Cliquez pour découvrir le monde des Pirates ,des Corsaires

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Préambules :
Il ne faut pas comparer les corsaires et le pirates :
Les premiers sont mandatés par leur pays pour se battre contre l'ennemi et les prises sont reversées à l'état
et seule une infime partie va à l'équipage et en cas de défaite les marins sont considérés comme prise de
guerre
Les autres, les pirates équivalent des bandits de grands chemins sans foi ni loi attaquent tout ce qui bouge
à leurs profits exclusifs et en cas de défaite sont pendus haut et court en haut du mat sans procès.
Le métier
Pas de pirate sans navire. C'est le capital-machine indispensable. Parfois, comme dans le cas de
Misson, c'est le capitaine qui décide d'entrer en piraterie. Plus souvent une partie de l'équipage
se révolte et s'empare du bateau.
Si l'on est à terre et sans moyen de naviguer,
on se procurera une embarcation, pour se
hisser sur le premier navire et le conquérir
; s'il est piètre marcheur ou mal armé on
l'échangera par la suite contre un meilleur.
La frégate armée de 20 à 50 t. était le
navire rapide le plus apprécié. On
modifiait le gréement pour porter le plus de
toile possible et pouvoir rattraper les
meilleurs voiliers. Mais on devait cependant
éviter d'effrayer les proies sans méfiance.
D'où certaines ruses pendant la journée :
une voilure réduite, et même une pièce de
bois jetée à l'eau et prise en remorque pour
ralentir l'allure ; à la nuit, on remontait la
remorque et on hissait toute la toile pour
rattraper la victime. Il fallait arriver très
près. A 200 m. les boulets n'étaient plus
guère efficaces.
A bonne portée, le pirate se révélait. Le
drapeau d'une nation quelconque, arboré
jusqu'alors, était amené, et l'on voyait
s'élever dans les airs le funèbre pavillon
noir. C'était, souvent, le fameux Jolly Roger,
orné d'une tête de mort et de deux tibias
d'autres figuraient un squelette entier avec
faux ; parfois le pavillon était rouge avec des symboles également terrifiants. Les hommes, pour
la plupart dissimulés jusqu'alors, se dressaient avec leurs armes ; si on avait des prisonniers on
les faisait monter sur le pont. Il fallait que le nombre, l'armement et le pavillon inspirassent la
terreur. On envoyait un coup de semonce. Généralement le navire poursuivi cédait. L'armement
des bateaux marchands était faible, de 2 à 4 canons, avec un seul homme pour les servir. Il eût
était fou de résister. Si la cargaison était perdue, on pouvait du moins espérer sauver les vies.
Si le navire poursuivi, étant mieux armé, acceptait le combat, alors on préparait l'abordage.
Généralement le pirate coupait la route de sa victime pour prendre son pont sous l'enfilade de
ses canons et désorganiser sa défense. Le beaupré du navire venait s'engager dans les haubans du
pirate et les forbans bondissaient sur le pont adverse, bourrés de pistolets, de sabres d'abordage
et de coutelas. Les meilleurs tireurs restaient dans les haubans avec des fusils pour tuer les
ennemis les plus dangereux. La mêlée ruisselait de sang. Mais il était rare que l'avantage ne
restât pas aux pirates, mieux armés, mieux exercés et qui, n'ayant rien à perdre, n'avaient rien
à espérer de la défaite, que la mort.
Les prisonniers étaient alors parqués dans la cale. Le capitaine ou les passagers de marque
étaient interrogés sans ménagements excessifs, pour révéler l'argent caché. Les hommes qui
acceptaient de se faire pirates étaient conservés. Tous les autres étaient débarqués sur des côtes
désertes ou abandonnés dans des canots avec quelques vivres. Les femmes, s'il en était à bord,
subissaient le traitement ; en principe on ne devait pas abuser d'elles car c'eût été une source de
disputes ; on les confiait, jusqu'à leur départ du bord, à la garde d'un pirate, qui parfois
manquait de discrétion.
Pendant ce temps on s'occupait des affaires sérieuses. Les pirates fouillaient le navire et
apportaient le butin sur le pont encore ensanglanté, au pied du grand mât. Il n'était pas
question de rien en distraire ; les voleurs étaient exécutés. Le partage avait lieu immédiatement
pour l'argent, les bijoux, les vêtements et les étoffes. Le quartier-maître veillait à l'égalité des
parts. Au besoin, on tirait au sort. Quant aux marchandises elles étaient vendues à terre et leur
produit distribué.
Cette vente supposait des repaires et des marchands complices. Pour les flibustiers le problème
ne se posait pas puisqu'ils étaient sous la protection d'un gouvernement. Quant aux pirates, ils
avaient leurs habitudes. Les complicités ne leur manquaient pas aux Antilles, en Caroline, à la
Réunion ou dans l'Inde. Il en fallait aussi pour radouber, pour se procurer des mâts, des
cordages, des voiles. Quant au ravitaillement on en trouvait non seulement chez les complices
mais chez les populations indigènes.
On mesure tous les atouts de la piraterie, à cette époque où les navires de guerre étaient rares et
occupés par des conflits internationaux presque constants. Les assurances « à la grande aventure
» montaient à des prix exorbitants. Les risques, pour les pirates, c'était la mort dans le combat
ou par pendaison ; ils s'attendaient constamment à cette fin. Quant aux blessures, elles faisaient
partie du métier ; nombre de nos héros n'avaient qu'un œil ou qu'un bras, tous portaient des
estafilades ; Johnson et Œxmelin n'en parlent guère ; c'était la routine quotidienne, indigne de
l'Histoire.
Les hommes :
Une telle industrie consommait beaucoup de main-d'œuvre.
Il fallait sans cesse penser au recrutement. La piraterie
n'étant, en somme, qu'une spécialité maritime, la plupart
des hommes étaient des matins La vie de mer fut toujours
rude au temps de la voile, par sa nature même ; mais les
conditions sociales de l'emploi étaient, à cette époque,
particulièrement insupportables et les matelots traités à
peine mieux que les galériens. Les salaires étaient misérables
; la nourriture, toujours insuffisante, devenait rapidement
infecte dans une traversée un peu longue ; le confort était
nul, le sommeil précaire. Mais surtout il régnait une
discipline féroce, chapelet continu de mauvais traitements,
de coups, d'humiliations, de corvées abusives. C'était ainsi qu'on entendait la technique du
rendement. Certains capitaines poussaient la chose le plus loin possible, de manière à
provoquer des désertions dès l'arrivée à terre ; cela leur évitait de payer les hommes pendant le
séjour au port.
On conçoit, dans ces conditions, la fréquence des rébellions et la séduction de la liberté pirate.
Les équipages révoltés, promis dès lors à la corde, n'avaient d'autre recours que la piraterie.
Lorsque les pirates s'emparaient d'un navire, ils n'avaient pas de difficultés à trouver des
volontaires parmi ses hommes voire parmi ses bas-officiers, comme England et Roberts. Des
capitaines même se faisaient pirates pour des motifs divers : Taylor par ambition, Avery par
ennui, Kid par avidité, Misson par idéalisme ; mais ce dernier cas fut exceptionnel. De tels
techniciens de la navigation étaient une fortune pour les équipages pirates car souvent des
navires étaient perdus par simple ignorance.
Après la marine, la pègre offrait une autre source de recrutement. Des voleurs, des bandits de
grand chemin, des meurtriers pourchassés dans leur pays, se réfugiaient dans la piraterie. S'y
ajoutaient aussi les "engagés" des Antilles qui avaient déserté, les mulâtres et nègres "marrons",
les échappés des bagnes, certains soldats sans emploi entre deux guerres. Enfin, aux Antilles et
aux Mascareignes, toute une population côtière, vivant de la piraterie, trouvait là une carrière
naturelle pour ses fils les plus remuants.
Le "lumpenprolétariat" du pavillon noir était donc, non pas une classe, mais un ramassis très
éclectique d'éléments antisociaux venus de tous les milieux : la pègre, les gens de métier, des
bourgeois comme Kid et Avery, des nobles comme Grammont, Monbars, Stede Bonnet, Misson,
voire même des ecclésiastiques comme Caraccioli. Un alliage impur, mais parfaitement fondu ;
une société sans classes, en un temps où la classe était tout.
L'aspect même des pirates était égalitaire. Chacun s'habillait comme il voulait et surtout comme
il pouvait, au hasard des prises. Roberts et Rackam se faisaient remarquer par leur affectation
d'élégance. La nature tropicale aidant, une culotte et une chemise plus ou moins en loques
suffisaient à l'ordinaire de la vie. Bas et chaussures étaient exceptionnels. Les beaux habits
volés auraient gêné dans le service ou pour les abordages ; on ne les mettait que pour aller à
terre, et ce devait être alors un curieux carnaval. Par contre, il y avait un accessoire
indispensable, c'étaient les armes. Les pirates étaient bardés, comme Tartarin, d'un arsenal de
pistolets, sabres et coutelas. On ne les abandonnait ni pour l'orgie ni pour le sommeil.
Les soins corporels, dans cette société d'hommes qui ne voyait de femmes qu'à terre (et des filles
peu difficiles) devaient être réduits au minimum, et l'ensemble des forbans était sans doute
assez répugnant. Pour la rudesse des mœurs, on peut l'imaginer. La cruauté se donnait souvent
libre cours sur les prisonniers, si le capitaine l'autorisait ou donnait l'exemple. Quant à
l'alcool, c'était l'alpha et l'oméga des plaisirs pirates et le meilleur des agents de recrutement. Il
était alors beaucoup moins répandu qu'aujourd'hui. L'idée de pouvoir boire rhum et eau de vie
à satiété était un paradis irrésistible pour nombre de misérables qui n'avaient jamais bu, dans
leurs jours d'opulence, que de la bière. Les descriptions abondent d'équipages gisant sur le pont
parmi les bouteilles cassées et les vomissures, complètement ivres, laissant dériver le bateau,
s'échouant sur des écueils ou tombant sur les escadres chargées de les arrêter. L'un d'eux, parti
de l'Inde pour gagner Madagascar, manqua la Grande Ile, qui tient pourtant de la place, et se
retrouva à Maurice, par le plus grand des hasards.
Le métier pourtant exigeait des vertus. D'abord l'adresse ; il fallait être rapide et exercé aux
armes, sous peine de ne pas faire une longue carrière ; on s'entraînait tous les jours au tir et au
sabre. La ruse était utile ; on ne devait souvent de gagner la partie, voire de sauver sa vie, qu'à
l'invention de stratagèmes inédits. Mais les vertus majeures étaient la force d'âme et le courage. Il
en fallait pour supporter les intempéries, les longues poursuites, les expéditions dans les marais
pestilentiels, les blessures cruelles sans soins, les amputations par un charpentier, les abandons
dans un canot sans vivres, les naufrages, les côtes désertes, les abordages, les prises des villes
fortifiées, la nécessité constante de triompher ou de périr. L'esprit combatif était la marque du
pirate. Certains chefs savaient l'entretenir. Van Horn, dit Œxmelin "ne pouvait souffrir aucune
marque de faiblesse parmi les siens. Dans l'ardeur du combat, il parcourait son vaisseau,
observait tout son monde et, s'il remarquait la moindre surprise de leur part aux coups
imprévus du fusil, du canon ou du pistolet, soit qu'on baissât la tête, soit qu'on faiblit tant soit
peu, il les tuait sur-le-champ ; en sorte que les véritables braves se faisaient plaisir de l'être à
ses yeux, et les lâches, s'il y en avait, n'osaient le paraître".
A cette morale simple, utilitaire, cohérente, adaptée au métier, s'ajoutaient, malgré la diversité
des origines, quelques idées générales. Sans théories politiques, répugnant à tous les cadres
sociaux, les pirates étaient des révoltés. La révolte était normale chez l'homme de la pègre ou le
criminel, mais aussi chez l'ancien soldat ou le marin mal traité, menant une vie de chien,
haïssant "ces gros bourgeois qui dorment trop à l'aise dans leurs lits". "Ils nous vilipendent, ces
canailles, disait Bellamy, alors qu'entre eux et nous il n'y a qu'une différence : ils volent les
pauvres en se couvrant de la Loi, oui ma foi ! tandis que nous, nous pillons les riches sous la
seule protection de notre courage." Mais c'est seulement avec ces hommes extraordinaires, Misson
et Caraccioli, qu'apparût, pour disparaître aussitôt, le souci généreux de réformer le monde par
la piraterie.
La fierté de leur profession était un sentiment commun. Dans un monde ligoté par les classes et
les préjugés, les pirates s'enorgueillissaient d'être les seuls hommes sans maître, égaux par-là
aux plus grands de ce monde. "Quant à moi, disait encore Bellamy, je suis un Prince libre." Les
pirates de Davis avaient pris le titre de "Lords." "Nous ne sommes pas n'importe qui. Nous
sommes des gentilshommes de fortune." Quand on entre en piraterie, on "déclare la guerre au
monde entier". Ce sont des formules courantes, fièrement arborées.
Pas de maître, donc pas de patrie. Parfois les différences d'origine, certaines traditions
d'hostilité créent des dissensions, surtout entre Français et Anglais. Mais c'est exceptionnel.
Parfois aussi on a recours au roi pour solliciter le pardon, mais alors c'est qu'on est fatigué, ou
très riche, et que la liberté vous pèse, qu'on a soif de rentrer dans les cadres, que l'on a cessé
d'être pirate dans son cœur.
A l'égard de Dieu, moins gênant à tous égards, la formation première des pirates l'emportait
souvent sur la philosophie de leur existence. On connaît le fameux épisode, narré par le P.
Labat, du curé des Antilles enlevé par la pirate et amené à leur bord pour célébrer une messe.
Le malheureux prêtre, pendant l'Elévation, entend un coup de feu et se retourne. C'était un
forban qui avait oublié de baisser la tête et que le capitaine avait tué "pour lui apprendre à
mieux faire". Certains priaient Dieu avant les abordages.
Les "libertins", c'est-à-dire les athées, comme Grammont, étaient rares. Misson et Caraccioli,
déistes, représentaient une nouveauté intellectuelle. Par contre, une attitude assez courante était
la bravade contre le ciel et le souhait d'aller "gaîment et en bonne compagnie en enfer".
Certains, comme Teach et Lewis, allaient jusqu'à invoquer le diable.
La société pirate
Tant de révolte n'aboutissait pas au désordre. Il est peu de milieu
d'ailleurs qui y soit moins propre qu'un navire. Les éléments
auraient vite fait de liquider les pratiques exagérément
individualistes. La nécessité de la discipline était reconnue, mais
elle reposait sur le bon sens, l'égalité et le libre consentement. Sur
ces bases s'édifiait la société des antisociaux.
Les pirates, bien avant Rousseau, ont inventé le Contrat Social.
Lorsque se formait une troupe ou compagnie (les Anglais disaient
déjà : un gang), on débattait et on dressait "les articles" appelés
aussi "convention" ou "chasse-partie", qui réglaient les points
essentiels : obéissance aux officiers, interdiction de voler la compagnie et de dévoiler ses secrets,
de maltraiter un camarade ou de manquer à lui porter secours. Les sanctions étaient la mort,
l'abandon au gré des flots ou sur une côte déserte, ou, pour les fautes vénielles, la "loi de Moïse",
c'est-à-dire quarante coups de corde. Aussi la discipline était-elle exacte. "En mer, écrit un
prisonnier peu favorable aux pirates, le service se fait avec beaucoup d'ordre, mieux même que
sur les vaisseaux de la Compagnie des Indes ; les pirates y mettent un grand amour-propre." On
interdisait les disputes, les injures, les discussions sur la religion, voire même le jeu ; mais sur
ce dernier point il y avait des tolérances.
Les articles réglaient aussi les indemnités pour blessures. Le tarif donné par Œxmelin varie de
100 écus ou un esclave pour la perte d'un œil, d'un doigt ou d'une oreille, à 600 écus ou 6
esclaves pour la perte des deux yeux, des deux mains ou des deux jambes. Enfin le partage des
prises était réglementé ; certaines troupes adoptaient l'égalité absolue ; d'autres favorisaient le
capitaine, lui accordant d’une part et demie à six parts. Certains hauts faits étaient encouragés
par des primes.
En même temps qu'on rédigeait les articles, on élisait les officiers : capitaine, quartier-maître,
bosco, maître-canonnier. S'il n'y avait pas à bord de charpentier, de tonnelier, de cuisinier ou
de chirurgien, on les désignait d'office. Le quartier-maître avait un rôle fort important : veiller
à la discipline et aux vivres, distribuer le butin, réunir les assemblées générales, représenter
l'équipage auprès du capitaine. Fréquemment il remplaçait un capitaine déposé.
Le capitaine, choisi pour ses connaissances techniques, dirigeait la navigation et le combat. On
ne pouvait, en ces matières, lui désobéir. Mais, à tous autres égards, il n'avait d'autorité que
personnelle. Commander à de tels hommes, libres, sourcilleux sur l'égalité, d'une dureté
confinant souvent à la brutalité totale et, à leur ordinaire, fort peu sobres, n'était pas une tâche
aisée. Il fallait s'imposer par le courage, une aptitude supérieure aux armes, la technicité et
aussi une certaine familiarité rude. Si l'on déplaisait pour une raison quelconque, on risquait
d'être déposé et abandonné dans une embarcation ou une île déserte.
Pour les affaires importantes, expédition à monter, destination à suivre, règlements à modifier,
officiers à changer, l'assemblée générale se réunissait. Chacun avait une voix et les décisions
étaient prises à la majorité. L'égalité se manifestait également par divers traits pittoresques : si
un pirate jugeait que le capitaine ou le cuisinier avait un plat meilleur que le sien, il pouvait
les échanger. Chacun se servait à son gré des liqueurs fortes, sauf en cas de disette. Cette clause
causa la perte de plus d'un bon navire.
En dehors des règles écrites existaient, comme dans la pègre, un certain nombre de coutumes
connues de tous qui faisaient qu'on était "régulier" ou non. Et ne pas être régulier abrégeait
rapidement vos jours.
Une de ces coutumes, très ancienne dans la marine, était celle du matelotage. On la trouve chez
les boucaniers, les flibustiers et les pirates. Elle était une atténuation à la dureté sentimentale
de l'individualisme. Chaque homme avait un matelot, dont il était solidaire, lui devant aide et
assistance dans toutes les circonstances, lui léguant ses biens et partageant avec lui ses femmes
quand il en avait. C'était une ébauche de famille, sans enfants et sans avenir, mais qui
empêchait l'homme de se sentir trop seul.
La troupe constituait une cellule sociale plus étendue. La vie en commun créait une solidarité
souvent durable. Les différends, s'il en survenait, devaient se régler à terre, en duel loyal et avec
des témoins ; d'abord au pistolet, puis au sabre ; on s'arrêtait généralement à la première
blessure. Les dissensions durables dans la troupe se concluaient souvent par des séparations
librement décidées. Les hommes qui restaient ensemble longtemps et de leur plein gré
devenaient chers les uns aux autres. Aussi la perte de camarades dans un abordage rendait-elle
souvent les pirates furieux ; les prisonniers risquaient d'en subir les conséquences.
Enfin il existait une solidarité générale entre pirates. Quand on hélait un navire pour savoir
sa nationalité et qu'on s'entendait répondre "Gens de la mer", c'était la grande réjouissance. Les
troupes fraternisaient. On élaborait de grands projets d'action concertée. Des redoutables flottes
pirates apparurent ainsi, firent trembler les côtes voisines, inquiétèrent les puissances, puis
disparurent. L'esprit anarchiste n'est guère propre à la fondation des Etats.
Les pirates ne travaillaient pas pour l'avenir ; presque aucun d'eux n'a perdu son temps à
écrire des mémoires. Ils avaient opté pour le présent et l'appréciaient à leur manière, qui
manquait de délicatesse. Après la prise, l'excitation du combat faisait place à l'orgie ; on buvait
jusqu'à l'inconscience ou la folie ; certains s'amusaient avec les prisonniers à des plaisanteries
d'un goût souvent douteux : les faisant courir autour du pont à coups de couteaux ou leur
faisant manger une tartine de chandelles. Low, brute sadique, fit flamber un cuisinier au pied
d'un mât, ayant décidé "qu'il ferait un assez bel effet dans le feu à cause de sa graisse et de sa
crasse".
Mais les vraies distractions étaient à terre, dans les tavernes et avec les filles, et il y en avait
beaucoup le long des côtes à pirates. Les étoffes étaient distribuées. L'argent des prises : écus,
doublons, et "pièces de huit" espagnoles s'épuisait vite. Œxmelin cite un flibustier qui avait
installé un tonneau au bord de la route et obligeait tous les passants à boire. Quand on n'avait
plus le sou, on repartait en campagne, car l'agrément de cette vie c'était d'abord son dynamisme
et sa liberté.
Cependant certains pirates ont su mettre un magot de côté. Il y a eu de tout parmi les pirates,
même des idéalistes, même des épargnants. Les trésors enterrés dans des îles désertes ne sont pas
une légende. Ils comprenaient souvent deux trous, un avec l'or, l'argent et les bijoux, l'autre avec
les étoffes précieuses. Des signes étaient gravés et reportés dans des grimoires. Certains trésors ont
été retrouvés. D'autres passionnent encore les chercheurs. Inutile de rappeler ce que leur doit la
littérature.
La répression
Le pirate est "ennemi du genre humain tout entier". Il s'en vante. Il est puni
comme tel. La piraterie est le seul crime du droit des gens, le seul dont la
répression soit universelle et ne donne pas lieu à des notes diplomatiques.
Dès le XVIe siècle, Henri VIII avait créé une organisation de répression, avec un
fonctionnaire spécial, le vice-amiral de la côte. En France, Henri II réglementa
la course et les lettres de marque. Tous ceux qui ne les possédaient pas étaient
réputés pirates. L'expérience du XVIIe siècle amena les gouvernements à légiférer
à nouveau sur la piraterie. L'acte anglais de 1699 prévoyait que les coupables
pourraient être jugés sur place. En 1721, un autre acte étendait l'inculpation à
tous ceux qui auraient eu commerce avec un pirate. Les secours de la religion
seraient refusés aux coupables.
L'ordonnance française du 5 septembre 1718 punissait de la mort et de la confiscation des biens les
pirates et leurs complices. "Il est permis à quiconque de les arrêter... Mais il n'est pas permis de les tuer
autrement que dans le combat, et il faut nécessairement les déférer à la justice." Leurs navires seront de
bonne prise.
Les guerres du XVIIe siècle avaient favorisé la flibuste et n'avaient pas permis de réprimer la piraterie.
Mais à partir de 1713 s'établit une période de paix pendant laquelle les navires de guerre n'eurent pas
d'autre emploi. En 1730, la grande piraterie classique était pratiquement terminée.
La fin normale des pirates, qu'ils attendaient chaque jour depuis leur entrée en profession, était la mort,
dans le combat ou par pendaison. Ils s'en amusaient parfois entre eux, organisant des simulacres de
tribunal et d'exécution, où la justice n'avait pas le beau rôle. Quand le moment était venu, la plupart
étaient aussi braves devant la potence qu'à l'abordage. Ils éructaient quelque dernier blasphème, quelque
malédiction ou quelque sinistre plaisanterie. Puis ils montaient dans le ciel et "bénissaient le peuple avec
leurs pieds".
Royal Fortune : Sloop du pirate Bartholomew Roberts
(Black Bart ou Baronnet noir) en 1722.
Des galions lourds, et chargés d’or, sillonnaient les Mers,
aux risques de croiser des pirates sanguinaires.
A gauche Le Renard
du corsaire malouin Robert Surcouf
En 1796 Surcouf a 23 ans, il voit dans sa longue vue un
monstre lui bouchant une partie du ciel, c'est le Triton (150
hommes, 20 canons)
Lançant 15 hommes à l'abordage, Surcouf réduit l'équipage anglais.
Son action la plus célèbre se situe en 1800 dans le golfe du Bengale
Surcouf le corsaire
Un capitaine hors du commun
Surcouf (1773-1827) est l'un des personnages les plus emblématiques de Saint-Malo. La vie du génial
corsaire fut encore plus extraordinaire que les nombreux romans d'aventures qui
lui furent consacrés...
C'est à 15 ans qu'il s'embarqua pour la première fois dans la marine marchande. À
vingt ans, il était déjà promu capitaine ! Il était alors follement amoureux de la fille
d'un riche notable de Saint-Malo. Mais le père de celle-ci refusa de lui accorder sa
main. Surcouf était un jeune homme bien trop pauvre...
Qu'à cela ne tienne, l'intrépide capitaine arma un bateau corsaire et captura ses
premières prises. Son charisme et sa bravoure lui assurèrent la loyauté
d'équipages réputés difficiles, voire dangereux pour celui qui les commandait. Il fut
le seul à oser entreprendre une campagne, qui sera couronnée de succès, avec
un équipage uniquement composé des redoutables marins indiens, les "Lascars".
À 23 ans seulement, il accomplit un exploit incroyable en capturant un galion
anglais bien mieux armé que son frêle schooner (petit voilier à deux mats) et qui
embarquait trois fois plus d'hommes.
Ce n'était que le début d'une longue suite de hauts-faits toujours plus admirables.
Son navire, la "Confiance", inspira vite la terreur à ses ennemis. Tel jour il défaisait
le Kent, un des plus grands navires de guerre existant avec ses 40 canons, tel
autre jour il capturait trois vaisseaux qui l'avaient pris en chasse...
Le Roi des Corsaires
À 28 ans, sa fortune (et sa réputation) faite, Surcouf se retira un temps à
Saint-Malo. Il avait alors capturé plus de cinquante navires ennemis !
Confiant en son nouveau statut, il demanda à nouveau la main de son
amour, et, comme dans toute superproduction américaine qui se respecte,
l'histoire finit bien et il put enfin se marier. Mais l'appel de la mer était trop
fort, et Surcouf reprit bien vite ses activités. À une autre échelle, toutefois,
puisqu'il arma une vrai flottille de navires. Celle-ci fit tomber La Havane, ce
qui restera la seule défaite dans l'histoire de cette ville !
C'est finalement à 32 ans que le "roi des corsaires" deviendra moins
aventureux et se consacra à des activités plus commerciales. Il n'en
conserva pas moins son caractère intrépide, comme il le prouva en 1817.
Les prussiens occupaient alors Saint-Malo, et Surcouf eu maille à partir avec un groupe d'officiers ennemis
qu'il défia en duel. Ils n'étaient qu'une douzaine après tout... Le duel fut organisé sur les remparts et le
corsaire occis l'un après l'autre ses adversaires. Il ne laissa la vie sauve qu'au dernier afin qu'il puisse
témoigner que tout s'était passé dans les règles...
Après une retraite heureuse et opulente, il s'éteindra finalement en 1827, à l'âge de 54 ans, terrassé par un
cancer.
Pour la petite histoire, l'apparence de Surcouf était plutôt celle d'un homme débonnaire, à la force
indéniable mais à l'embonpoint tout aussi certain !
Edward Teach
Edward Teach, surnommé Barbe-Noire (en Anglais : Blackbeard) est l'une des figures les plus
célèbres de l'histoire de la piraterie. Né en 1680 à Bristol en Angleterre son vrai nom est
présumé Edward Drummond. Une découverte récente datant de mai 2009 pourrait prouver
qu'il serait né en 1690 à Beaufort en Caroline du Nord, et que son nom serait Edward Beard.
Il s'engage sur un bâtiment corsaire anglais pendant la guerre de Succession d'Espagne au
service de la reine Anne de 1702 à 1713. En dépit de sa témérité et de son courage dans
l'abordage des navires français, il n'a aucun avancement. Il devient pirate en 1716. Le
capitaine pirate Hornigold lui confie le commandement d'un sloop. Pendant deux ans, Teach
accompagne Hornigold jusqu'au jour où il
aborde un gros navire marchand français.
La mort de Barbe-Noire...une force de la
nature difficile à vaincre !
Au matin du 22 novembre 1718, l'abordage
est lancé, un combat féroce s'ensuit. Teach et
Maynard se retrouvent face à face. Chacun
étant armé d'un sabre et d'un pistolet. Ils se
livrent à un duel au pistolet. Teach est
touché. Les deux hommes s'affrontent ensuite
au sabre, celui du Lieutenant se brise sous les
assauts de son terrible adversaire. Teach se
rue sur lui pour lui porter le coup fatal,
lorsqu'un matelot lui assène un coup de
poignard à la nuque. Surmontant sa douleur,
le sang l'inondant partout, Barbe-Noire
continue à combattre courageusement en dépit
de ses multiples blessures quand un autre matelot se mêle au combat et l'assaille de coups de
couteaux. Hurlant et fou de rage, Barbe-Noire se bat de toutes ses forces. Les autres matelots
tirent sur lui, cherchant à l'achever et enfin, Maynard le touche mortellement d'un coup de
pistolet.
Le pirate s'écroule lourdement...
Dans un ultime effort, Barbe-Noire sors son dernier des six pistolets qu'il porte à sa poitrine et
s'apprête à tirer mais il n'y parvient pas, il sombre, sans vie.
Bartholomew Roberts
(17 mai 1682 - 10 février 1722), boucanier britannique de son vrai nom John Roberts, dit Le Baronnet Noir, est un
des pirates les plus célèbres de son époque .
Né à Casnewydd-Bach , près de Haverfordwest dans le Pembrokeshire au Pays de Galles1, on raconte qu’il a mené la
carrière de pirate la plus réussie de toute l’histoire , en capturant plusieurs centaines de navires ( jusqu’à 22 navires en
une seule prise) en seulement deux ans.
Il est supposé avoir pris la mer à l'âge de 13 ans en 1695, mais il n'y a aucune trace de lui jusqu'en 1718, lorsqu’il est
le second d'un sloop de la Barbade2. En 1719, à l’âge de 37 ans, il embarque en tant que second à bord du navire
Princess, destiné au transport d’esclaves, qui sera capturé en juin 1719 par le pirate Howel Davis à Anomabu près de la
Côte-d'Or (devenue le Ghana aujourd’hui). Six semaines après sa capture (certains parlent plutôt de quatre semaines),
la flottille de Howel Davis est prise en embuscade par le gouverneur de l’île de Príncipe (Île du Prince). Au cours de la
bataille , Howel Davis est lui-même tué . Bartholomew Roberts, décrit comme un homme grand et noir, a eu le temps, en
quelques semaines, de montrer son talent et sa supériorité au combat ; il est alors élu capitaine du bateau pirate Royal
Rover par son équipage
Quittant l’île de Príncipe (Île du Prince , aujourd’hui faisant partie de Sao Tomé-et-Principe), Bartholomew Roberts
fait route avec le Royal Rover vers le Brésil . Au cours de ce trajet, il capture un navire hollandais et coule un navire
britannique transportant des esclaves. En septembre 1720, le Royal Rover croise la route d’un convoi de 42 navires
marchands portugais, escortés par deux navires de combat (chacun équipé de 70 canons). Bartholomew Roberts décide
d’attaquer ce convoi et capture , entre autres, un navire plus gros que le Royal Rover, à bord duquel se trouve une
quantité importante de pièces d’or, d’une valeur de plus de 30 000 livres sterling. Pendant que Bartholomew Roberts se
trouve à bord d’un des autres navires capturés, Walter Kennedy, qui était aux commandes en l’absence de son capitaine ,
s’enfuit avec ce navire chargé d’or et le Royal Rover. Bartholomew Roberts donne alors au sloop sur lequel il se trouve
le nom de Fortune , pille quatre autres navires et doit s’enfuir avec ce qui restait de son équipage pour échapper à un
navire britannique lancé à leur poursuite .
En juin 1720, Bartholomew Roberts écume les côtes du Nouveau Monde , capturant 26 sloops et 150 bateaux de pêche
et détruisant de nombreuses constructions et machines. Il capture également une galère possédant 18 canons et l’échange
contre un navire français possédant 28 canons, qu’il aurait renommé Royal Fortune . Bartholomew Roberts continue
ensuite sa route vers le sud et pille au moins une douzaine de navires marchands britanniques.
En septembre 1720, Bartholomew Roberts atteint les Antilles où il attaque le port de Saint Kitts. Il y capture un navire
et en coule deux autres. Il quitte le port et tente d’y retourner le lendemain , mais des tirs de canon endommagent le
Royal Fortune et plusieurs autres navires, les forçant à se rendre à Saint-Barthélemy afin d’y être réparés. En octobre
1720, il repart à l’attaque de Saint Kitts, où il pillera 15 navires britanniques et français.
Sa carrière de capitaine pirate s’arrête brutalement en février 1722 près du Cap Lopez, au Gabon . Le 5 février 1722,
un bâtiment de guerre britannique , l’Hirondelle attaque la flotte de Bartholomew Roberts. À ce moment, les avis sur la
fin de l’aventure divergent. Certains pensent [Qui ?] que Bartholomew Roberts aurait confondu l’Hirondelle avec un
navire marchand portugais et décide de l’attaquer. D’autres racontent que Chaloner Ogle aurait trouvé la flotte de
Bartholomew Roberts ancrée sur la côte , la plupart des hommes saouls après avoir fêté une victoire de la veille ;
Bartholomew Roberts aurait alors foncé avec le Royal Fortune en direction de l’Hirondelle, tentant ainsi de le prendre
de vitesse avec l’aide du vent. Dans un cas comme dans l’autre , la fin de l’histoire est la même . Arrivé à portée de tir,
les canons du Swallow tirent une salve , le Royal Fortune riposte . Bartholomew Roberts est tué dès la première et
dernière salve : une volée de chaînes tirée d’un canon lui brise les os du cou.
Jack Rackham
Jack Rackham ou John Rackham, plus connu sous le nom de Calico Jack (Bristol, 21 décembre 1682 Spanish Town (Jamaïque), 17 novembre 1720), est un pirate du XVIIIe siècle. Il doit son surnom aux
vêtements très colorés faits de calicot. Il est surtout connu parce qu’il avait parmi ses hommes d’équipage
les deux plus célèbres femmes pirates : Anne Bonny et Mary Read.
Rackham fait ses débuts dans la marine en tant que maître de timonerie à bord du bâtiment de guerre
anglais le Neptune, sous le commandement du capitaine Vane. Lorsque Vane refuse d’attaquer un navire
français, l’équipage est tellement écœuré qu’il se mutine et choisit Rackham comme chef. Rackham fait
immédiatement demi tour, attaque le navire français et parvient à le vaincre.
Emporté par l’excitation de la victoire et des richesses trouvées à bord du navire capturé, Rackham
propose à son équipage de se tourner vers la piraterie. Ses hommes acceptent sans réticence, peut-être en
raison du spectre de la mutinerie (et des condamnations à mort auxquelles ils sont désormais soumis) qui
plane au-dessus de leur tête. Rackham décidera par la suite d’accepter une offre de pardon royal et
naviguera jusqu’à New Providence, aux Bahamas. Il y rencontre Anne Bonny, une femme mariée, et en
tombe amoureux. Il en est tellement entiché qu’il dilapide pour elle une grande partie de son butin. Il
rencontra également le Capitaine Burgess, un ancien pirate devenu corsaire, arpentant les Caraïbes à la
recherche de navires espagnols.
Lorsque James Bonny, l’époux d’Anne, apprend l’existence de la liaison adultère, il prévient le
Gouverneur de New Providence, Woodes Rogers. Celui-ci condamne Anne à être fouettée et lui ordonne de
rester avec son époux. Anne et Rackham s’enfuient alors ensemble : ils réunissent un équipage et volent un
sloop. Craignant que les hommes refusent d’accueillir une femme à bord, Anne se déguise en homme et
prend le nom d’Adam Bonny. Elle devient rapidement un membre d’équipage respecté en combattant
courageusement aux côtés de ses compagnons. Après plusieurs autres batailles victorieuses, le Gouverneur
des Bahamas envoie à leur poursuite un navire lourdement armé. Rackham et une partie de son équipage
sont forcés de s’enfuir. Ils sont alors capturés par un navire espagnol, mais parviennent une nouvelle fois à
fuir près des côtes de la Jamaïque, prenant possession au passage de nombreux bateaux de pêche et d’un
sloop. En octobre 1720, les troupes du Capitaine Barnet, qui travaille pour le Gouverneur de Jamaïque,
capturent Rackham et son équipage (dont Mary Read et Anne Bonny). Rackham, quelque temps
auparavant, aurait tenté de conclure un accord avec le Gouverneur selon lequel il rendrait les armes à
condition que Anne Bonny et Mary Read soient épargnées. Que cela soit vrai ou non, les deux femmes
réussiront de toute façon à éviter la pendaison en révélant qu’elles étaient enceintes.
Le 16 novembre 1720, Rackham et son équipage sont emmenés à Spanish Town (Jamaïque). Ils y sont
jugés coupables de piraterie et pendus le jour suivant.
Anne Bonny
(1697?-1720) était une pirate , issue d’une famille irlandaise . Elle a navigué avec Calico Jack
Rackham.
Tout ce que l’on sait à propos d’Anne Bonny provient de légendes et de rares documents officiels.
Il faut savoir que la plupart des informations dont nous disposons aujourd’hui au sujet des plus
grands pirates provient de différentes publications du XVIIIe siècle , dont les auteurs sont souvent
des pirates eux-mêmes. Les différentes sources ne s’accordent pas, par exemple , au sujet de son
année de naissance (probablement entre 1697 et 1705).
Avant d’être Anne Bonny, elle était Anne Cormac, fille illégitime du procureur William
Cormac et de sa domestique Mary. Lorsque cette affaire fût exposée au public, William Cormac
quitta l’Irlande avec sa fille et s’installa à Charleston (Caroline du Sud). Il y fit fortune et
acheta une immense plantation .
Bartholomew Roberts
(17 mai 1682 - 10 février 1722), boucanier britannique de son vrai nom John Roberts, dit Le Baronnet Noir, est un
des pirates les plus célèbres de son époque .
Né à Casnewydd-Bach , près de Haverfordwest dans le Pembrokeshire au Pays de Galles1, on raconte qu’il a mené la
carrière de pirate la plus réussie de toute l’histoire , en capturant plusieurs centaines de navires ( jusqu’à 22 navires en
une seule prise) en seulement deux ans.
Il est supposé avoir pris la mer à l'âge de 13 ans en 1695, mais il n'y a aucune trace de lui jusqu'en 1718, lorsqu’il est
le second d'un sloop de la Barbade2. En 1719, à l’âge de 37 ans, il embarque en tant que second à bord du navire
Princess, destiné au transport d’esclaves, qui sera capturé en juin 1719 par le pirate Howel Davis à Anomabu près de la
Côte-d'Or (devenue le Ghana aujourd’hui). Six semaines après sa capture (certains parlent plutôt de quatre semaines),
la flottille de Howel Davis est prise en embuscade par le gouverneur de l’île de Príncipe (Île du Prince). Au cours de la
bataille , Howel Davis est lui-même tué . Bartholomew Roberts, décrit comme un homme grand et noir, a eu le temps, en
quelques semaines, de montrer son talent et sa supériorité au combat ; il est alors élu capitaine du bateau pirate Royal
Rover par son équipage
Quittant l’île de Príncipe (Île du Prince , aujourd’hui faisant partie de Sao Tomé-et-Principe), Bartholomew Roberts
fait route avec le Royal Rover vers le Brésil . Au cours de ce trajet, il capture un navire hollandais et coule un navire
britannique transportant des esclaves. En septembre 1720, le Royal Rover croise la route d’un convoi de 42 navires
marchands portugais, escortés par deux navires de combat (chacun équipé de 70 canons). Bartholomew Roberts décide
d’attaquer ce convoi et capture , entre autres, un navire plus gros que le Royal Rover, à bord duquel se trouve une
quantité importante de pièces d’or, d’une valeur de plus de 30 000 livres sterling. Pendant que Bartholomew Roberts se
trouve à bord d’un des autres navires capturés, Walter Kennedy, qui était aux commandes en l’absence de son capitaine ,
s’enfuit avec ce navire chargé d’or et le Royal Rover. Bartholomew Roberts donne alors au sloop sur lequel il se trouve
le nom de Fortune , pille quatre autres navires et doit s’enfuir avec ce qui restait de son équipage pour échapper à un
navire britannique lancé à leur poursuite .
En juin 1720, Bartholomew Roberts écume les côtes du Nouveau Monde , capturant 26 sloops et 150 bateaux de pêche
et détruisant de nombreuses constructions et machines. Il capture également une galère possédant 18 canons et l’échange
contre un navire français possédant 28 canons, qu’il aurait renommé Royal Fortune . Bartholomew Roberts continue
ensuite sa route vers le sud et pille au moins une douzaine de navires marchands britanniques.
En septembre 1720, Bartholomew Roberts atteint les Antilles où il attaque le port de Saint Kitts. Il y capture un navire
et en coule deux autres. Il quitte le port et tente d’y retourner le lendemain , mais des tirs de canon endommagent le
Royal Fortune et plusieurs autres navires, les forçant à se rendre à Saint-Barthélemy afin d’y être réparés. En octobre
1720, il repart à l’attaque de Saint Kitts, où il pillera 15 navires britanniques et français.
Sa carrière de capitaine pirate s’arrête brutalement en février 1722 près du Cap Lopez, au Gabon . Le 5 février 1722,
un bâtiment de guerre britannique , l’Hirondelle attaque la flotte de Bartholomew Roberts. À ce moment, les avis sur la
fin de l’aventure divergent. Certains pensent [Qui ?] que Bartholomew Roberts aurait confondu l’Hirondelle avec un
navire marchand portugais et décide de l’attaquer. D’autres racontent que Chaloner Ogle aurait trouvé la flotte de
Bartholomew Roberts ancrée sur la côte , la plupart des hommes saouls après avoir fêté une victoire de la veille ;
Bartholomew Roberts aurait alors foncé avec le Royal Fortune en direction de l’Hirondelle, tentant ainsi de le prendre
de vitesse avec l’aide du vent. Dans un cas comme dans l’autre , la fin de l’histoire est la même . Arrivé à portée de tir,
les canons du Swallow tirent une salve , le Royal Fortune riposte . Bartholomew Roberts est tué dès la première et
dernière salve : une volée de chaînes tirée d’un canon lui brise les os du cou.
Jean Bart
Jean Bart, en flamand Jan Bart1 ou Jan Baert2, né le 21 octobre 1650 et mort le
27 avril 1702 à Dunkerque , est un corsaire célèbre pour ses exploits au service de la France
durant les guerres de Louis XIV.
Il commence à naviguer à quinze ans sous les ordres de Ruyter et participe en 1667 à la
campagne de la Tamise. Pendant la guerre de Hollande, il est corsaire pour le compte de la
France et accumule les prises (plus de cinquante entre 1674 et 1678). Admis dans la Marine
royale avec le grade de lieutenant de vaisseau en janvier 1679, il croise en Méditerranée contre
les Barbaresques et est promu capitaine de frégate en août 1686. En 1689, il est chargé, en
compagnie de Forbin de conduire un convoi de Dunkerque à Brest, il est fait prisonnier par les
Anglais, s'évade et revient à Saint-Malo en traversant la Manche à la rame. Promu capitaine de
vaisseau en juin 1689, il met au point une tactique de guerre fondée sur l'utilisation de
divisions de frégates rapides et maniables, sorte de « préfiguration des meutes de sous-marins de
la Seconde Guerre mondiale ». En 1690, il commande L'Alcyon à la bataille du cap Béveziers,
puis il escorte les convois en mer du Nord après avoir brisé le blocus imposé à Dunkerque. En
1692, il détruit une flottille de 80 navires de pêche hollandais. Son exploit, sans doute le plus
célèbre, qui lui vaut des lettres de noblesse, est la reprise sur les Hollandais devant le Texel
d'un énorme convoi de cent-dix navires chargés de blé que la France avait acheté à la Norvège
(juin 1694). En juin 1696, il livre sur le Dogger Bank un violent combat à une escadre
hollandaise, détruisant plus de 80 navires, et rentre à Dunkerque en déjouant la surveillance
anglaise. Promu chef d'escadre en avril 1697, il conduit le prince de Conti en Pologne, puis
commande la marine à Dunkerque où il meurt le 27 avril 1702
Edward Low
(ca. 1690 – ca. 1724) est un pirate célèbre pendant l'âge d'or de la piraterie. Son pavillon porte
un squelette rouge sur fond noir.
La sauvagerie et la froideur dont il fait preuve font de lui l'archétype du pirate sanguinaire. Il
travaille d'abord dans un atelier de construction navale puis lassé, il prend la mer à
destination de la baie de Terre-Neuve. Après s'être emparé de la chaloupe de son patron, il
s'assure l'aide de quelques compagnons et ils prennent le large ensemble. Sa notoriété s'accroît
au fil des prises et les captures se multiplient.
L'originalité de ce forban réside surtout dans l'imagination dont il fait preuve en matière de
tortures. II en invente constamment de nouvelles et les expérimente sur les équipages qui
tombent entre ses mains. Les castillans étaient condamnés à mort et systématiquement exécutés,
en raison des mauvais souvenirs qu'il avait de leur fréquentation à l'époque où il était honnête.
II fait preuve d'une telle cruauté dans le quotidien que même des membres de son équipage sont
terrorisés.
Le capitaine du Greyhound l'approche le 10 juin 1691, mais il ne parvient qu'à prendre le
Ranger commandé par Harris, le second de Low. Ce dernier préfère abandonner ses camarades
plutôt que de se battre contre le Greyhound. Fait prisonnier, l'équipage fut jugé et vingt-cinq
des trente-cinq accusés furent pendus après le procès du 10 juillet 1691. Selon certains, Low est
finalement abandonné par son équipage dans une barque avec deux de ses hommes restés
fidèles sans vivres ni rame à cause de ses excès. II est sauvé par des marins français qui le
remettent aux autorités de la Guadeloupe, ces dernières s'empressant de le pendre.
HEnry Every
Alias Henry Avery, John Avary, Long Ben, Benjamin Bridgeman - est l'un des plus fameux
flibustiers anglais. Il serait né, selon les sources en 1653 ou en 1675 et mort en 1728.
Son histoire a alimenté nombre de légendes. Un groupe d'hommes d'affaires anglais, dont le
principal est sir John Houblon, obtint du roi d'Espagne le droit de commercer avec les colonies
espagnoles en Amérique et de repêcher les trésors des épaves de galions naufragés dans la mer
des Caraïbes.
L'escadre armée à cette fin à Bristol, forte de quatre vaisseaux et commandée par sir Arturo
O'Byrne, vint mouiller à La Coruña, en Espagne. Mais les autorités espagnoles tardèrent à
donner la permission de partir à l'expédition. En raison de ce délai mais surtout à cause du
retard du paiement de leurs gages, 85 marins se révoltèrent au bout de quatre mois sous la
conduite de Henry Every, contremaître du Duke, l'un des vaisseaux. Les mutins se rendirent
maîtres du navire amiral de l'expédition avec lequel ils appareillèrent pour l'Afrique
occidentale.
Henry Every cingle immédiatement vers Marak'Pinga où il pense les prises plus sûres. En
chemin il s'associa avec les équipages de deux petits sloops. Ils font une magnifique prise, un
navire du Grand Moghol qui transporte, outre sa fille et sa suite, une quantité colossale d’or et
de pierreries. Ayant fait main basse sur cette cargaison, Every propose à ses associés de se
rejoindre plus tard à un endroit donné, tout en conservant à son bord la totalité du butin. II
s'empresse alors de naviguer à destination des Antilles en quittant les deux sloops.
II choisit de partir vers l'Avalon (appel a moderateur ! Avalon est un site legendaire - suivre le
lien - on Every n'a probablement vendu aucun diamant) où il pense écouler plus facilement
les diamants qu'il possède. Les commerçants ne sont pas dupes sur l'origine des pierres et en
profitent pour le rouler. Contraint d'accepter le marché proposé, Long Ben se contente d'une
maigre avance. II menace par la suite ces commerçants qui lui répliquent de se contenter de ce
qu'il a déjà reçu car ils connaissent l'origine des diamants. Every doit se faire oublier pour ne
pas être dénoncé aux autorités. II meurt quelque temps plus tard de maladie, dans le dénuement
le plus total. La légende le fait épouser la fille du Grand Moghol et devenir roi de Marak'Pinga.