Industrie du papier, le succès d`un opérateur portugais
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Industrie du papier, le succès d`un opérateur portugais
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013 19 ÉPARGNE & INVESTISSEMENT ACTUALITÉ Sociétés cotées. La distribution informatique bien orientée. p.20 DÉCRYPTAGE Financement, un enjeu majeur pour Lydec. p.21 ÉPARGNE Période estivale, quelle stratégie de placement ? p.24 Industrie du papier, le succès d’un opérateur portugais ● Portucel Soporcel, principal concurrent de l'industrie marocaine du papier dispose d'une industrie intégrée. Il est ainsi dans les activités forestières, les pâtes cellulose, la fabrication de papier et produit même l’énergie dont il a besoin. Par ailleurs, l'essentiel de sa production est destinée à l'export. p. 22-23 LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013 21 Décryptage Financement, un enjeu majeur pour Lydec POINT DE VUE Amine Diouri Responsable études chez Inforisk ● La société doit financer un ambitieux programme lancé en 2012, tout en veillant à protéger sa rentabilité. Décryptage. DISTRIBUTION D'EAU SOURCE : INFORISK ■ Marge opérationnelle ■ Résultat net 8,2% 8,1% Un endettement devenu insupportable L 7,7% 2,9% 2,6% 2009 side, à cet effet, dans la mobilisation des financements auprès des bailleurs de fonds, aussi bien publics qu’internationaux pour pouvoir honorer les engagements pris, au moment où son taux d’endettement net frôle les 66% et pour cause. Les investissements financés par la société de gestion déléguée ont atteint un niveau record en 2012 (1,2 MMDH), en accroissement de 38% par rapport à 2011. 2010 L’ année 2013 semble être pour Lydec, l’année où la société de distribution d’eau et d’électricité devrait se mobiliser sur plusieurs priorités. Il s’agira d’abord de la préparation de la 2e révision quinquennale du contrat de gestion déléguée et du suivi des enjeux qui s'y rapportent, notamment l’harmonisation du périmètre de distribution d’électricité et le financement des investissements. Lydec devrait également lancer des engagements de service auprès de tous ses clients pour améliorer leur satisfaction et préparer un plan de recrutement pluriannuel sur 500 embauches pour les cinq prochaines années. À cela s’ajoute la poursuite des grands projets d’assainissement. Un taux d’endettement net à 66% Il est à noter que pour le contrat de gestion déléguée, la révision devrait tenir compte de l’accompagnement nécessaire de l’urbanisation croissante de la ville prise en compte dans l’actualisation des schémas directeurs. Il conviendrait alors de statuer sur les investissements supplémentaires à ceux prévus dans le contrat révisé en 2009, ainsi que sur les ressources financières correspondantes, l’évolution du périmètre de la gestion de la distribution de l’électricité (pour le calquer sur celui de l’eau) et les améliorations contractuelles souhaitées par les 2,8% 2011 deux parties. De plus, Lydec devrait poursuivre la réalisation du programme lancé en 2012, consistant d’abord en l’intercepteur côtier pour protéger les plages contre les rejets d’eaux usées entre Casa Port et Mohammédia, la finalisation et la mise en route de la station d’épuration de Médiouna et les travaux d’assainissement du Centre de Dar Bouazza, avec le transfert des eaux usées vers la station d’El Hank. L’alimentation de nouvelles zones ouvertes à l’urbanisation du Grand Casablanca et les renforcements d’infrastructures associées, la poursuite des tra- Répétition du scénario de Veolia ? Un taux d’endettement aussi important rend la tâche difficile pour la société de trouver des financements dans l’avenir. En outre, il a un impact non négligeable sur sa rentabilité actuelle et future. En effet, alors que Lydec affiche au terme de l’exercice 2012 une marge d’exploitation à 7,7%, la rentabilité nette, elle, se situe à seulement 4,5%. Le différentiel (-3,2 points) provient du poids des charges financières. Ainsi, le résultat financier de la société ressort à -41 MDH en 2012. Celui-ci est d’ailleurs en dégradation par rapport à 2011, où il s’est situé à -34,7%, due à l’augmentation du niveau d’endettement moyen dans le sillage du volume des investissements réalisés en 2012. Serait-ce la répétition du même scénario de Veolia qui s’est désengagé du Maroc à cause d’un endettement devenu insupportable? Rappelons que les sociétés Redal et Amendis, filiales du groupe français, affichaient en 2011 déjà des ratios d’endettement de 450% et 187% respectivement. A priori, Lydec a encore une marge de manœuvre, aujourd’hui son niveau d’endettement reste supportable (66%). De plus, la société affiche une croissance soutenue de son activité. Notons que son chiffre d’affaires a progressé en 2012 de 4,4% à 6 MMDH. En tout cas, les analystes de BMCE Capital restent confiants quant aux réalisations futures de Lydec. Ces derniers tablent, en effet, sur un résultat net de 278,2 MDH (+1,4%) en 2013 et de 283,8 MDH (+2%) en 2014, dans le sillage d’un développement de l’activité de la société. L’objectif du chiffre d’affaires étant de 6,2 MMDH (+2,8%) pour 2013 et de 6,4 MMDH (+ 3,6%) pour 2014. ● Le taux d’endettement de Lydec, établi à 66%, demeure supportable. vaux de résorption progressive des points sensibles à l’origine des débordements en cas de fortes précipitations et la fin des travaux du déplacement des conduites pour le tramway font également partie de ce programme. Enfin, la société devrait également poursuivre sur ce volet l’amélioration de la qualité de service et la formalisation d’engagements vis-à-vis des clients. L’enjeu ré- ●●● Alors que Lydec affiche au terme de l’exercice 2012, une marge d’exploitation à 7,7%, la rentabilité nette, elle, se situe déjà à seulement 4,5%. e chiffre d’affaires cumulé par les entreprises du secteur de la «distribution d’eau» s’est situé à 11,29 MMDH en 2011. Notons qu’il a été constaté une diminution du rythme de la croissance du secteur sur les 3 dernières années. L’activité sectorielle a progressé de 3,3% entre 2010 et 2011, contre une hausse de 5,7% entre 2009 et 2010. Le secteur était dominé en 2011 par un seul acteur. Il s’agit de Lydec, une société cotée en Bourse, qui représentait à elle seule 51% de l’activité. Entre 2009 et 2011, sa part de marché est restée stable. Par ailleurs, le secteur était concentré entre les 3 premiers acteurs qui réalisaient 95% du chiffre d’affaires global, à savoir Lydec, Redal et Amendis. Pour sa part, la marge opérationnelle (résultat d’exploitation/chiffre d’affaires) réalisée par les entreprises du secteur s’est établie à 7,7% en 2011. La marge opérationnelle du secteur s’est très légèrement dégradée depuis 2009, passant de 8,2% en 2009 à 7,7% en 2011, soit une baisse de 0,5 point. La rentabilité nette (résultat net/chiffre d’affaires) du secteur est ressortie à 2,8% la même année. La marge nette 2011 ne s’est rétractée que de 0,1 point par rapport à 2010 (2,9%), alors que la marge opérationnelle a baissé de 0,4 point entre les mêmes exercices. La réduction du taux d’endettement sectoriel (de 192% en 2010 à 175% en 2011) a diminué le niveau de charges financières impactant le résultat net. Par ailleurs, le niveau d’endettement sectoriel était à un niveau insupportable en 2011. Le niveau d’endettement (par rapport aux capitaux propres) se situait à 175% en 2011 (dont 450% de taux d’endettement pour la seule Redal). Le gearing a néanmoins baissé de 17 points entre 2010 et 2011, passant de 192% à 175%. La forte dégradation de ce ratio entre 2009 et 2010 (+30 points passant de 162% à 192%) s’explique par la hausse vertigineuse des dettes de financement du secteur (+22%) durant cette période. ● LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013 22 L’analyse de la semaine Industrie du papier, le succès d’un opérateur portugais ● Portucel Soporcel, principal concurrent de l'industrie marocaine du papier dispose d'une industrie intégrée. Il est ainsi dans les activités forestières, les pâtes cellulose, la fabrication de papier et produit même l’énergie dont il a besoin. Par ailleurs, l'essentiel de sa production est destinée à l'export. E L’export au cœur de la stratégie. La stratégie de développement de Soporcel Portucel, soulignée par ses projets d’inves- groupe est ainsi fondée sur un modèle commercial dont la proposition de valeur repose sur la durabilité du processus d’innovation. Ce dernier résulte de la conception et du développement de produits et de Le marché marocain du papier bureau est en effet estimé à plus de 1,7 MMDH en 2012. ● L’unité de production papetière à Figuera Da Foz, près de Lisbonne, permet au groupe de renforcer sa position dans le groupe de tête des exportateurs au Portugal. FABRICATION DE PAPIER & CARTON : CHIFFRES D'AFFAIRES (EN MDH) TCAM 2009-2011 : +8,4% 3.015 2.742 SOURCE : INFORISK n 2012, l’industrie marocaine du papier continue de faire les frais d’une situation financière difficile de son acteur principal Med Paper. En effet, dans la lignée de l’exercice 2011, les revenus de la société se contractent de 29,5% à 224,1 MDH en 2012. La société explique cette situation par des perturbations qu'a connues le marché du papier au Maroc au courant de l’année. Tout d’abord, les importations, principalement en provenance de l’Union européenne, n’ont pas cessé d’inonder le marché local, et leurs tarifs sont presque équivalents au coût d’achat de la matière première dans l’industrie locale. D’autre part, «la cherté de l’énergie, notamment avec la dernière hausse du prix du fuel, ne fait qu’augmenter le coût de revient du produit local», avait souligné le management de Med Paper. La société connaît ainsi un recul de son activité depuis 2011. Mais qui est ce concurrent qui peut proposer des produits au prix de la matière première de nos producteurs et comment y parvient-il ? Ce n’est autre que l’un des acteurs majeurs du Portugal sur la scène internationale. Soporcel Portucel est d’une importance structurelle dans l’économie du pays en raison de l’intégration verticale de son modèle commercial. Le groupe est dans les activités forestières, les pâtes cellulose, la fabrication de papier et produit même l’énergie dont il a besoin. Il est ainsi créateur d’une très forte valeur ajoutée surtout que la quasi-totalité de ses produits est exportée. En effet, seulement 5% de sa production est destinée au marché portugais. Soporcel Portucel contribue ainsi de près de 1% au PIB national portugais. 2.564 2009 tissement, consiste en ce que les exportations représentent une part de plus en plus importante du chiffre d’affaires (95% aujourd’hui). Les investissements s’élèvent à hauteur de 100 millions d’euros depuis 2002. Le choix de se tourner vers l’export s’explique par plusieurs facteurs à com- 2010 2011 mencer par la taille réduite du marché intérieur qui incite inévitablement le groupe à rechercher des opportunités à l’international. La poursuite d’un choix de développement ambitieux passe par la croissance de la chaîne de valeurs et la conquête de nouveau marchés. La compétitivité du Portucel Soporcel en chiffres. Le business papier représente 79% dans l’activité du groupe. • La production de pâte à papier est de 1,4 million de tonnes par an dont la majorité est utilisée pour sa propre production de papier. • Utilisation complète de la capacité de production (100%) • 81% des matières premières utilisées par le groupe proviennent du Portugal. • L’énergie représente 12% du coût de revient majoré du coût lié à la vente de produits finaux. • Production de papier 1,6 million de tonnes, soit 17% de la consommation européenne. • La commercialisation se fait à travers 14 bureaux de vente en Europe et aux États Unis) • Les produits premium représentent 55% du total des produits en papier du groupe. ses propres marques, de qualité «premium», qui représentent aujourd’hui plus des deux tiers de ventes de produits en papier. Le groupe a investi dans des unités qui répondent aux normes internationales en termes d’innovation, de technologie avancée et d’efficacité.En effet, le groupe Portucel possède une structure de production centrée sur trois unités industrielles que Les ECO ont visité les 26 et 27 juin, à savoir le complexe Industriel de Setubal, le complexe industriel de Figuera Da Foz et l’usine papetière de Gacia (La plupart des machines et autres équipements de traitement sont d'origine allemande et finlandaise). Le nouveau centre de production papetière de Setubal a permis au groupe de renforcer sa position dans le groupe de tête des exportateurs au Portugal. En plus de la nouvelle usine papetière, le complexe industriel comprend également une usine de production de pâte d’eucalyptus d’une capacité de 530.000 tonnes et une unité comprenant deux machines à papier d’une capacité de production de 795.000 tonnes, une centrale électrique à cogénération et une station de production électrique par biomasse. En activité depuis 1984, le complexe de Figuera Da Foz comprend une usine de production papetière, deux machines à papier et un turbogénérateur à biomasse. Aujourd’hui, elle est première unité industrielle en Europe pour la production de papier non couché sans bois avec une capacité de production de pâte de 560.000 tonnes et une capacité de production de papier de 790.000 tonnes. Tournée vers l’innovation, l’usine papetière de Gacia est, elle, spécialisée dans la production de pâte à papier aux caractéris- LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013 23 L’analyse de la semaine BUSINESS-MODEL DU GROUPE PORTUCEL Forêts Pâte Énergie Papier Ventes Forêts / la recherche technologique et le conseil Leader mondial dans les recherches sur l’eucalyptus globulus. 120.000 ha de forêt sous gestion Certifiées par le FSC ® (CO10852) et PEFC La plus grande forêt certifiée en europe pépinières. Premier producteur de pâte kraft blanchie d’eucalyptus 1,4 M de tonnes de pâtes Une usine de pâte à haute valeur ajoutée. 2,5 TWh d'électricité génération Capacité: 4,4% énergétique nationale Le plus grand producteur d’énergie à partir de la biomasse au Portugal. 1,6 M de tonnes de papier par an. Meneur européen Producteur sur commande, pratiquement «juste à temps». Réseau de 14 bureaux de vente Europe, aux USA et en Afrique Mix des ventes: Marques propres = 62% 113 pays Produits Premium = 55%. tiques spéciales (285.000 tonnes de capacité). C’est dans cette usine que de la pâte à papier fut produite pour la première fois à partir d’eucalyptus à l’aide du processus Kraft en 1957. Elle comprend également une station de production électrique de biomasse.Ainsi, environ 80% de la pâte de cellulose produite par le groupe est directement intégrée dans la production de papier, et l’immense majorité des produits papier du Groupe (1,6 million de tonnes de papier représentant l’équivalent de 300 milliards de feuilles A4) est exportée dans plus de 110 pays sur cinq continents et expédiée vers plus de 4.300 destinations. Une industrie intégrée. La réussite de cette stratégie a permis au groupe Portucel Soportucel d’être le plus grand producteur européen et le 6ème mondial, de papier d’impression et d’écriture non couché. Le secteur inclut les articles de bureau et le papier destiné à l’industrie de l’impression. Il est également le leader européen et 5ème plus important producteur au monde de pâte kraft blanchie d’eucalyptus. C’est ainsi qu’avec un chiffre d’affaires annuel excédent 1,5 milliard d’euros, le groupe est l’un des premiers créateurs de richesses du Portugal dans la mesure où les produits qu’il exporte sont presque exclusivement obtenus à partir de matières premières et les ressources utilisées par le groupe proviennent de plus de 5.400 entreprises réparties dans les différents secteurs de l’économie portugaise. Le groupe totalise également 8% des cargaisons conventionnelles et conteneurisées exportées à partir des ports portugais.La place acquise par le groupe repose sur les investissements en branding et marketing qui lui ont permis de s’enorgueillir de plusieurs marques leaders. Une attention particulière est portée à Navigator, la marque qui affiche les meilleures ventes au monde, au Maroc notamment. Cette marque est celle qui a connu la croissance la plus rapide depuis 2005, passant de la 7ème à la 2ème position en Europe parmi les marques de papier de bureau et possédant l’indice de valeur de marque (BEIBrand Equity Index) le plus élevé. Les ventes ont connu une hausse de 4% en 2012. Le groupe possède d’autres marques de papier destinées à des segments et groupes cibles différents : Pionner, Inacopia, Target, Discovery, etc.À souligner que l’ensemble du processus de commerce avec des programmes de recherche centrés autour de ce qui constitue une ressource naturelle et renouvelable, les zones boisées du Portugal. Grâce à l’engagement du Groupe envers la recherche et le développement, et avec le soutien du Raiz, filiale du groupe dédiée à la recherche, des projets de pointe ont pu être mis en œuvre pour améliorer les caractéristiques de l’eucalyptus et perfectionner les pratiques de gestion sylvicole. «Il s’agit de s’assurer de la disponibilité des matières premières de grande qualité pour produire un papier lui-même d’excellente qualité» souligne le management du groupe. Ce dernier dispose d’une ressource de près de 120.000 hectares de zones boisées certifiées qu’il gère, ainsi que de la superficie bien supérieure gérée par des producteurs indépendants. L’adoption d’une approche intégrée de la gestion de ses zones boisées permet ainsi au groupe d’être le plus grand producteur privé d’eucalyptus, de pin et de conifères du Portugal, ainsi que le premier producteur portugais Cotation bourse CMCP INTERNATIONAL PAPER MED PAPER Portucel Soporcel produit également des plantes forestières pour sa propre utilisation, ainsi que pour le marché intérieur et à l’international, et possède ses propres pépinières. Grâce à un investissement récent, ces dernières ont doublé leur capacité de production annuelle, atteignant environ 12 millions de plantes certifiées, destinées au renouvellement des zones boisées du Portugal. Poursuivant sa stratégie d’expansion internationale, le groupe investit actuellement dans un projet forestier majeur à intégration verticale au Mozambique, qui devrait culminer avec la construction d’un centre de production de pâte de cellulose d’une capacité annuelle de 1,3 million de tonnes. Dans le plan d’expansion à l’international de Portucel Soporcel, le Maroc figure en bonne place. Le marché national du papier bureau, est en effet estimé à plus de 1,7 MMDH en 2012. Le groupe y compte une représentation commerciale depuis 2010 ainsi que 6 partenaires grossistes qui couvrent toutes les régions du pays. Les principaux clients des marques du groupe restent les banques, les compagnies d’as● surances et les multinationales. DISTRIBUTION CASABLANCAISE DE PAPIER SAINT GOBAIN ABRASIFS oui non non Chiffre d'affaire (en KDHS) 1 364 370 318 022 257 339 116 538 Marge opérationnelle (en%) 8.8% 1.5% 4.9% 7.7% Résultat net (en%) 9.3% -7.4% 2.4% 4.5% 741 362 104 840 61 740 45 239 0 143 733 7 481 2 410 0% 137% 12% 5% Dettes financement (en KDHS) Ratio d'endettement MLT Marge d'EBITDA 26% (2012 et moyenne depuis 2007) Marge nette 21% SOURCE : INFORISK Hermano Mendonça, Directeur Marketing du groupe Portucel Soporcel. «La qualité est notre priorité» L Stratégie au Maroc non Capitaux propres (en KDHS) Résultats d’énergie issue de la biomasse forestière, source d’énergie renouvelable. En effet, la Biomasse produite par le groupe représente 4,4% de l’énergie électrique produite au Portugal. Celle-ci est utilisée par le groupe dans la production de papier, le surplus étant vendu. Comme matière première, le groupe utilise du bois provenant de ses plantations. À noter que la biomasse participe à 70% dans la production de papier, le reste étant complété par les turbine à gaz. CHIFFRES CLÉS DES PRINCIPALES ENTREPRISES SECTORIELLES DONNÉES 2011 SOURCE : GRUPO PORTUCEL SOPORCEL R&D POINT DE VUE ●●● Dans le plan d’expansion à l’international du groupe portugais, le Maroc figure au premier rang. es origines du groupe Portucel Soporcel remontent à 1953, lors de la mise en activité de la compagnie Portuguesa de Cellulose (en 1957, cette entreprise était la première au monde à produire de la pâte blanchie d’eucalyptus par la méthode au sulfate). Portucel a été constituée en 1976 suite à la nationalisation de l’industrie de la cellulose. Soporcel (Sociedade pourtuguesa de papel), a été fondée en 1984 et reprise finalement par Portucel en 2001, pour donner lieu à l’actuelle entité Portucel Soporcel, un groupe forestier à intégration verticale disposant de ses propres activités de recherche. Il produit donc du papier, de la pulpe de papier mais il est également propriétaire d’une partie des forêts nécessaires à sa production. En 2012, son chiffre d’affaires a atteint 1,5 milliard d’euros pour un résultat opérationnel (Ebitda) de 385 millions d’euros. La marge d'EBITDA s’est ainsi située à 26% (2012 et moyenne depuis 2007). Quant à la marge nette, elle s’est établie à 21%. De son côté, la dette nette totale s’élevait à 364 millions d’euros. Quant au ratio dette nette sur Ebita, il s’établissait à 0,95x. Le groupe vend sa production dans 115 pays répartis sur 5 continents. La quasi-totalité (95%) du papier produit l’année dernière a été vendue en dehors du Portugal. Portucel compte parmi ses concurrents des entreprises comme Mondi ou encore Stora Enso. Parmi les produits phares du groupe portugais figure le «Navigator», à savoir le «Premium Office Paper», le plus vendu au monde. Par ailleurs, il faut noter qu’en Afrique surtout, il existe deux segments de marché. Un segment de marché qualité et un autre segment de marché prix. Au niveau du segment de marché «prix», il y a énormément de concurrence. Il y a parfois des acteurs qui usent de méthodes non transparentes pour liquider du papier de qualité médiocre, surtout sur le marché africain. C’est pour cela que l’essentiel de nos clients est constitué par les gros acheteurs. C'est-à-dire les banques et les sociétés d’assurances, qui ne peuvent pas prendre le risque de se trouver en situation de blocage. Le dommage que peut causer un papier non certifié et de qualité inférieure est énorme. ● LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013 24 Épargne Période estivale, quelle stratégie de placement ? POINT DE VUE Loubna Chihab Analyste Financier chez M.S.IN, Société de Bourse ● Avec l’arrivée des vacances, la Bourse risque d'afficher une petite évolution. Comment peut-on poursuivre son objectif de rendement en cette période ? ● À fin juin, le MASI est toujours sur une tendance baissière. L’ année 2013 demeure caractérisée par la persistance de la baisse de l’activité sur le marché boursier et constitue le prolongement des années précédentes malgré une légère performance observée sur les 3 premiers mois de l’année. Ainsi à fin juin, le MASI est toujours sur une tendance baissière (6,06% depuis le début de l’année) accompagnée de faibles volumes. Plusieurs éléments expliquent ceci, d’abord les résultats des sociétés cotées qui ont marqué une baisse significative de la capacité bénéficiaire de 10%, on peut également citer les difficultés d’ordre macroéconomique du Maroc et leur impact sur la courbe des taux et le manque de liquidités et enfin la part des particuliers dans les transactions qui se rétrécit de plus en plus. En définitif, la reprise du marché n’est pas pour demain. D’autant qu’«avec la période estivale qui démarre, nous ne risquons pas de voir des évolutions au niveau des cours», nous explique un analyste financier avant de préciser qu'«aucun événement majeur n’est prévu sur cette période au niveau de la Bourse. De plus, la séance de cotation sera plus courte durant le mois de Ramadan. Nous ne verrons donc pas de grandes évolutions que ce soit à la hausse comme à la baisse». Alors comment peut-on poursuivre son objectif de rendement en cette période de maigres évolutions ? Un rendement plus important «Les actifs monétaires et obligataires constituent certes un des placements les plus profitables pour les particuliers en cette période de crise boursière», nous assure notre analyste. Selon lui, leur rendement ne sera pas affecté durant la période estivale. De plus, ces derniers présentent des avantages certains et restent moins risqués que les actions. Les produits les plus indiqués pour cette période restent ceux de maturités courtes soit les OPCVM monétaires et obligations à Court terme. On peut, en effet, à travers ces instruments, avoir une rémunération très attrayante. À titre d’exemple, alors que Masi a clôturé l’année 2012 avec une contre-performance à plus de -15%, les OPCVM monétaires et obligations à court terme, eux, ont réalisé la même année des performances moyennes respectives de 3,28 et 3,41%. N’oublions pas la fiscalité avantageuse de ces produits. En effet, les intérêts que perçoit un OPCVM sur ses placements monétaires sont exonérés d’impôts. L’investisseur ne supporte en effet que la TPCVM (taxe sur les profits de cession des valeurs mobilières) qui est de 20% sur la plus-value réalisée au moment de sa sortie du fonds. Il y a donc une économie d’impôt de 10 points sur le rendement brut qu’on peut réaliser si on investit dans un OPCVM. Enfin, la majorité des OPCVM ne donne lieu à aucun frais d’entrée ou de sortie. À cela s’ajoute l’avantage de la liquidité. Alors que la Bourse de Casablanca souffre de problèmes de déficit de liquidité, les OPCVM offrent une liquidité continue. L’investisseur peut, dans le cadre d’un OPCVM récupérer sa mise à tout moment, la valeur liquidative des OPCVM étant calculée quotidiennement. Toutefois, il faut signaler qu’aujourd’hui, «l’aggravation du déficit budgétaire de l’État le pousse à recourir de plus en plus au marché financier local pour combler son besoin. Ce recours intensif conduit à un assèchement des liquidités sur le marché, ce qui s’accompagne systématiquement par une hausse des taux d’intérêts», nous explique de son côté Loubna Chihab, Analyste financier chez M.S.IN, Société de Bourse. Les OPCVM obligataires étant très sensibles aux variations de taux, toute hausse de taux se traduit par une dépréciation des actifs. La diversification stabilise les rendements Pour maximiser encore plus ses chances de réaliser des gains et réduire le risque, il reste donc quelques principes à respecter. «Ne pas mettre ses œufs dans le même panier», tel est le principe de la diversification. «Les actifs dont la valeur s'apprécie peuvent ainsi contribuer à compenser la stagnation ou le recul des autres». Comment procéder ? D’abord par catégories d’actifs en octroyant un pourcentage de répartition entre actions, obligation et liquidités. Dans la catégorie obligataire, l’investissement se fait en général à travers les maturités courtes soit les OPCVM monétaires et obligataires à court terme. La pondération, elle, dépend des épargnants et du choix du niveau de risque et d’horizon de placement. «On peut composer un portefeuille réparti entre des actions et un fonds monétaire», souligne un autre analyste de la place. La partie actions, elle, pourrait intégrer quelques secteurs dont les rendements par les dividendes sont intéressants comme les télécoms (IAM), l’agroalimentaire (Cosumar) ou les mines (CMT). ● Orientation vers les produits de taux H ●●● Les actifs monétaires et obligataires constituent certes un des placements les plus profitables pour les particuliers en cette période de crise boursière. istoriquement, on constate une baisse drastique du volume d’activité pendant la période estivale. Cette année ne fera pas l’exception en raison des congés annuels, de l’avènement du mois du ramadan, mais aussi de la dégradation du Maroc au rang des frontières markets, chose qui va orienter les investisseurs étrangers vers des places bien plus attractives (en termes de liquidité et de souplesse de la législation…). Le marché boursier marocain demeure relativement cher comparé aux places de la région (16 contre 12 pour les pays comparables). Ainsi, la place marocaine deviendrait plus attractive si il y a baisse des prix (ajustement technique) et amélioration de la performance des sociétés de la cote, qui dépend intrinsèquement de l’amélioration d’une conjoncture économique actuellement morose (chute des ventes de ciments, baisse de l’activité économique fortement corrélée à la baisse de la consommation énergétique). Afin de se prémunir contre la baisse du marché des actions, les investisseurs se penchent vers d’autres instruments de placement, moins rémunérateurs certes, mais qui permettent pour le moins de maîtriser le risque encouru. On constate surtout une orientation des placements vers les produits de taux, principalement à travers les opérations de souscriptions dans les OPCVM monétaires et obligataires. L’aggravation du déficit budgétaire de l’État le pousse à recourir de plus en plus au marché financier local pour combler son besoin. Ce recours intensif, conduit à un assèchement des liquidités sur le marché, ce qui s’accompagne systématiquement par une hausse des taux d’intérêts. Les OPCVM obligataires étant très sensibles aux variations de taux, toute hausse de taux se traduit par d’importantes dépréciations de l’actif. Dans le souci de réduire la sensibilité des placements aux variations des taux, les investisseurs optent pour des placements monétaires. ●