2-08 Hauptkapitel.indd - Schweizerischer Burgenverein
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Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins 13. Jahrgang – 2008/3 Redaktionskommission Urs Clavadetscher, lic. phil. Archäologischer Dienst Graubünden Loëstrasse 25 7001 Chur Dr. Elisabeth Crettaz, Le Forum 3961 Zinal VS Redaktion und Geschäftsstelle Schweizerischer Burgenverein Thomas Bitterli Blochmonterstrasse 22, 4054 Basel Telefon 061 361 24 44 Fax 061 363 94 05 E-Mail [email protected] www.burgenverein.ch Postkonto 40-23087-6 Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins Revue de l’Association Suisse Châteaux forts Rivista dell’Associazione Svizzera dei Castelli Revista da l’Associaziun Svizra da Chastels 13. Jahrgang, 2008/3, Oktober 2008 Inhalt 101 entre résidence féodale et «country house» bourgeoise – Résultats d’une nouvelle étude du château ■ Erscheint vierteljährlich ISSN 1420-6994 Druck Schwabe AG, Basel, Verlag und Druckerei © 2008 Schweizerischer Burgenverein, Basel. Alle Rechte vorbehalten. Elisabeth Crettaz-Stürzel, «Ripaille 1900»: Valentine Chaudet, Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval ■ Kurzberichte ■ Publikationen ■ Veranstaltungen ■ Vereinsmitteilungen Couverture/Umschlagbild: Plan du bureau Selzer & Schulé, Mulhouse 1899: coupe du pavillon d’Amédée côté lac. Au rez-de-chaussée la grande salle à manger, au premier étage le salon d’Amédée. Schnitt durch den Pavillon d'Amédée gegen den See. Im Erdgeschoss der grosse Speisesaal, im ersten Obergeschoss der Salon d'Amédée. Bureau Selzer & Schulé, Mulhouse 1899 (AEN, plan 10378). «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise – Résultats d’une nouvelle étude du château Par Elisabeth Crettaz-Stürzel «Ripaille fera quelque chose de particulier au point de Du château féodal à la «country house»: vue de la simplicité de l’aménagement» (Frédéric Engel Ripaille 1900 Gros 1904) Une démolition «mal digérée» et une autre qui n’a pas Introduction eu lieu Les dernières recherches scientifiques menées de 2006 à En avril 1892, le protestant Frédéric Engel-Gros 2008 s’intitulent «Etude historique sur la restauration (1843–1918) achète le domaine de Ripaille, avec son 1900 du château de Ripaille». Les résultats approfondis vaste ensemble de bâtiments, jardins, fermes, vignes et présentés ici permettent un nouveau regard sur le château, forêts sur la rive sud du Léman, dans la commune de déjà annoncé par Louis Necker en 2005. Dans le cadre Thonon-les Bains en Haute Savoie. L’église baroque est du «Programme d’initiative communautaire INTERREG alors démolie, afin de libérer la cour du château et pour III A 2000–2006 franco-suisse», la Fondation Ripaille- restaurer les bâtiments principaux (fig.1). Cette église a France nous a mandaté pour le projet Mercier-Ripaille été bâtie en 1762, soit entre les Guerres de Religions et ayant comme thème conducteur: «Châteaux d’industriels la Révolution française, et au moment où le château a été autour de 1900: un réseau européen à construire». Ce restauré en couvent des chartreux. Ce sera la seule grande projet a été mené en partenariat avec la Fondation du démolition entreprise par le nouveau propriétaire, très Château Mercier à Sierre en Valais. Pour Ripaille, l’objet mal vue par les savoyards. du mandat porte sur une étude historique et archivistique D’autres démolitions prévues n’ont pas eu lieu. Il nous de la restauration entreprise de 1892 à 1906, par l’alsacien semble important de souligner que les trois tours man- industriel Frédéric Engel Gros, du château des comtes quant aujourd’hui, au fameux «château aux sept tours» 1 de Savoie qui remonte, par ses origines moyenâgeuses, au XIIIe siècle.2 Notre étude est basée sur une analyse architecturale d’ensemble, microscopique d’objets et contextuelle du château. Cette analyse a permis d’une part de situer Ripaille, haut lieu savoyard, comme 1 2 3 œuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) de style nouveau et mouvement réformiste (Heimatstil3) dans l’actualité 1900, et d’autre part de l’intégrer dans un réseau 4 de renouveau des châteaux forts européens (Burgenrenaissance 4). En plus de la littérature scientifique sur la restauration de Ripaille basée, entre 2003 et 2007, sur les importants travaux de mémoire d'Amandine Frachon5 et Marianne Poussin6 en France, et de leurs collègues Mirjam Jullien 5 6 7 8 sur Christian Schmidt et Chantal Lafontant Vallotton 7 8 sur Heinrich Angst en Suisse, notre étude de documents inédits trouvés dans les archives à Genève, Lausanne et Zurich9 nous a permis d’établir une nouvelle connaissance de «Ripaille 1900». 9 LOUIS NECKER, Nouveau regard sur le Château de Ripaille, ancienne résidence des ducs de Savoie. Mittelalter 10, 2005/4, 129–138. Voir l’étude sur Ripaille avant la restauration: MAX BRUCHET, Le Château de Ripaille (Paris 1907). MARCELLA LISTA, L'Œuvre d'art totale à la naissance des avant-gardes 1908–1914, Editions du CTHS 2006; ELISABETH CRETTAZ-STÜRZEL, Heimatstil. Reformarchitektur in der Schweiz 1896–1914 (Frauenfeld 2005). ELISABETH CRETTAZ-STÜRZEL, Adel und Wissenschaft – Europäische Burgenrenaissance um 1900. Forschungen zu Burgen und Schlössern 10, hrsg. von der Wartburg-Gesellschaft (Munich/Berlin 2007) 7–24. AMANDINE FRACHON, Le château de Ripaille: Les transformations de 1892 à 1906 (Lyon 2003). MARIANNE POUSSIN, Le Jardin français de Ripaille (Versailles 2005). MIRJAM JULLIEN, Christian Schmidt – Dekorationsmaler und Restaurator (Berne 2005). CHANTAL LAFONTANT VALLOTTON, Entre le musée et le marché, Heinrich Angst: collectionneur, marchand et premier directeur du Musée national suisse (Berne 2007). ACM, les archives de la construction moderne, Lausanne (fonds Morsier); AEN, Archives Engel-Necker, Genève et Ripaille (documents de chantier Ripaille 1892–1911); SBZ, Zentralbibliothek Zurich (fonds Angst); SLM, Schweizerisches Landesmuseum, Zurich (fonds Regl). Mittelalter 13, 2008 / 3 101 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 1: Le château d’Amédée avec l’église baroque et ses annexes dans la cour avant sa démolition en 1892. Die Burg von Amadeus VIII. von Savoyen mit der Barockkirche und weiteren Anbauten im Hof, im Zustand vor dem Abbruch der Kirche 1892. (fig. 5) érigé en 1434 par le duc Amédée VIII de Savoie état. Quelques nouveaux bâtiments à usage rural ou de (élu pape Felix V au Concile de Bâle), ont disparu à une plaisance au bord du lac y sont construits. Dès 1892 de période inférieure inconnue. A contrario, les quatre Morsier fait déjà plusieurs projets pour la rénovation tours restantes, alors en état de ruines, ont été sauvées du château d’Amédée VIII situé dans la partie sud du lors de la restauration du château d’Amédée VIII par domaine, mais sans suite concrète (fig. 3). Magnifique Frédéric Engel-Gros. découverte, ses dessins et aquarelles de façades, et ses 10 relevés avant transformation nous laissent entrevoir Trois phases de restauration la conception d’origine du «château aux sept tours» Dès 1892 la revalorisation de Ripaille connaît trois pha- d’Amédée VIII. On lui doit aussi les relevés de la façade ses, liées à deux architectes et au directeur du Musée de l’église baroque avant sa démolition.11 Frédéric de national suisse, entré en action comme spiritus rector Morsier quittera Ripaille suite aux problèmes rencon- pour les aménagements intérieurs. trés sur le chantier avec des entreprises de Genève et de Thonon. Conflit qui finira en procès. Etape I: 1892–1894 Frédéric de Morsier (1861–1931), jeune architecte de Etape II: 1894–1900 (1907) Genève, dirige la première phase de 1892 à 1894. Elle Charles Schulé (1865–1935), jeune architecte de Mul- porte sur la démolition de l’église et la réfection de la house en Alsace, dirige avec habilité les deuxième et troi- chartreuse, partie nord du domaine de Ripaille, où se sième phases de 1894 à 1907 et mène le chantier à sa fin. trouve le noyau historique du XIII siècle, avec les pre- Outre la finition de la partie nord débutée sous de Mor- mières constructions seigneuriales, dont probablement sier, elles concernent surtout la restauration de la partie un pavillon de chasse, les bâtiments du couvent et les sud du château, soit le manoir ou château d’Amédée VIII annexes rurales (St-Michel, le prieuré avec le pavillon du (fig. 4), et le jardin français conçu en cour d’honneur nord, le musée et le pavillon du général; fig. 2). Les inter- à la place de l’église démolie (fig. 5). Le bâtiment du ventions sont modestes, on respecte ici la substance. Les XVe siècle en demi-ruine est en mauvais état, les inter- habitations des domestiques du domaine sont dotées du ventions sont donc plus importantes et le château est petit confort nécessaire. Ces bâtiments, en partie habités remodelé au complet. A la place de l’ancienne distribu- pendant le XIX siècle, sont alors encore en assez bon tion verticale du «château aux sept tours», constituée e e 102 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 2: Plan de situation du domaine de Ripaille après restauration. Übersichtsplan der Domaine Ripaille nach der Modernisierung der Gebäude. alors de sept unités d’habitation pour la retraite du duc D’aspect très ludique et inspiré par les couleurs vives Amédée VIII et de ses six compagnons, on conçoit une de la nature, de petits animaux et de feuillages entrela- distribution horizontale et une unification des étages, plus cés, ce Moyen Age joyeux se marie bien avec l’esthétique aisée, à l’image d’une villa moderne. On construit des avant-gardiste d'Art Nouveau (Jugendstil). Les motifs de corridors latéraux sur les trois niveaux, ainsi qu’un grand chasse peints sur les plafonds du vestibule (fig. 8) rappel- escalier d’honneur dans le vestibule ouvert sur deux éta- lent subtilement les origines du lieu comme pavillon de ges, nouvellement créé dans le pavillon ducal. C’est ici chasse pour les nobles de Savoie. Place à la beauté de la que Frédéric Engel-Gros et sa famille s’installent (fig. 6). nature – également à l’intérieur du château! L’industriel alsacien prend alors la succession du duc féodal savoyard et inscrit partout ses initiales «E.G.» (fig. 7). Etape III: 1900–1907 Soulignons que partout où la substance du XV siècle peut Heinrich Angst, premier directeur du Musée national être intégrée au confort de la nouvelle Landsitzarchitek- suisse à Zurich et grand ami de Frédéric Engel-Gros, entre tur bourgeoise, on le respecte. De plus, Frédéric Engel- en action en 1900. Son équipe zurichoise s’impliquera à Gros, nouveau propriétaire, facilite l’étude de l’histoire du Ripaille jusqu'en 1906. Elle comprend des artistes et arti- château, en s’entourant de spécialistes du Moyen Age. Le sans du tout nouveau Musée national suisse au bord de la e style gothique tardif, lié à la transition de la Renaissance vers 1500, deviendra le fil rouge artistique pour 1900. 10 11 NECKER 2005 (cf. note 1), ill. 1, 2 et 3. ACM, fonds Morsier, plans Ripaille 1892–1893. Mittelalter 13, 2008 / 3 103 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 3: Frédéric de Morsier, projet de restauration pour le pavillon d’Amédée, 1892, façade ouest, aquarelle. Projektskizze für die Restaurierung der Westfassade des Pavillon d'Amédeé; Aquarell 1892 von Fréderic de Morsier. 4: Charles Schulé, projet de restauration pour le pavillon d’Amédée, vers 1900, façade ouest, aquarelle. Projektskizze für die Restaurierung der Westfassade des Pavillon d'Amédée; Aquarell um 1900 von Charles Schulé. Limmat, construit et aménagé par Gustav Gull et Heinrich introduira comme innovation technique aussi bien au Angst. La construction du nouveau musée en forme de Musée national suisse qu’au château savoyard en France, château-musée du XVI siècle , de 1892 à 1898, se fait en les peintures Keim (Keims Mineralfarben).13 L’objectif parallèle à la restauration du château Ripaille entre 1892 du musée national des Helvètes est de recevoir surtout et 1907. En 1900, dès que le Musée national est inauguré, les arts dits mineurs ou domestiqués du bas Moyen Age les artistes et artisans de Zurich changent de pays pour aller et de la Renaissance. Selon les historiens de l’art suisses travailler en France, au château de Frédéric Engel-Gros. A et les politiques de l’époque, ces objets témoignent d’un Ripaille, l’équipe zurichoise se compose de Joseph Regl, génie spécifiquement helvétique. Les théories sur le génie professeur de dessin, sculpteur et restaurateur travail- artistique national développées par Rahn servent alors lant en collaboration avec Johann Rudolf Rahn, d’Otto de référence à la politique d’acquisition pour le musée. Bertuch, serrurier d’art, de Theodor Hinnen, menuisier Les XVe et XVIe siècles font figure d’âge d’or. «Au total d’art, et de Christian Schmidt, restaurateur et peintre qui ce ne sont pas moins de 18'817 objets se rapportant à e 12 5: Vue d’ensemble avec le château d’Amédée et ses quatre tours restaurées, et le jardin français. Gesamtansicht der Burg von Amadeus VIII von Savoyen mit den vier restaurierten Türmen; im Vordergrund die französische Gartenanlage. 104 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 6: Le château d’Amédée VIII, façade sud avec la grande terrasse (trois anciennes tours disparues) à droite, et les chambres privées des Engel-Gros au premier étage avec les bow-windows. Ansicht der Südfassade der Burg von Amadeus VIII. Rechts die grosse Terrasse anstelle von drei ehemaligen Rundtürmen. Im Obergeschoss die Privaträume der Familie Engel-Gros mit den Erkerfenstern. l’histoire et à l’art ancien qui viennent enrichir le nouveau de leurs portes et meubles en bois sculpté, le musée de musée: vitraux, intérieurs anciens, mobilier, produits de Zurich devient un réel trésor inspirant l’aménagement l’art textile, retables, etc. Auxquels s’ajoutent des collec- des pièces au château d’Amédée VIII. On est également tions entières comme l’ensemble de céramiques cédé par conscient dans l’histoire de Ripaille que l’âge d’or pour Heinrich Angst en 1891.» Frédéric Engel-Gros offre la maison de Savoie et la région, est représenté par les également quelques objets de sa collection au Musée natio- XVe et XVIe siècles. De 1900 à 1907 on observe une nal suisse à Zurich – et profite en retour de l’inspiration forte synergie, artistique et personnelle, entre Zurich et artistique pour son château au bord du Léman. Avec ses Ripaille. On trouve à Ripaille, plusieurs copies de pla- chambres historiques du bas Moyen Age, et la richesse fonds du Musée national suisse, datant de la période de leurs boiseries anciennes, de leurs plafonds peints, avoisinant 1500. Des copies conformes et d’inspiration 14 libre venant des chambres historiques du Musée national suisse ont fortement imprégné l’esthétique «suisse» de Ripaille, où l’on ne trouve aucune influence des styles français des beaux-arts, ni du néogothique scientifique à la Viollet-le-Duc. Grâce à l’aide également d’autres artisans de haut niveau, venant d’Alsace, d’Allemagne du Sud et d’Angleterre, l’aménagement des intérieurs du château devient une «œuvre d’art totale 1900». 12 13 7: Initiales de (Frédéric) E(ngel-)G(ros) sur la porte d’entrée du pavillon d’entrée. Initialen von (Frédéric) E(ngel-)G(ros) über der Tür zur Eingangshalle. 14 HANSPETER DRAEYER, Das Schweizerische Landesmuseum Zürich. Bau- und Entwicklungsgeschichte 1889–1998 (Zurich 1999). MARION WOHLLEBEN, Adolf Wilhelm Keim – ein Wissenschaftler mit ethischem Anspruch. Mineralfarben. Veröffentlichungen des Instituts für Denkmalpflege an der ETH Zürich 19 (Zurich 1998) 49–52. LAFONTANT VALLOTTON 2007 (cf. note 8) 189. – Un article pour la ZAK est en préparation sur le lien artistique entre le Musée national suisse à Zurich et le château Ripaille. Mittelalter 13, 2008 / 3 105 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 8: Plafond de Lindau dans le vestibule, frise avec scène de chasse. Ausschnitt aus der Decke der Kirche von Lindau ZH im Eingangsraum von Schloss Ripaille. Fries mit gemalter Jagdszene. Burgenrenaissance – un mouvement européen et suisse types d’habitations destinées à une bourgeoisie indus- L’analyse du chantier et de ses acteurs et idées intègre trielle fortunée se trouvent en pleine nature, sont en lien «Ripaille 1900» dans le contexte européen du renou- avec la ville, et sont inspirées des anciennes demeures féo- veau des châteaux, mouvement alors très répandu dans le dales. Par exemple, le château-fort de Chillon, sur la rive milieu des industriels fortunés de toute l’Europe. Nous suisse du Léman dans le canton Vaud en face de Ripaille, écartons ici le Haut-Koenigsbourg en Alsace, reconstruit a servi de modèle pour certains aménagements 1900 à de 1900 à 1908, pour l’empereur allemand Guillaume Ripaille, comme par exemple les colonnes gothiques en II, car contrairement à ce que l’on prétend dans la litté- chêne datant de 1260.20 Le lien est historique; au Moyen rature plus ancienne, son influence sur la restauration de Age Chillon est la résidence des ducs de Savoie. Amédée Ripaille est minime. VIII y réside avant de construire en 1434 son nouveau 15 16 Nous évoquons ici des exemples suisses de châteaux industriels qui, par leur conception château à Ripaille. artistique, sont proches du château de Ripaille. Citons le Pour les villa-châteaux en lien artistique avec Ripaille, château Sankt Andreas à Cham ZG, 1903–1909, trans- deux exemples sont également intéressants: d’abord la formé par Adelheid Page-Schwerzmann (Anglo-Swiss Villa Langmatt à Baden AG (1899–1906) de Sidney et Condensed Milk Company) avec la contribution de Jenny Brown-Sulzer, famille fondatrice de l’industrie suisse Christian Schmidt et de Theodor Hinnen ; le château des machines Brown Boveri & Cie (BBC) à Baden, dont Mercier à Sierre VS, 1904–1909, édifié par l’architecte l’architecte est Karl Moser. On trouve à l’intérieur de cette Alfred Chabloz pour Jean-Jacques et Marie Mercier-de villa Heimatstil suisse et Landhausstil anglais, comme à Molin, une famille protestante de la bourgeoisie ban- Ripaille, des boiseries de la Reformarchitektur ainsi qu’une quière vaudoise établie en Valais , ou encore le château fontaine de Max Laeuger.21 Puis la villa Waldbühl à Uzwil Hallwyl en Argovie AG, 1904–1916, de Wilhelmina von SG, 1907–1911, de Theodor Bühler, industriel suisse, au Hallwyl née Kempe, fille d’un riche industriel suédois, et Heimatstil régional suisse d’influence anglaise. L’architecte dont l’architecte est Nils Lithberg. Certaines demeures est Mackay Hugh Bailie Scott, artiste anglais d’Arts & ressemblent plus à une villa qu’à un château. Vers 1900 Craft22, mouvement réformiste également très représenté il n’y a plus de distinction typologique claire entre villa à «Ripaille 1900» par les tissus et le mobilier de William citadine et maison de maître à la campagne. Ces deux Morris (fig. 9) et d’autres artisans anglais. 17 18 19 106 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise Ripaille est l’un des joyaux de cette fièvre du renouveau des ticulièrement en Allemagne, en Angleterre et en Autriche. châteaux, au XIX et début du XX siècle. Jusqu’en 1914 Tous souhaitent un château. Si les industriels fortunés les industriels sont en forte concurrence avec l’ancienne ont les moyens financiers, les aristocrates eux, possèdent aristocratie restaurée après la Révolution française, par- l’histoire – et les châteaux forts.23 Frédéric Engel-Gros e e et ses conseillers sont à l’avant-garde et connaissent les mouvements modernes. En témoigne la contribution des experts, artistes et artisans célèbres de l’époque, à la restauration de Ripaille: William Morris et George Jennings d’Angleterre, Max Laeuger d’Allemagne, Robert Forrer d’Alsace, Heinrich Angst et Johann Rudolf Rahn de la Suisse. «Das Alte erhalten, das Neue gestalten» (Zemp) Commanditaire de l’œuvre, Frédéric Engel-Gros est le vrai maître d’ouvrage (fig. 10). Il est partout, il dirige tout, il donne des ordres à ses architectes, qui les transmettent à 9: Tissu de William Morris, London, au château de Ripaille. Wandstoff von William Morris aus London. leur tour aux artisans et ouvriers. Engel-Gros développe, avec ses experts et amis, une conception moderne de la restauration du château. Cette nouvelle doctrine de la restauration, rompant avec la conception historisante de la génération de Viollet-le-Duc déjà démodée à la fin du XIXe siècle,24 se développe sur un plan européen lors des 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 10: Portrait de Frédéric Engel-Gros, dessin au crayon. Porträt von Frédéric Engel-Gros, Bleistiftzeichnung. WOLFGANG RICHER / JÜRGEN ZÄNKER, Der Bürgertraum vom Adelsschloss – Aristokratische Bauformen im 19. und 20. Jahrhundert (Hambourg 1988). – France: PHILIPPE GRANDCOING, Les Demeures de la Distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne (Limoges 1999).– Allemagne: ALEXANDER KIERDORF, Industriellenwohnsitze im Ruhrgebiet 1900–1914 (Cologne 1996).– Angleterre: MARC GIROUARD, The Return to Camelot. Chivalry and the Englisch Gentleman (Londres 1981). Voir chez FRACHON 2003 (cf. note 5) 241–247; MONIQUE FUCHS, FRANÇOIS LOYER ET AL., Le Haut Koenigsbourg (Besançon/ Paris 1991). JOSEF GRÜNENFELDER, Cham, St. Andreas. Kunstdenkmäler des Kantons Zug NA II (Berne 2006) 37–51. PASCAL RUEDIN, Le Château Mercier – Histoire et collections d’une dynastie bourgeoise en Suisse (Sierre 1998). JÜRG A. BOSSARDT ET AL., Schloss Hallwyl. Bauliche Sanierung und Restaurierung 1998–2004 (Baden 2005). JUDITH BANGERTER-PAETZ, Saalbauten auf Pfalzen und Burgen im Reich der Staufer. Mittelalter 12 , 2007/4, 148, ill. 7. FLORENS DEUCHLER, Stiftung Langmatt Sidney und Jenny Brown, Baden AG, Karl Mosers Bau. Architektur und Ausstattung. Schweizerische Kunstführer 483 (Berne 1991). CRETTAZ-STÜRZEL 2005 (cf. note 3) 239. ELISABETH CASTELLANI ZAHIR, Die Wiederherstellung von Schloss Vaduz 1904 bis 1914, Burgendenkmalpflege zwischen Historismus und Moderne, 2 Bände (Stuttgart/Vaduz 1993). MARION WOHLLEBEN, Konservieren oder restaurieren? Zur Diskussion über Aufgaben, Ziele und Probleme der Denkmalpflege um die Jahrhundertwende (Zurich 1989). Mittelalter 13, 2008 / 3 107 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise réunions annuelles Tag für Denkmalpflege (journée de la «Mein Landgut» et le confort bourgeois conservation), et s’établit ainsi vers 1900 dans les milieux En 1907, le château du duc de Savoie Amédée VIII a professionnels de la conservation en Angleterre, Alsace, retrouvé, grâce à la restauration de Frédéric Engel-Gros, Allemagne, Autriche et Suisse (John Ruskin en Angle- une nouvelle beauté et commodité. Le Moyen Age se terre, Georg Dehio à Strasbourg, Alois Riegl à Vienne, marie avec l’Art Nouveau. L’esprit d’Arts & Crafts et Albert Naef à Lausanne, Josef Zemp à Zurich, Henri de la qualité artistique des intervenants, apportant un soin Geymüller à Paris, Lausanne et Baden-Baden). Elle est particulier aux détails et intégrant les techniques moder- décrite en 1907 par Joseph Zemp: «conserver l’ancien, nes d’hygiène et de confort, contribuent à créer une nou- intégrer des créations nouvelles contemporaines». On velle harmonie esthétique de l’ensemble. Les extérieurs s’oppose ici au «faux vieux» et au Moyen Age amélioré des bâtiments avec leur verdure communiquent avec (unité de style). La théorie moderne de conservation 1900 les intérieurs du château et leurs boiseries chaleureuses. appliquée à Ripaille, se base sur les réflexions réformistes L’unité artistique habite l’esprit de la restauration, de la d’Hermann Muthesius propageant la country house, la conception au plus petit détail. Le souci de la qualité maison de campagne moderne anglaise, sur le continent et est partout. L’ancienne résidence princière savoyarde de servant de base pour la Reformarchitektur en Allemagne. 1434 change d’affectation et devient en 1903 (même si Ses idées ont été traduites en français en 1909, par les travaux de finition durent jusqu’en 1911), la demeure l’architecte genevois Henry Baudin, connu de Frédéric de plaisance à la campagne d’un industriel alsacien de Morsier et Charles Schulé. fortuné. La famille Engel-Gros s’y installe, du moins en A Ripaille, cette idéologie consiste d’abord à respecter la été. Le château féodal se transforme en country house substance de l’ancien château savoyard (authenticité), puis bourgeoise. Franchon (2003) note: «Bien que Ripaille à réaliser les créations nouvelles de manière contemporaine ait le statut de ‹maison de campagne›, il possède tous (qualité artistique). Conservation de l’ancien et créations les avantages de l’hôtel urbain (comme la plupart artistiques modernes se complètent. Le principe est de des résidences de cette époque), et des dispositifs de revisiter le Moyen Age gothique trouvé sur place, avec un confort en avance sur leur temps. Ceci correspond nouveau regard. Vers 1900, c’est l’Art Nouveau, l’Arts & à la pensée des architectes rationalistes de la fin de Crafts et le Régionalisme ou Heimatstil. On crée ainsi à XIXe siècle, qui porte une attention extrême à l’intérieur Ripaille, de 1892 à 1906, un château d’atmosphère. de l’habitation et aux derniers éléments de confort. Cette La démolition de l’église baroque, considérée à la fin du réflexion, considérée comme moderne, est privilégiée par XIX siècle comme ajout récent aux bâtiments du Moyen la classe bourgeoise … (dans le château est enkystée une Age, a permis de remettre en valeur l’ancien château des maison bourgeoise) sous des dehors pittoresques.»27 Savoyards. On remarque ici une préoccupation réelle Ce confort bourgeois est caractérisé par le chauffage pour l’histoire régionale. L’époque du comte Amédée central, l’abondance de l’eau courante et chaude dans VIII, personnage important de l’identité savoyarde, a été tous les étages, les W.-C., les élévateurs et passe-plats mise en évidence grâce aux interventions modernes. On dans les murs entre la cuisine et les salles à manger. a non seulement conservé, où l’on pouvait, la substance La distribution des pièces est fonctionnelle. Au nou- architecturale du XV siècle, mais également rénové les veau Ripaille, conforme aux modèles anglais de la quatre tours existantes pour donner une image cohérente country house, on trouve des chambres spéciales pour (Viollet-le-Duc aurait probablement rajouté en «faux- Monsieur et Madame. Pour Monsieur il y a par exem- vieux» les trois tours qui n’existent plus). Le gothique ple au rez-de-chaussée, à coté du vestibule, un fumoir tardif sert alors de source d’inspiration pour tout ce qui et au premier étage un cabinet de travail et une salle doit être rénové. Frédéric Engel-Gros se laisse inspirer par de billard; là il y a aussi le petit salon pour Madame Amédée VIII, ajoutant les dates «1434» et «1903» sur le (fig. 11). Dans cette salle aux rosaces du pavillon puits de la cour d’honneur. d’Amédée, se trouve le plus beau plafond peint du châ- 25 26 e e 108 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 11: Plan de travail pour le premier étage du manoir avec la dénomination des pièces. Arbeitsplan des Obergeschosses mit den modernen Raumbezeichnungen für die Bauforschung 2007. teau, une copie de Zurich de 1901. Notons que les deux personnel. On trouve quatre toilettes à chasse d'eau ins- grands «cabinets de toilette» de Monsieur et Madame tallées dans les quatre tours du château d’Amédée VIII dans l’aile est du manoir, munis de cheminées, baignoires (fig. 13), cinq salles de bains avec baignoires, 11 lavabos et lavabos et de larges bow-windows donnant sur le sophistiqués dont les cuves pivotent autour d’un axe pour jardin (fig. 12), deviennent des pièces plus importantes évacuer l’eau (fig. 14), et plusieurs fontaines d’eau dans que les salons d’autrefois des châteaux français. La vie les corridors des trois étages d’habitation. On suppose privée de la famille prime sur la représentation sociale que Ripaille est le premier château privé en France (et et officielle. peut-être sur le continent ?) doté d’un tel luxe de moder- Le chauffage central installé dans la cuisine sous forme nité hygiénique. La fontaine à catelles de Max Laeuger au de fourneau s’appelle «piano»; fonctionnant au charbon premier étage, signée «ML Kandern» et datée «1900», est ou houille, il chauffe l’eau qui alimente les radiateurs des la plus belle installation d’eau à l’intérieur du château.28 étages, camouflés derrière des grilles au bas des murs, souvent à côté des cheminées à colonnes «du XVIe». De George Jennings (Londres) proviennent les W.-C. modernes integrant le siphon et la cuvette dans un monobloc en porcelaine. Ainsi les installations sanitaires à Ripaille représentent un réel confort hygiénique d’avantgarde, tant pour les maîtres Engel-Gros que pour leur 25 26 27 28 ALBERT KNOEPFLI, Schweizerische Denkmalpflege. Geschichte und Doktrinen (Zurich 1972) 38. HERMANN MUTHESIUS, Das englische Haus (Berlin 1904); HENRY BAUDIN, Villas et maisons de campagne en Suisse (Genève/Paris 1909). FRACHON 2003 (cf. note 5) 77. RUDOLF VELHAGEN/ULRICH MAXIMILIAN SCHUMANN, Max Laeugers Arkadien, Keramik Garten Bau Kunst (Baden/Düsseldorf 2007) 81–82. Mittelalter 13, 2008 / 3 109 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise maintenant le remplir de votre beau vase qui y trouvera tout naturellement sa place.»30 Des acteurs: le maître d'ouvrage et ses jeunes architectes Frédéric Engel-Gros: le maître d’ouvrage, un industriel éclairé Frédéric (Fritz) Engel-Gros naît le 3 novembre 1848 à Dornach en Alsace, dans une famille mulhousienne de la haute bourgeoisie protestante. Après ses études, il entre en 1865 chez Dollfus Mieg & Cie, le fameuse DMC, industrie de textile à Mulhouse, dont il deviendra associégérant cinq ans plus tard et jusqu’en 1905. Sous sa direction l’entreprise acquiert une réputation internationale. Il laisse le souvenir d’un industriel philanthrope, veillant à l’éducation et à la santé de ses ouvriers. Marié à Valentine Gros (1849–1914) en 1868 et père de cinq enfants 31, Frédéric Engel-Gros fait bâtir par Ernest Duvillard (1859–1918), son gendre et associé de Charles Schulé, une villa à Bâle-Gundeldingen entre 1889 et 1891.32 Suite à l’annexion en 1872 de l’Alsace-Lorraine par l’empire allemand, la famille Engel-Gros «optant» pour la France 12: Bow-window, plan de Ch. Schulé, Mulhouse septembre 1900 et mai 1901. Bauplan für ein Erkerfenster, gezeichnet von Ch. Schulé (Mulhouse September 1900 und Mai 1901). contre les Allemands doit quitter l’Alsace, mais garde néanmoins l’usine de textile à Mulhouse-Dornach et la gère depuis Bâle. Frédéric Engel-Gros se sent Suisse, il écrit le 2 octobre 1901 une lettre à Lord Hamilton: «Mais comme nous sommes d’origine Suisse et que nous habi- L’ancienneté du lieu se marie avec la modernité de tons ce pays depuis plus de 30 ans la situation n’est pas l’habitat bourgeois. Dans une lettre à Max Laeuger trop difficile.»33 vers 1903, Frédéric Engel-Gros appelle Ripaille «mein Issu d’une famille de collectionneurs d’art, Frédéric Engel- Landgut». Il est conscient qu’il a fait à Ripaille quelque Gros commence sa propre collection d’antiquités vers chose d’exceptionnel en rompant avec la lourdeur des 1880. Son principal intérêt porte sur le Moyen Age où intérieurs historisants trop chargés, privilégiant la lumière l’élément nationaliste et régionaliste est fondamental. du jour, les couleurs naturelles, vives et lumineuses, grâce Exposée dans sa villa à Gundeldingen et dans sa rési- à l’application des peintures Keim. Ripaille est moderne, dence secondaire à Ripaille, sa collection comprend de «simple et beau». Le 19 avril 1904, le fier propriétaire nombreuses pièces alsaciennes, suisses et savoyardes. Elle alsacien écrit à nouveau à son ami Max Laeuger à Karls- sera vendue en 1922.34 Sa collection révèle une voca- ruhe et l’invite à Ripaille: «L’année prochaine vous me tion internationale. En effet, de nationalité alsacienne, ferez le plaisir de venir. Ripaille qui fera je vous promets bilingue, Frédéric Engel-Gros baigne dans la mouvance quelque chose de particulier au point de vue de la sim- du centre de l’Europe, entre la France, l’Allemagne et la plicité de l’aménagement. Le cadre est terminé, il faudra Suisse. Il n’est pas collectionneur à chiner dans les petits 29 110 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 13: Un des quatre WC de George Jennings, Londres, installé 1902 dans les tours à Ripaille. Eine der vier Toilettenschüsseln aus Keramik von George Jennings (London), 1902 in die Türme von Ripaille eingebaut. boutiques de Paris, Berlin, Londres, Munich, Rome ou chambre où il sera monté est en plein midi». Il s’agit Florence, mais se rend directement chez les grands mar- du plafond orné de rosaces peintes du salon de Mme chands et antiquaires: Robert Forrer (Strasbourg), M. Bing Engel-Gros au premier étage du château, situé en effet (Paris), J. Bossard (Lucerne), Julius Böhler et Siegfried plein sud dans le pavillon d’Amédée. Il demande à Angst Lämmle (Munich), Fridolin Plant (Meran), Louis Hirsch que Josef Regl «apporte avec lui pour la comparaison (Genève), Stefano (Venise) et Conrad Gessner (Zurich). les 2 panneaux arrières (rosettes)» et qu’il «attend jeudi C’est dans ce contexte précis qu’il rencontre Heinrich prochain M. Regl et M. Hinnen à Bâle (…) avec leurs Angst, collectionneur, marchand d’art et futur fondateur échantillons.»36 et directeur du Musée national suisse à Zurich. Entre 1883 et 1917, il entretient avec lui une abondante correspondance d’environ 500 lettres. Si la plupart concerne 29 30 31 leurs familles et leur vie privée, leur collection d’antiquités, d’autres donnent des directives pour les artisans et entreprises zurichoises comme Joseph Regl, Theodor Hinnen, 32 Otto Bertuch et Christian Schmidt, travaillant au Musée national suisse à Zurich et à la restauration de Ripaille.35 Le 12 janvier 1901, Frédéric Engel-Gros écrit une lettre à Heinrich Angst pour donner les directives à «l’équipe zurichoise»: «En résumé je prierai M. Regl de faire le 33 34 fonds de son plafond comme il est sur les planchettes et comme il existe au L. Museum. (…) Le plafond tel qu’il est au L.M. est bien (quoique placé dans un endroit peu éclairé), à Ripaille il sera encore mieux puisque la 35 36 AEN, lettre Engel-Gros à Max Laeuger, ID 1189. AEN, lettre Engel-Gros à Max Laeuger, ID 1203. Juliette Engel (Mulhouse 1869–1947) épouse Ernest Duvillard en 1894, Frédéric (Fritz) Engel (Mulhouse1871), Gertrud Engel (Bâle 1876–1951), Réné Engel (Bâle 1873–1966) épouse Emilie d’Andiran et André Engel (Bâle 1880–1942) épouse Elsie S. Klose. Engel-Gros’sches Gut, Gundeldingerstrasse 170. La villa est construite vers 1890 par Ernest Duvillard et non pas, comme l’attribue Brönnimann (ROLF BRÖNNIMANN, Basler Bauten 1860–1910 [Bâle/ Stuttgart 1973] 112–113), par Johann Jakob Stehlin junior. Nous avons trouvé des plans de la construction de la villa 1889–1891 aux ACM à Lausanne, fonds 19 Ernest Duvillard. ZBZ, fonds H. Angst, lettre du 2.10.1902. Lors de la vente de la collection en 1922, Paul Ganz dresse un inventaire scientifique en collaboration avec Raymond Koechlin, Rodolphe Burckhardt et Joseph Gantner, pour n’en citer que quelques-uns. PAUL GANZ, L’œuvre d’un amateur d’art, la collection de Monsieur F. Engel-Gros, Catalogue raisonné (Genève/Paris 1925). ZBZ, Handschriftenabteilung, Nachlass H. Angst nos 28 et 29. ZBZ (cf. note 35), lettre du 12.1.1901. Mittelalter 13, 2008 / 3 111 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 14: Plan d’exécution pour les lavabos, 9 septembre 1902. Bauplan für ein Waschbecken der Firma Jennings (London). Bemerkenswert ist das schwenkbare Becken, um das Schmutzwasser abzulassen. Afin de pouvoir garder sa nationalité française, son goût des Beaux-Arts à Genève et poursuit de 1882 à 1885 pour le Moyen Age l’amène à acheter, le 25 avril 1892, sa formation à Paris, comme beaucoup d’étudiants le domaine de Ripaille. Sa résidence principale de Bâle- suisses romands.38 Les travaux de transformation au Gundeldingen est juste terminée. Son choix est déterminé château de Ripaille constituent son premier mandat également par la facilité de se rendre sur place, en train et privé, il n’a donc que peu d’expérience dans le domaine. en bateau, via Lausanne-Ouchy (port). Maître d'œuvre Il y travaille au tout début du chantier de 1892 à très exigeant, Frédéric Engel-Gros est très présent sur le 1894. Ses interventions concernent surtout la par- chantier dès la deuxième phase de restauration, à par- tie nord du domaine (la chartreuse). La démolition tir de 1894. Il entreprend jusqu’en 1911 la réfection du de l’église baroque durant l’été 1892 est sans doute château de Ripaille, alors en ruine, conservant les par- son plus gros chantier. Au château d’Amédée VIII, le ties intactes, multipliant les références au passé, tout en palais ducal, il s’attache à consolider la façade du bâti- proposant des innovations très modernes. Il fait appel ment, suite à la démolition dans la cour, de l’église et successivement à deux jeunes architectes, s’assurant que de ses annexes. Il réalise également, comme mentionné tout soit fait selon sa volonté. plus haut, les premiers projets de transformation des En 1905, il se retire des affaires de la maison DMC, rem- façades. Sa «philosophie» de la restauration des bâti- placé par son beau-fils Ernest Duvillard en 1906. Grand ments est conforme aux vœux de Frédéric Engel-Gros: voyageur, il se rend souvent à Londres et Paris pour affai- rechercher «l’apparence ancienne» dans toute interven- res, connaît bien l’Egypte, Rome, Venise, Turin, Munich, tion moderne, et respecter par l’emploi de matériaux Karlsruhe, Berlin et bien sûr, toute la Suisse. Frédéric Engel- et techniques adéquats, les coutumes régionales du Gros meurt en 1918 dans sa villa de Bâle-Gundeldingen. pays. Cela se concrétise par exemple par la fabrication 37 nouvelle dans la région de «catelles à l’ancienne». Se Frédéric de Morsier: jeune architecte genevois révélant de mauvaise qualité, elles devront être rem- Architecte et aquarelliste originaire de Genève, Frédé- placées … le faux-vieux peut donc aussi créer des pro- ric de Morsier (1861–1931) étudie d’abord à l’Ecole blèmes. 112 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise A partir de cette période, des artisans de Thonon par- Auguste Haensler, menuisier d’art alsacien responsable ticipent au chantier et continueront de travailler pour du mobilier haut-de-gamme (Mulhouse) et les artisans Ripaille également sous Schulé: les entreprises de Henri et entreprises de Haute-Savoie. Les documents et plans Delmoulin Fils (entrepreneurs en serrurerie), de Louis d’exécution du chantier sont en allemand ou en fran- Gianola & Fils (entrepreneur en bâtiment) et de Jean çais. Frédéric Engel-Gros écrit lui-même indifféremment Perrolaz Frères (fournisseur d’articles de construction). dans ces deux langues et en anglais. Schulé comprend et parle alsacien, suisse-allemand ou français. Excellent Charles Schulé: un meneur de chantier extraordinaire coordinateur, repose sur lui la responsabilité de mettre en Le second architecte nommé par Frédéric Engel-Gros, forme les idées de Frédéric Engel-Gros et de son conseiller est, comme Frédéric de Morsier, au début de sa carrière. artistique Heinrich Angst. Charles Schulé (1865–1935) est né à Genève et suit une formation classique aux Beaux-Arts de Paris. Il réalise de nombreuses villas et construit des bâtiments publics Réalisations exemplaires de Frédéric Engel-Gros en Alsace, comme le temple protestant de Dornach-Mul- au château d’Amédée VIII house en 1897. La nouvelle gare de Mulhouse réalisée en 1929 constitue son œuvre principale.39 Il deviendra Le vestibule un personnage important de cette ville: vice-président de Le vestibule (ou grand hall) avec son escalier d’honneur, la Société des architectes et des ingénieurs, vice-président est créé entre 1899 et 1903 par l’architecte Charles de la Société des Arts et directeur des Beaux-Arts de Mul- Schulé de Mulhouse (fig. 15). Cette partie du «pavillon house en 1927. Il développe au cours de sa carrière un d’Amédée», formée de trois sections («cellules») et de la style architectural caractérisé par sa souplesse: d’abord première tour, fut l’ancienne habitation privée du duc de influencé par sa formation essentiellement classique, il Savoie (fig. 19). Cet espace est plus vaste que les autres ne se cantonne pas à un type de discours architectural, habitations destinées aux six chevaliers du duc dans l’aile mais intègre, fidèle à l’historisme tardif de son époque et est du «château aux sept tours» de 1434. Ce nouveau selon la destination du bâtiment, public ou privé, grand grand hall relie le rez-de-chaussée et le premier étage, ou petit, ville ou campagne, toutes les possibilités de style. facilitant toutes les communications au château, tant Il emploie notamment le Heimatstil suisse, le style néo- horizontales que verticales. On y accède par une porte gothique allemand et anglais, et plus tard dans les années principale précédée de quelques marches. Les murs du 1920, le fonctionnalisme modéré. vestibule sont uniquement plaqués de tuf. La tourelle Ripaille est le premier grand chantier de Charles Schulé d’escalier dans la tour 1 est convertie en vestiaire. qui rencontre Frédéric Engel-Gros par le biais de relations Au rez-de-chaussée, le magnifique «plafond de Lindau» familiales. Il prend la succession du cabinet d’architecture du Musée national suisse à Zurich, est bordé de frises d’Ernest Duvillard en 1891, après avoir travaillé sous sa avec entrelacs de végétation et animaux, thématique de direction aux pavillons DMC de l’Exposition universelle la chasse à cour, alternées avec une frise géométrique en de Paris en 1889. En 1894 Schulé décroche la direction perspective (fig. 16). Au premier étage, on retrouve les du chantier de Ripaille après le départ de Frédéric de mêmes frises se croisant au milieu du plafond. Il manque Morsier. Il surveille alors minutieusement l’avancement quatre petits panneaux. des travaux, suivant le chantier des fondations jusqu’à l’ameublement. Son champ d’activité couvre l’architecture paysagère, par exemple le jardin français dans la cour d’honneur, et l’architecture intérieure. Il coordonne les travaux des «étrangers» tels Laeuger (Karlsruhe), Jennings (Londres), Regl, Hinnen, Bertuch et Schmidt (Zurich) et 37 38 39 Le «Journal-Résumé» de F. Engel-Gros marque pour le 25 avril 1892 «Acquisition de Ripaille», AEN, Genève, classeur 2 Engel-Gros. Architekturlexikon der Schweiz 19. und 20 Jahrhundert (Bâle 1998) 348. LOUIS ABEL, Atelier d’architecture d’origine suisse en Haute-Alsace (Mulhouse en particulier) des années 1850 à nos jours. Nos monuments d’art et d’histoire 40, 1989/1, 17–30. Mittelalter 13, 2008 / 3 113 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise Engel-Gros, maître d’œuvre exigeant peu satisfait du travail de Christian Schmidt, fait la remarque à son architecte Schulé: «Travaux à exécuter encore par Mr. Schmidt: Faire enlever la portion de décoration du plafond du vestibule entre la tour 1er étage (avec les 2 têtes) et la remplacer par un motif de décoration courante que Mr. Regl a du préparer.»44 L’exemple de ce plafond témoigne de la façon de travailler dans la restauration du château. Source d’inspiration, adaptation des modèles, collaboration entre Mulhouse, Zurich et Ripaille ont laissé un ensemble composé de grande qualité artistique. Le vestibule s’ouvre à l’est sur le fumoir de monsieur Frédéric Engel-Gros, aujourd’hui bureau de direction, et au sud sur la grande salle à manger ou salle des ambassadeurs. La grande salle à manger La grande salle dans le pavillon d’Amédée est construite 15: Le vestibule avec l’escalier d’honneur et le plafond de l’église de Lindau ZH de Joseph Regl, copie du Musée national suisse Zurich installé en 1900. Eingangshalle mit der Ehrentreppe und der Decke der Kirche von Lindau ZH, Kopie von Joseph Regl nach dem Original im Landesmuseum Zürich. en même temps que le vestibule, de 1899 à 1903 (fig. 17). La démolition du deuxième mur de refend des anciennes cellules a agrandi cette pièce. Une colonne type avec base et capitaux de feuillage «Art Nouveau gothisant» dessinée par Schulé, selon modèle du château de Chillon, est reproduite portant une poutre-raison supportant les murs du premier étage. Trois portes-fenêtres en arc brisé Conçu en 1900 par Joseph Regl à Zurich – après avoir s’ouvrent sur le jardin. Une cheminée triple, construite écarté un autre plafond du musée pour Ripaille – le en 1900 par le maçon François Moynat, porte la date plafond de Lindau est fabriqué par Hinnen en bois de «1903» et les initiales «EG» marquant la finition officielle sapin des Vosges et peint par Christian Schmidt avec les des travaux de restauration. Les entreprises zurichoises peintures Keim. Copie d’un plafond en bois de sapin de assurent l’aménagement: Hinnen pour les boiseries; Otto 10,50 m sur 4,70 m sculpté par Ulrich Schmid en 1517 Bertuch pour les peintures ornementales des portes et des (pièce n 19 du Musée national suisse à Zurich, n d’inv. fenêtres (ferrements décoratifs), d’inspiration gothique LM 1537), provenant de la nef de l’église St. Gallus du revisitée par le Jugendstil, Schmidt pour les peintures village de Lindau (ZH). On remarque, au croisement Keim. des frises, quatre panneaux peints avec les symboles des Cette salle d’apparat à Ripaille est une pure création de évangélistes, manquant à Ripaille. Les frises en bas-relief la restauration de Schulé. A défaut des éléments orne- sur bois sont d’une qualité artistique exceptionnelle, elles mentaux d’origine de l’époque Amédée VIII à Ripaille, se composent d’ornements végétaux avec des animaux on s’est inspiré du château de Chillon, ancienne rési- intégrés, isolés ou mis en scène de chasse, et d’ornements dence des ducs de Savoie. On se souvient que le château géométriques en perspective. En 1898 sous l’initiative d’Amédée VIII est construit en 1434. Amédée VIII de de Rahn , Joseph Regl restaure et adapte le plafond de Savoie séjourne alors, comme pape Felix V, également Lindau au Musée national suisse à Zurich, puis adapte à Chillon entre 1438 et 1444, où il entreprend avec son en 1900 la copie pour Ripaille. En mai 1903, Frédéric architecte Aymonet Corniaux des transformations de 40 41 o o 42 43 114 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise commodité, mobilier, plancher, plafonds, cheminées, portes, fenêtres à croisées. La rangée de colonnes gothiques de 1260 déjà mentionnée et d’autres éléments de la rénovation de 1438, comme leurs poutres ornées de petits caissons (Unterzug) qui supportent le plafond en bois, et la grande cheminée contre le mur longitudinal de la «magna aula» ont servi de source d’inspiration pour Ripaille.45 Le modèle de Chillon est modifié à Ripaille, les proportions de la salle et le décor des murs couverts de boiseries à Ripaille sont différents. A Ripaille, l’emploi de colonnes et poutres porteuses est une nécessité statique pour supporter les murs du premier étage. Les colonnes sont d’ailleurs en métal boulonné, les poutres du plafond en acier dissimulé par du bois! De plus une frise de feuillage en bas-relief coloré rouge et vert, comme on en trouve dans plusieurs salles historiques au Musée national suisse à Zurich, borde le plafond en plancher. Malgré la modification du modèle d’origine pour Ripaille, les éléments 16: Détail du plafond de Lindau ZH. Detail der Kopie der Holzdecke von der Kirche Lindau ZH. inspirés de Chillon, datant soit du XIIIe siècle, soit de la rénovation sous Amédée VIII en 1438, symbolisent Les cabinets de toilette de Madame et Monsieur à Ripaille l’autorité de l’ancienne résidence des comtes Les travaux à l’intérieur du château d’Amédée VIII de Savoie, et font le lien historique entre les interventions débutent en 1899. L’architecte Schulé et l’entrepreneur architecturales d’Amédée VIII à Chillon et Ripaille au Dupont désirent avant tout remettre en état l’aile du châ- XV siècle. teau destinée aux chambres. Cette partie du bâtiment e est constituée de trois logis contigus à celui du pavillon ducal. L’architecte va garder le principe, pour les deux 17: Grand salle à manger au rez-de-chaussée, avec les colonnes en copie de Chillon. Der grosse Speisesaal im Erdgeschoss mit Säulenkopien aus Schloss Chillon VD. premiers niveaux, d’un long corridor longitudinal derrière la façade principale, desservant une enfilade de pièces 40 41 42 43 44 45 Plan Regl «Plafond du Vestibule, Zurich févr. 1900» (1er étage), AEN, Genève, plan 10195. Le plafond du château d’Arbon TG de 1515, pièce no 23 au Musée national suisse, plus «gothique», sauvé par Rahn et restauré par Joseph Regl en 1895 pour le musée, n’a pas été réalisé à Ripaille. Dessin Charles Schulé, AEN, Genève, plan 10194. JOHANN RUDOLF RAHN, Über Flachschnitzereien in der Schweiz. Festgabe auf die Eröffnung des Schweizerischen Landesmuseums in Zürich (Zurich 1898) 171–206. «Voranschlag für Holzschnitzereien für Schloss Ripaille» de Joseph Regl 1900, modèle de Lindau pour le vestibule, AEN Genève, documents de chantier, classeur I, 396/97; Geschnitzte Holzdecke aus der Pfarrkirche Lindau im Schweizer Landesmuseum, SLM Zurich, documentation Lanz 2007, no 19, 119. AEN, Genève, document de chantier 919. ALBERT NAEF, Chillon. La camera domini, la chambre des comtes et des ducs de Savoie à Chillon. T.1 (Genève 1908) 23; BANGERTER-PAETZ 1907 (cf. note 20). Mittelalter 13, 2008 / 3 115 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise d’habitation au sud-ouest. Le rez-de-chaussée est réser- Baden AG en Suisse. Les meubles en acajou pour les lava- vé à la domesticité, le premier étage aux propriétaires. bos et les baignoires, livrés par la firme George Jennings Les chambres privées sont aménagées de 1900 à 1901 à Londres, sont fabriqués sur mesure par Auguste Haens- (cf. fig. 11): la fontaine en catelles de Max Laeuger est ler à Mulhouse. Les travaux de serrurerie complètent la installée contre le mur du corridor au premier étage; des réfection des cinq pièces: on pose les pentures de portes, fenêtres à meneaux sont installées, ainsi que les deux serrures, poignées, et les volets sont embellis par tout un bow-windows pour la niche de l’oriel (balcon vitré en réseau ornemental en fer. saillie sur la façade), dessinés à Mulhouse par Schulé. L’installation des dispositifs utilitaires commence en Laissant entrer une merveilleuse lumière à l’intérieure des 1901–1902. Il ne s’agit pas uniquement de l’installation deux cabinets de toilette de Madame et Monsieur, ils per- d’un système de chauffage central, mais également celle mettent une vue sur le lac; le menuisier Auguste Haensler de neuf cabinets de toilette avec eau courante et chaude. de Mulhouse fabrique les meubles. Contrairement à la Cinq possèdent une baignoire, et chacun dispose d’un partie publique au pavillon ducal, les plafonds de ces ou deux lavabos. Puis quatres W.-C. sont installés dans pièces intimes sont en plâtre. Seul le cabinet de toilette de les tours, et de nombreux postes d’eau sous forme de Monsieur conserve son plafond original «à la française» petites fontaines sont répartis dans le château. Fin 1902, en excellent état datant de 1644, époque des chartreux. Ripaille a achevé sa transformation en résidence bour- Des planchers en sapin, ainsi que des vantaux et boiseries geoise à la campagne. revêtant la surface intérieure des croisées et des oriels sont posés dans chacune des chambres. Dans cette partie du Conclusion château, les boiseries sont très modernes, en carrés, sans Notre étude sur Ripaille révèle les découvertes sui- aucune allusion historisante. On sent l’influence anglaise vantes: d’Arts & Crafts et de la Reformarchitektur, réalisé par – L’architecte Frédéric de Morsier de Genève est exemple par Karl Moser dans ses villas d’industriels à l’architecte du début de la restauration 1892–1894. 18: Cabinet de toilette de monsieur Engel-Gros, avec lavabo de George Jennings (Londres), intégrés dans les meubles d’Auguste Haensler (Mulhouse). Badezimmer von Frédéric Engel-Gros. Das Keramikwaschbecken von George Jennings (London) ist in das Badezimmermöbel von August Haensler (Mulhouse) eingebaut. 116 Mittelalter 13, 2008 / 3 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 19: Plan de Fromm «Etat actuel du Château d’Amédée» en janvier 1894. Situation du rezde-chaussée et premier étage du manoir avant transformation, avec les anciennes cellules des chevaliers avec leurs tours, et celle du Duc à droite (pavillon d’Amédée); (AEN, plan 10037). Grundrissplan des Erdgeschosses und des ersten Obergeschosses. Aufgenommen von Fromm im Januar 1894 vor den grossen Veränderungen. Gut erkennbar sind die Türme mit den ehemaligen Zellen der Ritter und der Zelle des Herzogs (pavillon d'Amédée). Son travail concerne la rénovation de la partie nord Du point de vue hygiène, Ripaille est à l’avant-garde du prieuré. Il fait pour le château d’Amédée VIII les en France. Le fait que toutes les installations, lavabos, premières études de restauration des façades. baignoires et W.-C. soient encore plus ou moins en – On peut distinguer trois phases dans la restauration, 1892–1894 (de Morsier), 1894–1900 (Schulé), place au château, est un atout supplémentaire. Une remise en état est néanmoins nécessaire. 1900–1907 (Schulé et Angst). – L’échange artistique entre le Musée national suisse à Zurich et Ripaille entre 1900 et 1906, et l’impact sur l’aménagement des intérieurs du château d’Amédée VIII. Le dépouillement des 500 lettres de Frédéric Engel-Gros à Heinrich Angst à la Zentralbibliothek, et la découverte des carnets de dessin de Joseph Regl aux archives du Musée national suisse à Zurich ont été une surprise. – La découverte d’une œuvre d’art «La chasse» de 1900 en céramique de Max Laeuger à Ripaille (fig. 20), à ce jour inconnue dans l’œuvre du célèbre professeur et céramiste de Karlsruhe. L’étude des lettres de Frédéric Engel-Gros à Max Laeuger confirme son authenticité. Laeuger était un important consultant de Frédéric Engel-Gros pour toutes questions artistiques et esthétiques, aussi pour le jardin français. – L’influence anglaise sur la restauration à Ripaille se traduit non seulement par la richesse de la collection de tissus pour rideaux et couvertures de meubles de William Morris, mais aussi par les installations d’hygiène, notamment les W.-C. de George Jennings de Londres, inventeur de ce système de toilettes à confort moderne. Zusammenfassung Das Schloss von Ripaille bei Thonon-les-Bains in Hoch-Savoyen wurde 1892–1907 restauriert. Es diente dem reichen Elsässer Textilindustriellen Frédéric Engel-Gros aus Mulhouse als Zweitwohnungssitz. Er selbst residierte in Basel-Gundeldingen. Für die Restaurierung von Schloss Ripaille berief er zwei Schweizer Architekten, Frédéric de Morsier von Genf und Charles Schulé, ursprünglich ebenfalls aus Genf, der sich aber in Mulhouse etabliert hatte. In der Folge wandelte sich das Schloss Ripaille, im 15. Jh. am Ufer des Genfer Sees erbaut, von der herzöglichen Residenz Amédeés VIII von Savoyen in ein bürgerliches Landhaus. Heinrich Angst, Freund von Engel-Gros, Kunsthändler und erster Direktor des Schweizerischen Landesmuseums, und seine Mitarbeiter hatten grossen Einfluss auf die künstlerische Innenausstattung des Schlosses. Die Künstlerequipe (Regl, Hinnen, Bertuch und Schmidt) des Landesmuseums kopierte zahlreiche Objekte des Museums und baute sie in Schloss Ripaille ein. Als Leitmotiv diente das Spätmittelalter aus der Perspektive von Arts and Crafts, Art Nouveau (Jugendstil) und Heimatstil. Bemerkenswert ist der hohe hygienische Komfort mit WCs englischer Herkunft (George Jennings, London); wohl eines der ersten Schlösser Frankreichts mit derartiger Ausstattung. Was das Schloss Ripaille von 1900 auszeichnet, ist sein hervorragender Erhaltungszustand. Die künstlerische Ausstattung der Modernisierung von 1900 ist bis auf wenige Details noch am Ort inklusive der Haustechnik wie Leitungen, Zentralheizung, Küche und Badzimmer. Der Originalzustand von Schloss Ripaille von 1900 ist einzigartig im Vergleich zu anderen Bauten dieser Epoche, die zu Vergleichszwecken in Europa untersucht wurden. Mittelalter 13, 2008 / 3 117 Elisabeth Crettaz-Stürzel – «Ripaille 1900»: entre résidence féodale et «country house» bourgeoise 20: «La chasse», image en catelles de Max Laeuger, livré pour Frédéric EngelGros en 1900 à Ripaille, signé «ML». «Die Jagd», ein Kachelbild von Max Laeuger (Kandern), Auftragsarbeit 1900 für Frédéric Engel-Gros. Riassunto Il castello di Ripaille a Thonon-les-Bains in Alta-Savoia è stato restaurato dal 1892 al 1907 onde fungere da residenza secondaria per il ricco industriale (tessili) alsaziano di Mulhouse (DMC) Frédéric Engel-Gros, il quale allora risiedeva a Basilea-Gundeldingen. La direzione dei lavori di restauro fur affidata a due architetti di origine svizzera, Frédéric de Morsier di Ginevra et Charles Schulé stabilitosi a Mulhouse in Alsacia. Il castello di Ripaille eretto nei pressi del lago Lemano nel XV sec. dal duca di Savoia Amedeo VIII veniva così trasformato in una «country house» signorile. L’allestimento degli arredamenti di Ripaille ha subito l’influenza di Heinrich Angst, amico di Engel-Gros, mercante d’arte e primo direttore del Museo nazionale svizzero, e dal suo gruppo di artisti di Zurigo (Regl, Hinnen, Bertuch, Schmidt). Il motivo conduttore è il tardo Medioevo inserito nel contesto artistico dell’Art and Craft, dello stile Liberty (Art Nouveau) e del Heimatstil. Un’altra peculiarità è il confort igienico, che viene messo in evidenza dai WC di provenienza inglese (George Jennings di Londra). Ciò che caratterizza il castello «Ripaille 1900» oggigiorno è il suo perfetto stato di conservazione. Il ricco arredamento, risalente agli interventi del 1900 è, salvo alcuni minimi dettagli, ancora esistente, comprese le notevoli installazioni tecniche (tubature, riscaldamento centrale, cucina, bagni). L’aspetto originale del castello «Ripaille 1900» è unico rispetto ad altre costruzioni risalenti a quell’epoca, che sono state studiate in Europa. (Christian Saladin, Basilea) Resumaziun Il chastè da Ripaille a Thonon-les-Bains en l’Auta Savoia è vegnì restaurà dal 1892 fin il 1907 ed è stà il domicil secundar dal ritg industrial da textilias alsazian da Mulhouse, Frédéric EngelGros, che abitava a Basilea-Gundeldingen. L’incumbensa da 118 Mittelalter 13, 2008 / 3 restaurar il chastè ha el dà als dus architects svizzers Frédéric de Morsier, Genevra, e Charles Schulé, oriundamain era da Genevra, ma etablì a Mulhouse. Els han transfurmà la residenza dal duca Amédée VIII da Savoia, construida en il 15avel tschientaner a la riva dal Lai da Genevra, en ina chasa da champagna burgaisa. Heinrich Angst, in ami dad Engel-Gros, commerziant d’art e l'emprim directur dal Museum naziunal svizzer, e sia equipa d’artists da Turitg (Regl, Hinnen, Bertuch e Schmidt) han gì ina gronda influenza sin las construcziuns internas dal chastè da Ripaille. Sco motiv principal ha servì il temp medieval tardiv or da la perspectiva dad arts and crafts, da l’art nouveau (jugendstil) e dal stil indigen. Remartgabel è il grond confort igienic cun tualettas d’origin englais (George Jennings, Londra). Quai che distingua il chastè da Rippaille dal temp enturn l’onn 1900 è ses stadi da mantegniment extraordinari. La substanza artistica da la modernisaziun è anc cumplettamain avant maun. Quai vala era per las installaziuns tecnicas sco ils conducts, il stgaudament central, la cuschina ed il bogn. Il stadi original dal chastè «Ripaille 1900» è unic cumpareglià cun auters edifizis da la medema epoca en autras parts da l’Europa. (Lia Rumantscha Cuira/Chur) Crédit des illustrations: 1,3,4,5,12,14, 19: Archives Engel-Necker, Genève et Ripaille (AEN) 2,10: Fondation Ripaille 6–9,11,13,15–18,20: Elisabeth Crettaz-Stürzel L'adresse d'auteur: Dr. Elisabeth Crettaz-Stürzel Le Forum 3961 Zinal [email protected] Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval par Valentine Chaudet En 1999 et 2000, un vaste projet immobilier à l’angle Les vestiges archéologiques (fig. 2) sud-ouest du bourg médiéval de Lutry a donné lieu à Notons en préambule qu’avant sa régularisation artifi- une investigation archéologique préventive dirigée par cielle par le barrage du pont de la machine à Genève en François Christe, sur mandat de Denis Weidmann, 1887, le niveau du lac était sujet aux fluctuations sai- archéologue cantonal. A la fin de l’année 2001, suite à sonnières dues aux changements pluviométriques et à la l’interruption d’activité de F. Christe pour des raisons de fonte des neiges, avec une variation annuelle d’une amp- santé, l’élaboration des données est suspendue. Elle est litude moyenne de 2 m. Pour le Moyen Age, le niveau des reprise par la soussignée en août 2006, sur la demande de hautes eaux peut être évalué à la cote de 373 m et celui D. Weidmann. L’intervention archéologique a permis de des basses eaux à 371 m environ.3 Ces valeurs concordent mettre au jour des murs de berges, des ouvrages défensifs avec les données archéologiques obtenues à Villeneuve: et, comme nous le pensons, des aménagements portuaires le sol des halles du dernier quart du XIIIe siècle se situe à et des halles.1 Elle apporte donc un éclairage nouveau sur la cote moyenne de 373,30 m.4 A Lutry, le sol des halles le développement du bourg de Lutry au Moyen Age et en présumées peut être restitué à 373,40 m environ. fournit les premières datations archéologiques. En outre, elle vient enrichir la connaissance des établissements du Les murs de berge (fig. 2) bord du lac et permet d’aborder la question de la cons- Deux étapes de berge précédant le rivage du début du truction en milieu humide ainsi que des stratégies adop- XVIIIe siècle (fig. 3) ont été observées.5 Le mur 1 cons- tées face aux tempêtes. titue la première étape (fig. 4.1) et les murs 3, 4, et 6 la seconde (fig. 4.2 et 4.3).6 Ces aménagements présentent Les données historiques un front de gros blocs, dont certains atteignent 1 m de L’histoire de Lutry a été étudiée dans une monographie long, posés en boutisse, maçonnés à sec et calés à l’arrière dirigée par Marcel Grandjean et parue en 1990, dont avec de petits boulets (fig. 5). Ils sont visiblement établis à nous extrayons l’essentiel des données historiques men- même la grève: leur base se trouve à la cote de 371,80 m tionnées ci-dessous. Pour les XIII et XIV siècles, au environ pour la première étape et grosso modo à l’altitude moment de l’essor urbain et de la fondation de nom- de 371,50 m pour la seconde. Le mur 1 se trouve dans 2 e e breuses «villes neuves», les sources écrites sont malheureusement peu nombreuses. L’apport de l’archéologie est 1 donc d’autant plus précieux pour cette période. Dans les grandes lignes, le bourg primitif de Lutry se développe autour du couvent bénédictin, fondé au XIe siècle. Il reçoit une enceinte entre 1212 et 1220. Des faubourgs se 2 développent hors les murs au XIIIe siècle déjà. L’histoire du «Bourg extérieur», qui se situe à l’ouest du noyau primitif et qui en constitue l’extension la plus importante, n’est pas bien établie; l’on suppose l’existence d’un faubourg à l’emplacement du futur «Bourg extérieur» 3 4 5 (fig. 1). Quoi qu’il en soit, notons à la suite de M. Grandjean que Lutry possède dès le XIIIe siècle les traits d’une ville dynamique. 6 Des structures postérieures au Moyen Age, en particulier des cuves de tannerie, ont également été documentées. Rapport déposé à l’Archéologie cantonale: VALENTINE CHAUDET, Lutry, Quai GustaveDoret, Vestiges du bourg extérieur médiéval – système défensif, port (?) et halles (?) – et des aménagements postérieurs – constructions diverses et tannerie (Lausanne 2008). Lutry. Arts et Monuments. Du 11ème au début du 20ème siècle, I et II, éd. MARCEL GRANDJEAN (Lutry 1990 et 1991). F.-A. FOREL, Le Léman, monographie limnologique (Lausanne 1892) 469–473. FRANÇOIS CHRISTE/VALENTINE CHAUDET, Le port médiéval et les défenses de la Villeneuve de Chillon. Mittelalter-Moyen Age 1997/3, 53. Le parement sud d’une maçonnerie observée sur 2 m de long et située près de 6 m au nord de la première étape indiquée ici constitue peutêtre les vestiges d’une berge antérieure. Voir CHAUDET 2008 (cf. note 1) 6–7. Le mur 3 comporte deux voire trois alignements de gros blocs correspondant à des réaménagements successifs de la berge. Mittelalter 13, 2008 / 3 119 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval N a 2 b 1 0 40 m 1: Plan de Lutry avec la restitution des fortifications et la situation du rivage contemporain de l’enceinte du bourg primitif. 1: bourg primitif. 2: Bourg extérieur. a: rue de la Tour. b: place de la Couronne. En grisé: emprise de l’intervention de 1999–2000. Grundrissplan von Lutry mit dem rekonstruierten Verlauf der Stadtmauern und der Seeuferlinie zur Zeit der Bildung des Ortskernes. 1: Ursprünglicher Stadtkern. 2: «Bourg extérieur» (Äussere Stadt). a: Rue de la Tour. b: Place de la Couronne. Grau: Bereich der archäologischen Untersuchungen 1999–2000. le prolongement de la berge restituée par M. Grandjean ments de la Lutryve, dont le cours actuel se trouve à à l’angle sud-ouest du bourg primitif, aux environs de une cinquantaine de mètres à l’ouest. Le mur 3 présente 1220 (fig. 1). Le promontoire s’avançant dans le lac que également un retour vers le nord, dans lequel il faut forme le mur 4 présente une forme sinusoïde, probable- reconnaître le pendant ouest de l’embouchure solidement ment le résultat d’une adaptation de l’enrochement à la endiguée du ruisseau, dont la largeur atteint 11,60 m. morphologie du terrain. L’ouvrage est postérieurement Un alignement de pieux (25) situé dans le prolonge- agrandi à l’est par le mur 6 (fig. 4.3). Les murs 1 et 4 ment du mur 4 forme un brise-lames abritant la berge présentent chacun un retour vers le nord à l’emplacement (fig. 4.3). Compte tenu du régime violent qui caractérise du futur mur de ville. Ces maçonneries ne correspondent le lac Léman, cet ouvrage sert sans doute primitivement cependant pas à une première enceinte, du moins en ce à retenir un enrochement disposé en arrière et éviter que qui concerne le mur 4 qui ne comporte pas d’élévation, ce dernier soit dissocié par le ressac. Il n’en subsiste aucun le mur de ville 7 étant partiellement construit au-dessus. élément, les cailloux ayant été réutilisés ou emportés par Elles servent vraisemblablement à contenir les déborde- le courant. Les dates d’abattage des pieux, obtenues 120 Mittelalter 13, 2008 / 3 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval par analyse dendrochronologique, sont réparties entre ailleurs à Lutry sur les tronçons de muraille conservés,11 les années 1246 et 1261.7 Ce dispositif fonctionne avec en s’élargissant pour atteindre 1,55 m à la tête sud. La le mur 4 mais est probablement postérieur à ce dernier. largeur de la fondation augmente progressivement du Ces ouvrages qui marquent l’urbanisation du rivage ne nord au sud, où le mur est le plus exposé, passant de 1,40 sont pas sans évoquer les maçonneries, désignées comme à 2,20 m. La fondation, maçonnée à sec, est constituée «charmurs» dans le patois local, qui sont à l’origine du de gros blocs et boulets maintenant un blocage de petits 8 développement des Rues-Basses de Genève au XIII siècle. matériaux; l’élévation est formée de pierres plus petites Ils rappellent également certains des dispositifs obser- liées au mortier de chaux et disposées en assises régu- vés au nord du bourg médiéval de Villeneuve, où deux lières (fig. 6). La tête sud de la digue est particulièrement des terre-pleins gagnés sur l’eau sont formés de solides bien construite, avec des blocs soigneusement retaillés au enrochements maintenant un comblement de petits bou- parement et pouvant atteindre 1,90 m de long (fig. 7). La lets. semelle suit la pente de la grève, de 371,95 m contre le Ces murs de berges supposent l’aménagement et peut-être mur 4 à 371,11 m à son extrémité sud. La série de pieux la construction des terrains en amont, qu’ils protègent des 26 dont certains sont implantés à la tête du mur 7 fonc- tempêtes du lac et des crues de la Lutryve. Faut-il croire tionne avec ce dernier et est probablement établie avec le pour autant que l’enceinte qui signe la création du Bourg rempart. Tout comme la structure 25, elle s’accompagne extérieur se dresse déjà au moment de leur établissement? sans doute primitivement d’un enrochement disposé en Deux hypothèses peuvent être avancées. Soit ces amé- arrière. La construction du mur de ville remonterait donc nagements de berges fonctionnent avec un mur de ville aux années 1275–80, fourchette sur laquelle se répartis- situé en amont du mur 4, voire éventuellement du mur sent les dates d’abattage des pieux.12 1, ce qui signifie que la fondation du Bourg extérieur est Au sud de l’enceinte 7, un dispositif dans lequel il faut antérieure au milieu du XIII siècle. Soit le mur 7, aux- reconnaître le belluard mentionné par les sources a été quels ils sont antérieurs, constitue la première enceinte mis au jour (fig. 4.5).13 Ce renforcement des défenses côté du Bourg extérieur et l’on peut supposer, en conséquence, lac est une plate-forme d’environ 13x13 m, constituée que l’emprise du faubourg à l’ouest correspond grosso d’une maçonnerie sur trois côtés (7, 12 et 13), dont un modo déjà à celle du futur Bourg extérieur. Cette seconde enrochement de 3 m de large au sud, maintenant un rem- hypothèse nous paraît la plus convaincante des deux. En blai de petits boulets. Le front méridional de l’ouvrage tous les cas, l’investigation archéologique semble exclure a conservé son élévation: un mur de 1,40 m de large l’hypothèse évoquée par M. Grandjean d’une succession environ et de 8,25 m de long, dont la tête orientale est de deux étapes de fermeture du Bourg extérieur: la pre- faite de gros blocs soigneusement retaillés au parement mière n’englobant que la place de la Couronne et la seconde (fig. 8). Les restes de deux encadrements d’origine, sans enserrant les deux rangées de la rue de la Tour (fig. 1). 10 doute des meurtrières, ont été observés à l’ouest et au sud En effet, les tours circulaires que la muraille présente au du dispositif, qui ne comporte peut-être, à l’origine, une e 9 e nord ne sont, selon M. Grandjean, vraisemblablement pas antérieures à 1260, c’est-à-dire postérieures au brise- 7 lames 25 et aux murs 1 et 4. L’irrégularité de la muraille au nord suggère donc plutôt un faubourg bien développé au moment de la construction du mur de ville. Le système défensif (fig. 2) Le mur 7, l’enceinte, forme une digue qui s’avance à plus de 35 m dans le lac (fig. 4.4). Il mesure 1,40 m de large en élévation, valeur qui rejoint les observations faites 8 9 10 11 12 13 Rapport déposé à l’Archéologie cantonale: CH. ORCEL/J. TERCIER/ J.-P. HURNI, Rapport d’expertise dendrochronologique. Lutry, Quai Gustave-Doret. Réf. LRD01/5087 (Moudon 2001). CHARLES BONNET/PHILIPP BROILLET, Les ports de la place de Longemalle à Genève au Moyen Age. Bollettino storico-bibliografico subalpino, 1993, fig. 6 et 8. CHRISTE/CHAUDET 1997 (cf. note 4) fig. 5, n°7 et 10. Au sud de 7 et à l’est de 10, un comblement de petits boulets a été observé. GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 8. GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 66–67. ORCEL/TERCIER/HURNI 2001 (cf. note 7). GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 82. Mittelalter 13, 2008 / 3 121 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval élévation que de ces côtés et ne constitue pas à propre- brayes proche le lac», indiquant qu’il s’agit, alors, d’un ment parler un édifice. Dans un document du milieu du bâtiment.14 Cette fortification est postérieure à la série XVIIe siècle, le belluard est désigné comme la «tour des de pieux 26, datée par analyse dendrochronologique de Grand-Rue n°6 N 440 Riettes 150 19 Chemin des 18 21 d 15 3 2 1 5 c 4 b 22 a 20 16 9 6 17 (abcd) 7 23 24 150 400 25 (pieux) 10 11 12 8 13 26 (pieux) 14 040 et Quai Gustave-Dor 542 000 10 m 542 0 26 (pieux) 2: Plan général des vestiges. En grisé, les vestiges médiévaux: en gris clair, ceux mis au jour au premier décapage, en gris foncé, ceux dégagés au second décapage. Übersichtsplan der Befunde. In Grau die mittelalterlichen Mauerreste: hellgrau die erste Freilegungsetappe, dunkelgrau die zweite. Die Ziffern bezeichnen die einzelnen Strukturen, die im Text erwähnt werden. 122 Mittelalter 13, 2008 / 3 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval 1275–1280, et antérieure aux braies, attestées dès 1401 à environ. Il n’est pas possible de déterminer si la Lutryve l’ouest du bourg. En effet, cette enceinte extérieure dés- ou un bras dudit ruisseau permet de l’immerger18; peut- affecte la meurtrière occidentale du mur 13. Les sources être est-il seulement inondé par l’eau du lac remontant le mentionnent le belluard dès 1575 et jusqu’au milieu du long de la muraille durant la période des hautes eaux. 15 XVII s. L’ouvrage défensif n’existe en revanche plus au e 16 début du XVIIIe siècle, puisqu’il ne figure pas sur le plan Les ports successifs supposés (fig. 2) de 1705 (fig. 3). Plusieurs des structures mises au jour dessinent des bas- Les murs 9, 10 et 11 (fig. 6), perpendiculaires à l’enceinte, sins successifs servant, vraisemblablement, de port. Le servent peut-être, comme nous l’a suggéré Denis Weidmann, premier de ceux-ci, limité par les murs 1, 2, 4 et 5, mesure de contrebutement visant à renforcer la digue 7, fortement 14 x 18 m environ (fig. 4.2).19 Il est ouvert sur le lac au exposée au vent et à la vague au sud-ouest. Le remblai sud et est réduit postérieurement par la construction du de petits boulets observé le long du parement occidental mur 6 (fig. 4.3). Il est protégé au sud-est par le brise- du mur 7, dans sa partie sud, constitue probablement les lames 25. Ce dispositif, probablement implanté dans un vestiges d’un accès à pied sec au belluard présumé. second temps seulement, a fait l’objet d’une analyse den- Les murs de braie et de contre-escarpe (23 et 24) ont drochronologique qui permet de proposer une datation été respectivement dégagés sur environ 70 et 56 m de avant le milieu du XIIIe siècle pour ces aménagements long. L’observation ne permet pas d’affirmer avec toute portuaires.20 Ainsi, si l’on suit l’hypothèse selon laquelle la certitude souhaitée que le mur de braie s’accompagne le mur 7 correspond au mur de ville primitif, le faubourg dès l’origine d’un terre-plein en fausses-braies, dispositif qui s’étend à l’emplacement du futur Bourg extérieur attesté dans les sources dès 1585. abrite déjà un port. 17 Le fossé défini par ces maçonneries mesure 8,60 à 10 m de large. Le fond Un exemple comparable de brise-lames protégeant un au profil à peu près plat de l’ouvrage se trouve à 372 m aménagement portuaire a été documenté à Villeneuve; il est daté du deuxième tiers du XIIIe siècle.21 Des rideaux de 3: Plan de 1705. En grisé, emplacement des halles-entrepôts présumées. Grundrissplan von 1705, gerastert die Lage der vermuteten Stapelhallen. pieux similaires ont aussi été documentés à Brunnen (SZ); deux de ceux-ci, datés par les dendrochronologues de 1400 et 1425 environ, ont été interprétés comme la fermeture d’un port. 22 Le bassin de l’étape suivante est délimité par la digue que forme le mur de ville au sud et, soit la série de pieux 26, soit le mur 8 (fig. 4.4). La vaste surface d’eau ainsi formée mesure plus de 32 m de long sur plus de 31 m de large; elle est 14 15 16 17 18 19 20 21 22 GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 82. Cette mention amène M. Grandjean à situer le belluard à l’extrémité des braies, touchant le fossé (id. 5 et 82). GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 66 et note 11. GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 82. GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 69. Une source de 1460–1461 mentionne les deux ponts du Grand Pont, GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 58, note 22. Cette indication atteste qu’à cette époque, le débouché du cours principal de la Lutryve ne coïncide pas avec le fossé défensif, mais se situe à l’ouest de ce dispositif. Le retour oriental vers le nord du mur 1 forme peut-être la limite d’un bassin antérieur (fig. 4.1). ORCEL/TERCIER/HURNI 2001 (cf. note 7). CHRISTE/CHAUDET 1997 (cf. note 4) 50, fig. 5, n°5, et fig. 6. JAKOB OBRECHT Brunnen SZ. Untersuchung an den Pfahlreihen im Vierwaldstättersee, 1966. Mittelalter-Moyen Age 1997/3, 63–74. Mittelalter 13, 2008 / 3 123 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval 4: Reconstitution du développement de la zone investiguée / Rekonstruktion der baulichen Entwicklung in der untersuchten Zone. N N N 1 2 1 3 5 4 2 1 3 6 5 4 25 4.1: Avant 1246. Construction d’un mur de berge (1) et canalisation de l’embouchure de la Lutryve. Vor 1246. Bau einer Ufermauer (1) und Kanalisation der Bachmündung der Lutryve. 0 4.2: Avant 1246. Etablissement d’une nouvelle berge (3, 4) et aménagement d’un port. Vor 1246. Bau einer neuen Ufermauer (3, 4) und Einrichten eines Hafens (2, 5). 20 m N N N 6 19 18 1 1 3 3 9 7 10 17 (abcd) 24 4.4: 1275–1280. Construction du mur de ville qui forme un môle à son extrémité sud (7) et aménagement d’un brise-lames (26) protégeant le nouveau bassin portuaire. 1275–1280. Bau der äusseren Stadtmauer (7) entlang dem Bach in Art einer Mole bis in den See hinaus. Anlegen eines neuen grösseren Hafenbeckens und einer neuen Palisade (26) als Wellenbrecher. 124 Mittelalter 13, 2008 / 3 7 22 17 (abcd) 23 12 13 21 15 16 22 11 26 19 18 1 21 15 16 4 7 4.3: 1246–1261. Aménagement d’un briselames (25) protégeant le bassin portuaire. Errichten einer Holzpalisade (25) als Wellenbrecher zum Schutz des Hafenbeckens. Die Palisadenhölzer lassen sich dendrochronologisch auf die Zeit von 1246–1261 datieren. Das innere Hafenbecken wird durch eine Beckenmauer (6) verkleinert. 14 4.5: Entre 1280 et 1401. Aménagement d’un belluard (13) et construction de halles-entrepôts (15–19) en amont du port. Zwischen 1280 und 1401. Bau eines Wehrturmes (13) am seeseitigen Ende der Mole (7) und Einrichten von Stapelhallen (15–19) oberhalb des Hafens. Die Schutzmauer (7) wird von der Ostseite her mit Stichmauern (9–11) verstärkt. 12 13 14 4.6: Début du XVe siècle. Construction des murs de braie et de contre-escarpe, fermeture du port et désaffectation des halles présumées. Anfang des 15. Jh. Bau von Graben- und Grabengegenmauern (23, 24), Aufheben des Hafenbetriebes, Auffüllen des Hafenbeckens und Auflösen der vermuteten Stapelhallen. Die mittelalterliche Uferlinie wird südwärts in den See gedrängt (14). Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval vraisemblablement ouverte sur le lac à l’est. La série de les marchandises qui y transitent. Villeneuve présente une pieux 26, moins bien conservée que sa correspondante 25, situation similaire, tout comme, peut-être, Hermance.25 permet de dater ce bassin aux environs de 1275–80.23 Ce Le dernier bassin portuaire présumé n’existe plus sur le port présumé se trouve à l’intérieur de l’enceinte de ville et plan de 1705 (fig. 3).26 Il est peut-être abandonné au non à l’extérieur de celle-ci comme c’est le cas à Villeneuve, moment où, au début du XVe siècle, des halles sont où le port est aménagé au débouché du fossé.24 construites à l’extrémité orientale du Bourg extérieur.27 Enfin, le dispositif défensif que nous identifions au bel- En effet, l’on peut supposer l’existence d’un port à pro- luard cité par les sources fonctionne probablement aussi ximité de cet édifice, même s’il n’en est pas fait mention avec un bassin portuaire. En effet, malgré l’absence de dans les sources avant le XVIe siècle.28 toute indication stratigraphique, il est tentant d’interpréter le mur 13 et le fragment de maçonnerie 14, profondément implanté et qui présente une tête de mur à l’ouest, comme les montants d’un accès de 19 m de large qui ne serait autre que l’entrée d’un port. Ainsi, le belluard ne constituerait pas seulement un renforcement des défenses de la ville côté lac, mais aussi un poste de contrôle sur le port et 150 23 24 25 26 27 28 ORCEL/TERCIER/HURNI 2001 (cf. note 7). CHRISTE/CHAUDET 1997 (cf. note 4) 46, fig. 1. CHRISTE/CHAUDET 1997 (cf. note 4) 46, fig. 1. JACQUES BUJARD, Hermance 1247–1997, une ville neuve médiévale (Genève 1997) 15. La zone concernée est affectée en jardins dont le parcellaire est perpendiculaire aux murs 9, 10 et 11. La maçonnerie condamnant l’entrée du port présumé est de facture XIXe siècle et ne correspond pas à la fermeture primitive. GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 26–29. 420 1 2 4 6 0 4m 5: Pierre à pierre des murs 1, 2, 4, 6 et 7. Steingerechte Aufnahme der Mauer 1, 2, 4, 6 und 7 (Erste Uferschutz- und Hafenmauern) Mittelalter 13, 2008 / 3 125 060 040 400 542 150 542 N 7 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval 6: Vue vers le sud-ouest du mur de ville (7) et du mur de braie (23). Au premier plan, le mur 11. Blick gegen Südwesten auf die äussere Stadtmauer (vorne, 7) und die Grabenmauer (hinten, 23). Im Vordergrund die Mauer 11. Notons que la base des aménagements portuaires présu- Les halles présumées (fig. 2) més mis au jour se trouve dans la majorité des cas au- Dans le quart nord-est de la zone de fouille, au-dessus dessus du niveau des basses eaux: les bassins portuaires des murs 1, 4 et 6 désaffectés, un grand rectangle se des- sont donc probablement creusés dans leur partie médiane sine parmi les nombreux vestiges mis au jour (fig. 4.5). pour pouvoir accueillir des bateaux durant la période Les murs 15, 16, 17a et 17b qui le constituent présen- d’étiage. tent de robustes fondations d’environ 1 m de large aux angles sud-est et sud-ouest solidement construits. Au 7: Vue de la tête sud du mur 7. Largeur au sommet: 1,55 m. Blick auf den südlichen Mauerkopf der äusseren Stadtmauer 7. Breite an der Mauerkrone: 1,55 m. nord, les murs 18 et 19, dont seule la tranche arrachée d’une portion d’élévation a été observée, appartiennent sans doute à cette structure. Le côté nord de cette dernière n’a pas été intercepté; il peut être restitué à l’emplacement du décrochement présent dans le parcellaire actuel, à l’angle sud-ouest du bâtiment sis au n° 6 de la GrandRue. L’ensemble mesure environ 11x24 m. Il est subdivisé dans la longueur par le mur 17d et, dans un second temps, par le mur 20; il comporte à l’angle sud-est un espace muni d’une circulation d’eau. Il présente au sud un accès de 3,30 m de large entre la tête orientale du mur 16, soigneusement appareillée à l’aide de gros blocs, et l’angle partiellement détruit des murs 17a et 17d. Ce vaste rectangle se lit toujours dans le parcellaire figuré sur le plan de 1705 (fig. 3), la surface concernée étant occupée par un bâtiment dans sa portion sud et 126 Mittelalter 13, 2008 / 3 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval E O élévation du mur 13 meurtrière (?) 374.00 fondation du mur 13 0 2m 8: Vue intérieure du mur sud du belluard (13) présumé. Innenansicht der Südmauer des vermuteten Wehrturmes (13). In der Mauer ist eine zugemauerte Schartenöffnung erkennbar. par une place bordée sur deux côtés par une galerie dans et l’établissement du Bourg extérieur. Avant le milieu du sa portion nord. XIIIe siècle, semble-t-il, le faubourg qui s’étend à l’ouest Les dimensions importantes de ce dispositif, le large accès du noyau primitif est déjà bien développé, puisqu’il occu- dont il est muni côté lac, l’épaisseur des fondations qu’il pe l’emprise du futur Bourg extérieur et comporte un présente ainsi que la proximité de celui-ci avec le port port. Le Bourg extérieur de Lutry n’est donc pas à pro- présumé suggèrent de l’interpréter comme les vestiges de prement parler un «bourg neuf», même s’il est désigné halles-entrepôts. A l’est de ce dispositif, les murs 21 et comme tel dès le XVIe siècle. 22 constituent sans doute un aménagement contempo- La découverte d’une série de pieux contemporains du mur rain. S’agit-il de murs de terrasse avec un accès au lac à de ville permet de situer la construction de celui-ci vers l’ouest? 1280. L’enceinte se caractérise par une longue digue qui Les halles-entrepôts présumées ne sont pas antérieures s’avance dans l’eau et protège des vagues et du vent une à l’établissement de la digue 7 qui offre une protection vaste surface, sans doute utilisée comme port. En amont suffisante à leur réalisation; elles ne sont donc pas anté- de ce bassin, plusieurs maçonneries dessinent un grand rieures au dernier quart du XIII siècle. Elles sont proba- rectangle, dans lequel nous proposons de voir des halles- blement désaffectées au moment de la construction, au entrepôts. La plate-forme mise au jour à l’extrémité sud début du XV siècle, de halles à l’extrémité orientale du de la muraille et que nous identifions au belluard cité Bourg extérieur. dans les sources vient compléter cet ensemble portuaire e e 29 présumé en offrant un poste de contrôle des marchandises Conclusion qui y transitent. Ces ouvrages précèdent, comme nous le L’investigation archéologique offre de nouvelles perspectives sur le développement du rivage médiéval de Lutry 29 GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 26–29. Mittelalter 13, 2008 / 3 127 Valentine Chaudet – Le Bourg extérieur de Lutry et son port médiéval pensons, les halles et le port mentionnés dans les sources, situés à l’extrémité opposée du Bourg extérieur; ils attestent ainsi l’importance communale du Bourg extérieur dès la «création» de celui-ci. Zusammenfassung Die archäologischen Untersuchungen, die 1999 und 2000 im Südwesten der mittelalterlichen Stadt von Lutry durchgeführt wurden, bringen neue Erkenntnisse zur Entwicklung der mittelalterlichen Uferlinie und zur Stadterweiterung. Vor der Mitte des 13. Jh. scheint die Entwicklung der Vorstadt, die sich westlich des Stadtkernes befindet, weit fortgeschritten zu sein. Der Bereich der künftigen «bourg éxterieur» enthält bereits einen Hafen. Die «äussere Stadt» von Lutry ist deshalb keine Neugründung, obwohl sie seit dem 16. Jh. als «bourg neuf» bezeichnet wird. Das Freilegen einer Reihe von Pfählen eines Wellenbrechers im See, die sich dendrochronologisch auf die Zeit um 1280 datieren lassen, erlaubt so den Bau der Stadtmauer in diesem Bereich auf die Zeit des ausgehenden 13. Jh. anzusetzen. Die Stadtmauer ist in Art einer Mole in den See hinausgebaut. Sie schützt eine weite Fläche vor Wind und Wellen, die ohne Zweifel als Hafen benützt wurde. Oberhalb des Hafens befinden sich mehrere Mauerzüge, die sich zu einem grossen Rechteck ergänzen lassen, das als Stapelhallen interpretiert wird. Am Südende der Mole wurde eine Plattform freigelegt, die als Fundament eines Wehrturmes diente. Dieser in Schriftquellen erwähnte Turm ergänzt die vermutete Hafeneinrichtung und wurde wohl als Kontrollpunkt für den hier vorbeiziehenden Warenverkehr benutzt. Alle diese Bauten scheinen die Vorläufer jener Stapelhallen und jenes Hafens zu sein, die später im Osten der «äusseren Stadt» liegen und in den Schriftquellen erwähnt werden. Riassunto Le indagini archeologiche effettuatte nel 1999 e nel 2000 nell’angolo sudovest del borgo medievale di Lutry hanno portato all’acquisizione di nuove conoscenze per quanto riguarda lo sviluppo della riva medievale e la costruzione del borgo esterno. Prima della metà del XIII sec., a quanto sembra, il sobborgo che si estende a ovest del nucleo primitivo era già ben sviluppato. Il sedime del futuro borgo esterno era inoltre dotato di un porto. Il borgo esterno di Lutry non può essere considerato propriamente un «borgo nuovo», sebbene venga menzionato come tale dal XVI sec. La scoperta di una serie di pali di un frangiflutti, contemporanei alla cinta muraria della città, permette di datare la costruzione di quest’ultima nel periodo intorno al 1280. La cinta muraria è caratterizzata da un lungo argine (molo) che si estende nell’acqua e protegge dalle onde e dal vento una vasta superficie, che sicuramente fungeva da porto. A monte del porto 128 Mittelalter 13, 2008 / 3 si conservano diversi tratti di mura che formano un grande rettangolo, dentro il quale sorgevano dei fabbricati attribuibili ad un scalo o mercato coperto. La piattaforma riportata alla luce all’estremità meridionale della muraglia, viene interpretata come baluardo, citato nelle fonti scritte. Questo baluardo completava il complesso portuario presunto e fungeva da posto di controllo per le merci in transito. Queste costruzioni, come viene supposto, sono più antiche dei fabbricati (scalo) e del porto menzionato nelle fonti, situati all’estremità opposta del borgo esterno; questi mettono chiaramente in evidenza l’importanza comunale del borgo esterno già a partire dalla «creazione» del medesimo. (Christian Saladin, Basel) Resumaziun Las perscrutaziuns archeologicas dals onns 1999 e 2000 al sidvest da la citad medievala da Lutry dattan novas invistas en il svilup da la lingia da riva e da l’engrondiment da la citad. Il foburg, che sa chatta al vest dal center da la citad, para d’esser bain sviluppà avant la mesadad dal 13avel tschientaner. Il spazi dal futur engrondiment da la citad cumpiglia gia in port. La «citad externa» da Lutry n’è perquai betg propi ina nova fundaziun, malgrà ch’ella vegn numnada «bourg neuf» dapi il 16avel tschientaner. La scuverta da varsaquants pals d’in mir da rempar permettan da datar la construcziun dal mir da la citad per la fin dal 13avel tschientaner. Il mir da la citad furma in cuntschet che tanscha ora en il lai. El protegia ina gronda surfatscha dal vent e da las undas ch’è senza dubi vegnida utilisada sco port. Da vart sura dal port stattan plirs mirs che pon vegnir cumplettads ad in grond rectangul. Quel po avair servì sco magasin. A la vart meridiunala dal cuntschet han ins chattà ina plattafurma che furmava il fundament d’ina tur da chantun menziunada en las funtaunas. Questa tur da chantun pudess esser stada in post per controllar il traffic da rauba. Tut quests stabiliments paran d'avair existì avant quellas hallas e quel port menziunads en las funtaunas scrittas e situads ordaifer l'engrondiment da la citad. (Lia rumantscha Cuira/Chur) Crédit d’illustration: 1: FRANÇOIS CHRISTE, Le canton de Vaud. In: Stadt- und Landmauer II. Stadtmauern in der Schweiz, Katalog, Darstellungen (Zurich 1996) 306; GRANDJEAN 1990 (cf. note 2) 5; Valentine Chaudet 2, 4: Dessin Valentine Chaudet 3: Archives cantonales vaudoises, GB 147/b, fol. 1, détail 5, 8: Dessin D. Poget 6: Photo R. Gindroz, La Croix-sur-Lutry 7: Photo BAMU Kurzberichte Kurzberichte Alt-Weesen, Weesen SG Infolge eines Bodeneingriffs im Gebiet Rosengärten-Wismet und Speerplatz für die geplante Meteorwasserleitung der Gemeinde Weesen sind im Mai archäologische Ausgrabungen durchgeführt worden. Eine Georadarprospektion im Vorfeld hatte gute Resultate gezeigt, nämlich eine dichte Bebauung entlang der ehemaligen Stadtmauer des 1388 zerstörten Städtchens Alt-Weesen. Die Grabungsstätte im Zelt auf dem Speerplatz zeigt gut erhaltene Grundmauern und Böden von drei angeschnittenen Gebäuden. Diese Häuser standen dicht an der Stadtmauer unterhalb der heutigen Höfenstrasse, zwischen Wismet und Rosengärten. Die stabilen Wände lassen laut Grabungsleiter Valetin Homberger auf stattliche Gebäude schliessen. Nach der Brandkatatrophe von 1388 habe man offenbar auf der Brandruine alles eingerissen und anscheinend alles unternommen, um einen Wiederaufbau des Städtchens zu verhindern. Die Fundamente der Gebäude liegen nur knapp einen halben Meter unter dem aufgerissenen Asphalt. In den Gebäuden sind verschiedene Befunde beobachtet worden: an einer Stelle ein Steinhaufen vermutlich einer Sickergrube, an anderer Stelle die Reste eines Mörtelbodens. Ein stark eingebrannter geröteter Lehmboden deutet auf eine vielgebrauchte Feuerstelle hin. Die Ausgrabungen geben auch Einblick in die Bauweise vor 600 Jahren. «Es lässt sich anhand dieser Ausgrabung nicht nur etwas über die Brandkatastrophe von 1388, sondern auch einiges über die Bauabfolge der Gebäude sagen», erklärte hierzu der Grabungsleiter. Im benachbarten Gebäude ist ein Rest eines Kachelofens aus Tonkacheln erhalten geblieben. Nach dem Brand sind die Kacheln vermutlich heruntergefallen, denn meist standen Kachelöfen nicht im Erdgeschoss, sondern im ersten oder zweiten Geschoss eines Hauses. Die Archäologen gehen davon aus, dass die Einwohner dieses habsburgischen Städtchens aus dem 13. Jh., das westlich des heutigen lag, es noch vor dem Brand nur mit dem Nötigsten verlassen konnten; die Reste der Brandruinen mit den zahlreichen Fundgegenständen, die nun unter dem Speerplatz entdeckt werden, bezeichnen die Archäologen deshalb auch als «Pompej am Walensee». (Cécile Blarer Bärtsch, Linth-Zeitung, 20.5.2008) Mannenberg, Zweisimmen BE Die Burgruinen auf dem Mannenberg in Zweisimmen werden archäologisch untersucht und in mehreren Etappen saniert. Möglich wurde das Projekt zur Rettung der Wahrzeichen am nördlichen Eingang ins Obersimmental dank der Stiftung «Burg Mannenberg» und dem Archäologischen Dienst des Kantons Bern. Auf dem Mannenberg, einem markanten Hügel am Eingang ins Obersimmental, erheben sich zwei Burgruinen. Sie waren bis ins 14. Jh. das herrschaftliche Zentrum des Obersimmentals und gehen möglicherweise auf burgundisches Königsgut zurück. 1350 werden die Burgen von den Bernern zerstört; seither blieben sie Ruinen. Der schlechte Erhaltungszustand vor allem des Unteren Mannenberg war schon lange bekannt: Der Bewuchs mit Efeu, Büschen und Bäumen beschädigte das Mauerwerk. Der Mörtel in den Mauerfugen ist ausgewittert und die Mauerkronen sind lose. Um die Burg zu sanieren, wurde 2007 unter Mithilfe des Archäologischen Dienstes die Stiftung «Burg Mannenberg» gegründet. Die Stiftung will die Burgen bis 2010 nachhaltig sichern, in einen burgengeschichtlichen Rundgang und damit ins Tourismuskonzept integrieren. Das Projekt kostet rund 770 000 Franken. Dank der Unterstützung von Bund und Kantonen benötigt die Stiftung nur noch rund 194000 Franken an Spenden, um es zu realisieren. Im Juni dieses Jahres ist die Sanierung der Unteren Mannenberg angelaufen, die in zwei bis drei Etappen erfolgen wird. Die Etappe dieses Jahres gilt der Sanierung des Rundturmes und der ostseitigen Ringmauer. Zuerst wurden die Mauern vom Bewuchs befreit, gereinigt, bauarchäologisch untersucht und dokumentiert. Anschliessend werden die losen Teile der Mauerkrone und der Mauerschalen abgebrochen, neu aufgemauert und mit einer dauerhaften neuen Abdeckung aus Kalkmörtel versehen. Schliesslich werden die Mauerwerksfugen neu mit Kalkmörtel geschlossen. Der Mannenberg erweitert die immer länger werdende Reihe von Burgruinen, die der Archäologische Dienst in den letzten zwanzig Jahren im Berner Oberland fachgerecht saniert hat. Jüngstes Beispiel sind der Restiturm im Meiringen, die Rothenfluh in Wilderswil und die Burg Ringgenberg. (Dokumenation der Medienkonferenz vom 25.8.2008) Moutier BE In der Altstadt von Moutier sind vermutlich Reste des Klosters Moutier-Grandval gefunden worden. Der Archäologische Dienst des Kantons Bern fand die Reste bei der Erneuerung von Leitungen. Noch könnten die Funde nicht mit absoluter Genauigkeit datiert werden, hiess es bei der Medienorientierung vom 3.9.2008 Die Mehrheit davon dürfte aber aus der Zeit vor dem 13. Jh. stammen. Die Berner Kantonsarchäologin Cynthia Dunning sagte, die Funde seien von «ausserordentlichem Wert», falls sie zu der Gebäudegruppe des Klosters gehörten. Die Archäologen rechnen damit, dass demnächst Überreste aus dem 7. Jh. zum Vorschein kommen. Das Kloster MoutierGrandval wurde im Jahr 640 gegründet und gehört zu den ältesten Klöstern der Schweiz. Bis heute war sein Standort nie genau bestimmt worden. (Schweizer Depeschenagentur in BaZ vom 4.9.2008) Mittelalter 13, 2008 / 3 129 Publikationen Publikationen Bruno Meier Ein Königshaus aus der Schweiz Die Habsburger und die Eidgenossenschaft 1200–1500 hier + jetzt, Verlag für Kultur und Geschichte, Baden 2008 – 272 Seiten, ca. 40 Abb. gebunden. CHF 38.– ISBN 978-3-03919-069-0 Vor 900 Jahren ist die Habsburg, die namensgebende Burg, erstmals erwähnt, vor 700 Jahren ist König Albrecht bei Windisch von seinem Neffen ermordet worden: Anlass für einen neuen Blick auf das Verhältnis zwischen Habsburgern und Eidgenossen. Das Buch erzählt eine Schweizergeschichte des Mittelalters von den Rändern – vom Aargau, Thurgau oder Elsass – aus gesehen. Sie ist die spannende Geschichte vom Aufstieg der Habsburger und ihrem Verhältnis zum eigenen Stammland. Die Habsburger tragen in der Schweizergeschichte zwar den Stempel der Verlierer. Gleichzeitig mit dem Rückzug aus ihrem Stammland, dem Aargau, haben sie sich aber zur bestimmenden Macht in Europa aufgeschwungen. Wenn die Entstehung der Eidgenossenschaft vom Rand aus erzählt wird, ergeben sich ganz neue Blickwinkel. Der mythisch überhöhte Kern in der Innerschweiz wird dabei zum Teil eines übergeordneten Kräftespiels, in dem Kaiser und Könige, Savoyer und Tiroler, Berner und Zürcher, Innerschweizer und Aargauer eine Rolle spielen. Im Rahmen der Zürcher Vortragsreihe des Schweizerischen Burgenvereins wird der Autor am 30.10.2008 ausführlicher darüber berichten (vgl. auch Vereinsmitteilungen). Beiträge zur Mittelalterarchäologie in Österreich 22 / 2006 Hrsg. von der Österreichischen Gesellschaft für Mittelalterarchäologie in Wien, 2006 – 153 Seiten mit zahlreichen Farbund S/W-Abbildungen, 21 x 29,5 cm, broschiert. ISSN 1011-0062 130 Mittelalter 13, 2008 / 3 Günther Buchinger/Paul Mitchell/Doris Schön, Spätmittelalterliche Winzerhäuser im Wiener Umland. Zwei baugeschichtliche Fallbeispiele aus Grinzing und Klosterneuburg. Sabine FelgenhauerSchmiedt, Archäologische Forschungen in der Burg Raabs an der Thaya, Niederösterreich. Ingeborg Gaisbauer, Neue Überlegungen zu einem nicht ganz neuen Problem: Der «Berghof» in Wien. Paul Gleirscher, Frühmittelalterlicher Kirchenbau zwischen Salzburg und Aquileia. Ein Diskussionsbeitrag. Herbert Knittler, Die mittelalterlichen und frühneuzeitlichen «Überländkeller» der Stadt Weitra, Niederösterreich. Karin Kühetreiber, Die hochmittelalterliche Keramik im südöstlichen Niederösterreich. Ihre Entwicklung, ihre Formen und die Beziehungen zu den benachbarten Keramikregionen. Bauforschung auf Schloss Tirol Studi die storia edilizia a Castel Tirolo Heft 4 / Quaderno 4, 2006 Eine Publikation des Landesmuseums Schloss Tirol 2006 / Una pubblicazione del Museo Provinciale di Castel Tirolo 2006 – 50 Seiten, 21 x 29,5 cm, geheftet. ISBN 88-901142-8-2 Martin Bitschnau, Bauforschung und Dendrochronologie auf Schloss Tirol / La dendrocronologia nelle ricerca sulle origini di Castel Tirolo. Kurt Nicolussi, Schloss Tirol – Hölzer als Zeugen von 900 Jahren Bauentwicklung / Castel Tirolo – 900 anni di storia attraverso i reperti lignei. Martina Stercken Städte der Herrschaft Kleinstadtgenese im habsburgischen Herrschaftsraum des 13. und 14. Jahrhunderts. Städteforschung, Reihe A: Darstellungen 68. Böhlau-Verlag, Köln 2006 – 259 Seiten, 12 S/W-Abb., gebunden. EUR 29.90 (D) ISBN 978-3-412-13005-3 Am Beispiel des habsburgischen Herrschaftsraumes im Gebiet der heutigen Schweiz untersucht die Autorin das Verhältnis zwischen Kleinstädten und ihrer Herrschaft. Dabei betrachtet sie den Stadterwerb durch die Habsburger, die Eingliederung der Städte in Herrschaftsraum und -ordnung, die Privilegierung und die Auswirkung von Herrschaft vor Ort nicht allein aus Sicht der Herrschaftsträger, sondern auch aus derjnigen der Bürgerschaft. Königreich-Alm Dachsteingebirge 3500 Jahre Almwirtschaft zwischen Gröbming und Hallstatt. Forschungsberichte der ANISA 1. Hrsg. von Bernhard Herbert, Gerhard Kienast und Franz Mandl. Gröbming-Haus i.E. 2007 – 150 Seiten, 200 Abb. in Farbe, Vierfarbendruck, Format 21 x 29,7 cm. EUR 29.– zuzügl. Versandspesen. ISBN 978-3-901071-19-9 Dank der jahrzehntelangen Forschungen der ANISA, Verein für alpine Forschung, kann das Dachsteingebirge in Hinblick auf frühe Besiedlung und Begehung als eines der am besten erforschten Gebirge der Alpen bezeichnet werden. Der vorliegende Sammelband befasst sich mit der Geschichte des «Königsreichs», einer Alm auf der Dachsteinhochfläche. Die Beiträge in diesem Band sind das Ergebnis interdisziplinärer Forschung. Damit ist es der ANISA abermals gelungen, diesen modernen Forschungsansatz zu verwirklichen. Der Band beinhaltet die Ergebnisse einer bronzezeitlichen «Almhütte», die Dokumentation weiterer bronzezeitlicher Hüttenreste, die Vermessungs- und Dokumentationsarbeiten der mittelalterlichen und neuzeitlichen Wüstung «Königreichalm», die Dokumentation der aufgesammelten Keramik und die Ergebnisse der Pollenanalyse. Ein Beitrag stellt Überlegungen zur Schweinehaltung auf Almen an. Ausserdem wird versucht, die frühe Begehung des Plateaus im Sinne einer experimentellen Archäologie zu «erfahren». Publikationen Weitere Informationen über die ANISA und aktuelle Forschungsberichte können im Internet unter www.anisa.at abgerufen werden. profondément marqué le paysage des Baronnies. Pour un complément d’informations: http://alpara.free.fr Marie-Pierre Estienne Châteaux médiévaux dans les Baronnies Kay Peter Jankrift Artus ohne Tafelrunde Documents d’Archéologie en RhôneAlpes et en Auvergne (DARA) 31. Publiés par l’Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en RhôneAlpes et en Auvergne (ALPARA), Lyon 2007. Les Baronnies s’étendent aujourd’hui sur les départements de la Drôme, des Hautes-Alpes et du Vaucluse. Cette vaste région n’est pas que le pays du tilleul, de la lavande et de l’olivier. Historiquement, il s’agit d’un vaste térritoire compris entre la moyenne vallée du Rhône et la moyenne vallée de la Durance et enclavé entre les grandes entités politiques comme le Dauphiné, la maison des Baux et le comté de Provence. Son relief accidenté est ponctué des châteaux de pierre construits par les membres de trois des grandes familles du Midi médiéval, les Mévouillon, les Montauban et les Mison. L’histoire de ces châteaux recouvre celle de leur pouvoir grandissant, de leurs alliances puis de leur déclin. Cette région jusqu’ici mal connue fait depuis quelques années l’objet de recherches historiques et archéologiques menées par Marie-Pierre Estienne. Cet ouvrage est le second volet d’un travail universitaire soutenu en 1999, dont une première partie «châteaux, villages, terroirs en Baronnies, Xe–XVe siècles» a déjà été publiée aux Presses universitaires d’Aix-Marseille en 2004. Le DARA 31 qui reprend la seconde partie de cette étude porte, après une minutieuse étude historique, sur l’analyse typologique des constructions qui illustrent le phénomène de l’enchatellement. On saluera ce travail pionnier pour la divérsité et la richesse des données historiques inédites et l’apport considérable à la connaissance des lignées baronniardes. Enfin, il met en lumière le rôle éminent des constructions réalisées par les seigneurs, tours et châteaux, qui ont Herrscher des Mittelalters – Legenden und Wahrheit Konrad Theiss Verlag, Stuttgart 2008 – 176 Seiten mit 8 Farbtafeln, gebunden. EUR 19.90, CHF 34.90 ISBN 978-3-8062-2028-5 Das Mittelalter ist voll von schillernden Herrscherpersönlichkeiten: König Artus und seine legendären Ritter der Tafelrunde, Siegfried der Drachentöter oder Richard Löwenherz und der edelmütige Robin Hood. Sie alle beflügeln unsere Fantasie und gelten als mutig und gerecht. Doch was ist dran an den Geschichten, die zu Opern, historischen Romanen und romantischen Hollywoodfilmen inspirieren? Beriet sich König Artus tatsächlich basisdemokratisch mit seinen Rittern an einer Tafelrunde? Wer waren die Nibelungen, und was hat es mit ihrem sagenhaften Schatz im Rhein auf sich? Gilt Karl der Grosse, der «Vater Europas», zu Recht als Sachsenschlächter, oder stimmt gar die These, dass es ihn nie gegeben hat? Schlummert Friedrich Barbarossa wirklich nach wie vor im Kyffhäuser, und was verbirgt sich hinter den unheimlichen Experimenten Friedrichs II., den manche als den mittelalterlichen Dr. Frankenstein bezeichnen? Kay Peter Jankrift nimmt die mittelalterlichen Herrscher unter die Lupe. Er forscht dabei nicht nur nach dem historischen Kern der Legende, die unsere Vorstellung von den berühmten Herrschergestalten prägen. Er erklärt auch, warum sich die Bilder der Kaiser und Könige im Laufe der Zeit immer weiter verändert haben. Dabei enthüllt er zahlreiche vermeintliche «Wahrheiten» als historische Lügen, die bewusst erfunden wurden, um die politische Meinung zu manipulieren. Ein faszinierendes Buch, das man erst nach dem Lesen der letzten Seite wieder aus der Hand legt. Adel in Bayern: Ritter, Grafen, Industriebarone Begleitbuch zur Bayerischen Landesausstellung 2008 im Lokschuppen Rosenheim und auf Schloss Hohenaschau am Chiemgau (26.4.–5.10.2008). Hrsg. vom Haus der Bayerischen Geschichte, Konrad Theiss Verlag, Stuttgart 2008 – 344 Seiten mit 400 farbigen Abb., gebunden. EUR 24.90, CHF 49.90 ISBN 978-3-8062-2187-9 Edle Ritter und schöne Burgfräulein, mächtige Burganlagen und prachtvolle Schlösser, Bilder von Schönheit und Reichturm – kaum eine Gruppe unserer Gesellschaft regt die Fantasie der Menschen so sehr an wie der Adel. Das Begleitbuch zur Bayerischen Landesausstellung 2008 führt mitten hinein in die Welt des Adels, der einst das politische, gesellschaftliche und kulturelle Leben weitgehend bestimmte. Er besass Privilegien und Sonderrechte, ihm gehörte der grösste Teil an Grund und Boden, er wirkte an einflussreichen Stellen in der Politik, hatte wichtige militärische Positionen inne und besetzte höchste kirchliche Ämter. Diese Sonderstellung behielt der Adel über Jahrhunderte. Erst die Verfassung des Freistaats Bayern vom 14. August 1919 bestimmte: «Der bayerische Adel ist aufgehoben.» Seither ist der Adeltstitel nur mehr Teil des Namens. Dabei war «der Adel» zu keiner Zeit eine homogene und in sich geschlossene gesellschaftliche Gruppe. Er war äussert vielschichtig und unterschiedlich hinsichtlich Herkunft, Vermögen, politischer Partizipationsmöglichkeiten und Lebensstil. Einigend wirkte jedoch ein verbindendes Adelsethos, da auch Ländergrenzen und Sprachbarrieren überwand. Das Begleitbuch bietet ein eindruckvolles Bild dieses adligen Lebens von seinen Anfängen im frühen Mittelalter bis in die Gegenwart: der Aufstieg des Adels und die Ausbildung einer Adelslandschaft in Bayern, Wehrhaftigkeit, Religion, Adelskultur, das Verhältnis zwischen Adel und Landesherr, das Spannungsfeld zwischen altem und neuem Adel, schliesslich der Macht- und Bedeutungsverlust und seine Lebenswirklichkeit in heutiger Zeit. In zahlreichen Abbildungen zeigt der Band prächtige Rüstungen und Waffen aus der Mittelalter 13, 2008 / 3 131 Publikationen ehemaligen Rüstkammer von Schloss Hohenaschau, mittelalterliche Handschriften und sakrale Kostbarkeiten, bedeutende Tafelbilder und Gemälde, kunstvolle Goldund Silberschmiedearbeiten, Urkunden, Modelle und kuriose Besonderheiten aus in- und ausländischen Museen sowie von zahlreichen privaten Leihgebern. Peter Kunz Technische Entwicklung der Feuerwaffen 1200 bis 1900 Eine Zusammenfassung der wichtigsten historischen und technischen Daten in Text, Zeichnungen und Bildern. Editions à la Carte, Zürich 2008 – 440 Seiten, mehr als 1300 farbige Abb., Format 19 x 28 cm, gebunden. CHF 148.– ISBN 978-3-905708-18-9 Diese Publikation ist ein Nachschlagewerk für alle, die sich für die Entwicklung der historischen Feuerwaffen, deren Aufbau, Funktionsweise und künstlerische Gestaltung interessieren. Auf über 400 Seiten wird auf anschauliche, verständliche und systematische Weise die Entwicklung der Feuerwaffen dargestellt. Beschrieben werden Zünd- und Treibmittel, Geschosse, Metalle, Läufe, Zielvorrichtungen, Zündund Schussauslösevorrichtungen, Gewehrschäfte, Pistolengriffe, Verzierungsarten, Pulverfässer sowie die Handhabung und der Einsatz der Feuerwaffen. Mehr als 1300 farbige Abbildungen, Stiche und detailreiche Zeichnungen ergänzen das Geschriebene oder machen es erst verständlich. Ein umfangreicher Quellennachweis ermöglicht dem Interessierten ein vertieftes Studium in anderen Fachbüchern. Medium Aevum Quotidianum 57, 2008 Hrsg. von Gerhard Jaritz, Gesellschaft zur Erforschung der materiellen Kultur des Mittelalters, Krems 2008. Der Band beginnt mit einem Beitrag zur Alltagsreligiosität von Aron Ya. Gurevich «Spirit and Matter: The Ambivalence of Medieval Everyday Religiosity» (5–11). Der Beitrag eines der bedeutendsten Mediävisten des 20. Jh. wurde 1988 132 Mittelalter 13, 2008 / 3 in russischer Sprache verfasst und liegt jetzt in englicher Übersetzung (von Elene Lmeneva) vor. Der Aufsatz beschäftigt sich mit der Analyse von Exempla, einer Quellengruppe, welcher sich Gurevich des Öfteren gewidmet hat. Ein zweiter Beitrag, verfasst von Yuriy Zazulyak (Lemberg) «Ego huic inscriptione non credo, ...ipse scribere potuit, quod voluit: Law, Literacy and Daily Life in Late Medieval Galicia» (12–27) setzt sich mit dem Alltag der Gerichtspraxis im spätmittelalterlichen Galizien und der dabei auftretenden Rolle von Schriftlichkeit auseinander. Gerhard Blaschitz «Baarlam und Josaphat als Vorlage für Wandmalereien in der Gozzoburg von Krems» (28–48 und 8 Farbtafeln) analysiert einen im Jahre 2006 entdeckten Wandmalerei-Zyklus in einem Wohn- und Repräsentationsraum der sogenannten «Gozzoburg» in der Stadt Krems an der Donau (Niederösterreich), einem Baukörper aus der zweiten Hälfte des 13. Jh. als dessen Bauherr der damalige Kremser Stadtrichter Gozzo gilt. Burg und Stadt Hrsg. von der Wartburg-Gesellschaft zur Erforschung von Burgen und Schlössern in Verbindung mit dem Germanischen Nationalmuseum. Forschungen zu Burgen und Schlössern Band 11. Deutscher Kunstverlag, München/Berlin 2008 – 263 Seiten, zahlreiche Abb. in S/W, Format 20 x 26,5 cm, gebunden. ISBN 978-3-422-06845-2 Inhalt: 1. Burg und Stadt Matthias Untermann, Stadt contra Burg. Abgebrochene Stadtburgen im Blick der Archäologie. Armand Baeriswyl, Zum Verhältnis von Stadt und Burg im Südwesten des Alten Reiches. Überlegungen und Thesen an Beispielen aus der Schweiz. Thomas Küntzel, Die Stadt unter der Burg und die Burg in der Stadt. Strukturelle Beobachtungen an wüstgefallenenBurgflecken.JensFriedhoff, Burg – Talsiedlung – Stadt. Stadtrechtsorte und Burgstädte im nassau-ottonischen Territorium nördlich der Lahn. Rainer Zuch, Burg und Stadt Friedberg: Von der Reichsstadt zur Kreisstadt, von der Reichsburg zum Stadtteil. Stationen eines schwierigen Verhältnisses. Christine Müller, Die Stadt als Burg. Ludowingische Kleinstädte als frühes Beispiel «spezialisierter» Städtegründungen. Heiko Lass, Städtische Burgen des späten Mittelalters in Deutschland. Tomás Durdík, Die Burgen König Wenzels IV. in den Prager Städten. Tomasz Torbus, Das Krakauer «Rondell» als Musterbeispiel der spätmittelalterlichen Barbakane und seine polnischen Nachfolgebauten. Gotthard Kiessling, Die repräsentative Öffnung der Burg Tittmoning zur Stadt im frühen 17. Jahrhundert. Thomas Steinmetz, Burg und Stadt Heidelberg im Spiegel früher urkundlicher Quellen. 2. Burgenforschung in Hessen Rudolf Knappe, Burgenforschung in Hessen im 19. und 20. Jahrhundert. Karl Kollmann, Die Wasserburg in WanfriedAue, Werra-Meissner-Kreis. Sanierung mit archäologischer Begleitung. Max Langenbrinck, Bauforschung auf Burg Felsberg. Rainer Nickel, Der sogenannte Palas der Burg Grebenstein (Landkreis Kassel). Archivalien und Baubestand. Olaf Wagener, Belagerungen und Belagerungsanlagen in Hessen. 3.Aktuelle Beiträge zur Burgenforschung Dieter Barz, Das «Schlössel» bei Klingenmünster – Erkenntnisse zum Alltag auf einer salierzeitlichen Burg. Hans-Hermann Reck, Von der Burg zum Schloss. Zur Barockisierung des sogenannten Altbaus von Schloss Malberg in der Eifel. Christian Ottersbach, Ein Residenzschloss für die Reichsstadt – Esslingens barockes Rathaus. Motte – Turmhügelburg – Hausberg Zum europäischen Forschungsstand eines mittelalterlichen Burgentypus. Beiträge zur Mittelalterarchäologie in Österreich 23 (2007). Hrsg. von Sabine FelgenhauerSchmiedt, Peter Csendes, Alexandrine Eigner, Österreichischen Gesellschaft für Mittelalterarchäologie Wien, Wien 2007 – 352 Seiten, zahlreiche Abb. in S/W und farbig, Format 21 x 30 cm, broschiert. ISSN 1011-0062 Publikationen / Veranstaltungen Erklärtes Ziel der Veranstalter einer Tagung im Oktober 2006 (Schloss Hollenegg, Steiermark) war es, den neuen Forschungsstand, der sich seit der Monographie durch Hermann Hinz (Motte und Donjon. Zur Frühgeschichte der mittelalterlichen Adelsburg, Köln 1981) vor 25 Jahren ergeben hat, zu einem vordergründig einigermassen einheitlichen Burgentypus abzufragen. Dazu wurden Vortragende aus zwölf europäischen Ländern eingeladen, ihre Ergebnisse anhand neuer archäologischer Forschungen und auch neu entwickelter Fragestellungen, insbesondere in Bezug auf das Verhältnis zu nahe gelegenen ländlichen Siedlungseinheiten und andern Burgentypen, zu präsentieren. Durch den vorliegenden Überblick wird deutlich, dass Burgen von Typus Motte – sowohl was die Entstehungszeit als auch die Wirksamkeit im strategischen und raumordnenden-verwaltungstechnischen Sinn betrifft – sehr differenziert betrachtet werden müssen. Inhalt: Thomas E. McNeill, Recent research into Irish mottes. Pamela Marshall, The Motte in Great Britain: a summary. Johny de Meulemeester, Motten in den (ehemaligen) Niederlanden. Ein Überblick aufgrund rezenter Ausgrabungen. Jean-Michel Poisson, Mottes castrales et autres fortifications médiévales de terre et de bois: état de la question en France. Hans-Wilhelm Heine, Burgen vom Typ Motte und Turmburgen in Niedersachsen und angrenzenden Landschaften. Reinhard Friedrich, Zum Forschungsstand der mittelalterlichen Motten am Niederrhein. Ines Spazier, Die Turmhügelburgen im Gebiet zwischen mittlerer Elbe und Bober. Felix Biermann, Motten im nördlichen Ostdeutschland. Christoph Reding, Mittelalterliche Erdwerke oder Holz-Erdburgen in der Schweiz. Jakob Obrecht, Frühe Burgstellen ohne sichtbare Mauerreste. Terminologische und ausgrabungstechnische Probleme. Joachim Zeune, Zum Stand der Motten-Forschung in Bayern und Baden-Württemberg. Sabine Felgenhauer-Schmiedt, Hausberge im niederösterreichischen Weinviertel. Werner Murgg/Bernhard Hebert, Turmhügelburgen in der Steiermark – Erfassung und Schutz. Christoph Gutjahr/Georg Tiefengraber, 130 Jahre Motten- und Hausbergforschung in der Steiermark. Katarina Predovnik/Darja Grosman, Turmhügelburgen im Gebiet des heutigen Sloweniens – Eine Forschungslücke. Thomas Kühetreiber/Gerhard Reichhalter, Hausberge, Motten und Burgställe. Terminologische und siedlungsarchäologische Überlegungen zum Burgenbau im Melk-Erlauf-Gebiet (Niederösterreich). Nikolaus Hofer/Martin Krenn/Christoph Blesl, Hausberge und verwandte Wehranlagen. Zum aktuellen Forschungsstand in Niederösterreich. Alexander T. Ruttkay, Mittelalterliche Klein- und Mitteladelssitze in der Slowakei. Istvan Feld, Die Frage der Motten in Ungarn. Gintautas Zabiela, Mottes and bailey in Lithuania. Adrian Rusu, Eigenburgen und sächsische Grefen in Siebenbürgen (Rumänien). Olaf Wagener/Thomas Kühetreiber, Die Motte vor der Burg – Vorgängeranlage, Vorwerk, Belagerungsanlage? Thomas Huonker, und Vorträgen gibt es auch ein dem Thema des jeweiligen Abends angepasstes Abendessen (18.15 Uhr) und einen Begrüssungskaffe (ab 16.30 Uhr). Am jeweils folgenden Samstag finden Exkursionen an Orte statt, die sich mit den Themen der Abende verbinden. Am Freitag, 24. Oktober 2008 kommt die Schriftstellerin Eveline Hasler mit Magdalena Korrodi «ins Gespräch». Sie führte 1768 nach dem Tod ihres Mannes Gottfried Escher, Amtmann in Kappel seit 1765, die Amtsgeschäfte für knapp ein Jahr weiter. Thema des Abends ist: «Frauenpower im Zürich des 18. Jahrhunderts». Am Freitag, 21. November 2008 stellt die Diakonisse Marie Keller ins Zentrum. Sie war Krankenschwester in der Anstalt Kappel von 1919–1941. Unter dem Titel «Wer definiert die Würde des abhängigen Menschen?» diskutiert die Zürcher Kirchenrätin und Redaktorin Irene Gysel mit Diakonisse Margrit Muther, Oberin der Diakonissen-Schwesternschaft Neumünster; Ralph Kunz, Professor für praktische Theologie Universität Zürich; Robert Neukomm, Vorsteher Gesundheits- und Umweltdepartement der Stadt Zürich; und Renate Hauser-Hudelmayer, Spital- und Gemeindepfarrerin (Hedingen/ Kilchberg). Am Samstag, 25. Oktober 2008 folgt eine Exkursion nach Knonau mit Besichtigung des Schlosses, ehemals Sitz der Landvögte, unter der Führung von Willi Ulmer und Peter Niederhäuser. Am Samstag, 22. November 2008 führt die Exkursion ins Diakonenhaus Nidelbad mit einer Führung durch Dr. Jürg Schmid, Geschäftsleiter der Diakonie Nidelbad, und Marco Würgler, Präsident des Schweizerischen Diakonievereins. Veranstaltungen Kloster Kappel am Albis ZH Frauen, die in Kappel Spuren hinterliessen Eine Veranstaltungsreihe im Rahmen der Kappeler Klosterwochen. Im ehemaligen Zisterzienserkloster und heutigen Seminarhotel und Bildungshaus der evang.-ref. Landeskirche des Kantons Zürich, Kloster Kappel am Albis, finden diesen Herbst diverse Veranstaltungen statt, die Einblicke in die Vergangenheit des Klosters erlauben. Unter dem Titel «Frauen, die in Kappel Spuren hinterliessen» finden «Begegnungen» mit Persönlichkeiten statt, welche im Kloster Kappel zu verschiedenen Epochen wirkten. An drei Freitagabenden befassen sich drei Frauen mit jeweils einer dieser Personen. Nebst geschichtlichen Hintergrundinformationen durch die Autoren des im Herbst erscheinenden Buches «800 Jahre Kloster Kappel», Peter Niederhäuser und Mittelalter 13, 2008 / 3 133 Veranstaltungen Das Seminarhotel und Bildungshaus organisiert diese frauenspezifischen Abende im Rahmen der Kappeler Klosterwochen, einer Veranstaltungsreihe, welche den neu-alten Namen des Hauses als Ausgangspunkt nimmt. Nach einer längeren Renovationsphase heisst das ehemalige Haus der Stille und Besinnung seit dem 1. Mai nämlich wieder Kloster Kappel. Hinweise zu weiteren Veranstaltungen sind auf www.klosterkappel.ch zu finden. Die Teilnahmegebühren für die Abendveranstaltungen der Reihe «Frauen, die in Kappel Spuren hinterliessen» belaufen sich (einschliesslich Begrüssungskaffee/-tee und Abendessen) auf 50.– Fr. pro Abend. Die Teilnahme an den Exkursionen kostet 30.– Fr. pro Tag (einschliesslich Fahrt). Es besteht die Möglichkeit, im Kloster Kappel zu übernachten (Übernachtung mit Frühstück: im Einzelzimmer 88.– Fr. / im Doppelzimmer 64.– Fr. pro Person). Reservationen werden unter Tel. 044 764 88 10 oder [email protected] entgegengenommen. Dort sind auch Flyer mit dem Detailprogramm erhältlich. Mit den öffentlichen Verkehrsmitteln ist Kappel über Zug und Baar (ausserhalb des Zürcher Verkehrsverbundes!) oder mit dem Postauto ab Zürich-Wiedikon zu erreichen. Nach den Abendanlässen werden Fahrgelegenheit zum Bahnhof Baar organisiert. Mit dem Privatwagen fährt man via Albispass oder Sihltal (von Zürich her) bzw. via Autobahn und Ausfahrt Baar in Richtung Albis (von anderen Regionen her). Parkplätze sind signalisiert und für Gäste des Hauses gebührenfrei. Denkmale unter Druck Auswirkungen des politischen und ökonomischen Strukturwandels 31.Oktober / 1. November 2008 Schloss Thun, Rittersaal Der aktuelle Strukturwandel lässt die Kulturgüter-Erhaltung – Archäologie und Denkmalpflege – nicht unberührt. Die Wirtschaft setzt auf durchgreifende Sanierungen und Neubauprojekte, die liberalisierte Politik auf weniger staatliche Reglementierung und mehr Markt. Statt 134 Mittelalter 13, 2008 / 3 bewährter, dem Denkmal entsprechender Materialien und Techniken werden Baumarktprodukte eingesetzt: billiger, einfach und zeitsparend, auch von Ungelernten zu applizieren. Die langfristigen Auswirkungen sind oft nicht abschätzbar. Doch die Schutzobjekte verlangen nicht nach Geschwindigkeit und Rendite, sondern nach nachhaltiger Qualität und Massarbeit von erfahrenen Fachkräften. Im Zentrum der Tagung steht die Frage, wie diese beiden Pole zusammengeführt werden können. Anhand erfolgreicher Beispiele sollen Strategien, Methoden und «Tricks» diskutiert werden, welche die Eingriffe unter den neuen politischen, wirtschaftlichen und gesellschaftlichen Rahmenbedingungen gelingen lassen und dabei den «Anforderungen» der Kulturgüter angemessen begegnen. Die Tagung wird veranstaltet von NIKE und ICOMOS Schweiz/Suisse Teilnahmegebühr: 1 Tag CHF 100.–, 2 Tage CHF 140.– Anmeldung bis 15.10.2008 an: [email protected] oder ICOMOS AG Weiterbildung, Schlossergasse 6, 8001 Zürich Freitag 31. Oktober 2008 9.45 Uhr: Marion Wohlleben: Begrüssung und Einführung ins Tagungsthema. 10.00 Uhr: Wolfgang Kil, Denkmale pflegen in Zeit der Überforderung. 10.40 Uhr: Jürgen Tietz, Denkmalbild und Denkmalwirklichkeit. 11.20 Uhr: Ernst Strebel, Ansprüche und Arbeitsprozesse im zeitgenössichen Kontext. – Pause 13.30 Uhr: Fritz Maurer, Der Umgang mit neuen Vorschriften, Kostenvorgaben, Wünschen und Vorstellungen am Beispiel von Fenstern und Holzbalkendecken. 14.10 Uhr: Bernhard Nydegger, Baustoffe auf Zeitreisen. Ursachen und Folgen eines Verdrängungsprozesses bauzeittypischer Baumaterialien. – Pause 16.00 Uhr: Cynthia Dunning, Schweizerische Archäologie – Rückblick und neue Herausforderungen. 16.40 Uhr: Susanne Karn, Gardenmemory goes public – Erfahrungen mit einer Internetplattform für Gartenkultur in der Schweiz. 7.30 Uhr: Lilian Raselli-Nydegger, Führung im Schloss Thun. Samstag, 1. November 2008 8.50 Uhr: Peter Baumgartner, Begrüssung und Einführung. 9.00 Uhr: Cordula M. Kessler, Steter Tropfen höhlt den Stein – Öffentlichkeitsarbeit im Bereich Kulturgüter-Erhaltung. 9.30 Uhr: Bernhard Furrer, Strukturwandel – Druck und Chance. 10.00 Uhr: Ira Mazzoni, Rhetorik der Denkmalpflege. Oder das letzte Argument. Wieso die Ökonomisierung der Denkmalpflege-Debatte einer BankrottErklärung gleichkommt. – Pause 11.00 Uhr: Peter Fierz, Ökoschock und Wertewandel – Ansichten eines Architekten. 11.40 Uhr: Bettina Köhler, «Es ist nicht im Geringsten widersinnig zu sagen, dass eine Kultur an wirklichem und greifbarem Fortschritt scheitern kann» (Huizinga). Zum steigenden Anspruch an die Wohnwerte von Denkmalen. – Pause 13.30 Uhr: Christian Langenberger, Ist kurzfristiges Denken und Handeln in der Denkmalpflege wirtschaftlich? 14.10 Uhr: Peter Stöckli, Historische Gärten unter Druck? Potentiale, Gefährdungen und Zukunftschancen der historischen Gärten und Anlagen. 14.50 Uhr Abschlussdiskussion 15.30 Uhr Tagungsende Romantik und Historismus an der Mosel – Verklärtes Mittelalter oder geprägte Moderne? 4. wissenschaftliche Tagung Veranstaltet vom Freundeskreis Bleidenberg e.V. und der Gemeinde Oberfell 15.–16. November 2008 Samstag, 15.11.2008 10.00 Uhr: Begrüßung durch den Vorsitzenden des Freundeskreises Bleidenberg e.V., Dr. Werner Langen, MdEP; Dr. Dr. Axel von Berg, Generaldirektion Kulturelles Erbe, Direktion Archäologie, Amt Koblenz; den Ortsbürgermeister der Gemeinde Oberfell, Gottfried Thelen; den Vorsitzenden der wissenschaftlichen Veranstaltungen / Vereinsmitteilungen Kommission des Freundeskreises Bleidenberg e.V., Dipl. Rpfl. Olaf Wagener BA. 10.30 Uhr: Einführung in das Thema durch Dr. Jens Friedhoff: Zwischen Ruinenromantik und Kommerz. Die «Wiederentdeckung» mittelalterlicher Burgen im Moselraum vom 19. bis zum 21. Jahrhundert. 11.10 Uhr: Ingeborg Scholz, Die romantische Brille – Orts-Bilder der Mosellandschaft zwischen Romantik und Historismus. 11.50 Uhr: Klaus Freckmann, Der Drang zum Rustikalen in der Architektur des 19. Jahrhunderts: die Region Mittelrhein und untere Mosel als Beispiel. – Mittagspause 14.00 Uhr: Jens Friedhoff, Ein Stück romantischen Mittelalters? Restaurierung und Wiederherstellung von Burgen im Moseltal 1890–1930. 14.40 Uhr: Olaf Wagener, Der Wiederaufbau von Burg Thurant – nicht ausgeführte Pläne des Architekten Bodo Ebhardt. – Kaffeepause 15.40 Uhr: Anton Neugebauer, Die «Wacht an der Mosel» – Architektur und Plastik im Kontext der Kaiserzeit. 16.20 Uhr: Michael Losse, Pseudo-Burgen an der Mosel – Die Burg als Motiv in der Architektur des 19. und 20. Jahrhunderts. – Kaffeepause 17.20 Uhr: Udo Liessem, Die Niederburg in Gondorf – Die Umwandlung eines hochmittelalterlichen Ministerialensitzes in eine spätromantische Burg. 18.00 Uhr: Hartmut Georg Urban, Bemerkungen zum Brückentor in TrabenTrarbach (Arbeitstitel). ab 19.00 Uhr: Abendessen ab 20.00 Uhr: Jahreshauptversammlung des Freundeskreises Bleidenberg e.V., anschließend buntes Abendprogramm mit gemütlichem Beisammensein. Sonntag, 16.11.2008 8.30 Uhr: Busexkursion zur Burg Pyrmont, Reichsburg Cochem, Altes Pfarrhaus Hatzenport und Burg Thurant. Die Tagungskosten betragen 30.– Euro, und Tageskarten sind für 15.– Euro zu erwerben. Um Anmeldung wird gebeten durch Überweisung des Tagungsbeitrages auf das Konto der Ortsgemeinde Oberfell, Konto-Nr. 16 000 200, BLZ 570 501 20, bei der Sparkasse Koblenz – bitte unbedingt als Verwendungszweck angeben «Burgensymposion 2008, Vorname / Nachname / Wohnort»! Unterkünfte stehen zur Verfügung im Tagungshotel «Zur Krone», E-Mail: [email protected], Telefonnummer 02605 / 665, und weitere Unterkünfte können bei der Ortsgemeinde Oberfell erfragt werden, E-Mail: gemeinde. [email protected], Telefonnummer 02605 / 4484 (Öffnungszeiten von 15.00 Uhr bis 17.30 Uhr). Bei weiteren Fragen können Sie sich gerne an die Ortsgemeinde Oberfell (s.o.) oder an Olaf Wagener (E-Mail: [email protected], Telefonnummer 0151 / 56 04 59 95) wenden. Vereinsmitteilungen Vorstand für das Jahre 2008 Präsidentin: Dr. Renata Windler Baudirektion Kanton Zürich Hochbauamt / Kantonsarchäologie Stettbachstr. 7, 8600 Dübendorf Tel. 043 343 45 20 [email protected] Vizepräsidenten: Urs Clavadetscher, lic. phil. Archäologischer Dienst Kanton Graubünden Loëstr. 26, 7001 Chur Tel. 081 254 16 62 [email protected] Hansjörg Frommelt Landesarchäologie Liechtenstein Postfach 417, FL-9495 Triesen Tel. 00423 236 75 31 [email protected] Quästor: Dr. Martin Baumgartner Treuhandgesellschaft BK+P Balderngasse 9, Postfach 2100, 8022 Zürich Tel. 044 213 69 69 [email protected] Weitere Vorstandsmitglieder: Dr. Armand Baeriswyl Archäologischer Dienst des Kantons Bern Postfach 5233, 3001 Bern Tel. 031 633 55 22 [email protected] Dr. Elisabeth Crettaz Le Forum, 3961 Zinal Tel. 027 475 20 28 [email protected] lic.phil. Flurina Pescatore Denkmalpflegerin Kanton Schaffhausen Planungs- und Naturschutzamt Beckenstube 11, 8200 Schaffhausen Tel. 052 632 73 38 [email protected] Dr. Martin Pestalozzi Stadtarchiv Rathausgasse 1, 5000 Aarau Tel. 062 836 05 14/18 [email protected] Dr. Jürg Schneider Witikonerstr. 507, 8053 Zürich Tel. 044 422 25 22 [email protected] 81. Jahresversammlung des Schweizerischen Burgenvereins Am Samstag, dem 30.8. 2008, versammelten sich rund 30 Mitglieder des Vereins um 10 Uhr beim Bahnhof Kradolf TG, wo sie von der Gemeinde- und Kantonsrätin Renate Bruggmann begrüsst wurden. Nach kurzem Überblick über die Politische Gemeinde Kradolf-Schönenberg Mittelalter 13, 2008 / 2 135 Vereinsmitteilungen und dem Hinweis auf die neue Brücke über die Thur, bei der die Kunst am Bauwerk zwar vorhanden, aber nur für den Fussgänger sichtbar sei, wanderte die Gruppe zur Burgruine Last über Schönenberg. Dort wurden die Wanderer mit einem Apéro empfangen, gestiftet von der Gemeinde Kradolf-Schönenberg und der Genossenschaft zur Erhaltung der Ruinen Last und Heuberg. Der Präsident der Genossenschaft, Werner Frischknecht, berichtete über die Erhaltungsarbeiten am Turm, während der Kantonsarchäologe Dr. Hansjörg Brem die Geschichte von Turm und Herrschaft Last skizzierte. Kurz vor Mittag zog die Gruppe wieder hinunter nach Schönenberg, wo das Mittagessen wartete. Am Nachmittag startete die Exkursionsgruppe bei der alten Thurbrücke von Bischofszell. Mit ihren 116 Metern ist die achtjochige Brücke über die Thur die längste noch erhaltene Natursteinbrücke der Schweiz aus dem Mittelalter. Eingehend wurden die Befunde und die Vorgehensweise bei der jüngsten Sanierung der Brücke durch die Kantonsarchäologie erläutert und diskutiert. Danach ging es zum Schloss von Bischofszell. Dort wurden wir vom Stadtammann Josef Mattle begrüsst. Es folgte ein gut zweistündiger Rundgang durch Bischofszell, darunter ein Gang durch den Speisesaal des Bürgerheims von Bischofszell, jeweils mit profunden Erläuterungen des Ammanns. Schon etwas müde von der Exkursion versammelte sich die Gruppe um 17 Uhr im Ratshaussaal von Bischofszell, um die statutarische Jahresversammlung des Vereins durchzuführen. Anwesend waren 21 stimmberechtigte Vereinsmitglieder und 6 Vorstandsmitglieder. Neben den üblichen Traktanden wie Jahresbericht, Rechnung/Bilanz und Budget galt es wiederum, für ein zurückgetretenes Vorstandsmitglied ein neues zu wählen. Zurückgetreten ist Dr. Hans Rutishauser, der von 1990 bis 2008 Vorstandsmitglied beim Schweizerischen Burgenverein war. Nach dreissigjähriger Tätigkeit als Denkmalpfleger des Kantons Graubünden ist Hans Rutishauser Ende Juni 2008 in den Ruhestand getreten und hat deshalb gleichzeitig auch weitere Funktionen abgegeben. In seiner Wirkenszeit hat er im 136 Mittelalter 13, 2008 / 2 Kanton Graubünden den Umgang mit den Baudenkmälern nachhaltig geprägt; im Rahmen seiner Vorstandstätigkeit beschäftigte er sich auch mit der Sanierung von Burgruinen. Als Vermittler und Erforscher der einheimischen Kunst- und Architekturgeschichte hat Hans Rutishauser Anerkennung und hohe Wertschätzung erlangt. Bereits heute legendär sind seine faszinierenden Führungen mit glasklaren und fesselnden Erläuterungen. Es bleibt zu wünschen, dass Hans Rutishauser als Kulturvermittler noch für viele Jahre Zuhörerinnen und Zuhörer in seinen Bann zieht, wir hoffen insbesondere noch auf die Leitung einer Exkursion ins Veltlin im Jahr 2009. Als Nachfolgerin wurde Flurina Pescatore, Denkmalpflegerin des Kantons Schaffhausen, gewählt. Damit ist der Bereich «Denkmalpflege» weiterhin im Vorstand des Burgenverein präsent. Nach der Versammlung bat der Ammann zu einem Apéro in die Eingangshalle des Rathauses, wo vor allem der «Pomme secco» grosses Interesse fand. Am Sonntag versammelten sich 29 Vereinsmitglieder am Bahnhof Bürglen. Schloss und Städtchen (bzw. befestigte Ortschaft) Bürglen waren das erste Ziel. Nach einer Fahrt über den Seerücken besuchten wir die soeben konservierte Burgruine Chastell oberhalb Tägerwilen. Hier erläuterte der Kantonsarchäologe Hansjörg Brem ausführlich die Befunde und die Vorgehensweise bei der Sanierung des Mauerwerks. Danach ging’s zum Mittagessen in den «Adler» nach Ermatingen. Nach dem Essen besuchten wir die Kapelle Mannenbach, wo uns Doris Warger die Ausmalung der Kapelle erläuterte. Nach kurzer Fahrt wieder über den Seerücken galt es, ein längeres Stück Weg unter die Füsse zu nehmen, um die Wallanlage Mühlberg zu besichtigen. Das letzte Ziel dieses reichen Exkursionsprogrammes bildete das römische Kastell Pfyn (ad Fines) mit seinem neu gestalteten Ausstellungsraum. Am Bahnhof Frauenfeld fand die Exkursion ihren Abschluss, und die Teilnehmenden reisten müde, aber mit vielen neuen Eindrücken zufrieden nach Hause. Zürcher Vortragsreihe 2008/2009 Donnerstag, 30. Oktober 2008 18.15 Uhr Uni Zürich-Zentrum, Hörsaal F 152 Dr. Bruno Meier, Baden Ein Königshaus aus der Schweiz Die Habsburger, der Aargau und die Eidgenossenschaft im Mittelalter (zum Thema vgl. Rubrik «Publikationen» in diesem Heft) Donnerstag, 4. Dezember 2008 18.15 Uhr Uni Zürich-Zentrum, Hörsaal E 18 Dr. Armand Baeriswyl, Archäologischer Dienst des Kantons Bern Stadtburgen – Stadttore – Stadthäuser – Stadtbäche Neue stadtarchäologische Untersuchungen und Erkenntnisse aus dem Kanton Bern Donnerstag, 26. Februar 2009 18.15 Uhr Uni Zürich-Zentrum lic. phil. Gaby Weber, Winterthur Spätmittelalterliche und neuzeitliche Totentänze in der Schweiz Samstag, 16. Mai 2009 13–17 Uhr Hansjörg Werdmüller, Aadorf (Führung durch das Schloss), Dr. Roland Böhmer, Langnau a. Albis Elgg, Schloss, Kirche und ehem. Städtchen Kosten Fr. 20.– Nur mit Voranmeldung bei der Geschäftsstelle (061 361 24 44, info@burgen verein.ch), Teilnehmerzahl beschränkt. Angaben zum Treffpunkt werden bei der Anmeldung bekanntgegeben. Veranstaltungen / Exkursionen 2009 6. Juni 2009: Mittelaltermarkt in Hünenberg ZG 29. August 2009: Generalversammlung in Münsingen BE 30. August 2009: Exkursion im Raum Bern – Thun PUBLIKATIONEN DES SCHWEIZERISCHEN BURGENVEREINS Schweizer Beiträge zur Kulturgeschichte und Archäologie des Mittelalters (SBKAM) Band 1, 1974 Werner Meyer. Alt-Wartburg im Kanton Aargau. Band 2, 1975 (vergriffen) Jürg Ewald (u.a). Die Burgruine Scheidegg bei Gelterkinden Band 3, 1976 (vergriffen) Werner Meyer (u.a.). Das Castel Grande in Bellinzona Band 4, 1977 (vergriffen) Maria-Letizia Boscardin/Werner Meyer, Burgenforschung in Graubünden, Die Grottenburg Fracstein und ihre Ritzzeichnungen. Die Ausgrabungen der Burg Schiedberg Band 5, 1978 (vergriffen) Burgen aus Holz und Stein, Burgenkundliches Kolloquium Basel 1977 – 50 Jahre Schweizerischer Burgenverein. Beiträge von Walter Janssen, Werner Meyer, Olaf Olsen, Jacques Renaud, Hugo Schneider, Karl W. Struwe Band 6, 1979 (vergriffen) Hugo Schneider. Die Burgruine Alt-Regensberg im Kanton Zürich Band 7, 1980 (vergriffen) Jürg Tauber. Herd und Ofen im Mittelalter Untersuchungen zur Kulturgeschichte am archäologischen Material vornehmlich der Nordwestschweiz (9.–14. Jahrhundert) Band 8, 1981 (vergriffen) Die Grafen von Kyburg. Kyburger Tagung 1980 in Winterthur. Band 9–10, 1982 Jürg Schneider (u.a.). Der Münsterhof in Zürich. Bericht über die vom städtischen Büro für Archäologie durchgeführten Stadtkernforschungen 1977/78 Band 11, 1984 Werner Meyer (u.a.). Die bösen Türnli. Archäologische Beiträge zur Burgenforschung in der Urschweiz Band 12, 1986 (vergriffen) Lukas Högl et al., Burgen im Fels. Eine Untersuchung der mittelalterlichen Höhlen-, Grotten- und Balmburgen in der Schweiz Band 13, 1987 Dorothee Rippmann (u.a.). Basel Barfüsserkirche. Grabungen 1975–1977. Band 14-15, 1988 Peter Degen (u.a.). Die Grottenburg Riedfluh Eptingen BL. Band 16, 1989 (vergriffen) Werner Meyer et al., Die Frohburg. Ausgrabungen 1973–1977 Band 17, 1991 Pfostenbau und Grubenhaus – Zwei frühe Burgplätze in der Schweiz. Hugo Schneider: Stammheimerberg ZH. Bericht über die Forschungen 1974–1977. Werner Meyer: Salbüel LU. Bericht über die Forschungen von 1982 Band 18–19, 1992 Jürg Manser (u.a.). Richtstätte und Wasenplatz in Emmenbrücke (16.–19. Jahrhundert). Archäologische und historische Untersuchungen zur Geschichte von Strafrechtspflege und Tierhaltung in Luzern Band 20–21, 1995 Georges Descoeudres (u.a.). Sterben in Schwyz. Berharrung und Wandel im Totenbrauchtum einer ländlichen Siedlung vom Spätmittelalter bis in die Neuzeit. Geschichte – Archäologie – Anthropologie Band 22, 1995 Daniel Reicke. «von starken und grossen flüejen». Eine Untersuchung zu Megalith- und Buckelquader-Mauerwerk an Burgtürmen im Gebiet zwischen Alpen und Rhein Band 23/24, 1996/97 Werner Meyer et al. Heidenhüttli – 25 Jahre archäologische Wüstungsforschung im schweizerischen Alpenraum Band 25, l998 Christian Bader, Burgruine Wulp bei Küsnacht ZH Band 26, 1999 Bernd Zimmermann, Mittelalterliche Geschossspitzen. Typologie – Chronologie – Metallurgie Band 27, 2000 Thomas Bitterli / Daniel Grütter, Burg Alt-Wädenswil – vom Freiherrenturm zur Ordensburg Band 28, 2001 Burg Zug. Archäologie – Baugeschichte – Restaurierung Band 29, 2002 Wider das «finstere Mittelalter» – Festschrift Werner Meyer zum 65. Geburtstag Band 30, 2003 Armand Baeriswyl. Stadt, Vorstadt und Stadterweiterung im Mittelalter. Archäologische und historische Studien zum Wachstum der drei Zähringerstädte Burgdorf, Bern und Freiburg im Breisgau Band 31, 2004 Gesicherte Ruine oder ruinierte Burg? Erhalten – Instandstellen – Nutzen Band 32, 2005 Jakob Obrecht, Christoph Reding, Achilles Weishaupt et al. Burgen in Appenzell. Ein historischer Überblick und Berichte zu den archäologischen Ausgrabungen auf Schönenbühl und Clanx Band 33, 2006 Reto Dubler, Christine Keller, Markus Stromer, Renata Windler et al. Vom Dübelstein zur Waldmannsburg – Adelssitz, Gedächtnisort und Forschungsprojekt Band 34, 2007 (neu) Georges Descœudres. Herrenhäuser aus Holz – eine mittelalterliche Wohnbaugruppe in der Innerschweiz Mittelalter · Moyen Age · Medioevo · Temp medieval, die Zeitschrift des Schweizerischen Burgenvereins, veröffentlicht Ergebnisse aktueller Forschungen zur Kulturgeschichte und Archäologie des Mittelalters in der Schweiz. Schwerpunkte bilden die Burgenforschung, Siedlungsarchäologie sowie Untersuchungen zur mittelalterlichen Sachkultur. ISSN 1420-6994 Mittelalter · Moyen Age · Medioevo · Temp medieval. La revue de l’Association Suisse Châteaux forts publie les résultats d’études menées en Suisse dans le domaine de l’archéologie et de l’histoire médiévales. Les travaux de castellologie et d’archéologie des habitats, ainsi que les études relatives à la culture matérielle, constituent ses principaux domaines d’intérêt. Schweizerischer Association Suisse Associazione Svizzera Associaziun Svizra Mittelalter · Moyen Age · Medioevo · Temp medieval, la rivista dell’Associazione Svizzera dei Castelli, pubblica i risultati delle ricerche attuali in Svizzera nel campo della storia della cultura e dell’archeologia del medioevo. I punti focali sono la ricerca concernente i castelli, le indagini archeologiche degli insediamenti come anche lo studio della cultura medioevale. Burgenverein Châteaux forts dei Castelli da Chastels Mittelalter · Moyen Age · Medioevo · Temp medieval, la revista da l’Associaziun Svizra da Chastels, publitgescha ils resultats da perscrutaziuns actualas davart l’istorgia culturala e l’archeologia dal temp medieval en Svizra. Ils accents da la revista èn la perscrutaziun da chastels, l’archeologia d’abitadis e las retschertgas davart la cultura materiala dal temp medieval.