Industrie du papier, le succès d`un opérateur portugais

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Industrie du papier, le succès d`un opérateur portugais
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013
19
ÉPARGNE &
INVESTISSEMENT
ACTUALITÉ
Sociétés cotées. La distribution
informatique bien orientée. p.20
DÉCRYPTAGE
Financement, un enjeu
majeur pour Lydec.
p.21
ÉPARGNE
Période estivale, quelle
stratégie de placement ?
p.24
Industrie du papier, le succès
d’un opérateur portugais
● Portucel Soporcel, principal concurrent de l'industrie marocaine du papier dispose d'une industrie intégrée.
Il est ainsi dans les activités forestières, les pâtes cellulose, la fabrication de papier et produit même l’énergie
dont il a besoin. Par ailleurs, l'essentiel de sa production est destinée à l'export.
p. 22-23
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013
21
Décryptage
Financement, un enjeu
majeur pour Lydec
POINT
DE VUE
Amine Diouri
Responsable études
chez Inforisk
● La société doit financer un ambitieux programme lancé en 2012, tout en veillant
à protéger sa rentabilité. Décryptage.
DISTRIBUTION D'EAU
SOURCE : INFORISK
■ Marge opérationnelle
■ Résultat net
8,2%
8,1%
Un endettement
devenu
insupportable
L
7,7%
2,9%
2,6%
2009
side, à cet effet, dans la mobilisation des
financements auprès des bailleurs de
fonds, aussi bien publics qu’internationaux pour pouvoir honorer les engagements pris, au moment où son taux d’endettement net frôle les 66% et pour
cause. Les investissements financés par
la société de gestion déléguée ont atteint
un niveau record en 2012 (1,2 MMDH),
en accroissement de 38% par rapport à
2011.
2010
L’
année 2013 semble être pour
Lydec, l’année où la société
de distribution d’eau et
d’électricité devrait se mobiliser sur plusieurs priorités. Il s’agira
d’abord de la préparation de la 2e révision quinquennale du contrat de gestion déléguée et du suivi des enjeux qui
s'y rapportent, notamment l’harmonisation du périmètre de distribution
d’électricité et le financement des investissements. Lydec devrait également
lancer des engagements de service auprès de tous ses clients pour améliorer
leur satisfaction et préparer un plan de
recrutement pluriannuel sur 500 embauches pour les cinq prochaines années. À cela s’ajoute la poursuite des
grands projets d’assainissement.
Un taux d’endettement net à 66%
Il est à noter que pour le contrat de gestion déléguée, la révision devrait tenir
compte de l’accompagnement nécessaire de l’urbanisation croissante de la
ville prise en compte dans l’actualisation
des schémas directeurs. Il conviendrait
alors de statuer sur les investissements
supplémentaires à ceux prévus dans le
contrat révisé en 2009, ainsi que sur les
ressources financières correspondantes,
l’évolution du périmètre de la gestion de
la distribution de l’électricité (pour le calquer sur celui de l’eau) et les améliorations contractuelles souhaitées par les
2,8%
2011
deux parties. De plus, Lydec devrait
poursuivre la réalisation du programme
lancé en 2012, consistant d’abord en l’intercepteur côtier pour protéger les plages
contre les rejets d’eaux usées entre Casa
Port et Mohammédia, la finalisation et la
mise en route de la station d’épuration
de Médiouna et les travaux d’assainissement du Centre de Dar Bouazza, avec le
transfert des eaux usées vers la station
d’El Hank. L’alimentation de nouvelles
zones ouvertes à l’urbanisation du Grand
Casablanca et les renforcements d’infrastructures associées, la poursuite des tra-
Répétition du scénario
de Veolia ?
Un taux d’endettement aussi important
rend la tâche difficile pour la société de
trouver des financements dans l’avenir.
En outre, il a un impact non négligeable
sur sa rentabilité actuelle et future. En
effet, alors que Lydec affiche au terme de
l’exercice 2012 une marge d’exploitation
à 7,7%, la rentabilité nette, elle, se situe
à seulement 4,5%. Le différentiel (-3,2
points) provient du poids des charges financières. Ainsi, le résultat financier de
la société ressort à -41 MDH en 2012.
Celui-ci est d’ailleurs en dégradation par
rapport à 2011, où il s’est situé à -34,7%,
due à l’augmentation du niveau d’endettement moyen dans le sillage du volume
des investissements réalisés en 2012.
Serait-ce la répétition du même scénario
de Veolia qui s’est désengagé du Maroc à
cause d’un endettement devenu insupportable? Rappelons que les sociétés
Redal et Amendis, filiales du groupe
français, affichaient en 2011 déjà des ratios d’endettement de 450%
et 187% respectivement. A
priori, Lydec a encore une
marge de manœuvre, aujourd’hui son niveau d’endettement reste supportable
(66%). De plus, la société affiche une croissance soutenue de son activité. Notons
que son chiffre d’affaires a
progressé en 2012 de 4,4% à
6 MMDH. En tout cas, les analystes de
BMCE Capital restent confiants quant
aux réalisations futures de Lydec. Ces
derniers tablent, en effet, sur un résultat
net de 278,2 MDH (+1,4%) en 2013 et de
283,8 MDH (+2%) en 2014, dans le sillage d’un développement de l’activité de
la société. L’objectif du chiffre d’affaires
étant de 6,2 MMDH (+2,8%) pour 2013
et de 6,4 MMDH (+ 3,6%) pour 2014. ●
Le taux d’endettement
de Lydec, établi
à 66%, demeure
supportable.
vaux de résorption progressive des
points sensibles à l’origine des débordements en cas de fortes précipitations et
la fin des travaux du déplacement des
conduites pour le tramway font également partie de ce programme. Enfin, la
société devrait également poursuivre sur
ce volet l’amélioration de la qualité de
service et la formalisation d’engagements vis-à-vis des clients. L’enjeu ré-
●●●
Alors que
Lydec affiche
au terme de
l’exercice
2012, une
marge
d’exploitation
à 7,7%, la
rentabilité
nette, elle,
se situe déjà
à seulement
4,5%.
e chiffre d’affaires cumulé par
les entreprises du secteur de la
«distribution d’eau» s’est situé
à 11,29 MMDH en 2011. Notons
qu’il a été constaté une diminution du
rythme de la croissance du secteur sur
les 3 dernières années. L’activité sectorielle a progressé de 3,3% entre 2010 et
2011, contre une hausse de 5,7% entre
2009 et 2010. Le secteur était dominé
en 2011 par un seul acteur. Il s’agit de
Lydec, une société cotée en Bourse, qui
représentait à elle seule 51% de l’activité. Entre 2009 et 2011, sa part de marché est restée stable. Par ailleurs, le secteur était concentré entre les 3 premiers
acteurs qui réalisaient 95% du chiffre
d’affaires global, à savoir Lydec, Redal
et Amendis. Pour sa part, la marge opérationnelle (résultat d’exploitation/chiffre d’affaires) réalisée par les entreprises du secteur s’est établie à 7,7% en
2011. La marge opérationnelle du secteur s’est très légèrement dégradée depuis 2009, passant de 8,2% en 2009 à
7,7% en 2011, soit une baisse de 0,5
point. La rentabilité nette (résultat
net/chiffre d’affaires) du secteur est ressortie à 2,8% la même année. La marge
nette 2011 ne s’est rétractée que de 0,1
point par rapport à 2010 (2,9%), alors
que la marge opérationnelle a baissé de
0,4 point entre les mêmes exercices. La
réduction du taux d’endettement sectoriel (de 192% en 2010 à 175% en 2011)
a diminué le niveau de charges financières impactant le résultat net. Par ailleurs, le niveau d’endettement sectoriel
était à un niveau insupportable en
2011. Le niveau d’endettement (par rapport aux capitaux propres) se situait à
175% en 2011 (dont 450% de taux d’endettement pour la seule Redal). Le gearing a néanmoins baissé de 17 points
entre 2010 et 2011, passant de 192% à
175%. La forte dégradation de ce ratio
entre 2009 et 2010 (+30 points passant
de 162% à 192%) s’explique par la
hausse vertigineuse des dettes de financement du secteur (+22%) durant cette
période.
●
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013
22
L’analyse de la semaine
Industrie du papier, le succès
d’un opérateur portugais
● Portucel Soporcel, principal concurrent de l'industrie marocaine du papier dispose d'une industrie intégrée.
Il est ainsi dans les activités forestières, les pâtes cellulose, la fabrication de papier et produit même l’énergie
dont il a besoin. Par ailleurs, l'essentiel de sa production est destinée à l'export.
E
L’export au cœur de la stratégie.
La stratégie de développement de Soporcel
Portucel, soulignée par ses projets d’inves-
groupe est ainsi fondée sur un modèle
commercial dont la proposition de valeur
repose sur la durabilité du processus d’innovation. Ce dernier résulte de la conception et du développement de produits et de
Le marché marocain
du papier bureau est
en effet estimé à plus
de 1,7 MMDH en
2012.
● L’unité de production papetière à Figuera Da Foz, près de Lisbonne, permet au groupe de renforcer
sa position dans le groupe de tête des exportateurs au Portugal.
FABRICATION DE PAPIER & CARTON : CHIFFRES D'AFFAIRES (EN MDH)
TCAM 2009-2011 : +8,4%
3.015
2.742
SOURCE : INFORISK
n 2012, l’industrie marocaine du
papier continue de faire les frais
d’une situation financière difficile de son acteur principal Med
Paper. En effet, dans la lignée de l’exercice
2011, les revenus de la société se contractent de 29,5% à 224,1 MDH en 2012. La société explique cette situation par des perturbations qu'a connues le marché du
papier au Maroc au courant de l’année.
Tout d’abord, les importations, principalement en provenance de l’Union européenne, n’ont pas cessé d’inonder le marché local, et leurs tarifs sont presque
équivalents au coût d’achat de la matière
première dans l’industrie locale. D’autre
part, «la cherté de l’énergie, notamment
avec la dernière hausse du prix du fuel, ne
fait qu’augmenter le coût de revient du produit local», avait souligné le management
de Med Paper. La société connaît ainsi un
recul de son activité depuis 2011. Mais qui
est ce concurrent qui peut proposer des
produits au prix de la matière première de
nos producteurs et comment y parvient-il
? Ce n’est autre que l’un des acteurs majeurs du Portugal sur la scène internationale. Soporcel Portucel est d’une importance structurelle dans l’économie du pays
en raison de l’intégration verticale de son
modèle commercial. Le groupe est dans
les activités forestières, les pâtes cellulose,
la fabrication de papier et produit même
l’énergie dont il a besoin. Il est ainsi créateur d’une très forte valeur ajoutée surtout
que la quasi-totalité de ses produits est exportée. En effet, seulement 5% de sa production est destinée au marché portugais.
Soporcel Portucel contribue ainsi de près
de 1% au PIB national portugais.
2.564
2009
tissement, consiste en ce que les exportations représentent une part de plus en plus
importante du chiffre d’affaires (95% aujourd’hui). Les investissements s’élèvent à
hauteur de 100 millions d’euros depuis
2002. Le choix de se tourner vers l’export
s’explique par plusieurs facteurs à com-
2010
2011
mencer par la taille réduite du marché intérieur qui incite inévitablement le groupe
à rechercher des opportunités à l’international. La poursuite d’un choix de développement ambitieux passe par la croissance
de la chaîne de valeurs et la conquête de
nouveau marchés. La compétitivité du
Portucel Soporcel en chiffres.
Le business papier représente 79% dans l’activité du groupe.
• La production de pâte à papier est de 1,4 million de tonnes par an dont la majorité est utilisée
pour sa propre production de papier.
• Utilisation complète de la capacité de production (100%)
• 81% des matières premières utilisées par le groupe proviennent du Portugal.
• L’énergie représente 12% du coût de revient majoré du coût lié à la vente de produits finaux.
• Production de papier 1,6 million de tonnes, soit 17% de la consommation européenne.
• La commercialisation se fait à travers 14 bureaux de vente en Europe et aux États Unis)
• Les produits premium représentent 55% du total des produits en papier du groupe.
ses propres marques, de qualité «premium», qui représentent aujourd’hui plus
des deux tiers de ventes de produits en papier. Le groupe a investi dans des unités
qui répondent aux normes internationales
en termes d’innovation, de technologie
avancée et d’efficacité.En effet, le groupe
Portucel possède une structure de production centrée sur trois unités industrielles
que Les ECO ont visité les 26 et 27 juin, à savoir le complexe Industriel de Setubal, le
complexe industriel de Figuera Da Foz et
l’usine papetière de Gacia (La plupart des
machines et autres équipements de traitement sont d'origine allemande et finlandaise). Le nouveau centre de production
papetière de Setubal a permis au groupe de
renforcer sa position dans le groupe de tête
des exportateurs au Portugal. En plus de la
nouvelle usine papetière, le complexe industriel comprend également une usine de
production de pâte d’eucalyptus d’une capacité de 530.000 tonnes et une unité
comprenant deux machines à papier d’une
capacité de production de 795.000 tonnes,
une centrale électrique à cogénération et
une station de production électrique par
biomasse. En activité depuis 1984, le complexe de Figuera Da Foz comprend une
usine de production papetière, deux machines à papier et un turbogénérateur à
biomasse. Aujourd’hui, elle est première
unité industrielle en Europe pour la production de papier non couché sans bois
avec une capacité de production de pâte de
560.000 tonnes et une capacité de production de papier de 790.000 tonnes.
Tournée vers l’innovation, l’usine papetière de Gacia est, elle, spécialisée dans la
production de pâte à papier aux caractéris-
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013
23
L’analyse de la semaine
BUSINESS-MODEL DU GROUPE PORTUCEL
Forêts
Pâte
Énergie
Papier
Ventes
Forêts /
la recherche
technologique
et le conseil
Leader mondial dans
les recherches sur
l’eucalyptus globulus.
120.000 ha
de forêt sous gestion
Certifiées
par le FSC ®
(CO10852) et PEFC
La plus grande forêt
certifiée en europe
pépinières.
Premier producteur
de pâte kraft
blanchie d’eucalyptus
1,4 M de tonnes
de pâtes
Une usine de pâte à
haute valeur ajoutée.
2,5 TWh d'électricité
génération
Capacité: 4,4%
énergétique
nationale
Le plus grand
producteur
d’énergie à partir
de la biomasse
au Portugal.
1,6 M de tonnes
de papier
par an. Meneur
européen
Producteur sur
commande,
pratiquement
«juste à temps».
Réseau de 14
bureaux de vente
Europe, aux USA
et en Afrique
Mix des ventes:
Marques propres =
62%
113 pays
Produits Premium =
55%.
tiques spéciales (285.000 tonnes de capacité). C’est dans cette usine que de la pâte à
papier fut produite pour la première fois à
partir d’eucalyptus à l’aide du processus
Kraft en 1957. Elle comprend également
une station de production électrique de
biomasse.Ainsi, environ 80% de la pâte de
cellulose produite par le groupe est directement intégrée dans la production de papier, et l’immense majorité des produits
papier du Groupe (1,6 million de tonnes de
papier représentant l’équivalent de 300
milliards de feuilles A4) est exportée dans
plus de 110 pays sur cinq continents et expédiée vers plus de 4.300 destinations.
Une industrie intégrée.
La réussite de cette stratégie a permis au
groupe Portucel Soportucel d’être le plus
grand producteur européen et le 6ème
mondial, de papier d’impression et d’écriture non couché. Le secteur inclut les articles de bureau et le papier destiné à l’industrie de l’impression. Il est également
le leader européen et 5ème plus important producteur au monde de pâte kraft
blanchie d’eucalyptus. C’est ainsi qu’avec
un chiffre d’affaires annuel excédent 1,5
milliard d’euros, le groupe est l’un des
premiers créateurs de richesses du Portugal dans la mesure où les produits qu’il
exporte sont presque exclusivement obtenus à partir de matières premières et les
ressources utilisées par le groupe proviennent de plus de 5.400 entreprises réparties dans les différents secteurs de l’économie portugaise. Le groupe totalise
également 8% des cargaisons conventionnelles et conteneurisées exportées à
partir des ports portugais.La place acquise par le groupe repose sur les investissements en branding et marketing qui
lui ont permis de s’enorgueillir de plusieurs marques leaders. Une attention
particulière est portée à Navigator, la
marque qui affiche les meilleures ventes
au monde, au Maroc notamment. Cette
marque est celle qui a connu la croissance
la plus rapide depuis 2005, passant de la
7ème à la 2ème position en Europe parmi
les marques de papier de bureau et possédant l’indice de valeur de marque (BEIBrand Equity Index) le plus élevé. Les
ventes ont connu une hausse de 4% en
2012. Le groupe possède d’autres
marques de papier destinées à des segments et groupes cibles différents : Pionner, Inacopia, Target, Discovery, etc.À souligner que l’ensemble du processus de
commerce avec des programmes de recherche centrés autour de ce qui constitue
une ressource naturelle et renouvelable,
les zones boisées du Portugal. Grâce à l’engagement du Groupe envers la recherche
et le développement, et avec le soutien du
Raiz, filiale du groupe dédiée à la recherche, des projets de pointe ont pu être
mis en œuvre pour améliorer les caractéristiques de l’eucalyptus et perfectionner
les pratiques de gestion sylvicole. «Il s’agit
de s’assurer de la disponibilité des matières
premières de grande qualité pour produire
un papier lui-même d’excellente qualité»
souligne le management du groupe. Ce
dernier dispose d’une ressource de près
de 120.000 hectares de zones boisées certifiées qu’il gère, ainsi que de la superficie
bien supérieure gérée par des producteurs indépendants. L’adoption d’une approche intégrée de la gestion de ses zones
boisées permet ainsi au groupe d’être le
plus grand producteur privé d’eucalyptus,
de pin et de conifères du Portugal, ainsi
que le premier producteur portugais
Cotation bourse
CMCP INTERNATIONAL
PAPER
MED PAPER
Portucel Soporcel produit également des
plantes forestières pour sa propre utilisation, ainsi que pour le marché intérieur et
à l’international, et possède ses propres
pépinières. Grâce à un investissement récent, ces dernières ont doublé leur capacité de production annuelle, atteignant environ 12 millions de plantes certifiées,
destinées au renouvellement des zones
boisées du Portugal. Poursuivant sa stratégie d’expansion internationale, le
groupe investit actuellement dans un projet forestier majeur à intégration verticale
au Mozambique, qui devrait culminer avec
la construction d’un centre de production
de pâte de cellulose d’une capacité annuelle de 1,3 million de tonnes.
Dans le plan d’expansion à l’international
de Portucel Soporcel, le Maroc figure en
bonne place. Le marché national du papier bureau, est en effet estimé à plus de
1,7 MMDH en 2012. Le groupe y compte
une représentation commerciale depuis
2010 ainsi que 6 partenaires grossistes qui
couvrent toutes les régions du pays. Les
principaux clients des marques du groupe
restent les banques, les compagnies d’as●
surances et les multinationales.
DISTRIBUTION CASABLANCAISE
DE PAPIER
SAINT GOBAIN
ABRASIFS
oui
non
non
Chiffre d'affaire (en KDHS)
1 364 370
318 022
257 339
116 538
Marge opérationnelle (en%)
8.8%
1.5%
4.9%
7.7%
Résultat net (en%)
9.3%
-7.4%
2.4%
4.5%
741 362
104 840
61 740
45 239
0
143 733
7 481
2 410
0%
137%
12%
5%
Dettes financement (en KDHS)
Ratio d'endettement MLT
Marge d'EBITDA
26% (2012 et moyenne
depuis 2007)
Marge nette
21%
SOURCE : INFORISK
Hermano Mendonça,
Directeur Marketing du groupe
Portucel Soporcel.
«La qualité est
notre priorité»
L
Stratégie au Maroc
non
Capitaux propres (en KDHS)
Résultats
d’énergie issue de la biomasse forestière,
source d’énergie renouvelable. En effet, la
Biomasse produite par le groupe représente 4,4% de l’énergie électrique produite au Portugal. Celle-ci est utilisée par
le groupe dans la production de papier, le
surplus étant vendu. Comme matière première, le groupe utilise du bois provenant
de ses plantations. À noter que la biomasse participe à 70% dans la production
de papier, le reste étant complété par les
turbine à gaz.
CHIFFRES CLÉS DES PRINCIPALES ENTREPRISES SECTORIELLES
DONNÉES 2011
SOURCE : GRUPO PORTUCEL SOPORCEL
R&D
POINT
DE VUE
●●●
Dans le plan
d’expansion à
l’international
du groupe portugais, le Maroc
figure au premier rang.
es origines du groupe Portucel
Soporcel remontent à 1953, lors
de la mise en activité de la compagnie Portuguesa de Cellulose
(en 1957, cette entreprise était la première
au monde à produire de la pâte blanchie
d’eucalyptus par la méthode au sulfate).
Portucel a été constituée en 1976 suite à la
nationalisation de l’industrie de la cellulose.
Soporcel (Sociedade pourtuguesa de papel),
a été fondée en 1984 et reprise finalement
par Portucel en 2001, pour donner lieu à
l’actuelle entité Portucel Soporcel, un
groupe forestier à intégration verticale disposant de ses propres activités de recherche.
Il produit donc du papier, de la pulpe de papier mais il est également propriétaire d’une
partie des forêts nécessaires à sa production.
En 2012, son chiffre d’affaires a atteint 1,5
milliard d’euros pour un résultat opérationnel (Ebitda) de 385 millions d’euros. La
marge d'EBITDA s’est ainsi située à 26%
(2012 et moyenne depuis 2007). Quant à la
marge nette, elle s’est établie à 21%. De son
côté, la dette nette totale s’élevait à 364 millions d’euros. Quant au ratio dette nette sur
Ebita, il s’établissait à 0,95x. Le groupe vend
sa production dans 115 pays répartis sur 5
continents. La quasi-totalité (95%) du papier produit l’année dernière a été vendue
en dehors du Portugal. Portucel compte
parmi ses concurrents des entreprises
comme Mondi ou encore Stora Enso. Parmi
les produits phares du groupe portugais figure le «Navigator», à savoir le «Premium
Office Paper», le plus vendu au monde. Par
ailleurs, il faut noter qu’en Afrique surtout,
il existe deux segments de marché. Un segment de marché qualité et un autre segment
de marché prix. Au niveau du segment de
marché «prix», il y a énormément de
concurrence. Il y a parfois des acteurs qui
usent de méthodes non transparentes pour
liquider du papier de qualité médiocre, surtout sur le marché africain. C’est pour cela
que l’essentiel de nos clients est constitué
par les gros acheteurs. C'est-à-dire les
banques et les sociétés d’assurances, qui ne
peuvent pas prendre le risque de se trouver
en situation de blocage. Le dommage que
peut causer un papier non certifié et de qualité inférieure est énorme.
●
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 1ER JUILLET 2013
24
Épargne
Période estivale, quelle
stratégie de placement ?
POINT
DE VUE
Loubna Chihab
Analyste Financier chez M.S.IN,
Société de Bourse
● Avec l’arrivée des vacances, la Bourse risque d'afficher une petite évolution.
Comment peut-on poursuivre son objectif de rendement en cette période ?
● À fin juin, le MASI est toujours sur une tendance baissière.
L’
année 2013 demeure caractérisée par la persistance de
la baisse de l’activité sur le
marché boursier et constitue
le prolongement des années précédentes malgré une légère performance
observée sur les 3 premiers mois de
l’année. Ainsi à fin juin, le MASI est toujours sur une tendance baissière (6,06% depuis le début de l’année) accompagnée de faibles volumes.
Plusieurs éléments expliquent ceci,
d’abord les résultats des sociétés cotées
qui ont marqué une baisse significative
de la capacité bénéficiaire de 10%, on
peut également citer les difficultés d’ordre macroéconomique du Maroc et leur
impact sur la courbe des taux et le
manque de liquidités et enfin la part
des particuliers dans les transactions
qui se rétrécit de plus en plus. En définitif, la reprise du marché n’est pas
pour demain.
D’autant qu’«avec la période estivale qui
démarre, nous ne risquons pas de voir
des évolutions au niveau des cours»,
nous explique un analyste financier
avant de préciser qu'«aucun événement
majeur n’est prévu sur cette période au
niveau de la Bourse. De plus, la séance de
cotation sera plus courte durant le mois
de Ramadan. Nous ne verrons donc pas
de grandes évolutions que ce soit à la
hausse comme à la baisse». Alors comment peut-on poursuivre son objectif de
rendement en cette période de maigres
évolutions ?
Un rendement plus important
«Les actifs monétaires et obligataires
constituent certes un des placements les
plus profitables pour les particuliers en
cette période de crise boursière», nous
assure notre analyste. Selon lui, leur
rendement ne sera pas affecté durant la
période estivale. De plus, ces derniers
présentent des avantages certains et
restent moins risqués que les actions.
Les produits les plus indiqués pour
cette période restent ceux de maturités
courtes soit les OPCVM monétaires et
obligations à Court terme. On peut, en
effet, à travers ces instruments, avoir
une rémunération très attrayante. À
titre d’exemple, alors que Masi a clôturé
l’année 2012 avec une contre-performance à plus de -15%, les OPCVM monétaires et obligations à court terme,
eux, ont réalisé la même année des performances moyennes respectives de
3,28 et 3,41%. N’oublions pas la fiscalité
avantageuse de ces produits. En effet,
les intérêts que perçoit un OPCVM sur
ses placements monétaires sont exonérés d’impôts. L’investisseur ne supporte
en effet que la TPCVM (taxe sur les profits de cession des valeurs mobilières)
qui est de 20% sur la plus-value réalisée au moment de sa sortie du fonds. Il
y a donc une économie d’impôt de 10
points sur le rendement brut qu’on peut
réaliser si on investit dans un OPCVM.
Enfin, la majorité des OPCVM ne donne
lieu à aucun frais d’entrée ou de sortie.
À cela s’ajoute l’avantage de la liquidité.
Alors que la Bourse de Casablanca souffre de problèmes de déficit de liquidité,
les OPCVM offrent une liquidité continue. L’investisseur peut, dans le cadre
d’un OPCVM récupérer sa mise à tout
moment, la valeur liquidative des
OPCVM étant calculée quotidiennement. Toutefois, il faut signaler qu’aujourd’hui, «l’aggravation du déficit budgétaire de l’État le pousse à recourir de
plus en plus au marché financier local
pour combler son besoin. Ce recours intensif conduit à un assèchement des liquidités sur le marché, ce qui s’accompagne systématiquement par une hausse
des taux d’intérêts», nous explique de
son côté Loubna Chihab, Analyste financier chez M.S.IN, Société de Bourse.
Les OPCVM obligataires étant très sensibles aux variations de taux, toute
hausse de taux se traduit par une dépréciation des actifs.
La diversification stabilise
les rendements
Pour maximiser encore plus ses
chances de réaliser des gains et réduire
le risque, il reste donc quelques principes à respecter. «Ne pas mettre ses
œufs dans le même panier», tel est le
principe de la diversification. «Les actifs
dont la valeur s'apprécie peuvent ainsi
contribuer à compenser la stagnation ou
le recul des autres».
Comment procéder ? D’abord par catégories d’actifs en octroyant un pourcentage de répartition entre actions, obligation et liquidités. Dans la catégorie
obligataire, l’investissement se fait en
général à travers les maturités courtes
soit les OPCVM monétaires et obligataires à court terme. La pondération,
elle, dépend des épargnants et du choix
du niveau de risque et d’horizon de placement. «On peut composer un portefeuille réparti entre des actions et un
fonds monétaire», souligne un autre
analyste de la place. La partie actions,
elle, pourrait intégrer quelques secteurs
dont les rendements par les dividendes
sont intéressants comme les télécoms
(IAM), l’agroalimentaire (Cosumar) ou
les mines (CMT).
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Orientation
vers les produits
de taux
H
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Les actifs monétaires et obligataires constituent certes un
des placements
les plus profitables pour les
particuliers en
cette période
de crise boursière.
istoriquement, on constate
une baisse drastique du volume d’activité pendant la
période estivale. Cette
année ne fera pas l’exception en raison
des congés annuels, de l’avènement du
mois du ramadan, mais aussi de la dégradation du Maroc au rang des frontières markets, chose qui va orienter les
investisseurs étrangers vers des places
bien plus attractives (en termes de liquidité et de souplesse de la législation…).
Le marché boursier marocain demeure
relativement cher comparé aux places
de la région (16 contre 12 pour les pays
comparables). Ainsi, la place marocaine
deviendrait plus attractive si il y a baisse
des prix (ajustement technique) et amélioration de la performance des sociétés
de la cote, qui dépend intrinsèquement
de l’amélioration d’une conjoncture
économique actuellement morose
(chute des ventes de ciments, baisse de
l’activité économique fortement corrélée à la baisse de la consommation
énergétique). Afin de se prémunir
contre la baisse du marché des actions,
les investisseurs se penchent vers d’autres instruments de placement, moins
rémunérateurs certes, mais qui permettent pour le moins de maîtriser le risque
encouru. On constate surtout une orientation des placements vers les produits
de taux, principalement à travers les
opérations de souscriptions dans les
OPCVM monétaires et obligataires. L’aggravation du déficit budgétaire de l’État
le pousse à recourir de plus en plus au
marché financier local pour combler
son besoin. Ce recours intensif, conduit
à un assèchement des liquidités sur le
marché, ce qui s’accompagne systématiquement par une hausse des taux
d’intérêts. Les OPCVM obligataires étant
très sensibles aux variations de taux,
toute hausse de taux se traduit par
d’importantes dépréciations de l’actif.
Dans le souci de réduire la sensibilité
des placements aux variations des taux,
les investisseurs optent pour des placements monétaires.
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