SDJ Les JEUNES se font La Halle
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50-Reflets-1-Couve:Mise en page 1 26/05/11 15:11 Page 1 Reflets JUIN 2011 // numéro 50 LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES SDJ Les JEUNES se font La Halle Intercommunalité Dix bougies pour la Capm VILLE // page 9 Gastronomie Le miroir aux papilles DOSSIER // page 32 Prosper Gnidzaz Monsieur Cinéma PRENONS LE TEMPS // page 42 PRENONS LE TEMPS // page 44 50-Reflets-2-event:Mise en page 1 26/05/11 15:10 Page 1 SOMMAIRE REFLETS LE MAGAZINE DE LA VILLE DE MARTIGUES MENSUEL DIRECTEUR DE LA PUBLICATION GABY CHARROUX DIRECTEUR ADJOINT DE LA PUBLICATION DIDIER CERBONI MAQUETTE VIRGINIE PALAZY GESTION ADMINISTRATIVE MICHÈLE SIMONETTI © SERVICE COMMUNICATION VILLE DE MARTIGUES – B.P. 60 101 13 692 MARTIGUES CEDEX – Tél : 0442443492 Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du directeur de la publication. EVENE QUARTIERS AU QUOTIDIEN QUOT 24 CONCEPTION MARTIGUES COMMUNICATION SA LE BATEAU BLANC BT C – CH. DE PARADIS B.P. 10 158 – 13 694 MARTIGUES CEDEX Tél : 04 42 41 36 04 fax : 04 42 41 36 05 [email protected] DIRECTEUR DE LA RÉDACTION THIERRY DEBARD RÉDACTEUR EN CHEF DIDIER GESUALDI RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT MICHEL MAISONNEUVE RÉDACTION SOAZIC ANDRÉ, BENOIT BRAGONI, SORAYA HAMDAN, CAROLINE LIPS, GWLADYS SAUCEROTTE ÉVÉNEMENT 4 VILLE VIVRE ENSEMBLE ENSEM 8 DOSSIER DOSSIER CARRO La police à proximité L’ÎLE Festivités : le casse-tête des riverains PARADIS SAINT-ROCH Surtension au C3 SAINT-JULIEN Sur la route avec le boulanger // Sur les traces de Rodin CARRO Les hirondelles désertent le ciel INTER-QUARTIERS À vos marques, prêts, propreté ! // Une fête de quartier tout en couleur INTER-QUARTIERS Pleins gaz pour quatre jours TERROIR 32 © F.D. 38 SOUVENIR Le Targo Un héritage médiéval GROS PLAN La place Desnos RENCONTRE Prosper Gnidzaz Monsieur Cinéma SALON DES JEUNES Événement Les jeunes se font La Halle SPORT Côte Bleue La vague fait sensation PORTFOLIO Nostalgie Les « belles » de SaintJulien PRENONS PRENO LE TEMPS © F.D. AGEND AGENDA PHOTOGRAPHES FRANÇOIS DÉLÉNA, FRÉDÉRIC MUNOS PUBLICITÉ MARTIGUES COMMUNICATION RÉGIE PUBLICITAIRE Tél : 04 42 41 36 00 MONTAGE PUBLICITÉS FRANÇOISE BOREL DIRECTION ARTISTIQUE AGENCE ANATOME IMPRESSION IMPRIMERIE CCI 13342 MARSEILLE CX 15 / Tél : 0491031830 DÉPOT LÉGAL ISSN 0981-3195 Ce numéro a été tiré à 23 500 exemplaires INTERCOMMUNALITÉ Dix bougies pour la Capm VOUS Marie-Claude // Brune SERVICES PUBLICS Y’a olus marqué La Poste DITES-NOUS Nicole Girard VOUS Guilhem // Fatia VIDÉO SURVEILLANCE Dix-huit caméras dans la ville ÉCONOMIE Petite année dans les TPE EMPLOIS SAISONNIERS Travailler pour la Ville TRIBUNES CHANTIERS Viaduc Des travaux faramineux LA VILLA SAINT-ROCH L’alternative à la détention NAVIRES Le vrac de Caronte MARTIGUES LA SPORTIVE Vivre Hand’semble © F.M. PERMANENCES // ÉTAT CIVIL 50 En couverture : © François Déléna REFLETS I JUIN 2011 3 50-Reflets-2-event:Mise en page 1 ÉVÉNEMENT 26/05/11 15:10 Page 2 Après des mois de travaux, le chantier de rénovation de la piscine est achevé. Elle sera inaugurée le 17 juin, le samedi 18 une grande journée portes ouvertes est programmée. Tous à vos maillots! BAIGNADE AUTORISÉE! 4 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-2-event:Mise en page 1 26/05/11 15:10 Page 3 LA CHRONIQUE DE GABY CHARROUX CHRONIQUE D’ANNIVERSAIRE EN ANNIVERSAIRE « Notre communauté d’agglomération du Pays de Martigues fête cette année ses 10 ans. Que de chemin parcouru depuis le 16 janvier 2001, date à laquelle se réunissait pour la première fois les élus de celle qui s’appelait à l’époque la C.A.O.E.B, Communauté d’Agglomération de l’Ouest de l’Étang de Berre. 10 ans de travail, de concertations et d’ambitions dans l’intérêt des populations de ce territoire. 10 ans d’engagement pour garantir notre autonomie de décision et de gestion, pour promouvoir le service public garant de qualité au meilleur coût pour les usagers. « 10 ans de service et toujours plus avec vous » est d’ailleurs le thème de la campagne de communication lancée pour l’occasion. Et dans 10 ans?… La nouvelle loi des collectivités territoriales votée en décembre 2010 a pour conséquences de mettre à mal la démocratie de proximité, la décentralisation et de bouleverser notre schéma territorial. Vous avez été près de 14000 à signer à l’automne dernier une carte pétition pour défendre l’avenir de Martigues. Un sondage a confirmé que 90 % des martégaux étaient opposés à l’absorption de notre Ville dans le « grand Marseille ». Notre mobilisation et celles d’autres communes un peu partout dans les Bouchesdu-Rhône ont influé sur les prescriptions faites fin avril par Monsieur le Préfet. On ne peut évidemment que se satisfaire du rejet de l’idée d’une grande métropole marseillaise mais pour autant la « fusion » qui a été proposée entre le SAN et la C.A.P.M, n’est pas aujourd’hui la forme qui nous convient pour développer les coopérations avec nos voisins. Nous pourrons échanger sur cette importante question en réunions publiques, notamment dans les conseils de quartier. D’autres anniversaires nous attendent. En septembre prochain nous ferons un gros plan sur les 50 ans de la Semivim qui participe depuis tout ce temps à l’aventure urbaine et humaine de Martigues. Mais peut être que dans quelques jours, nous suivrons ensemble les « Traces et chemins » proposés pour les 30 ans de notre école de danse. Cette invitation artistique marquera aussi les prémices de la future réunion des deux conservatoires – musique et danse – sur le site de Picasso où les travaux démarreront en octobre. L’équipe de Reflets a voulu titiller vos papilles en ce mois de juin avec un dossier sur les spécialités du ter- » roir martégal. Vous verrez que la gastronomie et que les grands chefs ne sont pas seulement dans les restaurants mais aussi un peu partout dans nos quartiers derrière leurs fourneaux. Juin, c’est aussi et surtout le mois de la convivia- lité avec les « fêtes de quartier » où j’espère vous retrouver nombreux à l’occasion © Frédéric Munos d’un spectacle, d’un repas ou autour du verre de l’amitié. REFLETS I JUIN 2011 5 50-Reflets-2-event:Mise en page 1 ÉVÉNEMENT 26/05/11 15:10 Page 4 Du 24 au 26 juin, le festival « Traces et chemins » célèbre la future réunion des deux conservatoires sur le site Picasso. Au menu : trois jours de spectacle ambulant dans tous les quartiers de la ville ! MUSIQUE ET DANSE FONT LEUR SHOW ©Thierry Pierras Le festival « Traces et chemins » s'achèvera en beauté avec le final à la pointe de L'Île. De nombreuses surprises visuelles et sonores sont à découvrir le 26 juin. CONSERVATOIRE DE DANSE HENRI SAUGET : 04 42 07 32 41 CONSERVATOIRE DE MUSIQUE : 04 42 42 18 80 BON À SAVOIR L’école de danse compte actuellement 700 élèves, avec la création du site Picasso sur l’ancien collège du même nom ce seront 1200 élèves qui travailleront dans un même et seul lieu. Le début des travaux est prévu pour l’automne prochain. 6 REFLETS I JUIN 2011 Un festival, deux écoles N ul besoin de réserver sa place ou d’acheter un billet pour assister au spectacle. Du 24 au 26 juin, les danseurs et musiciens des deux conservatoires feront leur show partout en ville à l’occasion du festival Traces et chemins. L’événement célèbrera à la fois les trente ans de l’école de danse et la future réunion des deux conservatoires sur le site Picasso. Le début des travaux est prévu pour la rentrée prochaine, l’occasion pour les acteurs des deux écoles d’inaugurer un avenir désormais commun. « Ce festival est déjà une manière de nous réunir et de créer ensemble, explique Magali Cozzolino, directrice du conservatoire Henri Sauguet. Pour cela, nous avons remué le passé pour nous pencher sur notre histoire et tout ce qui a fait la renommée artistique de la ville. » L’événement est ainsi un clin d’œil aux années 1980, époque culturellement très riche pour Martigues. C’est durant cette période que l’artiste Ernest Pignon-Ernest s’est rendu à deux reprises dans notre Venise Provençale. Avec ses œuvres éphémères qu’il dispersait partout en ville, le plasticien a marqué l’esprit de ceux qui l’ont connu. « Nous avons voulu nous inspirer de sa philosophie de l’art dans la ville pour imaginer le festival, commente Jean-Marc Zanaroli, chargé de recherche. Celle de faire sortir les artistes des musées ou salles de spectacle pour faire vivre l’espace urbain. » Sur les traces du conservatoire Et comment retracer l’histoire culturelle de la ville sans évoquer le succès du Festival populaire dans les années 1980 ? L’événement par son aspect avant-gardiste rassemblait chaque été la population dans son ensemble et de nombreux touristes. « Cela reflète bien la politique de la Ville, confie Mireille Jouanaud, ancienne directrice de l’école de danse. Depuis toujours l’idée est de rendre accessible la culture au plus grand nombre. L’école de danse est d’ailleurs née dans les Maisons de quartiers, aujourd’hui, la pratique artistique y est développée avec la même 50-Reflets-2-event:Mise en page 1 26/05/11 15:10 Page 5 ÉVÉNEMENT exigence qu’au conservatoire. » Le rapprochement des deux écoles ne date pas d’hier. « Nous avons commencé à travailler la transversalité au début des années 2000, poursuit Mireille Jouanaud, en développant les ateliers d’éveil musical et corporels dans les quartiers, en créant des troncs d’enseignements communs et ponctuellement en organisant des événements ensemble. » Ainsi, pour l’ensemble des acteurs des deux conservatoires, la réunion des deux structures était une évidence. Chrystelle Monereau, 38 ans, est élève à l’école de danse. Elle se produira à Saint-Roch pour le festival accompagnée d’un groupe de jazz du conservatoire de musique. « Pour moi, danser avec des musiciens est à chaque fois un événement, mais c’est en même temps naturel. Danse et musique ne vont pas l’un sans l’autre. Un corps qui danse, c’est finalement un instrument qui se met en mouvement. » Alors que la Ville postule actuellement pour le label « Ville d’art et d’histoire », c’est le passé et le futur à la fois que célébreront les Martégaux lors du festival Traces et chemins. © François Déléna Les danseurs du conservatoire en pleine répétition du final du festival « Traces et chemins ». // SORAYA HAMDAN MAIS AUSSI MAIS AUSSI « Programme du festival « Traces et chemins » Vendredi 24 juin ◗ 20 h, Mas-de-Pouane, place centrale – « Quand j’étais adulte » Danse, musique et chanson française Samedi 25 juin ◗ 11 h, Saint-Roch, place du Coteau – « Le swing de l’architecte » Déambulation chorégraphique, musicale et théâtrale ◗ 14 h, Chapelle Notre-Dame des Marins – « De clochers à clochers » Danse classique, concert de flûtes traversières ◗ 17 h, Notre-Dame des Marins, place centrale « Et je danse » Spectacle chorégraphique et musical ◗ 19 h, le bal, place Mirabeau ◗ 20 h, soirée Milonga, place de la Libération © Frédéric Munos Dimanche 26 juin Quartier de L’Île – « D’un bout à l’autre » ◗ 11 h, place Mirabeau, concert et danse jazz ◗ 14 h, église de la Madeleine, musique et danse baroque ◗ 14 h 40, parcours de la rue des Cordonniers jusqu’au conservatoire, danse jazz et performance ◗ 16 h, cour du conservatoire de musique, danse contemporaine et atelier percussion ◗ 18 h 30, rendez-vous place de la mairie, grand final à la pointe de L’Île » REFLETS I JUIN 2011 7 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:52 Page 2 VILLE VIVRE ENSEMBLE ENSEMBLE Intercommunalité Dix bougies pour la Capm page 9 Portraits Marie-Claude et Brune page 10 Services publics Y’a plus marqué La Poste page 10 Dites-nous Nicole Girard page 11 Portraits Guilhem et Fatia page 12 Vidéosurveillance 18 caméras dans la ville page 12 Économie Petite année dans les TPE page 13 Emplois saisonniers Travailler pour la Ville page 14 Tribunes page 15 Chantiers Viaduc Des travaux faramineux vont débuter ! page 16 Reportages La Villa Saint-Roch L’alternative à la détention page 18 Navires Le vrac de Caronte page 20 Martigues la sportive Vivre Hand’semble page 22 Ça roule ! Petits et grands, débutants et confirmés se sont réunis, le 15 mai dernier, pour sillonner la ville à roller. La randonnée organisée par le club martégal a connu un succès renversant © Frédéric Munos 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:52 Page 3 LA VILLE Intercommunalité DIX BOUGIES POUR LA CAPM La Communauté d'agglomération fête son dixième anniversaire, l'occasion d'un bilan du travail commun effectué par Martigues, Port-de-Bouc et Saint-Mitre-les-Remparts et d'évoquer l'avenir de l'intercommunalité « Dix ans qu'on vous conduit et toujours transportés, dix ans qu'on vous sert de l'eau et toujours sur le pont », c'est avec ces slogans que Gaby Charroux a débuté mi-mai la cérémonie anniversaire. La gestion de l'eau et des transports publics, voilà deux exemples de compétences transférées par Martigues, Port-deBouc et Saint-Mitre à l'Agglomération. Les trois communes mènent en son sein une politique de services publics à la pointe : les tarifs d'un ticket sur les Bus du Soleil et le prix du mètre cube d'eau figurent parmi les plus bas de France. L'eau, les transports, des secteurs gérés en régie publique, c'est une volonté politique. Des succès que Christian Beuillard, le maire de Saint-Mitre, attribue « au résultat de la loyauté et du sens de l'intérêt général qui ont présidé toutes ces années ». Gaby Charroux, le président du pays de Martigues complète : « Nos coopérations ont pour seuls objectifs de garantir l’égalité du service rendu à la population et de mettre en place des politiques tarifaires avantageuses pour les habitants ». En dix ans, le Pays de Martigues a © Frédéric Munos fait avancer ses dossiers, à Portde-Bouc, Valentoulin, l'ancienne décharge a fermé ses portes en 2009 pour laisser la place au centre de traitement des déchets haute qualité du Vallon du Fou à Martigues. Un vrai courage politique pour cette gestion quand d'autres communes allaient chercher ailleurs que sur leur territoire ce type d'installations. © F.M. unos Perspectives Sur le territoire de la Capm, les 70 000 habitants ne payent pas de taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Pour Patricia Fernandez Pédinielli, la maire de Port-de-Bouc, « les actions du Pays de Martigues sont essentielles à de meilleures conditions de vie sur le territoire ». Transports, eau, développement économique voilà autant de secteurs gérés désormais par le Pays de Martigues, dont les compétences devraient encore s'étoffer dans les prochaines années. Le 22 avril, le Préfet de Région a présenté son schéma départemental de coopération intercommunale qui remodèle la carte des intercommunalités. Hugues Parant a écarté la création d'une Métropole marseillaise dont personne ne voulait, mais propose au Pays de Martigues et au San Ouest Provence de fusionner. Passé la satisfaction de ne pas être intégré à un éventuel « Grand Marseille », les élus de la Capm ont affiné leurs positions. Pour Gaby Charroux, la coopération avec d'autres intercommunalités du département doit se poursuivre sur des dossiers précis. « La Capm, poursuit le président, doit également continuer son travail avec le San Ouest Provence sur des sujets qui prennent en compte l’identité géographique, historique, économique et sociale de chacun de nos territoires, de chacune de nos communes », sans pour autant fusionner. Les conseillers municipaux des communes et communautaires seront consultés au mois de juin. La réflexion sur l'avenir de l'intercommunalité est engagée, le préfet a demandé des réponses pour fin juillet. // DIDIER GESUALDI REFLETS I JUIN 2011 9 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 4 VIVRE ENSEMBLE Marie-Claude Bonal Proviseur dans l’âme Elle a pris les rênes du lycée Jean Lurçat en septembre dernier. Un poste à responsabilité que Marie-Claude Bonal occupe avec passion et conviction. « Le lycée Lurçat est un établissement complexe à gérer car il y a trois structures en une. Un lycée d’enseignement général et technologique, un lycée professionnel et une unité de formation des apprentis (UFA). L’objectif est de rendre compatible la présence des trois dans les mêmes locaux avec des publics différents, des examens différents, des orientations différentes, et même des structures juri© Frédéric Munos diques différentes. » Un challenge de taille, que cette originaire du Cantal ne devrait toutefois pas avoir de mal à relever. Institutrice, conseillère principale d’éducation et assurant des fonctions de proviseur adjoint à Vichy, principale de collège en Savoie puis dans le Gard, c’est avec une expérience certaine que Marie-Claude Bonal a investi le bureau du proviseur de Lurçat. « C’est un rôle très enrichissant, qui requiert, bien entendu, des qualités d’adaptation, mais aussi de la disponibilité. Je ne compte pas mes heures. » Heures qu’elle met au service du corps enseignant, mais pas seulement. « J’ai envie d’apporter aux élèves ce que l’école m’a apporté. Que chacun puisse tirer de l’école un soutien pour explorer son potentiel. » De l’autorité, une capacité d’écoute et un brin d’humilité, Marie-Claude Bonal a, résolument, l’étoffe d’un grand proviseur. // G.S. Brune Coustellier Une fille du puisatier Elle a campé le rôle de Léonore, l’une des sept filles du puisatier dans le dernier film de Daniel Auteuil, sorti sur grand écran en avril, qui revisite l’univers de Marcel Pagnol. « Un petit rôle », insiste Brune Coustellier. Car si l’on peut l’apercevoir tout au long du film, la jeune Martégale de ©Frédéric Munos 17 ans n’a pas eu à restituer de texte, uniquement des émotions. « Je n’ai pas vraiment travaillé mon personnage. Tout était dans le visage, raconte-t-elle. Jouer, ça se fait naturellement, avec l’ambiance du plateau. C’est très agréable de rentrer dans la peau d’un autre. » Surtout que pour un premier gros film, Brune a fait ses armes auprès de monstres du cinéma comme Sabine Azéma, Kad Merad, ou Daniel Auteuil, qui interprète le puisatier dans son propre film. « Il est très simple et très sympathique, mais il sait ce qu’il veut. Et la capacité qu’il a de se transformer, c’est ce qui m’a le plus marqué. » Pour participer au tournage, qui s’est déroulé dans toute la Provence, Brune Coustellier a passé deux castings, dont l’un devant le réalisateur. Un casting proposé par l’agence de mannequinat dont elle fait partie depuis trois ans. « C’est sûr que ça me donne envie d’en faire mon métier », confie la petite sœur des frères Coustellier, nos champions martégaux de VTT Trial. Marchera-t-elle sur les traces de ces aînés ? L’avenir nous le dira. En attendant, Brune prépare son Bac de français dans l’objectif, si le cinéma ne lui réussit pas, de devenir sage-femme. // C.L. 10 REFLETS I JUIN 2011 Services publics Y’A PLUS MARQUÉ LA POSTE Fermetures inopinées, réduction des horaires et suppression de boîtes aux lettres, La Poste de Lavéra pose problème aux habitants © François Déléna Les boîtes à lettres extérieures seraient-elles une espèce en voie de disparition ? Une pétition, lancée par six associations et ayant recueilli 385 signatures, leur a permis de faire entendre leur voix, vendredi 13 mai, lors d'un entretien avec Annie Alcaraz, responsable des bureaux de CroixSainte, La Couronne, Jonquières et Lavéra. C'est soutenus par Henri Cambessédès, premier adjoint au Maire, que les représentants d'associations ont donc exprimé leur crainte de voir le service postal de proximité se dégrader au profit d’une logique de rentabilité. Une réunion qui s'est conclue par la réponse de la représentante de La Poste : les travaux de rénovation du bureau de Lavéra seront bientôt terminés, celuici sera ouvert en juillet-août, mais le matin seulement, et des efforts de remplacement des agents seront faits. « Pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! ». Mais il n'est pas certain que ces menues concessions suffisent à rassurer ceux qui ont le sentiment que l'évolution du service postal ne leur est pas profitable. L'enseigne, pour clarifier son action auprès du public, ne manque pourtant pas d’arguments: « Nous avons déjà investi plus de 48 millions d'euros pour moderniser nos établissements des Bouches-duRhône et 40 millions de plus seront dédiés à ce projet. Dans ces bureaux jusqu'à 90 % des clients sont servis en moins de cinq minutes et ils ont un accès plus facile à nos produits », assène David Faye, directeur de la communication dans la région, sans s'étendre sur la réduction du nombre de guichets ouverts et le remplacement des agents par des automates. Clients ou usagers ? Depuis le changement de statut de La Poste et l'ouverture de son capital, doit-on se considérer comme bénéficiaires d'un service public ou cibles d'une entreprise privée ? À cette question David Faye répond : « Pour ce qui concerne les quatre obligations de service postal universel (voir encadré), nous avons affaire à des usagers, pour tout le reste ce sont 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 5 LA VILLE vite dit Dites-nous... des clients. » Et c'est là que le bât blesse. Si la livraison du courrier reste un service public, comment expliquer qu'il obéisse aussi aux règles du commerce? Pourquoi avoir supprimé des boîtes de dépôt du courrier dans les zones rurales sinon parce qu'elles n'étaient pas assez rentables ? « Nous adaptons le service à la demande et au nombre de clients, il s'agit de concentrer nos moyens sur les sites où le trafic est important », explique David Faye. Logique. Sauf si « se concentrer sur certains sites » signifie « en délaisser d'autres ». Pour un réseau homogène a Le dynamisme d'une zone géographique dépend de la performance de ses réseaux de transport et de communication. C'est pour cela qu'une politique postale communautaire veille à ce que « tous les citoyens de l’Union européenne puissent disposer sur tout le territoire de celle-ci de services postaux efficaces, fiables et de bonne qualité et ce, à des prix abordables. » Ainsi, pour être certain que personne ne se méprenne sur les intentions du groupe, le responsable régional de la communication de La Poste précise : « Nous n'avons pas prévu de fermeture de bureau à Martigues. Les adaptations d'horaires sur certains sites correspondent à une baisse de leur fréquentation. Nous regrettons cette baisse d'activité. » Et les habitants de ces quartiers, l'époque ou les notions de service public et d'intérêt commun avaient encore un sens. On avait tous à y gagner. // BENOIT BRAGONI NICOLE GIRARD © M.M. Antiraciste Du monde le 6 mai à la salle du Grès, à l’appel du Réseau éducation sans frontières pour une soirée musicale de solidarité. En vedette Gari Greu, l’un des Massilia Sound System, qui a emporté le public, après les groupes Naïas et Les petits d’homme. Une soirée dédiée à la lutte contre le racisme et à la régularisation des sans-papiers. © F.M. Fête du 1er Mai Muguet ou pas, le Parti Communiste et les principaux syndicats de travailleurs ont fêté le 1er Mai dignement. Defilé dans les rues de Martigues, concert de rock au jardin du Prieuré et bien entendu apéritif étaient au programme de cette journée de fête du travail, largement suivie. © F.M. SERVICE POSTAL Bol de promo Les quatre obligations de La Poste : Succès retentissant pour la 2e édition du bal de Promo. Ouverte aux élèves de terminale des trois lycées de Martigues, cette soirée est l’occasion pour chacun de revêtir ses plus beaux habits et de danser toute la nuit. Et bien sûr en toute sécurité, puisque l’alcool est proscrit. ◗ Distribution de courrier 6 j / 7, ◗ Présence postale à moins de 7 km et 20 mn en voiture, ◗ Octroi d'un service bancaire quelle que soit sa situation, ◗ Distribution de la presse à domicile. Auteur de l’ouvrage « Une aventure urbaine », 50 ans de la Société d’économie mixte immobilière de la Ville de Martigues © M.M. Propos recueillis par Soraya Hamdan Qu’est-ce que la Semivim? La Semivim, Société d’économie mixte immobilière de Martigues est le premier bailleur social. Elle intervient sous contrôle de la ville dans les domaines de l’habitat, de l’aménagement et du développement économique. Créée en 1961, elle fêtera au mois de septembre son demi-siècle. À cette occasion, je raconte dans l’ouvrage l’histoire de la modernisation de Martigues et le rôle de la Semivim pour accompagner ce processus. En 1973, la municipalité décide de la création de la Semavim, la société d’économie mixte d’aménagement de la Ville de Martigues pour accompagner les grands travaux d’urbanisme de l’époque. En 1998, les deux sociétés fusionnent. Aujourd’hui, la Semivim gère 2 500 logements sur les 6 000 que compte le parc social martégal. Elle loge ainsi plus d’un Martégal sur dix. De quelle manière la Semivim a-t-elle contribué au développement urbain de la ville ? Véritable outil d’aménagement et de développement économique, elle est intervenue depuis sa création sur la plupart des opérations d’aménagement du territoire à la demande de la municipalité. On se rend compte, en prenant une carte de la ville, qu’une grande partie des zones de développement urbain est le fait de la Semivim. C’est le cas pour la réhabilitation des quartiers anciens comme celui de L’Île, mais aussi pour l’aménagement des parcs d’activités, la Maison du tourisme ou encore La Halle de Martigues. Elle a aussi participé à la création des quartiers de Canto-Perdrix, l’Escaillon et les Plaines de Figuerolles. La Semivim, depuis sa création, a été un acteur omniprésent dans la transformation du visage martégal. Elle a participé à son extension alors que la ville est passée de 15 000 habitants en 1960 à 47 000 aujourd’hui. Quel avenir pour la Semivim? La diversification immobilière. On a commencé par les logements sociaux comme aux Capucins ou au Mas-de-Pouane, aujourd’hui d’autres projets sont en cours comme celui de la Zac de la Route blanche. La particularité de la société d’économie mixte de la Ville de Martigues, c’est sans doute la continuité de ses actions dans le temps. En cinquante ans, elle a pu mener à bien ses projets en poursuivant les mêmes objectifs. REFLETS I JUIN 2011 11 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 6 VIVRE ENSEMBLE Guilhem Duvergé Un artiste sportif Guilhem est un jeune aux multiples talents. Depuis tout petit, il nourrit une passion pour le roller. « C’est mon père qui nous a initiés mon frère jumeau et moi aux sports de glisse en général dès notre plus jeune âge. Personnellement j’étais particulièrement attiré par le roller, pour jouer au hockey, en skate parc ou simplement en balade. » L’an dernier, Guilhem décide de pratiquer sa passion en club et rejoint alors le Roller skating martégal. Les 26 et 27 mars dernier à Nîmes, il participe © Frédéric Munos à sa première compétition de roller acrobatique et repart avec une médaille d’or en saut en hauteur et une médaille de bronze en slalom figure. Il se découvre alors une véritable vocation. « J’aime le côté artistique et créatif du roller en slalom. Il s’agit de réaliser des figures sur une musique que l’on choisit et de travailler les enchaînements afin que le tout soit fluide, un peu comme une chorégraphie. » Car à seulement 16 ans, Guilhem est un sportif accompli mais pas seulement. C’est aussi un jeune artiste passionné par les arts plastiques et le dessin. Il ne quitte jamais son carnet où il crée des personnages de bandes dessinées. En avril dernier, il a réalisé le visuel de l’affiche du concert humanitaire de Lurçat. Aujourd’hui, ses objectifs sont de progresser en roller et pourquoi pas de faire carrière dans la création. // S.H. Fatia Kourichi Le cœur sur la main C’est durant un congé parental que Fatia Kourichi découvre sa vocation : l’humanitaire. « Après mon troisième enfant, j’ai senti le besoin de donner du temps aux autres, confie-t-elle. J’ai tout de suite pensé à devenir bénévole pour la Croix-Rouge. Quand je travaillais dans le commerce, mes © Soraya Hamdan collègues m’appelaient déjà Mère Teresa car je me souciais toujours des autres. » Du tri du linge à l’encadrement des équipes et la recherche de partenaires dans le commerce, Fatia se voit confier de plus en plus de responsabilités. Après cinq ans de bénévolat, elle est aujourd’hui responsable du secteur social de la Croix-Rouge à Martigues et Marignane. « Malheureusement, la demande est en constante augmentation, on reçoit des femmes seules avec enfants et de plus en plus de retraités. » Tolérance et humanisme sont ses maîtres mots. « Un soir en rentrant chez moi, j’ai croisé un sans domicile fixe qui refusait qu’on lui vienne en aide. J’ai insisté pour lui apporter un kit de survie et de la nourriture. Cela aurait été inacceptable pour moi de repartir sans ne rien faire. » Sa plus belle récompense ? « Voir les bénéficiaires repartir du centre avec le sourire. » // S.H. 12 REFLETS I JUIN 2011 Vidéosurveillance 18 CAMÉRAS DANS LA VILLE D’ici fin 2011 dix-huit lieux, en particulier des parkings, certaines avenues et rues commerçantes, seront équipés © Frédéric Munos Un des secteurs qui sera vraisemblablement placé sous l’œil de la caméra. L’une des questions examinées durant la séance du 15 avril du Conseil municipal portait sur l’installation dans la ville d’équipements de vidéosurveillance, ou vidéoprotection, suivant la façon dont on considère la chose. Les Martégaux le savent, le maire Gaby Charroux a dit à plusieurs reprises que les caméras dans la ville ne sont pas un outil adapté pour répondre aux problèmes de sécurité. D’autant que, comme devait le rappeler le 1er adjoint, Henri Cambessedès avant le Conseil municipal : « Cet outil vient en déduction du déploiement d’effectifs. Il a des effets pervers, notamment la réduction des moyens pour la police de proximité. » Les syndicats de policiers dénoncent d’ailleurs la révision des politiques publiques qui amène la diminution de 4 000 postes de policiers entre 2010 et 2012. Au total, ce sont près de 10100 postes qui auront été supprimés entre 2004 et 2012. C’est donc sous certaines conditions que dix-huit caméras vont équiper Martigues : on en verra place Jean Jaurès, bd Turcan, parking Leclerc et dans les rues commerçantes. Il n’y aura pas de visionnage direct, mais sur enregistrement. Le coût de cet investissement se porte à environ 700 000 euros. On en est au stade de l’étude technique, l’installation se fera dans le courant de l’année. // MICHEL MAISONNEUVE vite dit Extension du musée Ziem De 1 000 m2 à l’heure actuelle, le musée Ziem va voir sa superficie passer à près de 3 000 m2, d’ici à 2014. La petite maison jouxtant le bâtiment, rachetée par la Ville, sera détruite et la crèche du boulevard du 14 Juillet réaménagée pour accueillir les collections du musée. La crèche La Navale, à Ferrières, prendra le relais, passant de 45 à 80 lits. La municipalité envisage aussi la possibilité de rajouter un étage au musée. Coût estimé du projet : 14 millions d’euros. Les travaux ne commenceront pas avant fin 2012, mais le sondage archéologique préalable débutera en juin 2011. 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 7 LA VILLE Économie PETITE ANNÉE POUR LES TPE Moins de très petites entreprises financées en 2010 et des projets moins originaux « Avec dix-huit dossiers financés, 2010 est une année mitigée pour la création des TPE, même si cela représente vingt-six emplois », constate Richard Louviot, président de la plateforme Ouest étang de Berre initiative. La faute à la conjoncture économique, mais aussi au statut d’auto entrepreneur que la plateforme ne traite pas. Si l’année 2011 s’annonce meilleure, la vigilance reste de mise. « Nous avons déjà financé sept projets. Mais 2010 aussi avait eu un fort démarrage. » Autre constat établi, le manque d’originalité des porteurs de projet. « Beaucoup sont liés aux métiers de bouche, notamment la restauration rapide, car on pense que c’est facile. Une mauvaise préparation c’est bien souvent le piège. » Avant de se lancer, mieux vaut donc analyser les paramètres. C’est ce qu’on fait Joëlle et Danielle, deux entrepreneuses qui ont ouvert leur crémerie à Jonquières. « Entre l’idée et sa concrétisation, un an s’est écoulé, précise Joëlle. Créer sa boîte n’est pas vite dit © F.D. Festival de Martigues © Gwladys Saucerotte simple. Il a fallu trouver un local, se former au métier de fromagère, chercher des producteurs que nous voulions de qualité, rencontrer les banquiers. » À ces démarches s’ajoutent les aléas, les imprévus. « Lorsque nous avons trouvé le local, nous avions prévu trois mois de travaux et 12 000 euros de budget. Au final, c’était six mois de travaux et 50 000 euros de frais. » Et si côté gestion, Joëlle et Danielle s’en sortent plutôt bien grâce à leurs expériences respectives, dans la plupart des cas c’est là que le bât blesse. « Les entrepreneurs sont souvent des techniciens, poursuit Richard Louviot, des personnes qui connaissent leur métier, mais sont moins bien armés concernant la gestion. » Un domaine dans lequel il faut encore travailler. // GWLADYS SAUCEROTTE Du 18 au 26 juillet, le festival revient sur le canal Saint Sébastien. Cette année, le parrain est le Maestro Rafaël Zamarropa, directeur du Ballet folklorico de Colima et le premier spectacle sera assuré par Gilberto Gil, grand nom de la musique brésilienne. Le programme en détail dans le supplément été. Zac de la Route blanche, Le 14 juin, se tiendra en mairie à 18 h, une réunion publique sur la mise en œuvre de la première tranche de logements de la Zac de la Route blanche. Un rendez-vous pour les Martégaux qui ont effectué des démarches d'accession à la propriété en collectif. REFLETS I JUIN 2011 13 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 8 VIVRE ENSEMBLE Emplois saisonniers vite dit TRAVAILLER POUR LA VILLE Du mois de mai au mois de septembre 346 jeunes travailleront pour la municipalité © Frédéric Munos Comme chaque année, la mairie de Martigues et la Capm emploient des centaines de jeunes durant la période estivale. Entretien des écoles, surveillance du littoral, travaux de jardinage ou maintenance des équipements sportifs, les domaines sont variés et permettent aux jeunes de découvrir des métiers qu’ils n’auraient peutêtre pas envisagés. C’est aux archives que l’on pouvait croiser Charly, 20 ans. Il fait partie des 23 jeunes à avoir travaillé comme agent saison- 14 REFLETS I JUIN 2011 nier pour la municipalité durant le mois de mai. « Au début, je souhaitais travailler en extérieur, avoue-t-il, à l’entretien des plages ou aux espaces verts. Ici, j’ai finalement découvert un métier très riche. On reçoit des documents d’histoire que j’apprends à archiver. C’est une expérience intéressante à inscrire sur mon CV. » Ambiance radicalement différente aux serres municipales de Figuerolles. C’est dans ce décor coloré qu’ont travaillé Fabien, 20 ans, et Mélinda, 19 ans. Ici, on plante, on arrose et l’on rempote. Pour les deux étudiants, travailler comme agent saisonnier est un bon moyen de gagner un peu d’argent. « C’est une chance que nous offre la mairie. Il suffit de déposer sa candidature à temps et d’avoir au moins dix-huit ans pour être retenu et travailler dans une bonne ambiance. » Car sur les emplois saisonniers, Fabien en connaît un rayon. Les week-ends, il travaille comme serveur dans un restaurant de la ville. Aux serres de Figuerolles, le plus difficile est de prendre le rythme. Levé à cinq heures du matin pour débuter la journée à six heures. « Au début c’était difficile, mais la journée se termine à 13 heures, ce qui nous laisse l’après-midi pour terminer la nuit. » La main-d’œuvre est bienvenue alors que les congés se font nombreux. Du mois de mai au mois de septembre, ce sont 346 jeunes qui ont été recrutés par les services municipaux et la Capm pour renforcer les effectifs. // SORAYA HAMDAN © F.M. Une « réa » réactive Mardi 17 mai, le nouveau service de réanimation de la ville, déstiné aux patients dont les défaillances polyviscérales mettent en jeu leur pronostic vital, a été inauguré à l'hôpital des Rayettes. Dix-huit mois et 1 312 000 euros ont été nécessaires pour l'aménagement et la mise aux normes de cette unité. Douze chambres individuelles et une salle de dialyse ont été créées, pour des conditions d'accueil et de soin optimales. Un véritable atout pour Martigues et ses habitants. 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 Tribunes 26/05/11 14:53 Page 9 Les textes de cette page réservée aux différents groupes du Conseil municipal sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs. LA VILLE Groupe communiste et partenaires Ce 1er mai a été l’occasion pour les martégales et les martégaux de revendiquer une société qui met l’homme au centre des préoccupations et qui respecte les individus libres et fraternels. Nous avons manifesté à leurs côtés contre les politiques d’austérité imposées par les états membres de l’union européenne à travers le « Pacte pour l’euro plus », véritable destructeur des droits sociaux. Les salaires, les pensions et les prestations sociales deviennent les variables d’ajustement de l’économie européenne à venir. Au parc du Prieuré, notre maire Gaby Charroux a salué « Martigues terre de résistance » qui a su se mobiliser pour défendre son territoire. Une mobilisation qui n’a pas été vaine puisque monsieur le préfet déclare avoir choisi le pragmatisme pour ne pas imposer (pour l’instant) la métropole. Même si nous avons été entendus, notre priorité reste la suppression de cette loi pour continuer sur la voie des coopérations librement choisies. Résistance aussi pour la défense du service public et de notre centre de santé mutualiste. Ce 1er mai a été un rendez-vous essentiel car les raisons de rester vigilants et de résister ne manqueront pas d’ici les futures échéances dont il faudra se servir pour construire la société à laquelle nous aspirons. Groupe communiste et partenaires – http ://martiguesdialogue.blogspirit.com Groupe des élus socialistes À Martigues, trop nombreux sont celles et ceux à la recherche d’un emploi, rencontrant des difficultés pour trouver un logement, bénéficiant des minima sociaux. Quand le gouvernement dit « vouloir s’attaquer à la principale injustice qui existe dans notre pays à savoir que celui qui bénéficie de ces minima ne perçoive pas plus que celui qui travaille » en ajoutant que cette situation est le cancer de la société, nous lui répondons que, pour nous élus socialistes, la principale injustice c’est l’écart qui se creuse entre les plus pauvres et les fortunés, les salariés et les grands patrons. Le cancer c’est le chômage et pas les chômeurs ! Le gouvernement a été incapable de relancer l’emploi, le SMIC n’a bénéficié d’aucun coup de pouce depuis 4 ans, le pouvoir d’achat a connu une baisse importante. Les premières victimes du chômage sont les jeunes et les seniors. À l’heure du « travailler plus longtemps » imposé par la réforme des retraites, les plus de 50 ans sont de plus en plus exclus de l’emploi. L’emploi n’est pas une priorité pour ce gouvernement : destruction d’emplois publics, austérité salariale, absence de relance de la consommation… Nous condamnons cette politique en défaveur de l’emploi et appelons au changement en travaillant sur un vrai projet de société pour 2012. Sophie Degioanni, Présidente du groupe des élus socialistes Groupe Énergie nouvelle Le 30 avril dernier, notre groupe municipal et l’association créée pour le soutenir, l’association ÉNERGIE NOUVELLE, ont inauguré sa nouvelle permanence située 1 avenue Pasteur à Martigues. Dès le soir de la défaite en 2008 aux élections municipales, nous avons décidé de reconstituer une équipe avec pour objectif les élections de 2014 et la volonté de défendre, plus que jamais, notre vision pour notre ville et nos idées pour améliorer cette dernière. Pendant 3 ans, nous avons mis en place une organisation, une équipe et des moyens de communication. Nous avons participé à toutes les manifestations et cérémonies de la municipalité, nous avons fait entendre notre voix sur les projets mis en place par la Mairie. Désormais à mi-mandat, c’est la deuxième phase qui commence. C’est le temps de l’ouverture à tous les Martégaux, pour les écouter, lister leurs doléances et leurs idées pour enrichir le programme que nous leur présenterons en 2014. Cette permanence est l’outil parfait pour cela. Venez nous voir au 1 avenue Pasteur, suivez notre actualité sur www.petricoul.com ou contactez-nous au 06 28 95 73 12. Donnez-nous votre avis sur Martigues et sur son évolution ! Groupe Énergie nouvelle Groupe des indépendants et partenaires pour Martigues Vérité toute nue La pyramide des âges, ça ne se contrôle pas. En décidant de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, l'État savait bien que des bataillons entiers de «BABY BOOMERS» seraient concernés par cette mesure. Recrutés à l'age d'or des trente glorieuse ces générations nées dans les années cinquante partent à la retraite. Ne pas les remplacer c'est la garantie d’économies massives. Probléme: cette logique purement comptable donne des résultats destructeurs cette année 16000 postes sont supprimés. Cela entraine la suppression de 1500 à 3000 classes de primaire et de maternelle. MARTIGUES n'échappera pas à la régle. Dans le public la démoralisation gagne, les proviseurs s'arrachent les cheveux dans les lycées. Car la fameuse pyramide des ages n'a pas seulement un sommet mais également une base. Chez les plus jeunes, le nombre d'éleves continue d'augmenter et les deux réalités s'éloignent l'une de l'autre. Ignorer l'éducation c'est insulter l'avenir. Et cette réalité-Là s'impose avec autant d'évidence que celle des comptables. Jusqu'ici, ces choix budgétaires n'étaient pas aussi voyants. Parce qu'il y avait moins de postes à supprimer alors que que les réformes ou réformettes occupaient le devant de la scéne. désormais, la vérité apparait toute nue ou plutôt dans son dénuement. Vincent Cheillan et Gaby Granier Groupe Martigues en marche Face à la menace d’hégémonie marseillaise les entités « Ouest Provence » et « CAPM » se rapprochent. C’est une évidence, l’union fait la force. On oublie pourtant que ce mouvement s’était amorcé dans les années 80 et que sans les animosités et l’obstination de personnes (entre l’ancien Maire de Martigues et le récent Maire d’Istres) ce projet aurait abouti il y a longtemps, mettant ainsi notre ville à l’abri des tentacules du Grand Marseille. Mais l’heure est à la raison et au dialogue. Pour finaliser ce projet, on doit le construire autour d’actions concrètes comme : établir une intercommunalité opposable à la métropole marseillaise, d’un poids suffisant : il faut rassembler large et réunir toutes les communes qui peuvent peser (Arles, Salon, Aix…) ainsi que leurs intercommunalités. Se mobiliser autour de projets communs comme par exemple la sauvegarde de l’Étang de Berre ou l’activité économique pendant et après le pétrole en confirmant ou en trouvant d’autres pôles de compétitivités. Alors, il ne restera plus qu’à définir la gouvernance de ces nouvelles organisations et ce n’est pas ça le plus simple. On peut craindre que l’intérêt des populations reste bien loin derrière les batailles de pouvoir et l’offensive des partis politiques. Pourvu que Martigues n’y perde pas ses dernières illusions… www.martiguesenmarche.eu Élu de Ensemble pour Martigues, citoyenne, écologique et solidaire Étrangers d’ailleurs, ils sont d’ici « La France se replie sur elle-même. Elle a peur pour son standing, sa tranquillité et même la couleur de sa peau. A y regarder de plus près, il y a dans ce pays deux politiques de l’immigration: l’une d’intégration pour les « bons », pour ceux qui ont le type européen ; l’autre de ségrégation et de rejet, dans la plus pure tradition du racisme colonial, pour les mauvais, pour ceux qui viennent principalement du continent africain. Comme il y a deux politiques de la jeunesse : l’une élitiste et l’autre de précarisation et de contrôle social pour le plus grand nombre, en particulier tous ceux qui sont parqués dans les banlieues-dépotoirs. Les jeunes "immigrés" du sud de la Méditerranée sont, au bout du compte, pris deux fois dans le collimateur. » Ainsi s’exprimait Félix Guattari en 1981 ! À Martigues, comme en France, 30 ans plus tard, ce constat est toujours d’actualité à cause d’un gouvernement qui encourage plus que jamais toutes les formes de discriminations. C’est pourquoi nous appelons à la vigilance, à la résistance et au soutien de toutes les initiatives qui appellent à un sursaut citoyen et notamment à Martigues avec le Réseau Éducation Sans Frontières, le collectif d’Ailleurs, Ils sont d’Ici, la Ligue des Droits de l’Homme et Ensemble Citoyens. Olivier Canonge REFLETS I JUIN 2011 15 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 10 L’ACTU DES CHANTIERS Viaduc DES TRAVAUX FARAMINEUX VONT DÉBUTER ! © Soraya Hamdan Le viaduc de Martigues est sur le point de subir un énorme lifting, le début des travaux est prévu pour la fin du mois. Objectif : renforcer l’ouvrage qui date de 1972. « Le viaduc fêtera bientôt ses quarante ans et n’a jamais fait l’objet d’importants travaux de rénovation, explique Denis Borde, directeur adjoint à la DIR Méditerranée en charge de l’exploitation. Il y a pas mal de fissures qui nécessitent d’être traitées. » L’infrastructure se compose d’un ouvrage métallique principal à béquilles et de quatre ponts d’accès en béton précontraint. Ce sont sur ces derniers ouvrages que porteront les travaux à la fin du mois. « Nous allons en profiter pour mettre aux normes tout le système antisismique et remplacer tous les appareils d’appui entre le tablier métallique et les piles, c’est-à-dire toutes les parties qui encaissent les mouvements », précise Denis Borde. Autant dire que pour le début de l’été, les perturbations devraient êtres conséquentes pour les 80 000 véhicules qui franchissent quotidiennement le viaduc. « Nous allons commencer par couper le sens Marseille-Fos pour douze mois de travaux, puis nous nous attaquerons au sens inverse », poursuit-il. Les deux sens de circulation seront maintenus mais les voies seront reconfigurées et réduites, la vitesse sera ainsi limitée à 50 km/heures. Une signalisation spécifique sera mise en place pour inciter les grands transits à passer par l’autoroute A54. Les travaux généreront une gêne notamment durant les heures de pointe. « On peut espérer n’avoir à compter que quelques minutes pour passer le viaduc mais il n’est pas impossible d’aller jusqu’à une demi-heure », livre le directeur adjoint de la DIR Méditerranée. L’objectif est de dissuader au maximum les usagers venant de Marseille de sortir en ville. « Dès qu’il y a un problème sur l’autoroute, les automobilistes ont le réflexe de sortir au centre mais ce n’est pas la solution, insiste Marc Pecchi, de la direction de la voirie. La ville a une capacité d’écoulement moindre que l’autoroute d’autant qu’elle aussi sera en période de travaux à divers endroits. » Le coût de ces premiers travaux s’élève à 10 millions d’euros pour l’État. Un site Internet et un journal seront édités par la DIR Méditerranée pour tenir les usagers informés de l’évolution des travaux. // SORAYA HAMDAN Monument À L’ASSAUT DU FORT DE BOUC PAR LA MER Le débarcadère permettant d’accéder au Fort de Bouc en bateau est fin prêt à accueillir les visiteurs. Cinq mois de travaux et 700 000 euros ont été nécessaires pour construire un appontement fixe, de trente mètres de long, bâti sur des pieux implantés dans la mer. Un débarcadère relié à la terre ferme par une passerelle conduisant les touristes, par un cheminement piéton, © F.D. 16 REFLETS I JUIN 2011 jusqu’au pied du monument militaire. « Ils passeront sous le porche pour arriver directement sur la place d’armes », précise Jean Gontero, adjoint aux travaux. Jusqu’à présent, l’Office de tourisme, organisateur des excursions au Fort de Bouc, accompagnait les visiteurs en bus. « Cela les obligeait à traverser le complexe pétrochimique de Lavéra, classé en zone Seveso », poursuit l’adjoint aux travaux. Impossible de s’y rendre seul, avec son véhicule particulier. Grâce à la construction de cet appontement, pouvant accueillir des embarcations jusqu’à 25 mètres de long, les touristes accèderont à la bâtisse en bateau, au départ du port de Ferrières. L’occasion de faire une petite balade sur le canal Galliffet. // CAROLINE LIPS Renseignements et inscriptions obligatoires auprès de l’Office de tourisme: 0442423110 vite vu © F.D. Nouvelle déchèterie, nouveaux horaires Deux fois plus grande qu’auparavant, la nouvelle déchèterie de Croix-Sainte dispose de treize bennes destinées à recevoir les déchets et d’un sens de circulation bien établi. Voici ses nouveaux horaires d’ouverture au public : du lundi au samedi inclus, de 8 h 30 à 18 h 45, et les dimanches et jours fériés, de 8 h 30 à 12 h 30. 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 12 VIVRE ENSEMBLE / REPORTAGE LA VILLA SAINT-ROCH L’alternative à la détention La villa Saint-Roch accueille le foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse. Ici, vit une dizaine de jeunes délinquants encadrés par des éducateurs. L’objectif de l’équipe : remettre les mineurs sur la bonne voie par un projet de réinsertion et de prévention de la récidive « SORAYA HAMDAN // FRANÇOIS DÉLÉNA SUR LE VIF « Assurer le collectif, c’est savoir gérer les imprévus et agir dans l’urgence. Si un jeune se fait exclure du jour au lendemain d’un stage, il faut pouvoir immédiatement lui trouver une autre activité. Quand on fait ce travail, on sait que rien n’est acquis mais qu’il ne faut jamais baisser les bras. » Lahouari Ben Said, éducateur PJJ » 18 REFLETS I JUIN 2011 C’ est au milieu des pins, sur les hauteurs de la ville, que se cache un établissement peu connu du grand public : la villa Saint-Roch. Il s’agit du foyer éducatif de la PJJ, la Protection judiciaire de la jeunesse. Lorsqu’un mineur commet un acte de délinquance, le rôle de l’administration est de proposer au juge pour enfant une alternative éducative à la détention. C’est alors sur mandat du magistrat que les éducateurs de la PJJ accueillent les jeunes délinquants à la villa Saint-Roch. Leur mission : trouver un projet éducatif ou professionnel adapté à chaque mineur. « Il faut les occuper à tout prix, explique Karim Chergui, le directeur du foyer. Quand ils arrivent ici, la plupart sont descolarisés. Notre rôle est de construire avec eux un projet d’avenir pour qu’au jugement, la peine soit plus clémente. Pour eux, c’est une vraie chance d’échapper à la détention. » C’est un travail de tous les instants que mènent les éducateurs du foyer pour réinsérer les mineurs et les remet- tre sur la bonne voie. « Ce sont des jeunes qui ont perdu tout repère, même les plus anodins, précise Lahouari Ben Said éducateur de la PJJ. Il faut leur réapprendre à se lever le matin, à manger à heures fixes et à s’acquitter de tâches ménagères. Il y a ensuite un vrai travail de prise de conscience de l’acte délinquant et de responsabilisation. » La deuxième chance Dès leur arrivée à la villa Saint-Roch, les mineurs sont pris en charge par le dispositif accueil accompagnement (DAA), une formation interne au foyer. Le programme se compose de 30 heures de travail par semaine obligatoires où interviennent divers partenaires (Troc de L’Île, la Croix-Rouge, l’association Graines de soleil…). La PJJ de Martigues a spécialement missionné deux éducateurs à temps plein pour encadrer les jeunes durant cette première phase de réinsertion. « Pour nous, il s’agit de resocialiser et remobiliser les 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 13 En arrivant à la villa Saint-Roch, les jeunes sont pris en charge par le dispositif accueil accompagnement, une formation de trente heures de travail par semaine. jeunes, explique Toni Pulé, éducateur PJJ missionné DAA. On monte des meubles avec l’entreprise Troc de L’Île, on aide les bénévoles de la Croix-Rouge, on travaille sur des chantiers d’extérieurs avec Graines de Soleil. Le but est de leur faire découvrir le monde du travail. » Le programme permet aussi aux éducateurs de cerner la personnalité des mineurs à leur arrivée au foyer. Après avoir suivi le dispositif DAA, les jeunes qui sont prêts peuvent passer au niveau suivant : le stage en entreprise. « Automobile, restauration, maçonnerie, coiffure, nous avons des partenaires qui couvrent presque tous les domaines d’activités, précise Toni Pullé. Une fois le projet professionnel défini, le jeune peut choisir le domaine d’activité qui l’intéresse pour effectuer un stage. » « Le travail, c’est mon socle » Avant d’arriver à la villa Saint-Roch, Stéphane1, 17 ans, a connu l’établissement pénitentiaire pour mineurs de La Valentine puis le foyer de la PJJ d’Aix-en-Provence. Aujourd’hui, il a trouvé sa voie. À la rentrée prochaine, il préparera un CAP de peinture en bâtiment. En attendant, il est chargé de la réfection des chambres du foyer. Après avoir repeint son dortoir, il a impressionné les éducateurs, qui lui ont proposé de poursuivre le travail. « Le foyer, ça m’a clairement calmé, confie-t-il. Cela m’a donné des responsabili- tés et un rythme que j’avais perdu. Malheureusement, je ne suis pas sûr que ce soit le cas pour tous les jeunes ici. Personnellement, c’est mon expérience en prison qui m’a fait prendre conscience de l’opportunité qui m’était donnée. » Thomas2, 18 ans, est lui aussi un jeune qui revient de loin. Entre les familles d’accueil, les foyers d’aide sociale à l’enfance et les EPE*, le jeune homme est en placement depuis son plus jeune âge. Il a déjà connu une vingtaine de structures d’accueil différentes. À la villa Saint-Roch depuis le mois de septembre, Thomas est sur le point de voler de ses propres ailes. Après six mois de stage, il décroche un CDI comme ouvrier dans le bâtiment. « Son patron, Jean Gonzales, a tout de suite senti le potentiel de Thomas, livre Toni Pulé. Il a été plus qu’un partenaire et a toujours été soucieux du devenir de Thomas. » Il est vrai que la complicité entre le jeune homme et son patron est touchante. « J’ai senti qu’il avait un bon fond et qu’il était travailleur, insiste Jean Gonzales. Il m’a raconté son histoire, je lui ai fait la morale, un peu comme un père, et aujourd’hui je sais qu’il est sur la bonne voie. » À la fin du mois, Thomas devrait prendre un appartement, puis son envol avec l’aide de la PJJ. Son rêve ? « Une vie normale, répond-il, un travail, un appartement et pourquoi pas une femme à mes côtés. » QUI SONT-ILS ? Les mineurs âgées de 15 à 18 ans résident au foyer éducatif de la villa Saint-Roch sur une période variant de 6 mois à un an. Ils viennent à 60% de Marseille, 30% d’Aix-en-Provence, le reste sont des Martégaux ou hors département. * EPE : Établissement de Placement Éducatif 1 & 2 : les prénoms des mineurs ont été changés REFLETS I JUIN 2011 19 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 14 VIVRE ENSEMBLE / REPORTAGE NAVIRES Le vrac de Caronte Créé en 1926 pour les besoins naissants de l’industrie, le port de Caronte reste très actif aujourd’hui. C’est la société Sea Invest qui a repris en 2001 cette activité, impulsant un nouveau dynamisme « MICHEL MAISONNEUVE // FRANÇOIS DÉLÉNA SUR LE VIF « Le marché du recyclage est en pleine croissance, notamment pour la ferraille. On manutentionne aussi de plus en plus de quartz pour l’industrie du silicone. Ce trafic a tendance à basculer de la voie routière à la voie fluviale, qui est encore sous-utilisée. C’est une bonne chose car elle est intéressante pour l’environnement tout en restant compétitive. » Matthieu Corriez, directeur de Sea Invest Caronte. » 20 REFLETS I JUIN 2011 L es énormes mâchoires, deux tonnes d’acier, plongent dans la barge pour happer un chargement de blé qu’elles déposent ensuite dans la cale d’un navire. Le blé est français, le bateau est russe, et c’est à Caronte que le transbordement s’opère. Ce jour-là Michel Carmona, chef d’exploitation de quais à Sea Invest Caronte supervise la manœuvre avec l’appui d’une équipe de dockers spécialisée dans ce type de manutention. Il faudra 14 heures pour décharger 6 000 tonnes de blé réparties sur trois barges. Un peu plus loin, un bateau en partance pour l’Italie est venu chercher une cargaison de ferrailles. La manœuvre, là, est plus bruyante, et l’on imagine le grutier perché dans sa cabine tout làhaut, concentré sur ses manettes. Au bout des câbles se balance le lourd godet de la grue, qui avale le métal dans un puissant crissement. Un « terminal vraquier » comme on dit dans le jargon, c’est un quai où s’entassent des tonnes de marchandises, de la ferraille au minerai en passant par le maïs ou l’orge. Le tout transbordé de navire à la terre ferme ou le contraire. Ce trafic-là ne nécessite pas des porteurs lourds, comme c’est le cas pour les conteneurs et le pétrole ; les navires qui font escale au terminal vraquier de Caronte n’excèdent pas les 25 000 tonnes. L’atout du manutentionnaire est la vitesse d’exécution et la proximité de grandes voies de communication, notamment par fer et par route. Des avantages que possède la zone de Caronte, ce qui a permis son développement dès le début du XXe siècle. 250 escales par an N’oublions pas qu’à Martigues l’industrie est née sur les rives nord de Caronte, bien que par la suite la croissance du pôle pétrochimique se soit opérée au sud. Ainsi, en 1926, six ans après l’implantation des usines Verminck (850 employés à l’époque) spécialisées dans les huiles et savons, les Établissements maritimes de Caronte (EMC) voyaient le jour. L’ancêtre de la SNCF, la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, en 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 15 Blé, maïs, gravats, ferrailles… le trafic du port de Caronte est remonté à un million de tonnes depuis 2001. Un succès et un bel avenir pour cette activité traditionnelle. fut le premier actionnaire. Les EMC avaient pour mission le transbordement de marchandises en vrac : phosphates, oléagineux, charbon, pour les industries environnantes. En 1995, la société Carfos qui a repris les EMC et le trafic du vrac sur Fos envisage de fermer le port de Caronte. Manque d’investissements pour moderniser l’outillage, recherche de cette éternelle rentabilité financière qui est cause de plusieurs fermetures d’entreprises, c’est la crise. Le trafic est passé de 1,5 million de tonnes à 450 000 entre les années 70 et les années 90. Puis en 2001, en rachetant les actifs du port maritime de Caronte que son détenteur, le groupe Bolloré, laissait dépérir, la société belge Sea Invest a donné à ce secteur une nouvelle vitalité. Le transport des « vracs » comme on dit dans le métier, reste aujourd’hui la raison d’être du port de Caronte : « Nous sommes manutentionnaires de vrac exclusivement, explique Matthieu Corriez, directeur de Sea Invest Caronte. Ce sont des produits très diversifiés : ciment, ferrailles, matières premières pour les cimenteries Kerneos à Fos, bauxite qui vient de Chine et de Grèce, on exporte du clinker (ciment brut sorti du four), on décharge aussi des argiles, du kaolin, du feldspath, des produits de carrière, on réceptionne de l’alumine et de l’engrais. Les navires qui viennent chez nous transportent des lots n’excédant pas 25 000 tonnes. » Il aura fallu la reprise par Sea Invest, qui possède aussi la filiale Carfos (zone de Fos) pour remonter l’activité du port de Caronte aux alentours du million de tonnes/an, pour une rotation de 250 escales annuelles. Un second souffle ? Sans doute, d’autant que la voie fluviale semble être remise au goût du jour, pollution et prix du carburant obligent… EN CHIFFRES Sur les 650 m de quais qui existent à Caronte, Sea Invest Caronte a créé plus de 20 000 m2 d’aire de stockage bétonnée en bord à quai. À cela s’ajoutent 5 000 m2 de stockage couvert, plus 30 000 m3 de capacité en silos d’acier toujours en bord à quai. Le trafic y est d’un million de tonnes/an. Trois catégories de personnel y travaillent : 10 personnes pour la maintenance, environ dix de plus pour l’encadrement et l’administratif, et une quarantaine de dockers intermittents y interviennent suivant le trafic. REFLETS I JUIN 2011 21 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 16 VIVRE ENSEMBLE MARTIGUES LA SPORTIVE ! VIVRE HAND’SEMBLE C'est mercredi 18 mai que la 5e édition du Tournoi Tous Hand'Semble s'est déroulée au stade de rugby des Salins, sous un soleil radieux et dans une ambiance conviviale Les écoliers et lycéens, âgés de 7 à 14 ans, qui ont fait le déplacement pour cette demi-journée consacrée à la pratique du handball n'ont pas été déçus car les conditions climatiques et d'organisations étaient idéales. L'initiative, soutenue par la Ville et le Conseil Général, a rassemblé cette année plus de 300 participants. Membres du Martigues handball ou non, c'est pieds nus sur le gazon que les joueurs ont pu rivaliser d'adresse et révéler leurs qualités sportives sur les six terrains aménagés pour l'occasion. Dans la cinquantaine d'équipes formées, il n'y avait pas uniquement des Martégaux. En effet, la nouveauté cette année était d'élargir, au-delà des frontières de la ville, l'accès à la manifestation, et c'est ainsi que trois collèges de Sausset-les-Pins, Port-de-Bouc et Fos-sur-Mer ont été conviés à la fête. « Ce genre d'événement permet à des jeunes qui ne sont pas licenciés de découvrir le handball », explique Christian Delwarde, Président du club martégal et désireux de faire partager sa passion. À en croire les sourires sur les visages des handballeurs en © François Déléna herbe, ce jour-là l'objectif a été atteint. « C'est pas vraiment du handball mais plutôt du sand-ball, précise un animateur sportif en charge de l'organisation, sauf que c'est sur de l'herbe et non pas dans le sable. On peut appeler ça du green-ball. ». S'ils ne se souviennent pas du nom, les enfants se rappelleront sans doute de l'ambiance qui régnait sur le stade ce mercredi après-midi et le tee-shirt qu'ils ont chacun reçu en récompense, lors du goûter, les y aidera. « Nous sommes le septième club du département en nombre de licenciés permanents et le premier en terme de « licences événementielles », c'est-à-dire d'inscrits lors de nos rencontres ponctuelles », souligne le président pour témoigner du dynamisme de sa structure. « L’effet Coupe du monde » et l'engouement soudain pour le handball, sport peu médiatisé, devraient amener de nouvelles recrues pour la saison prochaine. Pour l'instant, les jeunes du club jouent en « Comité de Provence » mais Christian Delwarde aimerait les voir intégrer le classement régional afin que « l'écart avec l'équipe fanion se réduise ». // BENOIT BRAGONI PRATIQUE Entraînements ouverts à tous pour détection au gymnase Picasso : ◗ Catégories « Moins de 16 ans » et « Moins de 18 ans » Garçons : le mardi et vendredi de 18 h 45 à 20 h et le mercredi de 17 h 30 à 18 h 45 – Filles : le lundi de 18 h 45 à 20 h 15. © F.D. 22 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-3-Ville:Mise en page 1 26/05/11 14:53 Page 17 SPORT UN STAGE POUR SE JETER À L’EAU EN BREF Durant 3 jours, les enfants d’Eugénie Cotton ont suivi un stage de sauvetage Les dangers de la mer n’ont plus de secret pour eux. Du 20 au 22 avril dernier, une trentaine d’enfants de la Maison Eugénie Cotton a participé à un stage de secourisme en mer à la plage du Verdon. Durant trois jours, des sauveteurs professionnels de l’association AMSA ont initié les plus jeunes aux risques de l’environnement marin. « L’objectif est d’inculquer aux enfants une certaine culture du sauvetage, explique Jean-Baptiste Gimié, le directeur de l’association. Il s’agit à 90 % de prévention, on leur apprend à se tenir sur une planche, à utiliser une bouée pour ramener une victime à la rive. » Les enfants ont suivi des ateliers sportifs comme le beachflag pour tester leur rapidité d’intervention mais aussi des séances de sensibilisation à l’environnement aquatique, à la faune marine ou encore à la pollution de l’eau. Que faire après avoir été piqué par une méduse ? © F.D. FCM, le rendez-vous des anciens © DR Comment reconnaître une personne inconsciente ? Comment savoir si elle respire ? Autant de questions auxquelles les enfants ont pu répondre avec leur moniteur. « Après avoir été sensibilisés aux dangers domestiques il était intéressant qu’ils connaissent l’environnement marin. Beaucoup d’entre eux y passeront leurs vacances », explique Agnès Gabriele, coordinatrice du secteur enfance. Un stage qui a rencontré un énorme succès chez les enfants. « On apprend à sauver des vies et on rigole, c’est génial », livre Fanta, 11 ans. Qui sait, parmi les enfants de la Maison Eugénie Cotton, se trouve peut-être un futur sauveteur professionnel ? // SORAYA HAMDAN TWIRLING : UNE MÉDAILLE D’ARGENT Les seniors du club ont remporté la deuxième place des championnats d’Europe © DR « C’était gigantesque ! Tout simplement sublime », se réjouit Christiane Hanoyan, la présidente du Twirling club martégal en se remémorant l’événement. Elles ont entre 16 et 32 ans et ont remporté le 24 avril dernier le titre de vice-championnes d’Europe de Twirling en République Tchèque, une première en France pour un groupe senior. « On était parti pour la première place, nuance Christiane Hanoyant, mais c’est tout de même pas mal, d’autant que nos adversaires étaient de taille ! » 30 ans après, les anciens du quart de finale de Coupe de France et de la victoire en Coupe de Provence se sont retrouvés sur la pelouse de Turcan. L'occasion rêvée de retrouver les vieilles gloires Sang et or toujours en forme! Un bien chouette anniversaire. En trois jours, les douze sportives ont affronté onze pays sur le thème des quatre saisons. « Elles ont hyper bien travaillé, poursuit la présidente. Elles se sont entraînées tous les weekends. » La discipline est à la fois sportive et artistique. Stéphanie, Sabrina, Marina et Nicole ont impressionné le jury en jonglant avec quatre bâtons. Les filles ont été jugées sur leur grâce, leur technique et les costumes confectionnés par les membres du club martégal. Prochaine étape : les championnats du monde l’année prochaine en Suisse. Mais pour cela, il faudra se sélectionner au Bâton d’Or à Brest en février. Les plus grandes seront soutenues par les poussins-minimes qui elles, ont été sélectionnées à Bordeaux pour les championnats de France. // S.H. © DR Minots Hand’Folie C'est le nom d'un grand rendez-vous festif, le mercredi 8 juin sur la pelouse de Francis Turcan. 1 200 jeunes handballeurs de la région vont pratiquer du handball. À l'organisation, la ligue de Provence, le Martigues handball et la Ville de Martigues. © F.D. Défi martégal 5e ! La finale du Défi rame aura lieu le samedi 25 Juin. Langevin et Lurçat, les deux lycées, ont sélectionné leurs candidats lors des demi-finales au Salon des Jeunes. Des jeunes invités à souquer ferme en aviron pour leurs couleurs ! REFLETS I JUIN 2011 23 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 2 QUARTIERS AU QUOTIDIEN QUOTIDIEN Carro La police à proximité page 25 L’Île Festivités : le casse-tête des riverains page 26 Paradis Saint-Roch Surtension au C3 page 27 Saint-Julien Sur la route avec le boulanger // Sur les traces de Rodin page 28 Carro Les hirondelles désertent le ciel page 29 Inter-quartiers À vos marques, prêts, propreté ! // Une fête de quartier tout en couleur page 30 Inter-quartiers Pleins gaz pour quatre jours page 31 Carro vide son grenier Rendez-vous de printemps pour les chineurs amateurs, le vide grenier carroséen a rassemblé les familles © François Déléna 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 3 CARRO Antonin Brest Président du Conseil de quartier de Carro LA POLICE À PROXIMITÉ Le poste de police municipale de Carro est ouvert à l’année depuis peu. Un service et une présence dissuasive dans les quartiers Sud de la ville Son adresse ne s’invente pas ! C’est au numéro 22 de l’Avenue de Carro que se trouve le poste de police municipale. Un lieu que les habitants avaient l’habitude de trouver portes et fenêtres closes durant l’hiver, qui servait de local technique et d’arrière-base aux hommes en bleu pendant la période estivale. Ce poste est désormais, et depuis le mois de mai, ouvert toute l’année, de 8h30 à 12 h, et de 13h30 à 17h30. « C’était un véritable souhait de la population, estime Antonin Brest, élu du quartier de Carro. Une nécessité dans un secteur de la ville en pleine expansion. » Après la création d’une annexe de la police municipale à Ferrières, le secteur Sud de Martigues a lui aussi droit à son poste. Celui de Carro gère aussi les quartiers de La Couronne, Les Laurons, Saint-Julien et Saint-Pierre. « J’espère que cette présence portera ses fruits, confie une habitante. J’ai eu des mauvaises expériences par le passé, pour lesquelles j’aurais bien eu besoin des policiers. Mais c’est vrai que c’est plus pratique d’avoir un poste à côté de chez soi, plutôt que de faire des allersretours jusqu’à Martigues. » Pour leurs soucis quotidiens, les habitants peuvent rencontrer tous les jours le chef de poste et son secrétariat. « Pour des actions ponctuelles, © François Déléna C’est au numéro 22 de l’avenue de Carro que se trouve le poste de police municipale, désormais ouvert toute l’année. comme la récente mise en place de contrôles de vitesse dans les secteurs accidentogènes, ces effectifs sont renforcés par d’autres agents », explique le directeur de la police municipale, Michel Tassin. En attendant, à terme, l’affection définitive de personnel supplémentaire. Infractions au code de la route, au code de l’urbanisme, flagrants délits… mais aussi prévention, le poste de Carro ne prend pas les plaintes et n’est pas non plus compétent en matière d’investigations judiciaires. « Nous pouvons néanmoins récolter rapidement des informations pour les transmettre à la police nationale », poursuit le directeur. Une collaboration nécessaire, dans un contexte de réduction des effectifs de la police nationale, qui doit gérer une zone d’intervention toujours aussi étendue. « Elle n’a pas les moyens d’envoyer des hommes quotidiennement dans les quartiers Sud de Martigues », étaye Michel Tassin. La Ville prend le relais de l’État en déployant une police de proximité. « Nos agents connaissent bien les lieux, les habitants et leurs difficultés particulières. Ils sont attentifs aux problèmes soulevés pendant les conseils de quartier », précise-t-il. À cela s’ajoute la présence plus visible, dissuasive, des hommes en bleu. // CAROLINE LIPS CELLULE DE VEILLE DU LITTORAL RASSEMBLANT les polices nationale et municipale, les pompiers, les bailleurs, les services municipaux, le comité de feux de forêts, la gendarmerie et les élus locaux, la cellule de veille du littoral est à nouveau activée jusqu’à la fin du mois d’août. Son rôle : renforcer la lutte et la prévention de la délinquance, et trouver des solutions rapides aux problèmes rencontrés par les habitants et les vacanciers. Cet été : priorité à la lutte contre le stationnement anarchique. © François Déléna REFLETS I JUIN 2011 léna 25 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 4 L’ÎLE Maryse Virmes Présidente du Conseil de quartier de L’Île FESTIVITÉS : LE CASSE-TÊTE DES RIVERAINS Une rencontre sur les manifestations dans le quartier était organisée entre élus et habitants de L’Île © Fra ©François Déléna L’Île, ses canaux, ses bateaux et ses nombreuses animations ! Si la carte postale fait rêver de nombreux touristes, pour certains habitants les festivités sont plutôt synonymes de nuits blanches, de problèmes de stationnement et de circulation dans le quartier. C’est donc à la demande des riverains que s’est tenue le 27 avril dernier une permanence sur les animations dans L’Île. L’objectif de la concertation : améliorer la qualité de vie des habitants et trouver des réponses aux désagréments « induits par les animations. Pour cela, élus et habitants ont fait le point sur la situation. Le quartier de L’Île accueille de mai à décembre vingt et une manifestations sur 96 jours au total. En comptant le temps de montage et de démontage des différents équipements, le quartier est occupé 136 jours par an. Les principales doléances concernent le bruit occasionné par certains événements, notamment les soirées « Danses au Miroir » tous les mardis du 20 juin au 30 août. « C’est difficilement supportable pour les gens qui vivent à proximité, s’exclame une habitante du quai Marceau. Même avec mes doubles vitrages et les fenêtres bien fermées, je n’entends même plus la télévision et ne peux m’endormir avant une heure du matin. C’est devenu dur de travailler l’été ! » Autre gêne majeure pour les habitants : les places de parking et la circulation dans le quartier. Pour la foire aux livres par exemple, une centaine de place de parking a été neutralisée. « C’est beaucoup trop » pour les habitants. Pour Alain Salducci, adjoint délégué au tourisme, il faut tout mettre en œuvre pour limiter le nombre de véhicules entrant dans L’Île, et cela tout au long de l’année. « Beaucoup de véhicules n’ont rien à y faire. Les Martégaux qui viennent occasionnellement dans le quartier ne doivent pas hésiter à se garer à Ferrières ou Jonquières et marcher un peu. » La solution pourrait être la création d’une navette qui desservirait le quartier régulièrement. « Je défends depuis longtemps l’idée qui éviterait aux Martégaux de prendre systématiquement leur voiture », ajoute Alain Salducci. Du 1er mai au 30 septembre, la place de la Libération sera occupée par les terrasses de café et les animations dansantes. Et cela devrait se poursuivre avec dès le mois d’octobre le début de la réfection du lieu et de la fontaine. Allez, un peu d’exercice n’a jamais fait de mal à personne, en attendant peut-être la future navette ? // SORAYA HAMDAN BON À SAVOIR Les habitants de L’Île peuvent obtenir un laissez-passer pour les jours où le quartier est interdit à la circulation. Les vignettes sont à récupérer au poste de police de Ferrières. Munissez-vous d’une carte grise et d’un justificatif de domicile. Festivités SUR LE VIF ◗ Soirées « Milonga au Miroir » et Tango dans L’Île : les samedis du 18 juin « PENDANT la guerre, lorsque les ponts étaient détruits, les pêcheurs » nous emmenaient sur leurs bateaux pour aller de L’Île à Jonquières au 3 septembre sauf le 23 juillet, place de la Libération Interdiction de stationnement : du 18 juin au 3 septembre de 20 h à 1 h ◗ Soirées « Danses au Miroir » : tous les mardis du 21 juin au 30 août et Ferrières. La navette maritime peut être une bonne solution et puis les plus sauf les 19 et 26 juillet, place de la Libération courageux n’ont qu’à marcher un peu ! » Une habitante du quartier. Interdiction de stationnement : du 18 juin au 3 septembre de 20 h à 1 h 26 REFLETS I JUIN 2011 ◗ Fête de la mer et de la Saint-Pierre : les 25 et 26 juin, Cours Aristide Briand et place de la Libération. Interdiction de stationnement : place de la Libération et quai des Anglais côté canal Galliffet du 25/04 à 14 h au 26/04 à minuit ◗ Les 30 ans du conservatoire de danse : le 26 juin de 11 h à 18 h 30 dans L’Île. 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 5 SAINT-ROCH Florian Salazar-Martin Président du Conseil de quartier de Saint-Roch SURTENSION AU C3 Suite à un brusque pic de voltage, les appareils électriques ont été détruits dans dix-sept logements ©Frédéric Munos Le mercredi 11 mai, le maire Gaby Charroux est venu se rendre compte sur place. « J’étais dans ma salle à manger, et d’un coup la télé s’est mise à flamber, toutes les prises de courant ont explosé, il y avait de la fumée partout. Je suis sorti de chez moi, tous les voisins étaient dans l’escalier, il s’était passé la même chose chez eux. » C’est le témoignage de Robert Geraci, un monsieur handicapé, qui vit au bâtiment C3. Une brusque surtension survenue dans l’après-midi du 8 mai est cause de cet accident qui, heureusement, n’a fait aucun blessé. De 220, la tension est passée à 380 volts, grillant tous les appareils électriques de 17 logements. La Ville est rapidement intervenue pour faire porter des repas aux personnes qui n’avaient plus la possibilité d’en préparer, ou qui étaient dépendantes. Le maire Gaby Charroux s’est rendu sur les lieux le mercredi 11 mai pour rencontrer les habitants. Le bailleur, la Semivim, a contacté ERDF (Electricité réseau distribution France) ce qui semble n’avoir pas été une mince affaire, et a fini par obtenir qu’une équipe de techniciens vienne rétablir le courant. Que va faire à présent ERDF qui porte la responsabilité de cette situation ? Réfrigérateurs, machines à laver et autres équipements électriques sont hors d’usage. « Ce matin, un expert d’Erdf est venu, précise M. Geraci, il a pris note des dommages, a reconnu la responsabilité d’Erdf et s’est engagé à nous indemniser. » Les habitants se sont adressé à UFC Que Choisir pour faire valoir leurs droits. Quant aux indemnisations, on ne sait rien pour l’instant sur les délais. Il faudra déterminer les causes d’un tel incident, qui n’est pas si rare que cela. Le quartier des Gargouilles à Istres a, en effet, connu les mêmes déboires dans la nuit du 28 décembre dernier, frappant 15 familles. Ces habitants ont monté un collectif affilié à l’association de défense des consommateurs Confédération Syndicale du Cadre de Vie. Plusieurs d’entre eux n’ont toujours pas obtenu gain de cause : « L’expert d’Erdf a fait jouer la vétusté des appareils détruits, et fait des retenues importantes sur les indemnisations, ce qui ne nous satisfait pas » explique Michel Rubio, l’une de ces victimes. Aujourd’hui ces personnes se lancent dans une autre stratégie pour faire payer le responsable. // MICHEL MAISONNEUVE et aussi... © F.D. Adieu la fresque! Le 7 mai dernier à la Maison de Saint-Roch : photo « de famille » avec des habitants qui ont participé à l’élaboration de la fresque, en 1992. Un dernier salut avant transformation. REFLETS I JUIN 2011 27 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 6 SAINT-JULIEN Jean Gontéro Président du Conseil de quartier de Saint-Julien SUR LA ROUTE AVEC LE BOULANGER Depuis des années, le pain, les viennoiseries et les pizzas sont portés aux domiciles des Saint-Julianais © François Déléna Robert Cavin assure la tournée au volant de sa camionnette jaune. Chaque matin, c’est un spectacle tout droit sorti des films de Pagnol qui se trame du côté de SaintJulien. Au volant de sa camionnette jaune, le boulanger pâtissier Robert Cavin fait sa tournée. Une tradition qui perdure, depuis des générations. « Mon père la faisait avant moi. Cette année sera ma dernière. Cette tournée, c’est un plaisir. » Une course bien rodée, avec ses codes et ses habitudes. « Une pierre posée à côté du sac signifie que le client ne veut rien. » Dans d’autres cas, le client, devenu au fil du temps un ami, a simplement oublié de préciser ce qu’il veut. La complicité opère alors. « Je sais ce que chacun prend. Une baguette par ici, un restaurant par là… » Isabelle ou Evelyne, les vendeuses, posent alors dans le sac ou la boîte les pains et autres viennoiseries. Et de temps en temps une surprise se glisse dans cette tournée réglée comme une horloge. Un panier de cerises attend le boulanger et sa vendeuse ! « C’est pour ces petites attentions que je continue. Et puis il y a des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer. Les clients se font rares, mais je continue parce que ça me plaît. » Pourtant ce jour-là, une nouvelle habitante se rue sur la camionnette et dévalise le stock de pizza et de pain. « Avec les nouveaux clients ce qui est difficile c’est le manque de régularité. » Régularité sur laquelle M. Cavin met un point d’honneur. « On a connu les inondations, le feu, la neige… à chaque fois, nous sommes venus. » Et les habitués ne s’en plaignent pas. « Cela fait des années que j’achète le pain, confie Denise, une cliente. Cette tournée est importante ici parce que c’est la seule. Avant il y avait le poissonnier, le boucher et une superette. Maintenant il n’y a plus rien. » Avec un nouveau boulanger, la tournée, en tout cas, n’est pas près de s’arrêter ! // GWLADYS SAUCEROTTE SUR LES TRACES DE RODIN Apprendre à sculpter, simple comme un jeu d’enfant Ça sculpte dur à la Maison de quartier de Saint-Julien. Trois fois par semaine, la céramiste Nathalie Encinas prodigue ses précieux conseils aux adultes et enfants. « C’est un loisir, chacun vient avec son idée que l’on essaie de mettre en forme. » Pour Pierrette ce sera un cache-pot en forme de poule, tandis que Claude Anne émaille son dessous-de-plat. « La poterie est très facile, annonce une participante. Si l’on a déjà fait de la pâte à modeler, c’est la même chose. Avec cet avantage de pouvoir recommencer si l’objet ne convient pas. » Un atelier de céramique et modelage où chacun peut trouver ses marques et où convivialité rime avec créativité. « On crée l’objet de A à Z, poursuit la céramiste. De la création jusqu’à la cuisson, en passant par la peinture. Le tout en respectant le niveau de chacun. » Sur place, 28 REFLETS I JUIN 2011 un simple coup d’œil suffit pour repérer les débutant des habitués. « C’est ma première année, explique une participante. J’ai acheté 10 kg de terre, avec ça, j’en ai pour l’année entière. Pour les outils, un couteau suffit. » À côté de cette participante, l’arsenal d’une autre « sculptrice » est impressionnant. « Cela fait 5 ans, que je viens. Alors au fur et à mesure, je m’équipe. Là je travaille l’engobe. » Une technique qui consiste à répartir de la poudre de terre de couleur sur l’objet créé. En attendant le début des prochains ateliers en octobre, une exposition sera organisée lors de la fête de quartier le 17 septembre. // GWLADYS SAUCEROTTE Tous les lundis de 14 h à 16 h 30 et de 17 h à 19 h 30. Jeudi de 9 h à 11 h 30. Atelier enfant le mercredi de 10 h à 12 h. © François Déléna Fabienne Moine Thomann Elle a officiellement pris les rênes de la Maison de quartier depuis le mois de mars et entend poursuivre les actions menées par son prédécesseur. « On va continuer de travailler avec les associations. J’envisage © F.D. de développer les animations avec les adolescents. » Pour cela, plusieurs projets sont déjà dans les cartons ; la création d’un jardin potager, des soirées avec le club Astro 13, ainsi que des ateliers autour de l’addiction à Internet « pour les adultes et les jeunes ». Des projets ambitieux pour cette Maison qui compte près de 620 adhérents. 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 7 CARRO Antonin Brest Président du Conseil de quartier de Carro LES HIRONDELLES DÉSERTENT LE CIEL Après comptage, il n’y en a plus à La Couronne. Il reste trois nids à Carro © Frédéric Munos « On a vu beaucoup d’oiseaux, mais pas d’hirondelle. » Le constat de Thomas, 12 ans, est sans appel. Sensibilisés pendant les vacances scolaires à la protection des espèces rencontrées chez nous (martinets, hirondelles rustiques ou de fenêtre), les enfants du centre aéré de La Couronne sont revenus bredouilles de leur première journée de comptage. Munis de questionnaires, ils ont mené l’enquête auprès des habi- tants du village. À Carro, même tendance. Sur les huit nids qui avaient été repérés lors du dernier comptage, seul trois ont survécu. Au niveau national, 50 à 70 % de la population s’est évaporée. Pour André Blasco, membre de la Ligue de Protection des Oiseaux et co-fondateur de l’association Sensibilisation Protection Nature et Environnement, les raisons sont multiples. « On pense que c’est dû à la disparition du plancton aérien, dont se nourrissent les hirondelles, malmené par les démoustications successives, avance l’ornithologue. L’utilisation massive de pesticides dans les pays d’Afrique occidentale, où elles partent après avoir niché, pourrait aussi avoir des effets sur la fécondité des hirondelles. » Sans oublier l’architecture moderne qui offre peu de possibilités aux oiseaux d’y nicher. Et leur destruction par l’homme, lors des réfections de façades ou plus volontairement, quand il est importuné par les excréments des oiseaux. Il existe pourtant des solutions, comme les nichoirs artificiels, pour s’en prémunir. La LPO tire la sonnette d’alarme. « Dès qu’on perd une espèce, c’est irréparable, martèle André Blasco. Tous les maillons de l’écosystème ont une utilité. » Car en plus de porter bonheur en Provence, les hirondelles nous débarrassent des moustiques et égayent de leurs cris nos nuits d’été. et aussi... Expo vélo Le 10/06, les Maisons de Carro et Lavéra organisent une randonnée familiale à vélo, ouverte à tous à partir de 8 ans. Départ à 17h30, restaurant Les pieds dans l’eau aux Laurons, et arrivée à Lavéra. Sur le parcours, d’environ une heure, les cyclistes pourront admirer des reproductions des œuvres de Picabia, Dufy et Pourcel. À 19h, un bus sera mis à disposition pour ramener les participants à Carro. Fête de quartier Elle sera inaugurée le 16 juin à 19 h, par le vernissage de l’exposition des ateliers d’arts plastiques et de mosaïque. Le 18, à 10h : grande chasse au trésor familiale, ouverte aux non adhérents. Dimanche : repas de la fraternité à 12 h 30, suivi de son balèti. Inscriptions jusqu’au 10 juin. Tarifs : 15 euros, 5 euros pour les moins de 12 ans et gratuit pour les moins de 4 ans. // CAROLINE LIPS REFLETS I JUIN 2011 29 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 8 INTER-QUARTIERS À VOS MARQUES, PRÊTS, PROPRETÉ ! Un rallye Santé et hygiène était organisé le 6 mai dernier dans le quartier de Mas-de-Pouane. 270 enfants ont participé à la course © Frédéric Munos Initier petits et grands aux gestes citoyens et au vivre ensemble, tel était l’objectif du « Rallye santé et hygiène » organisé le 6 mai dernier à l’initiative de la Maison Jacques Méli et de l’école Henri Tranchier. Toute la journée, 270 enfants du CP au CM2 ont participé à un parcours ludique autour du respect de soi et des autres. « Nous comptons beaucoup sur les enfants pour être les vecteurs de l’information, explique Roger Barnès, le directeur de l’école. La formation du futur citoyen commence dès le plus jeune âge. » Tri sélectif, recyclage des piles, protection de la nature, hygiène buco-dentaire et équilibre alimentaire, l’ensemble des acteurs de la sensibilisation étaient mobilisés pour inculquer aux plus jeunes les gestes de bases. Les enfants ont bien retenu la leçon et sont repartis avec de bonnes résolutions. « J’ai appris qu’il faut prendre de soin de soi et de sa ville, livre Mohamed, 10 ans. Pour cela, il est important de ramasser les déchets et de faire attention à son alimentation. » À dix ans, Jean s’inquiète déjà de son avenir. « Il faut trier, recycler, c’est important pour la planète et le futur de nos enfants. » La journée « Rallye santé » est l’aboutissement d’un travail mené depuis deux ans par la Maison Jacques Méli autour des gestes citoyens et de la sensibilisation à l’environnement. La population du Mas-de-Pouane a également largement participé à l’événement par la création d’une affiche, de plaquettes et d’un slogan : « La propreté, vivons-la ensemble! » // SORAYA HAMDAN et aussi... Mairies annexes rénovées Celle de La Couronne est en plein chantier. Après la salle de mariage, les bureaux administratifs font l’objet d’une rénovation. Peintures, faux plafonds, menuiseries, des travaux d’entretien qui devraient être terminés en juillet. Au mois d’août, ce sera le tour de la mairie annexe de Croix-Sainte, avec la réfection des salles de mariage et de réunion. Montant total des deux opérations : 70 000 euros. Les accueils restent ouverts pendant la durée des travaux. C’est la fête ! Les 17 et 18 juin prochains, le Mas-de-Pouane fêtera son quartier sous le signe de la tolérance et du vivre ensemble. Spectacles de danses, de musique, kermesse et soirée dansante seront animés par un DJ. UNE FÊTE DE QUARTIER TOUT EN COULEUR Les peintres de la Maison de Croix-Sainte exposeront quelques toiles pour l’événement Certains sont amateurs, d’autres plus confirmés mais tous sont de véritables mordus de peinture ! Chaque mardi, ils sont une dizaine à se retrouver dans la salle de la Maison de Croix-Sainte pour s’adonner à leur passion commune. Concentrée, Anne-Marie badigeonne sa palette de couleurs pour déposer délicatement les teintes sur une toile. « Du blanc, du jaune et une pointe de rouge pour peindre le sable » conseille Éliane, le professeur. C’est qu’il faut s’appliquer car si le résultat satisfait les artistes en herbe, certains tableaux seront peut-être exposés du 14 au 19 juin pour célébrer la fête de quartier. Une quarantaine de toiles, soit deux par personne seront présentées durant 30 REFLETS I JUIN 2011 la semaine. Anne-Marie, elle, a déjà choisi l’une d’elles qu’elle a intitulée Arômes. « Peindre, c’est pour moi un vrai moment de détente. Un de ces instants où l’on oublie tous les soucis pour se concentrer uniquement sur le présent », confie-t-elle. Et puis exposer, ça fait du bien à l’ego ! » Ce jour-ci, les paysages de bord de mer sont à l’honneur, et pour la première fois les jeunes artistes s’exercent à la technique de la peinture au couteau. Les bleus se dégradent pour rendre des vagues aux agitations plus ou moins variées d’une toile à l’autre. Celle d’Hakim est la reproduction d’une photo de l’île de Porquerolles. « Ça me change de mon univers habituel, avoue-t-il. D’ordinaire, © Frédéric Munos j’aime peindre des portraits, en particulier des célébrités. » Si l’artiste est un brin modeste, ses camarades ne tarissent pas d’éloges à son sujet. « Il a plus de 400 portraits à son actif, il a un véritable talent », livre Anne-Marie. La fête de quartier sera l’aboutissement d’une année de travail pour tous les jeunes artistes, l’occasion pour certains d’exposer pour la première fois. // SORAYA HAMDAN 50-Reflets-4-Quartier:Mise en page 1 26/05/11 14:56 Page 9 INTER-QUARTIERS PLEINS GAZ POUR QUATRE JOURS Lavéra va vivre au rythme de sa fête traditionnelle à partir du 10 juin © Frédéric Munos Le Comité des fêtes et la Maison de quartier se décarcassent pour cette belle fête. Ça va flamber à Lavéra du vendredi 10 au lundi 13 juin ! Mais ce qu’on va distiller durant quatre jours, c’est le plaisir de la fête. Le premier jour à 17 h : nouvelle animation : le circuit VTT organisé par la Maison de quartier. À 21 h 30 la retraite aux flambeaux, toujours aussi craquante, accompagnée par la fanfare Pena de Martigues. C’est l’orchestre Haute Tension qui ouvrira le bal à 22 h sur le square Gilabert. Redémarrage avec le tournoi de foot de l’amitié samedi à 9 h 15, stade de SaintPierre. Match d’ouverture avec les enfants du quartier. À 15 h, on pointe, et l’on tire aussi pour le concours de pétanque. À 17 h, course pédestre réservée aux moins de 11 ans, puis à 18h30 apéro-concert avec le chanteur François Parra. À 21 h, bal animé cette fois par le groupe Contact Émoi. Dimanche matin, c’est la kermesse. On se retrouve à midi pour le mot du maire, qui préludera à un lâcher de pigeons concocté par l’Éclair colombophile, et à l’apéro offert par la Ville. À 13 h 30 : gardianne de taureau (réserver avant le 9 juin à la Maison de quartier ou à la boulangerie). Les activités de ladite Maison seront présentées dans l’après-midi, et le soir nouveau bal avec l’orchestre Terry Dagil. Enfin, lundi à 16 h, enfants et adultes pourront participer à un concours de tir, avant l’école des Fans ouverte à tous, et l’on conclura dans l’amitié avec un repas où chacun pourra amener son pique-nique, et le groupe Tous en scène pour terminer en musique. N’oublions pas que ces festivités ont été préparées par le Comité des fêtes avec le concours de la Maison de Lavéra : 04 42 81 11 11. et aussi... Concert L’organiste de renommée internationale Thierry Escaich, dont le concert d’avril avait été reporté, donnera finalement sa prestation le samedi 18 juin à l'église de la Madeleine, à 20 h 30. Ce concert est organisé par l'association les Amitiés Musiciennes Henri Sauguet. Pas de réservation : il faut se présenter une demi-heure avant le début du concert. Tarif 15 euros et tarifs réduits habituels Contacts : Office de tourisme, [email protected] et site de l’association : www.amitiesmusiciennes-henrisauguet.org Conseils de quartier Celui de Carro se tiendra le mercredi 8 juin à partir de 17 h 30 à la Maison de Carro. Celui du quartier de Saint-pierre se déroulera le jeudi 9 juin. Pour y assiter, rendez-vous à la Maison pour tous à 17 h 30. // MICHEL MAISONNEUVE REFLETS I JUIN 2011 31 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:57 Page 2 Gastronomie Le miroir aux papilles 32 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:57 Page 3 DOSSIER TERROIR CAROLINE LIPS // GWLADYS SAUCEROTTE FRANÇOIS DÉLÉNA // FRÉDÉRIC MUNOS Existe-t-il une gastronomie, un terroir martégal ? Au-delà de l’incontournable poutargue, quelles sont les recettes, parfois oubliées, qui portent la marque de fabrique de la ville ? Que ce soit dans les cuisines de nos restaurateurs, dans les Maisons de quartier ou sur les fourneaux de tout un chacun, rencontre avec les fines papilles qui font vivre les traditions culinaires, ou au contraire, les révolutionnent. De quoi mettre l’eau à la bouche! I © François Déléna ci la langouste tend ses griffes, le muge frétille par là. Le muge, bétail marin, trésor des Martégaux qui traient les œufs dont il est plein et les confisent en caviar. Et dans leurs jours de fête et de joute, ils s’en régalent. » Frédéric Mistral, dans ce chant issu de son œuvre poétique Calendal, ne s’y était pas trompé. Si gastronomie martégale il y a, elle est incontestablement liée aux produits de notre terroir. Et ici, le terroir se situe plutôt côté mer. Impossible de faire l’impasse sur la fameuse poutargue, le « caviar martégal », œufs de muges salés, pressés puis mis à sécher, fournis par la pêche au calen. Produit typique, fabriqué artisanalement, que les touristes ramènent volontiers dans leur panier de souvenirs, comme ils ramèneraient du nougat d’une escapade à Montélimar. Mais comme pour tous les best-sellers, il y a la vraie poutargue martégale, devenue quasi introuvable, et ses copies. Le muge, ou mulet, on le retrouve dans ces recettes, dont seules nos grands-mères détiennent encore la mémoire, et le secret. « La bouillabaisse de muges est un plat typique de chez nous », avance Pascale Aversano, restauratrice dans le quartier de L’Île et descendante d’une longue lignée de cuisinières. Cette fameuse bouillabaisse, plat provençal par excellence, librement réinterprété dans notre ville. « À Martigues, on ne fait rien comme ailleurs », peut-on lire dans le recueil de Calixtine Chano-Bullier « Vieilles recettes de cuisine provençale ». Ainsi les tranches de la bouillabaisse n’ont jamais la couleur dorée de la marseillaise (…) Les Martégaux ajoutent de petites seiches et des « muscadins » auxquels ils n’enlèvent pas le sépia. Cela donne une saveur particulière qui est excellente, un bouillon épais et foncé qui justifie le nom de bouillabaisse noire qu’on lui donne. » Un patrimoine à conserver Celle qui en connaît un rayon sur les recettes martégales, et plus largement provençales, c’est Laurette Durand, de La Capouliero. Elle organise des ateliers de cuisine, une fois par mois, où chaque participant, à tour de rôle, partage sa recette et ses techniques. Dans sa collection de 162 livres et 600 revues de cuisine, elle a retrouvé : le catigot d’anguilles. « Un plat martégal, dit-elle, qui ressemble à une matelote. Le problème, c’est qu’aujourd’hui on ne trouve plus d’anguilles, elles sont toutes exportées vers la Hollande. Beaucoup de plats provençaux disparaissent car les mets sont de plus en plus rares, de plus en plus difficiles à trouver. C’est le cas des fèves, par exemple, que les paysans ne cultivent plus. Il faut perpétuer cette tradition culinaire. Comme la danse, la langue, elle fait partie d’un patrimoine que nous devons conserver et faire aimer. » Encore faut-il pouvoir trouver à côté de chez soi les produits qui font notre terroir. Martigues, ville de pêcheurs, vient de voir sa dernière poissonnerie de centre-ville encore en activité, place Gérard Tenque, mettre la clé sous la porte après celle des Valittuti, boulevard du 14 Juillet. La faute aux consommateurs qui se détournent des produits de la mer, ou préfèrent les poissons découpés et les filets que l’on trouve dans les grandes surfaces. Ou la faute aux prix de ces denrées rares et inaccessibles aux bourses moyennes. Laurette, militante de la gastronomie provençale, cite encore le mélet de Martigues, cette pâte d’anchois aromatisée au poivre et au fenouil, ou encore la soupe tartanesque, que l’on dégustait sur les tartanes, à base de riz, de pommes de terre, de tomates et d’ail. « Un plat très consistant », précise-t-elle. Des recettes plein la mémoire, que l’on peut accompagner des vins, ou encore de l’huile d’olive, produits sur notre commune. Un terroir « côté terre », situé sur le domaine du Mas Blanc à Plan Fossan ou dans le coin de Saint-Julien, où près de 200 petits vignerons choient les vignes de la Venise Provençale. REFLETS I JUIN 2011 33 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:57 Page 4 DOSSIER TERROIR À savoir // 335 calories La poutargue, « caviar martégal », aurait les mêmes apports nutritionnels que la gelée royale. Concentré de protéines, elle est composée à près de 15 % de matières grasses essentielles que l’on trouve dans le poisson (comme les oméga 3) et fournit 335 calories, pour 100 g consommés. On lui prête aussi des vertus aphrodisiaques… Les dessous de la poutargue Rares sont les fabricants à afficher clairement la provenance de leurs œufs de poissons. Éclairage avec des producteurs locaux C ueillir les muges, pendant la saison qui s’étale de mai à août, récupérer les poches d’œufs, ôter les veines, vider le sang, saler, sécher. Depuis des millénaires (nos antiques Romains et Grecs en étaient déjà friands), que ce soit dans la petite baraque des derniers pêcheurs au calen de Martigues, ou en Mauritanie, l’un des principaux pays producteurs, la technique est sensiblement la même… À quelques détails près, jalousement gardés secrets. Ces détails qui font toute la différence d’une poutargue à l’autre et entretiennent le mystère autour de sa fabrication et de son prix. « C’est un marché confidentiel », concède Gilbert Lepra, l’un des trois pêcheurs, avec les frères Ortiz, qui officient dans le canal Galliffet, à Martigues. Presque un marché parallèle, qu’il compare même, non sans humour, à celui des stupéfiants : « La poutargue, c’est un peu comme une drogue. La première fois qu’on la goûte, on a peu de chance de l’aimer », référence à son goût iodé puissant. « Mais après on devient vite accro. » Les vrais amateurs attendraient la première poutargue de Martigues, comme on attend la première récolte. Et pour cause, le véritable « caviar martégal », dont la ville s’enorgueillit au-delà de ses frontières, se fait très rare sur les étals des poissonneries et dans les rayons des supermarchés. Un comble dans la capitale de la poutargue ! « Nous produisons en très petite quantité, explique Gilbert Lepra. Nous nous partageons le fruit de notre travail et chacun écoule sa part de la marchandise de son côté, très rapidement. La vente fonctionne surtout par le bouche-à-oreille. En ce qui me concerne, j’en donne beaucoup à mes amis. » De 90 à 180 euros le kilo Une production artisanale, perpétuée depuis des générations, qui explique le prix de la poutargue « made in Martigues » : 180 euros le kilo. Un prix qui peut descendre jusqu’à 90 euros, selon la provenance des œufs de muges ou de mulets, le pendant du même poisson côté Atlantique. « Les nôtres proviennent à 99 % du Brésil. Nous les recevons crus et congelés, emballés individuellement sous vide, avant de les transformer, à la main, en poutargue », précise Annie De Cesare, l’une des deux gérantes de la société Lou Mujou à Port-de-Bouc. Une entreprise spécialisée dans la salaison des œufs de poissons, mais dont l’activité tourne essentiellement autour de la préparation de mélets, crème à base d’anchois. « On joue la carte de la transparence, ajoute la gérante. On ne raconte pas que nos œufs sont issus de la pêche locale. Si on devait comparer notre poutargue à celle, fabriquée à Martigues, je dirais qu’eux font des RollsRoyce, nous des BMW. » Les poutargues préparées à base d’œufs de muges ou de mulets du Brésil, de Floride, de Mauritanie voire du Sénégal inondent le marché, et pas tout le temps en toute transparence, après lecture des étiquettes. Les fabricants de poutargue en Europe se comptent sur les doigts d’une main. Annie De Cesare tient à mettre en garde les consommateurs : « Il faut se méfier des poutargues conditionnées sous parafine, que les commerçants nous vendent comme étant un produit local et qui sont plus lourdes, donc plus chères au kilo. D’autant que la cire, coulée à chaud, a tendance à cuire les œufs et à leur faire perdre leur goût. Il existe aussi un marché noir, alimenté par des gens qui fabriquent la poutargue dans leur garage pour la vendre dans les bars de la région. » Consommateurs, vous voilà avisés ! Technique ancestrale. Les détails de fabrication de la poutargue sont jalousement gardés secrets. 34 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:57 Page 5 DOSSIER TERROIR Les conseils de vos restaurateurs Serge Fabre Les spécialités martégales revisitées C’est en toute simplicité que Serge Fabre partage ses astuces gourmandes. « Mon conseil, c’est de n’utiliser que des produits frais et locaux. » Le chef se fournit à la dernière poissonnerie de Martigues et n’utilise que du poisson sauvage. Les spécialités locales ? « Martigues c’est la poutargue et le mélet » répond le chef. Et Serge Fabre a une manière bien a lui de les réinterpréter. En entrée, il imagine des profiteroles de poutargue. À la place de la glace, les choux sont fourrés de beurre de poutargue et nappés d’une sauce salée. Autre spécialité : la terrine de brousse aux mélets de Martigues. Pour la préparation, il faut faire macérer le poisson frais dans des jattes de terre cuite avec du poivre et des graines de fenouil concassées pendant 15 jours. Pour la terrine, Serge Fabre retravaille le mélet avec de l’échalote, de l’huile d’olive et du persil et place le tout au frais. Il ne reste plus qu’à déguster ! Pascale Aversano Le poisson à l’état brut « Pour cuisiner un poisson, il faut juste savoir le nettoyer et le cuire. Un bon poisson « al dente » doit être légèrement rosé. On le grille dix minutes de chaque côté, à feu doux, en l’arrosant d’huile d’olive dans laquelle on a fait macérer du fenouil et des herbes de Provence. La bouillabaisse de muges et la bourride sont des plats typiquement martégaux. Pour la rouille, une astuce : on écrase une pomme-de-terre cuite dans la bouillabaisse dans un mortier, on ajoute un petit piment rouge de Cayenne, un peu d’huile d’olive, d’ail et de persil. Pour trouver la bonne texture, on y verse un peu de soupe de poissons. Le secret d’une bonne bouillabaisse, c’est d’abord de se lever de bon matin pour avoir du poisson frais. Mais la véritable recette de ma grand-mère, je ne la dévoilerai pas. J’aurais l’impression de trahir un secret de famille. » Luc Thomann La cuisson, primordiale pour préserver les saveurs Il est le cuisinier de la Ville, amoureux de son métier, il l’exerce depuis près de 30 ans. Pour lui, pas de secret, tout tient dans la cuisson. « À Martigues, il y a bien sûr le poisson, mais surtout beaucoup d’aromates. Pour faire ressortir les saveurs, rien de mieux que de cuire la viande ou le poisson dans une croûte de sel. » Un procédé qui permet de cuire les aliments à l’étouffée pour les imprégner de toutes les senteurs. « Pour les légumes frais, je préconise une cuisson à l’Anglaise. Les plonger dans l’eau bouillante, puis dans une bain d’eau froide pour qu’ils gardent leurs vitamines, leur couleurs et leur croquant. » Pour un plein de vitamines et de saveurs, la recette idéale : la soupe au pistou. « Parce qu’on garde le bouillon de cuisson qui contient toutes les vitamines et les légumes. » Enfin, un autre mode de cuisson révélateur de saveurs, la friture. « C’est l’idéal pour les tomates et les aubergines. Fabien Morreale Des produits de saison « Mes recettes, je les trouve en fonction des produits provençaux, et de saison, dont dispose le maraîcher avec lequel je travaille. C’est quasiment lui qui élabore le menu. En cuisinant des fruits et légumes locaux, non seulement on fait des économies, mais on est proche de là où les gens vivent. La cuisine provençale est une cuisine d’été. Je favorise le thym, la sarriette, le romarin, l’ail, la tomate et l’huile d’olive. Il y a beaucoup de poissons aussi, la daurade et le loup sont les plus abordables. Les vieux plats de nos grands-mères nécessitaient une cuisson longue. Aujourd’hui, la cuisine provençale est moins riche, on préfère la plancha à l’huile d’olive. Et alors qu’avant les légumes se mangeaient bien cuits, on les déguste davantage croquants aujourd’hui, notamment dans le Sud. Cela conserve le goût et donne une texture intéressante. Un menu typique de Martigues serait forcément à base de poutargue. On peut en faire du beurre, ou une mayonnaise, l’on accompagne de crudités. » REFLETS I JUIN 2011 35 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:57 Page 6 DOSSIER TERROIR Une recette de mamounette dans les assiettes Un carton, un succès, les noms diffèrent, mais les faits sont là, le livre de recette de cuisine écrit par les « mamounettes » fait un tabac. « Nous avons dû le réediter, explique Annie Cambra, directrice du foyer de l’Herminier. Et malgré cela, nous sommes en rupture de stock. » Et pour cause, dans cet ouvrage, des recettes de grands-mères, originaire des quatre coins de France et du reste du monde, qui mettent l’eau à la bouche. Parmi elles, Suzanne, une mamounette venue de Nancy. « Chacune a apporté des recettes de sa région. Moi c’était les râpés de pommes de terre de Lorraine. » Une recette mitonnée avec amour que cette cuisinière hors pair à appris toute seule. « La cuisine, je m’y suis mise petit à petit. Il est vrai que je travaille essentiellement les ingrédients de ma région. Le porc, la volaille, le veau, et bien entendu tout est fait au beurre. » Et quand on évoque la cuisine provençale, la mamounette confesse l’adorer mais ne pas s’être encore habituée à l’huile d’olive. « Je la trouve trop forte, il faut que je la coupe avec une autre huile. » La cuisine du monde se met à table Échange de culture, de secret. D’un pays à l’autre les coutumes culinaires diffèrent. À la maison de Boudème on a fait de cette différence une occasion de réunir les habitants originaires d’ici ou d’ailleurs. Dans la Maison de quartier, les épices et l’huile d’olive embaument la pièce. Les saveurs du monde se mélangent. Fatima et Charifa, toutes deux originaires des Comores s’attèlent à la fabrication de samossas à la viande, tandis que Jeanine et Irène farcissent les olives. À la fin de l’atelier, chacune repartira avec les spécialités pour les faire goûter à sa famille. « Il existe un autre atelier de cuisine qui s’appelle cuisine du monde, explique le directeur de la structure. La différence est qu’à la fin nous partageons le repas ensemble. » Dans tous les cas, la convivialité et la bonne humeur priment. « Dans ces ateliers, confie Charifa, on découvre les secrets des cuisines du monde. Aux Comores on travaille beaucoup avec les épices. Ici c’est différent. J’adore la cuisine provençale. J’ai appris à faire la ratatouille. Nous avons même organisé un repas provençal avec au menu vol-au-vent, tapenade, muge. C’était délicieux. Maintenant ce que je voudrais apprendre à faire c’est la bouillabaisse. » Recette // Les croquants de Marie-France Mélanger 2 œufs, une pincée de sel et 2 verres de sucre. Ajouter 2 verres d’amandes entières, puis 3 verres de farine. Il faut obtenir une pâte que l’on puisse rouler en boudins, avec les mains farinées, de la largeur d’un pouce. Poser les boudins sur une plaque beurrée, farinée. Cuire 15 min à 210°, Th. 7. Sortir les croquants du four, les décoller. Quand ils sont fermes, les découper en biais sur une planche en bois. Les remettre en vrac 5 min dans le four. 36 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-5-Dossier :Mise en page 1 26/05/11 14:58 Page 7 DOSSIER TERROIR Entrée, plat, dessert, menu complet à Lavéra Ça sent bon le poisson grillé et les tomates fraîchement coupées. À la Maison de quartier de Lavéra, la gastronomie a toute sa place. Sous la houlette de la chef Sylvie Streiff, on coupe, on émince, on grille, on épépine… bref on mitonne et uniquement des produits de saison. « Ce que j’aime c’est la couleur, les textures, les épices… confie la chef. La cuisine que j’essaie de montrer aux autres est axée sur les saveurs du soleil. » Dans les assiettes des élèves et de leurs invités, on retrouve donc de la tomate, du poisson, mais aussi de la dinde Tandoori, des médaillons de polenta et un fraisier en dessert. « On fait tout nous-mêmes, et c’est ce qui est agréable, confessent Yamna et Geneviève. On apprend les ficelles du métier, ensuite on refait la même chose à la maison. Et puis c’est un moment très agréable et très convivial. » Une cuisine simple et fédératrice qui attire chaque année davantage de Martégaux. « Je travaille uniquement avec des produits frais, conclut la chef. Je n’ai pas encore essayé de cuisiner les spécialités martégales comme la poutargue, mais j’y songe. À Martigues il y a ce qu’il faut pour réaliser de bons plats aussi bien l’hiver que l’été. » Et de quoi faire frétiller les papilles toute l’année. © Frédéric Munos Cuisine et molécule Georgiana Elle a longtemps été la chef au sein de la Villa Khariessa, aujourd’hui elle revient sur le sol martégal avec des recettes plein les poches que les amateurs de cuisine pourront reproduire chez eux. « J’aime réaliser des recettes simples tout en y ajoutant une petite touche personnelle », confie-t-elle le sourire éclatant. C‘est ainsi que dans son ouvrage Ma cuisine de Marseille, on retrouve la célèbre bouillabaisse façon Georgiana ou encore la traditionnelle ratatouille agrémentée d’une touche de sucre glace. « J’ai travaillé les produits de Provence, le thym, les fèves, l’huile d’olive, même le pastis. Et des ingrédients que j’ajoute au feeling. » Un peu de gingembre par ci, quelques gouttes de citronnelle par là, pour, au final, des recettes classiques au goût d’inédit. Crémeux à la mangue sur sablé et son suprême à la vanille, on sait se faire plaisir à l’atelier de cuisine des Maisons de Saint-Julien et Notre-Dame des Marins. Pourtant, si le nom de ce dessert est alléchant, les ingrédients, eux, sont plutôt surprenants. De l’eau, une touche de citrate de sodium, une dose d’alginate et une once de chlorure de sodium, le tout avec de la purée de mangue. Une recette typique de cuisine moléculaire. « Cet atelier, que nous avons mis en place pour le Salon des jeunes, permet de cuisiner une même recette de deux manières différentes », confie Laurence, animatrice à la Maison de Saint-Julien. En effet, d’un côté les « traditionnels » armés de fouet, de farine et d’œufs, de l’autre « les moléculaires » et leurs ustensiles aux allures d’outils de laboratoire. Tandis que les uns étalent la pâte sablée au rouleau à pâtisserie, les autres s’attellent à la purée de mangue ou plutôt au ravioli sphérique à la mangue. Le principe est simple, il suffit de prendre une dose de purée de mangue, la tremper dans un mélange de citrate, d’eau et d’alginate pour faire « cuire » la bille, la rincer à l’eau claire et déguster. « C’est très étrange, constate un élève de l’atelier. Il y a une pellicule autour, et une fois dans la bouche la bille explose pour libérer ses saveurs. C’est inattendu. » Et dans l’inattendu, la cuisine moléculaire tient le haut de l’affiche. « La plus célèbre recette, c’est la meringue du dragon, explique Luc, le cuisinier. Lorsqu’on la mange, de la fumée ressort par le nez et la bouche. » Si la cuisine moléculaire vous tente, notez toutefois que pour se procurer les ingrédients, mieux vaut se rendre en pharmacie qu’au marché. Le mot est passé ! REFLETS I JUIN 2011 37 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 2 PRENONS LE TEMPS TEMPS Souvenir Gros plan La place Desnos page 40 Rencontre Prosper Gnidzaz Monsieur Cinéma page 42 Salon des jeunes Événement Les jeunes se font La Halle page 44 Sport Côte Bleue La vague fait sensation page 46 Portfolio Nostalgie Les « belles » de Saint-Julien page 48 // Permanences La Targo Un héritage médiéval page 39 État civil page 50 La daurade a la pêche Le poisson au mois d’avril remonte les courants de l’étang pour rejoindre la mer. Le long du canal Galliffet, ils sont nombreux à rêver d’une pêche miraculeuse © Frédéric Munos 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 3 SOUVENIR LA TARGO UN HÉRITAGE MÉDIÉVAL La coupe de France de joutes provençales se déroulant bientôt à Martigues, c’est l’occasion de revenir sur l’histoire de cette pratique qui n’est pas née d’hier MICHEL MAISONNEUVE // ARCHIVES // FRÉDÉRIC MUNOS L es origines des joutes nautiques se perdent dans le temps. Le nom même de celle pratiquée en Provence est un vestige : la Targo. Le mot « targe » désignait un petit bouclier beaucoup plus maniable que le lourd « écu », qui pouvait être utilisé offensivement. Sa maniabilité en avait fait une arme particulièrement adaptée à la joute. Le chroniqueur médiéval Jean Froissart qui a vécu au XIVe siècle utilise abondamment ce terme dans le volume III de ses chroniques où il décrit un tournoi. Deux lances, deux « targes », un affrontement… le principe reste le même si l’on remplace le destrier par une embarcation. Voilà donc les racines de la joute nautique qui s’est divisée en cinq branches : deux au Sud, deux du côté de Lyon et une à Paris. La Givordine et la Lyonnaise ne diffèrent que par le fait que l’une fait croiser les barques par bâbord et l’autre par tribord. La lance peut atteindre 7 mètres, donc elle est tenue à deux mains. Et la plateforme où se tient le jouteur (la tintaine pour les connaisseurs) est basse. Il n’y a pas de choc de la lance sur le bouclier, mais un appui et une poussée. Les Parisiens se contentent d’un coussinet plaqué sur le cœur, la lance qui vient s’y appuyer a un bout plat. Au sud, deux grandes formes de joutes maintiennent la tradition : la Languedocienne, (à Sète en particulier), et la Targo (provençale). Le jouteur languedocien porte le bouclier au poing, il se penche pour que son corps offre moins de prise, (donc la tintaine est longue pour une telle posture) ; le jouteur provençal (ou targaïre) a un plastron fixé sur le torse, il doit rester droit jusqu’au moment du choc (tintaine plus courte), et sa main gauche est enfermée dans une boîte pour qu’on soit sûr qu’elle n’empoignera pas la lance de l’adversaire. D’aussi loin qu’on s’en souvienne, ce sont toujours la barque des Bleus qui affronte celle des Rouges, quelle que soit la méthode. Les « fraïres » et l’accolade Le plus ancien texte connu faisant état de joutes nautiques se trouve dans le Livre Rouge cartulaire municipal de Toulon. On y mentionne, pour l’année 1410, une coutume qui voulait que le 2e jour de Pâques on apprête des tartanes pour les joutes. Autre trace écrite : les archives de la ville d’Agde en font état pour les fêtes de la Pentecôte en l’année 1599. Tout comme le tournoi médiéval, la joute nautique est donc liée à des grands événements festifs. Cela le restera longtemps, et de nombreux témoignages photographiques nous montrent des Martégaux rassemblés sur les quais et sur des embarcations pour assister aux épreuves. Les dames ont des ombrelles et des crinolines, un marchand embarqué vend des boissons, on joue de la flûte et du tambourin, et la fiesta dure deux ou trois jours. Le matin un tambour fait le tour de la ville pour annoncer le programme, s’inscrit qui veut pour les épreuves de l’après-midi, et qu’on perde ou qu’on gagne, on arrose ça le soir. Ce qui n’empêche pas les champions d’entrer dans la légende : dans les années 50 il y avait Fabre dit « le Canonnier », il y avait « Bœuf » et Albert Pignatel… Celui qui en envoyait trois à l’eau devenait un « fraïre », si les deux tombaient à la baille, ils se donnaient ensuite l’accolade ; il y avait l’adversaire héréditaire, les Marseillais de l’Estaque, la rencontre prenait parfois des tournures homériques. En 1971 la Fédération française a créé une coupe de France dans chaque style de joute nautique. Martigues s’y taille chaque fois une place de choix. En 1953, la Joyeuse lance martégale devenue la Jeune lance martégale porte haut les couleurs de la ville. Le 17 du mois prochain, la coupe de France se déroulera à Martigues. ■ REFLETS I JUIN 2011 nos 39 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 4 PRENONS LE TEMPS « SUR LE VIF » « Ils ont aménagé un parking provisoire là où il y avait un petit terrain de boules pour la durée du chantier. On pourrait en faire un parking définitif et vouer l’espace attenant au terrain de basket aux boulistes, je crois que ça ne leur déplairait pas et ça nous ferait plus de stationnement. » Jean-Paul Vaudo, habitant. GROS PLAN 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 5 GROS PLAN LA PLACE DESNOS Nichée au cœur de Canto-Perdrix, la place vit une mutation. Mais c’est pour la bonne cause : embellissement, éclairage, sécurisation piétonne. Tout devrait être prêt au début de l’été MICHEL MAISONNEUVE // FRÉDÉRIC MUNOS P as d’immeuble vraiment haut, des cheminements piétons entre les massifs végétaux, beaucoup d’arbres, ce coin de Canto-Perdrix n’offre pas l’image du tout béton qu’ont souvent les zones d’habitat collectif. De la terrasse de son appartement, Patrice Langlois voit des bâtiments disséminés dans une pinède et, au loin, l’étang. « J’apprécie ça, je peux voir la Sainte-Victoire par beau temps. C’est un quartier très vert. » Un atout mis en avant aussi par Gérard Cardon, un autre locataire de la Logirem qui, toutefois, ne bénéficie pas du même panorama que son voisin : « Moi, j’ai vue sur le parking et il y a pas mal de bruit, klaxons, démarrages et freinages intempestifs ». Un troisième habitant, Jean-Paul Vaudo, fait remarquer : « Puis il faudrait mettre des cassevitesse dans la rue Desnos qui est en pente ». Un chemin piétonnier mène à la Maison Pistoun, quelque 300 mètres en contrebas. L’école est tout près, il y a un terrain voué aux boulistes et des parkings, bien sûr : « Il en faudrait plus, affirme Patrice Langlois. Il n’y a plus assez de places. » Et Jean-Paul Vaudo de répondre : « Il faut quand même laisser des espaces sans bitume, car sinon les eaux de pluie ruissellent. Il faut que l’eau entre dans la terre, ça fait du bien. » Un parvis et des tonnelles Sophie Mesnard, qui vit à la Pastorale, pense que ce problème n’a pas de solution : « Des parkings, plus on en fait, plus il en faut. On a la chance d’avoir un joli cadre, gardons-le, c’est important. » Ces quatre habitants ont pris des photos de la place avant et pendant les travaux. Cela fait partie d’un projet lancé par la Ville qui, depuis le début du chantier, favorise le dialogue avec la population concernée. Ce qu’explique Joëlle Campo-Piscione du service Développement des quartiers : « Le chantier a démarré en février et devrait se terminer en juillet, il modifie complètement la place : on crée un parvis d’entrée avec des tonnelles, des espaces arborés et abrités avec tables et chaises, une sécurisation du passage des piétons. Nous avons tenu une réunion publique, il y a des visites de chantier avec les habitants. Lors de l’inauguration, en septembre, une exposition des photos prises par les riverains est prévue. » Est-ce que pour autant tous les concernés savent exactement ce qui va se faire ? « Dommage qu’il n’y ait pas plus de participants à ces réunions », regrette Patrice Langlois qui, lui, n’en rate aucune. Idem pour Sophie Mesnard : « Si on veut donner son avis il faut participer. » Gérard Cardon craint que les tables et les chaises n’attirent plus de noctambules qui, déjà, font assez de bruit le soir. Mais il n’avait pas posé ce point dans la réunion, comme le lui fait remarquer son voisin M. Langlois. Le quartier n’est pas toujours calme, en effet. En 2006, une évaluation des bailleurs a montré que 40 % de la population du quartier avait moins de 24 ans. Il s’y pose donc les mêmes problèmes que dans les autres cités d’habitat collectif en terme de cohabitation. « Il y a quelques soucis, c’est vrai, précise Sophie Mesnard, mais on peut arriver à résoudre des tensions en discutant avec les aînés, c’est ce qu’a fait mon mari. » Tout le monde attend impatiemment le départ des engins pour voir ce que sera la place et comment les gens vivront cette nouvelle configuration. ■ INAUGURATION Elle aura lieu en septembre, date à préciser. Une exposition des photos prises par les habitants est prévue. Attention : visite du chantier avec les habitants, le 23 juin prochain à 11 h. Notez aussi, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, le numéro d’Alexandra Sintoni agent d’écoute et de proximité pour le suivi du chantier : 04 42 44 35 41. Service Développement des quartiers : 04 42 44 34 00. REFLETS I JUIN 2011 41 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 6 PROSPER GNIDZAZ MONSIEUR CINÉMA Fernandel et Bourvil ont dormi sur son canapé. Les frères Lumière ont utilisé les projecteurs qui trônent dans son salon, et désormais toute sa collection de bobines et de machines est ouverte au public. Prosper Gnidzaz est un passionné de cinéma comme il en existe peu. Retour sur une vie en technicolor GWLADYS SAUCEROTTE // FRANÇOIS DÉLÉNA // ARCHIVES 42 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 7 RENCONTRE Dans son immense collection de bobines de films et d’appareils de projection,Prosper Gnidzaz garde précieusement ceux utilisés par les frères Lumière. C’ est dans le cinéma, aujourd’hui disparu, du quartier de L’Île que commence la fabuleuse histoire de Prosper Gnidzaz. Un amoureux du septième art à la tête d’une collection vertigineuse de bobines et appareils de projection. « Plus que l’écran, ce qui me passionnait, c’était les faisceaux lumineux qui traversaient la salle. Il y avait deux appareils. À force d’embêter les opérateurs, j’ai fini par entrer dans la cabine. J’étais émerveillé. Je tournais la manivelle pour passer le film à l’envers. Je me souviens de l’odeur de la pellicule. Souvent, on me donnait les morceaux qui étaient coupés. » Grâce à une boîte à chaussures et un verre de lunette, le jeune et ingénieux Prosper se crée son propre projecteur et y passe les bouts de pellicules amassés. « Je me faisais mon propre cinéma. » Et c’est ainsi que démarra la collection Prosper Gnidzaz. Aujourd’hui, du haut de ses 80 ans, le monsieur cinéma de Martigues est fier de ce patrimoine qu’il a minutieusement constitué au fil des ans. Plus de 900 bobines, 800 scopitones et quelque 60 appareils de projection tous en état de marche. « J’en ai un qui date de 1885. C’est un appareil à pétrole inventé par le père des frères Lumière. Un autre de 1910 a servi aux frères Lumière. » Chaque machine a son histoire, Prosper Gnidzaz les connaît toutes et les fera bientôt partager au public. Et si le récit des périples des machines de projection ne suffit pas, Prosper en a des tonnes d’autres en mémoire. Comme sa rencontre avec Rellys ou encore les siestes de Fernandel et Bourvil dans son salon. « Lors du tournage de la Cuisine au beurre. Les acteurs venaient chez moi pour se reposer, pour échapper un peu à la foule. Mon meilleur souvenir reste la chanson Adieu Venise Provençale, que nous avons chantée en chœur avec le comédien et réalisateur Rellys à la salle des conférences de la mairie. » Pâtisserie et cinéma Un artiste dont Prosper se sent particulièrement proche. « C’est normal, on faisait le même métier. » Pâtissier, chocolatier. L’un est devenu acteur de cinéma, tandis que Prosper, lui, excellait dans sa discipline. « C’est un métier que j’adorais. J’avais une boutique rue de la Libération. Je me faisais interpeller par les policiers parce qu’en vitrine je projetais des films, cela créait un attroupement. » Un moyen pour Prosper de joindre l’utile à l’agréable. Et quand on lui demande pourquoi il n’a pas fait carrière dans le cinéma, la réponse est sans appel : « Le cinéma c’est un plaisir. Faire carrière, j’aurais pu, mais je suis avant tout un collection- neur, je touchais de la pellicule uniquement pour me détendre. J’ai quand même tourné dans quelques films lorsque j’étais enfant. » Aujourd’hui, les films, Prosper les regarde, en famille ou entre amis, dans le confort de son salon qu’il a transformé en salle de projection. « J’ai une cabine, un grand écran, je tourne les fauteuils et le salon devient un cinéma. » Avec cette particularité, de servir à ses spectateurs l’apéro ! « On regarde de tout. Mes films préférés restent les Pagnol, les Fernandel et les René Clair. » Qui font bien entendu partie de sa collection. « Les Fernandel sont les plus rares. Donc les plus chers. Il devient très difficile de collectionner les bobines, depuis 1978 les films ne sont plus recopiés en 16 mm. Qui sont des bobines plus petites et plus légères à transporter. » Une raréfaction qui n’empêche pas Prosper Gnidzaz de courir les salons à travers la France entière. « On se rencontre avec d’autres collectionneurs, on échange, on discute les prix. J’essaie d’éviter les films en couleur car ils s’abîment avec le temps. Sauf ceux en technicolor. » Une passion dévorante, qui aujourd’hui encore lui colle à la peau. « Le cinéma actuel est magnifique. La 3D ? C’est extraordinaire ! Même si le premier film en 3D que j’ai vu c’était dans les années 50. La seule chose que je regrette dans les salles, c’est de ne plus entendre le bruit des projecteurs. » Clap de fin. ■ REFLETS I JUIN 2011 43 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 8 ÉVÉNEMENT LES JEUNES SE FONT LA HALLE Il a attiré les jeunes de tout le pourtour de l’étang. Le 12e Salon des jeunes à su se faire aimer grâce à ses nombreuses animations et démonstrations. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2013 GWLADYS SAUCEROTTE // FRANÇOIS DÉLÉNA L Le saut à vélo, un stand qui a remporté un vif succès. Les jeunes étaient nombreux à tenter des saltos. La musique, un élément important de ce Salon, durant lequel les jeunes ont pu s’essayer à la guitare, la batterie… 44 REFLETS I JUIN 2011 es portes d’entrée à peine franchies, l’appel de la jeunesse se fait sentir. L’espace de quatre jours, durant le mois de mai, La Halle a revêtu ses habits d’adolescente et a offert ses murs au bisannuel Salon des jeunes. Au programme de ces journées dédiées au thème de la paix et la fraternité, des animations, des démonstrations, des soirées et des spectacles, le tout à la sauce 12-18 ans. « C’est une bonne initiative, se réjouit Alice. J’ai surtout apprécié les stands gastronomiques. Ça nous a permis de découvrir plein de saveurs différentes. » Pour Marc et Tiphany, ce salon était parfaitement adapté à leurs besoins et leurs attentes. « Tout correspond aux préoccupations des adolescents. Le sport et les loisirs, les études et l’emploi, mais aussi les associations et la culture. » En effet, parmi les différents stands présents dans La Halle comme à l’extérieur, de quoi satisfaire la curiosité de tous. On pouvait ainsi tester l’escrime ou le beach soccer, faire des tonneaux dans la voiture du Conseil Général, déambuler dans l’expo photos choc de l’association Yaya, entrer dans le monde mystérieux d’Alice au pays des merveilles du secteur de la petite enfance ou encore découvrir l’univers des médias sur l’estrade de Maritima. Autant de sujets qui ont su attirer, en journée, les jeunes de Martigues comme d’ailleurs. Les soirs, le salon offrait là aussi son lot d’animations. Plus de mille personnes étaient présentes lors de la soirée « à corps parfait ». Une manifestation où se sont alternées les démonstrations sportive, la danse et les numéros de cirque. Le tout conduit dans l’humour et la bonne humeur. Samedi, le concert du groupe Magic System a aussi suscité l’engouement de la jeunesse. « C’était une soirée grandiose où il était difficile de ne pas se mettre à danser », a confié au micro de Maritima radio l’adjointe à la jeunesse Linda Bouchicha. Enfin, mention spéciale au flash mob de la prévention routière. « C’était très émouvant, poursuit l’adjointe. Très beau à voir. » Vif succès donc pour ce salon qui rouvrira ses portes en 2013. ■ 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 9 SALON DES JEUNES Moment festif et de partage, ce Salon a permis à la jeunesse martégale et d’ailleurs de découvrir la gastronomie et de s’initier à différents sports comme le beach volley. Sécurité routière, petite enfance, parcours de l’eau, au Salon des jeunes il y en avait pour tous les goûts. Chacun s’est prêté aux diverses activités avec curiosité. REFLETS I JUIN 2011 45 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 10 CÔTE BLEUE LA VAGUE FAIT SENSATION Surf, funboard, kitesurf, et désormais, le nouveau sport de glisse à la mode : le stand-up paddle. À chacun son spot sur la Côte Bleue. Car si les Arnettes, à Carro, ont accueilli les plus grandes compétitions dans les années 80, elles restent l’un des endroits les plus convoités en Méditerranée CAROLINE LIPS // FRANÇOIS DÉLÉNA 46 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:08 Page 11 SPORT © Jean Souville © Pascal Lebeau Eh oui, on trouve des vagues sur la Côte Bleue. Ce n’est pas l’Atlantique, mais quand c’est la période et que les conditions météo sont réunies, les « riders » se régalent. L a houle agite la Grande Bleue, à la pointe du petit village de pêcheurs. Pas l’ombre d’une voile sur l’eau. C’est jour de chance pour Frédéric, un Marseillais passionné de funboard depuis 25 ans. Il est en train de gréer son matériel et va pouvoir profiter, en toute tranquillité, de ce qu’il qualifie de « meilleur spot de Méditerranée ». « Les Arnettes ? C’est le plus venté, là où il y a le plus de vagues. Il est connu dans toute l’Europe, des Italiens, des Allemands. Au début il était peu fréquenté, et petit à petit Carro s’est fait envahir. » Différents courants qui s’affrontent, une falaise naturelle sous l’eau et une plaque constituant un haut fond, sur lequel la houle vient taper. Un décor naturel qui, combiné aux conditions climatiques, crée le terrain de jeu idéal pour les amateurs de vagues. La paternité de la découverte de ce paradis des riders, dans les années 80, certains l’attribuent aux frères Bracar, venus de Marseille. Pour Michel Léali, enfant du village et président de Lou martegue surf club, c’est une histoire de copains. « En 1986, on a créé l’Arnettes fun club. Au départ, on pratiquait la planche à voile. On était deux ou trois à naviguer sur le spot. Puis le funboard est arrivé, une planche qui flotte moins sur l’eau, qui ricoche », explique le président. L’année suivante, ils organisent leur première compétition. Le début d’une longue série. Pendant vingt ans, Carro voit défiler les plus grands noms de la glisse internationale, des Robby Naish aux Anders Bringdal, qui fréquente encore aujourd’hui les Arnettes. Sur un week-end, le petit village voyait défiler jusqu’à 5 000 personnes, des marques prestigieuses sponsorisaient les événements. Un mythe La grande époque. « Il y avait beaucoup de photos dans les magazines spécialisés, se souvient Raphaël Filippi, un ancien compétiteur professionnel, installé depuis près de dix ans à Carro. Cela a rapidement créé le mythe. » Victimes de leur succès, Les Arnettes attirent des visiteurs de toute l’Europe. « On compte parfois jusqu’à 80 planches sur l’eau », note Michel Léali. Aujourd’hui encore, une étape du championnat de France de windsurf a lieu chaque année à Carro. L’épreuve reine, celle des vagues. Mais à en croire le propriétaire du Marin, le surfshop des Arnettes, les grandes marques de glisse boudent le spot martégal. « On a plus de sponsor, plus de visibilité pour attirer les compétitions », estime Nicolas Tillet. Il n’empêche que Les Arnettes continuent à faire le bonheur des amateurs de funboard. Quand il n’y a pas de vent, des surfeurs, et depuis quelques années, de ceux qui pratiquent le « stand up paddle ». Une grande planche de 2,5 mètres, sur laquelle on se tient debout avec une pagaie, et qui permet de randonner sur l’eau, ou de surfer sur les vagues, pour les plus aguerris. « Le paddle prend le relais du funboard. C’est tendance et beaucoup plus abordable financièrement. Il est accessible à tous, quel que soit le niveau », détaille Nicolas Tillet. Si tant est qu’on dispose d’un minimum d’équilibre. La plage du Verdon, les Arnettes ou Bonnieu sont les spots les plus prisés par les amateurs de stand up. Mais il est possible de suivre toute la côte en randonnant tranquillement. « Les surfeurs préfèrent l’Arquet, La Couronne vieille ou encore Ponteau, et sa célèbre vague en tube », lâche le président du club de surf martégal. Nous n’en saurons pas plus. Comme pour les champignons, on ne livre pas ses meilleurs coins. Quelques indiscrétions laissent entendre que la calanque des Tamaris offrirait des vagues de rêve. « Ce n’est pas l’océan, mais de septembre à février, on a de bonnes conditions », indique Michel Léali. Créée en 2009, son association, qui regroupe cinquante adhérents, vise à promouvoir la pratique du surf en Méditerranée. Les enfants suivent des cours le mercredi et le samedi, les parents peuvent aussi s’essayer à la planche. « Aujourd’hui mes enfants sont fondus de surf », livre une maman. Quand on a goûté à la glisse… ■ REFLETS I JUIN 2011 47 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:09 Page 12 PRENONS LE TEMPS 48 REFLETS I JUIN 2011 50-Reflets-6-PLT:Mise en page 1 26/05/11 15:09 Page 13 PORTFOLIO NOSTALGIE LES « BELLES » DE SAINT-JULIEN C’était le week end du 1er mai : le club de foot AS Martigues Sud avait décidé de créer l’événement en invitant divers collectionneurs de ces « belles d’antan » qui continuent à faire rêver. Sur l’esplanade de la Maison de Saint-Julien, les amateurs étaient au rendez-vous. Et pas seulement pour l’esthétique : les moteurs ronronnent encore, ils en ont profité MICHEL MAISONNEUVE // FRÉDÉRIC MUNOS REFLETS I JUIN 2011 49 50-Reflets-7-agenda:Mise en page 1 26/05/11 15:10 Page 2 PERMANENCES ÉLUS MUNICIPAUX M. GABY CHARROUX Maire de Martigues, Conseiller général, Président de la Capm Sur rendez-vous en mairie 04 42 44 34 80 M. HENRI CAMBESSÉDÈS 1er Adjoint au maire délégué à l’administration générale, au personnel et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, à la participation des citoyens à la vie locale Sur rendez-vous en mairie 04 42 44 30 96 MME ÉLIANE ISIDORE Adjointe aux sports sur rendez-vous en mairie 04 42 44 32 10 M. JEAN-PIERRE RÉGIS Adjoint à l’urbanisme sur rendez-vous en mairie 04 42 44 34 58 M. JEAN GONTÉRO Adjoint aux travaux et marchés publics Les 2e et 4e jeudis du mois de 16 h à 18 h en mairie et sur rendez-vous 04 42 44 30 88 M. ALAIN SALDUCCI Adjoint au tourisme, animations, commerce, artisanat Sur rendez-vous 04 42 44 30 85 MME ANNIE KINAS Adjointe à l’enfance et à l’enseignement Sur rendez-vous en mairie 04 42 44 30 20 MME SOPHIE DEGIOANNI Adjointe à l’environnement et au développement durable Sur rendez-vous 04 42 44 34 58 MME FRANÇOISE EYNAUD Adjointe aux affaires sociales, à la solidarité sur rendez-vous 04 42 44 32 02 M. FLORIAN SALAZAR-MARTIN Adjoint à la culture Sur rendez-vous en mairie tous les mercredis après-midi 04 42 44 31 33 MME LINDA BOUCHICHA Adjointe à la jeunesse, Sur rendez-vous en mairie 04 42 41 63 77 MME FRANÇOISE PERNIN Adjointe à la prévention et à la sécurité civile sur rendez-vous en mairie 04 42 44 34 58 M. VINCENT THÉRON Adjoint au logement Sur rendez-vous, en mairie 04 42 44 34 36 50 REFLETS I JUIN 2011 MME MARGUERITE GOSSET Conseillère municipale déléguée à la petite enfance Sur rendez-vous en mairie 04 42 44 34 50 ADJOINTS DE QUARTIER M. ANTONIN BREST La Couronne-Carro sur rendez-vous 04 42 80 72 69 MME JOSETTE PERPINAN Lavéra M. CHRISTIAN AGNEL Croix-Sainte, Saint-Jean CONSEIL MUNICIPAL Séance publique le vendredi 24 juin à 17 h 45 en mairie PRÉSIDENT(E)S DE CONSEIL DE QUARTIER MME JOSETTE PERPINAN Lavéra, sur rendez-vous 04 42 44 34 50 M. CHRISTIAN AGNEL Croix-Sainte, sur rendez-vous les 1er et 3e vendredis du mois de 15 h à 17 h en mairie annexe de Croix-Sainte 04 42 80 13 87 M. ALAIN SALDUCCI Les Vallons, sur rendez-vous 04 42 44 30 85 MME FRANÇOISE EYNAUD Notre-Dame des Marins, dernier mardi du mois à la Maison de quartier à partir de 17 h 04 42 44 32 02 M. JEAN GONTÉRO Saint-Julien, le 1er jeudi du mois à 17 h 30, à la Maison pour tous sur rendez-vous 0442443088 M. ALAIN LOPEZ et MME SANDRINE FIGUIÉ Ne tiendront pas leur permanence le 1er mercredi de juillet et d’août M. HENRI CAMBESSÉDÈS Saint-Pierre et Les Laurons, sur rendez-vous au 04 42 44 30 96 MME SANDRINE SCOGNAMIGLIO Saint-Jean et Mas de Pouane, sur rendez-vous au 04 42 44 34 50 M. DANIEL MONCHO Ferrières nord, sur rendez-vous au 04 42 44 30 85 M. ROGER CAMOIN Hôtel de Ville, sur rendez-vous au 04 42 44 34 58 ÉTAT CIVIL AVRIL 2011 MME MARYSE VIRMES L’Île, sur rendez-vous au 04 42 44 34 50 MME SOPHIE DEGIOANNI Jonquières est, sur rendez-vous au 04 42 44 34 58 M. VINCENT THÉRON Touret de Vallier et Figuerolles, sur rendez-vous au 04 42 44 34 36 © F.D. M. JEAN-PIERRE RÉGIS Jonquières ouest, sur rendezvous au 04 42 44 34 58 M. PAUL LOMBARD Jonquières centre, sur rendezvous au 04 42 44 35 49 MME FRANÇOISE PERNIN Jonquières centre, sur rendezvous au 04 42 44 34 58 MME LINDA BOUCHICHA Boudème-Les deux portes, sur rendez-vous au 04 42 44 32 67 MME CHARLETTE BÉNARD Barboussade-Escaillon, sur rendez-vous au 04 42 44 34 50 MME NADINE SAN NICOLAS La Couronne, le 1er jeudi du mois à partir de 16 h 30 en mairie sur rendez-vous au 04 42 44 34 50 MME NATHALIE LEFEBVRE Canto-Perdrix et Les quatre vents, Renseignements au 04 42 44 31 55 M. FLORIAN SALAZAR-MARTIN Paradis Saint-Roch, Renseignements au 04 42 44 34 35 BONJOUR LES BÉBÉS Assma BAKHOUCHE Harlan JAMES Giuliana RUVIO Maxime VALERO Ahron HAROUCHE Djibril AZZOUG Eva AYMARD Delenn CANTIÉ Laurent GIRAUD Amaury DENYS Maéva GREGOIRE Elisa RODRIGUEZ Lilly PREVIDI Anna D’ELLENA MERMOZ Rose MERIA Aaron SCHOLLER Léo ROMAIN Nizar NASRALLI Mehdi RAHMAOUI Loan DAILLAN BENONY Alessio DI MARIA Manon MAGNANON Capucine RESSEGUIER Juan-José SANTIAGO Noah ROIG Chiara BERKANI Léo DE VITA Isaure BROUSSOU Dereck DUBOIS Mathis CORTES Livia GIORGI Enora BIDET Mickaëlla MORATA Yacine MOUMEN Naïm ATOUT Nejwa CHALOUCHI Kamil LAMALEM Djanyl PIROLO Ninon CHAROUSSET Juan FLORES Noémie FLORES Naël ARRAYES Wido REY Sarah HOCINI Nahil SAHRAOUI Jade BILLO Reflets s’associe à la joie des heureux parents. ILS S’AIMENT Michelle GALAND et Joël BUDET Geneviève ADRIANO et Christian OZIOL Sandrine BRAND et Louis GLAENZER Shima EL SAID MOSTAFA et Nacer BOUGUERRA Reflets adresse toutes ses félicitations aux nouveaux mariés. ILS NOUS ONT QUITTÉS Marc DOUGUET Marguerite ALONSO née DOMINGO Henri CHOURRAU Yvette ROUBIEU née SALLETTE Eugénie ALCOCER née SANCHEZ Henri LEFÈVRE Roger FAUCHER Antoinette ROIG née BELMONTE François BELZUNCES Emma ARCEGA ANSON née GRUBE Jean-Marie LE ROUX Isabelle ESCOFFIER née GARCIA Yves WARANSKI Reflets présente ses sincères condoléances aux familles.