Le journal des Pontonniens - Lycée International des Pontonniers
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PONTOnews Le journal des Pontonniens Numero 19 − mars 2008 Exprimer ses pensées Le chiffre 8 Voir et apprécier les attraits subtils Jack Johnson Le voyage à Rome Les bulletins ministériels Astérix aux Jeux Olympiques Débat et coups bas Smart day, cuvée 2008 Le sport mondial fait grise mine loups Paris Téléthon vs miss France Les moutons contre attaquent! Can : Rock, Survivre avec les Rose et vert : les tendances du printemps Ca va trancher chérie! Le concert de Tokio Hotel Conflit entre dieux La banane Rencontre avec Jacques Lindecker Les femmes de l’ombre Assoiffés Just FEEL it La journée type d’un journaliste d’ARTE info Brit touch ! Karambolage : regardons nos voisins différemment Tout sur ma mère Bitches Brew (Miles Davis) No Choucroute et Cosmique country for old men Le baiser Petit hommage à Sir Alfred Love is … Les aventures de Colin le Malin Quand Strasbourg accueille les "champignons tueurs"... Vorsicht Vergiftungsgefahr ! Juno Rencontre avec deux femmes de la littérature française Nouvelle Star : télé...réalité ? 1 Sommaire 2 Sommaire FETE DU LYCEE Date : vendredi 25 avril 2008 à partir de 18 h. Thème : tout ce qui commence par la lettre P. Prix : 5 euros* (dont 1 euro pour une oeuvre caritative) * Sont inclus dans le prix : une boisson et le repas. Tu es prêt à nous donner un coup de main ce jour-là ? Surveiller les vestiaires ? Surveiller la cour ou l’entrée ? Décorer le lycée ? Faire le ménage après la fête ? Contacte M. Milazzo ! 3 Editorial Il arrive que les chiffres ne mentent pas 4900000000, 4900000000 en euros l’argent mis à la disposition de Jérôme Kerviel pour qu’il puisse jouer à la marchande. 600000000, en euros le contenu de la caisse noire de l’UIMM. 2530000, le nombre de lecteurs du 20 minutes. 800000, 800000 le nombre de lecteurs de Libération. 1,2, 1,2 en millions de dollars le prix que l’entreprise Gotta Have It a dépensée aux enchères pour la robe Christies’ de Marylin Monroe. 544 683, le nombre de voix qu’Al Gore a obtenu de plus que George Bush en 2000 lors des élections présidentielles. 157000, 157000 le nombre de soldats américains actuellement présents en Irak. 75699, 75699 le nombre d’amis Myspace de Tokio Hotel. 633, 633 le nombre de tués lors d’attentats à Bagdad au mois de février. 343, 343 le nombre de voix qu’il manquait à François Bayrou pour être élu maire de Pau. 111, 111 en dollar le prix d’un baril de pétrole. 110, 110 le nombre de jours qui séparent le dernier divorce et le nouveau mariage de Nicolas Sarkozy. 100, en euros les dix cours de Tecktonik. 83,3, en pourcent le taux de réussite au baccalauréat en 2007. 46, 46 le nombre d’années qui séparent le leader du Front National et le porte-parole de la LCR. 35, 35 en pourcent le taux d’abstention aux élections municipales de 2008 du second tour. 17, en pourcent le nombre de retraités en France percevant moins de 600 euros par mois. 14, 14 le nombre de professeurs du Lycée International des Pontonniers évalués sur Note2be. 10, 10 le nombre minimum de pénis, poutres et poils attendus à la fête du lycée. 10,5, en pourcent l’augmentation du PIB de la Chine en 2006. 9, le nombre d’élèves qui organisent la fête du lycée. 6, le nombre d’années de détention d’Ingrid Bétancourt. 6, le nombre d’abonnés au Pontonews l’an dernier. 4, le nombre d’élèves ayant participé à la journée chapeaux. 3, le nombre d’élèves kidnappés par la proviseure lors de la simulation d’alerte incendie. 1, le nombre d’élève qui assiste toutes les semaines à l’enseignement de religion juive au lycée. 3/5, 3/5 en probabilité, le nombre de fois où la machine à café du foyer ne donne que de l’eau chaude. 0,001, en pourcent, le nombre de membres qui ne voteront pas pour le renvoi de l’éditorialiste du Pontonews lors de la conférence de rédaction. Marie Turcan, TS2 4 Actualité Débat et coups bas Le jeudi 13 février a eu lieu, au Palais des fêtes, le débat opposant les deux candidats présents au second tour des élections municipales, Roland Ries, pour le Parti Socialiste, ainsi que Fabienne Keller, maire sortante, pour l'UMP-UPS (Union Pour Strasbourg). La tension, déjà sensible dans l'attitude de Fabienne Keller, était à son comble dans une salle du Palais des fêtes pleine de partisans UMP et PS, n'hésitant pas à siffler les deux journalistes des DNA faisant office d'arbitres, dont les questions portant sur des thèmes comme l'aéroport, l'extension du tramway ou la gestion du budget ont à la fois permis aux candidats et aux supporteurs de s'exprimer, tant par de longs applaudissements que par des huées, venant ponctuer telle ou telle déclaration jugée moyenne (les coups bas de Fabienne Keller concernant le « grand écart » de son adversaire), insuffisante ou ridicule. Si les spectateurs ne faisaient guère preuve de retenue, les candidats, certes plus dignes, n'hésitaient pas davantage à se critiquer : Roland Ries, plein d'assurance, parlant de chiffres très significatifs concernant l'endettement de Strasbourg, passé de 42 à 162 millions d'euros sous la mandature de l'UMP, entraînant les reproches de Fabienne Keller, très offensive, s'estimant victime de nombreuses « attaques personnelles », ne répondant que très indirectement aux questions des journalistes, lesquels s'efforçaient de faire preuve de neutralité, en dépit de l'attitude parfois excessive de certains. Finalement, malgré la légère supériorité de Roland Ries, l'engouement aura certainement davantage d'influence que les convictions des candidats, au grand dam de la politique locale, qui ne sort pas forcément grandie d'un tel débat. Lucien Dethurens, 2nde9 D’hier à aujourd’hui Le chiffre 8 ! C’était en 1938, la France, le Royaume-Uni et l’Italie abandonnaient à Munich les Sudètes à Hitler. Cette région de la Tchécoslovaquie était revendiquée par le chancelier allemand pour ses installations industrielles et du fait de la présence de germanophones. A Munich donc, où la Tchécoslovaquie n’a pas droit au chapitre, elle doit céder une partie de son territoire, parce que les hommes politiques d’alors n’ont pas su s’opposer à Hitler. Quelques mois plus tard, la Wehrmacht envahit les pays tchèques, mais une fois de plus, personne ne fait rien ou presque. Puis vient la seconde Guerre mondiale qui se passe sous l’occupation nazie jusqu’à la fin de la guerre. L’armée rouge arrive le 9 mai 1945, déjà à ce moment, l’avenir des Tchèques est compromis. S’ensuit une période de flottement avec un retour à la démocratie en compagnie du président socio-démocrate Benès. Cependant, il ne restera pas longtemps au pouvoir, les communistes sont partout ou presque et les « élections libres » acceptées par Staline (dirigeant de l’URSS) à Yalta ne feront pas long feu. C’était en 1948, après avoir dû refuser le plan Marshall, seule échappatoire possible face à la dictature communiste, Benès voit son pays lui filer entre les doigts. Vient le « coup de Prague » en février ; les communistes avec à leur tête Gottwald sont au pouvoir après plusieurs assassinats et un contrôle sur les services armés du pays. Encore une fois, personne ne fait rien… excepté un courrier des dirigeants européens exprimant leur désaccord. Tout le monde sait qu’il suffit d’écrire une lettre pour empêcher une dictature de se mettre en place! Mais voilà, c’est trop tard, le pays est devenu une « démocratie populaire », appellation dont aucun des termes n’a de sens… C’était en 1968 pendant le tristement célèbre « Printemps de Prague », au mois de mai plus précisément où les Tchécoslovaques exprimaient leur aversion envers cette « démocratie » dictatoriale. Ils étaient dans la rue pour demander le respect des droits fondamentaux, pour demander la liberté… Dubcek les a entendus, il propose un « socialisme à visage humain » où socialisme et démocratie seraient compatibles. Mais ce n’est pas du goût de l’URSS qui envoie ses chars en guise de négociateurs. A chacun sa méthode: certains font des discours, d’autres envoient des blindés… Ce qu’il ressort de tout ça, un sentiment d’abandon probablement : à deux reprises les Tchécoslovaques n’ont pas pu compter sur la communauté internationale… Posons-nous la question : qu’aurions-nous fait s’il y a 60 ans notre pays (la France) était devenu une dictature, avec pour seule réaction de nos alliés, un regard circonspect ? Sources : Godeau, Muriel. Février 1948 Prague passe à l’Est. Le Monde 2, 16 février 2008, n°209, p. 53-61. 5 Simon Bénard, TES1 Actualité Rose et vert : les tendances du printemps À la veille du 2e tour des élections municipales, Roland Ries (PS) et Alain Jund (les Verts) ont décidé de présenter une liste unique de gauche pour ce vote décisif. Le pari est gagné et le 16 mars 2008 a été un triomphe pour la gauche strasbourgeoise. À l'issue de ce succès, notre nouveau maire Roland Ries et son partenaire Vert Alain Jund ont accepté de répondre à nos questions... Pontonews : Quel est votre programme ? Quels seront les grands changements à Strasbourg ? Roland Ries : Dès le mois de décembre 2007 j’ai adressé une lettre à tous les Strasbourgeois pour m’engager auprès d’eux sur six points : - restaurer une véritable démocratie locale ; - promouvoir une vraie politique de développement durable ; - privilégier les équipements qui concernent la vie quotidienne de tous ; - faire à nouveau rayonner Strasbourg, en France et en Europe ; - faire de Strasbourg un pôle universitaire et de recherche d’excellence ; - développer à côté de l’offre culturelle classique, une création innovante. Ces six axes programmatiques constitueront la feuille de route pour les six prochaines années. Une école européenne est prévue à Strasbourg pour la rentrée 2008 et c’est une bonne chose. Nous veillerons à ce que sa mise en place ne se fasse pas au détriment des autres filières internationales classiques qui ont fait leurs preuves et qui doivent pouvoir continuer de fonctionner selon le cadre pédagogique français. Pourquoi avez-vous choisi l'alliance avec les Verts et non avec le MoDem? Les Verts sont nos alliés traditionnels et leurs propositions ont naturellement enrichi notre projet dans le respect des objectifs que nous avions indiqués aux Strasbourgeois avant le premier tour. Notre alliance s’est faite sur une base programmatique et ils ont été également conviés à assurer des responsabilités dans l’exécutif de la Ville. Le Modem, en raison de son score inférieur à 10% au premier tour, ne pouvait se maintenir au second. Je leur ai proposé deux places sur ma liste de manière à leur permettre une représentation au sein de la municipalité. Une négociation sur le projet ne m’a pas paru possible en raison de profondes divergences d’approche et de propositions. Cette proposition n’a pas été acceptée par le Modem. Quelles sont vos principaux projets concernant la jeunesse ? et dans le domaine de la culture ? La jeunesse est un temps de la vie qui mérite en effet une attention particulière. Acteurs de la Ville, les jeunes doivent pouvoir bénéficier des conditions idéales à leur épanouissement dans les domaines essentiels de l’accès à la formation, à l’emploi, au logement, aux transports, à la participation citoyenne. Au-delà de ces intentions nous prévoyons des aides pour accéder plus facilement à l’information à travers les nouvelles technologies, un accompagnement personnalisé et de proximité vers l’emploi, un accès plus facile au logement notamment à destination des étudiants. Nous souhaitons également ouvrir l’accès à la culture avec le lancement d’une carte “La jeunesse est un Que pensez-vous du revirement de Strasbourg à multifonction gratuite, un système de temps de la vie qui gauche ? bourses pour permettre aux jeunes talents mérite une attention La raison est double. Au niveau local, il y a eu un de bénéficier d’une aide financière pérenne véritable rejet du mode de gouvernance initié par le particulière.” et d’un accès aux meilleures formations. tandem. L’histoire de notre ville fortement trempée dans Nous favoriserons également l’implantation de l’humanisme rhénan a forgé une réelle culture master classes de pratique artistique en liaison avec démocratique. Les Strasbourgeois ne se sont pas reconnus dans les universités et le Conservatoire de musique. les méthodes mises en œuvre pendant sept ans et ont souhaité changer cela. Au niveau national, le discrédit du gouvernement de droite et du Quelle place prendra l'Europe, les écoles internationales et tout Président Sarkozy en particulier dans l’opinion publique ont ce qui va avec dans votre mandat ? également appelé un vote de sanction. Il est singulier que dans une La place de Strasbourg en Europe est évidemment au cœur de nos région traditionnellement ancrée à droite tant de communes et de préoccupations. La dimension européenne est une dimension villes d’importance aient fait le choix d’une alternative de gauche. constitutive de notre identité. Elle doit être intégrée dans tous les C’est la leçon qu’il convient de retenir : nous devons proposer des aspects de la vie de la cité. Au coeur de notre programme figure la solutions crédibles aux problèmes concrets des gens et avoir la création d’un véritable Eurodistrict capable de donner une visibilité modestie qu’il convient à la fonction de Maire. aussi grande que Washington DC, c’est-à-dire doté d’un statut juridique et fiscal particulier. 6 Actualité Pontonews : Qu'apportent les Verts au programme du Parti Socialiste ? Quels seront les grands changements à Strasbourg ? Alain Jund : L'apport des Verts au programme des socialistes est de trois ordres : - une préoccupation générale afin de prendre en compte les enjeux écologiques dans l'ensemble des politiques qui seront mises en oeuvre à Strasbourg, c'est-à-dire que les enjeux de la planète soient intégrés dans la vie quotidienne des Strasbourgeois, - les enjeux de la démocratie locale afin que les habitants de cette ville puissent participer réellement aux destinées et à l'avenir de Strasbourg - des apports sur des points précis : les enjeux énergétiques, les éco-quartiers, l'impact direct du bio dans la restauration collective, la place du vélo ainsi que l'économie sociale et solidaire. Pensez-vous que les Strasbourgeois sont assez conscients de la menace écologique ? Si la prise de conscience écologique avance, elle reste insuffisante sur bien des aspects : les déplacements en voiture, la poursuite de l'urbanisation forcenée, la menace climatique. Les Strasbourgeois croient toujours que les menaces écologiques "c'est pour les autres", alors que cela a déjà commencé chez nous. Le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique et le prix du pétrole en sont des preuves solides. Comment pensez-vous rendre les jeunes plus attentifs à ce problème ? Il faut d'abord faire oeuvre de pédagogie et expliquer que les politiques publiques menées à Strasbourg ont un impact direct sur l'avenir de la planète. Plus concrètement, au niveau des écoles et des collèges, la place de l'éducation à l'environnement doit être primordiale. C'est de la prise de conscience des jeunes et des enfants que les transformations futures vont dépendre. Pour nous, il est tout aussi important de parler de notre avenir incertain (climat, dérèglement, rapports nord-sud) que d'aborder notre histoire récente ou lointaine. Que pensez-vous du revirement de Strasbourg à gauche ? Notre élection à la mairie de Strasbourg résulte d'une triple L'alliance avec le Parti Socialiste vous oblige-t-elle à dynamique: renoncer à certaines idées importantes de votre programme - le rejet du tandem dans sa manière d'appréhender la ville et ses habitants. Je pense que Mme Keller n'a jamais "compris" cette ? Effectivement, nous avons dû renoncer à certaines idées ville et les citoyens. C'est donc la manière de faire (la démocratie) qui a constitué le maillon faible. importantes: - Dans le domaine de la démocratie, nous - C'est ensuite une dynamique nationale qui, 10 étions pour des budgets participatifs, c'est-à“Aujourd'hui, nous mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, a dire que les conseils de quartier aient un réel permis un retour général de la gauche tant n'avons pas le droit les promesses des présidentielles n'ont pas pouvoir sur une part du budget. de décevoir car la été au rendez-vous : pouvoir d'achat, - Dans le domaine des déplacements, nous transformation sommes pour une piétonnisation (piétons, dérèglementation du travail, mélange entre vélos, bus et tram) bien plus importante de vie publique et privée, entre politique et écologique de la ville la ville y compris sur les axes desservant les affaires. est un impératif.” quartiers (routes du Polygone, route des - Il y a eu, enfin, l'union et la fusion entre les Romains...). socialistes et les Verts qui a permis de répondre - Dans le domaine du logement comme il y a 10 000 aux attentes et aux espoirs des Strasbourgeois. logements vacants, nous sommes pour la mise en oeuvre du Strasbourg a toujours été une ville où l'écologie a un poids droit de réquisition de ces logements vacants. électoral important. Enfin, il reste des points de total désaccord : la vidéosurveillance, la place de l'aéroport d'Entzheim... Merci à Roland Ries et à Alain Jund pour leur disponibilité et à Yves Zimmermann qui a permis la réussite de cette opération. Clara Burgard, 1S4 Sources : - T’Chat en direct – Les Dernières Nouvelles d’Alsace. [En ligne]. Les Dernières Nouvelles d’Alsace, 2008. [Consulté le 20 mars 2008.] Disponible à l’adresse : http://chat.dna.fr/archives.php?id=11&sens=asc - T’Chat en direct – Les Dernières Nouvelles d’Alsace. [En ligne]. Les Dernières Nouvelles d’Alsace, 2008. [Consulté le 20 mars 2008.] Disponible à l’adresse : http://chat.dna.fr/archives.php?id=17 Prof : "J'ai constaté que parmi les élèves que j'ai eus, ceux qui n'ont pas eu leur bac se sont souvent dirigés vers la gendarmerie." Elève : "Pour porter plainte?" Prof : "Non ! Comme carrière professionnelle." 7 Vie du lycée Le voyage à Rome Il est intéressant de voir ce qui reste de ce voyage à Rome. Les choses qui ont retenu notre attention plus que les autres. Certaines sensations, certaines vues, certains paysages, certains instants, certains moments s'imposent. Trois mois plus tard, confortablement assis à la terrasse d'un café en train de siroter un diabolo à la menthe ou racontant en vacances comment ça s'était passé à de proches lointains, on se rend compte de ce qui a vraiment compté. Petit compte-rendu. Pompéi La glace inattendue T'y es déjà allé ? Ce n'était pas prévu. Le rendez-vous était fixé à 18 heures devant On avait déjà vu des images à la télé. Dans des livres aussi. Des le Panthéon. On regarde sa montre, "17 heures 40". On s'apprête alors à magazines. déambuler encore un peu dans les rues romaines, en direction de - Quoi comme magazines ? l'endroit du rendez-vous. Puis, on aperçoit le glacier. Petite boutique - Géo, je crois. avec enseigne, représentation colorée de boules de glace sur la - Quel numéro ? vitrine. On peut déjà voir le vendeur s'agiter, mettre de la glace dans Mais on s'en fout, quel numéro ! des cornets, sourire aux clients, tendre les cornets, donner des Ce qui compte, là, c'est Pompéi. On circule dans les rues, ébahis, observant les vestiges d'une civilisation définitivement passée et serviettes, dire "Gracie" et "Thank you". Et, inexorablement, on s'avance. Vers lui. Vers la glace. Quelqu'un révolue, éteinte parce qu'un volcan s'était réveillé. Le Vésuve. On le parle du rendez-vous, dit qu'on doit se dépêcher, que les profs vont voit, celui-là, après avoir monté sur un monticule ou un quelconque attendre, que les profs vont être fâchés, que les profs vont être édifice. On sait plus, on sait plus si c'était un monticule ou un mécontents, que le chauffeur de bus va attendre, que le chauffeur quelconque édifice. Mais on se souvient de ce paysage embrumé, de de bus va être fâché et mécontent. Quelqu'un parle, mais on ce volcan qui nous paraissait n'en pas être un. n'entend pas. On est déjà chez le glacier, d'ailleurs. Vanille, Ce que dit la guide est bien gentil, mais nous avons un autre intérêt en pistache, chocolat, noix, fraise, framboise, tiramisu, menthe, tête. praliné, after eight... On essaye de lire toutes les étiquettes, on se Immortaliser. Immortaliser ces paysages. Immortaliser ces rues. penche, n'ayant pas envie de passer à côté d'un parfum délicieux. Immortaliser ces vestiges. Immortaliser cet endroit. Immortaliser Mais ils sont tous délicieux, et on le sait, avant même de les avoir Pompéi. Alors on prend des photos, alternant les prises de vue, se mettant goûtés. Lequel choisir ? Finalement on se retrouve avec une boule banane, parfum qui nous successivement assis, à genoux, couché, debout. Ou on regarde avait d'abord laissés un peu rétifs, pourtant. On repense au rendez- longtemps quelque chose en particulier, pour que ça entre bien dans vous. On regarde à nouveau sa montre, "17 heures 53". Eh ! Il faut notre tête et qu'on l'oublie pas. Pompéi, un nom dont on va rêver pendant bien des nuits. se... Mais là, on oublie tout. C'est magique. La langue vient de lécher la boule banane. Rien n'existe plus. Le Soirée musicale rendez-vous n'existe plus. Les profs On était à l'hôtel le soir bonne ambiance tout le monde applaudissements merveilleuse ambiance n'existent plus. Le chauffeur de bus instruments de musique flamenco danse extase applaudissements chansons rires sourires photos n'existe plus. Même Rome n'existe vidéos flashs lui elle nous vous tu tout qui se mélange et on arrive plus a rien distinguer les corps qui plus. Il n'y a plus que cette langue qui vont quelque part sans qu'on sache exactement où des mélodies envoûtantes qui retentissent tout à vient de lécher cette boule banane. coup on ne sait où des corps en suspens des rires des bouches des mains photos flashs vidéos des rires des sourires à l'hôtel tout se mélange demain demain aujourd'hui aujourd'hui hier hier le passé le présent le futur la danse orientale les genoux les poitrines la sueur des mélodies qui retentissent Les Antiques célèbres encore des rires qui se rapprochent et qui s'éloignent des rires et des sourires extase allégresse joie Hadrien. Cicéron. Catilina. Caton. aveuglés sueur fatigue jamais exhibée sourires rires omoplates ventre dos genoux lèvres paupières Trajan. Auguste. Cinna. Sénèque. pieds tout ça qui se confond une salade de corps une salade de membres à l'hôtel le soir des mélodies Néron. Hadrien. Cicéron. Catilina. qui retentissent la musique la danse les applaudissements les sourires les rires les mélodies qui Caton. Trajan. Auguste. Cinna. retentissent la musique la danse les applaudissements la fatigue jamais exhibée les mélodies qui Sénèque. Néron. Hadrien. Cicéron. retentissent la musique la danse les applaudissements les corps qui semblent ne jamais pouvoir Catilina. Caton. Trajan. Auguste. s'arrêter les mélodies qui retentissent la musique la danse les applaudissements les corps qui bougent Cinna. Sénèque... Néron. et qui bougent encore les mélodies qui retentissent la musique la danse les applau... Tant de noms prononcés, chuchotés, - C'est fini !!!! Demain on se lève tôt ! dits, accompagnés de regards, de Et puis une voix qui arrête tout. Aucun rapport avec la Rome Antique c'est vrai, mais elle était rires, de sourires, de signes, de gestes, tant de noms significatifs, tant inoubliable cette soirée musicale. de noms représentatifs, tant de noms évocateurs, tant de noms d'antiques célèbres. 8 Vie du lycée Vue sur le forum romain Ce sont des cyprès. Ce sont des ruines en déréliction. Des espèces de temples, des élévations un peu plus imposantes à côté, et avec pas mal de vert ici ou là. Dans le ciel, du bleu et des rayons de soleil. Tout ça forme un tableau marquant, particulièrement représentatif de ce qui reste aujourd'hui de la Rome Antique. On imagine le tableau. Touches au pastel, cyprès finement dessinés qui se profilent, ciel peint avec quatre bleus différents, soleil subtilement représenté, ambiance matinale, soin apporté aux ruines, quelques traits en noir pour figurer des passants, des touristes, mais sans visages les touristes, ce ne sont pas eux qui attirent l'attention, c'est comme si en regardant devant nous, c'est comme si on ne les voyait pas, alors qu'ils sont devant nous et qu'on regarde devant nous, ah ! n'oublions pas un joli cadre en Touffe Touffe La Racaille bois pour mettre en valeur le tableau, ruines en gris-brun nuancé, tableau qui tient C'est venu spontanément. Il faisait beau, il faisait à la fois du pointillisme de Seurat, que de l'impressionnisme de Monet en passant chaud. On avait "Quartier libre". Le décor était par Kadinsky et Le Nain. absolument grandiose - Hadrien avait donc choisi un Un tableau qu'on aime instantanément. bon emplacement pour sa demeure. On était là, tout simplement. Il faisait beau, il faisait Les Thermes de Caracalla chaud. Et puis, on ne sait plus par quel mystérieux La guide est un peu devant nous, tâche de se faire comprendre par tout le monde concours de circonstances, c'est devenu un petit en adoptant un timbre de voix clair et en articulant le mieux qu'elle peut. Tout le film. Court-métrage d'action entre Bruce Lee et le groupe est là. Actif, car prenant des photos un peu partout. Second Testament. En deux épisodes. Tourné avec Les Thermes de Caracalla. un appareil photo. Des acteurs amateurs. Pas Les Thermes de Caracalla. d'ingénieur du son. Pas de directeur de la Les Thermes de Caracalla. photographie. Pas de costumes. Mais des décors Comme tous ces noms répétés, ressassés tout au long de notre voyage, "Les grandioses - Hadrien avait donc choisi un bon Thermes de Caracalla" entre dans notre tête et n'en sort pas. emplacement pour sa demeure. Des décors On regarde les grandes fortifications, on imagine les Romains et les Romaines en grandioses mais jamais vraiment mis en relief. Une train de se baigner, de se savonner, de se mettre des onguents, de se parfumer, mise en scène inexistante. Une direction d'acteurs et de se baigner encore une fois et une autre fois. On imagine les Romains encore plus inexistante. Une seule prise. Un gueulant parce que l'eau est très froide et gueulant parce que l'eau très chaude. On scénario lacunaire et chaotique. Des baffes que des les imagine.......................... baffes. Un titre ridicule. Et puis on continue notre chemin. Actifs, car prenant des photos un peu partout. Mais en tout cas, on s'était vraiment bien amusé. La louve Le trou dans le Panthéon - C'est un chef-d'oeuvre Une pièce On rentre. Par groupe. Il y a beaucoup de monde. Qui observe, marche, fait des croquis, incontournable du Capitole, regardez-là! prend des photos, prend des vidéos, philosopie, médite, observe, marche, fait des croquis, Alors on cherche sur le plan... La louve. prend des photos, des vidéos, médite, observe... Des gens. Des jeunes. Des vieux. Des On suit les chemins, regarde les flèches, hommes. Des femmes. Petits. Grands. Avec des lunettes. Sans lunettes. Sveltes. Obèses. prend compte des indications et des Qui observent, marchent, font des croquis, prennent des photos, prennent des vidéos, numéros. Tout à coup, on trouve. On y méditent, observent, marchent, font des croquis, prennent des vidéos, méditent, observent... va. On monte. On bifurque vers... Et on Alors, pris dans le mouvement, inexplicablement, on observe aussi. On regarde, on bifurque vers... Et puis voilà, tout à coup, marche, on médite, on prend des photos... (cercle vicieux). on est arrivé à bon port. - Alors il est comment, le Panthéon ? C'est un monument qui vaut la peine d'être vu, non ? - C'est elle là ? Alors il est comment ? - C'est elle ? Alors on fait notre Obélix et on dit : - Y a un trou. Ils sont fous ces Romains. - C'est vraiment elle ? - Qui, elle ? - La louve ? Succession de choses - Ouais bah c'est une louve quoi ? Succession de vues. Succession de monuments. Dans le bus Succession de détails. Succession d'odeurs. - Et là les deux petits... On essaye de dormir, avec ou sans coussin, en Succession de sensations. Succession de - Bah c'est Romulus quoi. se couchant sur l'épaule de son voisin ou pas. moments. Succession. Succession interminable. - Et Remus quoi. On ferme les yeux. Il faut qu'on digère tout ça. - C'est un symbole quoi. Parfois, on sait pas trop quoi penser, on est bouche Tout ça c'est-à-dire La glace inattendue, bée, on trouve pas les mots en scrutant - C'est la légende quoi. Pompéi, La vue sur le Forum Romain, Touffe - C'est mythique quoi. attentivement les reflets de la fontaine de Trévi, en Touffe la Racaille, La soirée musicale, La louve, se promenant sur les places Navona, en visitant - C'est la culture générale quoi. Les antiques célèbres, Le trou dans le Panthéon, - C'est une sculpture quoi. rapidement la basilique Saint-Pierre... Les Thermes de Caracalla, cette succession de - C'est de l'art quoi. Plus encore qu'un monument en particulier, c'est choses (je n’en ai cité que quelques-unes) qui surtout cette succession qui restera impérissable, - C'est le latin quoi. ont fait notre voyage à Rome. ce passage sans transition d'un endroit mémorable C'est Rome quoi. à un autre. Passage saisissant et superbement splendide. Matthias Turcaud, 2nde10 avec l’aide d’Elise Jost, 2nde10 9 Vie du lycée Nom: Lindecker Prénom: Jacques Profil : homme- environ 50 ans- environ 1.85 mètres- cheveux poivre et sel. Signe particulier: expressivité frappante. Profession: écrivain (auteur de Les Furtifs, de Tous Les Hommes et de La Chair de l’Ange). Dernière apparition: 28 janvier 2008 au lycée international des Pontonniers. But de l’apparition: redécouverte des cinq sens avec les jeunes victimes de 1L1. Acte d’accusation N°1 : A détourné des élèves du chemin tracé de l’Education Nationale. Acte d’accusation N°2 : A converti ces derniers de manière secrète et incidieuse aux métiers de la plume. Anamarija Bartek,1L1 Sarah Charpilloz, 1L1 10 Vie du lycée Quelques productions... Inspirées par la rencontre avec Jacques Lindecker Un texte faisant appel aux 5 sens... Impressions depuis le réveil : Ma langue patauge dans son écume pâteuse, j’ai comme un arrièregoût de poubelle. Je n’ai jamais mangé d’poubelle, mais je ne me suis pas encore brossé les dents. Je me lève, j’ai froid parce que je dors en slip. Maman est dans la salle de bains, elle est nue et se parfume de mon père. Juliette Steiner, 1L1 6h 25: « I wanna be your dog » des Stooges retentit. Mes yeux s’ouvrent puis se referment aussitôt. ..Je cherche à tâtons ma couette et me reglisse dessous. Une odeur de pain grillé envahit la maison. J’ai un drôle de goût dans la bouche. Je ne veux pas me lever… Nicolas Jousset, 1L1 Même consigne, mais avec « le vélo de Jean » : Jean m’a prêté son vélo. Jean c’est mon voisin, l’autre s’appelle Lucien, mais il n’a pas de vélo. C’est un vélo d’homme, j’ai du mal à monter dessus. La selle me rentre entre les fesses. Le guidon se souvient de ses mains moites, Jean transpire des mains, et me les rappelle par la même occasion. Je remets ma jupe en place, dans l’air il y a son shampooing. Si seulement je savais en faire, du vélo. Juliette Steiner, 1L1 Le vélo de Jean est pourri. Pourri, ben oui, ça arrive à des gens bien aussi. Quand il roule il fait un bruit de porte pas huilée, le genre des films d’horreur. Quand il passe dans la rue, on se croirait dans Massacre à la tronçonneuse. En plus d’être rouillé, il pue. C’est normal, il a passé une semaine dehors sous la flotte. Je soupçonne aussi son chien d’avoir marqué son territoire dessus. Si on passe la main sur le cadre, des croûtes de rouille et rarement de peinture partent. C’est sale. C’est ça, le vélo de Jean. On ne sait où il ll’a trouvé, et il veut le garder. Alors, forcément, tout le monde se fout de lui quand il promène son antiquité… Nicolas Jousset, 1L1 Un souvenir : Je presse ma bouche contre ses lèvres. Ainsi font, fond, fondent les marionnettes de mon enfance. Ma langue cherche à attraper le lapin, pour faire mes lacets. Tout de même, ce serait trop bête de faire un noeud. Je cligne des yeux. Les siens sont ouverts. Il a donc jamais appris. N’ouvre jamais les yeux quand tu embrasses, Jeanne est sérieuse. Il fait beau, c’est la récré d’mes douze ans. Il n’a jamais dû connaître Jeanne, lui. - Tu sens pas bon dans la bouche. Je souris. Pas lui. La prochaine fois, j’en prendrai un qui a de l’humour. Juliette Steiner, 1L1 Quand je suis monté pour la première fois de ma vie en hélicoptère, je me souviens d’un bruit, assourdissant. C’était le moteur, accompagné de bourrasques de vent dans la figure. J’avais un casque, j’ai voulu l’enlever et m’asseoir dessus, comme dans le film, mais l’accompagnateur m’en a dissuadé. La portière était grande ouverte, comme dans Apocalypse Now. Agrippé à la poignée, je fredonnais un air d’opéra de circonstance (La marche des Walkyries). A 300 mètres de hauteur, j’observais la campagne. Ca ressemblait à des legos. Mon chewing-gum à la chlorophylle n’ayant plus que le goût de plastique, je le jetai par la portière, en espérant qu’il tombe sur une tête, j’étais jeune et fou…ces choses-là m’amusaient… Nicolas Jousset, 1L1 « 3 mois que ça dure » Dispute. J’entends les cris dans la cuisine. Voilà, c’est reparti. Ça fait 3 mois que ça dure. Tous les soirs. Toute la nuit. Je me lève pour faire comme si j’allais aux toilettes. Veux seulement distinguer ce qu’ils disent. Ma sœur est déjà là. Au milieu du couloir. Perdue. Ça fait 3 mois que ça dure. Tous les soirs. Toute la nuit. Je sèche mes larmes humides sur mon pyjama où les petits lapins dansent sans se soucier de rien. Ses cheveux sentent la camomille que maman met dans l’eau du bain. On suce des bonbons que papa glisse dans nos poches. Toutes les deux. Assises dans le couloir. On pleure un peu. Toutes les deux. Perdues. On se dit que tout ira mieux demain. Mais ça fait 3 mois que ça dure. Tous les soirs. Toutes les nuits. Clémence Kelche, 1L1 Un lieu que vous « essorez » Au musée zoologique, un de ces lundis sans après-midi. Un de ces musées sans âge qui a pas bougé depuis mes 8 ans. Je m’arrête toujours devant le lion. A côté de lui, le crâne d’une antilope. C’est le petit écriteau qui me l’a dit. Je me suis toujours demandé pourquoi le lion avait eu droit à tout un corps et l’antilope juste à un crâne. Le lion mange l’antilope. Mais y a-t-il un crâne de fourmi à côté du tamarin ? Réflexion absurde, la même depuis mes 8 ans. Je m’arrête toujours devant le lion. Peut-être pour dompter - dompter, quel mot juste – mes peurs d’enfant, mais ai-je réellement envie de m’en départir de cette peur qui me ronge le ventre ? J’ai envie de la comprendre, cette peur irraisonnée qui me prend à la vue de ce lion pelé, aux yeux de verre disproportionnés. On a tout besoin d’angoisses, certains du saut à l’élastique, moi je vais voir le lion. Juliette Steiner, 1L1 « Dans le lit de ma mère quand la maison est pleine le soir de Noël » Ma mère qui décompte les heures avant de pouvoir s’endormir à mes côtés parce que « c’est comme quand tu étais une toute petite fille »… Ma mère qui fait semblant de dormir mais qui en vérité regarde si je respire bien la nuit, alors que je dors 364 jours sans qu’elle puisse vérifier si mon rythme cardiaque est constant. Ma mère qui veut faire dormir le chat avec nous parce que « sinon, la pauvre bête, elle dort toute seule dans le salon ». Ma mère qui ronfle le matin parce qu’elle a trop bu de champagne la veille et qui nie de fond en comble les faits au petit déjeuner. Ma mère qui le lendemain est morose parce que « dommage que ce ne soit qu’une fois par an, hein ? » Clémence Kelche, 1L1 11 Vie du lycée Smart Day, cuvée 2008 Des hôtes de marque au château A chaque lycée sa tradition. «Percent» pour les uns (nos amis fustelois pour ne citer qu’eux…), déguisement et farine en guise de confettis pour les autres, semaine à thèmes ou encore tenues «classes» comme chez nous. Chacun le fête à sa manière mais l’objectif reste le même: marquer le coup et démarrer un triste et sombre compte à rebours, nous séparant de quelque cent jours du fameux Baccalauréat… A Pontonniers, a donc eu lieu le mémorable « Smart Day » ! Le principe ? Eh bien, durant la journée du 4 mars, nous autres pauvres Terminaliens, mais aussi les Premières qui connaîtront les joies des premières épreuves, des Secondes compatissants et nos Prépas HEC qui se fondent ainsi dans le décor , venons en cours tirés à quatre épingles, en tailleurs, costumes, tallons aiguille et attachés case… Bref, le bahut de d’jeunes se métamorphose l’espace d’une journée - trop courte - en château où élèves et professeurs pourraient se confondre avec femmes et hommes d’affaires ou encore énarques ! Humm… avant de sabrer le champagne, il va pourtant falloir s’activer dans les révisions car il ne reste plus que… oui, oui, on a compris : CENT JOURS ! (enfin…cent jours au 4 mars…) En petit bonus, les photos de classe de la TS4 (à gauche) et de la TL2 accompagnée de son cher professeur principal, en costume et nœud papillon… Tressia Boukhors, TL2 12 Reportage La journée type d’un journaliste d’ARTE info : d’après mon stage à ARTE du 18 au 22 février 2008 ... S’il prépare le journal du soir (19h45) : (S’il prépare celui de midi il arrive vers 7h…) - 9h30 à 10h30 (en fonction du journaliste) : arrivée au bureau (grande pièce remplie de bureaux munis chacun d’un ordinateur, d’un téléphone, d’un écran de télévision, de cassettes…) Ceux qui arrivent vers 9h30 commencent déjà à s’informer sur les nouveaux sujets du jour pour pouvoir participer activement à la conférence de rédaction. - 10h45 : conférence de rédaction dans une autre salle en présence du réalisateur, du chef d’édition, du scripte, du présentateur, du rédacteur en chef, et de tous les journalistes… Durant cette conférence le rédacteur en chef expose le premier conducteur, qui est une feuille distribuée à tous et qui présente une liste du contenu du journal du soir. Tout ce qui le constituera est présent sur cette liste avec sa durée (en minutes) de cette manière : GENERIQUE DEBUT PLATEAU TITRES 1 OFF: TITRES 2 OFF: TITRES 3 OFF: FIN GENERIQUE DEBUT PLATEAU DESK 1 : (exemple : Allemagne : Que faire avec le Lichtenstein ?+ ITW Be […] FAX 1 Irak : (exemple : Attentat Bagdad + Australie retrait des troupes) FAX 2 … … PLATEAU pied / annonce prog suivant +OFF (exemple : Retour de Atlantis (~15h) ) PLATEAU GENERIQUE DE FIN Panneaux + musique CD FIN D’EMISSION 0 : 12 1 : 00 0 : 00 0 : 00 0 : 00 0 : 03 0 : 00 2 : 00 0 : 20 0 : 40 0 : 00 0 : 00 0 : 00 0 : 00 Donc le rédacteur en chef le lit et chacun fait ses commentaires, expose ses idées (de modifications ou autre) et choisit son sujet… Un DESK est un sujet normal qui dure environ 2 minutes, un FAX est un sujet dont on ne possède pas assez de matière (images…) pour le développer, ou que l’on veut aborder sans trop développer… Il dure 20 secondes et est généralement préparé par les pigistes (journalistes débutants). - 11h15 (environ) : préparation du sujet : chaque journaliste commence son travail, s’informe sur son sujet, recherche des documents visuels pour son sujet, etc.… Il s’informe dans la presse, par téléphone (s’il a besoin d’appeler un endroit précis pour des informations particulières (appeler le service contact presse de Matignon s’il a besoin d’informations sur un rapport d’une conférence de presse tenue par M. Fillon, par exemple…), mais surtout grâce aux agences de presse. En effet ARTE paie des abonnements annuels à des agences de presse comme Reuters ou l’AFP (Agence France Presse)… Il dispose sur son ordinateur d’un logiciel qui contient des informations privilégiées, il accède à des archives et surtout aux dernières dépêches (écrites par d’autres journalistes, sur place ou pas) qui arrivent en permanence pour apporter les nouvelles au fur et à mesure qu’elles se produisent… Il regarde aussi la télé, les infos sur différentes chaînes (Euronews, France2, Deutsche Welle (tous ceux qui travaillent à ARTE sont bilingues franco-allemands), etc.…) et peut déjà voir les images qui l’intéressent, comme l’interview d’un député par exemple. Les images arrivent de l’extérieur, au fur et à mesure, par le NODAL (nœud central) qui les transfère à la régie news à laquelle le journaliste s’adresse directement, par une ligne téléphonique interne, pour obtenir telle ou telle image, et la régie réciproquement le contacte si elle reçoit un fichier qui correspond à son sujet. C’est le travail des newscoord(inateurs) d’informer les journalistes sur les images qui pourraient les intéresser. Le journaliste (ou le pigiste) oriente donc sont sujet à partir des informations qu’il reçoit et en sélectionnant ses images. 13 Reportage - Aux alentours de midi: Il peut faire sa pause déjeuner n’importe quand, manger un sandwich, sortir ou aller à la cafétéria d’ARTE (qui est très bien !). Le journaliste organise librement son emploi du temps en prenant en compte que son sujet doit être bouclé pour la diffusion en directe à 19h45. Il est aussi préférable de ne pas attendre la dernière minute pour réaliser le montage et l’enregistrement (qui se fait en français et en allemand) car cela prend du temps et les monteurs seraient débordés ! - Après midi : Il continue ses recherches profitant des infos de midi pour compléter ses informations et éventuellement trouver de nouveaux supports illustratifs. Lorsqu’il a assez de matière, il commence à écrire, à nouveau en français et en allemand, ce qui va être dit lors de la diffusion des images. Il peut aussi faire traduire son texte par les traducteurs. Dans l’entreprise, toutes les informations peuvent être partagées simultanément via une base de données commune à tous les ordinateurs de l’entreprise. Cela permet donc de communiquer rapidement et efficacement entre maillons de la réalisation du journal (ou de n’importe quelle autre émission si on parle à l’échelle de l’entreprise). Le journaliste se rend ensuite dans une salle de montage pour réaliser concrètement son sujet avec un monteur. Il s’agit d’une petite pièce rectangulaire qui comporte le long d’un mur des tables munies d’un ordinateur pour le journaliste et d’une machine pour le monteur qui ressemble à un ordinateur avec un clavier spécial qui comporte des touches sans lettre mais avec des signes correspondant à des fonctions spéciales : ciseau, caméra, etc.… Pendant le montage il peut continuer à écrire les éléments de lancement de son sujet pour aider le présentateur, ses commentaires et éventuellement la retranscription des propos d’une personne interviewée pour permettre la traduction… (une interprète française qui double Angela Merkel par exemple). A côté de lui, le monteur regarde les documents choisis par le journaliste et remarque ceux qui sont exploitables en fonction de leur qualité, ceux qu’il faudrait retoucher… Ils choisissent ensemble les images, elle les coupe, les assemble, modifie la luminosité si besoin, etc.… Ils font des essais : le journaliste parle sur le montage pour vérifier si le temps de parole n’est ni trop long, ni trop court et surtout si les mots correspondent aux images pour éviter les incohérences du style : un gros plan sur un porc pour illustrer « Lors du salon de l’agriculture le président est venu saluer… » ! - En fin d’après-midi : Place aux enregistrements, entre deux salles de montage il y a une petite salle visible des deux autres, car avec de grandes vitres. Les interprètes français et allemands s’y relaient pour enregistrer, face à leur texte imprimé et au micro, leurs voix qui accompagnent les sujets. On peut les entendre dans les salles de montage et ils peuvent aussi communiquer avec elles grâce au casque et micro… Ainsi on peut leur faire des commentaires sur des mots à accentuer, un rythme à accélérer ou ralentir et parfois des formules à modifier en dernière minute… - 19h45: Le journal est diffusé en direct, orchestré par la régie. Les journalistes le suivent de leurs bureaux, sur leurs écrans de télé. Ce qui est amusant c’est que tous les journalistes allemands se retrouvent d’un côté de la salle pour écouter le journal en allemand autour d’une télé et de l’autre côté il en est de même pour les Français ! - 20h et des poussières… : Débriefing, la même équipe qu’à la conférence de rédaction du matin se retrouve et fait le point, le rédacteur en chef dit ce qu’il a bien aimé ou moins, ce qu’il a apprécié dans un des sujets pour que la critique soit constructive et que les journalistes avancent dans la même optique… Fin de la journée de travail. - 9h30 à 10h30 (en fonction du journaliste) : arrivée au bureau… Juliette Weller, 1L1 Source image: Arte. [En ligne]. Arte, 2008. [Consulté le 10 mars 2008.] Disponible à l’adresse : http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/ARTE-info/103288.html Télévision Karambolage : regardons nos voisins différemment Il y a quelques années, de nombreux téléspectateurs de chaque côté du Rhin découvraient une petite émission de dix minutes sur la chaîne franco-allemande Arte qui montraient des facettes typiques du quotidien des deux pays. Depuis, Karambolage est devenue une référence dans l’audiovisuel européen. Ses petits reportages savent en effet mêler humour, explication, découverte et universalité, autant par ses effets visuels – mélange d’images filmées et d’animation – que par ses commentaires – très instructifs. On peut passer ainsi de l’utilité d’un « Bierwärmer » allemand (qui sert à réchauffer les bières pour les personnes ayant l’estomac sensible), à la différence lexicale entre « le Soleil » et « die Sonne », sans oublier la devinette finale où l’on doit deviner, à l’aide d’un indice, si le plan filmé est en France ou en Allemagne. Assez vite déclinée en livres et en DVD, l’émission a sans doute séduit par sa simplicité et par ses sujets, pour faire découvrir quelques petits détails quotidiens de nos voisins, sans ne jamais manquer d’humour et même d’humanité. Karambolage rassemble un public toujours large le dimanche soir à 20 heures sur Arte. Enzo Dauphinot, 2nde8 14 Opinion Les bulletins ministériels Il l'a annoncé dans l'un de ses derniers « Sarko- shows », diffusés Le problème majeur réside donc dans ces chiffres à la fiabilité à partir de 20 heures sur toutes les chaines nationales ; c'est douteuse mais aussi dans la manière de considérer, de juger officiel et, chose rare avec lui, cela traite de politique : les certaines données qui ne reflètent pas les potentiels progrès que ministres seront dorénavant notés par le « Président de la telle ou telle réforme pourrait engendrer. République », tels des élèves auxquels l'on donne des appréciations, avec des remarques, des bons points, et, en Le président va donc émettre un jugement sur ceux qu'il a choisis prime, des superbes images à collectionner, à moins qu'ils ne : profitera-t-il du cadeau de Jacques Attali, acteur principal de la méritent que des sanctions disciplinaires et, qui sait, le renvoi dernière comédie à succès « Tout ou rien », consistant à définitif... supprimer certains ministères ? Peut-être. Jugée par certains comme novatrice et performante, cette idée, On imagine allègrement la suite : la rupture va, encore une fois, comme d'habitude avec ce cher Sarko ( il y a bien avoir lieu, le poste de Premier Ministre étant longtemps qu'il n'a pas eu droit à ce surnom qui définitivement supprimé car déjà occupé par pourtant lui va si bien), n'a pas laissé insensible, le Président, tout comme le ministère du “Les Hommes, chers certains opposants ( nom masculin au pluriel, qui Kärcher, (rupture, rupture !) c'est-à-dire ministres, valent plus a perdu beaucoup de son sens depuis le ministère de l'Intérieur ou encore quelques mois) la qualifiant d'inacceptable, et celui des affaires étrangères, car ce que des chiffres, sujet même d'injuste, puisque les éventuelles dont il serait préférable qui est étrange n'inspire que très peu erreurs ministérielles ne sont que les la confiance... quatre ministères en de rire pour ne pas en conséquences des fautes présidentielles, Alliotmoins, cela fait déjà beaucoup, mais pleurer de désarroi.” Marie and co n'étant que de simples individus ce n'est pas tout, Carla Bruni, dont le chargés d'appliquer le programme de Celui Qui A nouveau disque « Elysée - ChampsEté « Elu Pour Ca ». Elysées » est, selon certaines statistiques, Les ministres, donc, vont être jugés, notés, mais ce sont un succès énorme (avec des titres tels que : « J'ai surtout les critères de notation qui surprennent : Hortefeux sera troqué ma guitare contre le pouvoir », « 16ème arrondissement, apprécié selon le nombre d'immigrés en situation irrégulière je t'aime tellement... », « Un petit pantin et un grand expulsés (ayons, je vous prie, une pensée pour Jean-Marie Le mannequin »), occupant le poste de nouvelle ministre de la Pen... sans oublier sa fille), Christine Albanel selon le nombre de « Culture », Jérôme Kerviel étant nommé ministre de l'Economie personnes visitant les musées gratuits (dans « culture », il y a « - ou, mieux encore, Claire Chazal en tant que ministre des Relations Etat-Médias. ture »)... Messieurs, il va falloir faire du chiffre ! Du beau monde, donc, surtout si l'on supprime les ministères de Bienvenue dans un monde où l'Homme, dans ce qu'il a de plus l'Ecologie, de la Ville, du Travail, de la Justice et de l'Education noble, est équivalent à un vulgaire chiffre, à une donnée froide, Nationale, car, quoi qu'il en soit, le privé l'emportera sur le public, qui ne représente en rien un quelconque taux de satisfaction; il n'est donc pas nécessaire d'avoir recours à quelque réforme bienvenue chez Nicolas Sarkozy, avec yachts, girophares et faisant se lever d'indignation les professeurs, les fonctionnaires... lunettes de soleil en prime. (« Je refuse la fatalité »...). Les Hommes, chers ministres, valent plus que des chiffres, sujet dont il serait préférable de rire pour ne pas en pleurer de désarroi. Dans ce grand melting-pot du « n'importe-quoi », qui paraissait Ainsi, quand on constate, à l'aide d'un graphique et d'une courbe relativement crédible, comment ne pas parler de François pleine d'arrogance, que le nombre d'accidents de la route a Hollande et de son nouveau film, « Tu sais bien que les éléphants légèrement diminué, l'attitude à observer n'est pas de la fierté roses n'existent pas », de Cécilia Ciganer Albeniz- Martinface à un pourcentage (un pourcentage !), mais de Sarkozy- Attias, puis « re- Sarkozy » et re- Attias, dans le dernier l'incompréhension, car il faut voir au- delà des mathématiques : western « Pour mille ou deux mille euros de plus » ou encore de la mort n'est pas un sujet de réjouissance, mais un drame François Bayrou, dans une comédie musicale particulièrement personnel, atroce, violent ! En tant que personnes poignante rendant hommage à Daniel Balavoine, nous chantant consciencieuses refusant la fatalité, pensons d'abord aux avec ferveur un « Vivre ou survivre » dont il a le secret ; ils familles touchées par un deuil plutôt qu'à celles qui ont eu la pourraient, en tant que membres de « l'ouverture » absurde, faire partie du nouveau gouvernement : « c'est du sérieux » ? chance d'être épargnées ! Lucien Dethurens, 2nde 9 15 Opinion VS Depuis maintenant plusieurs années, chaque téléspectateur est confronté à un choix crucial un samedi soir du début du mois de décembre : TELETHON ou MISS FRANCE ? En effet, ces deux émissions - complètement différentes l’une de l’autre, inutile de le souligner - sont toujours programmées le même soir ! Alors longues jambes et bikinis ou fauteuils roulants et maladie - à chacun de faire son choix ! TELETHON - c’est quoi ? - c’est la contraction des mots télévision et marathon - c’est un programme télévisuel, qui en général dure plus de 24 heures en continu, et dont le but est de récolter des fonds pour une oeuvre cartative, et ce, chaque année depuis 1989 ! - ce sont des bénévoles dans le monde entier - c’est un numéro de téléphone : le 3637 - c’est environ 100 000 000 euros collectés chaque année en France - c’est une lutte collective contre les maladies génétiques ! TELETHON dans le monde ! Les Français ne sont pas les seuls à se mobiliser ! (nous sommes même plutôt tardifs par rapport aux autres pays !) En effet, le premier à lancer cette idée est Jerry Lewis, qui organisa le tout premier Téléthon en 1966 aux USA. Au Chili, le Téléthon est organisé depuis 1978, au Japon il a lieu chaque année depuis 1979. D’autres pays comme Israël, l’Italie, le Royaume-Uni, le Panama, le Pérou se mobilisent eux aussi ! Le Téléthon d’Australie peut être considéré comme celui ayant le plus grand succès : il réunit le plus d’argent par habitant au niveau mondial ! Sources : - Wikipedia. [en ligne] Wikipedia, 2008. [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil ; - Téléthon. [en ligne] Téléthon, 2008. [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http:// www.telethon.fr/ ; - Entrevue.fr. [en ligne] Entrevue, 2008. [consulté le 17 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http:// www.entrevue.fr/ ; - Actualité de stars. [en ligne] Actualité de stars, 2008. [consulté le 17 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http://www.actualite-de-stars.com/ Le Téléthon français du 7 et 8 décembre 2007 16 Opinion Les plus belles ? Où ? Quand ? Comment ? « Miss France » fut officiellement inventée en 1927 par Jean-Jules et Gustave Cousin. La première élection de Miss France eut lieu cette année-là et couronna Roberte Cusey, première Miss France. Des Miss Les mieux recyclées ? Une fois le mandat de Miss écoulé, de nombreuses portes s’ouvrent à ces demoiselles. Sophie Thalmann (1998), Rachel Legrain-Trapani (2007), Cindy Fabre (2005) sont devenues animatrices du petit écran ! au grand coeur ! En 2007, 12 anciennes miss France ont posé pour un calendrier, dont tous les bénéfices seront reversés à l’association ELA, parrainée par Zinedine Zidane. ELA aide les enfants atteints de leucodystrophies ou de maladies de la myéline. Mareva Galanter Miss France 1999 Miss Univers 1999 Sylvie Tellier (2002) est actuellement la directrice générale de la Société Miss France. Nous avons pu apercevoir Nathalie Marquay (1987), Mareva Elodie Gossuin (2001) est, quant à Galanter (1999) et Sonia Rolland elle, devenue conseillère (2000) dans plusieurs séries, régionale, elle a aussi goûté à la téléfilms et même sur grand téléréalité à la “Ferme célébrités” ! écran ! Sonia Rolland Miss France 2000 Finaliste Miss Univers 2000 Miss SCANDALE ? Notre petite Alsacienne, Laetitia Bléger, élue en 2004, n’a pas gardé son titre très longtemps. Pourquoi ? Ses photos de charme pour le magazine Playboy n’ont décidément pas plu à Geneviève de Fontenay ! Elodie Gossuin Miss France 2001 Miss Europe 2001 Cela a-t-il servi de leçon pour les générations futures ? Pas vraiment ! La jeune Réunionnaise de cette année, Valérie Bègue, a déjà fait couler beaucoup d’encre ! Tout a commencé par des photos jugées choquantes qui ont été publiées dans le magazine Entrevue. Quelques semaines plus tard, ce sont d’autres photos assez dénudées qui refont surface. Résultat : une miss qui ne pourra pas participer aux concours internationaux, mais qui garde en théorie son titre. Etonnant donc de la voir aux Victoires de la musique sans son écharpe officielle ! Geneviève lui aurait-elle définitivement retiré son titre ? Alexandra Rosenfeld Miss France 2006 Miss Europe 2006 Natalia Lora, TS4 17 Société Nouvelle Star : télé...réalité ? Episode 2 Nous nous précipitâmes à l'intérieur du palais car nous avions très froid. En moins de deux minutes les radiateurs étaient pris d'assaut par les candidats et même par quelques scripts et caméramen. Je me réchauffai avec soulagement mais mon bonheur fut court. On nous donna de nouveaux badges puis on nous annonça qu'il fallait que tout le monde, sans exception, retourne à l’extérieur car certaines présentations de candidats n'avaient pas été faites la veille. Nous n’étions qu'une cinquantaine et par souci d'authenticité, l'équipe de production insistait pour que tout le monde soit dehors et se mette dans la file d'attente. En effet, il ne fallait pas que le téléspectateur se rende compte de différences entre les interviews faites la veille et celles réalisées le jour même. Je tentais très vite de rentrer discrètement à l'intérieur du palais car j'avais trop froid pour rester dehors. L'agent de sécurité m'aperçut, je me disais que c'était une question de survie alors je lui faisais mon plus grand sourire. Il avait l'air de compatir et me laissa à deux reprises rentrer pour me réchauffer mais à chaque fois, une personne de la production me priait gentiment de retourner à l'extérieur. Cette mise en scène aura finalement duré une heure trente. Une heure trente après laquelle tout le monde était glacé. On nous dirigea dans une grande salle située au premier étage du palais. La pièce n'avait rien de luxueux. Au mur, beaucoup de logos « nouvelle star » étaient plaqués. Nous avions quelques bancs et chaises à notre disposition mais il n'y en avait pas assez pour tout le monde. Nous étions environ trente candidats et un autre groupe de trente candidats devait arriver en fin de matinée. Je m'installai directement près d'un radiateur pendant que d'autres échauffaient leur voix. Moise, la nounou des candidats de l'émission nous accueillit et nous expliqua le déroulement de la journée ainsi que quelques règles à respecter. Tout d'abord, chaque candidat devait se lever et imiter son départ pour le jury. Tous les autres candidats devaient l'applaudir pour l'encourager. Cet exercice, apparemment simple, s'était avéré plus que long prévu. Entre les candidats qui n'avaient pas compris que c'était pour du faux et ceux qui revenaient tout de suite, une heure passa très vite. Puis, Moise nous expliqua qu'un jeune homme viendrait chercher discrètement chaque candidat pour son passage devant le jury. Il nous annonça que nous serions filmés toute la journée et qu'une pause en milieu d'après-midi était prévue où nous n'aurions plus la présence des caméras. Puis, mauvaise surprise pour ceux qui s'étaient jetés sur la fontaine à eau, l'accès aux toilettes était strictement interdit excepté durant la pause. Aussi, il insista sur un point, nous devions absolument chanter les chansons décidées la veille par le responsable du casting que nous avions rencontré lors de la présélection, sous peine d'élimination. Enfin, Moise nous précisa qu’il y avait bien un ordre de passage des candidats qui avait été défini afin de mettre en valeur chaque candidat ! Bien évidemment, nous ne savions rien de cet ordre. Puis ce fut à la présentatrice de l’émission de faire son entrée. Au départ, je trouvais cela surprenant de la voir devant moi puis finalement cela n’avait rien d’exceptionnel. Après ces petits évènements, tout le monde reprit ses occupations. Des candidats répétèrent leurs chansons un peu partout dans la salle, pendant que d’autres jouaient de la guitare. D’autres encore n’avaient visiblement pas compris la différence entre hurler et chanter. Je repérais quand même des gens vraiment talentueux mais ils étaient plutôt discrets. Le stress commençait à complètement m’envahir. J’avais mal au dos, au ventre et j’avais l’impression que ma tête allait exploser. Je rencontrais quelques personnes très sympathiques pendant que les premiers candidats étaient appelés devant le jury. Ils ne reviendraient que trois quarts d’heures plus tard. A ce moment là, je ne comprenais pas pourquoi c’était si long. Une jeune fille avec qui j’avais discuté avant qu’elle soit appelée revint dans la salle. Elle n’avait pas été prise. Elle revenait malgré tout avec un petit sourire mais une fois assise, elle fondit en larmes. Elle m’expliqua que le jury avait été odieux avec elle, qu’ils s’étaient ouvertement moqués d’elle en lui disant « tu arrives et tu chantes comme un pantin désarticulé ». J’essayais tant bien que mal de la réconforter mais elle avait l’air désemparée. Puis les candidats s’enchaînaient, avant que le premier soit enfin pris. Guitare à la main, il portait une casquette avec une inscription « Rebel » ; le ton de la saison était donné. Pour lui, ce n’était pas facile de convaincre le jury, qui cette année était exigeant. Le deuxième groupe de candidats arriva vers 12h. Tout le monde semblait observer la « concurrence ». Je me suis sentie assez mal à l’aise et préférai me poser sur un banc un peu à l’écart des autres. Mon père me rassurait quand au milieu de notre discussion, nous constatâmes que nous étions filmés à notre insu, et qu’il y avait un micro perché au-dessus de nos têtes. Hé oui ! Il fallait constamment être vigilants dans nos gestes et paroles car les caméras n’étaient jamais loin. En milieu d’après-midi, il y eut la pause durant laquelle il n’y avait plus de caméras. Aussi, ce fut le moment où nous étions autorisés à aller aux toilettes mais nous devions être accompagnés. J’avais l’impression d’être de retour en maternelle lorsqu’on ne pouvait rien faire sans être accompagnés. La pause dura environ une heure puis les caméras revinrent et le stress remonta. A la fin de la pause, il devait être 16 heures et environ huit candidats étaient sélectionnés. Cela faisait très peu par rapport au nombre de candidats envoyés devant le jury. Je n’étais pas du tout optimiste quant à mon futur sort et je redoutais de plus en plus le moment où l’on allait venir me chercher. De plus, le jury semblait très dur et n’hésitait pas à tenir des propos francs et parfois blessants. Tous mes amis m’envoyaient des messages d’encouragements du lycée où j’aurais presque préféré me trouver. D’un autre côté, j’allais pouvoir être jugée par des professionnels et vivre une expérience unique. Il se faisait tard et je ne pouvais plus attendre. J’étais l’une des dernières du groupe de candidats arrivés le matin très tôt et beaucoup du deuxième groupe étaient déjà passés. Quelques personnes de la production faisaient des allers-retours dans la salle et quand certains me souriaient, j’essayais de savoir quand j’allais pouvoir passer mais ils restaient muets. Alors que j’essayais de trouver le sommeil, un jeune homme portant un casque vint très discrètement me glisser à l’oreille qu’il allait falloir y aller. J’avais plus ou moins réussi à être calme mais en deux secondes, le stress m’avait à nouveau envahie. Il marchait devant moi à vive allure et mon père et moi-même avions du mal à suivre la 18 Société cadence. Il nous laissa dans une sorte d’antichambre. Une jeune candidate était dans la salle avec sa mère. Comme moi, c’était son premier casting et elle allait passer juste avant moi devant le jury. Nous n’eûmes le temps de discuter qu’un court instant car on vint la chercher cinq minutes après mon arrivée. Je me retrouvais seule avec mon père qui me donnait ses derniers conseils. Je n’étais restée qu’environ dix minutes dans cette salle mais cela m’avait paru une éternité. Quand la porte s’ouvrit, mon père fut très vite pris à part sans même que je ne m’en aperçoive. Il allait suivre mon audition en direct sur un écran plasma. Le jury se trouvait comme dans un cube au milieu de l’immense salle du palais des fêtes. Je suivis les flèches blanches au sol pour enfin arriver devant le jury. J’avais l’impression que tout autour moi et que les quatre membres du jury n’étaient pas réels. Je n’étais pas très à l’aise et je sentais leurs yeux rivés sur moi. Chaque audition d’un candidat était menée par un des membres du jury. Pour ma part, c’était le rédacteur en chef d’un célèbre magazine de rock. Il me demanda mon prénom, mon âge et le titre que j’allais interpréter. Les premières notes sortirent de ma bouche : c’était parti. Je ressentais une réelle volonté de réussir et de donner mon maximum. Le jury souriait mais je ne savais pas quoi penser. Je finis ma première chanson sans avoir été interrompue. Puis, il eut un grand silence et enfin on me demanda un titre en français. Je sentais qu’il fallait que je fasse mes preuves. Je commençai doucement en essayant de miser sur l’interprétation et l’émotion. Je prenais sur moi en regardant chaque membre du jury et enfin je pris la décision de m’arrêter seule. En effet, je n’avais pas eu le temps de beaucoup travailler ma chanson en français (elle n’avait été décidée que la veille par le responsable du casting) et je redoutais un moment précis que je ne maîtrisais pas vraiment. La seule femme du jury prit la parole en premier. Elle me regarda longuement avant de me dire, sans rien ajouter que pour elle c’était oui. Puis, le deuxième juré m’annonça que pour lui c’était non. Il m’expliqua qu’il avait apprécié la deuxième chanson mais que pour lui j’étais trop jeune. J’étais sûre de repartir avec une majorité de non pourtant le troisième juré enchaîna avec un « très grand oui ». Il me fit de très jolis compliments qui m’encourageaient. Enfin, le dernier membre du jury m’accorda aussi un oui. Ce membre du jury était pour moi une légende vivante et je fus aussi très touchée par ses compliments. Ils m’annoncèrent que j’allais à Paris pour la suite des auditions ! Je reçus une feuille où était inscrit «candidat selectionné pour l’épreuve du théâtre». Un des membres du jury me dit juste avant que je ne parte, que je devais m’accrocher pour la suite. Je remerciai le jury et l’on me chuchota de suivre à nouveau les flèches blanches au sol pour la sortie. J’aperçus en quittant les lieux qu’il y avait comme des gradins (plongés dans l’obscurité) situés à gauche du jury où étaient quelques personnes importantes de la production. Je reconnus Moise. Au bas des escaliers, deux caméramen étaient chargés de recueuillir les réactions des candidats. Ils me questionnèrent sur mon audition et me demandèrent comment je me sentais. Je leur répondis que j’étais très contente mais j’étais complètement abasourdie et je n’arrivais pas encore à prendre du recul sur ce qu’il venait de se passer. Je pensais revenir directement dans la salle mais on me fit attendre derrière la porte car il fallait que les caméras soient prêtes pour le retour de chaque candidat. Enfin, on me laissa rentrer dans la salle. Je n’avais aucune idée du temps qu’avait duré mon audition car je me sentais dans un espace hors du temps, coupeé de la réalité. Mon père n’était pas au courant car l’écran s’était volontairement éteint au moment du verdict. Quand il m’aperçut rentrant dans la salle avec la feuille de qualification pour l’épreuve du théâtre, il avait l’air soulagé et content pour moi. Les caméramen nous filmaient et je ne tenais pas vraiment à afficher mes émotions. Très vite, une personne de la production me prit à part et m’expliqua que je devais faire une petite interview avec Moise. On me donna quinze minutes pour répondre par écrit à des questions originales sur ma personnalité comme « Quel objet aimerais-tu être ? » ou encore « Quelle est la pièce chez toi que tu préfères ? ». Ensuite, un jeune homme se présenta à moi comme le responsable de la rubrique « nouvelle star » sur le site internet de la chaîne. Il m’annonça que l’interview que j’allais faire avec Moise était destinée à se trouver sur le site internet de la chaîne et que chaque candidat selectionné pour l’épreuve du théâtre devait la faire. Je n’avais donc pas le choix. Il relut ma feuille et me demanda quelques détails sur certaines questions. Je sentais qu’il cherchait des réponses un peu « choc » mais je ne voulais pas dans mes réponses faire de la provocation afin d’être remarquée. L’interview avec Moise se passa très bien et dans la bonne humeur. Il ne me restait plus qu’à recevoir un petit briefing sur Paris. On m’expliqua le déroulement de l’épreuve et ce qu’il fallait prévoir. Entre temps, je croisai deux candidats très sympas qui m’annoncèrent qu’ils allaient aussi à Paris. Ma journée se finissait enfin et j’étais exténuée. Je dis au revoir à tous les candidats qui n’étaient pas encore passés mais aussi au vigile, sans qui j’aurais sûrement congelé devant le palais. Il était environ vingt heures trente quand mon père et moi sortîmes du palais. Dans la voiture, je me repassais le film de toute la journée. J’ avais hâte de rentrer afin de manger un bon repas chaud et de me reposer. Je commençais doucement à réaliser que j’allais à Paris ! La suite dans le prochain numero ! Sarah Charpilloz, 1L1 En parlant des facultés de l'être humain : " Vous dites ? Supporter les profs de philosophie ? Oui ça c'est une faculté ! " 19 Musique Just FEEL it ... FEEL est un groupe pop-rock polonais, qui a vu le jour en 2005 à Katowice. Il est composé de quatre hommes: Piort Kupicha – chanteur, compositeur, auteur des textes et guitariste, et ses trois musiciens: Michal Nowak à la basse, Lukasz Kozuch au clavier et Michal Opaliñski à la percussion. Le leader du groupe – Piotr – est loin d’être un débutant dans le domaine de la musique: en effet, il a déjà sorti deux albums en 2001 et en 2002 avec le groupe «Sami». Le grand public a découvert le groupe Feel en 2007, avec le single «Jest juz ciemno» (Il fait déjà sombre, ndlr), qui, très vite, est devenu un énorme succès. Le groupe a notamment remporté les deux récompenses du festival de Sopot (qui a lieu en Pologne chaque été): le prix du jury et le prix du public (une première dans l’histoire du festival)! Feel a sorti son premier album en octobre 2007 et a conquis le cœur de très nombreux fans en Pologne à la vitesse grand V. Et ce n’est probablement qu’un début … Le lendemain de mon arrivée à Varsovie, je vais au concert du groupe Feel. Une fois le show terminé, je demande à parler à l’agent du groupe et à ma (très) grande surprise : je décroche une interview pour le PONTOnews. Le jour suivant, dans la soirée, je me rends dans un des restos du centre ville, et je me retrouve en face de Piotr Kupicha ! Souriant, sympathique, au physique plus qu’agréable (qu’on se le dise – j’en connais plus d’une qui aimerait être à ma place !), il réussit à me mettre très vite à l’aise. Avant tout, merci beaucoup d’avoir accepté cette interview… temps libre. Qu’est-ce que la musique aujourd’hui, pour vous? Un métier ou toujours et encore une passion? J’imagine que votre emploi du temps est loin d’être vide! Piotr Kupicha : Mais il n’y a vraiment pas de quoi, ça me fait très P.K. : Je crois qu’on peut dire que pour le moment c’est encore une plaisir de pouvoir vous rencontrer. Et puis merci à vous d’être venue passion. Et heureusement ! Je crois que nous avons tous envie et nous voir de façon aussi spontanée, on a été agréablement surpris. nous espérons que ce côté « passion » ne disparaisse jamais D’habitude les gens sont timides et c’est bien dommage. Pour ce qui complètement, car c’est vraiment ça que nous aimons faire, c’est cet est de l’emploi du temps, c’est vrai que ces derniers mois nous amour de la musique qui nous donne envie d’avancer, de avons très peu de temps. (là, une serveuse arrive continuer ce métier. Et puis pour ce qui est des avec le dîner de Piotr) Vous m’excuserez, mais médias, c’est vrai que parfois on aurait envie de faire “C’est cet amour autre chose que de répondre toujours aux mêmes c’est mon premier repas de la journée (il était de la musique environ 19h). Eh oui, c’est ça la vie d’artiste ! questions et de sourire devant les objectifs des (rires) photographes, mais on ne va pas se cacher que qui nous donne sans les médias on peut dire adieu à plein de envie d’avancer, choses, ne serait-ce que les concerts. Et ce sont de continuer ce les médias qui nous ont fait connaître au grand A quoi ressemble votre quotidien public, ils sont à la base de tout ce qui nous arrive métier.” d’artiste? maintenant ! P.K. : C’est simple. Je me lève vers 8h, parfois je mange, parfois je n’ai pas le temps, je m’habille, je me brosse les dents… (rires) En réalité, chaque jour nous enchaînons plusieurs heures de répet’ avec le groupe, si nous sommes en déplacement Comment est né le groupe Feel? Comment vous êtes-vous dans une autre ville, ou comme maintenant dans la capitale, tu dois rencontrés? ajouter à cela de nombreuses interviews, des séances photos etc., P.K. : Comme pour beaucoup de choses dans la vie, le hasard a et puis si nous avons un concert le soir même, on se retrouve dans joué un rôle important. En plus nous sommes tous les quatre de la la salle pour les dernières mises au point deux à trois heures avant même région, donc nous ne sommes pas allés nous chercher à l’autre bout du monde. A vrai dire, quelques coups de fil ont suffi… le début du spectacle. Des séances photos, des concerts, des interviews – beaucoup de responsabilités liées au métier et peu de 20 Musique On vous qualifie très souvent de groupe pop-rock. Et vous, comment vous définissez-vous? P.K. : Je suis conscient d’écrire des chansons plutôt pop, je vais donc dire que notre album appartient au genre pop. Par contre, nous aimons tous les quatre le rock, c’est pourquoi lors des concerts, on ajoute beaucoup de basses, et on fait « plus de bruit » que ce qu’on entend sur l’album ! Et de cette façon, on devient un groupe rock sur scène ! A quand le prochain album? “Nous sommes déjà contents d’avoir réussi ce qu’on a entrepris pour le moment. Le reste viendra avec le temps.” P.K. : On y travaille très sérieusement, il devrait sortir en mai 2009. Malheureusement on ne vous connait pas du tout à l’étranger. Avez-vous des projets pour vous faire connaître au-delà des frontières de la Pologne? P.K. : C’est vrai qu’avoir des fans partout dans le monde ça fait rêver, mais on ne veut pas précipiter les choses. Pour l’heure, Quel genre de musique écoutez-vous? nous avons un concert de prévu le 27 mars P.K. : Personnellement j’écoute Coldplay, Bon Jovi, The 2008 à Chicago, pour les Polonais résidant làStereophonics… Comme dit, tout ce qui est « bruyant » me bas. Et pour la carrière internationale, tout est encore plaît bien ! à venir. Nous sommes déjà contents d’avoir réussi ce qu’on a entrepris pour le moment. Le reste viendra avec le temps. Quand on écoute votre premier album, on remarque très vite N’oublions pas qu’il ne s’agit que du premier album ! que le thème récurrent est l’amour. Pourquoi toujours revenir à cette thématique? Vous avez peut-être un message à faire passer à vos futurs P.K. : Vous savez, pour trouver de l’inspiration pour mes textes, ce fans en France? qui m’aide beaucoup c’est l’observation de ce qui se passe autour de moi. Et qu’est-ce que je vois ? De l’amour. C’est vraiment un sentiment omniprésent, et tout ce qui fait notre quotidien est plus ou moins régi par ce qu’on ressent. Alors il est presque impossible de ne pas en parler, de ne pas écrire sur ce sujet. Et puis c’est quelque chose de tellement commun à tout le monde, que je pense que chacun se retrouve dans nos textes, ou du moins ce dont on parle ne lui est pas étranger et complètement inconnu. P.K. : Je leur souhaite que la chance leur sourie comme elle nous a souri… Et je leur souhaite beaucoup de persévérance dans tous les défis qu’ils relèvent, car sans ça, on obtient rarement ce qu’on veut dans la vie. Je tenais une fois de plus à remercier Piotr Kupicha pour le temps qu’il a bien voulu me consacrer, pour sa bonne humeur et sa gentillesse! Si vous êtes curieux d’écouter Feel, faites un tour sur: http://www.feel.net.pl/ - leur site officiel (uniquement disponible en polonais), et si vous n’arrivez pas à trouver ce que vous cherchez, rendez-vous sur: http://www.lastfm.fr/music/Feel (en français) Piotr Kupicha au festival de Sopot 2007 Natalia Lora, TS4 Source des images : Wrzuta.pl. [En ligne]. O2.pl, 2006-2008. [Consulté le 7 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http://melodyann.wrzuta.pl/obraz/fPuZ8Qfsyb/feel_sopot_festival 21 Musique Le concert de Tokio Hotel à Strasbourg raconté par une fan (et fière de l'être…) Le 6 mars 2008, le phénomène Tokio Hotel a fait escale au nouveau Zénith Europe de Strasbourg. Récit d'une soirée inoubliable pour les 7 à 77 ans qui remplissaient la salle… Il est 18h30, lorsque je rentre dans le Zénith Europe de Strasbourg. Heureusement, j'ai pris une place assise. La fosse est déjà presque remplie. Ma sœur et moi montons dans la dernière rangée qui surplombe toute la salle. La vue est magnifique et, dans la semi-obscurité, les lueurs de milliers d’écrans de portables et d'appareils photos balisent la foule. Beaucoup d’enfants, parfois très jeunes, ont emmené leurs parents… La ola balaye plusieurs fois la salle, les fans scandent en chœur "TOKIO HOTEL" à maintes reprises. Vis chaque seconde! À 19h30, noir total. Tout à coup, le rideau s’affaisse, révélant une scène à plusieurs niveaux. L’intro de Ich brech' aus est saluée par les premiers cris stridents des groupies, moins hystériques que je ne le prévoyais. Bill, le leader à la coiffure extravagante, commence à chanter et le public, subitement calmé, reprend le refrain. Les fans sont emballé(e)s d’entrée et même moi, chez qui la flamme du début n’est plus aussi ardente, je ne peux m'empêcher de me lever et de brailler toute seule dans mon coin. Ben quoi ? Comme diraient les gars de Tokio Hotel : Leb' die Sekunde ! (Vis chaque seconde !) Les chansons s'enchaînent à un rythme plutôt rapide. « Bonjour Strasbourg ! », lance Bill à la foule avec un large sourire. Il n’a manifestement rien d’autre à nous dire, il préfère nous le chanter… Problème dans les aigus: Bill a mué Sur scène, les membres du groupe se démènent. Gustav est bien décidé à faire exploser sa batterie ce soir et Tom et Georg jouent de la guitare comme si leur vie en dépendait. Bill rencontre quelques difficultés avec certains titres du premier album. Horreur ! Depuis cette époque, il a mué et n'arrive plus à monter aussi aisément dans les aigus. Dans ces moments de frustration - Ich Bin Nich' Ich ou Rette Mich -, il laisse au public le soin de chanter la version originale pendant que lui entonne une deuxième voix plus grave. Déstabilisant au début pour ceux qui chantent avec, mais on s'y habitue et finalement on y prend même plaisir. Autre surprise qui en fait sourire plus d'un : pour Wo sind eure Hände ?, ce sont les deux guitaristes qui sont mobilisés pour le refrain. Les voix graves des deux jeunes musiciens, morts de rire dans leur délire, font contraste avec celle de Bill (restée quand même plutôt aiguë). Séquence acoustique Lorsque les dernières notes de Durch den Monsun se sont éteintes, les garçons quittent la scène. Ce premier départ précipité leur vaut les huées des fans qui évidemment en veulent encore. Quelques minutes plus tard, Tom revient et s'assoit sur une chaise. Il s’empare d’une guitare acoustique, les premières notes retentissent, la voix de Bill venant le rejoindre entame les paroles douces de Schwarz. Georg et Gustav les apparaissent après quelques secondes et la soirée tourne au concert acoustique : même les groupies se taisent. On sent que la fin approche. Tout le monde essaye de savourer ces ultimes instants avec les héros du jour. Le groupe conclut sur An deiner Seite (Ich bin da), qui véhicule une émotion très forte. Point final à cette magnifique soirée, qui restera longtemps gravée dans nos mémoires… Clara Burgard, 1S4 Photo : Clémentine Berlivet Jack Johnson / Sleep trough the static Jack Johnson le, surfeur – musicien, nous a délivré début février un album entièrement enregistré dans un studio 100% écolo (panneau solaires, énergies renouvelables … on ne dit pas si le café est labelé Max Havelaar ;-) ). Le résultat est un bon petit mélange de tous ses albums précédents néanmoins plus axé vers les chansons douces. Ainsi on vit une journée à la plage, de l’aurore avec « All at once » jusqu’au crépuscule avec « While we wait ». Bien sûr Jack Johnson nous offre quelques mélopées entraînantes et bien ficelées comme « Hope » et « If I had eyes » dont le refrain reste solidement ancré en tête toute la journée ! Lorsque un artiste se mobilise pour la planète sans faire d’économies sur la qualité de la musique on se jette sur l’occasion pour donner un coup de pouce à l’industrie du disque ! Mahalia Coujitou, 2nde10 22 Musique Bitches Brew (Miles Davis) Cet album est un des grands actes de transgression de la tradition jazz : une semence électrique, une souillure dans l' histoire du jazz qui en élargira les horizons, en changera le visage pour les années à venir, et imposera le principe de fusion comme principale voie d’évolution. Une rupture dans la douceur, profonde et féconde, aux antipodes de l’extrémisme du free jazz. Une révolution de velours. On connaît Bitches Brew avant de l’avoir saura passer de l’amplification à la saturation écouté. Cette pochette fameuse a fini par et imposer sa griffe au disque, au-delà du titre installer les plus folles suppositions quant à qui porte son nom, par un jeu tout en son contenu. Graphiquement l’œuvre est déjà convulsions, tantôt free tantôt funky. Ce funk une merveille et influencera les productions justement, prend source ici dans l’œuvre du fusion de la décennie. Un recto solaire et trompettiste et ne cessera de gagner du terrain torride, ciel électrique où convergent les sur les autres composantes de sa musique. énergies de la terre. Un verso nocturne et Bitches Brew illustre d’ailleurs bien ce qui cosmique, nuit secrète où s’accomplit différencia Davis de Coltrane dans les années l’inavouable, l’indicible. Jeu de miroir, de soixante. Il assouplissait et nourrissait le jazz négatif… et des femmes, partout, enlacées, tandis que l’autre le radicalisait et le décharnait. mélangées, prêtresses lubriques ou initiatrices obscures. Un simple coup d’œil sur le line up confirmera les premières intuitions : quatre Le jeu de Davis se fait plus frénétique même batteurs-percussionnistes crédités en plus de s’il refusera toujours de s’aventurer sur les Billy Cobham et d’Airto Moreira. Bitches Brew rivages free. Les improvisations sont pleines est une jungle percussive, un monument à la de drogues. Les traitements utilisés sur le titre gloire du rythme, une célébration du continent éponyme relèvent du psychédélisme et noir et de ses corps. Il retrouve l’Afrique de annoncent les wah-wah et les amplifications Sorcerer et des filles du Kilimanjaro qui s’était des productions suivantes. Bitches Brew est perdue sur In A Silent Way, plus chic, plus autant témoin qu’acteur d’une époque propice aux salons. On ne peut en parler sans effervescente. L'influence du rock est très évoquer son frère aîné. Tout les oppose en marquée et expliquera en partie son large vérité ; ordre et chaos, retenue et effusion, succès au-delà du cercle jazz. Il compte parmi esprit et corps, eau/air et terre/feu. Bitches les expériences rock (j’ai bien dit rock) les plus Brew est un rite vaudou, une possession, un excitantes du moment et appartient autant à nouveau tempo. Il n’accompagne plus le corps son histoire qu’à celle du jazz. Miles Davis mais l’habite. Il n’est plus un parcours liquide réinvente l’improvisation. Il attire ses et horizontal mais la verticalité d’une flamme musiciens dans un guet-apens, dans une nuit ardente, une aspiration vers le haut. La faussement improvisée, les laisse fabriquer la musique de Davis se fait délibérément matière vive, ne leur dévoile rien de sa corporelle et se libère de tellement de carcans stratégie géniale et leur demande de jouer, que la notion de jazz devient floue. Il n’y a ici jouer, encore et encore, comme s’il s’agissait de sessions ordinaires. Il plus rien de cool ou de swing, la transe remontra ensuite les est violente et animale, le groove bandes dont la roi. La répartition droite/gauche “Bitches Brew est une longueur et la des percussions crée un richesse balancement véloce, un jungle percussive, un suffiraient à déhanchement irrésistible monument à la gloire nourrir toute à faire danser les morts. du rythme, une une carrière. Les claviers en ébullition Couper, dynamitent toute mélodie. célébration du déplacer, Le désordre harmonique continent noir et de boucler ou règne si bien qu’il ne reste ses corps.” ôter pour plus que le rythme auquel se recréer en aval, raccrocher, dernier repère fiable, remodeler les à la fois ciment et essence de l’œuvre. structures, reconstituer des John McLaughin jouit d’une exposition qu’il n’avait pas sur In A Silent Way. Lui, l’ascète enchaînements et des élans qui n’ont jamais blanc, lâché au milieu de ce complot métissé, existé. Miles Davis s’illustre peu en musicien, encore moins en soliste, non que son jeu ne constitue pas un attrait en soi, mais c’est avant tout en chef d’orchestre et en stratège qu’il s’impose. Il pense une formule, il a la vision, cette vision qui habite Coleman lorsqu’il oppose deux quartets et fait naître le chaos, ou Coltrane qui ne s’accompagne plus que de Rashied Ali pour organiser un duel aveugle. Le génie directif de Davis consiste précisément à ne pas diriger. Il laisse ses musiciens libres, n’exerce aucun contrôle sur la matière qu’ils font jaillir, matière qu’il veut ardente et non domestiquée, et à laquelle il sait parfois ne pas prendre part. Il en favorise l’émergence, instaure une télépathie. Il crée les conditions, ce qui concrètement se résume à peu de choses ; quelques thèmes simples (celui de Bitches Brew n’utilise qu’une note), une feuille de route sommaire, un secret bien gardé, et des choix : les bons musiciens, au bon moment, au bon endroit. Bitches Brew ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Toute la période jazz-funk de Miles Davis vaut le détour et le double de 1970 en est moins la quintessence que la partie visible. Big Fun découle des mêmes sessions et se montrera aussi intense. On The Corner transposera cette fièvre féroce et clairement sexuelle au milieu urbain pour n’en garder que la sève funk. Les insatiables feront l’acquisition du coffret The Complete Bitches Brew Sessions qui propose plus de quatre heures de musique essentiellement issues des sessions qui nous intéressent ici. Grosses chaleurs en perspective. Mathieu Perez, 2nde1 Source : Fantastic. Miles Davis - Bitches Brew - 1969. In: Destination Rock. [En ligne] Rockint, 2008 [consulté le 12 février 200]. Disponible sur: http://www.destination-rock.com/rockint/incont/album-mdavis.html 23 Musique Can : Rock, Choucroute et Cosmique Un des groupes les plus complets du rock. Le parcours de ses musiciens offrit un éclectisme remarquable. Can savait aussi bien faire du rock que de l’électronique, improviser qu’écrire, passer de la musique industrielle à la world. Un groupe métissé, riche, principal détenteur germanique de ce trésor qu’on appelle le krautrock. S’il est un groupe qu’il me tient à cœur de couvrir dans les colonnes du Pontonews c’est bien Can. Le nom de ce combo allemand restera à tout jamais associé à l’idée d’avant-garde, et il trouve encore aujourd’hui une résonance toute particulière dans l’esprit de ceux que les musiques nouvelles intéressent. L’aile radicale du rock, c'est lui ; un groupe qui défriche et non qui imite, et il faudra chercher loin pour lui trouver un équivalent probant. Formé en 1969, le gang de Cologne mûrira longuement son style et ses objectifs, laissant ses collègues déblayer le terrain ou se fourvoyer dans les impasses les plus diverses. Le groupe sera très marqué par les idées d’extrême gauche et ne dissociera jamais sa pratique musicale d'une conscience politique. Cette volonté farouche de rester à l’écart du système le contraindra à l’anonymat total auprès du grand public. Can consacrera ses travaux à repousser les limites du rock, et son œuvre se situera au confluent de trois courants : le jazz, la musique psychédélique et l’improvisation. Un formidable laboratoire où l’héritage du psychédélisme britannique sera nourri d’instrumentations et d’harmonies free jazz propres à Miles Davis ou John Coltrane, pour finalement déboucher sur une musique instrumentale hybride, souvent qualifiée de Krautrock ("rock choucroute"). Dans cet article je voudrais surtout insister sur trois grands albums formant une trilogie: Tago Mago (1971), Ege Bamyasi (1972) et Future Days (1973). Commençons par Tago Mago! Cet album s’inscrit dans la tradition des disques extrêmes qui sortirent en nombre anormalement élevé au cours de la période bénie 1968/71 (Third de Soft Machine, Ummagumma de Pink Floyd, Yéti d' Amon Düül II). L’album est double (on s’en serait douté) et exploite à merveille cette dualité. Un premier volume rock et un second électro-bruitiste. Le premier met la touche finale au rock tribal et répétitif initié sur les premiers essais du groupe. Trois morceaux enchaînés sur la face 1, véritables joyaux de musique hypnotique, et sur la face 2, la pièce marathon du groupe Halleluhwah. Le second volume, s’il s’achève par le titre le plus serein du disque Bring me a coffee of tea, est dominé par deux longues plages hors norme où la folie furieuse de Can éclate enfin, libérée de toutes contraintes structurelle, rythmique et mélodique. Aumgn, cérémonie païenne, véritable mur de sons abrasifs entrecoupé de frottements 24 rugueux et d’incantations possédées. La grand-messe s’achève dans un concassage de toms, comme si Can ne pouvait plus longtemps retenir sa nature et son goût pour la pulsion binaire. Pekin O enfin, ou comment inventer le rock psychiatrique en onze minutes. Articulée autour d’une boîte à rythmes dont les tempos s’emballent au rythme des cris de démence de Damo Suzuki, cette dernière coulée de lave éprouvera définitivement la résistance de l’auditeur. Ce disque est un voyage initiatique aux substances hallucinogènes ou à un quelconque rite païen, l’ambiguïté est d’ailleurs intelligemment entretenue. Sa première partie commence en douceur pour prendre l’auditeur dans ses filets puis, à force de montées en puissance successives, de paliers judicieusement espacés, sape progressivement les neurones de celui-ci afin de le préparer au grand trip que constitue la seconde partie, et là, un conseil, équipez-vous d’un scaphandre avant de sauter car ce qui se trouve tout en bas peut laisser des séquelles irréversibles. Un véritable dépucelage des tympans loin d'être en douceur. Trentesept ans d’âge et toujours déconseillé aux oreilles sensibles. Le chef d’œuvre de Can. L'album suivant, Ege Bamyasi, est souvent présenté comme une suite simplifiée de Tago Mago, et ma foi, cette assertion est tellement juste que je la reprends sans honte à mon compte. Le double album de 1971 fut si riche qu’il fallut un disque entier pour le prolonger, mais ne nous y trompons pas, s’il se nourrit des trouvailles de son aîné, Ege Bamyasi ne se résume pas à une simple copie condensée. Les expérimentations sont allégées et sont ramenées à des proportions plus humaines. Elles perdent en intensité ce qu’elles gagnent en épaisseur, et le son y trouve une profondeur nouvelle. En compactant ses titres, Can s’oblige à intégrer ses délires bruitistes à ses chansons et ne dissocie plus ces deux pôles dans sa musique. On peut ainsi entendre une pièce hybride comme Soup qui, après cinq minutes de bons et loyaux services rock (riffs de plomb à l’appui), glisse soudainement dans une seconde partie électronique et improvisée digne d’un Pekin O. Le rythme possède désormais une sensualité évidente, un "groove germanique" dont Can est le meilleur ambassadeur, ses confrères d’outre-Rhin privilégiant les climats planants et vaporeux (Amon Düül II) voire robotiques (Kraftwerk). Cet opus dévoile un peu mieux Musique la stratégie à long terme du gang de Cologne. Le groupe semble évoluer par paliers : un album expérimente, défriche et ouvre de nouveaux horizons, et l’album suivant approfondit la voie ainsi tracée, l’exploite et la finalise par un travail souvent plus accessible. Une autre caractéristique apparaît enfin et se confirmera par la suite. Le groupe élargit son champ d’action et diversifie ses compétences à mesure qu’il avance. A l’inverse de la plupart des groupes, dont le cheminement naturel consiste à se chercher un style propre autour duquel ils se focalisent, Can ne semble jamais tendre vers une voie précise et prend un malin plaisir à brouiller les références stylistiques, disque après disque. Cet éparpillement conduira certains observateurs à ne plus savoir vraiment dans quelle mouvance musicale situer le groupe. Ce disque reste le plus connu du groupe (enfin quand je dis "connu"...) et vaut pour son équilibre parfait entre titres pop et recherches. Il propose un aperçu fidèle du style Can sans avoir recours à des procédés trop extrêmes. La carte de visite de Can, idéal pour se forger une première impression, mais insuffisant pour évaluer les capacités réelles du groupe. Enfin la trilogie germanique se clôt en 1973 sur Future Days, l'album qui assoit et célèbre la musique de Can. A l’écoute de Future Days, un fait apparaît néanmoins évident. Si la nature même de la musique reste inchangée, le son lui, a fait l’objet d’un bouleversement. Can propose désormais des couleurs subtiles, pastelles et glacées, des ambiances raffinées et nocturnes, troubles et diffuses. L’album le plus planant et le plus éthéré du groupe qui s’approche d’une certaine esthétique britannique, finalement pas très éloignée du Pink Floyd de Meddle ou Atom Heart Mother. Basse ondulée, voix à peine esquissée, claviers Farfisa et guitare fuzz déployées en nappes donnent aux "jours futurs" des allures de contes aériens. Pour certains, la musique "ambient" prend naissance sur ce disque, mais l’omniprésence du rythme garde indiscutablement le contact avec le rock de Tago Mago. Vous l’aurez compris, Future Days est un moment fort dans la discographie de Can, et qui par la douceur qu’il véhicule, est beaucoup plus attachant que ses violents prédécesseurs. On peut néanmoins regretter qu’une entreprise aussi ambitieuse pâtisse d’une technologie rudimentaire qui, si elle faisait partie intégrante du mode opératoire autrefois, commence à devenir, à mesure que la musique s’enrichit en sonorités et en détails, un réel handicap. Beaucoup considèrent Future Days comme l’autre chef d’œuvre de Can. Si ce disque est effectivement une nouvelle pièce maîtresse du gang de Cologne, elle ne peut cependant pas rivaliser à mon humble avis avec Tago Mago, car au-delà de son indiscutable beauté plastique, cet album plus que parfait n’a pas la fulgurance ni la folie de son prestigieux aîné. Néanmoins, tout comme Tago Mago et Ege Bamyasi, il illustre à merveille la richesse de ce groupe unique. St Graal de l'avant-gardisme ou goutte d’eau dans l’océan rock, selon ce qu’on attend de la musique… un monde à part, dans tous les cas. Mathieu Perez, 2nde1 Illustration : Camille Fuchs, 2nde6 Brit touch ! Nous vous en avions déjà parlé, Does it offend you, yeah?, duo électro britannique se démarque dans le milieu électronique depuis déjà deux ans. Ca y est, leur album est en prévente sur leur site internet. L’occasion pour nous de revenir d’un peu plus près sur ces deux zigotos qui se veulent les nouveaux Daft Punk et il y a de quoi... (et vlan! prends ça Justice..) Nouveau message dans ma boîte electronique. C’est la newsletter de la formation électro british Does it offend you, yeah? Au premier abord on se dit qu’avec un nom comme ça, on va vite l’oublier.. Et leur musique avec. Détrompez-vous car ce n’est rien de moins que EMI qui est venu faire de l’oeil à ces deux jeunes hommes de même pas 25 ans. Un contrat dans la poche, le duo a déjà parcouru toute la planète, remplissant les salles, tags sur Youtube à l’appui. C’est bien beau de faire le tour du monde, mais l’album ? Eh bien, l’album est enfin en prévente et à l’heure où j’écris cet article, son nom ne figure pas encore sur le site du groupe, mais il y a de quoi s’attendre au pire. Côté musique, qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? De l’électro mi-lego mi-bonhommesbleus de Daft Punk. Et c’est vrai qu’il est aisé de s’y tromper, car DIOYY a été nettement influencé par les français de Daft Punk... Mais DIOYY les a actualisés. Plus rock, plus fluo, plus biscornu, plus 00’s, impossible de se tenir tranquillement sur une chaise à l’écoute de titres-phares comme Weird Science, un must dans votre playlist Itunes. DIOYY, au minimum quatre minutes par titre c’est aussi des titres comme Doomed Now, plus mélodique, abus de vocodeur, vous condamne littéralement à bouger la tête dans le tram. Musique intemporelle, elle échappe à tous les courants de mode qui oppressent le monde musical de ces dernières années. We are rockstars pourrait l’espace d’un instant s’apparenter au type de musique qu’écoutait votre grand(e) frère/soeur dans les 90’s. Ambiance rave qui disparaît rapidement et s’impose à vos yeux alors tout le travail musical évident qui se cache derrière ce titre. Difficile de leur trouver des défauts dis donc. Mais après grande cogitation je ne pourrais citer que deux points négatifs sur DIOYY : -Les Daft Punk ne vont pas être contents, Pedro Winter, ancien manager des Daft ( et a.k.a Busy P qui, pour l’anecdote crie sur tous les toits que Justice a une chance de ne pas couler à la sortie de leur deuxième album) encore moins, et les chauvins protecteurs de la French Touch vont les détester. -Les statistiques qui étudient l’influence de l’Ipod sur la vitesse de marche des usagers de celui-ci vont après la sortie de l’album de DIOYY, littéralement provoquer une syncope au bureau des statistiques d’Apple... Christelle Gleitz, TL2 25 Musique Quand Strasbourg accueille les "champignons tueurs"... Vorsicht Vergiftungsgefahr ! 5 février 2008. 15h50. Un gros bus gris est garé devant la Laiterie. C'est le bus du groupe de rock allemand Killerpilze. Les trois jeunes allemands que nous avions déjà présentés dans un précédent numéro du Pontonews sont en effet venu dans la capitale européenne pour un concert inoubliable. Mais, avant, j'ai eu le privilège de les rencontrer en personne. Pour une interview plein d'humour et de bonne humeur... 5. Februar 2008, 15.50 Uhr. Vor der Straßburger Laiterie steht ein großer grauer Bus. Es ist der Tour-Bus der deutschen Rockband Killerpilze. Die drei Jungs, die wir schon in einer vorigen Ausgabe des Pontonews vorgestellt hatten, sind nach qualvollen Wartemonaten für die Straßburger Fans endlich in die europäische Hauptstadt gekommen. Das Konzert, das sie am Abend geben, wird unvergesslich bleiben. Doch zuvor hatte ich das Privileg, sie persönlich zu treffen. Gut gelaunt beantworteten sie meine Fragen... Pontonews : Comment tout a-t-il commencé ? Mäx : Nous nous sommes retrouvés pour la première fois dans la salle de répétition il y a 5 ans. Fabi est le frère de Jo et Jo et moi, on se connaît par l'école. Et c'est aussi là que nous avons commencé à jouer de nos instruments et à écrire des chansons. On jouait aussi beaucoup en live. Nos parents nous trimballaient toujours à travers la région. C'était super à l'époque. Trois ans plus tard, un type de la maison de disques Universal est venu, a écouté notre musique et l'a trouvée pas mal. Et après on a signé le contrat. Depuis, on se produit partout en Europe et on apprend et on s'amuse beaucoup, on fait beaucoup de concerts. la ville la plus proche d'Allemagne et je crois qu'il y aura donc sûrement quelques fans allemands ce soir. Mais nous, on le voit comme un concert pour la France, parce que c'est clair que c'est en France et que la plupart des fans seront français. On est juste heureux de pouvoir faire ce concert. Ihr schreibt eure Texte und Musik selbst. Mäx : Komplett! Und wir sind sehr Ihr seid jetzt auch viel in Frankreich unterwegs. Was ist so stolz drauf! (Lachen) besonders an Frankreich? Jo : Wir freuen uns sehr, dass wir jetzt auch in Frankreich großen Pourquoi avez-vous choisi de chanter en allemand ? Erfolg haben. Wir sind letztes Jahr im Mai zum ersten Mal Mäx : Parce que c'est notre langue maternelle et in Paris gewesen. Und von da an haben wir uns in parce que c'est la langue dans laquelle on dieses Land verliebt. Die Fans bringen uns viel “On est pas comme peut s'exprimer le plus facilement. On écrit Liebe entgegen und wir haben immer tolle nos expériences personnelles, sur ce les autres. On a notre sur Konzerte hier. Es macht einfach wahnsinnig viel que nous vivons, chaque jour, sur la propre style, on fait Spaß hier zu sein! Und wir freuen uns jedes Mal, jeunesse, sur tout ce qui nous wenn wir wieder herkommen. intéresse. Et ça, nous pouvons notre propre truc et Mäx : Beim ersten Mal haben wir in der "Boule l'exprimer le mieux en allemand, parce on privilégie le Noire" in Paris gespielt, haben wir in dort in der que c'est notre langue maternelle. C'est französischen Hauptstadt schon drei Konzerte contact avec les fans.” ce qui marche le mieux, ce qui est le plus geben. authentique. Jo : Ja, es ist echt toll! Unser französischer Fanclub Jo : Entretemps, on a aussi sorti une chanson hatte letztes Jahr um diese Zeit 300 Mitglieder und jetzt sind en français : "Un premier matin". Bien sûr, ça plait es 7200. Es ist schon extrem in die Höhe gegangen und es freut uns beaucoup aux fans français parce qu'ils peuvent chanter avec. En natürlich wahnsinnig. même temps, j'ai entendu dire que les fans français apprennent Fabi: Ich denke, das Besondere ist auch, dass es eigentlich die Fans aussi à nouveau beaucoup l'allemand, parce que c'est revenu à la waren, die uns nach Frankreich geholt haben. Sie haben die mode. On se voit un peu comme des ambassadeurs de la culture et Plattenfirma angeschrieben, die Radiosender, die Zeitschriften und ça nous rend fiers de savoir que les gens apprennent l'allemand so. Da ist die Plattenfirma auf Frankreich aufmerksam geworden pour nous comprendre et nos concerts. und deshalb dürfen wir jetzt zum Beispiel hier in Straßburg ein Mäx : Oui ! Konzert geben. Jo : C'est vraiment sympa. Mais dès le début nous avons logiquement fait le choix de l'allemand. À l'époque on ne parlait pas Et Strasbourg... Vous faites un concert ici parce que c'est encore bien anglais. Mais on ne sait pas encore comment ça va tellement près de l'Allemagne ? Ou attendez-vous un public évoluer. Dans tous les cas on va toujours écrire des textes essentiellement français ? allemands et faire de la musique en allemand. Mais on n'exclut pas Jo : Uuuhm. Nous sommes ici pour la première fois. On était à l'idée d'un autre titre en français ou d'une chanson en anglais. On ne Fribourg en décembre. Je crois que c'est près d'ici. Strasbourg est veut rien s'interdire dans ce domaine. 26 Musique Es gibt jetzt viele deutsche Gruppen, die in Frankreich Erfolg Le petit clip vidéo pour la chanson Ich will Gerechtigkeit haben. Wie steht ihr dazu? exprime votre solidarité avec l'Afrique. Est-ce que c'est très Jo : Ich glaube, dass wir uns herausheben, weil wir eine spezielle important pour vous ? Band sind. Wir sind nicht wie die anderen. Wir haben unseren Jo : C'est dans tous les cas, quelque chose de très important pour eigenen Stil, wir machen unser eigenes Ding und pflegen den nous. Nous avons eu l'occasion, en décembre 2006, d'aller pour Kontakt zu den Fans sehr stark. Der ist uns extrem wichtig la première fois en Ethiopie, parce que nous aidons à und wir nehmen uns oft Zeit dafür. Wir stecken einfach construire une école là-bas. Ou plutôt, nous essayons ganz viel Herzblut da rein und früher oder später de motiver les fans à faire des actions, pour réunir “Les fans n'ont de l'argent. Et entretemps nous avons réussi à wird sich das durchsetzen. Es gibt natürlich viele Bands und jede Band hat auch ihren berechtigten pas à s'inquiéter, collecter 225 000 € grâce à nos fans, qui ont Platz und jede Band hat auch ihre Fans, weil sie organisé des concerts caritatifs ou des ventes de on se prendra gute Musik macht. Aber ich glaube, die Killerpilze gâteaux dans leurs écoles. C'est vraiment dingue sind trotzdem immer etwas Spezielles und etwas toujours le temps parce que personne ne s'attendait à autant pour eux.” Eigenes und das kommt bei den Fans auch gut an. d'argent ! Et maintenant, fin février, on retourne enfin en Ethiopie pour visiter l'école et on est super Qu'est-ce qui vous plait le plus dans le succès ? contents. On espère qu'on pourra continuer cette action Tous les trois: Uuuuuuuuuuuuuhm... en France aussi. Jo : Faire des concerts, jouer en live, rencontrer des fans, donner Mäx : On aimerait bien continuer. On verra si on pourra peut-être des autographes ou rendre des gens heureux. construire une autre école en Ethiopie grâce aux fans français. Ça Fabi : Oui, être en tournée. Que nous avons le droit de voyager dans serait vraiment super cool ! un bus tellement joli. Et nous venons chaque jour dans une autre Jo : On va rapporter plein de photos et de vidéos de notre voyage ville et à chaque fois, il y a des pour que les fans voient à quoi a servi l'argent. gens qui nous attendent. C'est vraiment fou. Mit dem ganzen Erfolg, den ihr jetzt habt, denkt ihr schon an die Mäx : Et ces derniers temps, nächste CD? nous avons eu la chance de Jo : Natürlich denken wir schon an die nächste CD. Man muss visiter beaucoup de pays et de immer an die nächste CD denken ! Im Moment sind wir noch viel auf découvrir différentes cultures. Tour und werden auch noch bis in den Sommer spielen, also viele Jo : Entretemps on a des fans Konzerte geben - und auch Open-Airs hoffentlich. Wir werden à travers toute l'Europe, aussi bestimmt auch nochmal nach Frankreich zurückkommen dieses par internet, et tous nous Jahr. Aber wir schreiben natürlich nebenbei in der Bandprobe oder écrivent ! beim Soundcheck auch manchmal neue Lieder. Wir hoffen, dass wir Mäx : C'est quand même dieses Jahr noch ins Studio gehen aber eine neue Platte kommt auf exceptionnel. C'est vraiment jeden Fall nicht vor 2009 raus. super sympa. Jo : Ça nous réjouit beaucoup et on espère que ça va continuer comme ça et que nous allons gagner encore plus de fans et que nous allons aussi en rencontrer plus. Und habt ihr nicht Angst, dass ihr, wenn ihr zu viele Fans habt, nicht jedem antworten könnt? Jo : Nee, also ich glaube, diese Angst gibt es eher auf Seiten der Fans. Aber wer uns kennt, weiß, dass wir wirklich versuchen, nach jedem Konzert Autogramme zu geben. Oder auch bei MySpace, wo wir selbst angemeldet sind, dass wir dann wichtige Fragen beantworten. Das werden wir uns auf jeden Fall beibehalten, denn der Fankontakt ist uns das Wichtigste überhaupt. Das sind die Leute, die uns den ganzen Erfolg gebracht haben und dafür sind wir ihnen dankbar und das wollen wir auch so zurückgeben. Die Fans brauchen da keine Angst zu haben, wir werden uns immer Zeit dafür nehmen. Merci à Jocelyne Guichon sans qui rien n'aurait été possible et un grand merci à Mäx, Jo et Fabi pour leur gentillesse exceptionnelle... Danke an Jocelyne Guichon, ohne die das Interview nie stattgefunden hätte, und tausend Dank an Mäx, Jo und Fabi für die tollen 20 Minuten, die wir zusammen verbracht haben. Clara Burgard, 1S4 27 Cinéma Klapisch a réussi à déjouer les écueils et les clichés habituels et signe un film choral d'une grande force émotionnelle: son Paris a de quoi nous toucher véritablement au coeur. Paris Le synopsis, ou plutôt le point de départ du scénario, est déjà très beau : un homme, Pierre, (interprété par Romain Duris, un acteur de prédilection du réalisateur), incapable de profiter Réalisation : Cédric Klapisch lui-même pleinement de la vie, observe, du haut de sa terrasse, comment les autres vivent. Durée : 2h10 Ces "autres" ne sont pas moins que quelques-uns des plus grands acteurs français, Binoche, Sortie en France : 20 février 2008 Luchini, Dupontel, Viard... Mais ces formidables comédiens ne se reposent pas simplement sur leur statut de comédiens célèbres et réputés en livrant tous de magnifiques prestations: Binoche, qui incarne la soeur de Pierre, se révèle bouleversante et très émouvante, Luchini en professeur volubile qui tombe amoureux d'une jeune étudiante très drôle, Dupontel sobre et efficace, Viard délicieuse en boulangère aux idées un peu radicales. Klapisch a aussi utilisé ou réutilisé à merveille tous les codes du film choral : échos, personnages qui se croisent, se dévient, s'effleurent et s'esquivent, changements incessants de points de vus (ce qui fait qu'on s'attache à tous les personnages présents), et ainsi de suite... Loin de l'humour caustique de Un air de famille, Paris est un des meilleurs films choraux français de ces dernières années, où Klaspisch témoigne de son amour communicatif pour Paris, mais surtout pour la vie. A voir. Matthias Turcaud, 2nde10 Source de l'image: Paris. In : Commeaucinema [En ligne] Commeaucinéma, 2008. (Consulté le 24 février 2008). Disponible sur l'adresse: www.commeaucinema.com/ Ludo ist Journalist und arbeitet für die Boulevardzeitung Keinohrhasen BLATT. Als er erfährt, dass Vladimir Kitschko Yvonne Catterfield einen Heiratsantrag machen will, versucht er mit allen Trick, davon Réalisation : Til Schweiger Fotos zu bekommen. Doch er stürzt durch ein Glasdach mitten in die Durée : 1h54 illustere Gesellschaft. Ein Gericht verurteilt ihn zu 300 Stunden Sortie en Allemagne : sozialer Arbeit in einem Kinderheim. Die Leiterin des Heims kennt 20 décembre 2007 ihn aus der Schulzeit und hat noch eine Rechnung mit ihm offen. Sie macht ihm das Leben zur Hölle. Da er jedoch nicht ins Gefängnis will, hat er keine andere Wahl als sich ihr zu fügen. Im Laufe der Zeit entwickelt sich zwi schen dem Frauenheld Ludo und der in Liebesdingen eher erfolglosen Anna eine ehrliche und starke Liebe. Doch bis es zum Happy End kommt, haben sie erst noch einige Hindernisse zu überwinden. Dieser Film ist sehr bewegend und gleichzeitig voller Humor. Mithilfe von Nora Tschirner und den vielen Gastschauspieler wie Armin Rohde, Rick Kavanian, Christian Tramitz, Jürgen Vogel, Wolfgang Stumph und vielen anderen ist Til Schweiger mit "Keinohrhasen" eine unwiderstehliche romantische Komödie gelungen. Viel mehr gibt es eigentlich nicht zu sagen über diesen Film, außer : Geht ins Kino und schaut ihn euch an ! Wer lachen will und romantische Filme mag, wird nicht enttäuscht… Clara Burgard, 1S4 Source: Alex, ThE_PaiN’s Blog. KeinOhrHasen & Ratatouille. In : ThE_PaiN’s Blog. [En ligne.] ThE_PaiN’s Blog, 2006. [Consulté le 11 mars 2008.] Disponible sur : http://thepainblog.blogspot.com/2008/01/filmempfehlung-keinohrhasen-ratatouille.html Tiré du roman (prétendu) autobiographique du même nom de Misha Defonseca, le film Survivre avec les loups retrace l'histoire de Misha, la fille âgée de 8 ans d'un juif allemand et d'une juive russe, vivant à Bruxelles durant la Seconde Guerre Mondiale. Un jour, les parents de Misha Survivre avec les loups sont emmenés par les soldats allemands et elle est cachée dans une famille d'accueil. Sa nouvelle mère utilise la petite fille comme esclave et celle-ci décide de s'enfuir vers l'Est car elle Réalisation : Véra Belmont a entendu que ses parents y ont été emmenés. Son voyage est dur. Elle est contrainte à Durée : 1h58 manger des racines et des vers de terre (des scènes dégoûtantes à regarder) et manque de se Sortie en France : 16 janvier 2008 faire attraper à plusieurs reprises. En chemin, elle se lie d'amitié avec une louve que l'on va retrouver tout au long du film. Enfin arrivée en Ukraine, elle réussit à s'introduire dans un camp de concentration, croyant avoir vu ses parents dans la foule. Au dernier moment, elle s'échappe avec d'autres enfants qui sont en train de jouer à côté des barrières. Elle est retrouvée, épuisée et sale, par des Russes qui s'en occupent jusqu'à ce qu'elle entende, à la télévision, la nouvelle de la libération de Bruxelles. Elle fait ses adieux aux bolchéviques et entame le chemin du retour… Lors de sa sortie, l'histoire était censée être une autobiographie. En gardant cela dans un coin de sa tête, on en reste vraiment bouche bée: Bruxelles - Ukraine aller-retour pendant une Guerre plutôt meurtrière ! Comment était-ce possible pour une fille de 8 ans ? En plus, en vivant une partie du temps avec des loups ! Mais récemment, on a découvert la supercherie. Misha Defonseca a avoué avoir inventé cette histoire de A à Z. De ce point de vue, on aborde le film un peu autrement. Comme ce n'est pas une histoire vécue, le réalisme part en fumée. Et comme c'était tout ce qui faisait l'intérêt du film, il devient vite ennuyeux. Clara Burgard 1S4 Source de l'image: AlloCiné : Ciné, DVD, Séries TV et VOD. [En ligne.] AlloCiné, 1993 - 2008. [Cnsulté le 11 mars 2008]. Disponible sur : http://01net.allocine.fr/film/galerievignette_gen_cfilm=125715.html 28 Cinéma Vous voulez voir un ratage cinématographique total ? Il vous suffit d'aller au cinéma et demander une place pour Astérix aux Jeux Olympiques… ou plutôt "L'assassinat du gaulois Astérix aux Jeux Olympiques Astérix par les lâches Clovis Cornillac et Benoît Poelvoorde"… Déjà lors du générique du début, on se pose des questions : Pourquoi "avec la Réalisation : participation d'Alain Delon" est-il encadré alors que celui-ci ce contente de quelques Thomas Langmann, Frédéric apparitions pour proclamer "Ave moi" et "goûteur de miroir (ou de bain)" ? Est-ce vraiment le premier rôle du film? Pourquoi ne pas mettre tout de suite "avec la Forestier participation de Michael "Bully" Herbig" ou encore "avec la participation d'Alexandre Durée : 1h53 Astier" ? Car pour moi, à côté du Gérard Depardieu aussi étincelant qu'à son habitude Sortie en France : 30 janvier 2008 dans le rôle d'Obélix, ce sont eux qui sauvent le film des abysses. L'officier Pasunmotdeplus (dont on a coupé la langue) et son compère Malosinus sont irremplaçables. Dommage pourtant que Bully, dont les répliques font tout le sel de ses productions allemandes (Der Schuh des Manitu, (T)raumschiff Surprise), soit privé ici de dialogues. Mais même muet, il s'en sort mieux que Clovis Cornillac, qui a assassiné le personnage d'Astérix lorsqu'il a accepté ce rôle. La star de Kaamelott, Alexandre Astier, dans le rôle de Malosinus, n'a l'occasion de dégainer son fabuleux humour qu'à de rares moments mais cela suffit à redonner le sourire au plus déçu des spectateurs. Je ne sais pas si vous avez lu la BD dont le film est censé être tiré, mais s'il n'y avait pas le titre, on chercherait en vain les similarités. Disparus, par Toutatis, le guide grec ou encore le fier centurion du camp retranché d'Aquarium ! Et qui vient les remplacer ? Un Benoît Poelvoorde énervant dans la peau d'un Brutus plus vrai que nature, le Gaulois venu du néant Alafolix et la princesse Irina tout droit sortie de la pub Alice… Et quelle idée de mettre une histoire d'amour en premier plan dans un film d'Astérix ? C'est un total contresens ! Les quelques clins d'œil GENIAUX à "Cyrano de Bergerac" redonnent espoir au spectateur consterné… Mais combien de (jeunes) spectateurs comprennent la référence au pauvre amoureux au nez gigantesque ? Quel gâchis… Et comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur s'est senti obligé d'ajouter 10 minutes inutiles à la fin pour offrir un coup de pub à des sportifs qui n'en ont même pas besoin (Zidane, Mauresmo ou encore Parker)… Ou serait-ce plutôt pour doper son film? Un seul sportif n'a pas raté son tour de piste à l'écran : le pilote de formule 1 Michael Schumacher. Qui l'eut cru ?! La scène de course de chars précédée d'un petit clin d'œil à Gladiator bien placé est génératrice d'un des plus longs fous rires de tout le film (1 minute 30) ! Un film à voir juste pour se faire une idée soi-même de la pire insulte qu'on ait pu faire au Gaulois préféré des Français. Jusqu'à ce jour… Clara Burgard, 1S4 Source: Box-Office : « Astérix aux Jeux Olympiques » démarre fort. In : imédias.biz : l’actualité des médias. [En ligne.] La boîte à news, 2002 – 2008. [Consulté le 11 mars 2008]. Disponible sur : http://www.imedias.biz/cinema/actualite-boxoffice-asterix-aux-jeux-olympiques-demarre-fort-16117.php COUP DE COEUR DE LA REDACTION . COUP DE COEUR DE LA REDACTION . COUP DE COEUR DE LA REDACTION . ''On pourrait presque dire que Juno est une jeune fille comme les autres. Enfin, presque ...'' Juno Réalisation : Jason Reitman D'abord, peut-être parce qu'elle porte le nom d'une déesse romaine. Ensuite, parce Durée : 1h31 qu'elle tombe enceinte. Elle a 16 ans, et son copain n'en est pas vraiment un. En tout Sortie en France : 6 février 2008 cas, elle est plutôt mature et sait très bien qu'elle ne pourra pas garder le petit bout qui grandit dans son ventre. Après en avoir informé son amie, elle décide d'avorter. Pourtant, comme dans la plupart des belles histoires qui traitent du sujet, au centre d'avortement c'est comme une prise de conscience. Premièrement, parce qu'une fille de sa classe hurle un slogan contre l'avortement en brandissant un panneau juste devant le centre. Et deuxièmement parce que la nana de l'accueil qui n'en est pas un se révèle presque méchante et surtout pas du tout accueillante, jouant à la GameBoy jusqu'à ce que Juno arrive. Finalement, Juno décide de confier son enfant à un couple qui ne peut pas en avoir. Les journaux regorgent de petites annonces, parmi les cours de gym et les lave-vaisselle à vendre. Juno trouve le couple de rêve. Ils sont beaux, jeunes, gentils, d'adorables parents pour l'enfant que Juno ne considère pas vraiment comme le sien. À partir du moment où ils décident de l'adopter, le bébé a toujours été le leur. Tout est parfait, mais évidemment, il ne fallait pas croire qu'on pouvait en finir aussi vite ... C'est mon film coup de cœur de l'année, c'est délicieux. Rien que pour la musique, les acteurs, la scène où Juno doit apprendre à ses parents qu'elle est enceinte (c'est pire que tout ce qu'ils auraient pu imaginer, les pauvres), le Sunny D et les Tic-tac à l'orange. Juno est un film qui se savoure et qu'on n'oublie pas. Allez-y, dépêchez-vous, vous ne le regretterez pas. Elise Jost, 2nde 10 Source de l'image: Commeaucinema [En ligne], Commeaucinéma, 2008. [Consulté le 13 mars 2008]. Disponible sur l'adresse: www.commeaucinema.com/ COUP DE COEUR DE LA REDACTION . COUP DE COEUR DE LA REDACTION . COUP DE COEUR DE LA REDACTION . 29 Cinéma Après la mort de son mari, Louise s'engage dans la SOE et doit faire face à une périlleuse mission de résistance: avec son frère ainsi que quatre autres femmes recrutées dans l'urgence, elle est chargée de l'exfiltration d'un espion anglais, qui est retenu prisonnier par les Nazis pour avoir préparé les plans du futur débarquement en Normandie... Réalisation : Jean-Paul Salomé Alors que le devoir de mémoire est plus que jamais d'actualité, voici un grand film au moins aussi Durée : 1h58 instructif que la lettre de Guy Môquet: combinant un sujet peu connu, un scénario et une mise en Sortie en France : 5 mars 2008 scène particulièrement remarquables, Jean- Paul Salomé signe ici une très belle oeuvre mise en valeur par des décors et des costumes exceptionnels de réalisme (notamment dans la scène du métro). En outre, le spectateur a la chance de voir, pendant près de deux heures, de très grands acteurs, comme Marie Gillain, très convaincante en résistante pleine d'innocence, Sophie Marceau, Moritz Bleibtreu, Julien Boisselier ainsi que Julie Depardieu, véritable pierre angulaire, apportant une touche supplémentaire de subtilité de sorte que le film n'est pas du tout manichéen. Car au-delà du « simple » film à enjeu politique, c'est avant tout cinq manières de vivre, cinq comportements radicalement différents qui sont mis en lumière. Les femmes de l’ombre En dépit de quelques longueurs dans les scènes d'affrontement, Les femmes de l'ombre est un très beau film qui devrait certainement s'imposer comme une référence. Lucien Dethurens, 2nde9 Source des images: Les femmes de l’ombre. In : Cinebel [En ligne]. Cinebel, 2008 [consulté le 14 mars 2008]. Disponible à l'adresse: http://www.cinebel.be/fr/film/meida/1002941-Les-Femmes-de-l'ombre/image11951.htm Tout sur ma mère À Madrid, une femme perd son fils de dix-sept ans, Esteban. Elle décide de retourner à Barcelone, retrouver le père, un travesti qu’elle Réalisation : Pedro Almodovar avait fui auparavant, pour lui annoncer l’existence et la mort d’Esteban. Ce retour en Catalogne lui permettra de retrouver ses racines, entre les Durée : 1h41 comédiennes d’une pièce qu’elle avait jouée vingt ans auparavant, et ses Sortie en France : 19 mai 1999 amies de la rue. Avec beaucoup de profondeur, Pedro Almodovar nous livre l’un de ses plus beaux films. Toujours dans son style, il nous fait suivre l’itinéraire d’une femme déboussolée qui fait le point sur sa vie après le triste événement qui l’a touchée. Une part belle est donc laissée aux sentiments pour rendre l’étude encore plus bouleversante. Car en plus de nous tirer des larmes, le cinéaste s’intéresse de très près à toute la communauté que côtoie son héroïne. Le public se trouve ainsi en immersion totale avec les mondes – plutôt nocturnes – du théâtre et de la prostitution. Sans juger, il nous montre une vie d’aujourd’hui. Son excellent souffle scénaristique s’accompagne aussi d’une mise en scène magistrale, justement récompensée à Cannes en 1999. « Désormais, j’essaie de me faire plus discret derrière la caméra » disait-il alors. En respectant sa vision, en utilisant l’écran large, il a trouvé le ton juste pour arborer son film comme il le conçoit. On comprend tout de suite qu’il est au diapason rien qu’en regardant la scène du tunnel, où la protagoniste se rend à Barcelone et en même temps dans son ancienne vie, ou encore celle de la mort d’Esteban, sous la pluie, où le spectateur se met à la place du défunt. Penélope Cruz et Pedro Almodovar Non dénué de métaphores, son cinéma se veut désormais aussi proche de ses comédiennes. À cela, le réalisateur rajoute simplement que « c’est un film d’actrices et [que] je veux leur laisser la place à l’écran ». C’est un nouveau pari réussi ; la direction et les interprètes s’avèrent époustouflantes. Toutes ont le temps de s’exprimer, chacune à leur manière, chacune à l’image de leur personnage. L’interprétation s’y trouve donc variée et même si toutes sont épatantes, on retiendra surtout celle de la jeune Penélope Cruz qui, depuis, a fait ses preuves et qui, ici, joue une infirmière séropositive avec une grande sincérité. Quant à la musique d’Alberto Iglesias, un habitué d’Almodovar, elle confirme une fois de plus le talent du compositeur. Le thème à l’accordéon s’accorde magnifiquement à l’ambiance. Sans ne jamais manquer d’humour, Tout sur ma mère est une œuvre riche et complète, pleine de surprises et d’émotions qui laisse le spectateur émerveillé devant une telle justesse et des propos aussi frappants. Un très beau film où Almodovar accomplit un hommage appuyé à toutes les femmes de sa vie. Du grand cinéma moderne. Enzo Dauphinot, 2nde8 Source de l’image: Smithey, Cole. Interviews: Almodovar’s New Muse. In: Independent voice of film criticism :: Cole Smithey [En ligne]. 5 juin 2006 [Consulté le 4/03/08]. Disponible sur: http://filmcritic1963.typepad.com/interviews/2006/06/almodovars_new_.html 30 Cinéma L'écriture dépouillée et épurée de Cormac Mac Carthy est idéale pour des adaptations cinématographiques. Ainsi, les frères Coen, après s'être embourbé dans quelques comédies mineures telles Intolérable cruauté et le remake Ladykillers, adaptent No country for old men, traduit en français par "Non- ce pays n'est pas pour le vieil homme". Réalisation : Joel et Ethan Coen Llewelyn Moss ne se doute pas un seul instant, en découvrant deux millions de dollars Durée : 2h02 dans un véhicule, qu'il va mettre sa vie et celle de sa famille en danger. En effet, une Sortie en France : 23 janvier 2008 véritable course à mort va s'ensuivre, entre lui et un psychopathe sadique, dont la coupe de cheveux est pour le moins mémorable. Devant cette explosion de violence, le shérif Bell, homme vieillissant et sans illusions, s'avère impuissant. Face à cet effondrement de la justice et de la vérité, valeurs qu'il incarne et qu'il estime, dans un monde délétère et violent, le shérif se désespère. Le film présente ainsi à la fois les courses-poursuites palpitantes entre Llewelyn Moss et le psychopathe dénommé Chigurh et à la fois les commentaires du shérif, qui peuvent même s'avérer drôles, tant ils révèlent le statut impuissant de ce dernier. No country for old men Désigné par le journal de cinéma Première comme "le film le plus sobre et le plus maîtrisé des frères Coen, No country for old men est constitué en fait d'une fameuse succession de scènes d'anthologie, des séquences toutes parfaitement abouties et achevées formant un ensemble orchestré avec un extraordinaire brio par les frères Coen. Avec le début, où sont balayés les paysages texans, la suite est annoncée : un film haletant, au tempo irréprochable, qui ne cesse de captiver le spectateur, et où les failles sont plus que rares. L'intensité dramatique trouve sûrement son paroxysme dans la scène du motel, dans laquelle Llewelyn Moss échappe in extremis au psychopathe qui le poursuit en sautant par la fenêtre. D'autres scènes sont absolument inoubliables : citons la scène dans laquelle Moss se trouve en face de musiciens mexicains et leur tend un billet d'argent, la scène dans laquelle Chigurh a une longue conversation dans une station-service, la scène dans laquelle Moss est poursuivi par un chien ou encore la dernière scène, dans laquelle le shérif raconte le rêve qu'il a eu la veille. A ce propos, le film se termine avec une fin aussi brutale que terriblement efficace : Bell raconte qu'il s'est réveillé de son rêve ; ce réveil signifie peut-être la conscience de la violence présente dans le monde délétère qui l'entoure. Ainsi tout en s'avérant profondément subtile, la fin résume un peu la vision du shérif et est essentielle pour comprendre ce personnage. A la parcimonie bien sentie des dialogues s'ajoute un sens du détail percutant : ainsi les différentes manœuvres de Moss dans le motel sont minutieusement restituées ; son dialogue avec la réceptionniste, ses efforts pour cacher l'argent, pour préparer la venue de Chigurh. La cohérence et l'efficacité semblent donc être des mots-clés de ce scénario, où des échos et des répétitions sont également présents : on voit ainsi l'ombre de Chigurh buvant du lait dans la télévision de Moss, comme on voit quelques instants plus tard l'ombre de Bell dans cette même télévision. Un dernier point remarquable au niveau du scénario est que les trois personnages centraux du film ne se croisent jamais, des changements de point de vue constants mais non maladroits illustrent ainsi les aventures respectives de ces trois protagonistes définitivement mémorables, puisque consistants dans le scénario et puisque interprétés magistralement par trois comédiens très talentueux, en particulier Javier Bardem, qui arbore pour le film une coupe de cheveux que certains ont comparé à celle de Mireille Mathieu. Ajoutons que le film est très fidèle au livre de Mac Carthy, respectant les principaux rebondissements, les principales péripéties, et ainsi de suite. Mais une raison fondamentale pour laquelle le film est si poignant et qu'il captive tellement le spectateur est la réalisation, splendide. Dans les séquences déjà citées, les frères Coen adoptent souvent le même procédé : ils utilisent une succession de gros plans ou de très grands plans au cœur de l'action, puis terminent leur séquence par des plans d'ensemble qu'on pourrait comparer à des tableaux dotés d'un agencement excellent des couleurs et des formes : ils rendent ainsi le spectateur témoin de ce qui se passe, s'éloignent un peu de l'action pour prendre un recul nécessaire face à l'action. Les deux cinéastes ont aussi un talent indéniable pour filmer les courses-poursuites, la mise en scène n'y est pas pour rien dans l'effet ressenti par le spectateur. A cette mise en scène vraiment maîtrisée s'ajoute une photographie réussie, un sens prononcé du cadrage et un bon montage, qui laisse un morceau de la dernière séquence alors que la prochaine est déjà entamée. Notons qu'un des choix artistiques qu'on remarque le plus est l'absence de musique pendant le film, un choix louable, puisque l'émotion n’est ainsi jamais réduite. Un scénario réglé comme une horloge, de très bons comédiens et une excellente mise en scène amènent à un verdict pour le moins positif: c'est du grand cinéma, du très très grand cinéma. Matthias Turcaud, 2nde10 Source des images: No country for old men. In: Allociné [En ligne]. Allociné.fr, 2008. Disponible à l'adresse: www.allocine.fr/film/galerievignette_gen_cfilm=11096.html En entendant un bruit provenant de la salle voisine "Je crois que c'est [nom du prof de cette salle]. A chaque fois, il veut traverser les murs ! " 31 Cinéma Suite à un problème technique, cet article n’a paru que partiellement dans le dernier numéro. Veuillez nous excuser de cette erreur ! Le retour du grand nom du cinéma serbe sur les écrans Emir Kusturica, célèbre pour avoir été deux fois lauréat de la palme d’or à Cannes pour Papa est en voyage d’affaires en 1985 et Underground en 1995, est venu le mois dernier à Strasbourg pour présenter son dernier film, Promets-moi, la veille de son concert au Rhénus avec le No Smoking Orchestra. Récit d’une brève rencontre. Le réalisateur serbe fait salle comble. La projection prend du retard : on apprend qu’Emir Kusturica a raté son avion. On nous diffuse des bandes-annonces et finalement le film. C’est finalement vers 23 heures qu’il arrive sous un tonnerre d’applaudissements, peu étonnant après une carrière aussi fulgurante qui n’est pas prête de s’arrêter. Les cheveux un peu désordonnés, habillé en noir, chaussé de « Converses » aux lacets défaits, le cinéaste remercie chaleureusement son public et commence à commenter son film entre les nombreux compliments des spectateurs. Avec un anglais irréprochable, mais tinté d’un joli accent slave, il nous parle tout d’abord de sa vision du septième art, nous rappelle que les salles obscures sont en danger à cause d’Internet : il compare le cinéma de l’avenir à ce qu’est l’opéra actuellement, mais veut rester optimiste. Sont évoqués ensuite ses inspirations cinématographiques comme Martin Scorsese avec Taxi Driver ou Raging Bull, dont des clins d’œil sont placés tout au long de Promets-moi, et certains aspects de son nouveau film comme les rapports aux animaux allant de la simple compagnie – « J’adore les animaux et ils m’adorent ! » dit-il alors – à… la zoophilie (!) ou encore sa peu courante « Happy End » – « J’ai voulu faire un film où les héros ne meurent pas à la fin ». Plus tard, une simple question sur les lieux de tournages l’amène à une réflexion plus politique : « Quand j’en ai eu marre de la démocratie, j’ai construit Emir Kusturica est né le 24 mon propre village où je me suis autoproclamé maire et où j’ai tourné » rajoute-t-il entre autre à propos novembre 1954 à Sarajevo. En de ce lieu peu ordinaire. C’est donc un homme hors du commun qui est sorti de la salle en la laissant plus de ses 2 palmes d’or, il a pensive, rêveuse ou plus perplexe. reçu un Ours d’or à Berlin en 1993 pour Arizona Dream et un Lion d’argent à Venise en 1998 Promets-moi pour Chat noir, chat blanc. Ovations : Une comédie qui exhale un salutaire parfum d’audace Promets-moi porte la marque bien identifiable de son cinéaste qui jongle avec les registres et les genres pour nous offrir une comédie à la fois décalée et déjantée. À partir d’une trame simple sont multipliés les rebondissements rocambolesques, les personnages pittoresques et les plaisanteries en tout genre. Et si, en se montrant audacieux, Kusturica sombre parfois dans la vulgarité ou l’exagération (et donne à voir des gags éculés), le potentiel comique de son dernier film reste considérable. On y voit un grand-père qui joue à la console, un enfant qui prend un bain avec des pommes, une femme obèse qui observe ses voisins à l’aide de jumelles, des truands zoophiles, une vache qui tombe en s’endormant, un enterrement et un mariage qui se confondent et des fusillades ininterrompues qui prennent une dimension festive, pour ne citer que des aspects particulièrement marquants. Le tout – ce mélange de comique, d’absurdité et de surréalisme – est soulevé par une bande-son de génie, comme d’habitude chez Kusturica. Bref, malgré quelques défauts, on ne peut que saluer cette démesure et cette folie, bienvenues dans le paysage cinématographique actuel, décidément trop conformiste, trop académique et trop bien pensant. Matthias Turcaud, 2nde10 Sifflets : Emir Qu’es’ tu ricanes ? Le film d’Emir Kusturica a donc un énorme potentiel d’idées. Dès les premières images, on est déjà plongés dans son ambiance déjantée et surréaliste, un pur second degré dont on ne pense pas pouvoir se lasser : la première scène (d’un réveil) est tout simplement irrésistible. C’est donc sans se douter de rien que l’on poursuit l’histoire. Mais, à force, et finalement assez vite, les gags, les scènes, les surplus s’enchaînent à la vitesse grand V sans véritable logique, l’humour de départ s’effritant. Les comédiens semblent, eux aussi, perdus et ne parviennent pas à sauver le film. La musique, quant à elle, pourtant réussie, est utilisée trop fréquemment. Promets-moi devient lourd et ne rattrapera jamais son cumul hérité tout au long du film. Reste qu’Emir Kusturica développe de grandes idées et qu’il met en œuvre toute son originalité pour le public. Un public qui ne le suit pas toujours. Enzo Dauphinot, 2nde8 Réalisation : Emir Kusturica Durée : 2h 06 Sortie en France : 30 janvier 2008 Sources des images: Taringa!. [En ligne]. [consulté le 13 décembre 2007]. Disponible à l’adresse : http://www.taringa.net/ Formulikano. [En ligne]. [consulté le 13 décembre 2007]. Disponible à l’adresse : http://www.formulakino.ru/ 32 Cinéma Les moutons contre attaquent! Comme pub, on avait pas vu mieux. Voir son premier film comparé aux délires cultismes de Peter Jackson, ça attire indéniablement l’attention. Rien qu’à voir la bande-annonce ou à lire le synopsis, on sentait déjà les prémices d’un film bien barré à l’horizon… C’est ainsi que j’en suis venue à voir en avant première un film animalier de zombies, du doux nom de Black Sheep… tranquillement dans leur pâturage. Or, au fin fond des champs, entre deux fermes, il y a un laboratoire pas très clean où l’équipe d’un paysan très ambitieux bidouille les bovins pour créer une race parfaite. Mais ça, personne ne le sait, à part un couple d’écolos, bien décidé à remettre les choses Strasbourg a beau disposer d'un bon nombre de salles de ciné, qui diffusent des films de tous genres et tous horizons, il est des fois délicat d’assister à la projection des petits films indé’ un peu tarés, ou même de science fiction… Rien que pour The Mist, j’ai cru mal voir en remarquant qu’il n’y avait pas la moindre séance pour le film, dont les premières photos faisaient saliver depuis des mois. Comme quoi, les adaptations de Stephen King, ça plaît pas forcément à tout le monde, et ça finit par être diffusé dans seulement vingt salles en France... Elle est pas belle la vie ? Ça finira une fois de plus par un téléchargement illégal en screener (c'est-à-dire filmé à l’arrache dans la salle de cinéma par un particulier) de qualité ridicule. Heureusement, il existe l’association des Films du Spectre, qui nous gratifie tous les mois d’une séance animée, avec diffusion d’un classique du genre (le 7 mars nous avons eu droit à La Colline A Des Yeux, version Wes Craven), au Star Saint Exupéry. Contrairement à ce que certains pourraient penser, ils font toujours salle pleine, dans une bonne ambiance, chaque séance se voyant précédée d’un prélude bien sympathique. Petite bio rapide du réalisateur, remise en contexte, sans oublier les questions qui m’ont déjà permis de faire l’acquisition de prix délirants. Bref. Dès les premières minutes du film, le décor est planté. Dans la campagne néozélandaise, vivent tranquillement quelques milliers de moutons, qui broutent en place et à abolir toutes les souffrances vécues par les pauvres animaux. Or, un de ces hippys se vautre sur un gros caillou en courant avec Sa preuve, qui n’est autre qu’un mouton-fœtus modifié barbotant dans du formol. Et là, c’est le drame. Le mec se fait mordre, et commence à subir des transformations des plus étranges… pendant que se propage l’épidémie. La demoiselle a eu le temps de s’enfuir sans lui, et croisera le chemin d’un citadin hanté par une phobie bien atypique, qu’on nommera la bovinophobie… On ne spoilera pas trop, mais vous vous doutez bien que ça va être le raffut dans les granges, entre les moutons qui coursent les humains en bêlant comme des tarés, et les malheureux mordus qui se mutent en chèvres géantes. Dans le genre “je fais un mix de tous les films gore que j’ai vus”, Jonathan King ne se débrouille pas trop mal. On hume aisément les multiples d’allusions au Braindead de Peter Jackson (le mouton-fœtus ressemble étrangement à la souris modifiée, et les palles de l’avion, c’est une version de la tondeuse qui annonce la fin de la zombiefest…), aussi bien qu’à 28 Semaines plus tard, ou Evil Dead. Bon, cela dit, y’en a qui ont pensé au Seigneur des Anneaux en voyant les bovins catacloper en descente dans les champs par centaines, mais moi ça m’a plus fait penser au Roi Lion, avant que Mufasa ne meurt… Mais je ne garantis pas que mes références soient très fiables. Néanmoins moins trash que les premiers films de Peter Jackson, Black Sheep fait bien marrer, et est un bon choc visuel, au niveau des effets spéciaux… Le talent de l’équipe SFX n’est pas à remettre en doute un instant, car ils ont su combiner des effets gore à l’ancienne à des moyens beaucoup plus spectaculaires, qui donnent un résultat des plus fou… Et on se rappellera bien longtemps des discours pro-écologiques de la hippie. Sans oublier la scène où le citadin sur-angoissé par les moutons et mordu par l’un hurlera : “I’m not a f**king tree, I’m a sheep !” alors qu’elle tente de calmer à coup de blabla fengshui... Brucker Sarah TS2 33 Cinéma Ca va trancher, chérie! On attendait Tim Burton au tournant depuis quelques temps. La où certains s’émerveillaient de la légèreté et de la féerie de Big Fish ou A Nightmare Before Christmas, d’autres regrettaient le cynisme et la noirceur de ses premières œuvres oubliées au profit de films plus accessibles. Parce qu’entre nous, les chevaliers dépourvus de tête et les aliens squelettiques, ça plaît pas forcément à la mère de famille qui s’attend à revoir une épopée chocolatière Roald Dahlienne. En entendant les premiers échos, celui de la renaissance de la comédie musicale du barbier de Fleet Street, on ne pouvait que saliver, malgré l’angoisse qu’un Johnny Depp au chant se révèle être une piètre idée. Mais vu le talent de l’acteur, et la multitude de rôles qu’il a su interpréter avec virtuosité, on éloignait ses craintes... Londres, fin XIXe siècle. Benjamin Barker, barbier de profession, vit tranquillement avec sa femme et sa fille, entretenant sa petite affaire. Or le juge Turpin (Alan Rickman), qui convoite la belle, va envoyer son mari croupir dans un cachot. Désespérée, elle finit par se donner la mort, tandis que sa fille est confiée au félon... Barker refait surface quinze ans plus tard, bien décidé à avoir sa vengeance (pour ceux qui ont lu l’article sur Death Sentence, c’est à se demander si c’est un thème récurrent au ciné en ce moment !). Retournant dans son ancien salon, il retrouvera ses « amis », déclarant en tendant vers le ciel un rasoir: “ At last ! My arm is complete again!”… Sous la nouvelle identité de Sweeney Todd, il égorgera les malheureux qui auront la malchance d’être passés par son salon, attendant la venue de Turpin. Et ce avec l’aide de sa cuisinière Mrs. Lovett (Helena Bonham Carter, que vous avez probablement vue dans Fight Club, interprétant une junkie délirante), qui retrouve le succès avec ses tourtes, non plus fourrées de viande de chat… mais de chair humaine! Mais ne passons pas à côté de l’élément le plus important du film, qu’est la musique. Danny Elfmann, compositeur de toutes les bandes son de Burton (excepté Ed Wood), et ce depuis Pee-wee Big Adventure, n’a pas mit sa touche dans Sweeney Todd. Certains soupçonnent des tensions entre les deux personnalités depuis Les Noces Funèbres, mais la raison est tout autre. « Je ne travaille pas sur le nouveau Tim Burton, et ce uniquement parce qu’il est tiré d’une comédie musicale célèbre. Si l’auteur du spectacle Stephen Sondheim et ses orchestreurs n’étaient plus de ce monde, alors peut être aurais-je accepté d’adapter certains morceaux pour Tim. Mais aujourd’hui, l’homme le plus à même de travailler sur Sweeney Todd, c’est Stephen lui-même. » Aussi l’adaptation de l’œuvre de Sondheim se devait d’être la plus fidèle possible, si bien que Johnny Depp craignait que sa voix soit un peu trop rock’n’roll pour le film. Mais finalement, son timbre de voix, sombre et romanesque, deviendra sans le moindre souci celle d’un barbier diabolique, qui égorge à tout va en poussant la chansonnette. En plus, étant donné qu’il est également connu comme étant le mari de Vanessa Paradis, on pouvait se demander si la demoiselle lui donnerait des conseils pour chantonner... Malgré une histoire résolument noire et sanglante à souhait, à coup d’opinel ou de gerbes de sang flashy maculant généreusement les murs, et même la caméra, le dernier Tim Burton a su se faire sa place dans les salles, mais aussi dans le cœur des cinéphiles. Pour une fois, la presse et les spectateurs semblent s’être mis d’accord. Cependant, malgré des décors sublimes d’une ville de Londres à l’ambiance nébuleuse, on regrettera certaines scènes se tirant un peu trop en longueur… Notamment celle du marin qui entonne un hymne lyrique à sa bien aimée Johanna à plusieurs reprises, si bien qu’au bout d’un moment, on a envie d’aller secouer la donzelle pour qu’elle sorte de sa prison dorée… C’est bien beau de rester à sa fenêtre et de se lamenter en parlant à son canari, mais quand on a un amant qui attend dehors, eh bien on sort le rejoindre, même si on se fait une fracture en se ramassant sur le trottoir… Un film à voir donc, mais à déconseiller pour les allergiques des musicals ou à ceux qui s’évanouissent à la vue de la moindre goutte d’hémoglobine… Brucker Sarah, TS2 Petit hommage à Sir Alfred Pourquoi écrire un article honorifique de mon propre aveu à propos du maître du suspens en plein milieu des récentes sorties cinéma? Ce n’est pas d’actualité diront certains. Ah bon? « Né à Londres d’un père marchand de volailles. », c’est ainsi que commencent bon nombre de biographies du maître. Puis il faut souligner en premier lieu et dans le second paragraphe, que cette dernière fut divisée en deux parties majeures : la période anglaise de 1922 à 1944 trop souvent sous-estimée et la période américaine généralement bien mieux appréciée. Tout cela est bien connu comme certains éléments de la vie de célèbres écrivains ou de célèbres scientifiques. Il serait inutile de refaire une bio avec filmographie complète ici, ouvrez le dictionnaire des noms propres ou cherchez-en une sur Internet. Je vais plutôt essayer de vous définir le style et le rôle qu’a joué Sir Alfred Hitchcock mais aussi quel genre de personnalité se cachait derrière ce regard étrange voire inquiétant que l’on retrouve sur la plupart de ses portraits ( même si ça aussi vous pouvez le trouver sur Internet ). 34 Cinéma Le Génie de la technique Contrairement à de nombreux cinéastes Hitchcock s’est vite montré plus technique que « littéraire » ce qui lui valut même quelques regards méfiants en provenance du milieu. En effet son génie si bien connu réside en grande partie dans ses aptitudes à maîtriser la technique de la réalisation d’un film et à l’innover de façon spectaculaire. Regardez ses classiques : les si célèbres chefs-d’œuvre tels que : The 39 Steps ( Les 39 marches, 1935), Rear Window ( Fenêtre sur cour, 1954), Under Capricorn ( Les amants du Capricorne, 1949), Psycho ( Psychose, 1960), Vertigo ( Sueurs Froides, 1958) ou The Birds ( Les Oiseaux, 1963) et , me direz-vous, tous ces mouvements de caméra et idées de mise en scène vous avez dû les voir mille et une fois dans mille et un films différents. Eh bien en voilà les sources. La combinaison zoom/avant travelling/arrière illustration du vertige dans Vertigo, les multiples prises de vues alternant point de vue de la victime et de l’agresseur lors du crime sous la douche dans Psycho, le long travelling sur la tête de mort d’Under Capricorn, la lente découverte du cadavre en pyjama dans The Birds, toutes ces prouesses artistiques ont été maintes fois plagiées, sujettes à des hommages et à des copies à l’infini mais jamais égalées. Il n’est en rien exagéré d’affirmer qu’Alfred Hitchcock révolutionna le septième art au point d’être considéré comme le Mr. Cinéma du frisson et du suspens (au même titre que Chaplin ou Keaton dans le registre comique ). Il va également sans dire que sans lui, le cinéma moderne ressemblerait en peu de choses à ce qu’il est aujourd’hui. Alors, pas d’actualité Hitchcock ? La faim justifie les moyens Si Hitchcock l’avait voulu, il aurait fait faire construire une ville entière pour les besoins d’un film. En témoigne l’incroyable reconstitution en studio de la cour intérieure d’un immeuble new-yorkais pour Rear Window, un record de taille pour l’époque. Mais c’est également dans le fond de ses films qu’il se plaisait à faire sauter toutes les barrières conventionnelles. Comme transformer la fin du film d’horreur habituel des années 50 en une fin sans réponses dans The Birds ou battre le record de l’époque du plus long baiser au cinéma dans Notorious ( Les Enchainés, 1946 ) malgré une censure dans la version définitive du film. Utilisant le suspens ou la terreur, Hitchcock fut l’un de ces rares cinéastes à terroriser une salle entière tout en présentant un film artistiquement complètement abouti. Voilà concrètement les clefs d’un succès tant critique que publique et qui, encore aujourd’hui, fait rêver le monde du grand écran. Bien évidemment de nombreux critiques et spécialistes de par le monde ont essayé, et essayent toujours aujourd’hui d’ailleurs, de trouver des explications aux raisons d’une telle réussite. A l’époque et au fur et à mesure que le maître du suspens se construisait une réputation grâce à des films de plus en plus audacieux, la jeune veine de critiques des Cahiers du Cinéma ( dont nombre devinrent eux aussi des légendes ) tenta d’analyser la touche hitchcockienne. Les Truffaut, Rohmer et autres Chabrol proposèrent diverses explications. Truffaut expliqua que : « Son œuvre est à la fois commerciale et expérimentale, universelle comme le Ben-Hur de William Wyler et confidentielle comme Firework de Kenneth Anger. ». Néanmoins, la compréhension d’une telle fascination n’estelle autrement possible qu’en regardant et en re-regardant son œuvre ? Il faut bien sûr également souligner que si le génie d’Hitchcock est reconnu par tous, ce dernier n’a bien sûr pas atteint le parcours parfait, certains de ses films les plus mauvais ne laissant pas douter de ses qualités, en témoignent par exemple The Pleasure Garden son premier film (mais aussi quelques autres ). Mais à l’heure ou certains condamnent le cinéma de divertissement hollywoodien comme si celui-ci n’avait aucune Histoire ni aucun intérêt, il est important de préciser que Alfred Hitchcock en fit partie intégrante, que ce dernier n’a réalisé quasiment que du cinéma de divertissement que ce soit en Angleterre ou à Hollywood et que c’est de lui que s’inspirent d’autres cinéastes hollywoodiens plus modernes tels que Martin Scorsese, Brian De Palma et tant d’autres grands réalisateurs qui n’hésitent pas à faire du cinéma grand public( il serait même d’usage de citer Sam Raimi, le réalisateur d’Evil Dead et de la grosse production Spider-man qui apparaît bien souvent en costume trois pièces noir en hommage à Hitchcock ). Ce cinéma ( dont la base reste Hitchcock ) est sublime et donne tort à ceux qui associent trop vite le cinéma Hollywoodien à des films d’action ou des comédies sans prétention. Ce cinéma c’est le must de la mise en scène ( et de beaucoup d’autres paramètres ) sans qu’il soit destiné uniquement à des connaisseurs, comme quoi, je le répète, on peut faire du très grand art tout en faisant du très grand spectacle capable d’attirer de très nombreux spectateurs ( ce qui reste un des buts du cinéma, le cinéma étant en effet bien plus qu’un divertissement populaire tout en se devant d’en rester un ). Qui aurait cru, à la sortie en salle en 1959 du film North by Northwest (La mort aux trousses) que ce qui s’annonçait comme un film gros budget et bien sûr de divertissement serait étudié comme grand classique dans les écoles de cinéma ? ( avec une mention spéciale à la fameuse scène où Gary Grant se fait poursuivre par un avion ) Un personnage qui contribue à la légende Hitchcock c’est une légende grâce en grande partie à ses films mais grâce aussi à une personnalité hors pair. Mais c’est d’abord un physique atypique. Le cinéaste était constamment en surpoids et bien que son obésité le complexât il n’hésitait pas à montrer sa célèbre silhouette dans la majorité de ses films sous forme d’une brève apparition. Les spectateurs en firent vite un jeu qui consistait à être le premier à apercevoir le personnage, c’est pourquoi Hitchcock fit en sorte d’apparaître assez tôt dans chaque film et bien souvent de façon peu banale. Passionné d’affaires sordides en tous genres et d’histoires fantastiques ( grand fan d’Edgar Poe ) le réalisateur était également un personnage inquiétant. Sortant d’un cercueil au début de certains de ses films les plus terrifiants, il fixait le public de ses grands yeux tout en présentant le film d’un air flegmatique. Mais l’étrangeté se poursuivait aussi dans sa vie personnelle comme le démontre une intrigante anecdote. Hitchcock entretenait une relation ambiguë avec une actrice, Tippi Hedren, qui l’attirait. Comme elle repoussait ses avances, il en vint à la détester et à rendre un de ses films : Les Oiseaux, infernal pour elle. Mais le plus intéressant est ce que racontera plus tard la fille de Hedren dans une interview à Télérama : « Il était obsédé par elle et il a brisé sa carrière parce qu’elle ne voulait pas se laisser faire. Pour mes six ans, il m’a envoyé une boîte en forme de cercueil avec une poupée représentant ma mère telle qu’elle était dans les Oiseaux. C’était un malade ». Eh oui, probablement. « On est tous un peu fous. » Hitchcock usant de son image de marque pour une vente de CD. Elias Msaddek, 2nde 6 35 Rencontre Rencontre avec deux femmes de la littérature française (Simone de Beauvoir et Danièle Sallenave) Le 26 janvier 2008, Danièle Sallenave, autrement célèbre pour avoir dénoncée dans ses oeuvres le fanatisme religieux et été lauréate de plusieurs prix prestigieux tels que le Renaudot en 1980, s'est rendue à la librairie Kléber pour parler de son nouveau livre, consacré à Simone de Beauvoir, Castor de guerre. "Castor de guerre" : pas une biographie classique Deuxième siècle a construit l'existentialisme avec son compagnon. Ainsi Castor de guerre est aussi et surtout une manière de parler de Simone de Beauvoir en allant au-delà des trop rapides constats, des lieux communs faciles et des images réductrices. Sallenave y souligne les bons comme les mauvais aspects d'une femme qui a longtemps exercé une très grande fascination sur elle et par rapport à laquelle elle a voulu prendre un certain éloignement. Elle se définit de cette façon aussi comme enseignant, comme passeur et comme guide qui va prendre le lecteur par la main et lui dire : "on va y aller ensemble". Et en cela Castor de guerre ne se distingue pas de la plupart des ouvrages biographiques; s'il impose un nouveau regard, il s'agit avant tout d'un livre didactique et pédagogique. Comme elle le dit au début de la rencontre, Castor de guerre diffère de la plupart des biographies, des "biographies classiques". Notons aussi que le travail réalisé par Sallenave sur Beauvoir surprend en cela qu'elle a emprunté le chemin inverse à celui que les biographes ont peut-être tendance à emprunter ; c'est-à-dire qu'elle est partie des oeuvres de la personnalité pour aller jusqu'à sa vie. Ainsi, son principal et seul matériau pour la réalisation de ce livre semble avoir été l'oeuvre littéraire de Beauvoir, Sallenave affirme d'ailleurs pendant la rencontre qu' "en lisant ses livres, on peut se faire une idée du personnage". Mais une autre raison pour ce cheminement singulier ("aller des livres vers la vie") est que Beauvoir a déjà rédigé une autobiographie, Les Mémoires, Castor de guerre. Sallenave: une grande amoureuse de la prose de Beauvoir Arrivant à parler avec facilité de son livre et à prendre un recul nécessaire par rapport à celui-ci, l'auteur de dieu.com, parle d'un Le fait d'avoir pris de la distance et une réserve avec cette chef livre "chronologique". de file du féminisme n'empêche pas Sallenave d'être une très grande adepte de l'oeuvre littéraire de celle-ci - "je suis une Un nouveau regard sur Beauvoir passionnée de l'oeuvre de Simone de Beauvoir" - est une des premières phrases prononcées lors de cette rencontre. Sallenave fait également part de son désir de faire surgir une Elle loue en effet, tout au long de la rencontre, un auteur bien figure plus complexe que celle qui apparaît à travers Les vivant, aux antipodes des genres, à la prose très colorée, très Mémoires. Si son principal souci quant à la forme a été d'utiliser engagée et d'une grande sensualité, qui "a toujours écrit parce les livres de la personne comme outil fondamental de travail, son qu'elle avait quelque chose à communiquer". principal souci quant au fond a donc été une légère Tout particulièrement elle a été frappée par le ton, la tournure et démystification de Beauvoir ainsi qu'un nouveau regard sur cette le style impérieux des Mémoires, qu'elle désigne comme "point femme qui a profondément marqué le XXème siècle. de vue rétrospectif que Beauvoir a pris sur soi". Dès le début, elle s'insurge quelque peu contre l'expression Et, en voyant qu'elle apprécie tellement son oeuvre littéraire, on utilisée par plusieurs dictionnaires tels que Le Petit Larousse qui peut encore mieux comprendre pourquoi Sallenave a passé par définissent Beauvoir principalement comme la "disciple de les livres de Beauvoir pour la comprendre. Castor de guerre: Sartre" alors que, selon elle, l'auteur des Mandarins et du dialogue avec l'oeuvre de Simone de Beauvoir ? Matthias Turcaud, 2nde10 En parlant du guide d'utilisation du portail unique pour les inscriptions post-bac : " Vous avez perdu la petite feuille ? Vous voulez dire la grosse brochure? " 36 Exposition Voir et apprécier les attraits subtils L'exposition "Attraits subtils" au Palais Rohan de Strasbourg a mis en relief les talents respectifs de trois artistes majeurs de la première moitié du XVIème siècle, à savoir Albrecht Dürer (1471-1528), Hans Baldung Grien (1484/85-1545) et Lucas Cranach l'Ancien (14721553). Issues principalement du Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg et du Kupferstichkabinett de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, les oeuvres présentées ne se révèlent pas particulièrement novatrices quant aux thèmes abordés. Effectivement, les gravures des trois artistes sont représentatives de l'ensemble de la création artistique de la première moitié du XVIème siècle, à ce point de vue-là. On peut ainsi citer la Bible et les mythes liés à la religion chrétienne (par exemple L'Expulsion du Paradis de Dürer), les saints (La pénitence de Saint Jean Chrysostome de Cranach l'Ancien) et le quotidien bouleversé par des interventions maléfiques (Le palefrenier ensorcelé de Baldung Grien). Par contre, les gravures impressionnent au niveau de la forme. On remarque chez les oeuvres respectives des trois artistes beaucoup d'innovations à ce niveau. Chez Cranach l'Ancien, on note une recherche esthétique (qui ne correspond pas toujours au fond, par exemple dans Le loup-garou où elle fait contrepoint au sujet morbide abordé) ainsi qu'une étude du mouvement (ainsi il n'y a pas de portraits, de natures mortes ou de corps parfaitement immobiles et impavides chez Cranach). Chez Baldung Grien, on peut parler d'un travail sur la perspective et l'agencement des éléments (ainsi, dans Le palefrenier ensorcelé, le palefrenier se trouve couché au premier plan, un cheval est debout au fond et une sorcière avec un fouet peut être aperçue au fond à droite par rapport au spectateur). Enfin, les gravures de Dürer dénotent un sens prononcé pour la luminosité (d'où des jeux sur les clairs-obscurs, par exemple Le chevalier, la mort et le diable) ainsi qu'un talent indéniable pour représenter des sentiments (La mélancolie). On souligne chez Dürer une violence plus intériorisée et plus intellectualisée que celle qu'on peut voir chez Cranach ; l'art de Dürer tend plus à explorer les "mystères de l'âme humaine", alors que Cranach s'impose comme un analyste du mouvement et de l'action. Ainsi, en raison de ces particularités artistiques, on comprend que les oeuvres de ces trois artistes signifient une Renaissance dans la gravure germanique du début du XVIème siècle. Ainsi l'exposition aurait pu aussi s'appeler "Attraits majeurs" ou "Attraits novateurs" ou "Renaissance dans les attraits". Matthias Turcaud, 2nde10 Source de l'image: Attraits subtils. [En ligne]. Musées de Strasbourg, 2008. [Consulté le 02 mars 2008]. Disponible à l'adresse: www.musees-strasbourg.org Théâtre Après Au moment de sa disparition et Romances et karakoé, le Théâtre Le Clou, troupe canadienne, revient au TJP en mettant en scène une pièce de Wajdi Mouawad, Le théâtre le clou - Assoiffés intitulée Assoiffés. Boon, un anthropologue judiciaire, tente d'élucider la découverte de deux cadavres repêchés au fond d'un fleuve. Cet événement replonge l'anthropologue Mise en scène : Benoît Vermeulen dans l'adolescence, les deux cadavres étant une jeune fille et un jeune garçon, Interprétation : Simon Boudreault, Sharon respectivement dénommés Norvège et Murdoch. Ibgui, Benoît Landry Tous deux réagissent différemment en découvrant qu'ils commencent une Scénographie : Raymond Marius Boucher nouvelle phase de leur vie: Murdoch ne peut s'arrêter de parler, pose sans cesse des questions à tout le monde et à propos de tout, manifeste une curiosité sans Texte : Wajdi Mouawad précédent. Contrairement à lui, Norvège s'enferme dans un mutisme absolu et refuse de communiquer avec ses parents. 37 Théâtre Avec ces deux réactions qui sont en parallèle antithétique, la pièce sonde et explore les mystères de l'adolescence. Une des grandes qualités d'Assoiffés est de présenter la situation tantôt selon le point de vue des "observateurs" (c'est-à-dire les parents et l'anthropologue judiciaire), tantôt selon le point de vue des "acteurs" (c'est-à-dire les adolescents). Mais Assoiffés ne se limite pas à cette simple étude. Effectivement, si elle dénote un regard d'une grande lucidité sur l'adolescence, celui-ci est nuancé de tendresse et d'humour. On peut en outre remarquer une mise en scène d'une immense créativité. Sont ainsi représentés l'art pictural (avec des images situant l'action), les arts visuels (l'interview de personnes sur ce qu'elles pensent à propos de la beauté et de la laideur), ainsi que la musique (qui marque le désir de l'adolescent de mettre en relief sa personnalité, de se démarquer et de montrer son besoin d'expression). On peut de plus souligner une scénographie inventive et espiègle, qui inclut décors, costumes, accessoires et masques. En alliant une synthèse des arts des plus réussies, un propos riche et intelligent ainsi qu'une vivacité et une créativité indéniables, Assoiffés prodigue un grand bonheur. Matthias Turcaud, 2nde10 Source de l'image : Assoiffés. In: Conseil des Arts et des Lettres du Québec [En ligne]. Conseil des Arts et des Lettres du Québec, 2008. [Consulté le 14 février 2008.] Disponible à l'adresse:www.calq.gouv.qc.ca/jp/theatre/clou.htm ''Tournant autour de Galilée, ''ou'' Pourquoi n'aime-t-on pas les cochons ?'' TNS - Tournant autour de Galilée Mise en scène : Jean-François Peyret J'ai eu le plaisir, jeudi 28 février au soir, d'assister dans le studio Kablé à la Interprétation : Jeanne Balibar, Jung-ae représentation de la création du TNS «Tournant autour de Galilée». Kim, Frédéric Kunze... Je tenterai donc de vous expliquer ce que j'ai vu, entendu et senti, bien que n'ayant pas tout compris moi-même. Galilée, nous le savons tous (ou la plupart du moins) était Scénographie : Nicky Rieti un physicien, mathématicien des seizième-dix-septième siècles, qui a affirmé que la Terre tourne autour du Soleil, et non pas le contraire comme l'affirmait l'Église. La pièce du TNS, qui se situe dans un genre moderne, est une sorte de réflexion sur la pièce de Bertolt Brecht, «La Vie de Galilée», mais aussi une série de questions sur l'homme, la nature et les mathématiques. Il est assez compliqué de comprendre et de suivre les acteurs et les idées du metteur en scène. La première chose que nous voyons, c'est l'affichage de l'écran d'ordinateur qui est situé, en hauteur, sur le côté de la scène. Des chiffres, des expressions mathématiques défilent, comme quand on démarre son ordinateur. On entend des bruits semblables à ceux d'une usine, des bruits de machineries, ou de machinations ... Maintenant, je ne pourrai pas vous résumer dans le détail, les souvenirs s'entremêlent un peu. La première personne, il me semble, que l'on voit, est une jeune fille assise au fond, contre un mur, avec une valise à roulettes. Elle lit. Ensuite, une deuxième, en gilet à carreaux et bottes à talons en caoutchouc gris, vient à l'avant et lâche une pomme. Elle la regarde tomber. Puis elle la ramasse, la refait tomber, et réessaie encore. Puis elle se laisse tomber en même temps que la pomme, pour voir qui est le plus rapide. On dirait que tout à coup ses os disparaissent et que son corps devient tout mou, pour se retrouver au sol. La suite se situe dans le même genre : un peu plus tard, une religieuse en habit noir arrive. Au milieu de la scène, elle commence à se déshabiller, et ôte lentement une par une les nombreuses pièces de tissu qui composent sa tenue, pour finalement se retrouver avec les deux pièces minimum. Elle aussi a une pomme, et commence à la manger. Rapidement, le repas se transforme en festin sauvage et violent ; les bouts de pomme tombent par terre, le jus coule et elle finit cette pomme, et elle commence à se contorsionner, à se débattre. Son corps est pris de secousses, les soubresauts se font plus intensifs. Pourquoi ? A-t-elle voulu manger le fruit défendu ; est-ce que c'est ce cocon de religieuse dans lequel elle s'est enfermée, qui devient trop petit tout d'un coup, trop petit lorsqu'on a goûté à un nouveau fruit ? Souvent, les contorsions reviendront. Elles sont quatre, quatre filles ou femmes, qui gesticulent, agonisent ou découvrent. L'une d'elles est la fille de Galilée, Virginia, qui est au couvent sous le nom de sœur Marie-Céleste. Régulièrement, elle écrit des lettres à son père, lui demandant de ses nouvelles ou lui priant de lui envoyer une couverture pour l'hiver, ou des sous pour avoir une meilleure cellule. Les trois autres, elles pourraient être son ombre, ou des consœurs. Elles écoutent les lettres que Marie-Céleste lit à voix haute. Elles dansent aussi. Un vieux mathématicien/ philosophe les regarde. Elles se posent des questions. Elles ouvrent le grand livre de la nature. Nous, nous les suivons. Nous les regardons faire, et nous accrochons parce que la route est difficile. De temps en temps, l'assemblée s'arrête pour le pur plaisir d'une petite danse ; ces danses sont incroyables. Alors que la tête nous tourne déjà, nous assistons à l'entrée en scène de Bibi la truie. Ici s'explique mon deuxième titre. En effet, j'ai été étonnée de voir qu'une douzaine de personnes au moins a quitté la salle avant la fin. Pourquoi ? Le cochon, lui, pousse gentiment un petit bloc de sel à travers le plateau. Plus tard, les quatre filles danseront avec lui ; finalement, nous sommes tous des animaux ? Le meilleur peut-être sera la fin où Jupiter et ses satellites entrent en scène ...Quatre petites, tout sourire, qui tournent autour du « roi » et un vieux bonhomme qui les observe ; c'est la science, le scientifique et le plaisir de la découverte. Elise Jost, 2nde10 38 Sport Le sport mondial fait grise mine Entre les affaires de dopage, les actes racistes dans le football et les problèmes liés aux Jeux Olympiques de Pékin, on ne peut pas dire que le sport soit au mieux de sa forme. Alors, certes, les Français réussissent en NBA ces temps-ci à l’image de Diaw ou Piétrus, et le tennis a un nouvel espoir en la personne de Jo-Wilfried Tsonga. Mais, ces dernières semaines, les médias ont davantage parlé de troubles que d’exploits sportifs. Marion Jones, une athlète déchue Marion Jones sort par la petite porte de l’athlétisme après avoir avoué s’être dopée. L’athlète américaine a en effet admis avoir pris du THG, un produit dopant, notamment avant les Jeux Olympiques de Sidney en 2000. Cet aveu a entraîné sa suspension de deux ans et la championne déchue et rayée des annales olympiques a également décidé de rendre ses médailles gagnées en Australie. Mais sa sanction ne s’arrête pas là, puisqu’elle a menti aux enquêteurs fédéraux. Début mars, l’Américaine a été incarcérée suite à sa condamnation en janvier à six mois de prison ferme. La comité olympique américain (USOC) a lui assuré «que l'équipe olympique américaine pour 2008 serait totalement propre. C'est notre engagement mais nous n'avons aucune garantie absolue.» faire des campagnes (tee-shirts…), ne suffit plus, il faut désormais employer la méthode forte afin d’endiguer la menace. Aujourd’hui, seulement 80 personnes sont interdites de stade en France, alors qu’en Angleterre, le chiffre atteint les 3500 ! Il semble tout aussi important de durcir les sanctions et les faire passer de trois mois à un an. Un travail de longue haleine en perspective donc. Doit-on boycotter les JO de Pékin? Le racisme refait surface en championnat de France Les instances françaises du football cherchent actuellement des solutions pour enrayer le fléau. Rappelons que lors du match de Ligue 2 où Bastia accueillait Libourne Saint-Seurin (22 février 2008), des supporters corses avaient déployé une banderole à caractère raciste. Les joueurs portaient pourtant un teeshirt contre le racisme en début de rencontre. La Commission de discipline a décidé par la suite de retirer un point au classement de Ligue 2 à Bastia. Mais, ce n’est pas le seul club français touché, Metz, club de Ligue 1, n’est pas épargné. Le 16 février dernier, l’équipe grenat disputait un match face à Valenciennes. A la mi-temps, Abdeslam Ouaddou est monté dans les tribunes afin de s’expliquer avec un supporter qui lui avait lancé des insultes racistes. L’arbitre a sanctionné le joueur valenciennois d’un carton jaune. Le racisme est donc devenu une réalité dans le monde du football. Selon certains, “la manière douce”, qui consiste notamment à Du 8 au 24 août prochain, le monde aura les yeux rivés sur la capitale chinoise, ville hôte des 29e Jeux Olympiques. On sait déjà que Steven Spielberg a cessé de collaborer à la direction artistique des Jeux en raison de la position du gouvernement chinois sur le Darfour. L’actrice Mia Farrow avait également exprimé sa colère à l’égard de la position chinoise. M. Sarkozy se rendra lui à Pékin, comme Président de l’Union Européenne. Quant aux athlètes, on se demande s’ils pourront donner leur position sur la question des droits de l’homme. A cela, le CIO (Comité International Olympique) a répondu : «Pas question, sinon ils seront sanctionnés ». 39 Depuis six ans, Pékin est un véritable chantier. Les autorités veulent rénover la ville, histoire d’impressionner le monde entier avec des constructions colossales. Cela au prix d’expropriations. De plus, les conditions de travail des ouvriers et des autres sur les différents chantiers de la ville seraient exécrables (14 heures de travail par jour notamment). Par ailleurs, à cinq mois de l’ouverture des Jeux, les tensions enflent entre le gouvernement et le Tibet. Certaines personnes ayant critiqué les Jeux Olympiques ont aussi été enfermées dans les prisons chinoises. Quant à l’association Reporter Sans Frontière qui a dénoncé dès le début l’attribution des JO à Pékin, elle se mobilise pour la libération des journalistes et des internautes emprisonnés en Chine ainsi que pour l’arrêt de la censure des médias et d’internet. L’organisation interpelle régulièrement le CIO sur la question de la Chine. En effet, d’après la charte olympique, le sport doit être « au service du développement harmonieux de l’homme, en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine». Cependant, les arrestations de dissidents n’ont pas diminué depuis 2001, et tendent d’ailleurs à continuer. Harry Wu, dissident chinois incarcéré pendant 19 ans déplore que son pays n’ait “pas l’honneur et la récompense d’accueillir les Jeux Olympiques en pays démocratique”. Alors peut-on célébrer le sport dans un tel pays ? Peut-on boycotter les Jeux afin de dénoncer les lacunes liées aux droits de l’homme ? La France ne pèserait pas un poids bien lourd si elle agissait seule. Peut-être qu’avec l’appui d’autres pays européens, voire des Etats-Unis, elle pourra contribuer à l’amélioration des droits de l’homme en Chine. Sources : L’Equipe.fr [En ligne]. L’Equipe 24/24, mars 2008 [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse : http://www.lequipe.fr/ France 24 [En ligne]. France 24, mars 2008 [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse suivante : http://www.france24.com/fr/ Les observateurs [En ligne]. France 24, mars 2008 [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse suivante : http://observers.france24.com/fr/ Reporters sans frontières [En ligne]. Reporters sans frontières, mars 2008 [consulté le 16 mars 2008]. Disponible à l’adresse suivante : http://www.rsf.org/ Julie Ranslant, TL2 Cuisine La banane, un fruit merveilleux. Riche en fibre, contenant des protéines, elle est un des fruits superstars de notre bien-être. Futurs bacheliers, le Pontonews vous conseille la banane ! Deux recettes très simples, un smoothie et un muffin à la banane. En petit déjeuner, goûter ou juste pour le plaisir, deux recettes qui vont vous rendre accro... Smoothie à la banane: Muffin anglais à la banane: Pour 1 personne: Pour 1 personne: Ingrédients: Ingrédients: -1 banane pas trop mûre, -10 cl de lait d’avoine (ou de riz, de soja, l’important pour cette recette ce sont les protéines végétales.) -du miel. -1/2 banane pas trop mûre, -1 muffin anglais (blanc de préférence) -de la cannelle. Couper la banane en grosses rondelles et les placer dans le récipient de votre mixeur (blender, etc). Ajouter les 10cl de lait végétal et doser le miel à votre goût. Mixer pendant deux minutes jusqu’à ce que le mélange devienne un peu mousseux... ça vous a pris même pas cinq minutes, et c’est prêt ! Couper la demi-banane en deux dans sa longueur. Couper le muffin en deux et poser les deux morceaux de banane. Saupoudrer de cannelle. Mettre au micro-onde à 900W pendant une minute trente. Deguster tiède. Christelle Gleitz, TL2 Horoscope Verseau : Il est temps pour vous de tourner la page. L...* : *Pas de publicité. Poissons : En amour, souvenezVierge : Arrêtez de mentir ! vous : elle préfère l’amour en En amour, vous avez intérêt à mer ! Et arrêtez de nous faire arranger vos relations si vous ch***, vous avez déjà votre ne voulez pas passer pour une déguisement pour la fête du “sainte-nitouche”. lycée. Bélier : Arrêtez d’enfoncer des portes ouvertes. Balance : Malgré les hauts et les bas, lancez vous ! Taureau : Les vaches vous font de l'oeil, prenez donc le taureau par les cornes! Scorpion : Still loving you baby. Gémeaux: Vous êtes en conflit avec vous même, prenez soin d'être en accord avec votre autre personnalité. Vous êtes en conflit avec vous même, prenez soin d'être en accord avec votre autre personnalité. Sagittaire : Parfois dans un couple, il s'agit de se taire... Cancer : Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenu. Capricorne : Votre tropique et votre signe astrologique ne font qu'un ce mois-ci... 40 Photographies Cliché(s) parisien(s) Sur le pont d’Austerlitz. Girafe de dentelle. Montmartre Pavés miroirs. Montmartre Charlotte Wischuf, 1L2 41 Photographies Sarah Brucker, TS2 42 Créations Conflit entre dieux Au Liban, pays où les gens continuent à tout faire pour croire en la paix, des élèves d’une classe de seconde se souviennent de juillet et août 2006 et de leur rêve transformé alors en cauchemar. Ils ont décidé, à l’approche des fêtes de fin d’année 2007, d’écrire une parabole pour essayer d’exprimer ce qu’ils ont pu ressentir. Au-delà des mots si utilisés par tous et pour eux, ils ont préféré user d’un autre langage pour rappeler qu’ils existent et que le Liban est leur pays. Voici un exemple de ces récits imaginaires trop près de la réalité. Tout au long du mois qui s’est écoulé, il y a eu une tempête qui a dévasté la ville et n’a pas arrêté de se multiplier en force et en pluie. Il pleuvait chaque jour du matin au soir et pendant 32 jours, il n’y eut pas de repos, seulement quelques minutes le temps que les nuages reprennent leur souffle. Il pleuvait, le ciel lançait de l’orage et du tonnerre sur cette terre, à tel point que les gens criaient au secours et priaient pour que le dieu de la pluie fasse la paix avec le dieu de l’eau et arrête son attaque contre ce dernier. Les gens ne pouvaient pas s’échapper car ils étaient entourés de tous côtés. Et la réconciliation prendra longtemps car ce conflit date depuis longtemps et un conflit entre dieux est souvent incorrigible. Mais si les autres dieux et surtout Zeus décident d’arrêter cette maudite guerre, on peut espérer la paix….une paix qui, comme toutes celles qui ont été faites, ne durera pas plus de quelques années, car il y aura à nouveau conflit et des gens mourront à cause des éclairs qui les viseront ; et ce sont le plus souvent les gens les plus innocents qui meurent, foudroyés par des éclairs invincibles et sans pitié. C’est une parabole qui peut paraître inutile, mais qui donne à réfléchir aux faits qui la rattachent à la guerre du Liban du 12 juillet au 14 août 2006. A partir du 12 juillet, les bombes ne cessèrent de tomber sur le Liban comme une tempête qui semblait ne pas s’arrêter, et qui pendant 32 jours, se fortifia. Il n’y avait presque pas de temps de repos, seulement quelques minutes par jour avant de reprendre les tirs de missiles comme si c’étaient des nuages qui redémarraient une crise de pluie et de tonnerre. Les bombardements sur le sud affolaient petits et grands, qui criaient au secours et priaient pour que ce cauchemar s’arrête, que leur voisin arrête ce bombardement sur les habitants innocents. Mais cela prendra du temps car le conflit entre ces deux pays est comme un conflit entre deux dieux du monde grec : il existe depuis des années et sera sans fin, sauf si les pays détenant certains pouvoirs décident de l’arrêter, comme cette contrée comparable à Zeus, le dieu des dieux, assistée d’autres pays ou dieux tels Apollon….paix entre dieux qui ne durera pas car cet affrontement entre deux forces de guerre est à souligner dans l’Histoire du monde. C’est une tragédie pour le nombre de gens innocents qui ont perdu leur vie pour une histoire de terrorisme insensé qui date d’une vingtaine d’années et durera malheureusement, car la pluie ne s’arrêtera jamais de tomber. Sandra Yared, classe de seconde, Grand Lycée Franco-Libanais, Beyrouth. Love is Love is looking together in the same way Love is a sun shine in the dark night Love is an eternal question starting with why Love is... Love is your presence when I am in pain Love is a feeling you can't describe Love is in a life the final aim Love is... Love is what I think of in secret Love is your kiss on my lips Love is a beautiful rose in the desert Love is... Love is what is in my heart Love is the supreme feeling Love is like the sky full with bird Love is... Célia Morgenthaler, TL2 43 Créations Le baiser C'était dans un salon. Les meubles étaient couverts de bibelots et le sol d'un tapis. Assis sur un divan rouge cramoisi, proches mais avec une légère distance toutefois, ils parlaient. "- Et tu vas bien ? - Oui, oui, je vais bien... Enfin c'est une façon de parler. - Comment ça c'est une façon de parler ? - Peut-être je ne vais pas si bien que ça... - Pourquoi "Peut-être" ? - Allons, tu sais très bien. - Qu'est-ce que je sais très bien ? - Mais voyons tu sais très bien que j'écris... et que j'ai des difficultés. - Raconte-moi ça. - Te raconter ça ? - Oui. - Eh bien tout à coup j'ai l'impression d'avoir une bonne idée, mon attention est attirée par quelque chose. Je commence un poème en alexandrins sur les papillons. Puis, après sept lignes, je relis ce que j'ai écrit et je n'aime pas. Je le jette à la corbeille. - C'est dommage ! - Tu parles! Bon, et après avoir jeté ça à la corbeille, je réfléchis. Il faut que j'écrive, je me dis. J'ai les capacités, j'ai un style pas mauvais, j'ai un vocabulaire riche, il faut que j'écrive. Il faut que je m'exprime par écrit. J'entame un roman policier qui se passe dans une petite ville de Lettonie, une pièce de théâtre avec cinquante-neuf personnages, une ode à la liberté, une nouvelle sans personnages, un traité de philosophie sur "Le déterminisme", une description d'une forêt dans laquelle je me suis promené un jour... - Oh! c'est impressionnant ! - Oui, peut-être. Comme tu vois, j'entame beaucoup de choses. J'entame beaucoup de choses, mais je ne termine absolument rien. Toujours l'imagination et l'inspiration me quittent subitement, au dernier moment. Ça fait des jours, des semaines, des mois peut-être que ça se produit, ça. J'ai essayé d'écrire dans des lieux différents - dans toutes les pièces de mon appartement, dans des positions différentes assis, debout, couché, à genoux. J'ai essayé d'écrire les yeux fermés, avec la main droite, avec la main gauche, avec le pied droit, avec le pied gauche, mais rien n'y fait. Je ne réussis jamais. Ah! cette maudite inspiration qui ne vient pas toujours, qui n'est pas toujours là, qui se montre capricieuse, étonnamment capricieuse. - Mon pauvre petit écrivain ! - Oh! Arrête ! - Quoi, arrête ? - Arrête ça, aide-moi! - Comment tu veux que je t'aide ? - Il faut que pour une fois, pour une fois dans ma vie, j'arrive à finir un texte. Ça peut être court, ça peut être de qualité médiocre, mais il faut que ce soit terminé. Comme ça je lutterai contre ce problème psychologique que je connais depuis longtemps, lié à cette incapacité de finir un texte. - Je répète ma question: comment veux-tu que je t'aide ? - Je sais pas. Je te le demande à toi. - Mais moi je sais pas non plus. Je veux bien t'aider bien sûr, mais je ne sais pas du tout comment faire, je ne sais pas du tout quoi faire. - Ah oui, ça je ne te l'ai pas dit: hier j'ai commencé un roman de cape et d'épée. Qu'est-ce que tu en penses ? - Ce que j'en pense ? - Oui, tu en penses bien quelque chose, non ? - Non. - Écoute... - Oui. - J'ai une idée. - Quoi? - On va s'embrasser et... - On va quoi ? - On va s'embrasser et... - Ça va pas ! - Attends, laisse-moi terminer. On va s'embrasser, pendant longtemps et puis bah là j'aurai enfin l'inspiration nécessaire pour un petit... un petit écrit. - Quoi ? - C'est la seule façon dont tu pourrais m'aider. Je suis dans une impasse totale en ce moment et ça, ça me sauverait totalement. On dit que l'amour inspire, que l'amour donne des ailes. - Mais ce n'est pas l'amour ça, c'est simplement un baiser. - Oh ! Je ne verrai pas la différence, crois-moi. - Mais je ne peux pas, je ne... - Pourquoi tu ne pourrais pas ? - Je ne sais pas, parce que je ne t'aime pas ? - Mais ce n'est qu'un baiser ! - Tu as dit que pour toi c'est comme l'amour! - Mais le temps passe ! - Qu'est-ce que ça veut dire ça ? - Ça veut dire que demain tout sera effacé dans ta mémoire; l'union de nos bouches, l'union de nos langues... - Arrête ! Tu me dégoûtes ! - Mais je n'ai pas envie de te dégoûter ! - C'est pourtant ce que tu fais ! - Ça n'empêche pas que je n'en ai pas envie. - Est-ce qu'on fait des choses dont on n'a pas envie. - Oui. - Tu es tordu. - Je suis surtout perdu. - Dans une impasse.... Je sais, tu m'as dit. - Écoute, j'ai l'impression que je te lasse... - Mais non, mais non, mais ne sois pas vexé, je veux t'aider, moi, je ne demande que ça ! - Eh bien moi je veux juste un baiser, juste un ! - Est-ce que tu me promets d'écrire sur ça ? - Oui! - Tu seras inspiré ? - Oui ! - Tu ne commenceras pas seulement, tu finiras ? - Oui ! - Tu ne le jetteras pas à la corbeill ? - Non, non ! - Tu seras content ? - Oui! - Tu seras heureux ? - Oui ! - L'inspiration ne disparaîtra pas au dernier moment? - Non ! - Tu me feras lire ce que tu auras écrit ? - Oui ! - Bon, alors, c'est d'accord." Ce fut un beau baiser. Un baiser tendre et langoureux. Matthias Turcaud, 2nde10 44 Créations Les aventures de Colin le Malin Depuis que je suis entré dans ce fameux lycée, ce jour de septembre où j'arborais un grand sourire un peu idiot, il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie. Alors j'ai décidé de prendre la plume et d'écrire ce que j'avais à dire - comme ça venait. Et j'espère qu'il n'y aura pas de protestations, on a déjà accepté des livres où il ne se passait rien - je pense par exemple à ce livre où deux types, dont un avec un nom de légume, attendent un gars qui ne vient jamais - alors pourquoi on n'accepterait pas mes petits écrits, où il se passe des choses ? Mais je suppose que vous voulez d'abord savoir, avant que je ne puisse commencer mes palpitantes histoires, pourquoi je m'appelle Colin Le Malin. Ah! les gens, ils s'immiscent toujours sournoisement dans la vie privée des gens, ils ont toujours des questions aux lèvres, ils demandent sans cesse "Pourquoi...Comment...Combien...Qui ça." Mais puisque vous insistez tellement, je vais vous dire pourquoi je m'appelle Colin Le Malin. Donc c'est parce que... Oh! Et puis je ne vous le dis pas, voilà, j'ai le droit à ma vie privée, j'ai le droit à mes petits secrets, si minables et pitoyables qu'ils soient. En septembre, le mois de mon arrivée à ce fameux lycée, je me suis aperçu que mes camarades de classe étaient de sacrés hypocrites. Pendant le cours, ils se montraient polis, raffinés, courtois, gentils, un peu timides parfois, attendaient patiemment que le professeur les interroge, disaient sans cesse: "Excusez-moi... Bonjour... Au revoir... Pardon.". Et puis, une fois hors de la salle, une fois le cours terminé, ils accumulaient les plaisanteries, les boutades et les blagues sur le professeur, se moquaient de tous ses gestes, de toutes ses paroles, de ses habits et de sa physionomie, l'imaginaient en maillot de bain et en chemise de nuit, l'imitaient, le parodiaient. C'était bien drôle de voir comment ils pouvaient changer en l'espace de quelques minutes, de voir leur évolution. Une fois, Rodolphe, qui était un des élèves les plus obséquieux en cours, avait été également l'un des premiers à en rire, d'un professeur, une fois rendu dans la cour. En octobre, je me suis dit qu'il fallait bien se rendre compte de ce qui paraissait évident: je n'aimais pas travailler. Bien que toutes ces mains occupées à noircir des centaines de pages et toutes ces têtes occupés à réfléchir pendant des centaines d'heures me stimulaient quelques fois, le lycée ne présentait pour moi, à l'époque, pas le moindre attrait. Franchement, de tout ce qui me plaisait, de tout ce que j'aimais, il n'en était jamais question au lycée. J'aimais le rire, le rêve, la flemmardise et la liberté; et je découvris vite en cours que je ne pouvais pas m'y octroyer la liberté de rire, la liberté de rêver et encore la liberté de ne pas travailler. Un mardi, toujours en octobre, j'étais assis dans la salle où se déroulait le cours de sciences physiques. J'étais en train d'essayer d'interpréter le rêve que j'avais fait la veille. Comme il est assez particulier et digne d'intérêt, je vous le raconte. Je me trouvais dans un lieu qui m'était inconnu. Il y avait de l'herbe au-dessus de moi et des nuages au-dessous de moi. L'herbe était blanche et les nuages verts, il y avait un soleil dans l'herbe, et des marguerites dans les nuages. Au début, j'avais l'impression de distinguer des sortes d'objets au loin, mais bientôt je ne vis plus que l'herbe et les nuages. C'était bien étrange de voir que l'herbe et les nuages avaient échangé leurs attributs respectifs. Dans le rêve, je me suis vu au milieu de cette herbe et de ces nuages, j'ai levé les bras, j'ai levé les pieds, j'ai ouvert la bouche et j'ai crié: "Oh! Non! ça, jamais!". Et au début, je n'avais vraiment aucune idée de ce que ça pouvait signifier, ce rêve. Après un quart d'heure de recherches inutiles, où j'avais fermé les yeux, je les ai rouverts et j'ai regardé autour de moi: je me trouvais donc dans la salle où se déroulait le cours de sciences physiques. A ma droite, JeanClaude semblait fasciné par un poster moitié déchiré, âgé d'au moins 40 45 ans, qui représentait la classification périodique des éléments. A ma gauche, Rodolphe levait très haut la main droite tout en se grattant la tête, tout en regardant ce qu'il avait noté bien soigneusement et bien proprement sur son petit cahier et tout en écoutant tout ce que M.Précisin, professeur de sciences physiques, pouvait bien nous raconter. C'était sûrement pas des interprétations de rêves. Le tableau était recouvert de caractères inscrits à la craie blanche. C'est vrai il y avait quand même un sens artistique prononcé, un contraste pas mauvais entre la craie blanche et le tableau noir. Et là, ce fut comme une apparition. Le tableau était divisé en deux parties, à peu près identiques. Sur la première partie, on pouvait voir une leçon de physique, sur la gravitation. Sur la deuxième partie, il y avait une leçon de chimie, sur la structure de la matière. Et j'ai compris tout ce qu'il y avait à comprendre. La chimie et la physique se mélangeaient dans mon esprit à la façon de l'herbe et des nuages dans mon rêve. Et moi, devant ce délire insensé, devant cet odieux mélange, devant cet effroyable capharnaüm, je ne pouvais que m'écrier: "Oh ! Non ! ça, jamais !". Et les sortes d'objets que j'avais l'impression de distinguer, c'étaient toutes les notions scientifiques que j'avais l'impression de connaître, mais qui m'échappaient aussitôt. Oui, c'était ça ! "Ah ! Je suis trop fort !" Ça je le dis à haute voix, dans la classe, à ce moment-là, et très fort, comme si j'avais voulu que tout le monde dans la classe entende ça. Mes camarades de classe rigolèrent. Ah! oui quels petits salauds ceux-là, toujours tout concentrés, tout sérieux habituellement et puis là, n'hésitant pas à humilier un camarade maladroit. En tout cas, M. Précisin semblait les approuver. "Ah vous êtes trop fort, M. Oisivon, vous êtes trop fort..." Il rit d'un rire méchant et profondément sarcastique. "Puisque vous êtes trop fort, M. Oisivon, dites-moi comment l'interaction gravitationnelle entre deux corps ponctuels A et B, de masses respectives mA et mB, séparés d'une distance d, est modélisée ?" Comme vous pouvez vous en douter, je ne sus pas trop bien exactement quoi répondre. Je me levai, indécis, en faisant tomber mon stylo vert par terre. "Rasseyez-vous, M. Oisivon." Nouvel éclat de rire. "Euh... - Ne bégayez pas, Oisivon." Nouvel éclat de rire. "Alors vous répondez, Oisivon ? - Euh... - Je vous ai dit de ne pas bégayer, Oisivon!" M. Précisin semblait vraiment vouloir faire rire la classe, à mon détriment naturellement. Voyant que je ne trouvais pas de réponse à sa question, en tout cas pas de réponse satisfaisante, M. Précisin me donna deux exercices supplémentaires pour la semaine suivante. Mes camarades de classe, surtout Rodolphe, me regardèrent alors comme si j'étais un affreux banni flagellé au fer rouge. Au fond, ce n'était pas si terrible. Un vendredi, également en octobre, je me suis rendu à la pâtisserie à côté du lycée, chez laquelle s'agglutinait habituellement toute une foule. Là, pour une fois, ce vendredi, en octobre, il n'y avait personne. Je franchis la porte de la pâtisserie et, avant que je ne puisse même jeter un coup d'oeil sur les pâtisseries présentées, quelqu'un me dit "Kestuveu?". Mes yeux parcoururent les rayons des confiseries. Pains au chocolat, croissants fourrés aux amandes, beignets avec de la confiture de groseille, escargots, tor... "Kestuveu ? - Une tor... Une tor... Je me penchai pour pouvoir lire en entier le petit panneau qui indiquait le nom de ce que je m'apprêtais à acheter, puis à déguster. - Une torsade, Madame. Créations - 1,20 jeunom' !" Je lui donnai la somme qu'elle réclamait, puis sortit. Et là, une fois sorti, la torsade m'apparut comme un plaisir incomparable, un délice incontournable, où toutes les saveurs présentes me charmaient, me ravissaient, m'émoustillaient, me rendaient béat. Je me rendis compte, après plusieurs secondes, que j'avais déjà dévoré la moitié de la confiserie. Soucieux de profiter le plus possible du reste de la torsade, je mis plus de cinq minutes à la terminer. Ce fut un sacré moment. Un lundi, en novembre, alors que je me promenais dans la ville, après avoir terminé les cours dans ce fameux lycée, j'inventai un petit jeu. Il s'agissait d'observer tous ceux qui passaient et de se demander, simplement en les regardant, quels pouvaient être leurs noms, leurs métiers, leurs âges, leurs traits de caractères principaux et ce qu'ils pouvaient vouloir faire en ville. Ca donnait des résultats assez amusants: Rosemarie Duplancher. Journaliste. 37 ans. Défiante. Veut se promener sans véritable but. Roger Rasson. Garagiste. 50 ans et demi. Généreux. A rendez-vous avec des amis dans un restaurant. Joséphine Pratine. Actrice. 25 ans. Capricieuse. Veut se rendre au cinéma. Thibault Loussin. A la retraite. 69 ans. Chiant. Veut acheter le DVD de Rambo III. Oui, c'était amusant. Mais, là, un mois plus tard, un mois plus tard seulement, en décembre, au mois de décembre, seulement un mois après ce jeu idiot, seulement deux mois après ma joie ridicule avec cette torsade achetée dans la pâtisserie à côté du lycée, seulement trois mois après mon interprétation de rêve en cours de sciences physiques, en décembre, un jour où il faisait froid, et que j'avais des gants, et que j'avais un bonnet, et que j'avais une écharpe, et que j'avais froid parce qu'il faisait froid, et que je buvais un chocolat chaud acheté à la machine du lycée, et que j'étais comme d'habitude complètement ridicule, je découvris l'AMOUR. Elle avait résisté aux épreuves du temps, elle avait résiste à l'hypocrisie régnante, elle avait résisté à l'ennui ambiant, à l'ambiance morne dominatrice, elle, représentante de l'Amour, envoyée de Vénus, elle, la nouvelle Hélène. Elle, ses charmes sans nombre, elle, son sourire magnifique, elle, ses cheveux qui étaient si longs que j'avais peur qu'elle les écrase avec ses souliers, elle, sa peau que je devinais douce, elle, parangon de grâce, elle, enivrante avec ses mouvements gracieux, elle, envoûtante avec son regard persistant, elle, qui était si belle que le mot "beau" me paraissait nul pour la décrire, elle, son visage, elle, son cou, elle, sa nuque, elle, son ventre, elle, ses seins, elle, son ventre, elle, son nombril, elle, ses omoplates, elle, ses cuisses, elle, ses jambes, elle, son sexe, elle, ses pieds, elle, ses oreilles, elle, qui était là, devant moi, à quelques mètres seulement, à quelques mètres nom de Dieu, qui se tenait là, sans but apparent, simplement pour ceux, qui avaient tellement froid et qui avaient les membres tellement engourdis, que ça leur faisait du bien un peu de beauté. Oui, c'était le distributeur de beauté et de charme. Mais j'étais jaloux en les voyant tous la contempler. C'était moi qui avait le mieux su user des mots, si dérisoires et si médiocres qu'ils soient, pour parler d'elle. Je ne savais pas ce que ça voulait vraiment dire "être amoureux", et d'ailleurs je ne le sais pas encore maintenant exactement - je ne pourrais pas du tout vous donner une définition par exemple. En tout cas ce que je peux vous dire c'est que j'avais envie de l'inviter à un café et de lui payer tous les cafés qu'elle aurait envie de prendre. Le lendemain, j'écrivis un truc pour lui dire que j'avais envie de l'inviter à un café et de lui payer tous les cafés qu'elle aurait envie de prendre, mais j'ai formulé un peu différemment quand même. Je...... lui..... ai.......... écrit à minuit blotti dans une couverture avec une lumière de poche pour m'éclairer et un verre de jus d'ananas à côté de moi pour boire quand j'avais soif. Deux jours après, j'ai mis discrètement le truc dans son sac à main et puis je suis parti en courant un peu. Après, je me suis acheté un chocolat chaud, que j'ai bu très vite cette fois. Je ne savais pas du tout quoi faire maintenant. Je courus encore un peu dans la cour. Les gens me regardaient bizarrement. Je m'arrêtai à proximité d'un banc et je m'y assis. Je regardai devant moi. De grandes bâtisses imposantes étaient l'une contre l'autre, et formaient des blocs particulièrement laids. Leurs constructeurs n'avaient pas goûté aux tourments de l'amour. Les heures passent. En cours, je regarde sans cesse ma montre. Ça m'inquiète tout ça. Je ne sais pas si elle va recevoir mon message, peut-être qu'elle va le perdre malencontreusement ou qu'il va être écrasé par la masse de ses cahiers mon petit mais non qu'est-ce que je raconte elle n'avait toujours que très peu de choses dans son sac à main oui de toute façon une personne si belle n'a pas à s'accaparer de choses matérielles elle a déjà tout sur elle elle exhale quelque chose de magnifique et d'irremplaçable. Oui, peut-être allait-elle lire mon message, c'est ce que je me disais alors, au mois de décembre. La question que je me posais principalement: mais si elle lit mon message, comment feraitelle pour me répondre et d'ailleurs pourquoi me répondrait-elle? Alors que je commençais à m'inquiéter vraiment, je sentis sur mon épaule droite quelque chose de si doux et de si agréable que j'eus peur. Je n'étais pas - et je ne suis pas habitué à ces marques de tendresse extraordinaire dont j'ai pourtant - je le sens, besoin. Je me retournai, et puis reculai aussitôt. C'était ELLE. Elle, la beauté, le charme et la grâce même. Elle était habillée avec des habits très légers alors qu'on était en décembre et qu'il faisait froid et que j'avais froid et que tout le monde avait froid. Elle me sourit, je frémis. Son sourire découvrait ses dents blanches, mais n'était pas surfait, ni artificiel. Il semblait naturel et spontané. Elle rit, je frémis à nouveau puis essayai de sourire. Mon sourire fut maladroit mais il la fit rire. Elle rit en voyant que je souriais, et moi je ris en voyant qu'elle riait. Elle se rapprocha de moi, je me rapprochai d'elle, je l'effleurai et reculai aussitôt, puis me rapprochai à nouveau d'elle. Elle se rapprocha de moi aussi, m'effleura et recula aussitôt elle aussi. Ce fut un jeu merveilleux. Elle avait l’air d'avoir froid. J'enlevai alors aussitôt mon manteau et lui mit sur le dos avec toute la douceur que je pouvais avoir. Rien ne comptait plus alors. A bas le froid ! A bas le mois de décembre ! Il n'y avait plus qu'Elle, Elle. Elle eut l'air de vouloir me parler, je me rapprochai pour lui faire signe que j'étais prêt à l'écouter, elle ouvrit la bouche mais ne parla pas tout de suite. Elle articula un formidable, un délicieux, un énorme "Merci". Dans ma tête résonnait "Merci Merci Merci Merci Merci Merci Merci Merci Merci Merci". Je rougis et lui dit "Je...". Je voulais dire "Je t'aime", mais m'apparurent alors tous mes défauts, tous mes côtés ridicules. Je me vis alors comme un être dérisoire et inexistant, surtout par rapport à elle, à elle bon sang. Je changeai le 'Je' en 'Tu'. Ça donna: "Tu veux aller..." -Samedi ? - O.oui, ou! - à quatre heures ? - d'accord, dis-je avec difficulté. Elle me sourit, parut vouloir me rendre mon manteau, je m'éloignai, elle insista, je m'éloignai encore, et je courus, je partis. Samedi, divin samedi, je t'aime ! Je me disais alors que si samedi était une personne, je lui ferais l'amour sans hésiter. Samedi, 17 décembre. Elle m'avait donné rendez-vous pour quatre heures, mais j'étais déjà dans le café une heure avant. J'espérais qu'elle allait venir plus tôt que quatre heures. Je choisis la table méticuleusement et m'assis. La suite dans le prochain numero ! 46 Matthias Turcaud, 2nde10 Créations L’homme Si l'on s'aventure dans une certaine rue d'un pas son père. La mère était morte jeune, et l'homme certain village d'une certaine région de France, on ne l'avait pas pleurée. La seule façon qu'il trouva pour trouvera une certaine maison. honorer la défunte était d'habiter la propriété désertée. L'homme avait tout le nécessaire pour être heureux : Ce n'est pas une jolie maison. Mis à part sa la grande maison de sa mère et la fortune de feu son magnifique cour, très grande comparée à la moyenne, riche père. IL ne lui manquait plus qu'une femme. elle n'a aucun attrait esthétique. Pour tout dire, la seule grande particularité de la maison est qu'elle attire le L'homme s'était emparée d'une magnifique regard du passant. Elle lui fait penser à une maison créature naïve et l'avait fait sienne. Tous l'adoraient, hantée comme celles que l'on voit si souvent dans les et ses amis dirent tous qu'ils ne l'avaient jamais vue dessins animés ; les murs sont gris et les vitres sales aussi heureuse que durant sa soirée de noces, dans les ne permettent pas aux rayons du soleil d'éclaircir les bras de l'homme. Qui aurait cru qu'on la retrouverait salles, le toit est de tuiles rouges qui ont tourné au morte dans sa belle cour, devant son énorne maison ? marron depuis des décennies. Si le passant n'est pas Tous les jours on la croisait dans le village, souriante, encore inquiété par la demeure, un dernier détail gaie et toujours seule. On aurait bien voulu l'aider, assure l'étonnement. Contrairement au voisinage de avait-elle au moins eu l'air triste. Son époux ne lui bicoques peintes en couleurs pastel, celle-ci est une parlait jamais, ne la regardait jamais, ne la touchait petite forteresse. Quatre-vingt centimètres d'épaisseur jamais. Ils ne faisaient même pas chambre commune. de béton séparent la maison de la rue, laissant pour Certains l'accusaient de meurtre dans son dos. Les seule entrée à la propriété un portail automatique d'un autres étaient convaincus du suicide de la femme. En bleu très laidet une porte pour voiture inutile, car le quelque sorte, les deux groupes avaient raison. propriétaire ne conduit pas. Justement, en parlant de Aujourd'hui l'homme ne sort plus, ne se lui, vous vous demandez sûrement qui est le malheureux déteneur de l'endroit ? Eh bien, c'est manifeste plus. Peut-être même est-il parti sans que personne ne le sache. Personne ne le connait, et l'homme. personne ne viendra à son enterrement. On ne saura L'homme a hérité de la maison par sa mère, qu'il est mort que lorsque l'odeur émanant de sa qui, elle, ne l'avait jamais habitée et qui en avait hérité chambre fera le sujet d'une plainte de la voisine. Malcolm Gaillard, 2nde7 Toi et moi Ô délices goûtés ensemble ! Ô joie ! Ô allégresse ! Toi tombant, moi te relevant, toi souriant, moi souriant, toi riant, moi riant, toi me montrant du doigt un objet, moi te le donnant. Ô nos deux corps se confondant, ô nous deux, ô toi, ô moi, jadis dans ce parc, les rayons du soleil, toi et moi, les gens se promenant tout autour, toi et moi, les oiseaux dans le ciel, toi et moi, dans le parc, toi et moi. Moi guettant l'apparition d'un sourire sur ton visage, toi me regardant de tes yeux éveillés et joyeux, ô tout ce qui nous liait, ô comme nous étions proches. Moi essayant de comprendre ce qui sortait de ma bouche, toi essayant de comprendre ce qui sortait de la mienne. Ô délices goûtés ensemble ! Ô joie ! Ô allégresse ! Moi regardant autour de moi et ne voyant que tes yeux, toi regardant autour de toi et ne voyant que les miens. Ô moi roulant dans la boue, moi faisant des grimaces, moi imitant le rossignol, moi clignant des yeux, moi sautant, moi bondissant, moi virevoltant, simplement pour te plaire, toi riant et geignant et criant et t'extasiant, toi frappant dans tes mains, toi levant la tête, toi marchant à petits pas, nous vivants. Ô délices goûtés ensemble ! Ô joie ! Ô allégresse ! Danse de joie, sarabande d'allégresse, ronde de plaisir, samba de rires, salsa de sourires, polka déchaînée, tango radieux, valse enchantée, fête, fête de voir qu'on était toujours ensemble, qu'on était toujours là, l'un face à l'autre, joie, joie de voir qu'on était heureux tous les deux, ensemble, l'un face à l'autre, puis l'un à côté de l'autre, l'un au-dessus de l'autre, l'un au-dessous de l'autre. Ô nous, ô toi, ô moi, ô nous formant, tous les deux, des rectangles, des triangles, des losanges, des parallélogrammes, des polyèdres, nous formant des papillons, des palmipèdes, des pies, des boas, des baleines, des lynx, des écureuils, nous formant des soleils et des lunes, nous formant des plantes et des fruits, nous formant des choses extraordinairement ordinaires et ordinairement extraordinaires. Ô délices goûtés ensemble ! Ô joie ! Ô allégresse ! Tant d'heures écoulées, mais jamais remarquées ; tant de temps passé, amis jamais pris au sérieux. Oh ! Toi et Moi, c'était il y a bien longtemps. Toi et moi, on avait, à nous deux, à peine quinze ans. Moi, un petit con de treize ans, et toi un petit ange de deux ans. Matthias Turcaud, 2nde10 47 Pontonews Rédaction et Administration : Lycée International des Pontonniers 1, rue des Pontonniers 67 081 Strasbourg Cédex Mail : [email protected] Directrices de publication : Mesdames Rouve, Corbin, Martineau Maquette, mise en page: Natalia Lora lllustrations de couverture : Fanny Stahl Ont réalisé ce numéro : Anamarija Bartek, Simon Bénard, Tressia Boukhors, Sarah Brucker, Clara Burgard, Sarah Charpilloz, Enzo Dauphinot, Lucien Dethurens, Christelle Gleitz, Elise Jost, Natalia Lora, Mathieu Perez, Julie Ranslant, Marie Turcan, Matthias Turcaud, Juliette Weller, Charlotte Wischuf Avec les contributions de : Clémentine Berlivet, Mahalia Coujitou, Camille Fuchs, Nicolas Jousset, Clémence Kelche, Célia Morgenthaler, Elias Msaddek, Juliette Steiner, Sandra Yared Le Pontonews est en téléchargement gratuit (et en couleurs !) sur le site Web du C.D.I. à l’adresse : http://www.lyc-sections-internationales-strasbourg.ac-strasbourg.fr/cdi . Vous y trouverez le dernier numéro et les archives du journal depuis septembre 2005. 48