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green est produit et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien d'information Portrait. Abdelatif Benazzi, un colosse au grand cœur >p/12 20e édition de la Coupe Lalla Meryem: les Anglaises en pole position >p/06 LE JOURNAL OFFICIEL DU TROPHÉE HASSAN II DE GOLF, EDITION 2014 • N°02 VENDREDI 14 MARS 2014 DIRECTEUR DE PUBLICATION: REDA SEDRATI / DEPOT LEGAL 33-2011 Patrice Clerc, conseiller sportif auprès du président de l’ATH : “Le Trophée Hassan II est enraciné dans la tradition” > p/05 Cañizares s’envole Météo / Weather NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ-LE À VOTRE VOISIN ! Agadir min max 21 09 2 vendredi 14 mars 2014 Edito PHOTO , Au 9 du golf de l’Océan, Laura Davies a expédié son drive dans les buttes couvertes de griffes de sorcières. Grande magicienne elle-même, l’Anglaise, vainqueur de 80 titres dans le monde, n’a eu aucun mal à en sortir./ J.-L. ARAGON Le jeu et l’enjeu O rganiser le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem à Agadir, depuis 2011, n’avait pas seulement un but sportif. C’était aussi pour mettre en lumière une des destinations touristiques et golfiques les plus prisées du Royaume. Car, aujourd’hui, le golf est devenu un atout touristique d’importance qu’aucun pays du pourtour méditerranéen ne néglige. Grâce aux retransmissions télévisées dans le monde entier, Agadir s’affiche cette semaine en plein écran. Mais les tournois terminés, il ne faut surtout pas laisser retomber le soufflé. Aujourd’hui s’ouvrent, au Sofitel Royal Bay, les 4e Journées Professionnelles du Tourisme. Tous les acteurs du tourisme et du golf ont répondu présents : l’Office National du Tourisme Marocain, la Confédération Nationale du Tourisme, la Fédération Royale Marocaine de Golf et l’Association du Trophée Hassan II de Golf. Près de 300 participants sont attendus pour débattre et signer des conventions de partenariat destinées au développement du tourisme et du golf. Le golf n’est donc pas seulement un jeu. C’est aussi un enjeu économique de poids. Le Maroc l’a bien compris. Agadir en est aujourd’hui la plus belle preuve. ■■ LA ]] green RÉDACTION Edité par devocean S.A, société certifiée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International) RC : 157283 Patente : 36390935 IF : 1104850 Photographie: Impression: Maroc Soir Didier Chicot/ATH, Thierry Directeur général: Feret/Osho, Tristan Jones/ Brahim Sedrati LET, Karim Tibari/ATH Directeur de publication : Infographie: Reda Sedrati Mounim Souibi Secrétaires de rédaction : Distribution : Mathieu Catinaud, Wafae Abdelhakim Oudghiri Mrabet Contacts: Coordination Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87 Jean-François Bessey Fax: 0522 39 93 78 Journalistes : Jean-Louis Aragon, JeanMail: [email protected] François Bessey, Kisito Site: www.aufaitmaroc.com Ndour Davies seule au monde À SUIVRE AUJOURD’HUI Trophée Hassan II, Golf du Palais Royal Coupe Lalla Meryem, Golf de l’Océan Tee n°1 :8 h 15 : A. Cañizarès (ESP), Tee n°10: 7 h 55 : E. Molinari (ITA), Tee n° 1 : 7 h 56 : L. Davies (ANG), Tee n°10 : 9 h 24 : M. Piccio (PHI), C. Doak (ECO), S. Thornton (IRL), G. Bourdy (FRA), S. Lowry (IRL), 8 h M. Haddioui (MAR), H. Clyburn S. Walker (ANG), S. Hassan (PdG), 12 h 35 : M. Siem (ALL), R. Fisher 15 : P. Larrazabal (ESP), M. Illonen (ANG), 8 h 18 : L.A. Pace (AFS), G. 12 h 26 : T. Johnson (ANG), A. Juta- (ANG), G. Coetzee (AFS), 13 h 05 : Y. (FIN), R. Karlsson (SUE), 8 h 45 : Nocera (FRA), D. Luna (ITA), 12 h 15: nugarn (THA), C. Hull (ANG), El Hassani (MAR), J. Van Zyl (AFS), F. Serghini (MAR), S. Khan (ANG), M. Rigon (ITA), C. Bristow (AUS), K. R. Davies (PdG), 12 h 55 : A. Joudar G. Lee (ANG), 9 h 25 : A. Lguirati Lampert (ALL) 13 h 21 : S. Kirchmayr (ALL), R. Hud- (MAR), R. Santos (POR), N. Fasth (MAR, am.), J. Hahn (USA), D. (SUE). Huizing (PB). son (ANG), A. Boulden (PdG) vendredi 14 mars 2014 TROPHÉE “Ce parcours est incroyable. Je ne crois pas avoir vu un seul divot* de la semaine !” 3 L’Américain Conor Arendell, 3e du premier tour avec le score de 65. *Divot : motte de gazon arraché par le club au moment de l’impact avec la balle. Cañizares a un air de famille • 41E TROPHÉE HASSAN II Fils du grand champion espagnol José Maria Cañizares, Alejandro a frappé un grand coup dans le premier tour en rendant une carte de dix coups sous le par. A près son magnifique premier tour, Alejandro Cañizares compte bien marcher sur les traces du tenant du titre. L’an passé, Marcel Siem avait bousculé le tournoi par un éclatant 64 au premier tour. Trois jours plus tard, l’Allemand remportait le tournoi. Hier, Alejandro Cañizares a fait même mieux. Il a approché le record du parcours d’un splendide 62 (-10). Parti au trou n°10, l’Espagnol nous a fait un festival de birdies : 11 en tout. Un seul bogey, au trou n°3, a empêché le joueur de Malaga d’égaler le record du Gallois Jamie Donaldson. Tel père, tel fils “Je me suis bien amusé. Tout semblait facile sur le parcours, a expliqué le leader, même si j’ai raté un ou deux coups seulement. J’ai tout fait pour rester dans le moment présent et cueillir les opportunités de birdies qui s’offraient à moi”, a expliqué l'Espagnol. Alejandro Cañizares, qui a réussi hier le meilleur score de sa carrière en tournoi, a de qui tenir. Son père, José Maria, a remporté cinq tournois européens dans les années 80-90 ainsi que deux tournois sur le circuit senior américain, et disputé quatre Ryder Cup. Pourtant, le fils, malgré six cuts passés sur six et deux tops 10 cette saison, ne se sentait pas au mieux en arrivant à Agadir cette semaine : “Mon niveau de confiance était assez bas. Comme je ne jouais pas très bien, je ne me faisais pas beaucoup d’illusion en arrivant ici”. Mais après étude de ses statistiques (10 fairways sur 13 touchés au drive, 16 greens sur 18 en régulation et 25 putts seulement), le vainqueur de l’Open de Russie en 2006 peut se montrer optimiste pour le reste de la compétition. Surtout qu’une bonne séance avec son coach au practice et avec Phil Kenyon, le spécialiste du putting, ont apparemment porté leurs fruits. Benson, meilleur putter du jour ,L'Espagnol Alejandro Canizares, leader du premier tour du Trophée Hassan II. /DIDIER CHICOT-ATH Cañizares ira-t-il jusqu’au bout comme Marcel Siem ? Peut-être, mais la route est encore longue. Car son 62 n’a pas laissé sur place tous ses adversaires. Dans sa roue, à un coup, Seve Benson a, lui aussi, réussi le meilleur score de sa carrière avec un 63 (-9), en concluant sa journée par quatre birdies : “Je suis vraiment content car sur mes 9 derniers trous, le vent soufflait pas mal. Ces trous sont vraiment difficiles et j’ai connu une belle série au putting”. En effet, ses 23 putts sur 18 trous classent cet Anglais comme le meilleur putter du jour. Agé de 27 ans, Seve rêve maintenant de la carrière de son héros. En effet, son père l’a nommé Seve, en hommage à l’illustre Severiano Ballesteros… Malgré un cou douloureux, Marcel Siem a bien démarré le tourni avec un score de 69. Tout semble donc rentrer dans l’ordre pour le joueur allemand, qui espère refaire son retard dans les trois derniers tours. Avec l’objectif d’ajouter un deuxième Trophée Hassan II à son palmarès. Tout comme deux autres vainqueurs de l’épreuve, Michael Hoey et Rhys Davies, tous deux 10e, en embuscade avec le score de 68. ■■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY Classement du 1er tour 1. A. Cañizares (ESP) 62 2. S. Benson (ANG) 63 3. C. Arendell (USA), M. A. Carlsson (SUE) 65 5. T. Fleetwood (ANG), A. Sullivan (ANG), M. Warren (ECO) 66 8. P. Whiteford (ECO), G. Bhullar (IND) 67… Les Marocains : 51. Y. El Hassani 72 97. F. Serghini 76 122. A. Joudar 81 124. A. Lguirati (am.) 83 4 1 vendredi 14 mars 2014 TROPHÉE Hier, Alexander Levy a réussi un trou en un sur le trou n°2, un par 3 de 190, mètres. “C’est le par 3 le plus difficile que j’ai joué de ma vie”, a pourtant déclaré le Français. • LES MAROCAINS El Hassani, en chef de file ,Younès El Hassani. /DIDIER CHICOT-ATH ,Fayçal Serghini. /DIDIER CHICOT-ATH A Fayçal n'a pas senti les putts /DIDIER CHICOT-ATH /DIDIER CHICOT-ATH Le Tangérois Younès El Hassani est le seul Marocain dans le cut provisoire. Mais Fayçal Serghini n’a pas encore dit son dernier mot. la sortie de ce premier tour disputé sous un franc soleil, seul Younès El Hassani avait le sourire. Jouant avec Jaco Van Zyl et Rhys Davies, vainqueur du Trophée Hassan II 2010, le Tangérois était satisfait de son score dans le par, terminé par une approche putt sur le green du 9. Parti au trou n°10, El Hassani débutait par deux birdies puis concédait deux bogeys. Passé dans le par à l’aller, il concédait un nouveau bogey sur le terrible par 3 du trou n°2, avant d’enquiller son plus beau putt de la journée : un birdie de 6 mètres au trou n°6. Celui qui est entré en même temps que les autres pros marocains dans le Team Maroc, une équipe créée en début d’année par Son Altesse Royale Le Prince Moulay Rachid, est donc confiant pour la suite des événements : “J’ai bien joué aujourd’hui mais j’aimerais un jour arriver à jouer sous le par sur ce parcours”. ,Ayoub Lguirati. ,Amine Joudar. En revanche, ses compatriotes ont beaucoup souffert. “C’est toujours plus difficile de jouer dans l’après-midi”, concédait Fayçal Serghini, sorti du green du 18 avec le score de 76 (+4). “J’ai très mal débuté la journée puisque j’étais 4 au-dessus du par après 4 trous ! Ensuite, j’ai cherché à garder la tête sur les épaules pour tenir le jeu pour espérer passer le cut demain soir”. Les pars 5 du retour lui ont été plus favorables : eagles au 10 et au 15. Mais le putting reste son talon d’Achille. “Je n’ai pas bien senti les putts, parfois je me dis que ce parcours n’est pas pour moi”, lâchait le n°1 marocain, 97e du premier tour. Joudar et les pentes raides Plus dépité encore, Amine Joudar qui n’a même pas eu la joie de faire un birdie : “Au premier trou de la journée, j’ai concédé un double bogey. Ensuite, je n’arrivais pas à bien lire les pentes sur les greens qui paraissaient plus rapides qu’ils ne l’étaient en réalité”. Enfin, le jeune amateur Ayoub Lguirati a approché le fossé qui existe entre les amateurs et les pros. Bien que son entourage l’ait encouragé à ne prendre que du plaisir pour sa première “grande sortie”, le Gadiri est passé par tous les états : l’exaltation d’un eagle sur le 15, le désappointement d’un quadruple bogey sur le 6, la fatalité de double bogeys sur le 3, 9, 10 et 17, et la joie de deux birdies consécutifs sur le 4 et 5. Finalement, son score de XX n’est qu’une petite péripétie dans sa jeune carrière qui s’annonce. ■■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY vendredi 14 mars 2014 5 INTERVIEW • PATRICE CLERC, CONSEILLER SPORTIF AUPRÈS DU PRÉSIDENT DE L’ATH “Le Trophée Hassan II est enraciné sur une tradition golfique” Grand observateur des grands événements sportifs, Patrice Clerc est impressionné par l’évolution du Trophée Hassan II et de la Coupe Lalla Meryem. Patrice Clerc, Conseiller sportif auprès du , Président de l’ATH. /KARIM TIBARI-ATH Q:Cela fait plusieurs années que vous suivez le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem. Comment jugez-vous l’évolution de ces deux tournois ? Sur le plan de l’organisation, je juge cette évolution extrêmement favorable. Depuis que le tournoi s’est installé à Agadir, les deux épreuves se professionnalisent d’année en année. Je trouve que les structures, les procédures et les équipes sont bien en place, et les questions très bien anticipées. Ces deux tournois sont parfaitement dirigés et maîtrisés. Seules quelques difficultés d’ordre logistique sont peut-être à améliorer. De plus, les tournois ont trouvé leur place dans le calendrier même s’il subsiste toujours un problème de dates car ce n’est jamais idéal de coller à un championnat du monde, le WGC Cadillac Championship, ou à un tournoi en Chine comme le Mission Hills World Ladies Championship. Néanmoins, les tournois sont très relevés. Mais les contraintes des circuits sont telles qu’il est difficile de trouver la date idéale qui convienne aussi bien au PGA European Tour qu’au Ladies European Tour. En tout cas, si vous écoutez parler les joueurs et les joueuses, vous constaterez qu’ils ont un profond respect pour ces deux épreuves. Q:Organiser les deux tournois dans la même ville et dans la même semaine permet aussi de créer le “buzz” ? Oui. Semer, semer, cela finit par germer. Ce concept de mixité prend vraiment forme. D’ailleurs, l’initiative du double mixte qui s’est tenu mardi a été très appréciée des joueurs et des joueuses. Il y aura d’autres initiatives à l’avenir, mais il est encore trop tôt pour en parler. Q:La Coupe Lalla Meryem fête sa 20e édition et le golf au Maroc ses 100 ans. Ces célébrations donnent-elles encore plus de légitimité au Trophée Hassan II ? Il y a des événements qui apparaissent simplement parce qu’un sponsor ouvre largement son carnet de chèques. Ce genre de tournois ne s’appuie sur rien de réel, ils sont vite balayés par quelqu’un qui signe un plus gros chèque. C’est comme un arbre sans racines. Dans la tempête, il ne peut pas résister. Les grands événements sont tous très anciens, quel que soit le sport. Comme le Tour de France, l’Open britannique, les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de football, pour ne prendre que les plus célèbres. Le fait de s’enraciner sur une tradition golfique, aujourd’hui centenaire au Maroc, et des épreuves qui ont pour l’un, plus de 40 ans, et pour l’autre, plus de 20 ans, sont des atouts importants pour leur solidité et leur crédibilité. Q:Chaque tournoi a-t-il son vainqueur idéal ? Cela dépend de qui répond à cette question. Pour les Marocains, la gagnante idéale est Maha Haddioui. Pour les Britanniques, ce serait Laura Davies ou Charley Hull. Pour le Trophée Hassan II, ce serait bien que ce soit un joueur à forte crédibilité. Pas forcément une star mais un joueur très respecté sur le circuit, qui puisse répandre l’idée que le Trophée Hassan II est un vrai et beau tournoi et que pour le gagner, il faut savoir un golf de très haute volée. Q:Les Journées Professionnelles du Tourisme s’ouvrent aujourd’hui à Agadir. Est-ce important de conjuguer tournoi de golf et économie du golf ? Oui, car le Maroc a de sérieux atouts à faire valoir. Tout ce qui peut concourir à améliorer, auprès des publics internationaux, l’image du Maroc est extrêmement important pour l’Office National Marocain du Tourisme. A seulement trois heures des grandes capitales européennes, ce pays conjugue la beauté, le soleil, l’hospitalité, des paysages magnifiques et des richesses culturelles. En plus, le Maroc recèle de golfs très anciens et des parcours capables de recevoir des tournois mondiaux. Un tournoi n’est plus seulement que du sport, il est aujourd’hui intimement lié à l’économie. Et ce mouvement est irréversible. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BESSEY 6 vendredi 14 mars 2014 20e COUPE LALLA MERYEM Les Anglaises prennent les devants Le premier tour de la 20e Coupe Lalla Meryem n’a pas donné lieu à de grandes surprises. Toutes les favorites sont mêmes regroupées dans un mouchoir de poche. Mais les Britanniques ont envoyé un signal fort en plaçant quatre des leurs dans les 8 premières. E n début de journée, le plus grand calme régnait sur le Golf de l’Océan. Pas une once de vent ne soufflait contrairement aux jours précédents. Mais Eole ne s’est pas fait oublier bien longtemps. Une fois réveillé, en fin de matinée, il s’est mis à perturber les joueuses. Et certaines l’ont payé cher. Les meilleures, en revanche, ont su tirer leur épingle du jeu sans se soucier des éléments. Et ce qui est frappant est que le classement du premier tour ressemble, à s’y méprendre, à celui de l’an dernier. Le meilleur score est de 66 coups, soit 5 coups sous le par, réussi par les deux Anglaises Rebecca Hudson et Sophie Walker. Une amateur dans le quatuor de tête Et l’on retrouve quasiment à la même place les deux héroïnes de 2013, la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn, tenante du titre bien plus détendue que l’an dernier, et l’Anglaise Charley Hull, toujours aussi bagarreuse. Elles sont toutes deux quatrièmes en compagnie de la grande Laura Davies, de l’Allemande ,Ariya et Charley sont toutes les deux classées 4e à l'issue du premier tour de la Coupe Lalla Meryem. /TRISTAN JONES-LET Nina Holleder et de la jeune Chinoise encore amateur Jing Yan. Mais, entre les deux premières et le quatuor qui occupe la quatrième place, a su se glisser Sophie Giquel-Bettan, avec un score de 67 coups. “Je suis vraiment très heureuse, a déclaré la Française. Je reviens de Chine, où j’ai disputé le World Ladies Championship, et le jet lag a été très bienvenu pour jouer tôt ce matin parce que j’étais bien réveillée. Nous avons eu de très bonne conditions de jeu et le vent ne s’est mis à souffler que lorsque nous étions sur le 14e trou.” Rebecca Hudson, qui a déjà remporté quatre tournois au cours de sa carrière, dont trois en 2008, se montrait évidemment très satisfaite : “J’ai très bien tapé la balle aujourd’hui. Pourtant, je ne me suis pas autant entraîné que je l’aurais voulu depuis le début de l’année, mais j’ai passé pas mal de temps au practice ici à Agadir, ces derniers jours. Sur le parcours, j’étais tout le temps en contrôle et, ce qui fait la grande différence, j’ai très bien putté”. Sa compatriote Sophie Walker se réjouissait de son côté de sa préparation : “Mercredi, j’ai joué un parcours d’entraînement l’après-midi, avec pas mal de vent. Je pense que c’était vraiment une bonne façon d’anticiper ce qui s’est passé cet après-midi (jeudi) où ça soufflait tout autant”. “ Il faut continuer à s’accrocher et vendredi, pour le deuxième tour, je vais essayer de jouer sous le par pour pouvoir me rattraper un peu.” Maha Haddioui. A la 9e place, on retrouve un groupe de sept joueuses parmi lesquelles figurent la Française Gwladys Nocera et l’Américaine Beth Allen, deuxième l’an dernier, en compagnie de Charley Hull. La grande bagarre en est donc à ses débuts, aucune joueuse n’ayant pris un avantage décisif. Partie difficile pour Maha En revanche, les chances de bien figurer se sont un peu évanouies pour Maha Haddioui qui jouait en compagnie de Laura Davies et qui n’a pu faire mieux qu’un score de 6 coups au-dessus du par. “J’ai eu une partie assez difficile, en commençant très mal, confie la jeune Marocaine. Je n’ai pas réussi à me relâcher tout au long de la partie, j’étais très crispée dès le départ et en plus je n’ai pas eu de réussite.” La Gadarie n’a cependant pas perdu tout espoir : “Il faut continuer à s’accrocher et vendredi, pour le deuxième tour, je vais essayer de jouer sous le par pour pouvoir me rattraper un peu”. Si le vent s’invite de nouveau à la fête aujourd’hui, tout est encore possible. ■■ JEAN-LOUIS ARAGON Classement du 1er tour 1. R. Hudson (ANG), S. Walker (ANG) 66 2. S. Giquel-Bettan (FRA) 67 4. A. Jutanugarn (THA), C. Hull (ANG), L. Davies (ANG), N. Holleder (ALL), J. Yan (CHI, am.) 68... 107. M. Haddioui (MAR) 77. vendredi 14 mars 2014 7 ANIMATIONS Au plus près des pros • PRO-AM Chaque tournoi organise un Pro-Am en ouverture des festivités. Cette compétition, qui réunit un pro ou une proette et trois amateurs, a un objectif : permettre aux sponsors qui financent le tournoi d’inviter leurs clients. Pour les amateurs invités, c’est l’occasion rêvée d’approcher au plus près le jeu des pros, de s’inspirer de leur routine et de saisir leur stratégie. La remise des prix des Pro-Am du Trophée Hassan II et de la Coupe Lalla Meryem a eu lieu, mercredi, à , l’Atlantic Palace. /ATH Ce qui rend le Pro-Am du Trophée Hassan II encore plus exceptionnel, c’est de pouvoir fouler le Golf du Palais Royal, un bijou qui n’ouvre ses portes qu’une fois par an. 108 amateurs ont été invités au Pro-am du Trophée, ils étaient autant à celui de la Coupe Lalla Meryem. Mais en amont, les organisateurs ont croulé sur les demandes pour jouer ces deux compétitions. Preuve du succès de ces deux tournois du circuit européen. Comme l’an passé, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid a honoré le ProAm du Trophée Hassan II de sa présence, en jouant avec l’Espagnol Pablo Larrazabal. Suivie par une foule importante, cette équipe a terminé à la 5e place avec le score de 66. C’est l’équipe de l’Espagnol Rafa Cabrera-Bello (Pierre Galvan, Claude Echardour et Pierre-Carlos Galvan) qui a remporté l’épreuve avec le score de 63. Et dans le Pro-Am de la Coupe Lalla Meryem, c’est l’équipe emmenée par la Suédoise Carin Koch (Pierre Galvan, Claude Echar- • CLINIC Des conseils bons à prendre Organisé pour la troisième année consécutive par Lacoste, le Clinic du golf de l’Océan réunissait professionnels et jeunes amateurs. Les Enfants des Birdies de Mogador, l’école de golf gratuite dirigée par Benoit Willemart et sponsorisée par la marque au crocodile, étaient on ne peut plus attentifs, mercredi après-midi, lors du clinic. Venus tout spécialement d’Essaouira, ces peut-être futurs champions et championnes n’ont pas perdu une miette des démonstrations dirigées par Grégory Havret. “Grâce à ces petits ateliers que nous avons fait avec Anne-Lise Caudal, nous avons appris beaucoup d’astuces pour taper les balles, par exemple pour jouer des balles lobées, s’enthousiasme Amar. Mais ce qui m’a le plus intéressé a été d’apprendre, grâce à Romain Wattel et Alexandre Kaleka, comment taper des balles basses contre le vent tout en conservant de la distance.” Cela fait seulement deux ans et demi qu’Amar, 13 ans, a débuté le golf et il est déjà 18 de handicap ! Et tout est désormais très clair pour lui : “Je voudrais passer pro, faire une carrière dans le golf et aussi aider les enfants comme on nous aide nous-mêmes”. S’il semble vénérer Benoit Willemart, il a pour golfeur favori Gary Player mais dit admirer aussi Romain Wattel. Pour s’approcher de ses modèles, Amar pratique le golf 12 heures par semaine. “Mais je voudrais en faire beaucoup plus !” ■■ JEAN-LOUIS ARAGON ,Amar, en polo bleu, suit attentivement les conseils d’Anne-Lise Caudal. /DR dour et Adrien Millière) qui s’est imposée avec le score de 64. Carton plein donc pour les amateurs Pierre Galvan (17 de handicap) et Claude Echardour (6 de handicap) qui ont trusté les deux titres lors de la remise des prix qui s’est tenue mercredi soir à l’Atlantic Palace. ■■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY Résultats brut du Pro-Am du Trophée Hassan II 1. Rafa Cabrera-Bello (pro, ESP), Pierre Galvan, Claude Echardour, Pierre Carlos Galvan, 63. 2. David Horsey (pro, ANG), Hassan Chakboub, Souleiman Berrada, Mounir Razki, 64. 3. Bernhard Wiesberger (pro, AUT), Najid Benamour, Taoufik Alaoui, Reda Mansouri, 65. 4. Tommy Fleetwood (pro, ANG), Felix Lechner, Uwe Bornemeier, Kenneth Wesley Jones Jr, 66. 5. Pablo Larrazabal, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid, Jalil Bennis, Omar Lahjomri, 66. Résultats brut du Pro-Am de la Coupe Lalla Meryem 1. Carin Koch (pro, SUE), Pierre Galvan, Claude Echardour, Adrien Millière, 64. 2. Sophie Gustafson (pro, SUE), Dhabi Bouhlal, Zouheir Boulouiz, Karim Ameur, 68. 3. Katie Burnett (pro, USA), Ignacio Mazarrasa Escoriaza, Manuel Loring, Alejandro Laredo, 68. 4. Gwladys Nocera (pro, FRA), Mounir Doghmi, Tarik Salah Eddine, Hassan Chakboub, 68. 5. Charley Hull (pro, ANG), Pierre Carlos Galvan, Stéphane Grizot, Jeanne Galvan, 68. 8 vendredi 14 mars 2014 EN IMAGES ,Oops, trop tard! /OSHO-FERET THIERRY NAM VID QUATQUIS ALIT DOLUPTA INVELIGNATIS EXERIBUS APED ESSINVENT.Ibus audic te qui utem eos eos ad quodiasim fugia sa deleste mporeperat dus, ,Elle est belle, elle a du style et elle, c'est l'Indienne Sharmilla Nicolett. /OSHO- FERET THIERRY ,S'offrir un bain de soleil au Golf du Palais Royal, qui dit mieux ! /OSHO-FERET THIERRY ,Difficile de sortir du bunker, sans créer des vagues...de sable. /OSHO-FERET THIERRY Maha a eu hier des frissons au premier tour de la Coupe Lalla Meryem, mais elle est capable de nous , surprendre. Allez championne ! /OSHO-FERET THIERRY 9 vendredi 14 mars 2014 EN IMAGES ,Halte gourmande. /OSHO-FERET THIERRY Passé golfeur pro cette année, Mustapha El Mouass a eu l'amabilité d'être caddy dans la Coupe Lalla , Meryem. Un bel exemple...à suivre. /OSHO-FERET THIERRY ,Où est passé son club ? /OSHO-FERET THIERRY ,Laura Davies avance masquée. /JEAN-LOUIS ARAGON Hier, au départ du trou n°2 du Golf de l’Océan, il , fallait donner sa langue au chat. /J-L ARAGON 10 vendredi 14 mars 2014 MAGAZINE • ROYAL GOLF AGADIR L’exception marocaine ,L'équipe du Royal Golf d'Agadir, vainqueur de la Coupe du Trône. /DR Vainqueur de la dernière Coupe du Trône, le Royal Golf d’Agadir s’est appuyé sur une équipe de 17 ans de moyenne d’âge. Le Trophée Hassan II n’est pas pour rien dans la réussite de ce club de 9 trous. A u golf, on a toujours tendance à ne considérer que les clubs de 18 trous et plus. Ils sont ce que l’on appelle les grands clubs. Beaucoup de membres, de vastes installations, des moyens considérables. A l’image du Royal Golf Anfa Mohammedia et du Royal Golf Dar es Salam. D'ailleurs, ces deux clubs se disputent la Coupe du Trône, championnat du Maroc des clubs depuis son origine, avec un fort penchant pour le club phare de Rabat. Seul le Royal Golf Marrakech avait pu jusqu'alors bousculer la hiérarchie. C’est la raison pour laquelle la victoire, en septembre dernier, du Royal Golf Agadir a fait l’effet d’une bombe. Pensez, un club de 9 trous terrassant en finale le Royal Golf Dar es Salam, c’était la victoire du pot de terre contre le pot de fer. Les membres de l’équipe gadirie composée des jeunes du club, les Mustapha El Maouas, Yassine Touhami, Ayoub Lguirati, Jamal Allali, Zakaria Lguirati, Abdelkarim Allali, Khladi Benfellah et Mohammed Agmit, pouvaient exulter. Ils l’avaient bien mérité. “ Les jeunes étaient comme des oiseaux craintifs.” ,Le parcours du Royal Golf d’Agadir est parsemé de palmiers. /OSHO-FERET THIERRY Car ce club a depuis longtemps misé sur la jeunesse. “Le plus jeune de l’équipe avait 16 ans et le plus âgé, 20 ans”, indique Ayoub Lguirati, aujourd'hui dans le champ du Trophée Hassan II avec le statut de n°1 marocain amateur. Plus de la moitié de ces jeunes n’auraient jamais joué au golf sans la compréhension du Colonel Major Kamili, président du club. “Chaque jour, des jeunes de Aït Mellal montaient sur le mur d’enceinte attendant les drives hors-limites pour revendre les balles aux touristes. Ils étaient comme des oiseaux craintifs. Nous les avons faits rentrer dans le club et nous leur avons fait découvrir le golf ”, se félicite d’une voix douce le Major. Car aujourd'hui, ces jeunes forment l’ossature des équipes. “Pour faire de la formation, il faut un bon formateur et nous avons pu compter pendant des années sur Marwann Chemssedine, un des enfants du club”, poursuit le président. Les filles ne sont pas en reste Ce club fondé dans les années 50 par un Écossais peut aussi compter sur ses membres, toujours prêts à épauler ces jeunes sur le plan sportif et éducatif puisque des cours de français et d’anglais leur sont donnés par des bénévoles. Le Royal Golf d’Agadir forme aussi des jeunes filles, une trentaine, qui attendent un jour que soit organisé un championnat féminin des clubs pour montrer de quoi elles sont capables. Pour parfaire leur éducation golfique, les jeunes d'Agadir viennent chaque jour suivre le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem. “Ces jeunes n’ont pas la télévision chez eux. C’est la première fois qu’ils voient des pros et proettes en chair et en os. Cela les motive”, explique le Major Kamili. Surtout que Maha Haddioui est une fille d’Agadir qui a joué un temps pour le club. Et que Mustapha El Maouas, ex n°1 marocain amateur passé pro en début de cette année, a disputé le Trophée Hassan II à deux reprises, en 2012 et 2013. Une fierté pour ce club, sans grands moyens financiers, qui ne compte que sur la passion de ces membres et de son équipe dirigeante pour renverser les montagnes. Un bel exemple à suivre au plan national. ■■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY 11 vendredi 14 mars 2014 MAGAZINE • MAHA HADDIOUI La voyageuse d'Agadir Après avoir passé avec succès la Lalla Aïcha Tour School fin 2012, Maha Haddioui est devenue en 2013 membre à plein temps du Ladies European Tour. Après son premier de la 20e Coupe Lalla Meryem, retour sur la saison passée de notre golfeuse Gadirie. ,Maha Haddioui à l’Omega Dubaï Ladies Masters. /TRISTAN JONES-ATH Le pays que vous avez préféré… J’ai beaucoup aimé l’Afrique du Sud. C’était la première fois que je voyageais dans ce pays et j’ai trouvé la région de Durban Kwa Zulu, où se déroulait le South African Women’s Open, magnifique. Le tournoi que vous avez préféré… La Coupe Lalla Meryem car c’est chez moi, au Maroc, à Agadir. C’est le tournoi de mon cœur. Sinon, même si je n’y ai pas joué comme je l’aurais souhaité, j’ai beaucoup aimé le tournoi final, l’Omega Dubaï Ladies Masters et son parcours de l’Emirates Golf Club. Ce qui vous a le plus surpris… Les voyages. Je ne pensais pas que je passerais autant de temps de ma vie dans les aéroports et en transit. Comme je voyage toujours seule, je n’ai jamais autant lu de livres de ma vie : des romans, des livres de golf concernant surtout l’aspect mental du jeu. Ce qui vous a le plus manqué… Mes parents et mes quatre chiens. J’appréciais d’autant plus de rentrer chez moi et de passer du temps avec ma famille. Votre meilleur résultat de la saison… Le Lacoste Ladies Open à Biarritz où j’ai fini 20e. J’aime beaucoup le parcours de Chantaco que je connais bien. Là-bas, j’étais bien dans ma tête, bien dans ma bulle Le coup que vous aimeriez rejouer ,Maha Haddioui, mercredi, au Golf de l'Océan. OSHO-FERET THIERRY / Mon 2e coup du 18 au Deloitte Ladies Open à Amsterdam au mois de mai dernier. J’y ai mis ma balle dans l’eau et raté le cut d’un coup. C’est rageant. Vos principaux soutiens durant la saison… Mes parents et l’Association du Trophée Hassan II que préside Sa Majesté le Prince Moulay Rachid. L’ATH m’a soutenue avant les cartes, pendant les cartes et durant toute la saison 2013. Grâce à l’ATH, j’ai bénéficié d’invitations qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience. Ce soutien conjugué à celui de mon autre sponsor, Allianz, continue cette année. Le plus gros problème que vous avez rencontré… Une pyélonéphrite. J’ai attrapé une infection au rein et ai été clouée quatre ou cinq jours à l’hôpital. C’est la première fois que je tombais malade comme ça. Quand on n’a pas l’habitude de voyager et qu’on bouge sans arrêt, il arrive que le corps lâche un peu. Votre regard sur votre saison 2013… Le point positif est que j’ai acquis beaucoup d’expérience. Mais j’ai abordé certains tournois avec trop de stress et d’appréhension. Ah, si je pouvais revenir en arrière et les rejouer avec plus de calme et d’expérience! Mais je sais que ce n’est pas possible. Mais tant que j’apprends de mes erreurs, il n’y a pas d’échec. Votre manière de vous distinguer des autres proettes… J’ai de la chance car je suis la seule Marocaine et la seule Arabe sur le Tour. Je suis donc différente des autres. Sinon, la distinction se fait par la manière de s’habiller, par le look. J’aime les couleurs flashy. Aujourd’hui, j’aime porter du rose au dernier tour. C’était une couleur qui n’avait pas mes faveurs jusqu’aux cartes l’an passé où elle m’a bien réussi. Depuis, j’ai décidé que ce serait la couleur qui me porterait chance. Le meilleur conseil que vous ayez reçu… Toujours y croire et être patiente sur le parcours. Si je ratais deux birdies consécutifs, j’avais tendance à vouloir trop en faire. Maintenant, je sais attendre. Comme lors du 3e tour de la Lalla Aicha Tour School 2013 où j’ai fait seize pars à Al Maaden avant de voir tomber mon premier birdie. La joueuse qui vous a le plus impressionnée… L’Anglaise Charley Hull qui est une de mes amies. Elle n’a que 17 ans et elle a fait une saison formidable. Sur tous les tournois, elle était sur les leaderboards et elle a été une des wild cards de la Solheim Cup. Elle a vraiment fait une première saison sur le Tour qui fait rêver. Votre principale erreur… De vouloir trop s’occuper du score et de laisser tomber quand je pensais que je n’étais pas sur le leaderboard ou dans le cut. Aujourd’hui, je ne veux plus baisser les bras. Votre retour un an plus tard à la Lalla Aicha Tour School… J’aurais préféré ne pas y revenir car je n’étais pas loin de pouvoir y échapper par mon classement final à l’ordre du Mérite 2013. C’était peut-être aussi bien de s’y frotter une nouvelle fois et d’en sortir encore plus forte pour cette saison 2014. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BESSEY 12 vendredi 14 mars 2014 PORTRAIT • ORIENTAL LEGENDS PRO-AM Le colosse au cœur d’or • 4 QUESTIONS À ABDELATIF BENAZZI “Nous réalisons un projet chaque année” QQu’est-ce qui vous pousse à vous investir avec autant de cœur ? ,Le tout nouveau golf du Saïdia Med est caddeyé par les enfants de l’association Noor créée par Abdelatif Benazzi. /DR Ancien international de l’équipe de France de rugby, Abdelatif Benazzi, par ailleurs passionné de golf, est très engagé dans le développement de sa région de l’Oriental. Une de ses actions, l’Oriental Legends Pro-Am, permet de récolter des fonds pour les enfants et les écoles. A vec son 1,97 mètre pour 112 kilos, Abdelatif Benazzi impressionne. Une carrure de 3e ligne longtemps habitué au contact rugueux des mêlées, une poignée de mains à broyer des phalanges, une voix puissante… Derrière cette apparence de géant, se cache un colosse au coeur d’or. Toujours prêt à rendre service, le cœur sur la main. Aujourd’hui, l’enfant d’Oujda n’oublie pas ses origines. Après avoir raccroché les crampons en 2003, l’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby fonde l’Association Noor dont le principal objectif est de rénover et construire des écoles dans les parties rurales et isolées de l’Oriental, une région du nordest du Royaume. Dans sa jeunesse pourtant, Abdelatif Benazzi n’a manqué de rien, ses parents possédaient la plus grande miroiterie d’Oujda. Mais l’enfant devenu adulte grandit à l’ombre du rugby, sport de partage et de générosité, et saura se montrer altruiste toute sa vie : “Je suis quelqu’un qui ne supporte pas la misère”. Récolte de fonds Il faut voir comment il met du cœur à l’ouvrage, quand il organise l’Oriental Legends, un Pro-Am de golf dont la 3e édition se déroulera du 6 au 9 juin prochain dans la station balnéaire de Saïdia. Comment l’émotion le gagne quand, l’an passé, les enfants du village de Niama sont venus le dimanche matin fouler le sable de la plage, au milieu de ses invités. Les enfants n’avaient jamais encore vu la mer ! Ce n’était que rires et émerveillement. Pour donner de la notoriété à son événement et récolter ainsi des fonds, Abdelatif Benazzi ouvre son carnet d’adresses. Les sportifs comme David Ginola, Eric Roy, Antoine Kombouaré, Cédric Heymans, Bruno Saby, Jean Garaïalde…, les journalistes comme Rachid Arhab ou Jean-Louis Calméjane, ou les personnalités du monde de la culture comme Rochdy Zem et Pierre Jolivet réservent sans coup férir leur week-end à la belle initiative de leur copain du ballon ovale. Sans oublier les golfeurs marocains, solidaires de l’événement comme Fayçal Serghini, Nacer Makroune ou Maha Haddioui. “Abdel est plus qu’un ami, c’est un frère. Je ne peux pas dire non à un ami avec qui je partage la façon de concevoir la vie... Nous sommes tous tenus à un rôle d’exemplarité et je crois qu’Abdel est un bel exemple pour nous tous”, confiait Antoine Kamboiré, entraîneur du club français, le Football Club de Lens, dans Golf du Maroc. Cette mobilisation permet de drainer des fonds destinés à financer les projets de l’Association Noor. Pendant deux jours, les invités d’Abdelatif Benazzi ont aussi découvert le tout nouveau golf du Saïdia Med, caddeyés par les enfants de l’Association, et l’Oriental Bay Beach Golf and Spa, l’établissement hôtelier partenaire de l’événement. Ces dernières années, Noor a créé une école à Sidi Lakhdar, à 60 kilomètres d’Oujda, acheté un mini bus pour le ramassage scolaire en partenariat avec la Délégation Régionale de l’Education de Jerada. L'Association a aussi organisé, en collaboration avec l’UNESCO, un week-end sportif à Oujda, au profit des jeunes de la région, et construit un musée du rugby au stade municipal d’Oujda. “ Abdel est plus qu’un ami, c’est un frère. Je ne peux pas dire non à un ami avec qui je partage la façon de concevoir la vie... Nous sommes tous tenus à un rôle d’exemplarité et je crois qu’Abdel est un bel exemple pour nous tous.” Antoine Kombouaré, entraîneur du Football Club de Lens dans Golf du Maroc. En 2013, grâce aux 320.000 dirhams récoltés lors de la deuxième édition de l’Oriental Legends Pro-Am, un centre d’accueil pour les tout petits a pu être construit à Figuig, à 350 kilomètres d’Oujda. “Notre événement permet de découvrir une région déshéritée alors que cette partie méditerranéenne du Maroc est sublime. De plus, dans l’Oriental, l’hospitalité est extraordinaire”, conclut le plus grand rugbyman né au Maroc. ■■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY J’ai toujours été sensible aux causes humanitaires, aux maladies et aux enfants en difficulté. Déjà en 2002, juste avant que je n’arrête ma carrière, j’avais décidé de m’investir là où je suis né, dans l’Oriental, une très belle région enclavée, au nord-est du Royaume. Avec mes amis sportifs, nous avons d’abord organisé des initiations aux sports, et c’est alors que j’ai décelé, malgré la scolarité obligatoire dans le Royaume, que des enfants n’allaient pas à l’école. J’ai alors décidé de rénover les écoles et d’en construire de nouvelles grâce au partenariat que j’ai tissé avec la Délégation Régionale de l’Education. Enfin, les enfants qui faisaient auparavant dix kilomètres à pied pour aller à l’école ont trouvé un établissement plus proche de chez eux. Nous avons ainsi pu constater que grâce à ces initiatives, les enfants étaient plus motivés et plus assidus. QVous avez donc fondé l’Association Noor ? Oui, pour moi l’éducation est un droit, je me bats pour ça. L’Association Noor permet d’éclairer le destin de ces enfants par la scolarité et le sport. Aujourd’hui, 11 structures ont été rénovées et construites. Et grâce à l’Oriental Legends Pro-Am qui s’est tenu en juin dernier à Saïdia, nous avons récolté 320.000 dirhams qui nous ont permis de construire un centre d’accueil pour les tous petits à Figuig, une ville à 350 kilomètres d’Oujda. QLe golf est donc un bon moyen de récolter des fonds ? Oui. Grâce à l’Oriental Legends ProAm, aux manifestations dans mon club d’Ozoir-la-Ferrière, près de Paris, ou grâce à la générosité des sponsors, l’association récolte de l’argent pour poursuivre cette oeuvre qui est devenue indispensable à la marche de ma vie. QCes actions exigent-elles de vous beaucoup de présence ? L’Association Noor me prend deux mois par an. Quand je vais dans l’Oriental visiter ma famille, j’en profite pour passer beaucoup de temps à aller à la rencontre des gens, vérifier le travail effectué et contacter tous les bénévoles et les relais sur place. L’organisation de l’Oriental Legends Pro-Am prend aussi du temps. Mais quel plaisir de voir mes 120 invités prendre les enfants par la main sur la plage et les emmener voir la mer. C’est un moment magique pour eux et pour nous aussi. ■■ PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BESSEY vendredi 14 mars 2014 PORTRAIT 13 • CHARLEY HULL Une championne tout en fraîcheur Plus jeune joueuse de l’histoire à avoir participé à la Solheim Cup, en 2013, la jeune Anglaise de 17 ans avait commencé à prendre son envol professionnel icimême à Agadir, l’an dernier. Elle avait pris la deuxième place. Aujourd’hui, elle est tout sauf inquiète du déroulement des opérations. D euxième ex-aequo l’an dernier, juste derrière la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn, notre jeune Anglaise est revenue sur les fairways du Golf de l’Océan, avec pratiquement la même insouciance qu’en 2013. Elle n’avait alors que 16 ans. Malgré la jeunesse qui est toujours la sienne, et pour longtemps, Charley a pris beaucoup de bouteille en un an. C’est même une aventure extraordinaire qu’elle a vécue en l’espace de quelques mois. De fait, elle a éclaboussé de toute sa classe le monde du golf. Après son départ en trombe lors de la Coupe Lalla Meryem, elle prenait encore la deuxième place lors de ses trois tournois suivants ! Et ce n’était pas fini puisqu’elle empochait encore quelques top 10 au fil de la saison. Les archives du LET sont d’ailleurs formelles. Depuis Laura Davies et l’Espagnole Carlota Ciganda, qui avaient remporté l’Ordre du mérite dès leur première année sur le circuit, personne n’avait fait aussi bien. Capitaine de l’équipe européenne de Solheim Cup, Liselotte Neumann suivait attentivement les exploits de Charley Hull. Au point qu’elle fit appel à elle pour aller affronter, et battre, les Américaines chez elles. A-telle été surprise lorsque Liselotte Neumann l’a appelée ? “Franchement, je ne m’y attendais pas mais en même temps je savais qu’elle pourrait compter sur moi parce que j’ai tout de même fait une belle saison. C’est vrai que je le méritais au vu de mes performances. J’étais sereine, pensant que je pourrais être appelée ou non.” On le constate, la jeune Anglaise ne doute absolument pas de ses capacités. Mais elle est loin aussi d’avoir la “grosse tête”. Bien au contraire, elle reste absolument nature malgré son statut d’héroïne de la Solheim Cup. Alors, c’était comment, ce tournoi ? Elle a battu Paula Creamer “Ah, c’était vraiment magnifique !” résume-telle. Charley n’est pas extrêmement bavarde. On lui demande donc de développer un peu, de nous faire part de quelques souvenirs. A peine a-t-on fini la question qu’elle bondit : “J’ai battu Paula Creamer 5&4 !” Il s’agissait en effet d’un fantastique exploit auquel personne ne s’attendait, pas même sans doute ses supporteurs et supportrices les plus acharnés. Se défaire aussi lestement d’une des grandes stars du golf américain relevait du crime de lèse-majesté. Ce qui fait d’ailleurs bien rire notre jeune impertinente. “Charley est une fille géniale, s’exclame Maha Haddioui. C’est une super joueuse et surtout elle est très sympa ! Pleine d’énergie, très pétillante. Je la vois sur tous les tournois et on s’amuse beaucoup ensemble. Elle est rigolote et très spontanée. Peut-être que c'est la spontanéité de l’âge mais en tout cas, elle est très fraîche.” Maha est bien sûr aussi impressionnée par la façon de jouer de Charley : “Elle a vraiment le fameux fight spirit en elle, et en plus elle a une très grande capacité à se concentrer. Pour son âge, elle fait preuve d’énormément de maturité sur le parcours. Je pense qu’elle va aller très très loin !” La fille de Kettering En attendant, Charley a pris son départ dans la vie le 20 mars 1996, à Kettering, une ville de 80.000 habitants, située à une centaine de kilomètres au nord de Londres. Et c’est forcément sur le parcours local qu’elle a commencé le golf, à l’âge de 5 ans. Et elle n’a pas attendu longtemps pour commencer à se construire un palmarès long comme la plage d’Agadir, dans les rangs amateurs. Toujours amateur, elle s’est aussi distinguée en passant le cut de quelques tournois professionnels, dont deux tournois majeurs, auxquels elle était invitée à participer. Il manque cependant à Charley Hull, pour le moment, un petit quelque chose... Car elle n’a pas encore inscrit son nom tout en haut de l’affiche d’un tournoi professionnel. Cela ne saurait tarder, quoi qu’elle en dise. “Je ne pense pas à gagner, juste à avancer pas à pas, coup après coup. C’est comme cela qu’il faut se situer par rapport à un tournoi. Si vous prenez le départ avec l’obsession de gagner, il y a de fortes chances pour que ce soit l’inverse qui se produise. Mais pour être honnête, je pense que je manque un peu d’expérience en raison de mon âge. Je n’ai que 17 ans, donc j’ai encore le temps de gagner.” A deux coups de la tête La verra-t-on alors remporter la Coupe Lalla Meryem ? Elle a en tout cas pris un bon départ puisqu’elle se trouve, après le premier tour, à deux coups de la tête, en compagnie de la tenante du titre, Ariya Jutanugarn, et de son idole de toujours, Laura Davies. Que lui faudrait-il donc pour gravir la dernière marche qui lui fait défaut ? “Ce que je me dis c’est que si, cette semaine, sur le golf de l’Océan, j’arrive à rentrer un ou deux putts de plus que l’an dernier, ce ne devrait pas être mal...” Elle est en tout cas fort réjouie de la bagarre qui s’annonce contre ses rivales. “Oui, c’est chouette !”, répond-elle avec un grand sourire. Vraiment, c’est comme cela que vous voyez les choses, insiste-t-on, un peu étonné de sa réponse ? “Oh oui, vraiment, c’est super fun ! Le golf est un jeu et c’est encore plus amusant lorsqu’on doit se battre, lorsque la concurrence est forte.” Et d’où lui vient cette folle passion pour le golf ? “Je n’en sais rien ! Mais j’aime beaucoup ça. C’est trop chouette !” ■ JEAN-FRANÇOIS BESSEY 14 vendredi 14 mars 2014 Siem Makes Strong Start to Germany's Marcel Siem showed no signs of the neck injury which had threatened his title defence as he made a stunning start to the Trophée Hassan II in Morocco. Siem, who enjoyed a wire-to-wire win at Golf du Palais Royal 12 months ago, suffered the injury on his flight to Agadir and was advised to pull out of the pre-tournament Pro-Am on Wednesday. The 33 year old said he was prepared to play through the pain barrier in order to try and claim a fourth European Tour title and soon found himself in contention to do just that thanks to five birdies in his first six holes. Starting from the tenth, Siem birdied his first three holes and after a par on the 13th, picked up further shots on the 14th and 15th. At five under par he shared the lead with England's Richard Bland, who had made an identical start on the other side of the course, with English trio Ross Fisher, Tom Lewis and Tommy Fleetwood among a group of players on three under. Fisher, who won for the first time in almost four years at the Tshwane Open a fortnight ago, was playing alongside Siem and also carded birdies on the tenth, 14th and 15th. The third member of the marquee group, South African George Coetzee, was level par after a birdie on the tenth and bogey on the 11th. The World Number 56 is looking for a good performance to move into the top 50 of the Official World Golf Ranking by March 31 to secure a place in the Masters Tournament at Augusta National. Siem's charge was halted with dropped shots on the 16th and 18th which meant he reached the turn in 33, before a birdie on the first got him back to four under par. However, that was now two shots behind Fleetwood, who had eagled the 17th and birdied the eighth to cover the back nine in just 30 shots. At six under, the Johnnie Walker Championship winner led by one from South African Jaco van Zyl, who had started his round with an eagle on the tenth and picked up birdies on the 13th, 16th and 17th. There was also a hole-in-one for France’s Alexander Levy, whose tee shot at the 208 yard second skipped into the cup before a double bogey at the next took the 23 year old back to level par. Siem saved par on the par five fifth after hitting his approach into a water hazard, but then ran up a double-bogey six on the next after duffing his chip from just off the green. At two under par he was now four off the lead shared by Fleetwood and Scotland's Marc Warren, who had covered the back nine in 32 and picked up shots on the third and fifth. ■■ EUROPEANTOUR ,Marcel Siem. /D.CHICOT-ATH Fleetwood Back on Top of the Leaderboard England’s Tommy Fleetwood returned to form yesterday to claim a share of the clubhouse lead at the Trophée Hassan II. The Johnnie Walker Championship winner, who had missed his last two cuts, set the pace for much of the morning after covering the back nine in just 30 shots thanks to four birdies and an eagle on the 17th. However, the former English Amateur Champion was frustrated to then card seven straight pars before three-putting the eighth. A birdie on the last swiftly made amends for that mistake and meant Fleetwood joined compatriot Andy Sullivan and Scotland’s Marc Warren on six under. Former Walker Cup star Sullivan finished his round in style with four straight birdies. Warren carded his lowest round of the season, having made a slow start to the 2014 Race to Dubai where he currently resides in 142nd place. The former World Cup winner has missed the cut in three of his five events, but the 32 year old rediscovered some of the form which took him to a career-best 33rd on last season’s Race to Dubai to card an opening 66 at Golf du Palais Royal. After starting from the tenth and covering the back nine in 32, Warren picked up shots ,Tommy Fleetwood. at the third, fifth and seventh to move into the outright lead on seven under. His only bogey of the day came on the eighth, where his tee shot found an awkward lie in the back of a greenside bunker, and that dropped him into a share of the lead. Scotland's Peter Whiteford and India's Gaganjeet Bhullar were a shot behind after rounds of 67, while defending champion Marcel Siem returned a 69. Siem, who enjoyed a wire-to-wire win here 12 months ago, picked up a neck injury on his flight to Agadir and was advised to pull out of the pre-tournament pro-am on Wednesday. The 33 year old showed few signs of the problem as he carded five birdies in his first six holes before dropping shots on the 16th and 18th. A birdie on the first took Siem back to four under but he had to scramble a par on the fifth after finding water with his approach to the par five and then double-bogeyed the next after fluffing his chip. Another birdie on the last meant Siem finished three under par alongside playing partner George Coetzee, who is looking for a good performance to climb inside the top 50 on the Official World Golf Ranking from 56th in order to secure a place in the Masters Tournament next month. ■■ EUROPEANTOUR /DR partenaire de la Coupe Lalla Meryem