Introduction à la réactivité en chimie organique - La physique
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Introduction à la réactivité en chimie organique - La physique
A. Guillerand – BCPST 1 A Document de cours Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique Introduction : Plan du chapitre : Ce chapitre a pour but de vous permettre de comprendre par la suite les différentes réactions et mécanismes réactionnels en chimie organique. La chimie organique n’est pas une science aléatoire qu’il faut uniquement apprendre par cœur. Les mécanismes réactionnels se déduisent de propriétés chimiques des molécules. Les concepts suivants seront donc à maîtriser parfaitement avant de commencer toute étude plus approfondie de la réactivité de certaines fonctions chimiques. I. Les effets électroniques dans les molécules 1. L’effet inductif 2. L’effet mésomère II. Réactivité des molécules 1. Différents modes de rupture de liaison 2. Nucléophile, électrophilie 3. Acido-basicité selon Brönsted III. Contrôle et sélectivité des réactions 1. Contrôle thermodynamique – Contrôle cinétique 2. Notion de chimiosélectivité 3. Notion de régiosélectivité 4. Notion de stéréosélectivité et stéréospécificité La plupart des notions présentées dans ce cours ont déjà été étudiées précédemment, il s’agit de faire un bilan de ce qui a été vu afin d’appliquer ces concepts à l’étude de la réactivité. Ce qu’il faut en retenir Savoir Savoir-faire Effet inductif Effet mésomère Notion de nucléophile et d’électrophilie Savoir repérer un site nucléophile ou électrophile à l’aide des effets inductifs et mésomères Analyser la stabilité relative d’intermédiaires réactionnels à l’aide Notion de contrôles thermodynamique et des effets inductifs et mésomères cinétique Notion d’acide et de base de Brönsted Différents types de sélectivité Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 1 A. Guillerand – BCPST 1 A I. Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Document de cours c. Propriétés Les effets électroniques dans les molécules 1. L’effet inductif L’effet inductif s’exerce le long des liaisons σ L’effet inductif se propage dans une chaîne en s’atténuant assez rapidement (il devient nul au-delà de trois ou quatre liaisons) a. Définitions Définitions : L’effet inductif traduit la déformation du nuage électronique d’une liaison simple. Si L’atome – ) L’atome , alors la liaison Exemple : est polarisée selon : est électroattracteur : il possède un effet inductif attracteur (noté effet est électrodonneur : il possède un effet inductif donneur (noté effet ) b. Utilisation en chimie organique En chimie organique on prend pour référence la liaison pratiquement non polarisée et on attribue un effet inductif au groupement qui remplace formellement l’hydrogène. Il y a une forte polarisation de liaison C – Cl qui provoque par effet de compensation une polarisation des liaisons C–C suivantes. Influence de l’électronégativité : l’effet d’électronégativité C – hétéroatome I augmente avec la différence Exemples : Atomes à effet inductif attracteur : Tous les éléments qui possèdent une électronégativité plus grande que celle du carbone et de l’hydrogène possède un effet inductif attracteur : tous les halogènes, l’oxygène, l’azote, le soufre Ex : Atomes à effet inductif donneur : Tous les éléments qui possèdent une électronégativité plus faible que celle du carbone et de l’hydrogène possède un effet inductif attracteur : les métaux alcalins (Li, Na, etc.) et alcalino-terreux (Mg,…) Ex : Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 2 A. Guillerand – BCPST 1 A Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Document de cours 2. L’effet mésomère b. Propriétés a. Définitions Définitions : Un groupement a un effet mésomère s’il apporte à une structure la possibilité de délocaliser des électrons. Un groupement qui peut donner un doublet électronique pour participer à la délocalisation électronique a un effet mésomère donneur (noté M) Exemple : le groupement L’effet mésomère ne se propage que le long de liaisons doubles conjuguées (alternance π-σ-π ou π-σ-n). Il peut se propager le long d’enchaînements insaturés sans atténuation tant qu’il y a cette alternance. Il est arrêté par deux liaisons simples consécutives. Exemple : dans la molécule suivante a un effet M Remarque : Un groupement qui peut accepter un doublet électronique participant à la délocalisation électronique a un effet mésomère attracteur (noté M) Exemple : le groupement COOH dans la molécule suivante a un effet M Si dans une molécule un groupement possède un effet mésomère qui s’oppose à son effet inductif c’est l’effet mésomère qui l’emporte en général, sauf pour les halogènes. Exemple : Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 3 A. Guillerand – BCPST 1 A Document de cours Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 c. Stabilité des intermédiaires réactionnels II. Réactivité des molécules 1. Différents modes de rupture de liaison a. Rupture hétérolytique - Carbocations : ce sont des composés qui possèdent une lacune électronique. Ils sont donc peu stables, seront stabilisés par tout effet donneur et déstabilisés par tout effet attracteur. - Carbanions : ce sont des composés qui vérifient la règle de l’octet mais étant chargé négativement ils seront stabilisés par tout effet attracteur et déstabilisés par tout effet donneur. - Carboradicaux : ce sont des composés qui possèdent un défaut d’un électron. Ils sont donc peu stables, seront stabilisés par tout effet donneur et déstabilisés par tout effet attracteur. Définition : Une rupture de liaison hétérolytique s’effectue de manière dissymétrique : l’un des atomes de la liaison attire à lui les deux électrons de celle-ci. Cela stipule que la liaison soit polarisée. Exemple : On forme des carbocations si la liaison est polarisée vers l’hétéroatome (tous les cas en 1ère année), des carbanions si la liaison est polarisée vers le carbone Propriété : La rupture est d’autant plus rapide que la liaison est polarisée et polarisable. b. Rupture homolytique Définition : Une rupture de liaison homolytique s’effectue de manière symétrique : chaque atome de la liaison garde un électron de celle-ci. Ce type de rupture se produit pour des liaisons non polarisée. Exemple : Des radicaux sont donc formés. Les mécanismes des réactions radicalaires sont au programme de 2ème année. Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 4 A. Guillerand – BCPST 1 A Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Document de cours Les réactions en chimie organique sont décrites par des mécanismes faisant appel à des déplacements de doublets d’électrons (les mécanismes radicalaires étant à part). Lorsqu’une étape permet la formation d’une liaison, alors l’une des molécules est donneuse de doublet, l’autre acceptrice. 2. Nucléophile, électrophilie a. Nucléophile b. Electrophile Définition : Un électrophile est une espèce qui présente un site pouvant accepter un doublet d’électrons. Un électrophile est plus fort qu’un autre s’il accepte le double plus rapidement. Comment reconnaître un électrophile : Définition : Un nucléophile est une espèce qui présente un site pouvant donner un doublet d’électrons. Un nucléophile est plus fort qu’un autre s’il accepte le double plus rapidement. Ce sont des espèces présentant des sites pauvres en électrons (lacune ou charge partielle positive) et qui pourront accepter un doublet d’électrons. Comment reconnaître un nucléophile : e sont des espèces présentant des doublets d’électrons disponibles : doublet non liant et dans une moindre mesure certains doublets . Remarque : il est important de dessiner les formes mésomères d’une molécule pour repérer les sites électrophiles. Remarque : il est important de dessiner les formes mésomères d’une molécule pour repérer les sites nucléophiles. Lorsque le site électrophile est un atome possédant une charge partielle positive alors l’attaque du nucléophile s’accompagne d’une rupture de liaison afin que l’atome accepteur respecte toujours l’octet : Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 5 A. Guillerand – BCPST 1 A Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Document de cours c. Définition d’une réaction nucléophile ou électrophile Une réaction se fait entre un réactif « attaquant » et un substrat qui « subit » l’attaque. Par convention : Si une des espèces est minérale, il est choisi comme réactif Si les deux espèces sont organiques le choix est arbitraire (en général la molécule qui intervient dans le mécanisme par un hétéroatome est le réactif) 3. Acido-basicité selon Brönsted Et les réactions acido-basiques dans tout cela ? Définition et lien avec le paragraphe précédent : Une réaction acido-basique est une réaction particulière faisant intervenir un donneur de doublet : la base et un accepteur le proton porté par l’acide : Définitions Si le réactif est électrophile la réaction est dite électrophile Si le réactif est nucléophile la réaction est dite nucléophile L’acide de Brönsted est l’espèce susceptible de donner un proton Brönsted est l’espèce susceptible de capter un proton . Exemple : , la base de Les réactions d’échange de proton sont toutes très rapides, ainsi pour classer les forces des acides et des bases on ne raisonne pas en termes de cinétique, comme pour les nucléophiles et les électrophiles, mais en termes de thermodynamique. Substrat : iodométhane Réactif : ion hydroxyde Type de réaction sur le substrat : substitution Type de réactif : nucléophile ’est donc une substitution nucléophile (notée Un acide est plus fort qu’un autre s’il permet d’obtenir un composé plus stable (base conjuguée) que l’autre. ) Une base est plus forte qu’une autre si elle permet d’obtenir un composé plus stable (acide conjugué) que l’autre. La force des acides et des bases est quantifié par le . Remarque : Parfois on ne s’intéresse pas du tout au porteur de proton (qui constitue le réactif souvent inorganique) mais à la base (qui constitue le substrat organique). On peut alors dans ce cas modéliser l’échange de proton : Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 6 A. Guillerand – BCPST 1 A Document de cours III. Contrôle et sélectivité des réactions Un des enjeux d’un chimiste organicien est de prévoir le produit majoritaire qu’il pourra obtenir après une réaction, en particulier si plusieurs réactifs sont présents dans le milieu réactionnel, ou s’il y a plusieurs possibilités « d’attaque » sur le substrat. Les réactions qui aboutissent à un composé majoritaire par rapport à d’autres sont dites sélectives, mais il existe plusieurs types de sélectivité que vous rencontrerez au cours de votre apprentissage de la chimie organique. 1. Contrôle thermodynamique – Contrôle cinétique Avant toute chose il faut savoir ce qui contrôle la sélectivité d’une réaction pour savoir quels critères étudier lors de prévisions. Voici un bref rappel des deux types de contrôle. a. Contrôle thermodynamique Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 2. Notion de chimiosélectivité Définition : Un réactif est dit chimiosélectif vis-à-vis d’un substrat s’il réagit spécifiquement sur ce substrat sans réagir sur d’autres substrats. Exemple : Le permanganate de potassium oxyde les alcools, les aldéhydes, les alcènes et les alcynes, alors que l’ozone n’oxyde que les alcènes et les alcynes. L’ozone est donc plus chimiosélectif que le permanganate. 3. Notion de régiosélectivité Définition : Une réaction est sous contrôle thermodynamique quand l’équilibre est atteint. Pour favoriser un contrôle thermodynamique il faut attendre suffisamment longtemps et chauffer pour accélérer la cinétique de la réaction. Une réaction est dite régiosélective si, pouvant conduire à priori à deux ou plusieurs isomères de constitution, elle conduit préférentiellement à l’un d’entre eux. Dans ce cas le produit majoritaire sera le plus stable. Exemple : addition de l’acide chlorhydrique sur un alcène b. Contrôle cinétique Une réaction est sous contrôle cinétique quand l’équilibre n’est pas atteint. Pour favoriser un contrôle cinétique il faut arrêter la réaction assez tôt et ne pas chauffer. Les réactions organiques sont en général sous contrôle cinétique car la durée de la mise en place des équilibres est très grandes (mais il existe quelques exceptions) Dans ce cas pour connaître le produit majoritaire il faut : onnaître l’étape cinétiquement déterminante Si l’état de transition est tardif : on regarde la stabilité des intermédiaires réactionnels ou produits Si l’état de transition est précoce : on regarde l’approche entre les réactifs. Le chemin réactionnel préféré par la réaction sera celui qui proviendra de l’approche la plus facile. Plusieurs facteurs vont jouer un rôle : - Nucléophilie/Electrophilie : le site le plus nucléophile réagira avec le site le plus électrophile. Aspects stériques de l’approche : plus l’approche entre deux réactifs est encombrée moins la réaction sera facile. Aspects orbitalaires : hors programme pour vous. Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 7 A. Guillerand – BCPST 1 A Lycée Hoche – Versailles – 2014/2015 Document de cours 4. Notion de stéréosélectivité et stéréospécificité a. Stéréosélectivité Conclusion La chimie organique est une science déductive rationalisée. Pour comprendre les réactions et les mécanismes réactionnels, vous possédez maintenant les outils pour : Définition : Une réaction est dite stéréosélective, si pouvant donner deux ou plusieurs produits ne différant que par leur stéréochimie, elle conduit préférentiellement ou exclusivement à l’un d’entre eux. Exemple : addition de dihydrogène sur un alcyne - identifier les sites réactifs, ce qui vous permettra de comprendre et retrouver les mécanismes de diverses réactions - identifier les produits majoritaires après une réaction Toutes ces données sont ensuite très utiles pour orienter une réaction chimique vers un produit particulier, elles permettent de choisir les conditions opératoires optimales. b. Stéréospécificité Définition : Une réaction est dite stéréospécifique si : - elle est stéréosélective, la configuration des produits majoritairement obtenus dépend de la configuration des réactifs. Exemple : addition de dihydrogène sur un alcène Chimie organique réactionnelle – Chapitre 1 : Introduction à la réactivité en chimie organique – Document de cours 8