer de l’emploi basé sur la créativité locale, mais positionnerait Bruxelles dans le paysage des « villes créatives ». Les actions prioritaires sont : mettre en place une « Task force » Région-Communauté française-Communauté flamandeXX Cocof-VGC–Institutions culturelles fédérales (dont les musées) qui sera chargée : ZZd’améliorer la communication des offres culturelles, via VisitBrussels et en coordination avec les autres organismes chargés de la diffusion culturelle, au sein de la Région de Bruxelles-Capitale et l’aire métropolitaine. ZZAu niveau territorial (voir le Partie 1 projet de ville), la communication mettra en valeur : • les grands axes touristiques et culturels décrits dans le projet de ville ; • les pôles dédiés à l’offre culturelle et à la production créative : en matière d’offre culturelle, le Monts des Arts en tant que pôle muséal et en matière de production créative le Pôle Reyers en tant que pôle média-audiovisuel, le canal,…; • les centralités locales : musées communaux, richesse patrimoniale, lieux de production créative… ZZA ces différentes échelles, les éléments régionaux à mettre en valeur sont : • les talents qui habitent la Région : créateurs, artistes, techniciens,… ; • les atouts locaux à fort potentiel international comme la Zinneke Parade ; • les projets réalisés par l’Union européenne, notamment la mise en valeur du « Contact Point Belgium » qui se trouve à Flagey et de la Maison de l’Europe ; • les productions créatives qui se regroupent naturellement dans des pôles spécifiques ou sont disséminées dans le tissu urbain ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 A travers cette « Task force », la Région de Bruxelles-Capitale souhaite la mise en œuvre d’une stratégie de communication au niveau régional qui fasse la promotion des atouts culturels de la Région de manière transversale. 334 ZZvia l’Intendant, de collaborer avec les 2 Communautés dans le but de mieux informer les acteurs culturels bruxellois sur les moyens/subsides disponibles ; ZZde définir une stratégie régionale en vue de promouvoir les industries créatives et culturelles à Bruxelles, conformément à l’accord de Gouvernement 2009-2014, et au Plan Culture de la Cocof ; déposer la candidature de Bruxelles comme capitale européenne de la culture en 2020 ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 ZZde XXmettre en œuvre les propositions de la « Task force » dans le cadre plus général de la stratégie développée au niveau de l’attractivité de la Région : ZZde la Région en matière socio-économique, afin de soutenir et développer ce secteur. Faire de la plate-forme des industries créatives et culturelles (créée en 2012 à l’initiative de la Chambre des Classes Moyennes et qui réunit aujourd’hui un nombre important d’entreprises) l’interlocuteur qui doit établir une série d’objectifs ambitieux pour ce secteur; ZZaméliorer et harmoniser la communication : vers une communication cohérente. Il s’agit de centraliser, au niveau régional via VisitBrussels et en coopération avec les instances communautaires, la communication sur l’offre culturelle bruxelloise et de valoriser les atouts culturels de Bruxelles. Il s’agit entre autres de : XXmettre en place de nouveaux supports de communication et harmoniser ceux qui existent déjà (site internet, magazine culturel, affichage) en lien avec les différents publics de la Région (habitants, touristes, créateurs, étudiants des écoles d’art,…) ; XXdonner plus de moyens au projet « Agenda » mené par VisitBrussels en collaboration avec le RAB-KBO ; XXrenforcer la visibilité et les services d’information touristique et culturelle du Bruxelles Info Place (BIP) ; XXharmoniser la signalisation des repères culturels/touristiques dans la ville (musées, siteshistoriques, maison d’artistes, parcs). Pour ce faire, un travail de coordination avec les communes doit être envisagé ; XXmettre en place un guichet régional sous l’égide de l’Intendant, qui sera chargé de : ZZcentraliser et fournir aux artistes/créateurs des informations, notamment au sujet des potentialités de développement de leurs activités, une liste d’immeubles disponibles, les règlements en matière de subsides, le droit du travail,… ; ZZattirer les investissements, en premier lieu au niveau belge, mais également au niveau européen et mondial ; ZZcommuniquer aux acteurs de la culture qui viennent à Bruxelles les informations utiles en termes de services liés à leurs activités, et qui génèrent des retombées économiques et touristiques pour la Région ; ZZinformer les entrepreneurs des industries créatives et culturelles (ICC) au sujet des instruments fiscaux mis en place au sein de la Région bruxelloise. 2Améliorer la coordination entre les politiques de la culture et les politiques régionales (développement urbain, mobilité, tourisme, économie et emploi) 335 Le secteur culturel est lié à plusieurs compétences régionales. Dans la mesure où il est porteur d’enjeux de cohésion sociale, il participe au développement urbain du territoire, il comporte d’importantes potentialités en termes de création d’emplois, il contribue à l’attractivité touristique,… Pourtant, actuellement, l’articulation entre les politiques culturelles et les politiques touristiques, économiques ou encore d’aménagement du territoire est relativement faible. Des exemples de collaborations transversales existent déjà au niveau communal, ou encore entre des opérateurs culturels et l’administration régionale de l’emploi (Plan de diversité, politique des ACS) et du logement (la Société de Logement de la Région de Bruxelles-capitale - SLRB encourage des initiatives artistiques dans les logements sociaux). Toutefois, il manque une approche structurelle au niveau régional. Objectifs Il s’agit dès lors d’accompagner ce processus au travers de dispositifs de coopération issus des politiques culturelles et régionales, en particulier celles relatives à l’aménagement du territoire, à la mobilité, au tourisme, au développement économique, à l’emploi, à l’enseignement et au patrimoine. En matière d’aménagement du territoire, il s’agit d’élaborer une vision spatiale des enjeux culturels de la Région, afin de faire en sorte que les « atouts culturels » régionaux (les musées, les festivals, les cinémas, les maisons des quartiers, les écoles artistiques) soient une valeur ajoutée du développement territorial de la ville (aussi bien du point de vue du rayonnement international que du développement économique). Pour ce faire, la Région doit identifier les manques, les forces, les opportunités des projets culturels, actuels et futurs (y compris dans la zone métropolitaine) en fonction des priorités régionales en matière d’aménagement du territoire. Cette vision spatiale devra notamment renforcer les axes culturels prévus au projet de ville, à savoir : l’axe culturel et touristique est-ouest et l’axe culturel et créatif nord-sud. L’échelle métropolitaine devra également être intégrée à la réflexion. Dans ce cadre, la planification des équipements culturels dans les zones stratégiques prend toute son importance. A ce propos, il s’avère nécessaire de se pencher sur la question des équipements culturels dits errants, c’est-à-dire les équipements qui sont aujourd’hui en recherche d’une nouvelle localisation (Le Rideau de Bruxelles, le Plasticarium, le Scientastic,…). Compte tenu de leurs avantages potentiels tant en termes de mixité sociale et de rénovation urbaine, qu’en termes de développement économique, ces équipements pourraient constituer, pour les zones stratégiques, de véritables leviers de développement économique et social. Il est évident que la localisation du nouveau Musée d’art moderne et contemporain revêt un caractère stratégique : à l’instar de beaucoup d’autres villes européennes, la Région entend en faire un levier du développement d’une zone en reconversion, à savoir la zone du canal et un élément déterminant de l’attractivité de la Région, en complémentarité avec d’autres institutions existantes comme le Wiels Les synergies à mener entre la culture et le tourisme, la mobilité, le développement économique, l’emploi, l’enseignement et le patrimoine sont plus largement explicitées dans le projet de ville et dans les chapitres spécifiques consacrés à ces thèmes. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique 336 Les actions prioritaires sont : Culture et aménagement du territoire Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Par l’action de l’Intendant, la Région doit se munir d’une vision spatiale du développement culturel, qui permette de donner des orientations stratégiques, afin de : XXparticiper à la réflexion sur la localisation des projets culturels actuels et futurs (équipements, infrastructures, opérateurs du secteur) sur le territoire régional quel que soit leur rayonnement (local, régional, international) sur la base : ZZde la liste des infrastructures existantes ou à prévoir sur le territoire régional et métropolitain, de type économique ou touristique. Pour ce faire, la Région s’appuiera sur les résultats de l’étude menée par l’ADT sur l’inventaire des équipements ; ZZde la liste des équipements errants. A ce sujet, l’Intendant travaillera en étroite coopération avec l’ADT et avec le département « Approche territoriale » du Bureau bruxellois du plan, lorsque celui-ci sera créé; ZZde l’accessibilité des « projets » culturels par les transports publics et les modes actifs de déplacement ; ZZde l’accessibilité des « projets » culturels pour la population locale (prix, communication,…) ; ZZde la gestion qualitative des infrastructures (les horaires d’ouverture, la présence du personnel,…) ; ZZdes zones prioritaires en matière de développement culturel que sont les 2 axes définis au projet de ville ; XXprendre en considération, dans les projets culturels programmés à Bruxelles, la manière dont les habitants et les associations du terrain peuvent y participer activement ; XXaider à l’installation et à la mise en valeur des pôles qui regroupent des ICC en évaluant les infrastructures nécessaires à leur épanouissement (studios d’enregistrement, ateliers, espaces d’expositions,…) ; XXévaluer, par l’action du bMa, en relation avec la Commission artistique régionale, la place de la culture dans les espaces publics en tant que valeur ajoutée dans leur (ré)aménagement ; XXréaffecter de manière temporaire certains espaces libres (friches, espaces privés, espaces publics,…) aux activités artistiques (ateliers, expositions, chapiteaux,…). Il s’agit également d’intégrer dans les projets de rénovation ou de constructions des espaces/locaux pour les artistes et les créateurs, à l’instar des actions déjà menées dans ce cadre par la SDRB ; XXvaloriser auprès des bruxellois la présence des instituts culturels des pays membres de l’Union européenne (comme le Goethe-Institüt Brüssel, l’Istituto italiano di Cultura di Bruxelles, The British Council, l’Instituto Cervantes de Bruselas,…), et en faire un atout pour faire connaître les cultures européennes. Culture et tourisme XXPromouvoir, par le biais de VisitBrussels, les atouts culturels dans la communication à destination du tourisme d’affaires76 ; XXSoutenir les actions touristiques qui mettent en valeur la culture de la Région (comme les Journées du patrimoine) ; 76 88% de touristes d’affaires déclarent n’avoir rien visité en termes d’infrastructure culturelle à Bruxelles (cf. Observatoire du tourisme 2010). XXDoter la Région d’un bureau de représentation touristique à intégrer dans Visit Brussels (qui se déplace sur les différents salons et événements promotionnels à l’étranger), afin de promouvoir au niveau international les atouts culturels de Bruxelles, en tant que territoire à part entière ; 337 XXDévelopper un tourisme culturel spécifique, notamment à l’intention des étudiants belges et étrangers des écoles supérieures artistiques ; Culture et économie (voir chapitre 3 Économie) Comme proposé par la plateforme des industries culturelles et créatives (ICC), il s’agit de : XXmettre en œuvre une politique régionale intégrée qui vise à développer les ICC, notamment en rassemblant et en articulant de manière cohérente les outils existants de promotion et de soutien au secteur ; XXréaliser une évaluation approfondie des instruments fiscaux et financiers existants afin de soutenir le secteur des ICC et de proposer des réponses aux éventuelles difficultés de financement qui seront identifiées ; XXréaliser une évaluation des apports socio-économiques des ICC, c’est-à-dire mener des études pour mettre en évidence des retombées sociales et économiques des ICC pour la Région ; XXsoutenir la professionnalisation des entrepreneurs (actuels ou futurs) et des associations relevant des ICC, en termes de méthodes entrepreneuriales et de gestion, d’innovation des pratiques, de recherches de réseaux internationaux. Cette action se réalisera via des formations organisées par Bruxelles-Formation et par le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), mais aussi en améliorant ce type de formation à destination des étudiants en art (par exemple, avec la création d’un fonds pour encourager les collaborations ICC/écoles d’art). Culture et emploi XXAméliorer la professionnalisation des personnes employées dans le domaine de la culture (postes administratifs et de gestion, emplois manuels, créatifs ou techniques) via des formations de Bruxelles-formation, du VDAB ou Syntra77 ; XXFavoriser la rencontre des professionnels de la culture (et notamment des demandeurs d’emplois) avec des interlocuteurs des secteurs adjacents (tourisme, aménagement urbain,…), afin qu’ils puissent mieux connaître les demandes des secteurs en termes d’emplois (dans la mesure où certains de ces emplois peuvent correspondre à leur profil mais leur sont souvent méconnus car appartenant à des réseaux professionnels distincts) ; XXS’appuyer sur les résultats du « registre des besoins du secteur culturel en termes d’emplois » (en cours de réalisation auprès du RAB/KBO), afin de prendre en compte (au sein d’Actiris) le potentiel d’insertion socioprofessionnelle pour des demandeurs d’emploi (jeunes infra-qualifiés et les chômeurs de longue durée) ; XXFinancer le secteur de la traduction et du sur/sous-titrage pour permettre une meilleure diffusion des productions culturelles, ainsi que favoriser le bilinguisme et le multilinguisme à Bruxelles pour attirer de nouveaux investissements culturels porteurs d’emplois ; XXDévelopper une nouvelle filière de formation et d’emploi dans le domaine de la médiation culturelle via une collaboration entre Actiris et les organismes communautaires concernés ; XXSoutenir les filières de la mode et du design, notamment par l’action du MAD. 77 Brussels Nederlandstalig opleidingscentrum voor ondernemers. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 XXPar l’action du bMa, développer un parcours d’art le long de l’axe du canal. Ce parcours servira non seulement d’attraction touristique, mais également de vitrine pour les artistes locaux ; Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 338 3Assurer une meilleure offre d’équipements culturels sur base des besoins de la population et des pratiques culturelles L’ADT a dressé un cadastre des équipements à l’échelle régionale dans différents secteurs, dont la culture. Ce cadastre doit être tenu à jour. L’objectif final est de pouvoir assurer une meilleure offre d’équipements sur base des futures demandes des habitants et ce, à l’échelle des quartiers. Un projet de cartographie des opérateurs et des équipements est mené par la Communauté française et la Cocof, en coopération avec la VGC. L’exercice devra aboutir à une analyse qualitative des opérateurs et des équipements culturels. Les 2 actions décrites ci-dessus seront articulées et intégrées, et certaines données mutualisées. L’objectif est de dresser un diagnostic des équipements qui soit le plus complet et le plus pertinent possible, et de proposer des orientations stratégiques pour l’avenir, afin d’améliorer l’offre sur base de la demande future estimée Les actions prioritaires sont : XXLa « Task force » Région-Communauté française-Communauté flamande- Cocof-VGC–Institutions culturelles fédérales associera l’ADT pour mettre en place un groupe de travail chargé d’articuler le cadastre et l’inventaire dont question ci-dessus ; XXréaliser un inventaire des besoins non satisfaits en matière de pratiques culturelles (notamment au travers des académies, écoles d’art et de musique des communes) ; XXcréer une plateforme informatique commune aux instances régionales et communautaires, permettant le partage des informations et des données, régulièrement actualisées, concernant les équipements culturels présents sur le territoire bruxellois ; XXmettre en œuvre les infrastructures culturelles de grande ampleur (Musée d’Art moderne et contemporain au Canal et Salle de concerts de 15.000 places sur le site de Néo) contribuant à l’attractivité de la Région. 4Combattre la dualisation socio-spatiale de la ville : la culture urbaine en tant qu’élément fédérateur de la population bruxelloise 339 La dualisation socio-spatiale de la ville est aussi une dualisation culturelle. La dualisation spatiale et socioéconomique observée à Bruxelles (voir partie I projet de ville) est encore accentuée par un déséquilibre dans la localisation des équipements culturels : si la partie nord-ouest de la Région dispose d’équipements culturels de proximité, elle manque néanmoins d’équipements de grande envergure, alors que le centre et le sud bénéficient d’une importante concentration d’équipements culturels à toutes les échelles spatiales. La culture doit cependant légitimer les vécus de la population et permettre aux différentes communautés d’être reconnues, de s’affirmer en tant qu’entités participant à la vie de la « cité », et ce dans un cadre global. La culture favorise les rencontres en proposant un processus de création et de découverte mutuelle des différentes identités culturelles qui composent Bruxelles. En ce sens, la culture agit sur la participation civique des citoyens et sur leur émancipation. La composition de la population bruxelloise est diverse : les formes de culture ne peuvent pas être appréhendées seulement à partir de la logique des communautés, des minorités ethniques ou des préférences individuelles. La réalisation de soi est déterminée par le contexte spécifique d’identité et d’identification mais aussi par les influences transculturelles. Cette super diversité est une des fiertés de notre paysage culturel. Objectifs En agissant sur le vécu et la représentation que les habitants ont de la ville, la culture doit jouer un rôle fondamental dans le sentiment d’appartenance à la Ville-Région dans son ensemble et dans l’épanouissement individuel de ses habitants. Dans ce cadre, les initiatives interculturelles, qui rassemblent les Bruxellois et qui sont porteuses de la culture urbaine, doivent être favorisées. De plus, le rôle de la culture dans le développement social, ainsi que dans le développement du sens civique, doit passer entre autres par un renforcement des liens entre l’école et les politiques socio-culturelles. Cet objectif rejoint l’objectif du Plan Culture de la Cocof, qui envisage un projet de médiation culturelle à l’échelle du territoire de la Région. Il vise à systématiser l’accès aux projets et aux programmes culturels dans l’ensemble des réseaux scolaires, publics et associatifs. Les actions prioritaires sont : XXfavoriser, au travers de la « Task-force » culturelle, la mise en place de projets qui : ZZvalorisent les cultures alternatives, populaires et urbaines ; ZZs’appuient sur le principe de l’échange entre les cultures ; ZZmobilisent les Bruxellois dans leur diversité et stimulent le sentiment d’appartenance et la participation des Bruxellois ; XXCréer une Maison de la diversité, dont l’objectif est de sensibiliser le plus grand nombre à l’histoire interculturelle de la Région ; XXvaloriser, via des médias locaux, les pratiques associatives au sein de quartiers ; XXsoutenir les actions de médiation culturelle au sein de l’école : la Région favorisera les activités liées à la culture au sein du DAS afin de promouvoir davantage les activités artistiques et créatives via ce dispositif ; XXappuyer l’action des Centres culturels communaux (par la mise à disposition d’équipements…). Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Constats et problématique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 340 1Transversalité des politiques publiques et décloisonnement des acteurs La qualité de l’action des pouvoirs publics à l’égard des citoyens passe par une plus grande transversalité entre les différentes politiques menées par les acteurs publics, afin de tenir compte des nombreuses interdépendances entre les matières et de la nécessité de développer des politiques cohérentes à Bruxelles. Cette cohérence doit être recherchée à la fois : au niveau intra-régional, en assurant de meilleures synergies entre les différentes politiques publiques bruxelloises via un décloisonnement entre les acteurs publics concernés ; entre les politiques régionales et les initiatives menées localement, au niveau des communes, des zones de police, des quartiers et des citoyens ; au niveau des politiques régionales et communautaires, grâce à un renforcement des liens avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission Communautaire Francophone (COCOF), la Vlaamse Gemeenschapscommissie (VGC) et la Vlaamse Gemeenschap (VG) ; au niveau suprarégional, en lien avec les pouvoirs fédéral, européen et les autres entités régionales (ou communales), afin que les problématiques bruxelloises qui dépassent le cadre régional soient traitées à l’échelle de la Communauté métropolitaine. 1.1.COORDINATION STRATÉGIQUE ENTRE LES POLITIQUES, ET ENTRE LES STRUCTURES PUBLIQUES BRUXELLOISES En vue d’atteindre les objectifs fixés par le PRDD, il sera essentiel de veiller à ce que tous les acteurs travaillent ensemble vers des objectifs communs, en dépassant les éventuelles lignes de fracture sectorielles qui les séparent pour collaborer sur des thématiques communes. Ce décloisonnement des acteurs devra passer par de nouveaux modes de collaboration et de dialogue, mais également par des mécanismes formels de coordination, via une contractualisation des relations entre, les responsables politiques et les dirigeants des administrations et OIP et pararégionaux. En effet, l’appropriation par les différents acteurs de la vision et des différentes mesures inscrites dans le PRDD requiert la traduction de celles-ci dans leurs objectifs stratégiques et opérationnels, ainsi qu’une volonté de mener une évaluation permanente des progrès réalisés pour atteindre ces objectifs. En même temps, la multiplicité des acteurs agissant à Bruxelles ne facilite pas la vision et l’action communes et peut présenter un frein aux échanges de collaborations formels et informels, complexifier les démarches pour les citoyens et les entreprises, ainsi qu’entraîner une dispersion des moyens budgétaires et humains de la Région. Le PRDD propose, à ce titre, une série de mesures concrètes visant à améliorer la coordination stratégique entre les politiques, entités opérationnelles et dispositifs publics, en vue de simplifier la vie des Bruxellois et d’optimiser le fonctionnement du système. 341 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Chapitre 13 Gouvernance et citoyenneté urbaine 342 1.1.1.Systématisation du recours à des contrats de gestion et d’administration pour les institutions publiques Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Quelques organismes publics bruxellois disposent actuellement d’un contrat de gestion (le Port de Bruxelles, la STIB, la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale -SLRB-, Actiris, l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise ou la Société Bruxelloise de Gestion de l’Eau). Les autres n’en disposent pas, bien que la tendance aille plutôt dans ce sens (adoption récente d’un premier contrat de gestion pour l’ABE et élaboration d’un premier contrat pour la Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale -SDRB-). Le Gouvernement bruxellois élaborera une ordonnance généralisant le recours aux contrats de gestion pour l’ensemble des organismes publics régionaux, ainsi qu’aux contrats d’administration. L’objectif est d’instaurer une procédure unique pour l’élaboration, l’approbation et le contrôle du contrat, afin de mettre à niveau l’ensemble des outils publics régionaux. Une telle directive permettra de mettre en place un meilleur suivi des politiques régionales, mais permettra également d’aider les autorités et les acteurs publics à prendre des décisions sur leurs stratégies politiques ou projets. En vue d’assurer une certaine continuité dans les missions des organismes, la future ordonnance devra prévoir une durée minimale de 5 ans pour les différents contrats. La rédaction d’un contrat de gestion est une étape importante dans la collaboration entre les parties concernées. Il s’agit, en effet, d’une confirmation contractuelle des responsabilités, des attentes et des contraintes de chacune des 2 parties au contrat. Le rôle majeur d’un contrat de gestion est dès lors de formaliser les rôles, les missions, les objectifs, les mécanismes de gouvernance et les modes de collaboration entre les différents entités opérationnelles. Il définit précisément le champ d’intervention et les obligations des parties, ainsi que les mécanismes de contrôle. Le contrat de gestion permet à l’autorité publique de déléguer et de cadrer de façon précise, nette et transparente les missions de service public attribuées à une entité ayant une gestion autonome. Pour ce faire, le contrat de gestion doit donc contenir l’ensemble des éléments permettant un suivi et une évaluation continue des actions menées par l’entité concernée, via notamment la traduction de ses missions et de ses objectifs dans son organisation journalière, ainsi que la production d’un « reporting » qualitatif et quantitatif régulier, permettant d’apprécier et de mesurer les performances rencontrées dans la réalisation des missions de service public. Au besoin, ces contrats peuvent être complétés de conventions formalisant également les modes de collaboration entre les différents outils. Dans la mesure où le recours aux contrats de gestion est systématisé, le conventionnement entre les différentes entités opérationnelles deviendra plus aisé et plus efficace, et se reflétera dans les obligations de chacune. 1.1.2.Rationalisation des entités opérationnelles publiques La Région poursuivra sa réflexion sur la « rationalisation » des entités opérationnelles publiques et sur leur intégration dans des « plateformes » en vue : d’optimiser le fonctionnement des outils en termes d’efficacité, et d’efficience afin d’assurer le meilleur usage possible des moyens budgétaires et humains mis à leur disposition ; d’améliorer la cohérence entre les différentes politiques sectorielles menées à Bruxelles ; de simplifier la vie des entreprises et des citoyens en leur évitant d’être confrontés à une multiplicité d’acteurs, en essayant de répondre de la manière la plus rapide et la plus performante possible à leurs besoins essentiels dans leurs démarches. A. Plateforme économique 343 Ce rapprochement, via des accords de collaboration entre entités, se réalisera par une intégration « verticale », dont l’objectif est de mettre en œuvre une stratégie globale qui vise à mieux cibler et utiliser les moyens disponibles au sein de sous-pôles articulés autour de « métiers ». Cette stratégie d’intégration permettra également d’assurer un meilleur suivi des politiques mises en œuvre et d’éviter toute dispersion de moyens. Dans le cadre de cette intégration, les entités opérationnelles de la plateforme économique seront structurées sur base des sous-plateformes ou « métiers » suivants : la sous-plateforme « conseil », regroupant l’Agence Bruxelloise pour l’Entreprise - (ABE) et l’Institut d’encouragement de la recherche scientifique et de l’innovation de la Région de Bruxelles-Capitale (Innoviris) en raison de leur complémentarité dans le domaine du conseil aux entreprises, Bruxelles Invest & Export (BIE) comme structure de promotion des importations, des exportations et des investissements étrangers) ; la sous-plateforme « subventions » regroupant Innoviris et l’administration des Affaires Economiques et de l’Emploi (AEE) du Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale ; la sous-plateforme « financement » regroupant la Société Régionale d’Investissement de Bruxelles (SRIB) et le Fonds Bruxellois de Garantie (FBG), en lien avec la régionalisation du Fonds de participation fédéral, afin de rassembler l’ensemble des activités publiques de financement d’entreprises en y renforçant l’offre en « capital risque » ; la sous-plateforme « accueil », regroupant la Société de Développement pour la Région de Bruxelles- Capitale (SDRB),t le Port de Bruxelles et la Société d’acquisition foncière (SAF) , et chargé de rationaliser et coordonner l’offre foncière à destination des entreprises en leur fournissant des terrains ou des bâtiments. La réalisation de cette plateforme devra passer par la formalisation d’un partenariat fort entre ces 3 structures, afin de renforcer l’accueil des entreprises et d’optimiser le développement des espaces économiques ; L’intégration des différentes entités opérationnelles économiques au sein d’une même plateforme nécessite la mise en œuvre de plusieurs conditions : la systématisation du recours à un contrat de gestion pour chaque entité (voir ci-dessus) ; la mise en place d’un système de « Customer Relationship Management » commun (voir ci-dessous) ; la mise en place d’une politique de ciblage renforcée afin de concentrer les actions sur les secteurs ou sur les « clusters » prioritaires au développement régional ; la formalisation d’un processus d’évaluation « ex-post » (après les échéances des programmes) des activités menées. Le Conseil de Coordination Économique (CCE) sera également pérennisé et élargi à la SAF en renforçant son rôle de coordination stratégique des différentes entités par la mise en place d’une émanation restreinte et permanente du CCE rassemblant les responsables des outils économiques et de l’Administration. Il conviendra également d’élargir son rôle à l’échelle des collaborations métropolitaines. Il s’agit d’améliorer la cohérence entre les différentes actions menées par l’ensemble des structures et des dispositifs d’aide économique en Région de Bruxelles Capitale, notamment en élargissant les « sousplateformes » à de nouveaux acteurs ou en créant, le cas échéant, de nouvelles plateformes ou sousplateformes, comme par exemples : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Suite à l’étude, lancée en 2010, sur la rationalisation des entités opérationnelles économiques en vue de supporter et d’accélérer le dynamisme et le développement économique de la Région, le Gouvernement bruxellois a pour volonté d’agir sur le rapprochement entre les entités, qui, globalement, s’articulent autour du soutien financier, du conseil en gestion et en innovation et du soutien en matière d’infrastructures. 344 l’élargissement de la plateforme économique aux activités de la logistique, afin de développer une réelle expertise logistique au service des entreprises bruxelloises, en collaboration avec le Port, la SDRB, l’ABE et Bruxelles-Mobilité, ainsi qu’avec les acteurs de la formation dans le domaine (principalement, le Centre de référence « Iris TL » pour le Transport et la Logistique) ; l’élargissement de la sous-plateforme « conseil » aux acteurs de la promotion touristique et internationale Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 de Bruxelles, tels que Visit Brussels, de manière à promouvoir la « marque Bruxelles » à l’étranger et, de facto, d’y attirer les investissements, les entreprises et les touristes. B. Plateforme territoriale Constats et problématiques De nombreux organismes sont concernés par le développement territorial, tant à l’intérieur du Ministère qu’au sein des Organismes administratifs autonomes (ex OIP) ou de structures spécifiques comme l’Agence de Développement territorial (ADT) et la Société d’Acquisition foncière (SAF). La multiplicité des acteurs sous statuts différents et les missions de ces acteurs trop peu coordonnées entre elles constituent un obstacle à la mise en œuvre efficace d’une politique de développement stratégique. Des contacts fréquents entre ces organismes existent ; ils se situent sur un plan informel, sont liés au degré variable d’autonomie dont jouissent les différents organismes et dépendent de la bonne volonté des agents. Que l’on parle de connaissance du territoire, de planification stratégique, de planification réglementaire ou d’opérationnalité, la nécessité d’une action transversale et d’une certaine souplesse dans l’action ont été reconnues depuis de longues années. Cette volonté de transversalité et de souplesse a donné lieu à la création de l’ADT, dont l’apport a été indéniable. Cependant, faute d’un pilotage effectif et d’une coordination structurelle de tous les acteurs, l’ajout d’un tel organisme, situé en dehors de la structure décisionnelle et administrative, n’a pas permis de compenser la prééminence des décisions sectorielles, le chevauchement des compétences, le manque de clarté dans les missions attribuées à chacun et la succession dans le temps d’opérations qui pourraient se dérouler de manière concomitante. En comparaison avec d’autres villes européennes, à Bruxelles, le volet opérationnel du développement territorial est encore embryonnaire et requiert de mobiliser des qualifications professionnelles peu présentes dans le corps de l’administration. La rationalisation des outils du développement territorial nécessite une meilleure organisation pour atteindre la taille critique qui permette des spécialisations plus pointues et une action performante dans des domaines encore insuffisamment pris en compte aujourd’hui. Objectifs Afin de simplifier les processus de l’action publique, de viser une meilleure coordination de tous les processus informatifs, administratifs, décisionnels, opérationnels et d’évaluation et de monitoring des politiques, ainsi que dans la perspective de doter la Région de structures permettant la mise en œuvre efficace, rapide et transversale des actions prioritaires du PRDD en matière de développement territorial, il est nécessaire d’opérer une réorganisation de l’action de tous les acteurs régionaux publics de l’aménagement du territoire. Il s’agit de regrouper au sein de deux structures d’une part tous les processus en amont des décisions à prendre par le Gouvernement et d’autre part tous les processus opérationnels situés en aval de celles-ci. Cette réorganisation profonde vise un regroupement à l’échéance du 1er janvier 2015 des différents acteurs de ces deux types de processus au sein de deux organismes distincts : la « Plateforme analyse, planification et administration foncière » et la « Plateforme territoriale opérationnelle ». Le statut des organismes ainsi créé sera adapté au degré relatif d’autonomie et de contrôle nécessaire à l’exécution des missions qui leur sont confiées. Le PRDD articule les missions autour d’une vision globale de la planification stratégique et opérationnelle, afin d’améliorer les processus décisionnels, il appartiendra prioritairement au Gouvernement : de vérifier par une étude la faisabilité technique, administrative et opérationnelle du dispositif envisagé ; 345 de mettre en œuvre progressivement cette réorganisation, au départ par la coordination de l’action des acteurs existants, dans l’exercice des missions qui ont été identifiées. C. LA PLATEFORME ANALYSE, PLANIFICATION ET ADMINISTRATION FONCIERE la connaissance et l’analyse prospective du contexte bruxellois à l’échelle macro-économique et à l’échelle du territoire : c’est le « Bureau Bruxellois du Plan » ; les deux dimensions de la planification, à savoir la planification réglementaire et la planification stratégique : c’est le « Bureau de la Planification » ; la gestion du patrimoine foncier passif de la Région (le patrimoine directement lié aux missions de service public qui ne génèrent pas de revenus), les missions administratives liées à l’évaluation des biens acquis ou vendus par les pouvoirs publics régionaux et l’exercice du droit de préemption. La structure de cet organisme reste à déterminer et devra tenir compte de la dimension transversale des matières traitées, en mettant la structure au service de l’ensemble du Gouvernement, et en travaillant en synergies avec le Ministère et les OIP. Des sous-comités d’accompagnement réunissant les mêmes acteurs sont mis en place pour chaque zone stratégique, en associant les Communes concernées. PLATEFORME ANALYSE, PLANIFICATION ET ADMINISTRATION FONCIERE BUREAU BRUXELLOIS DU PLAN Approche macroéconomique Statistique Analyse et prospective Approche territoriale Observ. sectoriels BUREAU DE PLANIFICATION Coord. statistique Observ. transversaux [Planification réglementaire] Affectation du sol Planification stratégique (Comité d’accompagnement) Cobat et Cellule RèglePRDD ments ADMINISTRATION FONCIERE Gestion foncière publique Evaluation et procédure de préemption Pôle de réf. Cellule participlans et pation schémas citoyenne/ directeurs facilitateur Le Bureau Bruxellois du Plan regroupe en son sein les compétences de l’IBSA, des services en charge des Observatoires au sein de la Direction Etudes et Planification de l’AATL et celles des départements Connaissance territoriale pour le PRDD et Développement territorial de l’ADT. Ses missions se répartissent en 3 volets : l’approche macro-économique l’approche territoriale la coordination de la production des données. La « Cellule Approche macro-économique » comporte 2 volets : « Cellule statistique » se charge de la production, du traitement, de l’interprétation et de la communication des statistiques macro-économiques en lien avec le Bureau fédéral du Plan, l’Institut national de Statistique, la Banque nationale et Eurostat. Elle se chargera également de la réalisation d’une grande enquête socio-économique (en remplacement du recensement triennal). la Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Cet organisme remplit 3 types de missions : Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 346 « Cellule analyse et prospective » se charge de développer les modèles économétriques et, de manière générale du développement des outils d’aide à la décision publique et des outils d’évaluation des politiques publiques. La La « Cellule approche territoriale » se charge de la production, de la coordination, du traitement, de l’interprétation et de la communication des statistiques territorialisées et de la cartographie. Actuellement l’approche territoriale se réalise via les observatoires. La Cellule pourra développer d’autres outils améliorant la connaissance territoriale et l’évaluation territoriale des politiques menées. Il existe des observatoires de 2 types : Les observatoires sectoriels. Pas moins de 13 observatoires sectoriels78 existent actuellement. Il convient de mieux les coordonner et de mettre en œuvre des synergies entre eux. L’étude déterminera lesquels de ces observatoires seront soit réalisés directement, soit réalisés en collaboration avec l’administration ou l’OIP concernée, soit coordonnés par la cellule mais réalisés directement par les administrations ou OIP concernées. Les observatoires transversaux : il s’agit de l’observatoire des quartiers et d’un observatoire de l’aire métropolitaine qu’il faudrait mener en relation avec les deux autres Régions. La « Cellule de Coordination statistique » aura pour objectif d’une part, de coordonner la production des données et d’autre part de reprendre la mission du Comité technique régional pour la Statistique actuellement organisé par l’IBSA. Le Bureau de Planification regroupe en son sein les compétences de la Direction Études et Planification de l’AATL et celles du département « Développement des zones stratégiques » de l’ADT. Ses missions se répartissent en 2 volets : la planification réglementaire la planification stratégique. Le Bureau de Planification travaille en relation étroite avec les différentes Directions stratégiques localisées au sein de l’administration et des OIP. La « Planification réglementaire » comprend une cellule en charge de l’affectation des sols (PRAS, PPAS) et une cellule d’administration des outils réglementaires (COBAT, RRU, RRUZ, RCU, RCUZ). Leur action respective vise tant l’élaboration des outils régionaux que le suivi des outils développés par les Communes. La « Planification stratégique » est constituée d’une cellule PRDD, d’une Cellule Plans et Schémas directeurs et du Pôle de référence « Participation ». Elle collabore étroitement avec les opérateurs publics régionaux chargés de la mise en œuvre de la planification, en assumant notamment le rôle de facilitateur actuellement joué par l’ADT : d’une part avec la plateforme territoriale opérationnelle et d’autre part avec les opérateurs sectoriels (rénovation urbaine, SDRB, SLRB, Port de Bruxelles,...). La « Cellule PRDD » mène les réflexions stratégiques sectorielles et transversales, réalise les études préparatoires et l’élaboration du PRDD, en assure le suivi et l’évaluation. Elle coordonne également le secrétariat de la Commission régionale de développement et la coopération inter-régionale et européenne en matière de planification urbaine. Enfin, elle assure le suivi des Plans communaux de Développement durable élaborés par les Communes. La « Cellule Plans et Schémas directeurs » élabore les Plans et Schémas directeurs des zones stratégiques, des grandes friches urbaines et des quartiers en réurbanisation, en vue de leur adoption par le Gouvernement. Elle en assure le suivi, l’évaluation et l’adaptation, en relation avec l’action menée par le « Pôle de développement». Elle coordonne les Sous-comités d’accompagnement dédiés à chacun des sites en développement, afin de garantir la transversalité de l’action publique dans leur planification territoriale. 78 Observatoire des bureaux (DEP), Observatoire du commerce (DEP + Atrium), Observatoire des permis logement (DEP), Observatoire des activités productives (DEP + SDRB), Observatoire des Equipements (ADT + COCOF et VGC, Observatoire de l’habitat (SLRB), Inventimmo (SDRB), observatoires mobilité (Bruxelles-Mobilité), observatoire transport public (STIB), Etat de l’Environnement (Bruxelles Environnement), Observatoire bruxellois de l’Emploi (Actiris), Observatoire social-santé (COCOM), Observatoire de la Prévention et de la Sécurité (MRBC). Le Pôle de référence « participation citoyenne », dont la vocation est de développer un réel savoir en cette matière, alimenté par les différents modes participatifs menés en vertus des différents dispositifs régionaux. 347 La Cellule d’administration foncière regroupe en son sein certaines missions de la Régie foncière et les missions du Comité d’acquisition transféré à la Région dans le cadre de la 6ème Réforme de l’Etat. la « Cellule de gestion foncière publique » la « Cellule d’évaluation et de préemption ». D. LA PLATEFORME TERRITORIALE OPERATIONNELLE Cet organisme joue un rôle « d’Enssemblier » et peut dans ce cadre remplir 2 types de missions : Il mène la politique foncière régionale il met en œuvre le développement des zones stratégiques, des quartiers en réurbanisation et des grandes friches urbaines. PLATEFORME TERRITORIALE OPERATIONNELLE OPERATEUR DE DEVELOPPEMENT Pôle de maîtrise d’ouvrage Pôle de développement OPERATEUR FONCIER Achat et vente sur le marché privé Vente aux opérateurs publics sectoriels La «Plateforme territoriale opérationnelle » regroupe en son sein certaines compétences le la Régie foncière régionale, les compétences de la SAF et du personnel transféré du Comité d’acquisition. Elle devra, dans son rôle d’opérateur de développement, s’étoffer du personnel compétent lui permettant de mettre rapidement sur pied une équipe pluridisciplinaire capable d’assumer les nouvelles missions qui lui sont dévolues (pôle de maîtrise d’ouvrage et pôle de développement). La structure de cet organisme est celle d’une société anonyme de droit public, déconsolidée, dotée d’un Conseil d’administration et de Commissaires du Gouvernement. L’opérateur foncier opère à 2 niveaux : Achat et vente sur le marché privé Vente aux opérateurs régionaux de développement sectoriel. La cellule « Achat et vente sur le marché privé » achète et vend les terrains nécessaires au déploiement de l’activité publique régionale, principalement celle liée au développement des zones stratégiques, des grandes friches urbaines et des quartiers en réurbanisation. A terme, pour pouvoir peser pleinement sur le marché immobilier par l’importance de son portefeuille foncier, il s’agirait qu’il devienne l’opérateur immobilier unique agissant pour compte de la Région, dans toutes ses composantes. La vente de terrains aux opérateurs immobiliers privés est conditionnée à la réalisation de travaux liés à la mise en œuvre des Plans et Schémas directeurs, coordonnée par le « Pôle de développement ». Cette cellule est également en charge de la prospection et de la veille du marché immobilier, en rapport avec les objectifs de développement et de la mise en œuvre de la politique de préemption décidée en amont. La cellule « Vente aux opérateurs publics sectoriels » gère les ventes de terrains dont le développement est confié aux opérateurs publics sectoriels dans le cadre des Plans et Schémas directeurs. Elle est également chargée de la mise en gestion auprès d’opérateurs publics sectoriels de biens développés directement par le « pôle de maîtrise d’ouvrage » (logements, immobilier économique,…). L’opérateur de développement est chargé de la mise en œuvre opérationnelle de la planification stratégique, telle qu’elle est fixée par les Plans et Schémas directeurs élaborés par la Planification stratégique Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Ses missions se répartissent en 2 volets : 348 et adoptés par le Gouvernement. Il a compétence pour agir prioritairement dans les zones stratégiques, les grandes friches et les quartiers en réurbanisation. Son action comporte 2 volets : « Pôle de Maîtrise d’Ouvrage » qui réalise directement des travaux pour le développement des zones stratégiques, des grandes friches urbaines et des quartiers en réurbanisation. Un « Pôle de Développement » qui coordonne le développement de ces zones, notamment via la création de Sociétés d’économie mixte (SEM) chargées du développement de certains sites. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Un Son action est complémentaire de celle menée par les opérateurs de développement sectoriel existants au sein de la Région, comme la SDRB qui agit dans les secteurs de la rénovation urbaine, du logement moyen et du développement économique, la SLRB qui agit dans le secteur du logement social, Bruxelles Mobilité et Bruxelles Environnement… Dans le cadre de ses compétences de développement, la SDRB poursuivra sa mission d’opérateur immobilier (maîtrise d’ouvrage et développement) sur le territoire de la ZRU79. Dans ce cadre, elle développera un outil opérationnel qui fixe le cadre de ses actions dans cette zone : le PLAN GUIDE RENOVATION, en application des principes d’aménagement dégagés par la planification stratégique. Les opérateurs de développement sectoriels pourront être appelés à intervenir, pour ce qui les concerne, dans le cadre des zones stratégiques, des grandes friches urbaines et des quartiers en réurbanisation, via l’achat de terrains à l’opérateur foncier ou la gestion de terrains déjà développés. L’opérateur de développement pourra initier des collaborations avec les opérateurs sectoriels (SDRB, Port de Bruxelles, SLRB, Fonds du Logement,...). E. Plateforme emploi-formation Afin de pouvoir répondre aux problématiques du chômage et de la sous-qualification, il est essentiel de formaliser les liens entre les politiques économiques, les politiques de l’emploi et de la formation (voir Chapitres 3 Economie et 2 Emploi). Il s’agit de définir des mesures de collaboration concrètes, entre Actiris, Bruxelles-Formation, le VDAB-RDB (et leurs partenaires respectifs), notamment par des réunions conjointes de leurs Comités de Gestion. Les mesures envisagées sont : la mise en œuvre d’outils communs de veille permettant d’anticiper les besoins de compétences, de formation, de qualification et d’emploi des entreprises de la Région bruxelloise ; la mise en œuvre effective du dossier unique du demandeur d’emploi, qui permettra un suivi permanent de son parcours professionnel et mesurera l’impact des démarches et des actions menées par celui-ci, notamment en matière de formation ; la collaboration renforcée dans les Centres de Référence (CDR) et les futurs pôles de compétence Les actions menées par les services publics de l’emploi et de la formation doivent être efficaces, fluides et performantes, sans pour autant passer par une fusion des outils. Le service rendu envers les demandeurs d’emploi doit être cohérent et pertinent, en organisant le passage d’un opérateur à un autre de la manière la plus fluide qui soit, quelle que soit l’échelle d’intervention. Il s’agira également de créer des liens avec les politiques de l’enseignement menées au niveau communautaire. Ces collaborations sont essentielles en vue de renforcer la cohérence des différentes politiques menées à Bruxelles, que ce soit par le biais de la Région, de la Commission communautaire française ou de la Vlaamse Gemeenschapscommissie, ainsi que Communauté Française et la Vlaamse Gemeenschap. La collaboration de ces différentes institutions est également essentielle afin de renforcer l’offre scolaire, ainsi que la qualité de l’enseignement à l’échelle bruxelloise (voir Chapitre 10 Enseignement), notamment via le Comité bruxellois de Concertation économique et sociale (CBCES) élargi au Pouvoirs communautaires. Cette collaboration se fera en lien avec les travaux de la Task-Force Enseignement. 79 à l’exception des zones stratégiques, des grandes friches urbaines et des quartiers en réurbanisation F. Plateforme logement 349 Il s’agit par conséquent d’agir à la fois sur le logement public social et sur l’accès au logement privé, en renforçant les capacités du premier et en facilitant l’accès au second. Les outils suivants pourraient faire l’objet de la réflexion : la SLRB et les Sociétés Immobilières de Service Public (SISP) ; la SDRB pour ses activités de logement moyen ; le Fonds du Logement bruxellois ; les régies communales et les CPAS. La Région s’est engagée, dans l’accord de Gouvernement et dans le cadre de la sixième réforme de l’État, à réduire le nombre de Sociétés Immobilières de Service Public (SISP) d’environ 50%, en tenant compte des spécificités communales. Dans ce contexte, la Région renforcera l’opérationnalité des SISP en activant et en évaluant régulièrement les mesures prévues dans les Contrats de gestion Région-Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) et SLRB-SISP, notamment en termes de réduction du nombre de SISP par fusion, de mutualisation des moyens ou de simplification des procédures entre la SLRB et les SISP, avec l’objectif d’atteindre au moins 2.000 logements/SISP. Cela permettra à la fois de réaliser des économies d’échelle et une plus grande professionnalisation des services, de manière à pouvoir agir avec des moyens financiers, humains et techniques renforcés. La Région a déjà confié un rôle de coordination et de contrôle à la SLRB, afin d’assurer un suivi conséquent et fiable du secteur du logement social, d’autant plus important que les investissements dans ce secteur sont conséquents. Il s’agit dès lors de renforcer le cadastre des logements sociaux afin d’assurer un suivi de l’état du patrimoine, ainsi que de rationaliser les moyens en termes de connaissance et de logistique pour permettre de rénover le parc immobilier existant et de construire de nouveaux logements qui répondent, entre autres, aux objectifs de performance énergétique. Dès lors, la Région entend renforcer la connaissance sectorielle permettant de développer de véritables stratégies de rénovation et d’entretien globales que les SISP pourront mettre en œuvre alors que des indicateurs ont été définis de manière à faciliter la connaissance de l’état du patrimoine, permettant un diagnostic permanent sur base duquel les stratégies pourront être développées pour accélérer la réalisation et optimaliser la programmation des investissements. Par ailleurs, les obligations et attentes en matière de performance énergétique des bâtiments et de leurs qualités environnementales sont de plus en plus importantes et nécessitent des connaissances pointues et nouvelles dans des domaines de plus en plus diversifiés. Par ailleurs, la Région renforcera sa concertation avec les 19 communes bruxelloises et organisera une concertation avec les communes de la zone métropolitaine, en vue d’une répartition équilibrée sur l’Aire métropolitaine des logements publics et de logements à finalité sociale. Afin de mieux appréhender la situation réelle du marché du logement à Bruxelles aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif, des prix des loyers, des évolutions des besoins, des flux des personnes, des changements de baux, des subdivisions, de la qualité environnementale,…, il s’agira d’étendre les moyens de l’Observatoire régional de l’habitat développé par le Bureau bruxellois du Plan. Ce travail statistique et contextuel se réalisera par « quartiers », tels qu’ils sont définis dans le Monitoring des quartiers. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La Région entend mener une réflexion sur les différents outils et fonds bruxellois pour le logement en vue d’un plus grand partage d’expérience et de compétence et une plus grande spécialisation des rôles, une plus grande efficience grâce à des économies d’échelle, un renforcement de la coordination, une meilleure circulation des informations et une amélioration des services et des conditions d’accès vis-à-vis des bénéficiaires. La Région a également pour ambition d’accroître sa maîtrise foncière régionale à moyen et à long terme, en rationalisant la collaboration entre les entités compétentes dans le domaine via l’opérateur foncier de la Plateforme « Aménagement territorial opérationnel ». 350 G. Plateforme Patrimoine La Région entend développer les outils nécessaires à une meilleure intégration du patrimoine en termes urbanistique et architecturaux. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La coordination, notamment celle entre les pouvoirs locaux et le pouvoir régional, doit s’appuyer sur les outils existants, avec un rôle renforcé du bMa. La Région souhaite également rapprocher les politiques menées au niveau du tourisme et de la promotion du territoire (VisitBrussels,…) et celles liées au patrimoine (Monuments et sites) afin de faire des atouts patrimoniaux un réel enjeu d’attractivité non seulement touristique mais aussi résidentiel et économique. 1.1.3.Partage de services et d’équipements et clauses sociales, environnementales et éthiques des marchés publics En raison des contraintes budgétaires auxquelles font face l’ensemble des organismes publics dans un contexte de raréfaction des moyens, les collaborations entre services publics doivent également se concevoir en matière de partage d’infrastructures (partage d’espaces physiques de bureaux, de stockage, d’entreposage,…) et de matériel, ainsi qu’en termes de mécanismes de « pooling »80 d’activités de services (entretien et jardinage, approvisionnement, finances et assurances, comptabilité et systèmes informatiques). Le recours à des centrales d’achats et de partage de services sera systématisé à l’échelle de la Région. Par ailleurs, la Région veillera à optimiser l’usage des équipements et des infrastructures dans une optique concernant 3 niveaux visant à rationaliser leur fonctionnement par une réflexion sur les plages horaires d’ouverture, le type de fonctions principales et complémentaires et le type d’usagers afin d’en multiplier les fonctionnalités. Dans ce cadre, le Bureau bruxellois du Plan réalisera une veille (suivi et un monitoring) des besoins spécifiques des habitants, au sein des différents quartiers, en équipements et en services aux personnes en vue d’évaluer l’adéquation entre l’offre et la demande, de manière à assurer une meilleure planification de la réalisation des équipements dans les quartiers en forte demande, en identifiant les potentialités foncières pour leur implantation. Le « cadastre des équipements » de proximité servira de base. Pour ce faire, la Région travaillera en concertation avec les autres entités fédérées en fonction du domaine concerné. Tous les marchés financés et cofinancés par la Région doivent intégrer les principes du développement durable. Pour ce faire, une ordonnance sur les clauses environnementales, sociales et éthiques à imposer dans les marchés publics sera adoptée. Elle veillera à ce que ces clauses soient praticables pour les entreprises, notamment les PME bruxelloises. Pour aider les responsables d’achats publics à intégrer ces critères environnementaux et sociaux dans les cahiers des charges, la Région proposera des formations et un « help desk » à disposition des acheteurs publics. Par ailleurs, une évaluation annuelle du système sera réalisée. 1.2.COLLABORATIONS ET PARTENARIATS AVEC LES ACTEURS EXTRA-RÉGIONAUX Les enjeux urbains, étant complexes et transversaux, dépassent le seul levier de l’action régionale. En conséquence, le PRDD tient compte des nombreuses interdépendances entre les matières communautaires et les matières régionales dans le souci de pouvoir développer des politiques cohérentes à Bruxelles. De plus, ce Plan ne se limite pas au seul espace des 19 communes bruxelloises, mais prend en compte dans son action sur le devenir de la région l’espace métropolitain dans son ensemble, nécessitant la mise en œuvre d’une coopération métropolitaine (dont une des formes trouvera une réponse dans la création de la Communauté métropolitaine). La Région entend également élargir au maximum les partenariats à l’ensemble des forces vives de la région bruxelloise et à tenter de les fédérer, afin de renforcer l’efficience et l’impact des politiques publiques. 80 T erme qui se réfère à la mise en commun de ressources (biens, équipements, personnel, efforts,...) dans le but de maximiser les avantages et/ou la réduction des risques des utilisateurs. 1.2.1.Coopération métropolitaine 351 Dans le cadre de la sixième réforme de l’Etat, et afin de promouvoir activement cette coopération, une Communauté métropolitaine a été créée par une loi spéciale. Cette Communauté métropolitaine aura pour mission d’organiser la concertation entre les 3 Régions sur des sujets de compétence régionale et d’importance transrégionale. Les 3 Régions ont déjà conclu un accord de coopération de ce type en matière d’aménagement du territoire pour fixer les modalités et l’objet de cette concertation. Des relations de coopération étroites entre Bruxelles et son « hinterland » sont en effet essentielles et mutuellement profitables aux 3 Régions. A ce titre, il convient d’instaurer des collaborations avec l’Etat fédéral, les 2 autres régions et les différents pouvoirs communautaires. Ces collaborations se réaliseront principalement dans le domaine de l’aménagement du territoire, du transport et de la mobilité, de l’environnement, de l’enseignement, de la formation et de l’emploi, de la localisation des activités économiques. Plus particulièrement en matière de mobilité et d’aménagement du territoire, la concertation interrégionale, qui doit réunir les 3 Régions ainsi que la SNCB, traitera prioritairement les questions suivantes : la gestion de l’étalement urbain, la localisation des nouveaux pôles socio-économiques et résidentiels, la mise en œuvre du RER, les parkings de transit aux gares RER, la tarification kilométrique intelligente, le ring, la politique des taxis, la création de nouvelles liaisons et infrastructures. Une collaboration efficiente, intégrant tous les opérateurs de transports publics pour coordonner l’ensemble des réseaux de transports publics dans le périmètre de l’aire métropolitaine sera à cet effet mise en place (voir Chapitre 5 Mobilité). La Région renforcera les synergies avec les autres entités fédérées par le biais d’accords de coopération, via l’élaboration de stratégies croisées dans les différents domaines concernés. Pour veiller à la mise en œuvre des engagements contenus dans ces accords, la Région entend organiser une concertation permanente avec les autres entités sous forme de réunions de suivi régulières. Des cellules de suivi seront également mises sur pied au sein de son administration pour assurer le suivi des réalisations et un des rapports destinés au Gouvernement. 1.2.2 Coopération avec les instances communautaires Le PRDD introduit dans sa logique d’actions des transversalités entre les différents niveaux de pouvoir présents à Bruxelles, notamment entre la Région et les instances communautaires (tant les Communautés que les Commissions communautaires régionales). A. Enseignement La Région entend développer et renforcer les synergies (par le biais d’accords de coopération) avec la Communauté française, la Commission Communautaire Française, la Vlaamse Gemeenschap et la Vlaamse Gemeenschapscommissie (ainsi qu’avec les différents pouvoirs organisateurs), afin de mener une politique cohérente et coordonnée à Bruxelles en matière de formation et d’enseignement. Il s’agira de mettre en place ou de consolider les instances de concertation et de coordination entre les différents acteurs du monde éducatif sur les questions prioritaires que sont la production de nouvelles places dans les écoles, le soutien aux écoles et aux filières en difficulté dans les quartiers prioritaires et la revalorisation du métier d’enseignant. Sur ce dernier point, la Région souhaite participer, en collaboration avec les Communautés, à trouver des pistes de solution à la pénurie d’enseignants, en lien avec Actiris, le Forem et le VDAB. La Région encouragera une meilleure articulation entre les politiques menées, pour le passage de la petite enfance à l’écoleet ainsi anticiper les besoins dans l’enseignement fondamental, dans l’enseignement secondaire, voire l’enseignement supérieur. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 De nombreuses problématiques bruxelloises dépassent le cadre régional dans leur manifestation, leur gestion et leur résolution. Comme c’est le cas dans toutes les grandes métropoles européennes, certaines matières ne peuvent être gérées efficacement que si l’on prend en compte un territoire plus vaste que celui de la Région. 352 Par ailleurs, afin d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande scolaire à l’échelle des quartiers au sens large, la Région développera, avec les Communautés et les Communes, un monitoring de l’offre scolaire et la collecte des informations en matière d’absentéisme et de décrochage scolaire. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Enfin, la Région (et les opérateurs régionaux) souhaitent collaborer de manière plus systématique avec les pouvoirs organisateurs et les instances communautaires dans le but de mieux intégrer les écoles dans la ville par le biais de « contrats d’urbanisme scolaire » qui visent à coordonner les actions propres aux écoles et celles concernant le quartier environnant les établissements (espace public, sécurité, mobilité, environnement,…). B. Culture Pour se donner une ambition dans un secteur porteur de l’image d’une ville, la Région améliorera la coordination entre et avec les acteurs de la culture, en désignant un Intendant régional, afin d’agir sur son attractivité. Pour ce faire, une « Task Force » permanente Région, Communauté française, Communauté flamande, Cocof et VGC sera mise en place. Cette plate-forme cherchera notamment à améliorer la communication et l’organisation relatives à l’offre culturelle dans la Région, tant du point de vue des événements que des infrastructures. La plateforme des industries créatives et culturelles (réseau des Arts/ Kunstoverleg) sera également un interlocuteur de la Région. La Région entend également accompagner le développement de transversalités entre les politiques culturelles et les politiques régionales dans la mesure où la culture participe aux enjeux régionaux tant en matière d’emploi et d’éducation qu’en matière d’aménagement du territoire et d’attractivité économique, touristique, mais aussi résidentielle. C. Action sociale Le Gouvernement bruxellois s’est engagé, dans le cadre de ses compétences, à employer de façon optimale les leviers et les instruments à sa disposition pour lutter contre la pauvreté. A ce titre, le « Plan d’action bruxellois de lutte contre la pauvreté 2009-2014 » met en place une approche transversale des actions à mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté, en instaurant une « Conférence interministérielle bruxelloise Social-Santé » réunissant la Région de Bruxelles-Capitale et les 3 Commissions communautaires au sein d’un groupe de travail inter-cabinets permanent. Partant de cette dynamique de collaboration, les autorités bruxelloises souhaitent organiser des concertations pour créer des articulations entre les différents niveaux de pouvoir sur des thématiques prioritaires mises en évidence dans le « Plan bruxellois de Lutte contre la pauvreté ». Il s’agira de développer une coordination horizontale entre la politique du Gouvernement bruxellois et celle des Collèges des 3 Commissions communautaires bruxelloises, d’une part, et de mettre en place une coordination verticale avec le niveau fédéral, local et européen, d’autre part. 1.2.3.Relations avec les pouvoirs locaux Les Communes et la Région seront de véritables partenaires pour mener à bien les ambitions et les mesures inscrites dans le PRDD. A cet effet, il sera essentiel de veiller à la bonne synergie des projets locaux avec les objectifs du Plan. A. Renforcement des outils de collaboration pour un développement optimal des grands projets régionaux Il s’agira d’assurer la collaboration des communes aux grands projets de développement régionaux (aménagement du territoire, mobilité, urbanisme, infrastructures) grâce au renforcement des modalités de concertation et de collaboration entre les communes, la Région et les différentes structures publiques bruxelloises (administrations et pararégionaux). En vue de stimuler davantage la collaboration des communes, il est également nécessaire de prévoir un renforcement des « outils » à disposition de la Région. Il conviendra notamment de réformer l’ordonnance relative aux travaux subsidiés dans l’objectif de mieux y intégrer les orientations du PRDD. A cet égard, l’Ordonnancecadre en matière de mobilité adoptée dans le cadre de la 6ème réforme institutionnelle sera mise en œuvre et garantira la conformité des Plans communaux de mobilité (PCM) au Plan régional de Mobilité (PCM). En ce qui concerne les Agenda IRIS 21, la Région s’engage à poursuivre l’accompagnement régional pour permettre à toutes les communes et les CPAS de participer à la dynamique du développement durable. B. Améliorer les outils de contractualisation existants Il existe déjà des mesures et dispositifs de contractualisation qui permettent à la Région et aux communes de mutualiser leurs ressources pour atteindre des objectifs communs, notamment en matière de sécurité (plan de prévention et de proximité,…), de mobilité (convention de mobilité,…), de rénovation urbaine (Contrat de quartier durable,…). Certains de ces programmes et dispositifs visent à inciter les communes à collaborer, par exemple, à la réalisation de certains travaux, en échange d’engagements réciproques. Il s’agit de renforcer ou d’élargir ces programmes et dispositifs et d’en créer de nouveaux dans des matières qui n’en bénéficient pas encore (tels que le logement, les équipements ou les espaces verts). Ainsi, la Région s’inscrira dans le cadre de l’Ordonnance-cadre en matière de mobilité qui garantit la conformité des politiques de mobilité communales au Plan régional de Mobilité. Dans ce cadre, la Région assistera les Communes dans l’élaboration de leur PCM. En outre, la Région entend conclure avec les Communes des avenants aux conventions de mobilité, afin de les inciter à collaborer à la réalisation et à la mise en œuvre de certains projets de transports publics. Ces avenants portent sur des modalités concrètes de collaboration et de partage des coûts relatifs à, entre autres, la réalisation de certains travaux de développement ou d’optimisation du réseau, le respect des sites propres, la présence policière à certains carrefours, la gestion du stationnement et des livraisons, l’accessibilité des arrêts, la diminution du niveau de vibrations, un mobilier urbain de qualité, des plans de circulation limitant la congestion,… Ces conventions prévoiront également les engagements réciproques de la Région ou de la STIB concernant la mise en œuvre d’actions prévues dans les Plans Communaux de Mobilité (PCM). La Région entend également clarifier les modes de collaboration avec les communes, ainsi que les responsabilités de chacun, dans le cadre de l’entretien et de la réparation des espaces publics, ainsi que dans le cadre de la gestion des chantiers. En vue d’assurer la mise en œuvre des projets qui incombent aux Communes et qui sont déterminés par le PRDD et de coordonner les différentes formes de collaboration avec les pouvoirs locaux, la Région : se donnera les moyens d’intervenir sur le contenu des Plans de développement communaux ; conclura des « contrats de développement » avec les Communes bruxelloises. Ces « contrats » intégreront, pour chaque commune, l’ensemble des contractualisations mises en œuvre. Il sera proposé aussi d’instaurer des « contrats d’urbanisme scolaire » afin de coordonner l’action des autorités de l’enseignement avec celle des différentes organisations qui agissent sur l’environnement urbain des écoles (espaces publics, urbanisme, mobilité, sécurité, environnement, social,...). La Région précisera également les modalités de concertation et de collaboration entre les organismes pararégionaux et les communes afin de veiller à la bonne synergie de leurs projets respectifs. 353 Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 La Région continuera à impliquer les Communes le plus en amont possible dans les grands projets, afin de faciliter leur appropriation notamment pour les projets qui concernent les zones stratégiques (voir Partie 1 Projet de Ville). Les communes seront associées aux différents stades d’élaboration des schémas directeurs (de la définition à la mise en œuvre) en cours ou à venir sur ces zones via les Sous-Comités d’accompagnement mis en place par le Bureau de Planification pour chacune des zones stratégiques. 354 La concertation entre la Région et les communes se se concrétisera également dans le cadre des « déclarations de politique générale communales » que les communes devront à l’avenir rédiger et des programmes triennaux qu’elles sont tenues d’élaborer. En effet, la nouvelle loi communale (ordonnance 2009) prescrit que les communes soumettent au Conseil communal un programme d’action triennal qui contient une note d’orientation et un plan de gestion traduisant budgétairement les orientations de la note. La rédaction de ces programmes et de ces contractualisations sera l’occasion d’organiser et de planifier les coordinations nécessaires entre les communes et les organes régionaux et para-régionaux, afin de répondre aux objectifs inscrits dans le PRDD. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 Il s’agit d’augmenter la cohérence entre les politiques régionales et leur transcription au sein des politiques communales, mais aussi de soutenir les communes dans la gestion des équipements et des sites d’envergure régionale situés sur leur territoire, ainsi que de mieux connaître les aspects des politiques communales ayant un impact sur l’échelle régionale. La « Cellule de Planification stratégique » relancera la plate-forme de concertation entre la Région et les Communes, dans le cadre de l’élaboration des Plans Communaux de Développement (PCD), pour assister les Communes dans la méthodologie de travail et la concordance des objectifs de leur PCD avec ceux du PRDD. Les éléments suivants devront être mis en œuvre : la recherche d’un mécanisme incitant les communes à élaborer un Plan Communal de Développement Durable (PCDD) qui concrétise les éléments d’intérêt régional définis par le PRDD ; la mise en œuvre d’une garantie de réalisation de certains projets, via la contractualisation plus poussée dans certains domaines tels que les équipements, le logement, la mobilité et l’aménagement des noyaux d’identité locale. C. Amélioration de la performance des services publics par une répartition adéquate des compétences Un objectif essentiel sera également de veiller à la participation des communes à l’amélioration de la performance de leurs services publics. Il est, en effet, nécessaire de mieux coordonner les nombreux intervenants dans l’objectif de rendre les services adéquats aux citoyens. Dans cette perspective, la répartition des tâches entre les communes et la Région doit être organisée à l’échelle la plus pertinente. Le niveau local est un l’échelon le plus approprié pour gérer les besoins directs de la population, lesquels requièrent une proximité entre l’utilisateur et le prestataire de services. En revanche, le cadre régional est le niveau de pouvoir le plus opportun pour gérer et mettre en œuvre des politiques et des projets nécessitant une approche plus globale (d’un point de vue territorial et thématique), comme les grandes infrastructures dont l’utilisation dépasse largement le territoire des communes où elles se situent. Au niveau opérationnel, Bruxelles Environnement est un référent en matière de gestion d’espaces verts d’ampleur supra-locale d’une part (parc de Woluwe, parc de Laeken…) et de parcs « à vocation sociale » d’autre part (parc de la Rosée, parc Gaucheret, parc Bonnevie…). Afin de rationaliser la gestion des grands parcs en région bruxelloise, tous les espaces verts à vocation supra-locale seront transférés à Bruxelles Environnement, en prévoyant les moyens nécessaires, sur base contractuelle avec les Communes. Les Communes garderont un lien privilégié avec la vie locale au sein de ces parcs, par une capacité d’usage facilitée. Conformément à l’accord institutionnel fédéral, l’articulation entre le travail des Communes et celui de la Région en matière de propreté publique sera redéfinie dans le sens d’une contractualisation et d’une supervision du travail opérationnel par l’ABP et les Communes. D. « Pooling »81 communal 355 Il existe un ensemble de services, d’infrastructures et de domaines d’activités pour lesquels des collaborations entre communes, CPAS et Région peuvent contribuer à réaliser des économies d’échelles ou à améliorer la qualité des services. La Région pourra favoriser les collaborations suivantes : manière générale, la Région soutiendra toutes initiatives de collaboration et de coopération entre communes décidant, dans un esprit de complémentarité et sur base volontaire, de la mise en commun d’outils de gestion et d’une programmation de projets ; pour les achats : • le cas échéant, conclusion de conventions avec des organes de regroupement d’achats existants (comme le bureau fédéral des achats, Bruxelles-Propreté, IRIS Achats82,…) ; • création d’une centrale d’achats par la Région, en association avec les communes. Elle permettrait à la fois de rationaliser les achats des communes et des CPAS (en évitant, par exemple que 2 services achètent chacun de leur côté des biens destinés à une même application) ; de regrouper les achats des différentes communes et CPAS de manière à profiter d’avantages que les fournisseurs accordent pour des commandes groupées ; de professionnaliser les processus d’achats dans les communes, notamment lors des phases de négociation ; et de renforcer la sécurité juridique des marchés. • Il s’agirait également d’assurer les achats de produits énergétiques dans la centrale d’achats régionale, ce qui procurerait des avantages, notamment, en termes de simplification administrative et de mutualisation des risques ; pour les activités de « back office » (telles que des activités de buanderie, de cuisine, de garage et d’imprimerie), les communes devraient soit travailler en interne ou vers des autres structures publiques si les conditions le permettent (tout en évitant de multiplier les relations « clients-fournisseurs » entre organismes publics), soit « outsourcing » au privé ; pour les infrastructures sportives et culturelles, il s’agit de mettre en place des cellules de support pour assurer la bonne gestion et leur mise en réseau au sein de chaque territoire (voir Partie 1 Projet de Ville) et d’optimiser la gestion de l’offre et d’augmenter la fréquentation des infrastructures grâce à une meilleure promotion (qui pourrait être assurée par Visit Brussels). E. Contrôle des ASBL communales L’accroissement et la complexité croissante des activités des communes ont parfois conduit celles-ci à recourir à des structures spécifiques d’ASBL pour la gestion de certaines activités. Bien que cette forme de « décentralisation » puisse avoir des effets bénéfiques en termes d’efficacité, l’autonomie des ASBL doit être assortie d’un contrôle régional adéquat et performant. La meilleure formule sera recherchée qui garantira la coordination de l’action des ASBL communales avec les objectifs du PRDD, la rigueur de gestion et la souplesse de l’action des ASBL. 81 Terme qui se réfère à la mise en commun de ressources (biens, équipements, personnel, efforts,...) dans le but de maximiser les avantages et/ou la réduction des risques des utilisateurs. 82 L’Association iris-achats est un organe chargé d’acheter des produits et services utilisés dans les hôpitaux du réseau Iris, et ce, de quelle que nature qu’ils soient. Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 de 356 2Associer les citoyens au développement régional Plan Régional de Développement Durable • Partie 2 2.1.LA PARTICIPATION CITOYENNE Dans le domaine de l’aménagement du territoire et de la rénovation urbaine en particulier, les mécanismes de participation (les processus d’enquête publique pour les plans d’aménagement, les Contrats de quartier durable pour les opérations de rénovation urbaine et les schémas directeurs des ZIR pour les grands projets urbains) ont démontré leur pertinence et la Région entend les élargir et les renforcer. Afin d’en renforcer les outils de participation citoyenne et de passer d’une logique d’information et de consultation à une véritable logique de concertation, notamment dans le cadre des grands projets urbains, il convient de mettre en place, au sein de la Cellule Plans et Schémas directeurs » du Bureau de Planification véritable pôle d’expertise en matière de participation citoyenne, en organisant des processus innovants de participation (en complément des obligations légales) sur les grands projets urbains permettant de prendre en compte les attentes de tous les acteurs dès l’amont des projets. Cela implique en effet de permettre aux citoyens d’accéder à de nouvelles ressources et aux pouvoirs publics de développer de nouvelles capacités d’actions. Ce pôle d’expertise jouerait un rôle de facilitateur et serait mobilisé pour informer, accompagner et soutenir les habitants, les acteurs publics, les experts et les administrations en matière de participation, en lien avec les programmes de rénovation urbaine et avec les grands projets urbains. Par ailleurs, dans la même logique, il faudra poursuivre le soutien régional aux projets plus ponctuels de participation, tels que le projet de sensibilisation aux enjeux urbanistiques. L’objectif est de mobiliser la société civile, le citoyen, enfant, jeune ou adulte, pour l’amener à réfléchir activement à la construction de son environnement urbain, à répondre ensemble aux défis de demain. Cette réflexion de terrain, cette mobilisation citoyenne, sur les enjeux urbanistiques permet également de renforcer l’identité bruxelloise. Il s’agit en effet de lancer une collaboration avec des associations de proximité, actives dans différents secteurs de la société civile : secteur culturel, sportif, social, organismes d’insertion socioprofessionnelle. Il s’agit pour chacune de ces associations, d’impliquer son public cible via des activités didactiques et ludiques, à la portée de chacun. En matière de rénovation urbaine dans les quartiers, il s’agira de poursuivre et d’élargir la participation, en particulier concernant les projets qui touchent à l’espace public ou aux bâtiments mêlant différents fonctions (voir Chapitre 6 Rénovation urbaine). Cette approche vise la mise en place au sein de la Plateforme territoriale d’un Pôle d’expertise en matière de participation citoyenne poursuivant la mission de facilitateur en matière de participation dévolue à l’ADT et permettant de passer d’une logique de consultation à une logique de concertation, en donnant aux citoyens les moyens d’accéder à de nouvelles ressources (empowerment) et aux pouvoirs publics de développer de nouvelles formes d’action. 2 .2.ACCUEIL DES PRIMO-ARRIVANTS Le « parcours d’intégration civique » (inburgering) a été mis en place en Flandre par un décret de 2003 entré en vigueur le 1 avril 2004. Obligatoire en Flandre (mais facultatif à Bruxelles) pour les étrangers qui viennent s’installer durablement, mais aussi pour les Belges qui ne sont pas nés en Belgique et dont un des parents n’est pas né en Belgique, il prévoyait des sanctions pénales, puis suite à une modification en 2006, des amendes administratives en cas de non exécution. Le programme se compose de 3 parties : des cours d’orientation sociale, dans la langue maternelle (ou langue de contact) de 60 heures, pour faire connaître les valeurs et normes sur lesquelles repose la société flamande ; des cours de néerlandais (240 heures) ; une aide à l’orientation professionnelle. Il a connu un succès certain, sans toutefois pouvoir atteindre tout le public cible (en 2010, 18 000 personnes ont signé un contrat, alors que l’afflux annuel de nouveaux étrangers en Flandre était estimé à 49 000 personnes). En Région wallonne, le primo-arrivant doit, depuis le 1° janvier 2013, se présenter à un bureau local où il reçoit des informations sur ses droits et devoirs et un bilan de ses connaissances est établi. Il peut alors s’engager dans un « plan de formation » ratifié dans une « convention d’accueil et d’intégration ». 357 En Région bruxelloise, les institutions rendent la chose un peu plus compliquée : néerlandophone, l’ « inburgering » existe, moyennant quelques petites adaptions par rapport au décret flamand, côté francophone, un accord a été trouvé pour qu’un parcours d’accueil voit également le jour au début