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EXECUTIVE SUMMARY 04 ANALYSE SWOT 05 MONDE : UN SECTEUR INTENSIF, VERTICALEMENT INTÉGRÉ ET GÉOGRAPHIQUEMENT CONCENTRÉ 07 UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ À MATURITÉ 07 DES STRATÉGIES DE CONCENTRATION ET DE DURABILITÉ 11 DES STRATÉGIES ORIENTÉES VERS L’ACQUISITION ET L’INVESTISSEMENT DANS DES GROUPES ÉTRANGERS 12 EN DÉPIT DE CERTAINS PROBLÈMES CONJONCTURELS ET STRUCTURELS, LE SECTEUR ATTIRE ENCORE DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS 15 UNE ACTIVITÉ PARTICIPANT ACTIVEMENT AU DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE DU ROYAUME 15 UN SECTEUR FAISANT FACE À DES PROBLÈMES STRUCTURELS MAIS AUSSI CONJONCTURELS 18 UN POTENTIEL D’ACCROISSEMENT IMPORTANT FAUTE D’UNE INSUFFISANCE DE LA CONSOMMATION 21 UNE MISE À NIVEAU DE LA FILIÈRE AVICOLE 22 UNE ORIENTATION DES OPÉRATEURS MAROCAINS VERS UN MODÈLE AVICOLE INTÉGRÉ BASÉ SUR LA QUALITÉ, L’INNOVATION ET UN NOUVEAU MODE DE DISTRIBUTION 26 ANALYSE STRATÉGIQUE DES OPÉRATEURS 29 SOURCES 33 DOCUMENT REALISÉ PAR : SAFAA EL FAHLI ([email protected]) ICHRAQ OUAZZANI CHAHDI ([email protected]) EXECUTIVE SUMMARY L’industrie avicole mondiale a plutôt bien résisté à la volatilité des matières premières. En effet, en 2010, et en dépit de la hausse des cours du blé et du maïs, la production de viande de volaille a progressé, atteignant 98 millions de tonnes. L'activité Poulet en a représenté à elle seule près de 86%. Sa consommation, qui a également enregistré une croissance dépassant les 2% sur les cinquante dernières années, s’oriente de plus en plus vers des produits découpés et élaborés (produits cuits - fumés - marinés…). Convaincus que le marketing et l’intégration constituent des piliers essentiels, les grands opérateurs du secteur tentent de renforcer leur intégration, notamment dans l’industrie européenne, et ce, par le biais de restructurations, de fusions ou d’acquisitions, et par l’ancrage de partenariats et d’alliances stratégiques. Au Maroc, le secteur avicole est en plein essor, comme en atteste l’évolution du chiffre d’affaire (+10% par rapport à 2009) et des investissements, +8%. Se plaçant en tête des filières agro-alimentaires, il suscite l’intérêt aussi bien de l’interprofession que du gouvernement qui s’accordent sur la nécessité de sa mise à niveau. Néanmoins, un net retard de développement à l’aval du secteur a été constaté au cours des dernières années. Si les efforts déployés par les pouvoirs publics ont su assurer une maîtrise des intrants et une réglementation sanitaire, indispensables à l’approvisionnement des fabricants d’aliments pour volailles, ils n’ont pas pu garantir la modernisation des circuits traditionnels d’abattage et de commercialisation. Les opérateurs du secteur pâtissent ainsi de l’incapacité des autorités compétentes à s’impliquer au mieux dans la mise à niveau desdits circuits. Majoritairement informels et souvent montrés du doigt, ils sont à l’origine d’une forte volatilité des prix et de coûts de production élevés. En outre, les insuffisances constatées dans la valorisation des produits (dominance de volailles vivantes) et dans la chaîne logistique constituent des freins majeurs à la promotion de la consommation et au développement de la filière. Pourtant, de réelles opportunités d’exportations s’offrent au secteur notamment à destination des pays d’Afrique sous réserve que les efforts d’amélioration de la productivité des élevages intensifs modernes (élevage hors sol et cycle de production court) et des capacités de production soient maintenus. D’autres perspectives s’ouvrent au secteur à travers les mesures incitatives d’accompagnement et de mise en œuvre du cadre réglementaire et d’amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire prévues par le Plan Maroc Vert. Pour sa part, l’interprofession a pris des engagements pour l’accroissement de la production, des investissements et des emplois. Enfin, les industriels entreprennent des actions d’innovation (traitement thermique à 100% des aliments, certification ISO…), de différenciation (découpe des viandes, production de viande séparée mécaniquement, congélation…) et de diversification (développement de marques, introduction dans le secteur de la charcuterie…). Sur le plan financier, force est de constater que les opérateurs nationaux inscrits dans la démarche de l’intégration verticale des différents maillons de la chaîne avicole témoignent d’une meilleure gestion de recouvrement et affichent une meilleure rentabilité, matérialisée par un ROE de 30,9%, contre 16,9% pour les opérateurs présentant les prémisses d’intégration. Toutefois, et afin de financer un cycle court, les opérateurs aussi bien intégrés que présentant des prémisses d’intégration ont fortement recours à des dettes à court terme. Dès lors, les opérateurs souhaitant promouvoir leurs activités sur le marché national et développer leurs exportations, s’attachent à améliorer leur compétitivité et à réaliser des économies d’échelle, essentiellement par l’intégration verticale (provende, accouvage, élevage, abattage - transformation, commercialisation et export). 4 Observatoire De l'Entreprenariat ANALYSE SWOT Forces Opportunités • Des conditions climatiques favorables • Un respect de la Loi 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles • Un élevage hors sol, ne dépendant pas des aléas climatiques • Une réglementation sanitaire appliquée avec rigueur • Un cycle de production court • Un faible niveau de consommation • Des infrastructures de production développées • Des prix de vente compétitifs • Un développement de la production nationale en VSM (viande séparée mécaniquement) • Un développement du secteur de la charcuterie • Une promotion des exportations des produits avicoles Faiblesses Menaces • Une défaillance des circuits d’abattage et de commercialisation • Des coûts de production élevés • Une ambiguïté du statut fiscal du secteur • Une inefficience du système de production dans la régulation du marché • Une difficulté d’accès des aviculteurs aux sources de financement • Une insuffisance de la recherche, de l’information, de l’encadrement et le faible niveau technique des aviculteurs • Des crises sanitaires en répétition • Un déséquilibre entre l’offre et la demande • Une non-implication des autorités dans l’assainissement des circuits de commercialisation Observatoire De l'Entreprenariat 5 Monde : un secteur intensif, verticalement intégré et géographiquement concentré Un marché mondial arrivé à maturité Des stratégies de concentration et de durabilité Des stratégies orientées vers l’acquisition et l’investissement dans des groupes étrangers MONDE : UN SECTEUR INTENSIF, VERTICALEMENT INTÉGRÉ ET GÉOGRAPHIQUEMENT CONCENTRÉ Cette performance confirme une reprise du secteur, après des années de faible croissance due notamment aux crises sanitaires ayant fragilisé la production de viande de volaille (principalement en Asie et en Europe). UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ À MATURITÉ Une volatilité des prix des matières premières L’alimentation de la volaille se compose principalement de maïs, de blé et de tourteau de soja. Après la hausse enregistrée en 2010 des cours du blé (24%) et du mais (26%), ceux-ci ont connu d'abord une certaine volatilité tout en restant à des niveaux élevés au premier semestre 2011 avant de connaître une baisse à partir de juillet. Cette tendance baissière a été amplifiée par le retour de la Russie et de l’Ukraine sur le marché ainsi que par le bon niveau des récoltes. Selon la FAO, sous réserve du maintien d’un contexte d’amélioration de l’économie mondiale et de baisse des prix des aliments et en l’absence de nouvelles épidémies, la production de volailles devrait progresser de 3 % en 2011 pour atteindre près de 100 MT, en raison des prix élevés des viandes concurrentes. Les cours de tourteau de soja ont également enregistré une baisse en 2011, en raison du niveau élevé de la récolte sud-américaine et du recul du dollar. Les principaux producteurs mondiaux de volaille sont les USA (19,6 MT), la Chine (17,6 MT), le Brésil (12,6 MT) et l’UE-27 (12,1 MT). Evolution des prix des matières premières (en EUR/tonne) La production mondiale de volailles de chair partagée entre quatre puissances Répartition de la production mondiale de volailles de chair, 2010 €/T 400 Etats Unis 20% 350 300 Autres 37% 250 200 150 Chine 18% 100 Tourteaux de soja rendu Montoir juil.-11 janv.-11 juil.-10 janv.-10 juil.-09 janv.-09 juil.-08 janv.-08 juil.-07 janv.-07 juil.-06 janv.-06 50 UE à 27 12% Brésil 13% Maïs rendu Ille et Vilaine Source : ITAVI Blé rendu Ille et Vilaine Source : ITAVI Une production soutenue par la fermeté de la demande La production mondiale de viande de volaille a atteint 98 millions de tonnes (MT) en 2010 et occupe la 2ème place après celle de la viande de porc (110 MT), et largement devant celle de la viande bovine (65 MT). (2) La production dans le secteur s’est inscrite à la hausse au cours des 7 dernières années. Encore plus marquée au Brésil (5,6%)2 et en Chine (3,6%), elle demeure moindre dans l’UE-27 (1,6%) et aux USA (0,9%). Il est à signaler que la croissance au sein de l’Union Européenne a été tirée principalement par la Pologne (7,3%) et l’Allemagne (4,9%). TCAM de 2004 à 2010. Observatoire De l'Entreprenariat 7 La croissance mondiale du secteur est attribuée à la conjoncture, globalement favorable sur les marchés internationaux (hormis le plafonnement de la consommation intérieure aux USA), au dynamisme de la demande intérieure en Russie, ainsi qu’aux mesures régulièrement prises par les autorités visant à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations (contingents d’importation, barrières sanitaires…). La production de poulet, de dinde et de canard dans l’UE 27 (en millions de tonnes) 8,7 8,7 1,9 2 0,6 0,5 Evolution de la production de volaille dans les principaux pays producteurs de l’Union Européenne 8,9 9,2 2005 2006 1,8 1,8 1,7 1,8 Dinde 0,5 0,5 0,5 2007 2008 2009 Poulet 0,6 Canard 2010 Source : FranceAriMer d’après Commission européenne 1,9 1,9 1,8 1,8 1,6 1,5 1,5 1,3 1,2 1,3 1,3 1,3 1,3 0,7 0,6 Italie La production de poulet et de dinde aux Etats-Unis (en millions de tonnes) 0,7 0,6 France 1,6 1,3 1,2 1,1 1 0,9 2004 1,4 1,2 1,1 2005 2006 Royaume Uni Pologne 2007 2008 Espagne 16 2009 2010 Allemagne Pays Bas Source : France AgriMer Prédominance de la production du poulet de chair En 2009, le poulet représentait près de 86% de la production mondiale de volailles de chair. Au Brésil et aux Etats-Unis, par exemple, la production de poulet est dominante et représente 97% et 82% respectivement de la production de volailles dans ces pays. Les traditions culinaires de la Chine, en faveur de la consommation des palmipèdes (canard, oie), impliquent une production nationale de ces viandes de l’ordre de 30% ; le poulet représentant 68% du total. Enfin, la viande de poulet dans l’UE-27 représente 80% de la production de volaille, la viande de dinde 15% et la viande de canard 4%. Observatoire De l'Entreprenariat 16,3 16,7 2,6 2,7 2006 2007 17 Poulet 1 0 0 0 T E C 2,5 8 8,8 8,3 2005 2,8 Dinde 2008* *Estimations Source : Office de l’élevage d’après USDA Une production mondiale d’œufs de consommation stimulée par la Chine En 2009, la production mondiale d’œufs de poules a atteint 62,4 millions de tonnes, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 2,3% entre 1999 et 2009, mais affichant un ralentissement par rapport à la décennie précédente (+ 3,9%/an). La Chine demeure de loin le premier producteur dans le monde, avec 23,9 millions de tonnes, soit 38 % de la production mondiale, suivie de l’UE-27 (6,3 MT) et les USA (5,3 MT). Production mondiale des œufs de consommation en MT, 2009 Russie 4% Mexique 4% Brésil 2% Japon 4% Inde 5% Chine 38% Etats Unis 8% Au cours des 50 dernières années, le taux de croissance annuel moyen de la consommation de viande de volaille par habitant a dépassé les 2% pour enfin s’établir à près de 12 Kg/hab/an. Sur les 10 dernières années, dans la plupart des pays, la consommation de cette viande a progressé notamment dans les zones à fort pouvoir d’achat comme le Proche et le Moyen Orient (Koweït, Arabie Saoudite, Brunei) et dans les îles des Caraïbes, là où le développement touristique est important. UE à 27 10% Evolution de la consommation des viandes dans le monde (en Kg/hab.) Autres 25% Source : ITAVI d'après FAO et Commission Européenne Répartition de la consommation de produits carnés à travers le monde, 2010 Autres 1,9% Bovine 22,7% Ovine 4,6% Volaille 33,4% 11,9 12,4 14 15,1 1,6 1,7 1,8 1,8 10,8 10,4 9,7 9,4 10,6 Une consommation orientée davantage vers des produits découpés et élaborés Estimée à 95,6 MT en 2010, la volaille de chair constitue la 2ème viande la plus consommée au monde, après la viande porcine, principalement sous forme de produits découpés et élaborés (produits cuits - fumés - marinés…). La volaille étant plus rarement achetée crue et entière par le consommateur. Ses produits dérivés vendus incorporent de plus en plus de services, allant même jusqu'à la livraison à domicile. 9,4 1971/1980 1981/1990 Bovine Ovine 1991/2000 Porcine 2001/2007 Volaille Source : FAO La consommation individuelle de volaille dans quelques pays K G E C / H A B / A N 46 47 48 52 53 34 33,5 53,5 53 38 38 30 22 24 15 12 10 8 2 15 1996 1998 2000 Russie *Estimations 23 22,5 16 Etats-Unis Porcine 37,4% 6,6 4,9 17 19 22 24 22,5 14 4 Brésil Total Monde 2002 2004 2006 2008* UE à 27 Afrique du Sud Chine Inde Source : Office de l’élevage d’après FAO, USDA et Commission Source : France Agrimer Observatoire De l'Entreprenariat 9 Même si la Chine confirme son rang de premier pays consommateur de viande de volaille, le niveau de consommation individuelle y reste plutôt faible, de l’ordre de 13,9 kg/hab/an, légèrement supérieur à la moyenne mondiale. Il est à préciser que la consommation chinoise s’est développée plus rapidement depuis ces dernières années. Légèrement en baisse aux USA et dans l’UE-27, avec respectivement 52,6 et 23,7 kg/hab/an, la consommation individuelle repart à la hausse au Brésil, après avoir marqué le pas pendant deux ans. Elle atteint 37 kg/hab/an et une consommation totale annuelle de plus de 7 MT. Enfin, la consommation de viande de volaille en Russie, offre des perspectives de développement importantes, lui permettant d’absorber la croissance concomitante de la production et des importations. Elle atteint désormais 24,1 kg/hab/an, soit un niveau équivalent à celui observé dans l’UE-27. S’agissant de la consommation individuelle d’œufs, elle reste très variable d’un pays à l’autre ; de quelques dizaines d'unités par an et par habitant dans certains pays africains, à plus de 250 unités dans les pays développés, voire près de 300 au Japon. Dans un marché peu évolutif, seule l'Asie connaît une croissance de sa consommation, tirée principalement par la Chine. Des exportations internationales tirées par les USA et le Brésil En 2009, le commerce international de volailles a porté sur 9,8 MT, soit près de 9,5 % de la production mondiale. Assurant 70% des exportations mondiales en 2010, le Brésil et les USA ont même progressé de 46% sur les sept dernières années. L’UE-27, arrive en troisième position au niveau international, avec 11% des exportations. 10 Observatoire De l'Entreprenariat Principaux pays exportateurs de viande de volaille dans le monde (Exportations en 1000 tonnes) 229 404 1 029 325 599 953 2 615 2 914 2 654 2 713 2004 Brésil Thailande 520 809 981 659 1 056 1 255 3 800 3 833 3 700 3 873 2006 Etats-Unis Argentine 2008 UE à 27 2010 Chine Canada Source : France Agrimer Le dynamisme des marchés brésilien et américain à l’export est porté par : • la Chine et l’Asie de l’Est. Leurs importations se sont accentuées notamment grâce au report de consommation en faveur de la volaille et en raison de la faible offre en viande porcine ; • le Moyen-Orient, où la concurrence avec la viande de porc est quasiment inexistante ; • l’Amérique latine notamment le Mexique, le Venezuela et le Chili. Les USA demeurent le principal fournisseur, mais le développement du marché en Amérique du Sud offre une opportunité sérieuse pour les opérateurs brésiliens et argentins, même s’il ne concerne encore que des volumes relativement restreints. Le Moyen Orient, un marché porteur à l’importation Le Moyen Orient, où la concurrence avec la viande de porc, première viande consommée dans le monde, est quasiment inexistante, constitue un marché à fort potentiel. En effet, et sur les 7 dernières années, les importations de viande de volaille vers cette région en enregistré une hausse annuelle moyenne de 13,5%, atteignant plus de 2 millions de tonnes. Le dynamisme de la demande s’est traduit par une hausse rapide des volumes et du prix de volaille importés. Principaux pays importateurs de viande de volaille dans le monde (Importations en 1000 tonnes) 208 470 599 1 111 851 812 1 005 2004 Moyen Orient Japon 357 618 806 1 227 1 018 259 651 928 297 700 925 599 1 077 1 283 1 187 1 815 1 984 1 237 1 071 2006 Chine Mexique 2 153 1 658 2008 UE à 27 2010 Russie Afrique du Sud Source : France Agrimer DES STRATÉGIES DE CONCENTRATION ET DE DURABILITÉ Le marché avicole mondial arrivant à maturité, les pays leaders adoptent désormais des stratégies de différenciation, basées sur des modèles spécifiques à leurs structures d’exploitation, leurs disponibilités en ressources humaines et leurs moyens technologiques. Vers une maîtrise de la consommation intérieure Le plafonnement de la consommation intérieure à travers la mise en place de barrières sanitaires et de la réduction de contingents d’importation constitue une stratégie visant le soutien de la production intérieure, la régulation de l’offre ainsi que la réduction de la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. De même, elle permettrait de s’assurer que le pays continuera de disposer de volumes suffisants pour ses exportations. Cette stratégie s’est tout d’abord développée aux Etats-Unis avant de se répandre à certains pays d’Europe et notamment la Russie, qui a vu sa production bénéficier du dynamisme de la demande intérieure face aux différentes mesures prises par le gouvernement. Une production régionalisée pour un meilleur rendement Dans certains pays, la production de viande de volaille demeure concentrée dans des zones spécifiques, du rendement plus élevé. Au Brésil, par exemple, le déplacement de l’activité avicole du Sud (Santa Catarina) vers le Centre du pays (Rio Verde) tend à renforcer la proximité des éleveurs aux cultures des matières premières, notamment le maïs et le soja et à améliorer les caractéristiques des structures d’exploitation. Le sud du pays présente un modèle d’aviculture traditionnel. L’aviculture est ainsi exercée dans le cadre de petites exploitations familiales dont la production demeure diversifiée et hétérogène (bovine, porcine, avicole et autres), Par contre, au centre, les structures sont plus récentes, plus grandes et rationalisées, avec un nouveau modèle d’intégration verticale : les exploitations sont de taille modérée à grande (192 ha en moyenne), avec un ancrage partenarial fort entre, l’intégrateur et l’entreprise d’exploitation, une main d’œuvre qualifiée et un système productif plus efficient. Les producteurs de Rio Verde sont de ce fait mieux rémunérés que ceux de Santa Catarina grâce notamment aux grandes capacités de production et à l’utilisation de techniques productives plus avancées. Au-delà de ces avantages, le gouvernement fédéral brésilien accompagne les opérateurs qui se sont installés au centre à travers l’octroi de financement et de crédits. Une approche de marché et un investissement dans les nouvelles technologies Conscients que l’investissement dans les nouvelles technologies constitue une des clés de l'accroissement de la productivité, certains pays encouragent l’investissement dans ce créneau. Observatoire De l'Entreprenariat 11 En Thaïlande, par exemple, les instruments du marché, et plus particulièrement le paiement des services environnementaux, la certification, les incitations fiscales et les subventions à l’investissement sont les moteurs de gestion par excellence des effets environnementaux, hors site. DES STRATÉGIES ORIENTÉES VERS L’ACQUISITION ET L’INVESTISSEMENT DANS DES GROUPES ÉTRANGERS Dès lors, les réductions d’impôt encouragent de plus en plus les aviculteurs à quitter les zones périurbaines où la population est particulièrement vulnérable, au risque croissant de maladies contagieuses et d’épidémies. Les industries avicoles européennes sont à la croisée des chemins. Elles se retrouvent face à des choix stratégiques, à l’instar de ce qui s’est passé au milieu des années 90. Ces choix ont contribué à de fortes restructurations, fusions et acquisitions, et à l’ancrage de partenariats et d’alliances, conclus au cours de ces deux dernières années. Par ailleurs, le nombre grandissant de projets d’innovations technologiques prometteuses contribue à rendre l’aviculture plus durable. En effet, les nouvelles technologies aident à mieux gérer et contrôler l’utilisation des ressources naturelles et la supervision à distance et participent à la gestion des problèmes sanitaires et environnementaux liés à l’aviculture et à l’élevage intensif. En France, les innovations dans le domaine de la génétique, de l’alimentation et de la santé animale et de la robotique ont fortement contribué au développement de la production avicole dans les années 60. Depuis, les orientations de la recherche scientifique prennent de plus en plus en considération les enjeux du développement durable : un projet de filière durable, compatible avec les exigences de la société française, en matière d’environnement, de bien être animal et de qualité technologique gustative, nutritionnelle et sanitaire. 12 Observatoire De l'Entreprenariat Un intérêt croissant des opérateurs brésiliens pour l’industrie avicole européenne Les principaux groupes européens implantés dans le secteur avicole Nutreco Espana Grampian Country Food LDC Doux AIA Arena holding Lohmann & co. Bernard Matthews Gastronome Moy Park Optigal 2 sisters food products Arrivé 3,1 2,75 1,6 1,4 1,2 0,8 0,75 0,72 0,72 0,7 0,6 0,54 0,55 Chiffre d’affaires consolidé annuel tous secteurs (Milliards d’euros) Groupes français Source : AND International, 2007 Afin de conforter les flux d’exportations vers des marchés réguliers et solvables, dont fait partie l’UE-27, les entreprises brésiliennes renforcent fermement leur présence sur ces marchés d’importations. Ainsi, et au cours des deux dernières années, elles ont réalisé des investissements importants dans l’UE-27 et pris le contrôle de plusieurs outils spécialisés dans la fabrication de produits avicoles élaborés et transformés. En avril 2007, le premier opérateur brésilien dans le secteur de la volaille, Perdigao, a acquis l’entreprise néerlandaise Plusfood, détenue jusqu’alors par le groupe Cebeco. Cette firme est spécialisée dans la fabrication de produits transformés, à base de viande de volailles et de bœuf, et possède par ailleurs des outils de production au Royaume-Uni et en Roumanie. De plus, et en juin 2008, le groupe Marfrig, deuxième au Brésil et quatrième au niveau mondial sur le marché de la viande bovine, a acquis le groupe européen Moy Park, détenu précédemment par le groupe américain OSI. Il est à signaler que Moy Park est le 10ème opérateur avicole européen et le 4ème au Royaume-Uni. Une diversification de la production De grands groupes spécialisés dans un secteur d’activité particulier (Danish Crown et Vion pour le porc, Marfrig ou JBS pour le bœuf), cherchent à devenir des acteurs importants dans d’autres secteurs, non seulement dans leur pays d’origine mais également à l’étranger. La diversification de l’activité leur permet une meilleure répartition des risques sur les différents domaines d'activité. Au Brésil, le groupe Perdigao, historiquement spécialisé dans la production porcine et avicole, a récemment investi dans la production laitière, en reprenant des actifs de Parmalat et, dans une moindre mesure, dans la production bovine. L’entreprise Sadia a également diversifié sa production en investissant dans le secteur bovin et dans les produits transformés (glace, pizza…). L’investissement réalisé récemment dans des groupes polyvalents européens pourrait, à terme, favoriser les exportations entre le Brésil et l’UE-27, non seulement de produits bruts (découpes de volailles congelées) mais aussi de produits transformés (cordon bleu, nuggets…). Les acteurs européens du secteur des viandes de boucherie ne sont pas en reste. En juin 2008, le groupe néerlandais Vion (premier en Europe dans le secteur bovin et second dans le secteur porcin) a racheté le groupe Grampian Country Food, spécialisé dans la production avicole. En somme, l’industrie européenne des viandes de boucherie et de volailles connaît actuellement une profonde mutation qui pourrait déboucher à terme sur la structuration à la fois de la production dans les différentes régions européennes et des flux intra et extracommunautaires. Une spécialisation et une chasse aux coûts Dans certaines régions du monde, le secteur avicole s’est développé par filière. Aux USA, par exemple, la filière « dinde » est très bien structurée. Le secrétariat fédéral à l’agriculture compte près de 3 000 éleveurs professionnels dans les différents états. Le plus gros éleveur de l’Iowa produit plus d’un million de têtes par an. Le Minnesota, plus gros producteur, compte 250 éleveurs ayant 600 fermes et totalisant 86 millions de têtes. Le nombre de couvoirs ne dépasse pas la cinquantaine dans tout le pays, et celui des entreprises d’abattage-transformation est encore plus faible. La «massification » est généralisée pour faire face à une demande, également massive. La recherche des économies d’échelle devient alors un réflexe incontournable. Pour ce faire, la spécialisation est telle que l’élevage et l’abattage du cheptel séparent désormais les mâles des femelles. Soixante pour cent de ces dernières sont destinées aux marchés de l’entier (à 6,5 kg de poids vif), le reste en lourd (16 semaines - 8,5 kg environ) ou en super lourd (23 semaines - 11 à 13 kg). Les différentes phases d’élevage (démarrage et croissance) sont physiquement séparées dans le but de restreindre les coûts de production. Cependant, le développement du secteur pourrait pâtir du manque de main-d’œuvre. En effet, les usines, implantées dans les endroits où la main d’œuvre est disponible, fonctionnent grâce aux minorités, clandestines parfois, qui perçoivent moins de 10 USD par heure et dans des conditions extrêmement difficiles. Observatoire De l'Entreprenariat 13 En dépit de certains problèmes conjoncturels et structurels, le secteur attire encore de nouveaux investissements Une activité participant activement au développement socio-économique du Royaume Un secteur faisant face à des problèmes structurels mais aussi conjoncturels Un potentiel d’accroissement important faute d’une insuffisance de la consommation Une mise à niveau de la filière avicole Une orientation des opérateurs marocains vers un modèle avicole intégré basé sur la qualité, l’innovation et un nouveau mode de distribution Analyse stratégique des opérateurs EN DÉPIT DE CERTAINS PROBLÈMES CONJONCTURELS ET STRUCTURELS, LE SECTEUR ATTIRE ENCORE DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS UNE ACTIVITÉ PARTICIPANT ACTIVEMENT AU DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE DU ROYAUME Un secteur drainant un chiffre d’affaires et des investissements importants Le climat du Maroc est favorable à l’élevage avicole, en raison des températures douces, surtout sur le littoral, impliquant de moindres investissements dans l’isolation des bâtiments, en comparaison avec les pays européens. Partagé entre une activité fermière traditionnelle et une production moderne intensive, le secteur a généré un chiffre d'affaires de MAD 23,2 milliards et a consenti des investissements de MAD 9,4 milliards en 2010. Il offre actuellement 110 000 emplois directs et 250 000 emplois indirects y compris dans les circuits de commercialisation et de distribution. Déjà relativement élevés, les coûts d’investissements restent fortement grevés par une TVA de 20%, contrairement aux autres activités agricoles. Néanmoins, compte tenu de ses capacités de développement rapide, le secteur constitue une alternative de compétitivité pour satisfaire les besoins protéiques d’une population en croissance, marquée par une poussée démographique, une forte urbanisation et un faible pouvoir d’achat. Amélioration de la production de la viande de volaille et d’œufs en dépit des coûts de production élevés le Brésil et les USA, mais demeurent similaires à ceux des pays qui, à l’instar du Maroc, importent l’essentiel des intrants (aliments, reproducteurs…). Le tableau ci-dessous présente les prix de revient moyens des produits avicoles au Maroc. Prix de revient moyens des produits avicoles au Maroc Produits avicoles Poussin de type chair Poussin ponte Prix au producteur en MAD 2 à 2, 5 4à5 Poulette prête à pondre 38 à 40 Oeuf de consommation 0,5 à 0,55 Poulet de chair/ Kg vif 10,5 à 11 Dinde / Kg vif 12 à 12,5 Source : FAO 2008 La hausse des prix des matières premières utilisées dans la fabrication des aliments composés impacte considérablement le prix de revient des produits avicoles. Ce surcoût de production, estimé entre MAD 1 et 1,2, résulte de l’importation de 95% des aliments (blé, maïs, tourteaux de soja…) provenant de Brésil, d’Ukraine, des USA, d’Argentine et soumis à des droits de douane et des taxes non négligeables. A titre d’exemple, le maïs incorporé à hauteur de 55-60% dans les aliments composés de volailles, est taxé à 15% sur la tranche de prix inférieure à MAD 800/t et à 2,5% sur la tranche supérieure. Cette taxation grève incontestablement la compétitivité du secteur. Des coûts de production significatifs impactant l’investissement dans le secteur Si les charges liées à l’alimentation des volailles représentent à elles seules 65 à 75% du prix de revient des poussins, du poulet de chair et des œufs de consommation, d’autres facteurs entraînent également des surcoûts de production. Les coûts de production diffèrent d'une région à l’autre, selon la technicité de l'élevage. Ils représentent pratiquement le double de ceux enregistrés dans les pays exportateurs tels que Les frais vétérinaires, par exemple, représentent 3,5% de ces coûts, provoqués par la détérioration de l’environnement sanitaire des élevages, des erreurs de conduite techniques Observatoire De l'Entreprenariat 15 d’élevage et du prix élevé des produits vétérinaires (soumis aussi aux droits et taxes d’importation), rompant ainsi la chaîne de protection sanitaire des volailles (programmes de vaccination inadaptés…). Ce faisant, ils participent à l’avènement et à la prolifération de circuits parallèles de commercialisation des produits de contrebande ou encore à l’utilisation de produits de substitution, parfois totalement inadaptés (produits destinés au bétail, à l’utilisation humaine…). Enfin, la faible technicité des éleveurs liée à leur « turnover » élevé, empêche la valorisation de savoir faire et induit ainsi des surcoûts de production. Performances techniques des élevages de poulet Etats-Unis Brésil France Maroc* 46 46 40 45 Age (jours) Poids vif (Kg) 2,27 2,30 1,90 1,98 Indice de consommation** 1,95 1,92 1,89 2,08 5,0 5,0 4,8 8,0 240 247 239 194 Mortalité (en%) Indice de performance*** Les produits avicoles sont mis sur le marché à des prix abordables en relation avec le pouvoir d’achat du consommateur marocain, voire inférieurs aux coûts de revient et ce, plusieurs mois dans l’année. Cet avantage compétitif par rapport à d’autres denrées animales, constitue le principal recours pour améliorer la sécurité alimentaire du pays, en termes de protéines d’origine animale. En effet, et depuis le début des années 70, le prix moyen de vente du poulet de chair n’a évolué que de 2,5% en moyenne par an. Le prix moyen de vente d’œufs de consommation a également peu évolué (3,5%) durant cette même période. Evolution annuelle du prix moyen de vente du poulet de chair à la ferme (Dhs/Kg vif) 12,9 11,8 12,4 12,5 11,8 11,5 10,9 11,2 12,3 12 11,2 9,6 *Performances moyennes des 25 meilleures bandes Source : Les réformes du secteur agricole : quel agenda pour le Maroc ? ’’ 2-4 décembre 2004 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 **IC = Quantité d’aliment consommée pour produire un kg de poids vif ***IP= (PV* Viabilité) / (Age* IC)* 10 Source : FISA Evolution annuelle du prix moyen de vente d’oeufs de consommation Gros Calibre à la ferme (Dhs/Unité) Et pourtant, des prix de vente abordables Le manque d’organisation du circuit de commercialisation entraîne de fortes fluctuations des prix des produits avicoles. Mais ce marché dépend surtout de l’offre et de la demande. Selon les périodes de forte ou de faible consommation, les prix de vente peuvent varier du simple au double. L’œuf par exemple connaît un pic de consommation, pendant le mois de Ramadan. 16 Observatoire De l'Entreprenariat 0,70 0,68 0,60 0,60 0,65 0,61 0,53 0,55 0,72 0,68 0,64 0,56 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : FISA Secteur moderne 2009 2005 2007 2003 1999 2001 1993 1995 1997 1989 1991 1983 1985 1987 1979 1981 1975 1977 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 1971 Deux avantages majeurs à la production avicole intensive : d’abord, son élevage hors sol ne dépend pas des aléas climatiques rendant possibles un approvisionnement régulier du marché en viandes et en œufs malgré une campagne agricole mitigée. Ensuite, son cycle de production court permet de résorber rapidement les besoins croissants de la population marocaine. Evolution annuelle de la production d’œufs de consommation (en millions d’unités) 1973 La production de viande de volailles et des œufs de consommation a enregistré une croissance moyenne de 7% entre 1980 et 2010, grâce à l’amélioration de la productivité des élevages intensifs modernes. d’hygiène discutables et 3,7 milliards produites par le secteur moderne. Cette quantité couvre également 100% des besoins en œufs de consommation. 1969 Et une production en constante évolution Secteur traditionnel Source : FISA Ainsi, en 2011, la production de viandes de volailles a atteint 516 955 t (+1,4% par rapport à 2010) dont 87% livrée par le secteur traditionnel fermier. Toutefois, le secteur reste dépendant de l’importation des parentaux (animaux reproducteurs) et de l’alimentation, et doit faire face à des droits de douane encore pesants (2,5% pour les poussins reproducteurs et 2,5 à 100% pour les aliments). Evolution annuelle de la production de viandes de volailles (en milliers de tonnes) 510 517 440 293 70 100 101 95 Part de la production avicole de l’Axe El Jadida-Kénitra 320 200 180 85 Bien que présents dans la plupart des régions, les élevages industriels demeurent concentrés sur la côte atlantique, particulièrement sur l'axe KénitraEl Jadida. Outre son climat favorable, cette zone se trouve aussi à proximité des grands centres de consommation (Casablanca et Rabat). 266 220 80 De plus, ces capacités ont permis au Maroc d’exporter 3 266 000 œufs à couver en poulet chair et 841 000 poussins chair vers des pays d’Afrique, soit une évolution de 368% et 328% respectivement entre 2009 et 2010. 110 85% 102 2010 2011 2008 2006 2004 2002 2000 1998 1996 1994 1992 1990 1988 1986 1984 1982 1980 70% 79% 54% Source : FISA 0% S’agissant des œufs de consommation, la production a atteint 4,5 milliards d’unités en 2010, dont 800 millions Beldi « de fermes » produits par le secteur informel aux conditions 20% 40% 60% 80% 100% Elevages de poulets et de pondeuses d’œufs de consommation Capacité de production de poulettes futures pondeuses Capacité de production d’aliments composés Capacité de production de poussins chair Source : FISA Observatoire De l'Entreprenariat 17 UN SECTEUR FAISANT FACE À DES PROBLÈMES STRUCTURELS MAIS AUSSI CONJONCTURELS Des structures avicoles atomisées et peu intégrées L’aviculture marocaine dispose d’une infrastructure favorable à des conditions de production optimales. Cependant, elle pâtit de dysfonctionnements patents, liés notamment à une intégration verticale insuffisante des différents maillons de la chaîne avicole, à un partenariat peu ancré entre les divers opérateurs et à une forte influence des intermédiaires, tant en amont de la filière qu’à son aval. La filière avicole au Maroc3 Maillons de la filière Structures de production Couvoir Couvoirs de production de poussins de type chair Nombre 53 Couvoirs de production de poussins de type ponte Provende (Fabrication d’aliments pour volailles) Usines de fabrications d’aliments composés Elevage avicole Elevages de poulet de chair Abattage avicole 4 40 6 030 Elevages de poules pondeuses 233 Elevages de dinde 421 Abattoirs industriels avicoles agréés par les services vétérinaires 23 Unités de découpe des viandes ND Découpe Unités de production de VSM (viande séparée mécaniquement) ND Transformation Unités de charcuterie 25 Source : FISA Une activité hybride ne bénéficiant d’aucun statut fiscal La classification fiscale du secteur est très confuse. Considéré comme activité marchande par le Ministère des Finances, comme activité industrielle par le Ministère du Commerce et de l’Industrie et comme activité agricole par le Ministère de l’Agriculture, le secteur sanctionne sévèrement ses opérateurs. (3) (4) Chiffres au 10 octobre 2010 Chiffre le plus récent disponible sur Internet au moment de la rédaction de l’étude 18 Observatoire De l'Entreprenariat Dans les faits, les éleveurs avicoles ne bénéficient d'aucun statut fiscal et leur activité n’est en aucun cas assimilée à une activité industrielle ou commerciale. Ils ne profitent donc pas des avantages accordés par la charte d'investissement et ne récupèrent pas les montants de la TVA payés aux différents stades d'investissements et de production. Ils ne bénéficient pas non plus de l’exonération des impôts directs accordée au secteur de l’agriculture, même si leur activité est de toute évidence agricole. Par conséquent, les élevages avicoles sont pénalisés par des surcoûts fiscaux à tous les stades de leur activité (investissement, production…). Une fabrication d’aliments pour volaille bien structurée mais faisant face à la montée des cours des matières premières L’alimentation de la volaille est à base de céréales (maïs, orge, sorgho…), de tourteaux d'oléagineux (soja et tournesol), de farine de poisson (de sardine à 65%), de minéraux et de premixes, pour la plupart importés ou, sinon produits localement, partiellement ou en totalité. Assurée par une quarantaine d’usines et bien outillée pour produire des aliments de qualité, l’industrie de provende est très compétitive. Un élevage important de pondeuses et de reproducteurs dispose de ses propres unités de fabrication d’aliments et produit près de 300 000 t (fabrication à la ferme). La production effective d’aliments de volailles a été estimée à 1,64 MT en 2006, pour une capacité totale de production évaluée à 3,5 MT. Cette surcapacité de production entretient une concurrence acharnée entre usines et suggère la quête continue d’amélioration des coûts et/ou de la qualité. Aujourd’hui, et suite à la sécheresse qui a frappé les principaux exportateurs de matières premières (Australie et Russie), les cours de celles-ci ont connu une hausse vertigineuse. Les prix du mais et du soja ont ainsi doublé, passant de USD 180 à USD 350. Une industrie souffrant d’un manque de synchronisation entre les différents maillons de la chaîne Conformément aux dispositions de la Loi 49-99, relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles, et visant notamment à minimiser un tel risque, l’élevage des poules pondeuses s’effectue depuis 2007, dans des fermes mises aux normes et agréées comme telles par les services vétérinaires relevant du Ministère de l’Agriculture. Elles sont supervisées par un vétérinaire privé, investi d’un mandat dans le cadre d’une convention d’encadrement sanitaire. Ainsi, les poules pondeuses reçoivent un aliment composé équilibré et enrichi par un complément de vitamines, de minéraux et d’oligo-éléments, les prémunissant contre les carences nutritionnelles. La diminution de la mortalité des volailles et la garantie de leur la traçabilité et celle des œufs produits, constituent désormais le gage de compétitivité des maillons d’accouvage, de provende et d’élevage. Toutefois, le secteur souffre d’un manque de synchronisation entre les différents maillons de la chaîne notamment en approvisionnement en aliments de volaille, en délais d’attente avant l’abattage et en qualité de transport (densité de chargement des caisses, distances, températures). L’intégration verticale de toutes les activités avicoles (alimentation de volaille, élevage, accouvage, abattage et la commercialisation) permettrait ainsi une meilleure synchronisation entre les différents acteurs de la chaîne. Des gains de productivité seraient obtenus sur différents intervenants ainsi que sur l’ensemble de la chaîne de transport. Principaux facteurs responsables de la dissémination des maladies aviaires Marchés de gros de poulet et œufs Souks hebdomadaires Equipes d’intervention Environnement Cliniques vétérinaires & Laboratoires de diagnostic Fermes avicoles Elevages traditionnels Abattoirs et tueries avicoles Usines d’aliment Source : FISA Observatoire De l'Entreprenariat 19 Un secteur moins développé à l’aval et défavorisant l’image de la filière toute entière Concurrence déloyale des tueries artisanales au niveau de l’abattage avicole Même si la chaîne avicole est bien maîtrisée en amont, l’abattage demeure le maillon faible de la filière, en raison notamment de la vente du poulet vif, de la forte concurrence des abattoirs artisanaux (Riacha) et du faible volume de volailles vivantes traitées par les abattoirs industriels. Ces derniers assurent à peine 50 000 t/an de la production destinée à l’abattage (un peu moins de 10%). Fonctionnant à seulement 15% de leur capacité potentielle, ils ne peuvent se permettre d’investir dans la formation continue de leur personnel ou encore dans des actions de marketing permettant de développer davantage leur activité. Les tueries, quant à elles, assurent l’abattage de près de 90% des volailles et échappent à tout contrôle sanitaire. Face à cette concurrence déloyale, les 23 abattoirs industriels, les seuls qui répondent aux normes techniques et hygiéniques requises et équipés en moyens de transport des viandes, se contentent de l’abattage et de la préparation de poulet entier prêt à cuire. Certaines unités ont déjà intégré les différents éléments de la filière (accouvage, élevage, découpe, transformation et distribution). D’autres, équipées en ateliers de découpe, se spécialisent dans les produits découpés destinés aux surfaces de distribution et à la restauration collective (viande hachée, viande congelée et viande séparée mécaniquement (VSM)). Très demandée par les unités de charcuterie, la production de la VSM demeure cependant limitée. Reste à espérer qu’avec l’évolution du mode de vie des citoyens et la demande de produits prêts à la consommation, le secteur de 20 Observatoire De l'Entreprenariat la charcuterie important. connaîtra un essor plus De plus, le prix de vente de la mortadelle rend ce produit accessible à un large éventail de consommateurs. Le secteur de la charcuterie compte 25 unités autorisées par la Direction de l’Elevage, dont plus de la moitié est localisée à Casablanca et disposent d’une capacité de production variant entre 30 et 100 t/mois. Nul doute que la montée en puissance de la production de VSM contribuera à la régulation de l’approvisionnement des unités de charcuterie et à une meilleure maîtrise de la qualité du produit, même si cette activité reste subordonnée au volume d’abattage et de découpe des viandes, tributaires des circuits de distribution défaillants. Faiblesse de la distribution et de la commercialisation D’un autre côté, la distribution des produits avicoles et leur commercialisation demeurent fortement marquées par un processus archaïque, impliquant différents intermédiaires. D’abord, les conditions de transport des volailles vivantes et des œufs de consommation, à travers tout le pays, sont peu conformes aux règles d’hygiène requises et favorisent la propagation de maladies aviaires, aux retombées économiques, sanitaires et environnementales parfois désastreuses. Ensuite, 90% des poulets de chair sont vendus vivants par de petits détaillants et leurs prix sont souvent arbitrairement décidés, indépendamment de leur qualité. Outre le fait que les détaillants s’approvisionnent généralement à partir des marchés de gros, propices à la prolifération de maladies contagieuses, les ventes de volailles ne sont accompagnées d’aucun document, empêchant ainsi toute traçabilité du produit. Circuit de commercialisation du poulet T R A D I T I O N N E L I N D U S T R I E L MORT POULET BELDI A C C O U V E U R S E L E V E U R S R E V E N D E U R S E L E V E U R S 10% 90% Grands V O L A I L L I E R S Petits V O L A I L L I E R S Enfin, le consommateur final, individuel ou collectif, acquiert directement la volaille vivante chez ces détaillants. Auprès de ces derniers, points de vente et espaces d’abattage, de déplumage et d’éviscération se confondent, multipliant le risque de maladies et impactant sévèrement les conditions d’hygiène d’une restauration collective de masse à visée sociale ou économique (hôpitaux, cantines scolaires, cités universitaires, hôtels, restaurants…). En conclusion, la consommation déficiente et la situation sanitaire déplorable des produits avicoles caractérisent le secteur dont l’image continue d’être ternie par l’archaïsme et la précarité des producteurs et distributeurs. M A R C H E G R O S M A G A S I N S A B A T T O I R S VIF MORT MORT VIF T U E R I E S MORT VIF S O U K S R U R A U X C O N S O M M A T E U R MORT VIF Source : FAO UN POTENTIEL D’ACCROISSEMENT IMPORTANT FAUTE D’UNE INSUFFISANCE DE LA CONSOMMATION Près de 12 millions d’œufs sont consommés par an au Maroc. La consommation annuelle par habitant a enregistré une hausse sensible entre 1970 et 2010, passant de 21 à 138 œufs (contre 240 oeufs/habitant/an en Europe-27) secteurs traditionnel et intensif confondus. S’agissant des viandes de volaille, la consommation est passée de 2,3 à 17,2 kg sur la même période (contre 22,9 kg/habitant/an en Europe-27). En comparaison avec d’autres pays du monde à niveau de développement similaire, cette consommation demeure somme toute assez faible, comme illustrée ci-après. Observatoire De l'Entreprenariat 21 Consommation de viande de volailles en 2008 (Kg/hab/an) Sources des protéines d’origines animales au Maroc en 2009 Quantité en gr/hab/an % Poissons 2,7 15,0 Lait 4,0 22,2 Œufs 1,7 9,5 Viandes de volailles 5,1 28,3 4,5 25,0 18,0 100 37 31 24,1 22,2 16,5 15,4 Viandes rouges Afrique du sud Mexique Maroc Russie Brésil Moyen orient et Maghreb Total Source : FISA Source : ITAVI Consommation d’œufs en 2009 (Unités/hab/an) 349 345 250 211 224 160 Chine USA Italie Espagne Mexique Maroc 121 Tunisie EAU 134 Source : ITAVI L’analyse de la ration alimentaire moyenne au Maroc montre que les apports de protéines d’origine animale enregistrent un déficit de 7 g/hab/jour (18 contre 25 g/hab/jour au minimum recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé). Dans la mesure où le coût de la protéine de l’œuf est le moins cher et où 2 œufs consommés apportent autant de nutriment qu’une portion de 100g de viande, une sérieuse opportunité de développement du secteur est ainsi offerte au Maroc UNE MISE À NIVEAU DE LA FILIÈRE AVICOLE Consciente des défis auxquels est confronté le secteur avicole, dans le cadre de la mondialisation et des accords de libre échange ratifiés par le Maroc avec plusieurs espaces économiques, l’interprofession met en œuvre une stratégie de mise à niveau du secteur, en étroite collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, le Ministère des Finances et le Crédit Agricole. Par ailleurs, d’autres stratégies d’accompagnement sont menées en vue d’une amélioration des unités industrielles et d’une réduction des coûts de production, visant une meilleure compétitivité et productivité du secteur, afin de satisfaire les besoins croissants du pays en produits avicoles ainsi que la promotion de l’investissement et de l’emploi. Une organisation interprofessionnelle pour encadrer le secteur Parallèlement, conscients de la nécessité de développer la capacité du secteur à produire et à commercialiser des produits de qualité, à des prix compétitifs et accessibles aux consommateurs, les professionnels se sont organisés en cinq associations représentant les branches d’activité avicole : • Association des Fabricants Composés (AFAC) ; 22 Observatoire De l'Entreprenariat d’Aliments • Association Nationale Marocains (ANAM) ; des Accouveurs • Association Nationale des Producteurs d’Œufs de Consommation (ANPO) ; • Association Nationale des Industriels Avicoles (ANAVI) ; Abattoirs • Association Nationale des Producteurs des Viandes de Volailles (APV). Par leur regroupement en Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA), ces associations aspirent ainsi à la complémentarité et aux effets de synergie nécessaires à un développement plus soutenu du secteur. Leurs principaux objectifs sont : • la modernisation de l’environnement technique, économique et sanitaire de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits dérivés ; • la création d’un pont de communication avec les instances administratives pour un développement durable du secteur ; • l’information, la sensibilisation et l’encadrement des opérateurs du secteur ; • la promotion de la qualité et de la consommation des produits avicoles. Une réglementation pour renforcer la protection sanitaire La Loi 49-99, relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles, constitue le cadre de réglementation du secteur avicole. Un décret et 13 arrêtés d’application, complètent cet arsenal juridique. Les principes de la Loi 49-99 et ses textes d’application Principe d’autorisation de toutes les unités et activités avicoles. L’autorisation est délivrée par les Services Vétérinaires relevant du Département de l’Agriculture au vu du respect des exigences hygiéniques et sanitaires. Principe de contrat d’encadrement sanitaire des activités avicoles par un vétérinaire mandaté. Principe de traçabilité par la mise en place d’un registre de suivi sanitaire des unités avicoles. Principe d’interdiction de la vente simultanée, dans un même local, des volailles vivantes et des viandes de volailles. Principe d’indemnisation pour abattage sanitaire ou pour sinistre épizootique. Principe de sanction en cas de non respect des dispositions législatives et réglementaires. Source : FISA Dans le cadre de cette réglementation, 226 élevages marocains sont autorisés officiellement et reçoivent un accompagnement progressif pendant deux ans afin de mettre en vigueur toutes les directives de cette Loi. Une meilleure compétitivité grâce au Plan Maroc Vert Le Plan Maroc Vert vise l’augmentation de la productivité de l’ensemble des filières du secteur agricole et l’amélioration de la qualité, de la sécurité sanitaire et de la compétitivité des produits agricoles et agro-alimentaires. Pour atteindre ces objectifs, un plan de mise à niveau du secteur avicole marocain à l’horizon 2013, a été défini dans le cadre du Contrat Programme Avicole 2008-2013 entre le gouvernement et la FISA. Les résultats attendus en fin de programme, sont mentionnés ci-après. Observatoire De l'Entreprenariat 23 Doté d’un budget global de MAD 3,8 milliards, dont MAD 700 millions versés par l’État via le Fonds de développement agricole, le nouveau contrat-programme 2011-2020 vise le recadrage du secteur avec les objectifs du Plan Maroc Vert tout en orientant les investissements vers : Objectifs du contrat programme 2008-2013 Demande en viande de volailles 2007 2013 370 000 tonnes 500 000 tonnes 3,3 milliards d’unités 5 milliards d’unités 12 15 107 148 6,8 grammes/an 8,1 grammes/an 73 000 104 000 185 000 250 000 Demande en œufs de consommation Consommation de viande de volailles (kg /hab/an) Consommation d’œufs (unités/hab/an) Contribution des protéines animales provenant des produits avicoles dans la ration alimentaire moyenne Emplois directs Emplois indirects • la modernisation des unités d’élevages ; • l’installation de structures de valorisation des produits avicoles (abattoirs et centres de conditionnements d’œufs de consommation) ; • le développement de modèles d’agrégation et de l’élevage alternatif ; Source : Contrat Programme Avicole 2008-2013 S’agissant enfin des abattoirs avicoles, il est également prévu une amélioration sensible du tonnage de viandes de volailles préparés dans les abattoirs industriels, atteignant 50%, notamment grâce à une meilleure utilisation des capacités installées (44%), une extension des abattoirs existants (19%) et la création de nouveaux abattoirs (37%). • la promotion de l’exportation des produits avicoles, notamment en Afrique. Les objectifs du contrat programme réalisés en 2011, avant l’échéance initialement prévue, le gouvernement, le Crédit Agricole du Maroc et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa) ont signé, en avril 2011, une nouvelle feuille de route pour la période 2011-2020. Objectifs du contrat programme 2011-2020 Indicateurs Situation actuelle Objectifs 2020 Accroissement 560 000 900 000 340 000 4,5 7,2 2,7 Consommation de viandes (Kg/hab/an) 17,2 25 7,8 Consommation œufs/hab/an 138 200 62 Investissements (Milliards dh) 9,4 13,8 4,4 Production viandes de volailles (T) Production d’œufs de consommation (Milliards unités) Chiffre d’affaires (Milliards dh) Création d’emplois Exportation de poussins, d’œufs à couver et d’œufs de consommation (T) Apports en devises (Millions de dh) 32,2 38,0 14,8 360 000 500 000 140 000 400 4 400 3 600 14 172 158 % Source : FISA 24 Observatoire De l'Entreprenariat Une libéralisation accélérée des intrants pour garantir la performance Sous l’impulsion de la FISA, la Loi des finances 2010 a prévu un nouvel accompagnement du secteur, permettant aux professionnels d’accéder aux marchés mondiaux, d’améliorer leur compétitivité et d’honorer leurs engagements dans le cadre du contratprogramme. Par ce dispositif, l’Etat entend contribuer à la réduction des droits à l’importation (DI) applicables au maïs (hors origine USA) ramenés de 17,5% à 10% depuis le janvier 2010, puis à 2,5% à compter de janvier 2011 et à la réduction des DI désormais applicable aux matières premières comme indiqué ci-après. Produits Nomenclature Tarif de DI en 2009 Tarif de DI en 2010 Pols fourrager 07 13 10 91 00 49% 2,5% Gluten de forment (blé) torréfié 11 09 00 00 90 49% 2,5% Graines de coton 12 07 20 90 00 142% 2,5% Résidus d’amidonneries et résidus similaires 23 03 10 00 00 32,5% 2,5% Tourteaux (Arachide, Coton, Lin) de 23 05 00 00 10 à 23 06 20 00 00 25% 2,5% Tourteaux (Colza, Navette, Coprah ou noix de coco, Palmiste de 23 06 41 00 11 à 23 06 60 00 00 25% 2,5% Germes de maïs Ce dernier prend en charge l’indemnisation d’abattage des volailles en cas d’épidémie épizootique, la promotion de la consommation des produits avicoles puis la construction et l’équipement à Ain Jemaa d’un laboratoire spécialisé et d’un centre de formation avicole dans le cadre d’un partenariat avec la FISA. L’objectif de cette refonte est de faire du FDA un instrument d’incitation ciblée à l’investissement, permettant aux producteurs avicoles d’accéder aux facteurs de modernisation de leurs exploitations et constitue ainsi un gage d’accroissement de la productivité, de l’efficience des unités de production et de l’amélioration de la qualité des produits. Premières subventions avicoles de l’Etat pour inciter à l’investissement Diverses subventions en faveur des éleveurs avicoles sont mises en place depuis 2010 : une subvention à hauteur de 30% du prix d’acquisition de systèmes de refroidissement, plafonnée à MAD 18 000 pour le matériel de brumisation5 et à MAD 30 000 pour celui du Pad Cooling6, et accordée pour des superficies d’élevage d’au moins 500 m². Systèmes de refroidissement 23 06 70 00 00 60% 2,5% Source : Office des changes Une refonte du Fonds de Développement Agricole (FDA) pour contribuer au financement Par ailleurs, une enveloppe de MAD 1 milliard est mise en place, sous forme de prêt par le Crédit Agricole, au taux d’intérêt maximum de 6%/an, comme appui à la mise à niveau des élevages existants et à l’installation de nouveaux projets d’élevages avicoles. Une prime à l’investissement d’un montant de MAD 125 millions, versée par le FDA est également mise en place par le gouvernement. Système Lieu d’installation Gain en °C Efficacité Aspersion sur toiture et/ou sur jupes Asperseurs d’eau à faible pression (1-4 bars) dans les bâtiments à ventillation statique 2à4 Faible Brumisation à faible pression (5 à 15 bars) Buses près des entrées d’air dans les bâtiments à ventillation statique ou dynamique à coupler avec brasseurs d’air 6à7 Moyenne Brumisation à Haute pression (50 à 70 bars) Buses près des entrées d’air dans les bâtiments à ventillation statique ou dynamique à coupler avec brasseurs d’air 6 à 12 Bonne Filtre alvéolé placé au niveau des entrées d’air à coupler avec une ventillation dynamique à extraction à fort débit 6 à 18 Très bonne Pad cooling Source : FISA (5) Système qui consiste en l’installation de buses près des entrées d’air dans le bâtiment à ventilation statique ou dynamique couplé avec des brasseurs d’air et permet une réduction de la température à l’intérieur du bâtiment de 6 à 12 °C. Système constitué d’un filtre alvéolé placé au niveau des entrées d’air et couplé avec une ventilation dynamique à extraction à fort débit et permettant de faire baisser la température de 6 à 18 °C. (6) Observatoire De l'Entreprenariat 25 Cette subvention compense notamment les pertes financières non négligeables, subies par les éleveurs pendant les périodes de forte chaleur, à l’origine de mortalité importante et de réduction sensible de performance zootechniques7 dans les cheptels. Enfin, les textes prévoient la mise en place d’une prime à l’agrégation pour accompagner l’investissement dans la valorisation des produits agricoles et une bonification des subventions mentionnées pour les agriculteurs organisés dans des projets d’agrégation. UNE ORIENTATION DES OPÉRATEURS MAROCAINS VERS UN MODÈLE AVICOLE INTÉGRÉ BASÉ SUR LA QUALITÉ, L’INNOVATION ET UN NOUVEAU MODE DE DISTRIBUTION Le Maroc compte deux grandes catégories d’opérateurs : de petites exploitations agricoles dont la production est destinée exclusivement à l’autoconsommation, puis quelques 6 000 exploitations structurées et orientées vers le marché. 75% de ces structures sont de petite taille, 20% de taille moyenne et 5% de grands groupes intégrés. Atzal Holding et Oralia sont à ce jour les seuls éleveurs industriels intégrés (du couvoir à l'abattoir-transformation), notamment en raison de l’existence récente d’abattoirs industriels et de la prédominance du marché du vif. Ils commercialisent à la fois leurs productions d’aliments composés et animale. Par ailleurs, une trentaine d’unités pour la production de poussins de chair, de taille variable allant de 30 000 à plus de 800 000 (7) poussins/semaine, présente des prémisses d’intégration. C’est le cas notamment des sociétés Alf El Fellous, Cicalim, Alf Sahel et Société Nouvelle de Volailles (SNV), qui intègrent les activités de provende et d’accouvage (couvoirs et élevages de reproducteurs) à la production (élevages de poulets de chair). La réglementation en cours, en faveur de la normalisation des élevages avicoles et de la reconversion du marché du vif, en circuits de distribution de produits frais d’abattage, conduira progressivement à la disparition des petites exploitations agricoles et celles orientées vers le marché, et à l’agrégation autour de grands groupes et l’intégration verticale. Développement de l’intégration verticale Bénéficiant d’un marché en croissance annuelle de 8%, les professionnels entrevoient de réelles opportunités du secteur avicole. Certains ont opté pour la fusion dans le but d’assurer une intégration verticale, tel est le cas des groupes avicoles Al Atlas et Zalagh, donnant naissance à Atzal Holding en 2009. La holding intervient non seulement au niveau du négoce de céréales mais également dans la distribution de viande et de charcuterie. En effet, et en avril 2009, le groupe s’est offert Banchereau Maroc, joint-venture lancée en 2004 par le groupe français spécialisé dans la transformation de viande et Lesieur Cristal. Le but étant d’accroître la capacité de production du groupe et de bénéficier d’un outil de production performant, répondant aux normes CEE. Perte de poids, baisse du gain moyen quotidien, dégradation de l’indice de consommation, diminution du poids de l’œuf, dégradation de la qualité de la coquille, chute de ponde, chute du taux d’éclosion . 26 Observatoire De l'Entreprenariat 66,40% 100,00% Graderco 66,40% 100,00% Alimaroc 100,00% Promograins 100,00% El Alf 40,00% Agro-industrielle Al Atlas Feed & Food 95,45% Couvnord ELdin Atlas Couvoirs Banchereau 100,00% 88,00% PFDis 100,00% 94,27% MAVI 100,00% Baidat Al Atlas Pôle Négoce Pôle Nutrition Animale Pôle Production Animale Pôle Abattage & Charcuterie Pôle Distribution Afin de réussir son processus d’intégration complète, de développer davantage la production et d’asseoir ses parts de marché, Atzal Holding prévoit un programme d’investissement estimé à près de MAD 600 millions sur les trois prochaines années. entières, découpe crue, panée, marinée, charcuteries crues (saucisses…), cuites (mortadelles, galantines, jambons), sèches (chorizos, salamis), conserves- et vendus sous différentes marques : Koutoubia, Gala, La Crète Rouge, El Benna, Khassane, 2000… Grande importance accordée au pôle de la charcuterie Quant à la holding d’Atzal, son plan de développement donne une grande importance au pôle de la charcuterie. Il s’appuie notamment sur le nouveau site Banchereau conforme aux standards internationaux, abritant depuis juillet 2009 l’activité charcuterie des sociétés Mavi et Eldin. Les produits de ce pôle (mortadelles, jambons de dindes…) sont commercialisés sous les marques Dindy, Mavi, Bnina Nzaha… Le secteur de la charcuterie compte quatre opérateurs structurés, se partageant un marché de près de MAD 600 millions : Société anonyme des palmeraies de Koutoubia (Sapak), Atzal Holding, groupe Laalej et Foodis. La première place dans le pôle de l’abattage et des aliments de volaille est détenue par le groupe Atzal. En revanche, sur le marché de la charcuterie, 70% des ventes sont assurées par Sapak, suivie du Groupe Atzal avec 25% de parts de marché, le reste étant partagé entre les autres opérateurs de la filière. Le groupe Sapak dispose de son propre centre de R&D et se targue d’avoir mis au point une gamme de plus de 400 produits - volailles Investissements dans les outils de production et stratégies de diversification Conscientes de la concurrence présente sur le marché et plus précisément dans le pôle de l’abattage et de la charcuterie, les entreprises du secteur investissent davantage dans les outils de production et tendent à diversifier Observatoire De l'Entreprenariat 27 leurs activités. La holding Atzal, par exemple, mise sur une stratégie industrielle basée sur la rationalisation des outils de production avec un double objectif de compétitivité et de qualité. Le but étant de consolider sa position sur le marché national et de se développer à l’international, un marché sur lequel il n’opère pas encore, à l’inverse de Sapak. Anticipant l’accroissement de son marché, Sapak double ses capacités de production à Mohammedia, afin de développer sa distribution et son exportation des charcuteries halal, notamment vers les pays du MoyenOrient, et observe de près l’évolution du secteur de la viande rouge, jusque là dominé par les abattoirs municipaux. Développement d’un réseau de vente propre et maîtrise de la logistique Face aux efforts de modernisation des unités d’élevage et à une concurrence rude, les entreprises du secteur se sont équipées d’espaces de stockage ainsi que d’une flotte de camions afin d’assurer par eux-mêmes la distribution de leurs produits. Dans ce sens, Alf El Fellous s’est dotée d’un parc de camions vrac moderne. De même, Alf Sahel détient un important parc de véhicules de dernière génération, disposant d’un système de fermeture hermétique et régulièrement désinfectés afin de renforcer les barrières sanitaires jusqu’à l’étape finale de livraison. Concernant la distribution de sa marque Dindy, Eldin mise également sur ses propres moyens en investissant dans un parc auto. Enfin, Sapak qui compte une quarantaine de points de vente, développe son propre réseau de boutiques depuis 2004. Implantée d’abord dans les quartiers populaires, la marque a lancé d’autres magasins sous l’enseigne Boucherie Tahar, afin de servir les classes plus aisées. La 28 Observatoire De l'Entreprenariat distribution des denrées périssables n’étant pas encore totalement maîtrisée dans notre pays, Koutoubia est consciente de la nécessité d’une bonne gestion de la chaîne logistique : sa flotte de 450 véhicules livre quotidiennement aussi bien la région côtière que le reste du territoire marocain. De même, pour diversifier ses débouchés, notamment celui de la GMS qui génère près de 30 % de ses ventes, le groupe dessert également les grossistes-revendeurs, les grands comptes (chaînes d’hôtels, hôpitaux…), ainsi que les détaillants traditionnels. Intégration de nouvelles technologies et respect des exigences de qualité et de sécurité Etre à l’assaut des nouvelles technologies ainsi que le respect des exigences de qualité et de sécurité constituent le cheval de bataille des entreprises avicoles leader. Situé sur une superficie de 10 hectares, Alf Sahel, par exemple, fabrique une gamme riche et variée d’aliments pour animaux. Des systèmes ultramodernes et entièrement automatisés sont utilisés pour chaque étape de production. La sécurité alimentaire jouant un rôle déterminant, l’usine s’est dotée d’une technologie avancée et compte parmi le top 5 mondial des usines dont les aliments produits sont traités thermiquement à 100%. La traçabilité et le contrôle alimentaire des matières premières et des produits finis sont également au cœur des préoccupations des sociétés Alf Sahel et Alf El Fellous, qui pour les circonstances, disposent de laboratoires d’analyses de pointe. Des analyses physicochimiques d’évaluation de l’indice d’humidité, de la matière grasse, de dispersion protéique des tourteaux et des analyses fongiques de mycotoxines ou de bactéries, y sont systématiquement et régulièrement effectuées, en amont comme à l’aval du procédé de fabrication. ANALYSE STRATÉGIQUE DES OPÉRATEURS Comme mentionné plus haut dans l’analyse, la production avicole au Maroc est assurée par une pléiade d’opérateurs. Ceux présentés ci-dessous sont les leaders dans leur activité. Alf Sahel, leader de la provende Lancé dans l’aviculture dans les années soixante dix, M. Mohemmane figurait parmi ces simples éleveurs et vendeurs de poussins et d’aliment. Au début des années quatre vint dix, il crée avec ses fils la société d’accouvage de poussins Soprina à Had Soualem, puis un second couvoir Eurafric, atteignant une capacité de production de 2,2 millions de poussins /semaine, soit près du quart du marché marocain. Depuis plus de 30 ans, ce groupe spécialisé dans l’accouvage et l’élevage essentiellement, a su innover et maîtriser ses coûts en développant son complexe de fabrication d’aliments à Had Soualem, baptisé Alf Sahel. En dépit du recul de 10,6% du chiffre d’affaires en 2009, le résultat net n’a baissé que de 1%, révélant une bonne maîtrise des coûts. Chiffre d'affaires Résultat d'exploitation Résultat net Marge opérationnelle Marge nette ROE ROA 2010 2 230,48 128,13 76,06 5,7% 3,4% 19,1% 5,7% Var 2010/2009 28,67% 23,55% 3,96% En 2010, les ventes de Alf Sahel se sont redressées, atteignant MAD 2,2 milliards, soit une hausse de 28,7% par rapport à l’exercice précédent, se traduisant par une amélioration du résultat net de 4%. Si l’objectif de départ des frères Mohemmane se limitait à la fabrication des aliments nécessaires à leurs élevages et à ceux de quelques autres clients, soit environ 15 000 t/ mois, leur usine n’a pas cessé de grandir pour satisfaire les besoins croissants jusqu’à saturation, soit une capacité de 50 000 t d’aliments/mois. La décision de construire une seconde usine pour un investissement de l’ordre de MAD 250 à 300 millions ne s’est pas faite attendre. L’entrée en fonction de cette dernière permettra à la société d’atteindre une capacité totale de 1,2 million t d’aliments/mois. Aujourd’hui, Alf Sahel fournit 30 à 35% du marché national. Un succès reposant notamment sur un management de la qualité totale (TQM), un traitement thermique à 100% de tous les aliments et des cahiers des charges de matières premières extrêmement exigeants. Alf Sahel 2009 Var 2009/2008 1 733,53 -10,58% 103,71 13,76% 73,16 -1,00% 6,0% 4,2% 24,2% 8,9% 2008 1 938,70 91,17 73,90 4,7% 3,8% 32,3% 8,9% Var 2008/2007 38,7% 6,0% 65,7% 2007 1 397,80 86,04 44,59 6,2% 3,2% 28,8% 6,6% Source : OMPIC Observatoire De l'Entreprenariat 29 Atzal Holding, l’opérateur intégré du secteur Eldin, spécialiste en élevage et abattage de dinde et de poulet au Maroc Fruit du rapprochement des deux groupes Atlas et Zalagh Holding en 2009, historiquement établis dans la filière avicole depuis les années soixante dix, Atzal Holding devient un acteur national de référence et revendique la place de premier groupe industriel avicole totalement intégré. Il opère à tous les niveaux de la chaîne avicole : négoce de céréales (Graderco), accouvage de dinde et de poulet (Couvnord et Atlas Couvoirs), production d’aliments de volailles (Alf Fès et Agro Atlas) et abattage-transformation des viandes (Eldin, Banchereau, Mavi). Cette nouvelle entité s’est fixée deux objectifs de développement : la consolidation des acquis des deux groupes pour atteindre une masse critique significative - sur le marché de la charcuterie notamment - et la réalisation de synergies industrielles et commerciales. Leur récent rachat de la société de charcuterie Banchereau Maroc leur a permis d’augmenter les capacités de production à travers un outil de production aux normes européennes. Il leur a également permis d’améliorer leur résultat net de 474,3% entre 2009 et 2010 ainsi que leurs marges, en dépit d’un léger déclin du chiffre d’affaires (-2,1%) et du résultat d’exploitation, plombé essentiellement par cette prise de participation (produits de titres de participations en hausse de 790%). Chiffre d'affaires Résultat d'exploitation Résultat net Marge opérationnelle Marge nette ROE ROA 2010 4,7 -6,5 73,9 -138,2% 1573,0% 49,1% 18,7% Var 2010/2009 -2,1% -762,5% 474,3% 2009 4,8 1,0 12,9 20,4% 268,2% 16,8% 4,4% Créée en 1996 par Omar Benayachi Lalami, l’activité d’Eldin n’a démarré qu’en 1999 par la commercialisation de volailles entières et de découpe de volailles. Se servant d’abattoirs agréés, cette société lance sa marque phare Dindy et introduit ainsi la charcuterie «haut de gamme» au Maroc. Elle est spécialisée également dans la production et la commercialisation du poulet sous la même marque, même si son nom laisse suggérer qu’elle est totalement spécialisée dans la dinde. Afin d’assurer la traçabilité des produits et de sécuriser le processus de fabrication, les patrons de l’entreprise ont jugé judicieux de s’approvisionner auprès des autres sociétés d’Atzal Holding. Leurs matières premières proviennent donc, dans une large proportion, de la production de leur groupe d’appartenance, notamment en ce qui concerne les aliments, l’accouvage et l’élevage. En 2010, malgré une progression de 23% du chiffre d’affaires, Eldin enregistre un résultat net négatif de MAD 21,6 millions notamment en raison de la hausse des charges d’exploitation et plus particulièrement celles liées aux achats consommés de matières et fournitures. Ceci s’explique essentiellement par la volatilité des prix des matières premières à l’international. Atzal Var 2009/2008 100,0% -2079,6% -48,5% 2008 2,4 0,0 25,0 -2,1% 1041,0% 62,3% 19,9% Var 2008/2007 -20,9% -109,9% -767,3% 2007 3,0 0,5 -3,7 16,5% -123,4% -24,7% -3,2% Source : OMPIC 30 Observatoire De l'Entreprenariat Chiffre d'affaires Résultat d'exploitation Résultat net Marge opérationnelle Marge nette ROE ROA 2010 189,6 -21,7 -21,6 -11,4% -11,4% -4216,0% -19,9% Var 2010/2009 22,9% 83,0% 37,9% 2009 154,3 -11,9 -15,7 -7,7% -10,2% 102,3% -19,5% Eldin Var 2009/2008 47,1% -26,8% -24,0% 2008 104,9 -16,2 -20,6 -15,4% -19,7% -5761,8% -22,8% Var 2008/2007 0,0% -34,8% -33,4% 2007 104,9 -24,8 -31,0 -23,7% -29,5% -1543,6% -35,6% Source : OMPIC Alf El Fellous, pionnier dans la personnalisation des aliments pour volailles Dans les années quatre vingt dix, le groupe Dar El Fellous a décidé de séparer l’activité de fabrication d’aliments composés du cœur de son métier d’élevage. C’est ainsi que Alf El Fellous a vu le jour. Construite sur un terrain de 6 ha situé à Bir Jdid entre El Jadida et Casablanca, l’usine est dotée de deux lignes de broyage d’une capacité de 50 t/heure et trois lignes de presse d’un débit de 36 t/heure. La capacité de stockage des matières en vrac atteint 16 500 t. Ce matériel lui permet de traiter et de fabriquer les aliments composés pour la plupart des filières, avicoles et bovines : • d’élevage de Poussins Chair -PC- ; • de démarrage – croissance et finition ; • composés pour la filière ponte -PP- ; • composés pour reproducteurs -R- toutes gammes confondues ; • d’élevage de Dindes Chair -DC- démarrage et croissance ; • pour les Dindes Repro -DR- ; • pour troupeau ovin, caprin et bovin. (8) S’appuyant sur son équipe de vétérinaires et de spécialistes en nutrition animale ainsi que sur des logiciels de formulation, Alf El Fellous est désormais capable de personnaliser chaque produit et de répondre avec précision aux besoins propres de chaque client, en étudiant, formulant et composant le produit demandé. Sapak8, leader de l'abattagetransformation Tenant à la fois une boucherie avec ses parents à Casablanca, et créant sa propre entreprise à Mohammedia: la Société Anonyme des Palmeraies de Koutoubia (Sapak), Tahar Bimezzagh se lance dans la transformation et la découpe modernes de la viande en 1985. Vendant la mortadelle importée d’Espagne et composée de VSM (viande séparée mécaniquement), de fécule, de matière grasse, d’arômes et d’épices, Bimezzagh se rend compte rapidement que cette mortadelle était issue de volailles non abattues selon le rite musulman. Il se lance alors dans l’abattage et la transformation de la dinde en 1997. La suite de cette aventure est un enchaînement d’heureuses opportunités, entre autres le développement de la grande distribution en plein décollage (Acima-Marjane, Carrefour, Aswak Assalam…). Aujourd’hui, la technologie des outils industriels de Sapak n’a rien à envier à celle des entreprises françaises. Il en est de même du niveau de qualité, notamment grâce aux certifications ISO 22000 et ISO 9001 mises en place. Les bilans de Sapak pour les années 2008-2009-2010 ne sont pas disponibles à l’OMPIC Observatoire De l'Entreprenariat 31 Cet autodidacte a construit en vingt-quatre ans une mégapole agro-industrielle qui croît en moyenne de 15% par an. Leader incontestable du secteur de la volaille et numéro 8 de l’agro-alimentaire marocain, son groupe emploie 1 500 personnes, abat ou transforme 120 000 dindes et 120 000 poulets par semaine, dont 20 % sont transformés en charcuterie. • À Mohammedia, création en 1985 de la Société Anonyme des Palmeraies de Koutoubia (transformation en charcuteries 50 t/jour) et en 2005 de Délices Viandes (abattage, découpe, VSM d’environ 100 t/j) • À Settat, rachat de Beldinde (abattage mixte Benna Food poulet-dinde) et d’El (charcuteries et conserves) • À Had Soualem, rachat de Sabav (abattage de lapins et gibiers) • À Casablanca, rachat de Casa viande en 2005 (atelier de découpe viande rouge). 32 Observatoire De l'Entreprenariat Sources • Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime • Agence de Développement Agricole (ADA) • Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) • Association des Fabricants d’Aliments Composés (AFAC) • Association Nationale des Accouveurs Marocains (ANAM) • Association Nationale des Producteurs d’Œufs de Consommation (ANPO) • Association Nationale des Abattoirs Industriels Avicoles (ANAVI) • Association Nationale des Producteurs des Viandes de Volailles (APV) • Plan Maroc Vert (PMV) • Office Marocain de la Propriété Intellectuelle (OMPIC) • Food magazine • Entretiens téléphoniques et terrains (professionnels, chargés d’affaires BMCE Bank) • Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) • United States Department of Agriculture (USDA) • Institut Technique de l'AVIculture (ITAVI) • FranceAgriMer • Commission européenne • Eurostat • Presse nationale et internationale • Internet • Contrat Programme avicole 2008-2013 Observatoire De l'Entreprenariat 33
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